AG/COL/169

LE COMITE SPECIAL DE LA DECOLONISATION CLOTURE LES TRAVAUX DE SA SESSION DE 1999

28 juillet 1999


Communiqué de Presse
AG/COL/169


LE COMITE SPECIAL DE LA DECOLONISATION CLOTURE LES TRAVAUX DE SA SESSION DE 1999

19990728 Le Président se réjouit des mesures prises, au cours de cette session, pour revitaliser le dialogue avec les puissances administrantes

Concluant, ce matin, les travaux de la session de 1999 du Comité spécial chargé d'étudier la situation en ce qui concerne l'application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, le Président du Comité spécial, M. Peter Dickson Donigi (Papouasie-Nouvelle- Guinée) s'est félicité de l'esprit de coopération constructive qui a prévalu durant les réunions. Les progrès importants réalisés au cours de cette session sont dus en grande partie à l'engagement et aux efforts des délégations pour respecter le programme de travail, mais aussi pour procéder à un examen critique du travail du Comité dans le but d'améliorer son efficacité. M. Donigi a souligné, en particulier, les mesures prises pour renforcer et revitaliser la coopération avec les puissances administrantes, et la contribution des représentants des Territoires non autonomes, qui ont proposé des mesures concrètes pour la mise en oeuvre de la Déclaration. Il est essentiel que les opinions des Territoires non autonomes soient pleinement prises en compte dans tout programme orienté vers les résultats, a-t-il dit.

Les délibérations du Comité ont été centrées, au cours de cette avant- dernière année de la Décennie internationale pour l'élimination du colonialisme, sur la situation dans les dix-sept Territoires non autonomes restants, dont la plupart sont des petites îles, a rappelé M. Donigi. Leurs besoins particuliers et leur vulnérabilité ont bénéficié d'une attention spéciale du Comité. Ceci a été mis en lumière lors du Séminaire régional pour les Caraïbes qui s'est tenu à Sainte-Lucie en mai et au cours duquel les participants ont examiné les conditions politiques, économiques et sociales des petits territoires insulaires non autonomes. Après délibérations, le Comité a adopté les recommandations et conclusions du Séminaire. Au cours de cette session, le Comité a adopté par consensus une décision et neuf résolutions, et, au terme d'un vote, une résolution sur Porto Rico.

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En ce qui concerne la conduite de ses travaux, le Comité s'est efforcé d'établir un processus transparent et, à cet égard, l'examen critique de son travail a constitué une entreprise majeure, puisqu'il a permis de recentrer les efforts en vue d'établir un dialogue pragmatique avec les puissances administrantes visant à faire progresser la mise en oeuvre de la Déclaration. Le Comité compte sur la poursuite de l'engagement et de la coopération de toutes les puissances administrantes, de manière informelle et formelle, dans ses travaux, ainsi que sur la participation continue des représentants des territoires non autonomes dans les questions relatives à l'avenir des Territoires, a dit M. Donigi, qui a souhaité que les discussions officieuses se poursuivent avec les puissances administrantes afin de ne pas perdre l'élan actuel. Il a précisé, par ailleurs, que le rapport du Comité serait présenté dans un nouveau format, plus lisible. Toutes les résolutions et les décisions figureront dans un chapitre, pour adoption par la Quatrième Commission et par l'Assemblée générale, a-t-il indiqué.

M. Donigi avait auparavant rendu compte de ses consultations, au cours de la semaine écoulée, avec le Président du Conseil économique et social, M. Paolo Fulci, à propos de la coopération entre le Comité spécial et l'ECOSOC en ce qui concerne des activités futures liées à la question des Territoires non autonomes. Il a indiqué avoir discuté avec M. Fulci des questions soulevées pendant le Séminaire de Sainte-Lucie et du rôle, dans ce cadre, de l'ECOSOC et de ses organes subsidiaires. Nous avons noté avec intérêt la volonté de participation de certains organes régionaux ainsi que du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) aux travaux concernant les Territoires non autonomes, a dit M. Donigi. M. Fulci, pour sa part, a souhaité donner un caractère plus officiel à la coopération entre le Comité spécial et l'ECOSOC en organisant des rencontres formelles entre les deux organes. Il en discutera avec son Bureau et nous communiquera ensuite le fruit de ses consultations, mais il nous a déjà été confirmé par certains membres du Bureau de l'ECOSOC, depuis Genève, que ces consultations promises par M. Fulci avaient débuté, et recevaient un écho favorable. Une résolution sur la question des Territoires non autonomes, présentée par la délégation de Cuba, sera mise aux voix demain à Genève, a précisé M. Donigi.

Au titre des questions diverses, le Comité a décidé d'inclure le texte relatif à son futur programme de travail dans son rapport à l'Assemblée générale.

Le représentant de l'Indonésie, rappelant que sa délégation n'a pas participé aux travaux du Comité, a indiqué que son pays rejette l'examen par le Comité de la question du Timor oriental. Les habitants de ce territoire seront bientôt consultés par voie électorale sur le destin de l'île, a-t-il dit, et pour l'Indonésie, le Timor oriental demeure partie intégrante de son territoire jusqu'à la tenue de cette consultation populaire. Aussi, réaffirmons-nous, a poursuivi le représentant, le caractère mal venu de l'examen de cette question par ce Comité, qui porte préjudice aux intérêts et à la position de notre délégation.

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Répondant à l'intervention de la délégation de l'Indonésie, la représentante du Portugal a souligné qu'il est justifié que la question du Timor oriental soit placée entre les mains du Comité spécial tant que la consultation électorale dans ce territoire n'aura pas effectivement eu lieu selon les normes les plus transparentes. Le Portugal demande donc que ce point soit clairement mentionné dans le rapport du Comité spécial adressé à la Quatrième Commission de l'Assemblée générale, a-t-elle ajouté.

Le Président du Comité spécial a assuré que l'objection de l'Indonésie et la déclaration du Portugal seraient reflétées dans le rapport adressé à l'Assemblée générale.

Aperçu de la session

La session de 1999 du Comité spécial avait été ouverte le 22 février dernier. Cette session a été l'occasion pour le Comité de réaffirmer, tant dans ses débats que par les textes adoptés, le droit inaliénable des peuples des Territoires non autonomes à l'autodétermination. Partant, il a demandé aux puissances administrantes concernées de communiquer ou de continuer de communiquer au Secrétaire général des renseignements aussi complets que possible sur l'évolution politique et constitutionnelle des territoires en question. Le Comité spécial a aussi engagé les puissances administrantes à collaborer avec l'ONU ou à continuer de le faire en autorisant des missions de visite des Nations Unies à se rendre dans les territoires placés sous leur administration. Il a, par ailleurs, jugé important de poursuivre ses efforts pour diffuser le plus largement possible des informations sur la décolonisation, en mettant l'accent sur les différentes options qui s'offrent aux peuples des Territoires non autonomes en matière d'autodétermination. Le Comité spécial a prié les institutions et organismes, ainsi que les organisations internationales et régionales, d'examiner la situation dans chaque territoire de façon à prendre des mesures appropriées pour y accélérer les progrès dans les secteurs économique et social.

Le Comité spécial a réaffirmé, d'autre part, la préoccupation que lui inspirent toutes les activités visant à exploiter les ressources naturelles, patrimoine des peuples des Territoires non autonomes, au détriment des intérêts de ces peuples et de façon à les empêcher d'exercer leurs droits sur ces ressources. Il a aussi réaffirmé sa profonde conviction que l'existence de bases et d'installations militaires dans les Territoires non autonomes pourrait constituer un obstacle à l'exercice par les peuples de ces Territoires de leur droit à l'autodétermination. Il a aussi réaffirmé que ces Territoires ne doivent pas servir à des essais nucléaires, au déversement des déchets nucléaires ou au déploiement d'armes nucléaires et autres armes de destruction massive, en déplorant que l'on continue d'aliéner au bénéfice d'installations militaires des terres dans les Territoires non autonomes.

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Les dix-sept territoires non autonomes examinés par le Comité spécial sont : Gibraltar; le Sahara occidental; le Timor oriental; les Iles Falkland (Malvinas); la Nouvelle-Calédonie; les Samoa américaines; Anguilla; les Bermudes; les Iles Vierges britanniques; les Iles Caïmanes; Guam; Montserrat; Pitcairn; Sainte-Hélène; les Tokélaou; les Iles Turques et Caïques; et les Iles Vierges américaines.

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