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AG/COL/154

LE COMITE CHARGE D'ETUDIER L'APPLICATION DE LA DECLARATION SUR L'OCTROI DE L'INDEPENDANCE AUX PAYS ET AUX PEUPLES COLONIAUX OUVRE LES TRAVAUX DE SA SESSION DE 1999

22 février 1999


Communiqué de Presse
AG/COL/154


LE COMITE CHARGE D'ETUDIER L'APPLICATION DE LA DECLARATION SUR L'OCTROI DE L'INDEPENDANCE AUX PAYS ET AUX PEUPLES COLONIAUX OUVRE LES TRAVAUX DE SA SESSION DE 1999

19990222 Il élit à sa présidence M. Peter Dickson Donigi (Papouasie-Nouvelle-Guinée) et adopte son programme de travail

Les travaux de la session de fond de 1999 du Comité spécial chargé d'étudier la situation en ce qui concerne l'application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux ont été ouverts ce matin par M. Kofi Annan, Secrétaire général des Nations Unies. Celui-ci a encouragé les institutions spécialisées du système des Nations Unies, les institutions financières internationales ainsi que les Puissances administrantes à continuer d'aider le Comité pour que les objectifs de la Décennie pour l'élimination du colonialisme en l'an 2000 soient atteints.

Le Comité spécial a porté à sa présidence M. Peter Dickson Donigi (Papouasie-Nouvelle-Guinée) et a reconduit aux postes de Vice-Président MM. Bruno Rodriguez Parrilla (Cuba) et Moctar Ouane (Mali). M. Fayssal Mekdad (République arabe syrienne) a été réélu au poste de Rapporteur.

Dans sa déclaration liminaire, le nouveau Président du Comité spécial a estimé que la décision de mener un examen approfondi des méthodes de travail, notamment à la lumière de la Décennie pour l'élimination du colonialisme d'ici à l'an 2000, devait être l'une des priorités des travaux de cette année. Rappelant qu'il demeure encore 17 territoires non autonomes, il a affirmé que le travail du Comité spécial reste pertinent, urgent et nécessaire.

Le Comité a également adopté son projet de programme de travail qui s'organise comme suit : une réunion au mois de mars sera consacrée à l'examen critique des travaux du Comité tandis que deux réunions en avril-mai porteront sur l'organisation du Séminaire régional pour les Caraïbes. La célébration de la Semaine de solidarité avec les peuples de tous les territoires coloniaux qui luttent pour la liberté, l'indépendance et les droits de l'homme aura lieu le 25 mai. Une séance le 21 juin sera consacrée à l'examen de la question de Gibraltar, à la diffusion d'informations sur la décolonisation, aux renseignements relatifs aux territoires non autonomes communiqués en vertu de l'alinéa e) de l'Article 73 de la Charte des Nations Unies et à l'envoi de missions de visite dans les territoires.

( suivre)

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Les réunions prévues du 22 au 25 juin traiteront des questions du Sahara occidental et du Timor oriental tandis que celles relatives aux Iles Falkland, à la Nouvelle Calédonie et aux petits territoires non autonomes des Samoa américaines, d'Anguilla, des Bermudes, des îles Vierges britanniques, des Iles Caïmanes, de Guam, de Montserrat, de Pitcairn, de Sainte Hélène, des Tokélaou, des îles Turques et Caïques et des îles Vierges américaines seront examinées du 28 juin au 1er juillet. Une séance le 2 juillet portera sur les activités économiques et autres, préjudiciables aux intérêts des peuples des territoires non autonomes, sur les activités militaires et dispositions de caractère militaire prises par les puissances coloniales dans les territoires sous leur administration, sur l'examen du rapport du Séminaire régional pour les Caraïbes et sur l'adoption des recommandations contenues dans le rapport du Comité spécial. Des auditions de pétitionnaires sur la question relative à la décision du Comité spécial en date du 11 août 1998 concernant Porto Rico auront lieu du 6 au 9 juillet. La séance du 28 juillet sera consacrée à l'examen de l'application de la Déclaration par les institutions spécialisées après que le Conseil économique et social aura examiné cette question à sa session de fond de 1999.

Avant l'adoption de ce programme de travail, le représentant de l'Indonésie a fait par de son opposition à l'inclusion de la question du Timor oriental, arguant des progrès notoires réalisés dans le cadre du dialogue tripartite engagé actuellement.

Le représentant de Cuba a pris la parole tandis que le représentant de l'Argentine, en sa qualité d'observateur pour la session de 1999, a fait une brève déclaration.

La prochaine réunion du Comité spécial sera annoncée dans le Journal.

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Déclaration d'ouverture par le Secrétaire général des Nations Unies

M. KOFI ANNAN a estimé que le Comité spécial a permis de mettre en oeuvre les principes d'égalité des droits et d'autodétermination des peuples contenus dans la Charte des Nations Unies. L'Assemblée générale a créé le Comité spécial en 1961 et trente ans plus tard elle a adopté un Plan d'action pour la Décennie internationale de l'élimination du colonialisme, avec pour objectif d'achever la décolonisation à la fin de l'an 2000. Aujourd'hui en collaboration étroite avec les Puissances administrantes et les peuples des territoires non autonomes, le Comité joue un rôle de premier plan pour parvenir à ce but.

Je demande instamment aux institutions spécialisées du système des Nations Unies et aux institutions financières internationales de continuer à aider le Comité spécial, a affirmé le Secrétaire général. L'année dernière, en commémorant le cinquantenaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, nous avons réaffirmé la place centrale des droits de l'homme dans la lutte pour l'indépendance et le droit des peuples à décider de leur destin. Dans cet esprit, j'encourage les Puissances administrantes à travailler étroitement avec le Comité et en particulier avec les peuples des territoires non autonomes pour aider ceux-ci à réaliser leurs aspirations. Depuis 1945, plus de quatre-vingts nations dont les peuples ont vécu le colonialisme ont rejoint les Nations Unies en qualité d'Etats souverains. D'autres ont réalisé leur autodétermination à travers une association politique à d'autres Etats indépendants ou à travers l'intégration à d'autres Etats. Ceci constitue un progrès notoire. Alors que ce siècle s'achève et que nous entrons dans la dernière année avant la fin de la Décennie pour l'élimination du colonialisme, redoublons d'efforts pour que le processus d'émancipation des peuples soit pleinement réalisé.

Déclaration liminaire du nouveau Président du Comité

M. PETER DICKSON DONIGI (Papouasie-Nouvelle-Guinée) a estimé que la décision de mener un examen approfondi des méthodes de travail, notamment à la lumière du Programme d'action pour l'élimination du colonialisme d'ici à l'an 2000, devait être l'une des priorités du Comité cette année. Depuis l'adoption de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, quelque 80 millions de personnes ont obtenu l'indépendance, a-t-il rappelé, avant de faire observer qu'il demeure encore 17 territoires non autonomes, regroupant environ 2 millions de personnes. C'est pourquoi, le travail du Comité spécial reste pertinent, urgent et nécessaire. Les initiatives visant à réduire la liste de ces territoires doivent être conçues de telle manière qu'elles permettent une action concertée et ciblée garantissant aux populations l'aide dont elles ont besoin en matière d'éducation politique, de bonne gouvernance et de développement socioéconomique.

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L'Assemblée générale a reconnu que les caractéristiques et les sentiments propres aux peuples coloniaux exigent une approche souple, pratique et nouvelle, mais le manque de préparation dans les domaines politique, économique, social ou éducatif ne devrait jamais servir de prétexte pour retarder le processus de décolonisation, a affirmé M. Donigi. L'une des tâches du Comité spécial est donc d'identifier, d'élaborer et de proposer des approches novatrices, qui justifieront son existence au-delà de l'année 2000. De leur côté, les Puissances administrantes seront, il faut l'espérer, en mesure de renouer une dialogue et une participation constructifs avec le Comité, a ajouté le Président. Il a ajouté que les développements survenus en début d'année sont riches de promesse, notamment pour ce qui est du Timor oriental. Il faut relever cependant la déclaration du représentant des Samoa américaines qui souhaite maintenir le statu quo. Un échec dans le règlement des problèmes qui persistent n'aurait qu'un effet négatif sur la capacité du Comité à réaliser ses mandats. "Voulons-nous marginaliser le Comité simplement parce que nous nous refusons à accepter les changements politiques et les réalités du monde d'aujourd'hui?", a demandé M. Donigi. C'est pourquoi, il faut ensemble faire en sorte de garantir une mise en oeuvre diligente du programme de travail et de respecter le calendrier des activités, et ce de manière efficace, transparente et globale.

Organisation des travaux

M. Y. KRISTIARTO S. LEGOWO (Indonésie) a appelé l'attention du Comité sur le fait que l'Assemblée générale depuis sa trente-huitième session a examiné la question du Timor oriental en ayant à l'esprit la nécessité de promouvoir une solution juste et durable sur le plan international. Il y a quelques semaines à peine, une série de pourparlers tripartites ont eu lieu. A cette occasion, le Représentant spécial du Secrétaire général a lui même reconnu que des progrès importants ont été réalisés. La prochaine série de pourparlers se tiendra les 9 et 10 mars et le Gouvernement indonésien est fermement engagé à participer à ce dialogue. L'inclusion de la question du Timor oriental à l'ordre du jour du Comité ne contribuera nullement à la création d'une atmosphère de travail propice au règlement de cette question. Nous nous opposons donc à cette inclusion.

M. MATEO ESTREME (Argentine) a fait part de la volonté de son pays de collaborer aux travaux du Comité, en sa qualité d'observateur.

Questions diverses

M. BRUNO RODRIGUEZ PARRILLA (Cuba) a noté que 38 ans après la création du Comité spécial, le processus de décolonisation touche à sa fin. Toutefois, il reste encore plusieurs problèmes à régler. A de nombreuses reprises le Comité s'est déclaré prêt à ouvrir un dialogue constructif avec les Puissances administrantes, reconnaissant leur importance pour le bon déroulement du

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processus d'autonomisation des peuples et territoires. Malheureusement toutes n'ont pas répondu positivement à cet appel, a déploré le représentant. Pourtant la valeur du dialogue a encore été prouvée l'an passé avec les exemples de la Nouvelle-Calédonie et des îles Tokélaou.

La délégation cubaine a l'intention de participer activement aux consultations qui vont intervenir sur la question de l'examen des méthodes de travail du Comité, a-t-il poursuivi. A cet égard, le document préliminaire préparé par la présidence par intérim lors de la dernière session pourrait servir de cadre de référence. De l'avis de Cuba, le document récemment adopté pour servir de base aux travaux du Comité est un excellent point de départ car les questions en suspens qu'il faut encore examiner y sont clairement énoncées.

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