En cours au Siège de l'ONU

AG/EF/249

LES FORCES POLITIQUES ET ECONOMIQUES DOIVENT COOPERER DANS L'INTERET DU SOCIAL

11 novembre 1998


Communiqué de Presse
AG/EF/249


LES FORCES POLITIQUES ET ECONOMIQUES DOIVENT COOPERER DANS L'INTERET DU SOCIAL

19981111 La Deuxième Commission (économique et financière) s'est réunie en table ronde sur le thème "Séminaire de Copenhague pour le progrès social : la contribution du Danemark au débat sur la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social". Les conférenciers étaient le Ministre de la coopération pour le développement du Danemark, l'ancienne Présidente de l'Islande, un économiste du Ghana et un Professeur de l'Université de Princeton.

Le Sommet mondial pour le développement social, qui s'est tenu en mars 1995 à Copenhague, a permis l'adoption d'un Programme d'action pour réaliser les trois objectifs qui sont l'élimination de la pauvreté, la création d'emplois productifs et l'intégration sociale. Les séminaires de Copenhague, qui ont fait suite au Sommet, se sont donnés comme objectif la mise en oeuvre des recommandations qui avaient été adoptées. Le premier séminaire a porté sur l'économie mondiale et sa contribution à l'amélioration des conditions de vie des populations. Il a été souligné que l'économie mondiale doit être régulée et orientée par l'interaction entre les dirigeants politiques, les acteurs des secteurs public et privé et les organisations internationales. Le deuxième séminaire a porté sur la nécessité d'une modernisation plus diversifiée, plus respectueuse des traditions particulières et des cultures, et plus favorable à la coexistence des différents niveaux de développement technologique. Le séminaire a donné naissance au concept de marché humain, fondé sur la participation économique, la justice économique, la moralité économique et la modération économique. Le troisième séminaire de Copenhague, qui s'est tenu il y a deux semaines, a abordé la question du type de culture politique et d'institutions favorables à l'émergence d'une communauté mondiale démocratique. Le processus de l'intégration économique devrait permettre d'aller dans le sens d'une plus grande égalité, si ce n'est d'une uniformité, dans les conditions de vie. Le séminaire de 1999 sera consacré à la question de la mesure du progrès social. L'exploration des concepts statistiques, permettant de mesurer la mondialisation, le développement des marchés humains, et la construction d'une communauté démocratique mondiale, devrait permettre d'atteindre l'objectif d'éradication de la pauvreté, de plein emploi et d'intégration sociale.

(à suivre - 1a)

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Dans leurs interventions, les conférenciers ont surtout mis l'accent sur le consensus qui existe autour des objectifs fixés à Copenhague et sur l'absence d'un tel consensus sur la manière de les réaliser. Un conférencier a attiré l'attention sur l'émergence d'un nouvel espace intellectuel pour penser le progrès social et économique, compte tenu de l'échec du néo- libéralisme dans la réalisation d'une croissance économique durable et du bien-être social.

La Commission se réunira à nouveau demain jeudi 12 novembre à 10 heures.

Réunion d'information sur le thème "Séminaires de Copenhague pour le progrès social : la contribution du Danemark au débat sur la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social

M. POUL NIELSON, Ministre de la coopération pour le développement du Danemark, a souligné le travail accompli par un groupe de diplomates depuis les discussions préparatoires au Sommet de Copenhague. Le rôle du Secrétariat a été très utile également. Les séminaires de Copenhague pour le progrès social s'étaient donnés comme objectif de contribuer à la mise en oeuvre des objectifs et des recommandations adoptées lors du Sommet Mondial pour le développement social. Des efforts importants ont été faits par nombre de gouvernements et d'institutions internationales pour appliquer le programme d'action du Sommet. Par exemple, la décision du PNUD de mettre l'éradication de la pauvreté au centre de ses politiques et programmes a eu des effets positifs. Le Danemark est persuadé de l'importance des banques de données, comme base d'un débat ouvert et informé sur les éléments du progrès social.

Lors du premier séminaire, les questions du fonctionnement de l'économie mondiale et de sa contribution pour atteindre des objectifs élevés en matière de condition de vie dans l'ensemble du monde ont été examinées. Pour qu'elle soit véritablement utile à toutes les nations, l'économie mondiale doit être régulée et orientée par l'interaction entre les dirigeants politiques et les autres acteurs des secteurs publics et privés. Les organisations internationales ont un rôle très important à jouer. Lors du deuxième séminaire, les perspectives de ceux qui essaient d'accéder et de tirer profit des avantages du marché ont été prises en compte. La modernisation, si elle est essentielle pour réduire la pauvreté, devrait être plus diversifiée, plus respectueuse des traditions particulières et des cultures, et plus favorable à la coexistence de différents secteurs de différents niveaux de développement technologique. Lors de ce séminaire, le concept de marché humain a été élaboré qui comporte quatre caractéristiques : il devrait promouvoir la participation économique, favoriser la justice économique, être basé sur la moralité économique et être compatible avec la modération économique. Le troisième séminaire de Copenhague, qui s'est tenu il y a deux semaines, a abordé la question du type de culture politique et d'institutions qui seraient favorables à l'émergence d'une communauté mondiale démocratique. Le processus de l'intégration économique devrait permettre d'aller dans le sens d'une plus grande égalité, si ce n'est d'une uniformité, dans les conditions de vie. Par exemple, la crise financière et économique actuelle devrait être utilisée à bon escient pour renforcer la communauté internationale et les formes variées de coopération.

Le Séminaire de 1999 sera consacré à la question de la mesure du progrès social. L'exploration des concepts statistiques, permettant de mesurer la mondialisation, le développement des marchés humains, et la construction d'une communauté démocratique mondiale, devrait permettre d'atteindre l'objectif d'éradication de la pauvreté, de plein emploi et d'intégration sociale.

( suivre)

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Mme VIGDIS FINNBOGADOTTIR, ancienne Présidente de l'Islande, a indiqué qu'elle participe au séminaire de Copenhague depuis le début. Ce séminaire, a-t-elle dit, constitue un suivi direct du Sommet de Copenhague par les gouvernements. Des spécialistes de tous les domaines s'attellent ainsi aux problèmes mondiaux en mettant en lumière le processus de mondialisation et les effets des marchés sur la société. Le séminaire a examiné en outre la question des valeurs économiques, politiques et culturelles. Il a en outre traité des questions de bonne gouvernance, des droits de l'homme et de la démocratie. Un débat a aussi eu lieu sur la manière dont le monde peut acquérir une nouvelle compréhension de lui-même et un débat s'est tenu sur les aspirations des groupes défavorisés dans le processus de mondialisation. Le débat du séminaire de 1998 a porté sur la nécessité d'une culture politique et d'une institution qui encourageraient une communauté internationale pacifique. Dans le monde actuel, le principal moteur des civilisations est l'économie. Il faut cependant réhabiliter la culture et la diversité culturelle qui font que chaque être humain a la possibilité de vivre sa culture dans sa propre langue. La force de l'homme réside en fait dans la connaissance de soi et de ses racines. L'identité est liée à une voie choisie individuellement. Dans ce contexte, les victimes de la mondialisation sont les petites cultures.

Comment préparer le monde au futur. A l'heure actuelle, personne n'est censé prendre la responsabilité pour le monde de façon générale. Il est en fait tragique que personne ne soit responsable du bien de tous. Le marché libre encourage certes l'innovation mais il ne cherche qu'à satisfaire les intérêts privés. Le séminaire de Copenhague a cette quête constante d'une meilleure éducation pour l'instauration d'une démocratie réelle. Dans ce contexte, l'importance des mots et des langues trouvent toute leur pertinence. Le dialogue est de plus en plus nécessaire pour construire un monde de paix et de liberté. Il faut parvenir à une compréhension culturelle et un respect des patrimoines culturels. La violence commence lorsque le dialogue s'interrompt. Les femmes représentent plus de la moitié de la communauté mondiale, a poursuivi l'oratrice pour dénoncer leur situation extrêmement injuste et inégale. Il faut utiliser l'intelligence et la compréhension positive des femmes et leur donner l'éducation qu'elles méritent. L'éducation est la clé de tout. Une éducation générale pour tous et dans toutes les sociétés. Ces dernières années, une nouvelle compréhension est apparue en ce qui concerne la place de la femme dans la société civile et économique. Il faut de la même façon être à l'écoute des jeunes du monde, a estimé Mme Finnbogadottir qui a appelé à la poursuite du dialogue que le Danemark a le bonheur d'organiser chaque année et ce, jusqu'en l'an 2000.

M. KWAME PIANIM, économiste (Ghana), a indiqué que le Danemark, quelquefois décrit comme un petit pays au grand coeur, semble être en avance sur son temps en raison de ses innovations dans le domaine de la coopération internationale, qui tiennent notamment compte de la solidarité. C'est ainsi que le Danemark a lancé l'idée de la création d'un village mondial. C'est un village avec un Conseil dont il s'agit, c'est-à-dire une vraie communauté. C'est un vrai défi.

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L'approche de Copenhague redonne vie à l'idée d'être critique à l'égard des approches habituellement acceptées. C'est à nous que revient la responsabilité d'explorer les possibilités de construire une culture de solidarité. Il est impensable de construire une forme de solidarité crédible si au niveau national, il n'existe aucune cohésion. Avoir des valeurs et des visions communes est essentiel pour créer une communauté mondiale.

La question est de savoir comment cela est possible dans un environnement multiculturel. Comment faire pour que nos différences ethniques, culturelles et religieuses ne soient pas remises en cause par notre participation comme citoyen à la communauté mondiale. En fait, nos différences devraient donner forme à des contributions à la fois individuelles et collectives. En matière de solidarité, à la fois aux niveaux national et mondial, la dignité de chaque participant doit être respectée. Comme l'approche de Copenhague le suggère, le renforcement de l'Etat et du secteur privé est essentiel pour construire une économie mondiale plus humaine qui soit bénéfique à tous.

M. RICHARD FALK, Université de Princeton, a estimé que la partie la plus utile du séminaire de Copenhague est l'effort déployé pour trouver les moyens de faire avancer le monde sans minimiser les obstacles et sous-estimer le fait que les idées politiques générales ne sont pas réellement favorables aux objectifs du Sommet de Copenhague. L'avancement du monde comprend trois dimensions. Il y a d'abord l'effort consistant à revisiter les relations Nord-Sud sur une base plus équitable et en tenant compte du nouveau contexte mondial. Il faut ensuite réfléchir à la manière dont le système des Nations Unies et d'autres acteurs internationaux peuvent jouer un rôle dynamique et constructif. Il faut trouver le moyen de réhabiliter le "social" dans le système des Nations Unies. L'hypothèse est que cette réhabilitation du "social" n'est pas possible à moins qu'elle n'ait lieu également au niveau des Etats et des nations importantes. La difficulté réside dans le fait que les idées qui prévalent sur les forces des marchés ont en fait conduit à une perte des pouvoirs des Etats et dans un degré important, du système des Nations Unies. Aujourd'hui pourtant des signes encourageants apparaissent. Ironiquement, la crise économique et financière actuelle a ébranlé la confiance dogmatique de ceux qui s'étaient idéologiquement engagés en faveur d'une version néolibérale de la mondialisation. Il y a donc aujour'hui plus d'espaces pour d'autres idées. La démarche néolibérale n'a pas fourni toutes les réponses à une croissance économique soutenue et au bien-être de l'être humain.

Les institutions financières internationales se sont rendues compte qu'elles ne disposent pas de "médicaments" qui permettent à coup sûr la guérison et que leurs vues étroites du marché doivent être plus responsables du point de vue des conséquences humaines des politiques économiques. Les dernières élections en Europe ont mis en évidence la contestation du dogmatisme des marchés. Le verdict des citoyens s'est fondé sur un désir de réhabilitation du "social" dans leurs Etats. Ils ont manifesté leur volonté de voir la priorité au bien-être de l'être humain. Ils ont ainsi créé un nouveau fondement éthique.

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Ceci est d'autant plus important que l'éthique de la solidarité internationale repose sur la réhabilitation du "social" au niveau des Etats. Dans ce contexte, les Nations Unies font face au plus grand défi qu'elles n'aient jamais connu. L'engagement de l'ONU de promouvoir le bien-être social et économique est dans un sens en contradiction totale avec le processus de mondialisation tel que nous le vivons. Partant, la manière dont l'Organisation fera sa propre réhabilitation du "social" sera très importante. De plus en plus d'économistes reconnaissent aujourd'hui que la mondialisation n'implique pas forcément l'austérité sociale, le manque de compassion ou l'absence d'Etat. La période actuelle est donc une période dans laquelle s'ouvre un nouveau terrain intellectuel permettant de s'orienter vers la réalisation des rêves de l'ONU afin de parvenir à un monde pacifique et équitable, a estimé M. Falk.

L'exposé des conférenciers a été suivi par les questions des délégations. Ainsi une question a été posée sur la manière d'encourager la participation des représentants du milieu des affaires dans ce genre de discussions. Une autre question a concerné l'introduction des valeurs morales dans l'élaboration des politiques, en particulier dans les activités de développement du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Des commentaires ont été faits sur la manière d'intégrer la dimension "valeurs morales et sociales" dans le processus de règlement des conflits et sur la manière d'offrir aux jeunes l'occasion de donner leur avis sur la situation mondiale. Sur la question de la mondialisation, des intervenants ont voulu savoir pourquoi est-elle apparue si attrayante si elle n'a fait qu'ajouter aux problèmes. Le défi de la coordination a également fait l'objet d'une question. Comment, a-t-on demandé, renforcer le système des Nations Unies dans le domaine social sans d'abord renforcer la coordination dans le contexte actuel ? La domination de certaines cultures a aussi suscité des interrogations quant à savoir pourquoi tous s'expriment dans une langue dominante en laissant de côté les autres langues. Parler une langue favorise la culture liée à cette langue. Comment alors rendre justice aux autres langues et aux cultures et civilisations ? La question importante de la mise en oeuvre des recommandations de Copenhague a également été soulevée. Comment établir les priorités devant le déclin des ressources aux fins de développement ? La mise en oeuvre, a estimé un participant, constitue le défi de tous les défis.

Des participants ont demandé jusqu'à quel point les politiques internationales actuelles sont motivées par les valeurs d'équité, de droits de l'homme et de solidarité internationale. Une autre question a porté sur les mesures à prendre pour faire en sorte que le statu quo cesse et que les bonnes idées deviennent des réalités. Le Ministre de la coopération pour le développement du Danemark a été sollicité pour répondre à la question des forces régulatoires du marché et des statistiques du développement social. Des commentaires ont également porté sur les conditions nécessaires à l'adaptation des pays en développement à la mondialisation, compte tenu de leurs potentialités.

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Répondant à ces questions, le Ministre de la coopération pour le développement du Danemark a souligné le rôle et l'importance de la participation des milieux d'affaires dans le règlement des problèmes mondiaux. Il a indiqué qu'il est essentiel que soit créé un meilleur cadre pour les affaires dans le monde. Les secteurs privé et public ne doivent pas être en concurrence, ils devraient plutôt coopérer. En ce qui concerne le PNUD, celui-ci a un rôle important qui doit aller dans le sens d'un développement juste plutôt que d'un développement durable. Le Ministre a indiqué qu'il est l'un des défenseurs de ce qui a été adopté lors des grandes conférences et, en même temps, un moniteur sur le terrain, un partenaire proche qui engage la lutte. Pour répondre à la question de la mise en oeuvre du programme d'action, le Ministre a indiqué qu'elle a été confiée aux gouvernements. Aussi est-il juste que ceux-ci prennent leur engagement. Tout le monde parle de société internationale. Il n'y en a pas encore. C'est à nous de la construire. La raison pour laquelle nous avons tant parlé des valeurs au Sommet de Copenhague, c'est qu'en parlant des valeurs, on ne s'éloigne pas de l'action. Au contraire, on s'en rapproche. En ce qui concerne la diversité, peut-être ne partageons-nous pas tous les mêmes valeurs. Pour répondre à la question "comment changer la réalité?", il faut dire que le débat n'est pas hors de la réalité. Le fait que nous ayons une telle réunion est un élément du progrès. Il est important que nous élargissions notre domaine d'accord. Sur la question de savoir comment le bien-être social peut être pris en compte dans le règlement des différends, le Ministre a répondu qu'il existe des différends utiles dans ce monde, qui peuvent être constructifs. Le progrès social n'est pas possible sans un élément de conflit, et c'est là que la démocratie rentre en jeu. L'ONU montre comment les discussions sont possibles. Pour répondre à la question des forces régulatoires du marché, le Ministre a indiqué qu'un meilleur cadre régulatoire au niveau national devrait être mis en place. D'autre part, il a indiqué l'importance des indicateurs statistiques. Il faut mettre au point des méthodes peu coûteuses, à partir des pays pauvres pour que ces données soient plus représentatives dans les discussions. Les indicateurs fascinent aujourd'hui, mais il faut souligner qu'ils ne sont pas la réponse à tous les problèmes.

Pour sa part, l'ancienne Présidente de l'Islande a contredit l'orateur précédent en arguant qu'il ne s'agit pas d'arrêter le progrès de la technologie mais de s'en servir. Il faut espérer que les Nations Unies seront en mesure de faciliter l'accès à cette technologie. Le progrès en la matière permettrait d'atteindre la jeunesse en quête d'espoir et d'une nouvelle vision. Sur la question des langues, elle a attiré l'attention sur les initiatives de l'UNESCO tendant à promouvoir l'apprentissage des langues pour favoriser le respect de la différence et de la multiplicité du monde. A son tour, l'Economiste du Ghana est revenu sur la question de la mise en oeuvre des recommandations du Sommet. Il a estimé que la question est de savoir si "tout le monde travaille dans le même sens". L'élimination de la pauvreté, par exemple, intéresse tous les pays mais seule la création d'indicateurs universellement acceptables permettra un dialogue constructif sur la question et des mesures vigoureuses.

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Le jour où les gouvernements puissants se rendront compte de la nécessité de réduire les tensions sociales dans leur propre pays, les solutions seront plus faciles, au niveau international, étant donné que le débat concernera véritablement tout le monde. Enfin le représentant de l'Université de Princeton s'est opposé aux propos d'un participant qui remettait en cause des initiatives telles que le séminaire de Copenhague en estimant qu'elles ne consistent qu'"à prêcher aux convertis". Le représentant de Princeton a au contraire souligné l'utilité, l'importance de tels séminaires en attirant l'attention sur l'importance qu'il y a préciser les idées et à les approfondir afin de mieux les défendre et de les mettre en oeuvre. Il a illustré ces propos par la révolution conservatrice aux Etats- Unis dont les protagonistes ont d'abord "prêché leurs idées auprès de leurs convertis" avant d'imposer un certain nombre d'idées qui fondent aujourd'hui l'idéologie de la mondialisation universellement partagée. Le séminaire de Copenhague a lui permis de mettre en lumière la confusion sur ce qu'il est possible de faire. Ainsi, le séminaire a permis le constat d'un "consensus sur les sentiments" ou sur les objectifs à atteindre. En revanche, dans le monde actuel, aucun consensus n'existe sur les politiques économiques qui pourraient mettre la mondialisation au service du social. Le représentant a donc insisté sur la nécessité de disposer de concepts avant de procéder à la mise en oeuvre. Une action sans fondement théorique, a-t-il dit, peut se révéler impuissante ou conduire à des résultats non escomptés.

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