AG/EF/244

LA COMMISSION RECOMMANDE A L'ASSEMBLE DE CONVOQUER LA TROISIEME CONFERENCE SUR LES PMA EN 2001 ET DE DEMANDER PLUS DE TRANSPARENCE DANS LES FINANCES DE L'UNU

3 novembre 1998


Communiqué de Presse
AG/EF/244


LA COMMISSION RECOMMANDE A L'ASSEMBLE DE CONVOQUER LA TROISIEME CONFERENCE SUR LES PMA EN 2001 ET DE DEMANDER PLUS DE TRANSPARENCE DANS LES FINANCES DE L'UNU

19981103 La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a été saisie ce matin de deux projets de résolution relatifs à l'Université des Nations Unies (UNU) et à la mise en oeuvre du Programme d'action pour les années 90 en faveur des pays les moins avancés (PMA). Par ce dernier texte, la Commission recommanderait à l'Assemblée de convoquer la troisième Conférence des Nations Unies sur les PMA pendant le premier semestre de 2001, pour une durée de sept jours et de se féliciter de l'offre de l'Union européenne d'accueillir la Conférence. En ce qui concerne l'Université des Nations Unies, l'Assemblée prierait le Conseil d'administration de l'Université et le recteur de continuer à veiller à ce que l'Université fonctionne de façon efficace et économique et à assurer la transparence de ses finances et de ses comptes. Elle les prierait aussi de renforcer la coordination et la complémentarité entre les programmes de l'Université et ses centres de recherche et de formation.

La Commission a achevé son débat général sur la mise en oeuvre de la première Décennie des Nations Unies pour l'élimination de la pauvreté (1997- 2006) et a entendu les représentants du Viet Nam, du Bénin, du Nigéria, du Bahreïn et du Swaziland ainsi que le représentant de l'Organisation internationale du Travail (OIT).

La prochaine réunion de la Commission sera annoncée dans le Journal.

DEVELOPPEMENT DURABLE ET COOPERATION ECONOMIQUE INTERNATIONALE

La Deuxième Commission a été saisie d'un projet de résolution présenté par l'Indonésie au nom du Groupe des 77 et de la Chine, relatif à la Mise en oeuvre du Programme d'action pour les années 90 en faveur des pays les moins avancés (A/C.2/53/L.23). Aux termes de ce texte, l'Assemblée accueillerait avec satisfaction et accepterait la généreuse offre de l'Union européenne d'accueillir la troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés pendant le premier semestre de 2001. Elle nommerait le Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement Secrétaire général de la Conférence sur les PMA, et le prierait d'entreprendre tous les préparatifs nécessaires à la tenue de la Conférence. L'Assemblée déciderait de convoquer la troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés pendant le premier semestre de 2001, pour une durée de sept jours, en un lieu et à une date à déterminer par le Secrétaire général de la Conférence en consultation avec l'Union européenne. Elle inviterait le Secrétaire général de la Conférence à prendre des dispositions pour faciliter la participation de la société civile, notamment les organisations non gouvernementales et le secteur privé, aux préparatifs et à la Conférence. Elle déciderait enfin de financer la participation de deux représentants gouvernementaux de chacun des pays les moins avancés aux travaux tant des réunions du comité préparatoire intergouvernemental que ceux de la Conférence proprement dite, au moyen de ressources extrabudgétaires.

FORMATION ET RECHERCHE

La Deuxième Commission a été saisie d'un projet de résolution présenté par le Japon, relatif à l'Université des Nations Unies (A/C.2/53/L.24). Par ce texte, l'Assemblée générale se féliciterait que l'examen de l'Université des Nations Unies entrepris par le Corps commun d'inspection et l'évaluation interne effectuée par le Comité ad hoc du Conseil d'administration de l'Université aient été achevés. Elle prierait le Conseil et le recteur de continuer à intensifier leurs efforts pour améliorer l'interaction et la communication entre l'Université et les autres organismes des Nations Unies et de continuer de s'efforcer d'éviter le chevauchement des activités au sein du système. L'Assemblée prierait également le Conseil et le recteur de renforcer encore la coordination et la complémentarité entre les programmes de l'Université et ses centres de recherche et de formation. Elle prierait le Conseil et le recteur de continuer à veiller à ce que l'Université fonctionne de façon efficace et économique et à assurer la transparence de ses finances et de ses comptes, de redoubler d'efforts pour accroître le Fonds de dotation de l'Université et de trouver des moyens novateurs de mobiliser les contributions nécessaires pour financer les dépenses de fonctionnement et les divers programmes et projets de l'Université. Elle ferait enfin appel à la communauté internationale pour qu'elle verse des contributions volontaires et plus particulièrement au Fonds de dotation.

( suivre)

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MISE EN OEUVRE DE LA PREMIERE DECENNIE DES NATIONS UNIES POUR L'ELIMINATION DE LA PAUVRETE

Débat général

M. STEPHEN SHAFFER, Organisation internationale du Travail (OIT), indiqué que l'OIT qui n'est pas une agence de financement, s'intéresse toutefois à la microfinance étant donné que les bénéficiaires s'efforcent de créer des microentreprises sans toujours avoir les fonds nécessaires ni l'accès aux services financiers qui leur permettraient de créer une entreprise de petite ou moyenne taille qui, à son tour, serait susceptible de créer des emplois. L'emploi et le développement des entreprises sont importants pour éradiquer la pauvreté. Avec la création d'une section particulière, l'Unité pour la finance sociale, l'OIT tente de rapprocher les banques et autres institutions financières des micro et petites entreprises, notamment de celles dirigées par les plus pauvres et les femmes. L'OIT vient de mettre en place une banque de données consacrée au microcrédit afin de permettre une meilleure circulation des informations à ce sujet au sein de l'organisation. En collaboration avec le HCR, l'OIT est en train de mettre en place une séance de travail qui aura lieu au début de l'année prochaine sur la microfinance dans les pays qui sortent de conflits. L'OIT est également persuadée que la microfinance peut jouer un rôle particulier pour faire face aux effets négatifs de la crise financière asiatique.

M. LAI XUAN CHIEU (Viet Nam) a estimé que l'élimination de la pauvreté exige que les efforts nationaux soient renforcés par la coopération et l'assistance internationales. Il s'est félicité que le système des Nations Unies joue un rôle essentiel, à cet égard. Au Viet Nam, a-t-il poursuivi, des succès tangibles ont été enregistrés grâce aux efforts nationaux et à l'assistance des fonds, programmes et institutions spécialisées des Nations Unies. Si le taux de pauvreté demeure élevé, en particulier dans les zones rurales et les régions montagneuses qui abritent 90% de la population, le Gouvernement croit néanmoins que l'objectif d'éliminer la pauvreté d'ici l'an 2010 sera réalisé. Une politique nationale saine a été mise en oeuvre par la prise de mesures intégrées. La stratégie de développement mise en place est centrée sur le peuple, moteur du développement. Le pays a élaboré des plans d'action visant notamment la survie, le développement et la protection de l'enfant; l'éducation pour tous ou encore la promotion des femmes d'ici l'an 2000. En ce qui concerne la population la plus défavorisée, les mesures prises visent notamment à faciliter l'accès à la terre, au microcrédit et à l'emploi générateur de revenus. L'année dernière à l'occasion du 20ème Anniversaire de la coopération des Nations Unies au Viet Nam, le Gouvernement et le PNUD ont signé un Accord identifiant les domaines prioritaires dont la lutte contre la pauvreté. Il a été décidé de prendre des mesures concrètes pour traiter des problèmes de manière efficace. La semaine dernière, a indiqué pour finir le représentant, le Premier Ministre a demandé au Parlement d'approuver un nouvel objectif de lutte contre la pauvreté consistant à baisser le taux des familles pauvres de 17,4% en 1998 à 15,7% d'ici la fin de 1999.

( suivre)

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M. FASSASSI ADAM YACOUBOU (Bénin) a indiqué que la pauvreté touche plus du quart de la population mondiale, que 1,3 milliard de personnes vivent avec moins de un dollar par jour, que près d'un milliard de personnes sont analphabètes, que plus d'un milliard de personnes n'ont pas accès à l'eau potable, que près de 850 millions de personnes souffrent de faim et de malnutrition, et que les femmes représentent 70% des pauvres. C'est en Afrique au sud du Sahara que la proportion de pauvres est la plus forte au monde. Mais la pauvreté n'est pas une fatalité. Nous pouvons la vaincre. Le diagnostique a été posé. Il est temps désormais d'agir, et d'agir vite car la pauvreté gagne du terrain chaque jour. Au niveau national, les gouvernements doivent oeuvrer pour la satisfaction des besoins vitaux des populations, qui passent par l'éducation, la santé, la sécurité alimentaire, les logements et la fourniture d'eau potable. La mise en valeur des ressources humaines, la création d'emplois productifs, la promotion de structures de microfinancement pourraient permettre de faire reculer la pauvreté absolue. Au plan politique, les peuples et les gouvernements doivent préserver la stabilité des institutions démocratiques et la paix sociale. Au Bénin a été mis en place une agence de gestion de la dimension sociale du développement qui est chargée de la mise en oeuvre effective des projets et activités destinés à lutter contre la pauvreté.

La bataille contre la pauvreté requiert des actions hardies au niveau de la communauté internationale, grâce à l'implication du système des Nations Unies et des institutions de Bretton Woods. L'allégement du fardeau de la dette, l'augmentation de l'APD, la promotion des investissements, l'accès aux marchés, l'information et la technologie seront d'un concours appréciable pour atteindre les objectifs fixés. L'importance des microfinancements ou microcrédits dans la stratégie pour l'élimination de la pauvreté mérite d'être soulignée. L'accès à des crédits de faible montant encourage la manifestation de l'esprit d'entreprise et favorise l'insertion dans la petite entreprise tout en créant des emplois. Aussi le Gouvernement du Bénin soutient l'idée de faire l'an 2005 l'année internationale du microcrédit.

M. ETANOMARE OSIO (Nigéria) a estimé que la solution à la question de la pauvreté doit conduire à la mise en oeuvre de politiques visant à renforcer l'intégration sociale et économique des personnes vivant dans la pauvreté et à promouvoir les droits de l'homme, y compris le droit au développement. Le représentant a indiqué que par un programme sur la promotion économique de la famille, son Gouvernement a cherché à revitaliser le système permettant aux familles à bas revenus de créer des petites entreprises, grâce à des prêts de petite taille octroyés par les banques publiques. Il a souligné que son pays a réalisé depuis longtemps que l'élimination de la pauvreté n'est pas une tâche facile tant il est vrai que la pauvreté ne peut pas se définir uniquement par l'absence d'emplois productifs. La pauvreté peut en effet provenir de l'insécurité alimentaire, de problèmes environnementaux, de la surpopulation, du problème de santé ou d'autres domaines liés au développement des ressources humaines tels que l'éducation.

( suivre)

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Si l'éducation doit être considérée comme un élément important de la lutte contre la pauvreté, elle ne peut être dissociée de la fourniture de services sociaux de base comme les services de santé, la nourriture, l'énergie, l'eau potable et l'assainissement qui sont pratiquement inexistants dans la plupart des pays en développement. La capacité de ces pays à fournir ces services se voit compliquée par leur situation économique aggravée aujourd'hui par la crise financière. En outre, le problème de la dette extérieure n'a pas seulement compromis leur capacité de collecter des ressources aux fins de l'élimination de la pauvreté mais elle les a aussi marginalisées dans l'économie mondiale. Le représentant a conclu que tout effort tendant à lutter contre la pauvreté implique un partenariat véritable entre le monde en développement et le monde développé d'une part, et les institutions financières et le système des Nations Unies, d'autre part.

M. SHUKRI MOHAMMED AL-QAISI (Bahreïn) a souligné que la Déclaration universelle des droits de l'homme stipule que chaque individu a droit à un niveau de vie décent, c'est-à-dire à l'éducation, à la santé, aux services sociaux et à la sécurité alimentaire. La pauvreté a des spécificités multiples, ce qui explique les actions multiples prises par la communauté internationale. L'élimination de la pauvreté, et notamment le problème du chômage, exigent la participation du monde entier. L'écart entre les Etats, les pays industrialisés et les pays en développement, est l'un des problèmes cruciaux auquel la communauté internationale doit faire face actuellement. Les Nations Unies ne pourront jamais remplir vraiment leur mission dans un environnement rempli de telles contradictions. Les Nations Unies se sont réunies à Copenhague pour discuter des problèmes de développement social. Les décisions prises à l'issue de cette Conférence constituent des points cardinaux qui devraient être inscrits dans les constitutions de tous les pays. Pour mieux s'occuper des problèmes sociaux et économiques des sociétés de tous les Etats, une plus grande coopération internationale est essentielle. Cette coopération internationale doit reposer sur la paix et la sécurité.

M. MOSES M. DLAMINI (Swaziland) a regretté qu'aucun progrès tangible n'ait été enregistré dans la lutte contre la pauvreté, et ce, a-t-il insisté, en dépit des accords et des stratégies "réfléchis". En Afrique, l'économie continue d'être caractérisée par un taux de chômage élevé, une productivité faible et le sous-emploi. L'économie africaine est en outre toujours vulnérable aux chocs exogènes tels que la sécheresse ou le prix peu élevé des produits de base. Le problème de la pauvreté a en outre été exacerbé par la baisse des investissements directs, la mise en oeuvre des programmes d'ajustement structurel, la diminution de l'aide directe et la question de la dette extérieure. La situation ne fera que s'aggraver en raison des conséquences de la crise financière asiatique. Etant donné la nature intersectorielle de la pauvreté, la mise en oeuvre de programmes en la matière semble impossible dans un contexte de dette extérieure. A cet égard, le représentant a accueilli avec satisfaction les initiatives et les efforts louables des pays créditeurs pour résoudre la question.

( suivre)

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Le représentant a poursuivi en soulignant que son pays a reconnu depuis longtemps la responsabilité nationale en matière de lutte contre la pauvreté. Ainsi l'Agenda de la réforme économique et sociale, mis en place, représente un programme à moyen terme visant à accélérer la croissance économique et à améliorer les services sociaux. Il garantira le bien-être des Swazis mais aussi une bonne gouvernance fondée sur la transparence, la responsabilité et la règle de droit. En outre, la Stratégie nationale de développement, élaborée pour une période de cinq ans, vise à assurer une croissance économique durable. Le Swaziland a également créé, en 1998, l'Autorité pour la promotion des investissements. Une nouvelle structure fiscale et un code des investissements sont en cours d'élaboration. Etant donné que 75% de la population vit dans les zones rurales, le développement des petites et moyennes entreprises semble le meilleur moyen d'assurer la croissance économique, a conclu le représentant.

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