En cours au Siège de l'ONU

AG/EF/239

LA CNUCED A NOTAMMENT POUR ROLE D'APPRENDRE AUX PAYS EN DEVELOPPEMENT LA LA DIPLOMATIE COMMERCIALE, A DECLARE SON SECRETAIRE GENERAL

29 octobre 1998


Communiqué de Presse
AG/EF/239


LA CNUCED A NOTAMMENT POUR ROLE D'APPRENDRE AUX PAYS EN DEVELOPPEMENT LA LA DIPLOMATIE COMMERCIALE, A DECLARE SON SECRETAIRE GENERAL

19981029 La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a poursuivi cet après-midi l'examen des questions de politique macroéconomique, en particulier la relation entre le commerce et le développement. Elle a entendu, dans ce cadre, le Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) qui a souligné le rôle particulier de la CNUCED en matière de finance internationale. Il a souligné en outre que trois facteurs permettent de mieux comprendre le système financier actuel: la trop grande dépendance des économies à l'égard de marchés financiers pour financer leurs déficits fiscaux et leurs comptes courants, l'incapacité des balances fiscales à absorber les chocs et le risque que font peser sur l'économie les changements brusques dans la direction des flux de capitaux. Le Secrétaire général de la CNUCED a d'autre part souligné son rôle en matière de commerce international, le travail de la CNUCED visant à aider les pays en développement à renforcer leurs capacités à négocier, c'est-à-dire à pratiquer la diplomatie commerciale.

La Commission a en outre entendu, au titre des questions de politique macroéconomique, la présentation d'un projet de résolution sur le rôle de l'ONU dans la promotion du développement dans le contexte de la mondialisation et de l'interdépendance. Selon le texte, l'Assemblée générale réaffirmerait que l'ONU a un rôle central à jouer dans la coopération internationale pour le développement et l'établissement de directives sur les questions liées au développement mondial. L'Assemblée définirait comme domaines prioritaires pour encourager la participation de l'Afrique à l'économie mondiale : l'ouverture des marchés, l'augmentation de l'Aide publique au développement, la conversion de la dette publique en dons, la libéralisation des initiatives prises en faveur des pays pauvres très endettés et les flux d'investissements étrangers directs.

La Commission a également examiné, au titre du développement durable et de la coopération économique internationale, un projet de résolution sur la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à un examen d'ensemble de l'application du Programme pour l'habitat. La Commission a, à cet égard, achevé l'examen de l'application des décisions de la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II) - Istanbul, 1996 - et du Programme d'action de la Conférence internationale sur la population et le développement - Caire, 1994.

(à suivre - 1a)

- 1a - AG/EF/239 29 octobre 1998

Elle a entendu les représentants des pays suivants : Emirats arabes unis, Kenya, Trinité-et-Tobago, Singapour, Japon, Madagascar, Ukraine, Croatie et Roumanie. L'Observateur de la Suisse a pris la parole pour notamment annoncer l'intention de son pays de porter, l'année prochaine, à 11 millions de francs suisses la contribution de son pays au Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), soit une augmentation de 10% par rapport à cette année. Enfin, le Directeur de la section population du Département des affaires économiques et sociales a rendu compte des estimations et projections de la populations mondiales de 1998.

La Commission poursuivra son débat sur la relation entre le commerce et le développement demain vendredi 30 octobre à 10 heures.

QUESTIONS DE POLITIQUE MACROECONOMIQUE

La Commission était saisie d'un projet de résolution, présenté par l'Indonésie, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, relatif au rôle de l'Organisation des Nations Unies s'agissant de promouvoir le développement dans le contexte de la mondialisation et de l'interdépendance (A/C.2/53/L.20). Par ce texte, l'Assemblée générale soulignerait de nouveau qu'il importe de tenir compte des besoins spéciaux des pays en développement dans le contexte de la libéralisation et de la mondialisation du commerce et engagerait la communauté internationale, y compris l'Organisation mondiale du commerce, à accorder aux pays en développement, du fait de leur vulnérabilité, des conditions plus libérales. Elle soulignerait avec insistance l'importance de l'ouverture des marchés, de l'augmentation de l'aide publique au développement, de la conversion de la dette publique en dons, de la libéralisation des initiatives prises en faveur des pays pauvres très endettés et des flux d'investissements étrangers directs, qui sont les cinq domaines prioritaires à prendre en considération pour encourager la participation de l'Afrique à l'économie mondiale. L'Assemblée soulignerait aussi qu'il importe de réformer l'architecture financière internationale afin de la mettre mieux à même de répondre aux phénomènes de la mondialisation et de l'interdépendance. Elle déciderait de tenir une reprise de sa cinquante-troisième session à un niveau élevé de représentation, pendant deux jours au cours du premier semestre de 1999, afin d'examiner les moyens d'optimiser les avantages et de réduire le plus possible les répercussions négatives de la mondialisation et de l'interdépendance, en particulier sur les pays en développement.

DEVELOPPEMENT DURABLE ET COOPERATION ECONOMIQUE INTERNATIONALE

Application des décisions de la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II)

La Commission était saisie d'un projet de résolution, présenté par l'Indonésie, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, sur la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à un examen et à une évaluation d'ensemble de l'application du Programme pour Habitat (A/C.2/53/L.19). Aux termes de ce texte, l'Assemblée générale déciderait que la session extraordinaire se tiendra en juin 2001 pour une durée de cinq jours ouvrables. Elle déciderait également que la Commission des établissements humains exercera les fonctions de comité préparatoire de la session. L'Assemblée inviterait les représentants des autorités locales, les autres partenaires associés au Programme pour l'habitat et les acteurs concernés de la société civile, en particulier le secteur privé et les ONG, à contribuer aux préparatifs de la session extraordinaire.

( suivre)

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Débat général

M. SALEM ABDULLAH SALEM AL-SHAMSI (Emirats arabes unis) a indiqué qu'au moins 1 milliard d'êtres humains ne sont pas logés comme il faut et vivent dans des situations difficiles. Aussi est-il nécessaire que les pays développés augmentent l'APD et permettent un rééchelonnement du service de la dette des pays en développement afin que ceux-ci puissent mieux établir leur plan de remboursement. A la fois les pays en développement et les pays développés expérimentent des deux migrations massives des zones rurales vers les villes. Il faut élaborer des projets d'établissement humain qui tiennent compte des développement et des besoins à la fois des zones rurales et des zones urbaines. Des normes devraient être établies pour améliorer les conditions de vie des populations. L'occupation étrangère, les conflits ethniques ou autres guerres obligent la communauté internationale à accroître ses efforts et à mettre en place des mécanismes nationaux et internationaux visant à limiter les causes de ces conflits et à prendre en charge les populations déplacées. Les réfugiés de Palestine, notamment, devraient pouvoir renter chez eux et bénéficier de leurs droits inaliénables.

Les Emirats arabes unis participent, sur le plan international, au financement en faveur de pays en développement. Les ressources rendues disponibles ont permis la création d'écoles, de mosquées, d'établissements de résidence. D'autre part, le représentant a souligné que le dialogue entre les pays doit être favorisé. Aussi, les Emirats arabes unis participent à des échanges bilatéraux et multilatéraux et collaborent avec le Centre des établissements humains.

Mme MARY D. ODINGA (Kenya) a estimé que la mise en oeuvre des recommandations d'Habitat exigera le renforcement du Centre des Nations Unies pour les établissements humains. Elle a accueilli avec satisfaction les changements apportés à son fonctionnement et reconnu la nécessité de réformes des Nations Unies, en général, et du Centre, en particulier. Elle a dit attendre avec impatience le rapport du Secrétaire général sur les recommandations du Groupe de travail sur l'environnement et les établissements humains. Elle a souhaité que la réorganisation du Centre soit transparent et s'est déclarée préoccupée par quelques-unes des propositions qui pourraient affecter les activités du Centre.

Mme ROSLYN KHAN-CUMMINGS (Trinité-et-Tobago), faisant part des activités de suivi d'Habitat, entreprises par son pays, a indiqué que le Ministère du logement a continué à accroître le nombre d'unités de logements avec la construction de 650 logements depuis 1996 et la mise en route de 587 autres logements. Un autre projet de développement a été lancé dans la capitale qui devrait viser 402 ménages. Le Gouvernement s'est également employé à élaborer une gamme d'options de logements au profit des populations pauvres. Le Ministère des affaires sociales et du développement communautaire a tout mis en oeuvre pour faciliter la mise en route de 750 projets ente 1996 et 1998.

( suivre)

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Ces projets concernent les domaines de l'eau, des routes et de l'électricité ou encore de l'infrastructure sociale. Trinité-et-Tobago a également intensifié sa coopération au niveau régional et fournit une assistance technique aux programmes d'établissements humains à quelques pays des Caraïbes.

La relation entre croissance de la population et développement durable est maintenant établie, a poursuivi la représentante qui a ajouté que les questions de population et les effets de l'urbanisation sont de plus en plus intégrés dans les politiques de développement et de l'environnement. Elle a toutefois souligné la nécessité d'assortir ces efforts de stratégies efficaces en matière d'information et d'éducation. Elle a indiqué que le Conseil de la population de son pays vient de finaliser un plan d'action intégré qui renforce les liens entre les politiques sectorielles en matière d'éducation, de soins de santé, de vie familiale et de population. Le Conseil fixe également des objectifs précis en matière de démographie.

M. FAIZAL YAHYA (Singapour) a indiqué que l'urbanisation représente pour la communauté internationale un défi sans précédent. Au coeur de ce défi se trouve l'émergence de mégapoles, qui sont caractérisées par des centres urbains dont les populations dépassent 10 millions d'habitants. Les Nations Unies estiment qu'il y aura 15 mégapoles d'ici à l'an 2010. Les années à venir vont être cruciales pour les architectes urbains, et des décisions prudentes et difficiles devront être prises pour allouer de façon efficace les faibles ressources disponibles au développement urbain. Le développement durable, et notamment, les établissements humains, sont un facteur important de la politique nationale de développement de Singapour. Par exemple, pour être en concordance avec ses plans de développement, Singapour a investi beaucoup d'argent dans l'infrastructure permettant de collecter et de traiter les déchets. Des lois instituant un contrôle sur la pollution ont également été élaborées. Singapour est persuadée de l'importance de la coopération internationale. Singapour accueillera une Conférence mondiale sur les Villes modèles à Singapour de 19 au 21 avril de l'année prochaine. Cette conférence mettra en avant les meilleurs pratiques et plans de gestion des villes.

M. WATARU NISHIGAHIRO (Japon) a indiqué que la promotion de la santé de la reproduction est l'un des problèmes qui a été soulevé lors de la Conférence internationale sur la population et le développement. Le Japon considère cette question comme l'une des plus importantes pour donner du pouvoir aux femmes et pour faire face aux problèmes de population et de développement. La promotion de la participation de la société civile était un autre problème important abordé lors de la Conférence. A cet égard, un Forum a eu lieu à Tokyo, en mars dernier, qui a examiné l'application de l'initiative japonaise sur le thème de la population et le Sida. Il a été réaffirmé que le gouvernement, le secteur privé ou les organisations non gouvernementales ne peuvent rien faire séparément et que la coopération était indispensable dans ce domaine. Le problème des ressources est une question essentielle du Programme d'action.

( suivre)

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Le Japon a pris toutes les mesures en son pouvoir pour atteindre les objectifs fixés par le Programme d'action. Le Japon a également été présent au niveau bilatéral, puisqu'il a lancé des projets tels que l'initiative mondiale sur la population et le Sida et a alloué 3 milliards de dollars pour la période de sept ans allant de l'année fiscale 1994 à 2000.

Mme MONIKA RUHL BURZI, Observateur de la Suisse, a réitéré l'importance que son pays attache à l'évaluation du Programme d'action de la Conférence du Caire et son intention de prendre une part active aux travaux préparatoires de la session extraordinaire. Elle a jugé crucial que le Consensus du Caire ne soit pas remis en question et qu'il serve plutôt de base pour décider des orientations stratégiques pour les années à venir. En Suisse, les domaines qui avaient été laissés à la société civile sont devenus l'objet d'un processus public, a dit la représentante en citant les domaines de l'égalité entre les sexes, de l'intégration des étrangers, de la lutte contre le racisme ou encore de la réflexion éthique liée au progrès de la médecine. Cela a conduit notamment à une vision plus globale en matière de santé et de migration internationale, à une certaine convergence entre coopération internationale et politique intérieure et à une meilleure compréhension des liens entre les dynamiques démographiques.

Dans le cadre du processus préparatoire de la session extraordinaire, a indiqué la représentante, la Suisse a procédé à une évaluation quinquennale de la mise en oeuvre du Programme d'action du Caire au niveau national mais aussi au niveau de sa politique de coopération au développement. Les résultats seront publiés sous forme d'un rapport en vue de la Conférence régionale de Budapest. Outre le rapport, une exposition sur le thème "six milliards de personnes" sera organisée. La représentante a conclu en soulignant que l'aide de la Suisse aux programmes de population est passée de 11 à 18 millions de francs qui sont allés au FNUAP, à l'OMS, à l'ONUSIDA et à d'autres organisations internationales. Elle a réaffirmé l'intention de son pays d'augmenter, l'année prochaine, sa contribution générale au FNUAP à 11 millions de francs, soit une augmentation de 10% par rapport à cette année.

Mme MICHELLE BAHOLISOLO (Madagascar) a estimé que la question de l'habitat revêt toute son importance dans le contexte actuel de crise économique qui aggrave la situation de la pauvreté dans plusieurs parties de la planète. Il a indiqué que le Gouvernement de son pays s'est fixé comme objectif principal de son programme social l'accès à un logement décent. Le Gouvernement a exécuté la politique de 35 000 logements par an. Il a initié un Programme d'aménagement du territoire et de la ville qui vise la maîtrise de la sécurisation foncière; la construction de villes nouvelles de type rural; l'appui à la migration; et la décentralisation des pouvoirs économiques vers les collectivités. En application de la stratégie d'action adoptée par la Conférence d'Istanbul, le Gouvernement a établi un système de partenariat pour la réalisation des opérations de construction, en faisant appel au service des investisseurs privés nationaux et étrangers et aux éventuels bénéficiaires au niveau des collectivités, et ce, dans le cadre d'une convention désignée "Contrat de ville".

( suivre)

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M. SERHIY REVA (Ukraine) a estimé que les expériences nationales et les activités de la Commission de la population et du développement ont révélé la complexité des nouveaux défis en matière de population, aux niveaux national et international. Pour sa part, l'Ukraine a dû résoudre les problèmes liés au retour des personnes déportées dans leur région d'origine, à la migration et au taux de mortalité dans la population masculine. Les problèmes de santé découlant de la catastrophe de Tchernobyl continuent de peser sur l'Ukraine. Les dernières statistiques ont montré un accroissement substantiel du taux de mortalité infantile et plus d'un millier d'enfants ukrainiens est atteint d'un cancer de la glande thyroïde. Au vu des problèmes de population particuliers des pays en transition, il est urgent, a dit le représentant, que le FNUAP renforce ses activités dans les régions d'Europe centrale et orientale, en particulier dans la mise en oeuvre de projets régionaux. Le représentant a poursuivi sur le thème du suivi d'Habitat II pour dire que les tâches assignées par le Programme d'action exigent des efforts concertés notamment dans les domaines techniques et financiers. A cet égard, il a souhaité que les institutions de Bretton Woods renforcent leur rôle par l'octroi de lignes spéciales de crédit pour financer les programmes nationaux de construction de logements et les projets facilitant l'utilisation de technologie de construction écologiquement saine.

M. IVAN NIMAC (Croatie) a indiqué que le Programme d'action s'est fixé des objectifs ambitieux que les Etats ne peuvent réaliser. Outre les objectifs directement liés à la croissance, à la taille et à l'âge de la population, le Programme vise en outre les services de santé de la reproduction, l'égalité entre les sexes et la promotion de la femme. La délégation de la Croatie est satisfaite de constater que le niveau sans précédent d'implication de la société civile dans le processus menant aux conférences multilatérales a été maintenu. L'examen global qui va avoir lieu, l'année prochaine, devrait se donner comme rôle principal l'analyse des expériences ayant trait à l'application du Programme d'action au niveau des pays. La Croatie attache une importance particulière au lien entre les changements de population. Entre 1991 et 1995, le taux de croissance de la population croate est devenu négatif, en raison de la guerre et de l'occupation. Lors des trois dernières années, la situation s'est améliorée, bien que le taux demeure insuffisant pour assurer le renouvellement de la population. En réponse à cette situation, le Gouvernement a lancé un plan qui contient les principes d'harmonisation de la population, du développement et des besoins économiques, de promotion d'égalité entre les sexes, et du droit des couples à décider librement du nombre d'enfants qu'ils souhaitent avoir.

La Croatie a également dû faire face au problème des migrations. Au milieu de l'année 1994, la Croatie prenait en charge environ 400 000 réfugiés et personnes déplacées pour une population d'avant-guerre de moins de 5 millions d'habitants. Aujourd'hui, ce chiffre est réduit de moitié, certaines personnes attendant la reconstruction de leur logement, et environ 100 000 réfugiés des pays voisins étant encore sur le territoire. Le Gouvernement a mis en place un plan de reconstruction et, en coopération avec la communauté internationale, a prévu la tenue d'une conférence de donateurs internationaux, au début du mois de décembre.

( suivre)

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M. SORIN TANASESCU (Roumanie) a estimé que la comparaison du Programme d'action de Bucarest de 1974 avec celui du Caire de 1995 montre la complexité des problèmes actuels de population. Des domaines tels que la santé reproductive, la planification familiale, les besoins spécifiques des différents groupes d'âge ou encore la relation entre population et développement confirment la nécessité d'une action coordonnée et cohérente aux niveaux national, régional et international. Le Programme d'action du Caire a reconnu les besoins spécifiques des pays en transition, en particulier dans les domaines de la santé reproductive et de la planification familiale. Les quatre premières années de la mise en oeuvre du Programme d'action en Roumanie et dans d'autres pays de la région ont confirmé l'importance d'une assistance internationale dans ces domaines.

Le représentant s'est félicité que le processus préparatoire de la session extraordinaire comprenne un débat régional sur la mise en oeuvre du Programme d'action. A cet égard, il a dit considérer la tenue en décembre 1998 à Budapest, d'un séminaire consacré à la population et aux problèmes de santé dans les pays d'Europe centrale et orientale comme partie intégrante du processus préparatoire. Le représentant a qualifié d'importante la décision prise par la Commission sur la population et le développement de recommander un nouveau recensement de la population mondiale au début de la prochaine décennie. Les données recueillies auront un impact social et humain important sur le processus de transition compte tenu de l'évolution économique et sociale de toutes les régions du monde dans les années 90.

QUESTIONS DE POLITIQUE MACROECONOMIQUE

Commerce et développement

Rapport du Conseil du commerce et de développement (A/53/15 Part. I, II et III)

Le rapport du Conseil rend compte des réunions directives qu'il a tenues le 16 février, le 8 mai et le 10 juillet 1998. Ce rapport comprend notamment les décisions que le Conseil a adoptées relatives à l'application par la CNUCED des recommandations de la Réunion de haut niveau sur des mesures intégrées en faveur du développement du commerce des pays les moins avancés; aux principes directeurs sur l'efficacité et le fonctionnement du mécanisme intergouvernemental de la CNUCED; à la politique de publication de la CNUCED; aux économies résultant de l'amélioration de l'efficacité globale et; au Fonds d'affectation spéciale pour une plus grande participation d'experts des pays en développement aux réunions de la CNUCED.

( suivre)

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Note du Secrétaire général transmettant le rapport du Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement sur la situation en matière de transit des Etats sans littoral d'Asie centrale et les pays en développement de transit qui sont leurs voisins (A/53/331)

Le Secrétaire général de la CNUCED indique que les perspectives économiques en Asie centrale se sont améliorées et que la reprise économique qui avait commencé dans certains pays en 1994 a été soutenue. Les programmes de stabilisation monétaire et les mesures de contrôle monétaire adoptées depuis 1992 ont permis de réduire l'inflation; le PIB est en augmentation et l'on constate une reprise de la production et du commerce. Toutefois, le Secrétaire général souligne que la croissance à long terme et le développement durable dépendront de la capacité de ces pays à mettre en place de nouvelles industries et à court terme, de trouver de nouveaux marchés pour les produits traditionnels et, de nouvelles sources de matières premières et de fournitures. Il ajoute que les mesures de libéralisation et de privatisation ont stimulé les investissements étrangers directs et accru les flux d'aide bilatéraux et multilatéraux. Le secteur du pétrole et du gaz et le secteur minier ont recueilli la plus grande partie de ces investissements, qui pour l'essentiel, sont allés au Kazakhstan. La nouvelle structure commerciale de ces pays montre une réorientation des échanges, qui sont passés du commerce des produits de l'industrie lourde à des exportations dominées par l'agriculture, les métaux et les industries légères ainsi qu'un changement des courants commerciaux; de nouveaux marchés en dehors de la CEI devenant d'importantes destinations du commerce extérieur des pays de l'Asie centrale, en particulier de leurs exportations.

Le Secrétaire général de la CNUCED indique que le commerce à destination de l'Asie centrale et à travers cette sous-région est entravé par les coûts excessivement élevés des transports. Dans certains cas, ils représentent jusqu'à 60% de la valeur des importations. Cette sous-région possède d'énormes réserves de pétrole et de gaz, les réserves de la Caspienne pouvant approcher les 200 milliards de barils soit presqu'autant que celles de l'Arabie saoudite. La seule voie pour acheminer le pétrole et le gaz vers le reste du monde passe par le réseau de pipelines russe. En attendant la construction d'autres pipelines, le pétrole est transporté par voie ferroviaire, moyen de transport ni rentable ni sûr. Malgré son coût-avantage pour le transport sur de grandes distances de marchandises en vrac, le transport ferroviaire est entré dans une période de déclin depuis 1991. L'éclatement de l'ancien réseau ferroviaire soviétique et la création de compagnies de transport ferroviaire nationales séparées ont influé sur l'efficacité des services ferroviaires dans l'ensemble de la région.

Donnant un échantillon de grands projets visant à améliorer l'efficacité du transport en transit, le Secrétaire général de la CNUCED cite quelques éléments qui devraient figurer dans un accord-cadre de transit entre les pays d'Asie centrale et les pays de transit voisins. Parmi eux figurent la liberté de transit, la désignation de couloirs de transit pour les chemins de fer, les routes et les voies d'eau et les mesures destinées à accélérer le dédouanement des marchandises.

( suivre)

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Note du Secrétaire général sur la suite donnée aux conclusions concertées 1997/1 du Conseil économique et social (A/53/510)

Le rapport du Secrétaire général rend compte des mesures prises par le système des Nations Unies dans les différents domaines sur lesquels portent les conclusions agréées. En ce qui concerne le cadre de coopération internationale et politiques nationales, le Secrétaire général rappelle que l'Assemblée générale a tenu les 17 et 18 septembre 1998, un dialogue de haut niveau sur le thème des répercussions économiques et sociales de la mondialisation et de l'interdépendance et de leurs incidences politiques. On a souligné à cette occasion que, pour une meilleure intégration à l'économie mondiale, les pays doivent adopter des politiques macroéconomiques rationnelles, créer des cadres institutionnels et juridiques efficaces, et mettre en place l'infrastructure physique et humaine nécessaire. Il importe de tenir compte des contraintes institutionnelles qui vont normalement de pair avec des marchés des capitaux en situation précaire et avec des réglementations insuffisantes si l'on veut renforcer la confiance des investisseurs. On a souligné la nécessité d'un système commercial fondé sur des règles transparentes, propres à assurer à tous les protagonistes leur part des avantages de la mondialisation. Le libre accès aux marchés est une nécessité, en particulier pour les pays qui sont actuellement menacés de marginalisation.

S'agissant des questions de politique générale, le Secrétaire général rappelle que le Conseil économique et social a organisé en avril dernier une réunion spéciale de haut niveau avec les institutions de Bretton Woods sur le thème "Intégration financière mondiale et développement : les nouveaux enjeux". Au cours de cette réunion, mention a été faite à de nombreuses reprises de la nécessité de politiques cohérentes et de partenariats à tous les niveaux, mais en particulier entre les institutions des Nations Unies et celles de Bretton Woods. Il souligne que dans le cadre intergouvernemental de la CNUCED, une attention prioritaire est accordée aux moyens d'enrayer la marginalisation de certains pays et de faciliter leur intégration à l'économie mondiale. La diminution de l'importance des produits primaires dans les échanges commerciaux mondiaux, jointe à la diminution de la part de marché qu'ont subie ces pays dans les échanges mondiaux de pays primaires, les met en situation de faiblesse lorsqu'il s'agit de retirer les avantages de la mondialisation. Le Secrétaire général indique que les donateurs s'emploient activement à mieux gérer leurs programmes d'APD et à renforcer l'efficacité de leur assistance, mais cela ne compense pas la diminution de l'aide elle-même. En outre, les institutions financières multilatérales compensent de plus en plus les graves insuffisances des apports consentis à des conditions de faveur par les donateurs en prélevant sur les recettes que leur procurent les prêts qu'elles consentent à des conditions non préférentielles à des pays à revenu intermédiaire. Il s'agit là d'un palliatif, mais non d'une solution au problème du renforcement des courants d'APD.

( suivre)

- 10 - AG/EF/239 29 octobre 1998

Sur la question de la dette, le Secrétaire général rappelle que le contenu de son rapport analyse les tendances récentes de la dette extérieure des pays en développement, ainsi que les méthodes utilisées actuellement pour traiter les problèmes qui y sont liés, présente certaines conclusions destinées à préparer la voie à des propositions constructives pour l'amélioration des stratégies actuellement appliquées dans le domaine de la dette. L'accent y est mis sur les problèmes de deux groupes particuliers de pays, les pays pauvres fortement endettés et les pays à revenu intermédiaire d'Asie et d'Amérique latine qui ont subi les effets des récentes crises financières.

La Commission était également saisie de deux lettres adressées au Secrétaire général par le Représentant de l'Iran auprès de l'ONU transmettant les documents de la huitième session de la Conférence islamique (A/53/72); et par le Représentant du Qatar transmettant le communiqué final de la vingtième session de la Conférence islamique des Ministres des affaires étrangères (A/53/95).

Déclaration liminaire

M. RUBENS RICUPERO, Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), a souligné l'importance de la collaboration entre les délégués à Genève de la CNUCED et ceux de la Deuxième Commission à New York. Il a indiqué qu'une réunion vient de se tenir pour examiner les progrès de la CNUCED au cours des deux dernières années et pour préparer la CNUCED X, de l'an 2000. Le besoin d'une vision plus globale et plus intégrée est largement reconnu. Afin d'éviter la dispersion et le double-emploi, une approche intégrée du développement doit aller de pair avec un sens clair des priorités. Pour ce faire, la CNUCED devrait prendre des positions modérées, et non extrêmes, éliminer la fausse dichotomie entre libéralisation et régulation, état et secteur privé, et enfin assurer un équilibre dans les positions prises afin de tenir compte des différences régionales. Il a souligné le rôle particulier de l'organisation en matière de finance internationale. La crise actuelle a montré le lien fort qui existe entre la finance, le commerce et les investissements et a montré que les mouvements de la finance international peuvent avoir une influence décisive sur les chances de succès des efforts de développement nationaux. Le dernier rapport sur le commerce et le développement attire l'attention sur le fait que l'accent devrait être mis sur la prévention des crises et sur la mise en oeuvre de mesures susceptibles de limiter leur propagation. Le rapport contient des propositions visant à partager de plus en plus le fardeau des coûts de la prévention avec le secteur privé.

Pendant longtemps, la CNUCED a proposé une perspective originale sur les flux de capitaux internationaux. Trois facteurs semblent particulièrement importants pour comprendre le système financier actuel. Le premier est que les économies qui dépendent trop largement des marchés financiers pour financer leurs déficits fiscaux et leurs comptes courants subiront toujours les changements soudains des marchés. Le second facteur est que les balances fiscales ne sont plus capables d'absorber les chocs.

( suivre)

- 11 - AG/EF/239 29 octobre 1998

Le troisième facteur est qu'avec des finances internationales qui traversent de plus en plus aisément les frontières, les changements brusques en matière de risque et de liquidités peuvent entraîner des crises financières. Le coût estimé de la crise asiatique s'élève, selon la CNUCED, à 260 milliards de dollars. La CNUCED a été désignée par l'Assemblée générale comme le centre des activités pour la préparation de la Troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés. L'Union européenne a généreusement proposé d'abriter cette Conférence et le Bureau de la CNUCED a proposé que cette Conférence se tienne au premier semestre de l'année 2001, pour une durée de sept jours. Une coopération étroite avec les autres organisations et agences du système des Nations Unies sera très importante dans la préparation de la Conférence. La CNUCED espère aussi un plus grand engagement de la part de la société civile et de la communauté économique. Le dernier rapport consacré aux pays les moins avancés montre que si ces pays ont dans l'ensemble été capables de maintenir leurs performances économiques, il existe une grande incertitude pour les perspectives à court terme de ces pays. Le Bureau de la CNUCED a souligné la nécessité de fournir des ressources financières adéquates et d'alléger le fardeau de la dette.

En matière de commerce international, le travail de la CNUCED vise à aider les pays en développement à construire un ordre du jour positif pour les négociations à venir et à renforcer leurs capacités de négocier, c'est-à-dire à pratiquer la diplomatie commerciale. Beaucoup de pays en développement ont rencontré des difficultés administratives considérables pour remplir leurs obligations en matière de procédure. Des négociations sur le commerce des services doivent avoir lieu au début de l'an 2000. Elles devraient se donner comme objectif la libéralisation des secteurs intéressant les pays en développement. Des engagements plus ambitieux devront être pris pour respecter le mouvement des personnes. La CNUCED étudiera également l'impact que peut avoir l'accroissement de l'importance du commerce électronique.

Présentation des estimations de la population mondiale de 1998

Revenant sur la question de l'application du Programme d'action de la Conférence sur la population et le développement, M. JOSEPH CHAMIE, Directeur de la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales, a présenté les estimations et projections de la population mondiale de 1998. Il a souligné que ce travail biennal est étayé par des indicateurs et couvre une période de 100 ans à savoir entre 1950 à 2050. Il a signalé la parution d'un dossier d'information de 34 pages qui comprend des informations sur les populations de tous les pays, la croissance démographique du passé et du présent, l'impact démographique de l'épidémie du SIDA, la fécondité, le vieillissement et les groupes âgés et très âgés, c'est-à-dire de plus de 80 ans. Soulignant les éléments les plus importants du dossier, le Directeur a noté que les taux de croissance démographique sont partout en baisse. Néanmoins, la population mondiale continue de croître et le fera pendant plusieurs décennies.

( suivre)

- 12 - AG/EF/239 29 octobre 1998

Il y a trente ans, le taux de croissance était de 2% alors qu'il est aujourd'hui de 1,3%. Il y a dix ans, l'augmentation annuelle de la population mondiale était de 86 millions de personnes, aujourd'hui l'ajout annuel net est de 78 millions. La population mondiale se chiffre à 5,9 milliards de personnes et les six milliards seront atteints l'année prochaine. Il a fallu 123 ans pour que la population mondiale passe à 2 milliards en 1927, 33 ans pour 3 milliards en 1960, 14 ans pour 4 milliards en 1974, 13 ans pour 5 milliards en 1987 et 12 ans pour passer de 5 à 6 milliards.

Le dossier d'information comprend plusieurs tableaux dont le premier donne une projection de la population mondiale pour l'an 2050 à environ 9 milliards. La fourchette varie entre 10,7 milliards de personnes à un minimum de 7,3 milliards. Un autre tableau indique les dix premiers pays contributeurs à la croissance de la population mondiale. Sur les 78 millions d'ajout annuel, l'Inde est responsable de 21% soit 16 millions de personnes par an. Elle est suivie de la Chine avec 15% soit 11,4 millions de personnes supplémentaires par an. L'Inde, la Chine, le Pakistan, l'Indonésie et le Nigéria représentent près de 50% de la croissance démographique mondiale. Aujourd'hui 10 pays ont une population de 100 millions de personnes ou plus, ils seront 18 en 2050. Parmi les nouveaux venus au "club" des 100 millions et plus, il faut citer l'Ethiopie avec 170 millions de personnes et la République démocratique du Congo avec 160 millions de personnes. Un autre tableau montre la taille des populations des principales régions du monde pour les années 50, 98 et 2050. En 1950, la population de l'Europe était environ 2 fois et demi plus importante que celle de l'Afrique, soit 547 millions pour 221 millions de personnes. Aujourd'hui l'Europe et l'Afrique enregistrent les mêmes taux, soit 727 millions de personnes. En 2050 toutefois, l'Afrique sera trois fois plus peuplée que l'Europe avec 1,7 milliard de personnes contre 628 millions.

Les tableaux montrent aussi que la fécondité continue de baisser. La moyenne mondiale est aujourd'hui de 2,7. Au Kenya, il y a vingt ans, la moyenne était de 8,5 enfants par couple, elle est aujourd'hui de 4,5. Dans 61 pays développés et en développement, les niveaux de fécondité sont au-dessous du renouvellement, soit en-deçà de 2 enfants par couple. La population globale de ces 61 pays représente 2,6 milliards de personnes, soit 44% de la population mondiale. Sur ces pays, 30 verront assurément leur taux de croissance diminuer. En 2050, l'Autriche passera à 7,1 millions de personnes contre 8,1 millions aujourd'hui. En revanche, 30 autres pays verront leur population augmenter comme la Chine qui passera de 1,3 milliard aujourd'hui à 1,5 en 2050. A quelques exceptions près comme en Afrique sub- saharienne et en Europe orientale, le taux de mortalité continue à baisser. L'espérance de vie est passée de 45 ans en 1959 à près de 63 ans aujourd'hui et la mortalité infantile est tombée de 155 décès pour 1000 à 57 aujourd'hui. Le nombre de centenaires sera 16 fois supérieur en 2050. Il passera ainsi de 135,000 aujourd'hui à 2,2 millions en 2050. En 2050, pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, le nombre de personnes âgées dépassera celui des enfants.

( suivre)

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Concluant sur l'épidémie du SIDA, le dossier d'information montre que les chiffres dépassent les prévisions. Ainsi au Botswana, un adulte sur quatre est infecté par le virus. Il est prévu que l'espérance de vie passe de 61 ans à 47 ans dans les années 90. En l'an 2005, elle passera à 41 ans. En 2025, la population de ce pays sera de 23% moindre que la population actuelle. En Afrique du Sud, la croissance entre 2005 et 2010 aurait été de 1,5% par an sans le SIDA. Les estimations la placent aujourd'hui à 0,3%, soit 80% de perte. En 2015, la population sera de 16% moindre que la population l'aurait été en l'absence du SIDA. Durant les deux prochaines décennies, les pays de l'Afrique sub-saharienne perdront 60 millions de personnes à cause du SIDA. Répondant à une question des Philippines, le représentant a déclaré que la baisse de la fécondité est due à des facteurs tels que l'urbanisation, la baisse de la mortalité et l'éducation des femmes, ainsi qu'à la disponibilité de méthodes de contraception et la planification des naissances. Pour ce qui est du SIDA, la période d'incubation étant beaucoup plus longue que d'autres maladies, on peut prévoir les mêmes chiffres dans dix ans. Quant à la capacité de la planète d'absorber toute la population, elle dépendra de la technique, de l'organisation sociale ou encore du niveau de consommation et de production.

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