AG/EF/238

LA SESSION EXTRAORDINAIRE DE L'ASSEMBLEE GENERALE POUR EXAMINER LE PROGRAMME D'ACTION DU CAIRE EN 1999 DOIT VISER LE RENFORCEMENT DE SA MISE EN OEUVRE

29 octobre 1998


Communiqué de Presse
AG/EF/238


LA SESSION EXTRAORDINAIRE DE L'ASSEMBLEE GENERALE POUR EXAMINER LE PROGRAMME D'ACTION DU CAIRE EN 1999 DOIT VISER LE RENFORCEMENT DE SA MISE EN OEUVRE

19981029 La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a poursuivi ce matin l'examen de la question du développement durable et de la coopération économique, en tenant compte de l'application du Programme d'action de la Conférence internationale sur la population et le développement et des décisions de la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II). Elle a donné l'occasion aux délégations de se féliciter des activités du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et de souligner en quoi doit consister la session extraordinaire que l'Assemblée générale tiendra du 30 juin au 2 juillet 1999 sur l'examen et l'évaluation d'ensemble du Programme d'action de la Conférence sur la population et le développement, adopté au Caire en 1994. Pour les délégations, cet examen ne doit, en aucun cas, permettre aux délégations de renégocier les termes du Programme d'action mais doit au contraire renforcer sa mise en oeuvre. Les délégations ont plaidé pour un échange d'expérience et de meilleures pratiques afin de déterminer les actions à prendre à l'avenir. Les questions de démographie et de contrôle des naissances gardent toute leur importance dans un contexte de pauvreté généralisée.

En ce qui concerne le suivi de la Conférence sur les établissements humains, qui s'est tenue à Istanbul en 1995, les interventions ont surtout porté sur l'état de fonctionnement du Centre des Nations Unies pour les établissements humains. Les délégations ont appuyé les propositions de restructuration du Secrétaire général qui ont été motivées, a-t-il précisé, par la dispersion et le manque de précision des activités du Centre. Sur la question des finances, le Secrétaire général indique par exemple que la tendance des donateurs à affecter leurs crédits à des activités particulières tient pour une large part à l'absence de contrôle financier sérieux. A l'instar d'autres délégations, le représentant de la Turquie a souligné que depuis un an, des changements ont été introduits dans la gestion du Centre et que le Directeur exécutif actuel a créé une équipe de conseillers sur sa revitalisation. Il a appelé les délégations à mettre fin à la crise de confiance dans la gestion du Centre et à le doter des ressources nécessaires à la réalisation de son mandat.

(à suivre - 1a)

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Les représentants des pays suivants ont pris part au débat : Indonésie (au nom du Groupe des 77 et la Chine), Bangladesh, Autriche (au nom de l'Union européenne et des pays associés), Etats-Unis, Fédération de Russie, Norvège, Chine, Nouvelle-Zélande, Turquie, Bénin, Lituanie, Mexique, Pakistan, République de Corée, Myanmar et Lesotho. Les représentants de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), de l'Organisation internationale des migrations (OIM) et de l'Organisation internationale du travail (OIT) se sont exprimés. La Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population a fait des commentaires.

La Commission poursuivra ses travaux cet après-midi à 15 heures.

DEVELOPPEMENT DURABLE ET COOPERATION ECONOMIQUE INTERNATIONALE

Débat général

M. SLAMET HIDAYAT (Indonésie), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a évoqué la deuxième Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II), tenue à Istanbul du 3 au 14 juin 1996. Soulignant qu'il s'agissait là de la dernière Conférence internationale des Nations Unies sur la question, le représentant a appelé la communauté internationale à rechercher les moyens de mettre en oeuvre, efficacement, les recommandations de la Conférence et réitéré l'importance qu'il attache aux établissements humains et à l'ordre du jour d'Habitat II. Il a souhaité une préparation méticuleuse de la session extraordinaire que l'Assemblée générale doit tenir en 2001 pour procéder à un examen et à une évaluation d'ensemble de l'application des décisions d'Habitat II. Il a, à cet égard, mis l'accent sur l'importance de la coopération internationale dans la mise en oeuvre du Programme d'action en arguant que le chômage, la crise économique et financière et l'exode rural ont entraîné une pauvreté alarmante dans la plupart des villes des pays en développement. Pour régler ces problèmes, il a plaidé pour une approche participative qui se fonderait sur les meilleures pratiques. Dans ce contexte, il a mis l'accent sur l'esprit de partenariat nécessaire pour faire participer tous les acteurs de la société. La session extraordinaire doit renouveler les engagements d'Istanbul et à ce titre, a-t-il dit, le Groupe des 77 et la Chine appuient les recommandations du Secrétaire général sur les modalités de la session extraordinaire.

M. ANWARUL KARIM CHOWDHURY (Bangladesh) a indiqué qu'il est encourageant de voir que les organisations régionales, les agences des Nations Unies, les fonds et programmes, les membres de la société civile et les ONG travaillent ensemble pour évaluer la mise en oeuvre du Programme d'action de la Conférence internationale sur la population et le développement et pour préparer la session extraordinaire de l'année prochaine. Au Bangladesh, les recommandations de la Conférence internationale sur la population et le développement sont prises très au sérieux. Juste après le Programme d'action du Caire, le Gouvernement a mis en place un Comité national qui a formulé un plan d'action national pour la mise en oeuvre des recommandations de la Conférence internationale sur la population et le développement. Lors de la table ronde sur le partenariat avec la société civile, qui s'est tenue à Dhaka, du 27 au 30 juillet cette année, les délégations ont reconnu la nécessité de renforcer la capacité et la stabilité financière des petites organisations basées sur les communautés et divers groupes de la société civile.

Il ne faudrait pas renégocier les accords contenus dans le Programme d'action. Toutefois les ressources rendues disponibles par la communauté internationale pour le mettre en oeuvre sont loin d'être suffisantes. Aussi, des ressources supplémentaires sont vitales, notamment dans les domaines de la formation, de la recherche, de l'analyse et de la collecte des données dans le contexte du renforcement des capacités.

( suivre)

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M. JOHANNES WEDENIG (Autriche) a indiqué, au nom de l'Union européenne, qu'on estime que 50% de la population mondiale habitera dans des zones urbaines d'ici à l'an 2000 et que, durant la période 1990-2030, la population urbaine s'accroîtra d'environ 3,3 milliards de personnes, 90% desquelles seront concentrées dans les pays en développement. Le rapport du Secrétaire général a souligné l'importance de la notion de partenariat, lors de la Conférence d'Istanbul. L'aspect de participation, qui y prévalait, doit aussi être un trait essentiel de la session extraordinaire en 2001 et du processus qui y mène. Aussi l'Union européenne est favorable à la participation de tous les partenaires présents lors d'Habitat II. L'Union européenne réaffirme qu'elle continue à soutenir les objectifs, les principes et les engagements pris lors de la Conférence d'Istanbul. Comme la principale responsabilité pour la mise en oeuvre du Programme Habitat revient aux gouvernements nationaux et aux autorités locales, l'accent doit être mis sur l'examen de l'ensemble du processus aux niveaux local et national ainsi que sur l'identification, l'analyse et la diffusion des bonnes pratiques.

L'Union européenne se réjouit des réformes entreprises pour revoir la structure et le rôle d'Habitat et attache une grande importance au processus de revitalisation. En ce qui concerne les aspects organisationnels du processus préparatoire et de la session extraordinaire elle-même, l'Union européenne a une préférence nette pour des arrangements concis et ciblés, qui devraient inclure la participation des différents acteurs, notamment les autorités locales, et reconnaître les longues préparations au niveau national qui précèdent cette réunion. L'examen et l'évaluation de l'application du Programme d'action de la Conférence internationale sur la population et le développement se tiendront l'année prochaine. A cette date, la population mondiale aura atteint six milliards et entre 120 et 150 millions de femmes et d'hommes n'auront toujours pas accès aux informations et aux services leur permettant de planifier leur vie familiale et de protéger leur santé sexuelle et reproductive. La Conférence du Caire a montré qu'il est possible de faire face aux problèmes de population, en respectant et en renforçant les droits individuels de l'homme. Un développement démographique plus modéré peut également venir de la liberté de choix des femmes, des hommes et des adolescents. La coopération internationale dans la sphère de la population et du développement est essentielle pour soutenir les efforts nationaux et mettre en oeuvre les recommandations adoptées au Caire.

Mme BETTY KING (Etats-Unis), soulignant qu'Habitat II avait contribuer à donner au Centre des Nations Unies pour les établissements humains un rôle central dans la réalisation des objectifs fixés, a déclaré qu'il importe que le Centre fonctionne en toute intégrité et transparence et fournisse une orientation réelle dans le domaine du développement durable des zones urbaines. A cet égard, elle a accueilli avec satisfaction les efforts tendant à régler les questions financières soulevées par les différents audits et a espéré que soient trouvées des solutions appropriées conformes aux règles et procédures financières des Nations Unies. La représentante a accueilli avec satisfaction l'occasion qui s'offre de réexaminer les modifications à apporter dans la gestion et la structure organisationnelle du Centre.

( suivre)

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Elle a estimé que la restructuration du Centre est une étape importante qui permettra d'en faire, une nouvelle fois, une entité viable et de restaurer la confiance des donateurs et des bénéficiaires des activités du Centre. La nécessité d'un centre efficace, transparent et responsable est également nécessaire à l'examen quinquennal des approches que favorise Habitat, a dit la représentante qui a estimé à cet égard, que le calendrier prévu pour le processus préparatoire de cet examen est par trop ambitieux. Elle a exprimé sa préoccupation quant à la viabilité de ce calendrier.

Venant au suivi de la Conférence du Caire, la représentante a indiqué qu'au niveau national, son Gouvernement a fait en sorte que la question spécifique de la santé des femmes soit reconnue davantage par les milieux universitaires et scientifiques. Aujourd'hui, a-t-elle précisé, les cancers du sein ou des ovaires reçoivent autant d'attention que les cancers typiquement "masculins" comme celui de la prostate. Le taux de grossesse chez les adolescentes ne cessent de diminuer grâce à la diffusion d'informations pertinentes. La représentante a indiqué que son Gouvernement a fait adopter, depuis le Caire, deux lois importantes concernant la criminalisation de l'usage de la force contre le personnel attaché aux services de santé reproductive et l'obligation faite aux compagnies d'assurance de couvrir les coûts de la plupart des produits contraceptifs. Au niveau international, elle a souligné que son pays est le plus grand contributeur bilatéral de l'assistance en la matière, en contribuant techniquement et financièrement aux programmes de planification familiale, de recherche sur le SIDA, de santé maternelle et de l'enfant, de promotion de la femme et à d'autres objectifs fixés par le Programme d'action du Caire.

Plaidant pour une participation accrue du secteur privé dans la mise en oeuvre du Programme d'action du Caire, la représentante a souhaité que la session extraordinaire de l'Assemblée générale soit le moyen de s'assurer que la santé reproductive demeure la priorité des systèmes de santé nationaux; de renforcer l'appui des donateurs, l'appui politique et populaire; et de reconnaître les efforts des pays qui ont alloué des ressources à la mise en oeuvre du Programme d'action. Elle a souligné qu'en dépit du refus du Congrès américain de contribuer au FNUAP, son Gouvernement reste fermement déterminé à réaliser les buts du Fonds dans le domaine de la population et du développement. Son Gouvernement, a-t-elle dit, a l'intention d'explorer avec le Congrès et d'autres acteurs, les voies et moyens de reprendre le financement du Fonds.

M. VASSILY NEBENZIA (Fédération de Russie) a indiqué que le problème des établissements humains est plurisectoriel et que, par conséquent, le Centre d'Habitat ne devrait pas perdre son individualité. Une des tâches de ce Centre est de trouver des ressources supplémentaires, par exemple, en collaborant davantage avec le PNUE et l'ONUDI. Le Centre Habitat collabore avec la Russie pour évaluer le niveau de vie de la population et évaluer la situation des villes. Un projet de collaboration de plus grande envergure entre Habitat et les pays en transition serait le bienvenu.

( suivre)

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Lors de la session extraordinaire, les Etats Membres devront élaborer une approche commune afin de réaliser les objectifs de la Conférence internationale sur la population et le développement. Ma délégation espère qu'il sera possible d'évaluer de façon positive le travail effectué par tous les organes des Nations Unies qui ont participé à l'application des recommandations de la Conférence internationale sur la population et le développement, a dit M. Nebenzia qui a ajouté que la Fédération de Russie appuie la base du processus préparatoire, c'est-à-dire l'idée de ne pas renégocier les accords du Caire pour aller de l'avant tout en tenant compte des nouveaux phénomènes apparus depuis. Il est également important de prendre en compte les acquis des autres conférences mondiales afin d'intégrer leurs réalisations et d'aboutir à une synergie.

Si la responsabilité de la réalisation des recommandations revient aux Etats eux-mêmes, la communauté internationale doit, toutefois, soutenir les pays. Parmi les problèmes les plus graves que connaît actuellement la Fédération de Russie, on compte la mortalité trop élevée, notamment des enfants et des hommes d'âge actif, et le fait que le groupe de population âgé de plus de 60 ans est celui qui croît le plus; le phénomène de migration, dû à l'effondrement de l'Union soviétique, est également préoccupant. La Fédération de Russie a souligné l'importance d'un meilleur recensement et de la collecte des données. Mais, en raison des difficultés financières actuelles du pays, la Russie a dû repousser ces recensements. La communauté internationale pourrait apporter une aide nécessaire aux pays qui n'ont pas les moyens de mettre en oeuvre ces recensements.

M. OLE PETER KOLBY (Norvège) a souhaité que la session extraordinaire que l'Assemblée générale doit tenir en 1999 sur le suivi d'Habitat II ne soit pas l'occasion de présenter de nouvelles propositions. Elle doit au contraire se concentrer sur les objectifs fixés à Istanbul. Il a souligné que les questions de population ne peuvent plus être traitées séparément mais doivent plutôt être liées à celles portant sur le développement et les droits de l'homme. La session extraordinaire, a insisté le représentant, doit viser l'examen des changements qui sont intervenus dans la vie des femmes en ce qui concerne notamment l'accès à l'information, à l'éducation, aux ressources et aux services de santé génésique de bonne qualité. La réponse à ces questions permettra d'avoir une meilleure idée des actions à prendre à l'avenir. Il faut également examiner dans quelle mesure les hommes se sont davantage impliqués dans les questions de santé génésique. Pour le représentant, des leçons importantes peuvent être tirées de l'expérience des divers programmes mis en oeuvre par les gouvernements, les ONG, les organismes des Nations Unies et les institutions financières.

La santé génésique a été le point focal de la Conférence du Caire et sans préjuger des résultats de la session extraordinaire, il est permis d'affirmer que des progrès substantiels ont été effectués, a-t-il notamment observé. Il en va de même pour ce qui est des besoins des jeunes. Le représentant a abordé la question de la mortalité maternelle et a regretté le peu de progrès en la matière.

( suivre)

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Il a souligné la nécessité urgente d'étudier les meilleures pratiques afin de trouver les moyens les plus efficaces pour lutter contre ce phénomène "intolérable". Le représentant a souligné que la recommandation du Caire selon laquelle il faudrait consacrer 17 milliards de dollars aux objectifs de la Conférence d'ici à l'an 2000 doit être réexaminée. Il y a tout lieu de croire que le coût nécessaire à la réduction de cette mortalité est beaucoup plus élevé, a-t-il souligné.

M. YU QINGTAI (Chine) a indiqué que les objectifs fixés par le Programme d'action de la Conférence du Caire sont loin d'être réalisés. La croissance massive de la population mondiale, la régression économique aggravée par les turbulences économiques et financières de la mondialisation et l'accroissement de la pauvreté représentent pour de nombreux pays un nouveau lot de difficultés. Il a souhaité que la session extraordinaire, que l'Assemblée générale doit tenir en 1999 sur l'évaluation de la mise en oeuvre du Programme d'action du Caire, soit équilibrée et globale. Le Programme d'action est un ensemble, a-t-il dit, et les dispositions relatives à la coopération internationale doivent être perçues comme étant aussi importantes à la mise en oeuvre du Programme que les autres dispositions. De plus, pour la Chine, la session extraordinaire doit se concentrer sur l'échange des meilleures pratiques et dessiner une perspective d'avenir orientée vers l'action. L'échange d'expérience, selon le représentant, contribuera sans aucun doute au renforcement de la coopération internationale requise. Il a souhaité que la session extraordinaire fixe des priorités précises et que des efforts soient déployés pour régler les problèmes les plus urgents. La majorité de la population mondiale vit dans les pays en développement et l'accroissement de la pauvreté affecte directement la santé et la vie de millions de personnes.

La pénurie chronique de ressources et la faiblesse des capacités nationales de développement sont deux problèmes considérables auxquels sont confrontés les pays en développement, problèmes qui ne peuvent être résolus facilement. Ces problèmes sont donc devenus de sérieux obstacles à la mise en oeuvre du Programme d'action. Ils exigent une analyse approfondie de la part de la communauté internationale. Plaidant pour la participation de la société civile à la session extraordinaire, le représentant a conclu en soulignant que la Chine, pays le plus peuplé du monde, a fait de la planification familiale et du développement durable l'essence de sa politique nationale et de sa stratégie de développement.

M. Mme ALEXANDRA WILDE (Nouvelle-Zélande) a souligné que la Conférence internationale sur la population et le développement, qui s'est tenue au Caire en 1994, a marqué un tournant décisif dans la perception que l'on se fait des questions de population et du développement et des relations qui les lient. La Nouvelle-Zélande est attachée à l'application du Programme d'action de la Conférence, à la fois en raison de l'APD et du développement d'une politique nationale. Une part importante de l'APD de la Nouvelle-Zélande est consacrée à l'éducation et à la formation avec un accent particulier sur l'égalité entre les sexes.

( suivre)

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Lors de la session extraordinaire qui évaluera le Programme d'action du Caire, la délégation de la Nouvelle-Zélande espère que l'accent sera mis sur le renforcement de la coordination au sein du système des Nations Unies et entre les agences des Nations Unies, les gouvernements et les autres acteurs, tels que les banques de développement et la société civile.

M. FEZA OZTURK (Turquie) a souligné que depuis un an, des changements ont été introduits dans la gestion du Centre des Nations Unies pour les établissements humains et que le Directeur exécutif actuel a créé une équipe de conseillers professionnels sur la revitalisation du Centre. Le représentant a estimé qu'il est temps de mettre fin aux discussions et aux décisions et de passer à l'action. Cette action ne peut plus être reportée, a-t-il insisté. Le Centre pour les établissements humains est en cours de transition et il serait important, pour l'avenir de son rôle et de ses activités, de ne plus lui refuser les ressources financières promises. En ce moment même, le Centre continue de perdre, à des taux alarmants, des contrats et des projets au profit d'autres institutions. Il faut mettre fin à la crise de confiance dans la gestion du Centre et lui apporter, au contraire, l'appui indispensable afin de lui permettre de s'acquitter de ses tâches. Si cet appui ne se traduit pas pleinement en termes financiers, l'efficacité des activités sera compromise, et d'une crise de confiance, on risquerait de vivre une crise plus profonde, de nature politique. La question serait alors de savoir si la communauté internationale souhaite réellement un Centre pour les établissements humains en mesure de mettre en oeuvre les recommandations d'Habitat.

Mme ZOFIA OLSZOWSKA, Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), a indiqué que l'UNESCO continue d'accorder une grande importance aux relations entre population et développement. Les facteurs démographiques, tels que la croissance, la structure et la répartition de la population, ont une influence sur le rythme et la qualité du développement économique et social, sur les méthodes et l'intensité de l'utilisation des ressources naturelles ainsi que sur les conditions environnementales en général. En retour, les facteurs démographiques sont influencés par les composantes de la vie publique. Malgré le récent retournement dans les taux de population mondiale, il y a encore beaucoup de chemin à parcourir avant de voir diminuer les taux de mortalité des mères et des enfants. L'UNESCO s'est engagé activement dans la préparation de l'examen, en 1999, de l'application du Programme d'action de la Conférence internationale sur la population et le développement.

Au début du mois, l'UNESCO a organisé, à Paris, la première Conférence mondiale sur l'éducation supérieure. Le rôle direct de l'éducation supérieure a pu être analysé sous quatre angles : l'éducation de base des spécialistes dans une optique interdisciplinaire, la recherche et la diffusion des idées, la formation des enseignants et un soutien pour promouvoir le savoir sur la population dans les écoles. Les spécialistes de la population devraient développer les analyses politiques qui leur permettent de tirer les conclusions nécessaires en matière de programmes pour réconcilier la croissance de la population avec le développement économique et social.

( suivre)

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L'UNESCO continue d'apporter un soutien important aux gouvernements au niveau national et aux groupes communautaires afin de les aider à élaborer des lignes directrices en faveur des institutions pédagogiques et des enseignants.

M. CHARLES BORROMEE TODJINOU (Bénin) a souhaité un renforcement et une revitalisation du Centre des Nations Unies pour les établissements humains qui, a-t-il dit, a besoin davantage de ressources matérielles, financières et humaines pour exécuter, de manière satisfaisante, son programme de travail. Le représentant a dit apprécier les actions menées par la Fondation des Nations Unies pour l'habitat et les établissements humains et souhaiter que cette institution puisse bénéficier d'une attention plus grande de la communauté internationale. Aussi, a-t-il jugé important que tous les organes, les fonds et programmes des Nations Unies, en particulier les institutions de Bretton Woods, appuient sans réserve le Programme d'Habitat et s'impliquent davantage dans son action. Le représentant a poursuivi sur la tenue en l'an 2001 de la session extraordinaire de l'Assemblée générale sur le suivi d'Habitat II. Il a souhaité que la session se penche sur les contraintes institutionnelles, juridiques, administratives et financières qui constituent des obstacles à l'exécution des plans nationaux. Il a souhaité que les organismes et institutions spécialisées des Nations Unies définissent leur politique relative à la mise en oeuvre du Programme d'action. Il a invité les institutions de Bretton Woods à présenter une évaluation de leur action en faveur de la promotion de logements convenables pour tous et d'établissements humains viables. La priorité, a ajouté le représentant, doit être accordée à la question des ressources.

M. RIMVYDAS PRANAITIS (Lituanie) a indiqué que les conditions de vie en Lituanie sont favorables et sont liées à un environnement sain. Le phénomène des sans-abri y est quasiment inconnu et il n'y a pas de régions surpeuplées en matière de population. Toutefois, les objectifs fixés par Habitat II sont aussi très importants pour la Lituanie. En effet, la période de transition vers l'économie de marché a eu un fort impact sur la situation de la construction de logements. Depuis la fin de l'époque soviétique, 9% environ des ménages attendent un nouveau logement. Parallèlement, la construction de logements a fortement diminué, même si elle recommence à augmenter. Les jeunes sont ceux qui ont le plus souffert des conditions de la transition économique. Aussi, l'Etat a accordé un soutien particulier aux jeunes familles qui sont à la recherche de l'acquisition d'un logement. De même, une loi a récemment été élaborée pour aider les familles à bas niveau de revenu. Afin d'atteindre le but que la Lituanie s'est fixé, qui vise à accroître de 25% la construction de logements sociaux, la délégation lance un appel aux municipalités pour qu'elles assument leurs responsabilités en la matière. D'autre part, la Lituanie se prépare à signer un accord avec l'Union européenne, qui prévoit à son article 92 la coopération entre les pays au niveau du logement.

( suivre)

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M. ROBERT PAIVA, Organisation international des migrations (OIM), a indiqué que le Programme d'action aborde dans son Chapitre X les questions de migration, pour rendre compte des activités de l'OIM en la matière. Ces activités, a-t-il expliqué, consistent principalement à appuyer les efforts des gouvernements pour améliorer le dialogue international sur ces questions. Ainsi dans les pays de la Communauté d'Etats indépendants (CEI), l'OIM a continué à jouer, en collaboration avec le HCR et l'OSCE, le rôle de force motrice du suivi de la Conférence du Caire dans le domaine des réfugiés, des personnes déplacées, et du retour dans le pays d'origine. Ces activités ont conduit l'OIM à élaborer un programme de coopération technique visant à établir, améliorer et harmoniser les législations et les structures liées à la migration. Cela inclut la recherche sur les questions actuelles de migration comme le trafic des femmes et des petites filles. L'OIM a également renforcé l'échange d'information et d'expérience entre les différents pays de la CEI. Il a encouragé la participation d'experts de différentes parties du monde à des séminaires et à des activités de formation. Rendant également compte de l'expérience de l'OIM en Amérique centrale et du Nord et en Asie, le représentant est revenu sur la question de la coopération technique liée à des mécanismes régionaux de consultation. Il a ainsi regretté que les activités de l'OIM dans ce domaine soient fréquemment entreprises sur une base bilatérale ou multilatérale en dehors de tout cadre de consultation formel. Il a toutefois annoncé le lancement d'une nouvelle politique internationale de migration et d'un nouveau cours de droit, fruit d'une coopération interinstitutions qui a impliqué l'UNITAR, le FNUAP et l'OIM. Il a indiqué que ces cours ont été tenus pour la première fois au mois de novembre à Budapest et qu'une deuxième session est prévue en Afrique du Sud au début de 1999.

M. ULISES CANCHOLA (Mexique) a indiqué que l'examen et la mise en oeuvre du Programme d'action de la Conférence internationale sur la population et le développement devront permettre de partager les expériences, d'identifier les obstacles et de prendre les mesures permettant d'atteindre les objectifs fixés lors de la Conférence du Caire. Le Mexique s'est fixé des domaines d'action prioritaires: influencer le lien entre la pauvreté et la croissance démographique, favoriser la réduction de la croissance démographique, améliorer la condition de la femme et le rôle de la famille et renforcer la culture démographique. Le Mexique s'efforce d'inclure tous les acteurs du développement dans les activités concrètes qui ont été fixées aux niveaux national et local, avec une plus grande participation du secteur privé et des ONG. Le Mexique a mis en avant une autre priorité, qui est celle de la coopération internationale, qui permet de soutenir les efforts nationaux et de partager les expériences. Le Mexique continue de faire siens les objectifs du Caire et a insisté sur le fait que l'examen et l'évaluation du Programme d'action ne doivent pas se limiter à des échanges d'expériences, mais qu'ils doivent viser à renforcer la coopération internationale.

M. STEVEN MILLER, Organisation internationale du travail (OIT), a estimé que le Programme d'action d'Habitat II a accordé une attention considérable au lien étroit entre emploi, d'une part, et logements pour tous, et établissements humains durables dans le monde urbain, d'autre part.

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L'investissement dans le logement, qui implique une large gamme d'infrastructures et de services, peut avoir un profond impact sur la création d'emplois, a souligné le représentant. Le Programme d'action d'Habitat II lance un appel aux gouvernements pour qu'ils recourent aux méthodes de construction et de technologie génératrices d'emplois dans le secteur de la construction afin d'absorber la force de travail des sans emplois de la plupart des grandes villes. Il les appelle aussi à promouvoir le renforcement des capacités dans le secteur de la construction. Le programme pour l'emploi de l'OIT, a indiqué le représentant, répond à ces objectifs. Il a indiqué que le rapport de l'Organisation sur l'avenir de l'emploi urbain a été mis à jour et fournit des orientations pratiques sur la manière dont les gouvernements locaux et municipaux peuvent créer plus d'emplois au niveau local, et ce, dans le contexte de la mondialisation, de l'urbanisation et de la décentralisation. La contribution de l'OIT à la mise en oeuvre du Programme d'action d'Habitat est en train de se développer sous la forme d'un programme global qui se concentre, en particulier, sur la création d'emplois dans le secteur informel.

M. NAVID HANIF (Pakistan) a indiqué que la Conférence internationale sur la population et le développement a changé la perception que l'on se fait des rapports entre population et développement. Le processus visant à limiter la croissance démographique n'a toutefois pas répondu aux attentes. Le Pakistan compte environ 140 millions d'habitants, ce chiffre devant atteindre 400 millions en 2050. Des mesures ont été prises en matière d'hygiène de reproduction et de participation avec les ONG pour inverser cette situation. Le Gouvernement a lancé un programme visant à réduire la croissance démographique et la ramener à 1,7% d'ici à l'an 2003. Les fonds alloués à ce programme ont augmenté mais ne suffiront pas pour atteindre les objectifs de la Conférence internationale sur la population et le développement. Parmi les contraintes qui pèsent sur le Pakistan, l'absence de ressources est la plus importante. Les Etats Membres ont peut être respectés les engagements financiers, mais il y a eu des carences dans la disponibilité des ressources. La délégation du Pakistan a espéré que le Forum, qui aura lieu en 1999, permettra de prendre des décisions allant dans le sens des objectifs fixés au Caire.

M. JONG-SOON YOON (République de Corée) a estimé que la session extraordinaire de l'Assemblée générale sur le suivi de la Conférence du Caire devrait se pencher sur les changements des politiques intervenus dans les pays et sur les meilleures pratiques afin de déterminer les décisions à adopter à l'avenir. Il a souligné que les programmes de planification familiale lancés par son pays peuvent servir de modèles aux autres pays en développement. Après la stabilisation de la politique, la stratégie de la République de Corée a consisté à traduire en action l'importance des questions telles que la santé génésique ou l'égalité entre les sexes. Le Parlement a adopté la loi fondamentale sur l'épanouissement des femmes. Pour le représentant, la session extraordinaire ne doit en aucun cas servir à renégocier les accords mais, au contraire, doit assurer sa mise en oeuvre. Il a souhaité que l'évaluation des programmes de pays ne s'effectue pas selon un modèle unique mais tienne dûment compte des différences sociales, économiques et culturelles.

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Les politiques démographiques doivent être examinées en fonction des taux de natalité respectifs. Le représentant a appelé la communauté internationale à faire en sorte que la crise financière actuelle ne conduise pas à un arrêt des politiques démographiques dans les pays. Intervenant également sur le Programme d'action d'Habitat II, le représentant a souhaité que la session extraordinaire porte sur l'échange des meilleures pratiques et le renforcement des capacités au niveau local. Il a ajouté que le Centre des Nations Unies pour les établissements humains administre des programmes importants et que ses capacités doivent être renforcées. Il s'est félicité du processus de restructuration du Centre.

M. THANE MYINT (Myanmar) a indiqué qu'il est important que tous les acteurs participent à la mise en oeuvre d'Habitat II. Dans un monde en pleine urbanisation, les programmes locaux jouent un rôle essentiel. L'exemple du Myanmar est particulièrement intéressant. Dans la capitale, Rangoun, la croissance démographique urbaine au cours des huit années a dépassé le million, ce qui représente une augmentation d'environ 28%. Cette croissance a provoqué une situation critique avec l'apparition de bidonvilles. Un système de développement urbain a été mis en place en partenariat avec les organisations locales et les populations. Des recensements ont été faits dans les bidonvilles afin de décrire l'espace vital dont les familles disposent. Celles dont l'espace vital était insuffisant se sont vu attribuer des fonds pour acquérir un nouveau logement. Il a été décidé que les frais de déménagement seraient au compte du Plan. Des bâtiments ont été construits par le secteur privé pour loger ceux qui ne voulaient pas partir. Les entreprises privées ont eu, en retour, la possibilité de construire leurs propres plans. Tout le monde a bénéficié de cette situation, car les habitants n'avaient pas suffisamment d'argent pour acquérir un nouveau logement. Le problème du logement est aussi essentiel pour ceux qui vivent dans les campagnes. Dans les zones rurales, les ONG en collaboration avec les agences gouvernementales ont mis en oeuvre des mesures pour atteindre les buts fixés à Habitat.

Mme MAMOTSEARE MPHUTLANE (Lesotho) a fait part de la manière dont son pays met en oeuvre les recommandations de la Conférence du Caire. Pays peu peuplé, le Lesotho est montagneux et sans littoral et s'étend sur un territoire de 30 000 km2 qui abrite 2 millions de personnes. La terre arable ne cesse de diminuer, la nécessité d'une bonne gestion de la population est devenue indispensable. Le taux de natalité est passé de 2,6 à 2,3 entre 1992 et 1996, et ce, grâce à une politique vigoureuse de contrôle des naissances. L'objectif fixé est d'atteindre un taux de 1% d'ici à l'an 2011. Pour l'heure, le Lesotho est en train de réviser sa politique démographique afin d'en fixer de nouveaux objectifs.

Mme NAFIS SADIK, Directeur exécutif du Centre des Nations Unies sur les établissements humains, a pris note des suggestions et commentaires des délégués et est heureuse de dire que ces commentaires sont au centre du rapport en cours de préparation, notamment l'idée de situer la population dans un contexte plus large. Toutes les délégations sont d'accord pour ne pas renégocier les accords du Caire.

( suivre)

- 12 - AG/EF/238 29 octobre 1998

En matière de recensements, les besoins sont très importants. En Afrique sub-saharienne le problème est particulièrement important. En matière de ressources, Mme Sadik a remercié les Etats-Unis qui ont annoncé qu'ils allaient accroître leur soutien au FNUAP.

DOCUMENTATION

Application des décisions de la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II)

Rapport du Secrétaire général sur l'application des décisions de la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (A/53/267)

Le Secrétaire général a indiqué que, comme convenu à la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II), l'application du Programme pour l'habitat relève d'abord des gouvernements. L'examen et l'évaluation d'ensemble du Programme pour l'habitat en 2001 consistera, 5 ans après la Conférence d'Istanbul, à mesurer les progrès accomplis aux niveaux national et local et l'efficacité des mécanismes mis en place au niveau national pour coordonner et soutenir les différentes activités entreprises par les gouvernements aux niveaux national et local en coopération avec des partenaires au sein de la société civile. A sa session extraordinaire, l'Assemblée devrait réfléchir aux mesures à prendre pour améliorer et faciliter encore l'application du Programme aux échelons national et local. Elle devrait également se pencher sur les contraintes juridiques, administratives et financières et les problèmes de personnel auxquels se heurte l'exécution des plans d'action nationaux. Le partenariat et le rôle de la société civile étant des éléments essentiels au programme pour l'habitat, l'Assemblé générale devrait, à sa session extraordinaire, examiner la contribution des différents partenaires - tels que les autorités locales, les associations mondiales d'autorité locale, les organisations non gouvernementales, les représentants du secteur privé, les établissements universitaires, les syndicats et les groupes communautaires - à l'exécution du Programme.

L'Assemblée générale étudiera d'autre part l'efficacité des mécanismes de suivi et d'évaluation de l'application du Programme pour l'habitat. En matière de coopération internationale, elle devrait aussi inviter les organisations spécialisées des Nations Unies, y compris les institutions de Bretton Woods, à présenter des rapports d'activités dans lesquels elles évalueraient l'effet de leur action en faveur d'un logement convenable pour tous et d'établissements humains viables. Enfin, compte tenu du mandat de la Commission des établissements humains, l'Assemblée générale pourrait lui recommander d'inscrire à l'ordre du jour de sa dix-septième session (Nairobi, 5-14 mai 1999) un point intitulé "Préparation de la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à l'application du Programme pour l'habitat".

( suivre)

- 13 - AG/EF/238 29 octobre 1998

Rapport du Secrétaire général sur l'évaluation du Centre des Nations Unies pour les établissements humains (A/53/512)

Le Secrétaire général a indiqué que le Centre des Nations Unies pour les établissements humains (CNUEH) organise son travail de fond en suivant un processus désigné sous le nom de programmation et budgétisation des travaux. Ce processus présente plusieurs inconvénients: l'absence de cohérence interne des sous-programmes tels qu'ils sont définis dans le programme de travail, les activités sont rarement classées par ordre de priorité de façon à s'intégrer dans une politique s'appliquant à l'ensemble des travaux du Centre, le programme est établi sans véritable participation du personnel, selon un principe uniquement hiérarchique, enfin, le Centre n'est pas toujours parvenu à transformer ses activités opérationnelles en déclarations de politique générale ou en prises de position normatives.

Les atouts du Centre résident dans la qualification et la dévotion du personnel, la grande expérience dans le domaine des établissements humains, la qualité de beaucoup de programmes qui sont bien financés, un mandat bien défini et des responsabilités claires, une dimension assez réduite et une certaine souplesse, et la capacité d'organiser avec succès une grande conférence internationale. Plusieurs carences ont en revanche été repérées: l'absence de perspectives claires à long terme, la place insuffisante donnée à des activités normatives ou de définition des politiques d'échelle mondiale, une trop grande dispersion des activités et un manque de précision de celles- ci, des instruments mal élaborés pour évaluer l'impact des activités menées, et une détérioration de la situation financière. A l'avenir, pour mobiliser les fonds, le Centre devra avoir une démarche plus novatrice, plus originale, et pour cela il devra acquérir une autorité intellectuelle plus grande. Il est indispensable que le Centre élabore une vision d'ensemble, précise sa mission, se cantonne à des domaines bien délimités afin de concentrer son potentiel et sa stratégie.

Le Secrétaire général a mis en avant plusieurs recommandations s'adressant au CNUEH : améliorer son image de marque, améliorer l'organisation interne du Centre, introduire autant de transparence que possible dans ses activités et son processus de décision, mettre en place un ensemble clair et bien défini de principes généraux d'action, prendre des mesures pour organiser formellement une acquisition des connaissances institutionnelles. Après la publication du rapport du Groupe de travail sur l'environnement et les établissements humains, le Directeur exécutif par intérim a constitué une "équipe de la revitalisation" qui a formulé plusieurs recommandations: rationaliser les formalités administratives et financières, renforcer les fonctions normatives du CNUEH, proposer un ordre de priorité pour l'accomplissement d'un programme plus précis au cours des années qui viennent et recommander les changements à apporter à l'organigramme.

( suivre)

- 14 - AG/EF/238 29 octobre 1998

Application du Programme d'action de la Conférence internationale sur la population et le développement

Rapport du Secrétaire général sur les préparatifs de la session extraordinaire que l'Assemblée générale consacrera à l'examen et à l'évaluation d'ensemble de l'application du Programme d'action de la Conférence internationale sur la population et le développement (A/53/407)

Le Secrétaire général indique que l'examen et l'évaluation sont bien engagés, l'accent étant mis sur les changements de politiques et les expériences opérationnelles au niveau des pays. Il a ajouté que le processus d'examen vise notamment à recenser les enseignements tirés de l'expérience, à identifier les obstacles rencontrés et à proposer des actions pilotes en vue d'atteindre les buts et objectifs de la Conférence du Caire. Les gouvernements, dit-il, ont été invités à faire part de politiques et des programmes qu'ils ont poursuivis ou qu'ils appliquent actuellement. Le Secrétaire général souligne qu'à l'occasion de l'examen quinquennal, le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) parraine une série de manifestations, en particulier des réunions techniques et des tables rondes sur un ensemble de sujets. Le rapport du Secrétaire général comprend des chapitres sur les procédures et modalités concernant les préparatifs de la session extraordinaire; les réunions régionales, les tables rondes et les réunions techniques; le Forum international; et les relations entre la Commission de la population et du développement et la session extraordinaire.

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