LA COMMISSION TERMINE SON DEBAT SUR L'ENVIRONNEMENT EN SOULIGNANT L'URGENCE DE REGLER LES QUESTIONS EN SUSPENS DANS LES TROIS CONVENTIONS DE RIO
Communiqué de Presse
AG/EF/236
LA COMMISSION TERMINE SON DEBAT SUR L'ENVIRONNEMENT EN SOULIGNANT L'URGENCE DE REGLER LES QUESTIONS EN SUSPENS DANS LES TROIS CONVENTIONS DE RIO
19981026 La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a terminé ce matin son débat général sur l'environnement et le développement durable, au cours duquel les délégations ont commenté la mise en oeuvre des trois Conventions de Rio, à savoir la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et son Protocole de Kyoto signé l'année dernière, la Convention sur la diversité biologique et le Protocole futur sur la biosécurité et la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par le sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique et son Mécanisme mondial de financement.La Commission a entendu ce matin le représentant du Programme des Nations Unies pour le développement, qui a indiqué que depuis l'adoption de la Convention sur la lutte contre la désertification, le PNUD a consacré une part importante de ses ressources aux Programmes d'action nationaux. En Afrique, 23 pays ont mis en place des programmes d'action de ce type avec l'aide du PNUD qui ont visé particulièrement le renforcement des capacités. En Amérique latine et dans les Caraïbes, 10 pays ont bénéficié du soutien du PNUD dans le domaine de la mise en place d'un partenariat entre les sociétés civiles et les gouvernements. Au niveau sous-régional, des programmes d'action ont également été mis en place parallèlement à des programmes et initiatives thématiques notamment le Fonds national contre la désertification, le Système d'information sur l'environnement et la désertification, le renforcement du rôle des femmes dans l'application de la Convention et un programme-pilote sur le transfert de connaissances en matière de gestion de l'eau. Au niveau mondial, le PNUD participe aux côtés du FIDA et de la Banque mondiale au Comité de facilitation qui doit soutenir l'action du Mécanisme mondial de financement de la Convention.
La Commission a entendu en outre ce matin les délégations qui ont aussi mis l'accent sur la nécessité de rendre opérationnel le Mécanisme mondial de financement. Ces délégations ont espéré que la deuxième Conférence des Etats parties qui doit se tenir à Dakar à la fin de cette année permettra de dégager un consensus sur la question des ressources et du transfert de technologie.
(à suivre - 1a)
- 1a - AG/EF/236 26 octobre 1998
Les délégations ont également dit attendre beaucoup de la quatrième Conférence des Etats parties à la Convention sur les changements climatiques qui doit se tenir à Buenos Aires en novembre prochain et qui devrait faire avancer les négociations sur les questions en suspens relatives notamment à l'échange d'émissions, à la mise en oeuvre conjointe et à la création d'un mécanisme de développement écologiquement sain, prévus par le Protocole de Kyoto. Ces délégations ont enfin souhaité des progrès dans l'élaboration d'un protocole à la Convention sur la diversité biologique concernant la biosécurité afin de renforcer la protection dans les échanges internationaux d'organismes vivant génétiquement modifiés.
La Commission se réunira de nouveau mercredi 28 octobre à 15 heures pour entamer l'examen des questions relatives à la formation et à la recherche ainsi qu'à la souveraineté permanente du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles.
ENVIRONNEMENT ET DEVELOPPEMENT DURABLE
Fin du débat général
M. MOHAMMAD ALI ZARIE ZARE (Iran)a indiqué que l'Iran adhère aux trois Conventions, que sont la Convention sur les changements climatiques, la Convention sur la diversité biologique et la Convention sur la lutte contre la désertification. L'Iran attache une grande importance à leur application. Moins d'un an après la réunion de Kyoto sur les changements climatiques, la mise en oeuvre des engagements des pays de l'Annexe I est insatisfaisante, voire décevante. Il est préoccupant de voir les pressions incitant les pays en développement à accroître leurs engagements, alors que les pays de l'Annexe I n'honorent pas leurs engagements. Il est nécessaire de réaffirmer le principe des responsabilités communes mais différenciées. La Conférence des parties à la Convention sur la biodiversité est un pas important en avant pour créer un environnement favorable à l'application des engagements au niveau international, ce qui facilite les actions et la mise en oeuvre des engagements au niveau national. Les pays à faible couverture forestière devraient participer au programme de travail sur la diversité biologique de manière active, et la Conférence des parties devrait travailler en étroite collaboration avec le Forum intergouvernemental sur les forêts.
La dégradation des terres, la désertification et la sécurité alimentaire sont des barrières majeures au développement durable. L'absence de ressources adéquates et d'assistance technique sont des éléments majeurs qui entravent les possibilités de maîtriser la désertification. Il faut qu'un nombre accru de pays adhère à la Convention sur la lutte contre la désertification et que soit mis en place une commission qui ait pour objectif de promouvoir la coopération entre la Fonds international de développement agricole (FIDA), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et la Banque mondiale. L'extension et la promotion de la coopération avec les autres conventions seraient également utile.
M. HASDMY AGAM (Malaisie) a indiqué que le 30 juillet dernier, les Ministres de l'environnement de l'ANASE ont tenu leur cinquième réunion au cours de laquelle ils se sont mis d'accord pour consacrer des fonds additionnels aux activités de prévention contre les feux de forêts prévues par le Plan d'action régional. Le Plan inclut notamment l'acquisition d'un satellite de collecte de données et la création d'un centre de recherche de lutte contre les feux de forêts en Indonésie. Le 16 octobre 1998, les pays de la région ont en outre signé un Mémorandum d'accord avec l'Australie pour renforcer la capacité des pays de l'ANASE à prévenir et à atténuer la pollution atmosphérique transfrontière. Le représentant a poursuivi sur la question des changements climatiques et a exprimé la satisfaction de son pays de voir signer le Protocole de Kyoto.
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Selon lui, ce texte constitue une étape décisive dans la voie de la lutte contre les changements climatiques même si, a-t-il souligné, la Malaisie aurait préféré des objectifs plus ambitieux. L'objectif de réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre de 5,2% en deçà du seuil de 1990 pour la période allant de 2008 à 2012 ne sera significatif que s'il est vraiment réalisé, a souligné le représentant en lançant un appel urgent aux pays industrialisés pour qu'ils assurent la réalisation de cet objectif.
Le représentant a, à cet égard, dénoncé les publicités payées par des groupes d'intérêt tendant à faire croire à l'opinion publique que les pays en développement ont été épargnés de leur responsabilité environnementale. Il a rappelé le principe fondamental selon lequel les pays développés doivent prendre la tête en la matière puisqu'ils sont les premiers responsables des émissions passés et présentes. Il a réitéré l'adhésion de son pays au principe de responsabilités partagées mais différenciées. Le représentant a poursuivi sur les négociations futures de la quatrième Conférence des Etats parties à la Convention sur les changements climatiques pour dire que son pays attache une importance égale aux mécanismes prévus par le Protocole de Kyoto à savoir l'échange d'émissions, la mise en oeuvre conjointe et la création d'un mécanisme de développement écologiquement sain. Il a formé le voeu que les négociations futures permettront de dégager un consensus sur la question des ressources et celle du transfert de technologie. Le représentant a conclu en réitérant l'engagement de son pays aux initiatives prises par le Forum intergouvernemental sur les forêts et en exprimant son intérêt pour la série de réunions intersessions à venir qui aura pour objectif de faciliter les négociations sur des instruments juridiquement contraignants en matière de forêts. Il a souligné que pour son pays l'élaboration d'une convention internationale sur les forêts fournirait le cadre nécessaire à un mécanisme équitable, transparent et global pour assurer une gestion durable de tous les types de forêts.
M. ROBERTO LENTON (PNUD) a indiqué que le PNUD a accordé un mandat particulier pour soutenir l'application d'Action 21 et qu'il travaille pour promouvoir les synergies entre les conventions internationales qui en sont issues. Le problème des changements climatiques est très important aux yeux du PNUD parce que les changements dans la production alimentaire et l'élévation du niveau des mers concernent essentiellement les pays en développement. Utiliser efficacement l'énergie, utiliser des sources d'énergie renouvelable et de nouvelles technologies est indispensable pour réduire la pauvreté et promouvoir une croissance économique durable. Le PNUD est engagé dans la lutte contre la désertification. Un nombre croissant de programmes du PNUD portent sur la gestion des terres arides. Depuis l'adoption de la Convention sur la lutte contre la désertification, beaucoup de programmes par pays du PNUD ont consacré une part importante de leurs ressources aux Programmes d'action nationaux. Au niveau national, en Afrique, 23 pays ont mis en place des programmes d'action de ce type avec l'aide du PNUD. L'accent a souvent été mis sur le renforcement des capacités et sur l'entraînement et le renforcement des principaux acteurs. En Amérique latine et dans les Caraïbes, 10 pays ont bénéficié du soutien du PNUD.
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Les efforts ont été ciblés sur la mise en place d'un partenariat entre les sociétés civiles et les gouvernements, en particulier de la formation et des soutiens importants ainsi qu'une initiative conjointe avec la Banque pour le développement interaméricain en faveur de l'Amérique centrale. D'autres pays de la région ont reçu une assistance et des conseils techniques. Au niveau sous-régional, des programmes d'action ont également été mis en place. Parallèlement, des programmes et des initiatives thématiques ont vu le jour, notamment le Fonds national contre la désertification, le Système d'information sur l'environnement et la désertification, le renforcement du rôle des femmes dans l'application de la Convention, un programme-pilote sur le transfert de connaissances en matière de gestion de l'eau, le réseau des ONG et des publications techniques. Au niveau mondial, le directeur du Mécanisme a été nommé par l'Administrateur en collaboration avec le FIDA. Le Comité de Facilitation qui doit soutenir l'action du Mécanisme est composé du FIDA, de la Banque mondiale et du PNUD, et s'est réuni deux fois. Le succès de l'application de la Convention dépend pour une grande part de l'efficacité du Mécanisme.
Le succès de l'application de la Convention dépend également d'autres facteurs: il faut créer des synergies avec les autres programmes au niveau national et les autres conventions. Ensuite, il faut dégager des priorités pour combattre la désertification. Enfin, les engagements, pour être effectifs, doivent reposer sur un partenariat viable.
M. A.D.J. BLANKSON (Nigéria) s'est demandé de savoir dans quelle mesure la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques a contribué à réaliser les objectifs fixés à Rio. Il a jugé inquiétant que dès la première session de la Conférence des parties, des questions polémiques aient été soulevées au risque de compromettre le partenariat international nécessaire en la matière. Il a estimé que cette tendance préoccupante risque de faire oublier que les principaux facteurs des émissions de gaz à effet de serre sont les modes de consommation et de production des pays développés, qui à Rio, avaient promis de prendre la tête de la lutte contre les changements climatiques et d'assister les pays en développement à l'aide de fonds et de technologies adéquates. Cette tendance, a poursuivi le représentant, peut également faire oublier qu'à Rio, tous ont reconnu que les questions de la croissance économique, de l'élimination de la pauvreté et du droit au développement constituent la priorité des pays en développement. Selon le représentant, il serait donc injuste et impossible de revenir, six ans après, sur les engagements de Rio pour assigner les mêmes responsabilités et les mêmes obligations à des partenaires inégaux.
Le représentant a exprimé l'espoir de son pays de voir les pays développés trouver une solution satisfaisante aux questions générales des émissions de gaz à effet de serre pour réaliser l'objectif de les réduire de 5,2% en-deçà des niveaux de 1990, et ce avant la tenue de la quatrième Conférence des parties à Buenos Aires au début du mois prochain.
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Il a conclu sur la mise en oeuvre de la Convention sur la lutte contre la désertification pour se féliciter que la plupart des questions en suspens aient été résolues au cours de la deuxième Conférence des parties à Rome et pour souhaiter autant de progrès lors de la troisième Conférence des parties qui doit se tenir à Dakar à la fin de cette année.
M. DANIEL D.C. DON NANJIRA, Organisation météorologique mondiale (OMM), a indiqué qu'en matière d'environnement et de développement durable, il est important de garantir la volonté politique, le soutien et l'engagement nécessaire pour que les mots et les recommandations se transforment en résultats tangibles. Aussi, l'OMM attache une grande importance à l'application des conventions, telles que celle sur la lutte contre la désertification, celle sur les changements climatiques et celle sur l'action en faveur des petits Etats insulaires en développement. D'autre part, l'OMM considère que le développement est d'abord la responsabilité des Etats Membres et que l'action de la communauté internationale doit promouvoir et soutenir les efforts des Etats Membres eux-mêmes. Les pays sont condamnés à promouvoir des améliorations sociales, de la croissance économique et à protéger l'environnement. Il est en outre grand temps de réaffirmer l'importance des contributions de la science et de la technologie dans le développement durable.
Enfin, l'OMM est décidée de continuer à jouer un rôle constitutionnel et à participer activement aux efforts internationaux dans quatre directions : la mise en oeuvre de la résolution de l'Assemblée générale de décembre 1997 sur le phénomène El Niño, une collaboration active entre les organisations appartenant au système des Nations Unies et les autres partenaires dans l'application de la Conventions sur les changements climatiques, la nécessité de réduire la vulnérabilité des petits Etats insulaires aux désastres naturels, et la nécessité d'appliquer rapidement et entièrement la Convention sur la lutte contre la désertification.
M. HAZEM FAHMY (Egypte) a centré son intervention sur la Convention sur la lutte contre la désertification et les modalités de coordination entre cette Convention, la Convention sur les changements climatiques et la Convention sur la diversité biologique. Le représentant a souligné la nécessité urgente d'aborder sérieusement la question des rares ressources allouées à la mise en oeuvre de la Convention sur la lutte contre la désertification. Il s'est dit préoccupé du fait que le Mécanisme mondial, mécanisme de financement de la Convention, ne soit pas opérationnel en dépit des recommandations de la première Conférence des parties qui le souhaitait opérationnel dès janvier 1998. A l'instar du représentant du Bénin, il a dit "l'Afrique a rempli son rôle alors que les pays développés n'ont pas encore honorer leurs obligations en matière financière". Le représentant a dit attendre avec impatience que la deuxième Conférence des Parties, qui doit se tenir à Dakar à la fin de cette année, règle les questions importantes toujours en suspens.
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S'agissant de la coordination entre les trois Conventions, il a souhaité que soit examinée, en priorité, la portée scientifique des liens entre elles. Pour lui l'examen de ces liens doit répondre à certains paramètres et s'assurer que les liens établis bénéficient de l'aval des gouvernement des Etas parties. Il a noté, par exemple, que les Conventions sur la lutte contre la désertification et les changements climatiques relèvent de l'Assemblée générale alors que la Convention sur la diversité biologique relève elle du mandat du Programme des Nations Unies pour l'environnement. Le représentant est revenu sur la Convention sur la lutte contre la désertification pour mettre en exergue la situation très précaire de ses ressources qui complique dangereusement sa mise en oeuvre. Il a, à cet égard, proposé la création d'un comité de suivi de la mise en oeuvre de la Convention.
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