AG/EF/231

LA DEUXIEME COMMISSION PLAIDE POUR UNE CONCEPTION GLOBALE DE L'EXAMEN DES TROIS CONVENTIONS DE LA CONFERENCE DE RIO

21 octobre 1998


Communiqué de Presse
AG/EF/231


LA DEUXIEME COMMISSION PLAIDE POUR UNE CONCEPTION GLOBALE DE L'EXAMEN DES TROIS CONVENTIONS DE LA CONFERENCE DE RIO

19981021 La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a achevé, dans le cadre de la question sur l'environnement et le développement, l'examen de la mise en oeuvre et le suivi des textes issus de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement, y compris les résultats de la dix-neuvième session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à un examen et une évaluation d'ensemble de mise en oeuvre d'Action 21. Elle a ainsi donné aux délégations l'occasion de souligner qu'il ne faut pas perdre de vue que des instruments tels que la Convention sur les changements climatiques, la Convention sur la diversité biologique et la Convention sur la lutte contre la désertification sont tous issus des recommandations de la Conférence sur l'environnement et le développement (Rio, 1992). Ces délégations ont regretté que jusqu'ici l'évaluation de leurs mises en oeuvre ait été effectuée, de manière distincte, par chaque Conférence des Etats parties alors même que ces Conventions poursuivent le même objectif, celui du développement durable. Les délégations ont donc plaidé pour une approche d'évaluation intégrée et globale en estimant que les Nations Unies peuvent jouer un rôle important dans la définition de directives générales pour le suivi des Conventions.

La Commission s'est également penchée sur les effets du phénomène El Nino. Le représentant de l'Equateur a annoncé, dans ce contexte, la tenue d'une réunion intergouvernementale d'experts entre le 9 et le 13 novembre 1998, qui, a-t-il affirmé, sera susceptible de mener à la mise au point d'une stratégie internationale concertée visant à prévenir, atténuer et réparer les dommages causés par le phénomène. A cet égard, des délégations ont souligné la nécessité de voir à long terme ce qui permettra d'atteindre les objectifs du développement durable. Pour ces délégations, les pays doivent apprendre à mieux se préparer à l'inattendu, de telle sorte que lorsque des turbulences, telles que le phénomène El Nino, viennent secouer le monde, l'examen des questions environnementales de fond ne soit pas reporté à plus tard.

(à suivre - 1a)

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Les représentants des pays suivants ont pris la parole : Tunisie, Iraq, Equateur, Saint-Marin, Népal, Kenya, Japon, Micronésie, Mongolie et Pérou. La représentante du Programme alimentaire mondial (PAM) a pris la parole et le Représentant de la République populaire de Corée a exercé son droit de réponse.

La Deuxième Commission et le Conseil du commerce et du développement de la CNUCED tiendront demain jeudi 22 octobre à 9 heures 30, une réunion commune sur le thème "Les répercussions de la crise financière sur le commerce, l'investissement et le développement" - Perspectives régionales".

ENVIRONNEMENT ET DEVELOPPEMENT DURABLE

Débat général

M. ABDERRAZAK AZAIEZ (Tunisie) a estimé que les objectifs que la communauté internationale s'est fixée en matière de développement durable sont encore loin d'avoir été réalisés; l'environnement continue de se dégrader, la pauvreté demeure préoccupante et la situation dans les domaines de la consommation et de la production, des émissions de polluants et de substances toxiques sont encore non conformes à un schéma de développement durable. Le représentant a souligné la nécessité d'une cohérence des politiques entre les différents instruments qui existent dans le domaine de l'environnement et du développement. Les travaux gagneraient en efficacité, a-t-il estimé, si était observée une conception globale et complémentaire pour l'examen des Conventions sur les changements climatiques, la diversité biologique et la désertification. Selon lui, une approche globale est d'autant plus utile que d'autres conventions sont venues enrichir la panoplie en place.

Il a souligné que son pays s'est employé à renforcer le dispositif institutionnel et juridique dans le domaine de l'environnement et du développement. Il a expliqué que la volonté politique de la Tunisie d'honorer ses engagements s'est traduite par la création en 1993 de la Commission nationale pour le développement durable. Un an après la Conférence de Rio, le pays a pris l'initiative de proposer la tenue d'une conférence régionale sur le développement durable en Méditerranée et a élaboré, au cours de l'année 1995, son Programme d'action national de l'environnement et du développement pour le 21ème siècle. Réitérant l'appui de son pays aux activités du PNUE, le représentant a regretté que les délégations n'aient pu disposer du rapport du Secrétaire général sur l'environnement et les établissements humains pour l'examen de la mise en oeuvre des textes issus de Rio.

M. KHALED AL-HITTI (Iraq) a indiqué que l'Iraq suit le développement des relations internationales dans le domaine de l'environnement. Le rôle des Nations Unies en ce domaine est particulièrement important. L'Iraq a une expérience amère qui découle de l'impact sur la société civile de la coalition internationale contre l'Iraq en 1991. L'Iraq déplore la pollution qui a résulté de cette agression. Les Britanniques, eux-mêmes, reconnaissent cette pollution. En outre, des obus d'uranium enrichi ont été utilisés pendant la guerre du Golfe, comme le reconnaissent les autorités britanniques et le Représentant permanent du Royaume-Uni aux Nations Unies. L'utilisation de ce type d'arme est pourtant interdit par la communauté internationale. 3000 tonnes d'uranium enrichi auraient été envoyées en direction de l'Iraq, selon un article paru dans le journal français, le Monde diplomatique. L'utilisation de cet uranium a un impact dangereux sur la santé de l'homme et de l'environnement. En Iraq, des cas de maladies cancéreuses et des déformations des foetus ont particulièrement été observées. L'utilisation de ces armes n'a de justification ni morale ni militaire.

( suivre)

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L'utilisation d'armes de cette envergure constitue un anéantissement des individus et un danger pour l'environnement pendant encore de nombreuses années. L'Iraq attribue aux Etats-Unis et à la Grande-Bretagne la totale responsabilité des effets de ces actes. La délégation de l'Iraq espère que la communauté internationale ne demeurera pas muette face à ce crime.

M. LUIS VALENCIA RODRIGUEZ (Equateur) a souscrit au rapport du Secrétaire général sur la coopération internationale pour l'atténuation des effets du phénomène El Nino. Le rapport, a-t-il dit, confirme le caractère cyclique et mondial du phénomène dont les conséquences se chiffrent à quelque 14 milliards de dollars. Le représentant a affirmé que son pays se félicite d'accueillir, du 9 au 13 novembre 1998, la première réunion intergouvernementale d'experts sur le phénomène El Nino. Il s'agit, a-t-il expliqué, de la première action coordonnée qui fournira d'importantes informations susceptibles d'encourager la mise au point d'une stratégie internationale concertée visant à prévenir, atténuer et réparer les dommages causés par le phénomène El Nino. Il a espéré que les experts des pays affectés participeront à cet événement.

Mme ENRICA TADDEI (Saint-Marin) a souligné l'importance de l'éducation et de la sensibilisation du public aux questions relatives à l'environnement et au développement durable. L'accès à l'éducation devrait toucher l'ensemble de la population, sans qu'il y ait de discrimination fondée sur des critères sexospécifiques, ethniques, politiques ou religieux. Saint-Marin soutient pleinement l'idée que les stratégies de développement durable devraient faire partie intégrante des programmes des écoles publiques. Saint-Marin a récemment réformé son système éducatif afin que des activités interdisciplinaires et novatrices puissent être menées sur des questions comme le développement durable. Saint-Marin a créé un musée en plein air, "l'arboretum", qui possède des espèces de la région méditerranéenne et notamment des espèces en voie d'extinction. En ce qui concerne la nécessité de changer les modes de consommation, la représentante a estimé que les pays développés ont un rôle clé à jouer à cet égard. Les nouveaux modes de consommation doivent permettre de minimiser l'utilisation de ressources naturelles, de matières toxiques et les émissions de polluants. Le transfert de technologie plus respectueuse de l'environnement pourrait bénéficier à l'ensemble des pays du monde. Le changement de mode de production et de consommation ne doit toutefois pas mettre en péril la croissance économique et le développement durable des pays en développement.

La question du tourisme, qui sera examinée au cours de la prochaine session de la Commission du développement durable, est d'une importance particulière pour Saint-Marin dans la mesure où il lui a permis la création d'emplois et a stimulé le développement de ses infrastructures. Le renforcement de politiques relatives au tourisme, prenant en considération le besoin de préserver l'environnement, pourraient être un moyen efficace de réduire le chômage.

( suivre)

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Saint-Marin soutient les initiatives prises par l'Organisation mondiale du tourisme, dont il est membre, et plus spécifiquement ses projets fondés sur une politique de durabilité. Le représentant a souligné le fait que la population locale doit bénéficier des avantages découlant du développement du tourisme.

Mme KAMALA PANT (Népal) a souligné le lien entre économie mondiale et écosystème de la planète pour mettre l'accent sur la nécessité de conjuguer, dans toutes les politiques de développement, les impératifs économiques et écologiques. L'énormité de la tâche, a-t-elle dit, n'a d'égale que son urgence. Le développement durable doit donc dominer l'ordre du jour international. La représentante a poursuivi en se déclarant décourager par le fait que six ans après la Conférence de Rio, le monde soit encore très loin d'une économie mondiale viable du point de vue de l'environnement et que les problèmes écologiques continuent d'avoir une incidence sur le tissu sociologique de la plupart des pays. Certes des progrès ont été accomplis, a noté la représentante, qui a souligné que l'on assiste aujourd'hui à une dégradation constante de l'environnement, à la limitation des ressources, à l'aggravation de la pauvreté et à l'élargissement du fossé entre les riches et les pauvres, phénomènes qui retardent le développement durable, a-t-elle affirmé. La croissance économique et la mondialisation, a-t-elle ajouté, ont présidé à l'amélioration des conditions de vie de nombre de populations en n'apportant pourtant, pour des millions de personnes, que paupérisation et marginalisation. La disparité entre les revenus s'est ainsi aggravée non seulement entre les pays mais à l'intérieur même des pays.

Compte tenu de ces faits, la représentante s'est félicitée de la proposition du Secrétaire général d'évaluer, de manière complète et globale, les progrès accomplis dans la mise en oeuvre des conventions et ce, lors de l'évaluation de la mise en oeuvre d'Action 21 en l'an 2001. Elle a souligné qu'en reconnaissance du lien entre problèmes de l'environnement, conditions économiques et sociales et développement humain, son Gouvernement s'emploie à développer des programmes qui apporteront des améliorations dans ces trois domaines tout en gardant à l'esprit que l'élimination de la pauvreté constitue la seule base crédible sur laquelle peut se fonder le développement durable.

La pauvreté, a précisé la représentante, est intrinsèquement liée à la dégradation de l'environnement et des ressources naturelles. L'élimination de cette pauvreté doit donc constituer la priorité absolue de la communauté internationale. Elle s'est, à cet égard, félicitée de l'engagement de la communauté internationale de réduire de moitié la pauvreté d'ici à l'an 2015 en rappelant que l'aide au développement est essentielle à la réalisation de cet objectif. La représentante a conclu en estimant que la grande difficulté aujourd'hui est d'intégrer les stratégies de l'environnement dans les économies nationales et a insisté sur le rôle que peuvent jouer les Nations Unies dans la mise en oeuvre d'Action 21, en particulier dans les pays les moins avancés.

( suivre)

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M. JOHN ARAP KOECH (Kenya) a indiqué que depuis le Sommet de Rio, des efforts ont été faits par les pays en développement pour appliquer les obligations découlant d'Action 21 en intégrant des politiques environnementales à leurs stratégies nationales de développement. Le Kenya a pris des mesures pour appliquer les objectifs d'Action 21 et a ratifié un grand nombre de conventions liées à l'environnement. Le Programme des Nations Unies pour l'environnement a adopté une approche décentralisée qui favorise la participation. Alors que l'objectif d'une telle approche est de cibler certaines priorités, il est important de se concentrer davantage sur les responsabilités mondiales du Programme.

La déclaration de Nairobi souligne l'importance d'avoir des ressources adéquates, stables et prévisibles. Le Programme des Nations Unies pour l'environnement aura besoin de fonds stables pour s'acquitter de son mandat mondial. Le Programme a réussi à mobiliser des ressources additionnelles. Toutefois, ces ressources ne constituent pas un substitut au flux permanent des contributions au Fonds de l'environnement. En effet, une trop large dépendance à l'égard de ces ressources allouées à des projets précis limiterait la souplesse du PNUE ainsi que sa capacité de répondre rapidement aux changements. La délégation du Kenya regrette que le bureau du PNUE de Nairobi soit pour l'instant sous-utilisé et espère qu'il sera utilisé de manière comparable à ceux de Vienne et de Genève.

M. HIDEKI ITO (Japon) a évoqué la troisième session de la Conférence des Etats parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui s'est tenue à Kyoto au mois de décembre dernier. Il a souligné, à cet égard, qu'après d'âpres négociations, les participants ont finalement adopté à l'unanimité le Protocole de Kyoto qui fixe des objectifs contraignants en matière de réduction des gaz à effet de serre. Le représentant a estimé que ce sont ces mêmes objectifs contraignants qui ont fait du Protocole de Kyoto un tournant historique en matière de gaz à effet de serre. Il a eu le plaisir d'annoncer que le Parlement de son pays vient d'approuver une loi concernant la promotion de mesures relatives au réchauffement de la planète. Cette loi, a expliqué le représentant, fait partie des efforts du Japon de préparer la mise en oeuvre du Protocole de Kyoto. Il a souligné la nécessité d'élaborer des mécanismes souples en vue de l'entrée en vigueur du Protocole.

Le représentant a indiqué qu'en prévision de la quatrième Conférence des Etats parties à la Convention-cadre, son pays a accueilli, au cours du mois dernier, une réunion ministérielle informelle sur les changements climatiques. Si les participants y ont abordé différentes questions, ils ont surtout, a dit le représentant, jugé essentiel de fixer certaines règles pour la Conférence qui se tiendra à Buenos Aires. Le représentant a cité, parmi ces règles, la nécessité pour les pays de s'abstenir d'exercer un droit de veto sur les questions polémiques et d'encourager plutôt une discussion ouverte.

( suivre)

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Il a cité la nécessité de faire participer les acteurs de l'industrie, le secteur privé et les ONG aux discussions sur les changements climatiques. Il a voté un lien entre les différentes conventions relatives au développement durable. Il a estimé que les conventions ayant leur propre conférence des Etats parties, les Nations Unies pourraient jouer un rôle important dans la définition de directives générales pour le suivi de ces conventions. Il a ajouté qu'étant donné que la question est étroitement liée au rôle du PNUE, la Deuxième Commission ne devrait pas l'aborder de manière distincte mais plutôt dans le contexte du débat sur les rapports du Secrétaire général relatifs à l'environnement et les établissements humains et sur celui du Groupe de travail des Nations Unies sur la même question.

M. MARTIN ZVACHULA (Etats fédérés de Micronésie) a indiqué que la vie dans un petit Etat insulaire pose des problèmes particuliers que les peuples des autres parties du monde peuvent difficilement comprendre. Vivre en contact avec la nature, ce n'est pas seulement un slogan, c'est vital pour la survie du peuple des Etats fédérés de Micronésie. C'est pourquoi les Etats fédérés de Micronésie sont membres de la Convention sur le changement climatique, la biodiversité et la désertification, et que le gouvernement a signé le Protocole de Kyoto. Les changements climatiques et les risques d'élévation du niveau de la mer sont des problèmes qui touchent directement les Etats fédérés de Micronésie. L'élévation du niveau de la mer, notamment, met en danger les petites îles, qui risquent d'être submergées. Il est urgent de mettre en place une plus grande participation en matière d'émission, de limitation et de réduction de l'émission de gaz. La délégation des Etats fédérés de Micronésie a noté avec satisfaction et gratitude la reconnaissance, dans le Protocole de Kyoto, des besoins particuliers des petites îles et espère recevoir les ressources nécessaires pour appliquer les mesures prises lors de ce Protocole.

Mme PUNTSAGNOROV NARANGUA (Mongolie) a déclaré que la création du concept de développement durable a offert, pour la première fois, un processus cohérent, global et puissant susceptible de contribuer au progrès économique, à une répartition bénéfique de la richesse et des ressources et à la protection de la santé écologique et environnementale. A la suite de la Conférence de Rio, a-t-elle précisé, la Mongolie a élaboré une stratégie de développement qui tient dûment compte des objectifs de la Conférence. Toutefois, le pays reste sujet à l'impact des changements climatiques, a dit la représentante en citant des données selon lesquelles la température de son pays a augmenté de 0,7 degrés au cours des cinquante dernières années. Elle a expliqué que son pays subit la sécheresse tous les deux à trois ans et que le niveau des principaux fleuves a baissé de 20 à 30% provoquant une baisse de la fertilité d'un tiers des terres de pâture et de plus de la moitié des terres arables. Le développement durable exigeant des ressources considérables, elle a appelé la communauté internationale à promouvoir un système de commerce ouvert qui améliorerait l'accès des pays en développement aux technologies écologiquement saines.

( suivre)

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Elle a estimé que le respect des engagements relatifs à l'Aide publique au développement et à la mobilisation de ressources nouvelles et additionnelles aux fins du développement est essentiel à l'intégration des pays en développement dans l'économie mondiale et à l'instauration d'un environnement mondial sûr.

M. DAUL MATUTE (Pérou) a indiqué que son pays a subi, de même que la plupart des pays du continent, les effets du phénomène El Nino. Au Pérou, le gouvernement a pris des mesures préventives dans les domaines de la santé et des infrastructures, qui ont limité les dégâts. Le Pérou a proposé de débattre du phénomène d'El Nino de manière efficace, dans le cadre de la 53ème Assemblée générale des Nations Unies, en vue de faciliter l'échange d'information sur les expériences régionales et les stratégies pour la réduction de ses conséquences, avec l'instauration d'un programme mondial sur la base de la coopération. Cette initiative a débouché sur la résolution 52-200 de décembre 1997, qui a convenu de la tenue d'une réunion intergouvernementale d'experts afin de faciliter l'assistance financière, la coopération internationale, le transfert de technologie et l'échange de données scientifiques sur le phénomène. Dans ce processus, le Pérou accueillera en 1999, à Lima, la réunion intergouvernementale sur le phénomène El Nino.

Mme MONA HAMMAN, Programme alimentaire mondial (PAM), a indiqué que le Programme continue de tout mettre en oeuvre pour réaliser les objectifs d'Action 21. Elle a souligné que les opérations de développement et les secours d'urgence sont désormais évalués doublement avant d'être approuvés pour s'assurer que les interventions ne comportent aucun risque écologique. Il est de plus en plus clair, a dit la représentante, que les solutions à court terme des situations d'urgence posent des problèmes énormes. En effet, le déplacement des réfugiés exercent souvent des pressions sur les ressources des population d'accueil. C'est la raison pour laquelle la nouvelle politique écologique du PAM favorise la distribution de plats à préparation rapide et la fourniture de rations préparées et ce, pour éviter le besoin de recourir au bois de chauffe. S'exprimant sur les conséquences du phénomène El Nino, la représentante a affirmé qu'ayant frappé l'Asie, l'Amérique et l'Afrique, il a contribué à une augmentation substantielle de la malnutrition dans le monde. Ainsi parmi d'autres actions, le PAM nourrit 19 millions de personnes au Bangladesh et vient de lancer en Chine sa première opération d'urgence pour faire face aux besoins alimentaires de quelque 5 millions d'individus. En Afrique, des milliers de personnes ont perdu la vie à la suite des grandes pluies d'octobre 1997. En Afrique australe, le PAM a créé une équipe spéciale au Mozambique pour analyser l'impact de la sécheresse et répondre aux besoins alimentaires. Les besoins en secours d'urgence augmentent sans cesse, a souligné la représentante, en formant le voeu qu'un effort sera consenti pour se concentrer sur les populations les plus vulnérables.

( suivre)

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Droit de réponse

Le représentant de la République populaire démocratique de Corée a répondu à la République de Corée qui, ce matin, a fait référence à la "Corée". Il a estimé que le représentant de la République de Corée aurait dû se limiter au nom de l'entité étatique qu'il représente dans cette instance et dans les autres instances des Nations Unies. Il est regrettable que la République de Corée continue de faire une référence erronée à la "Corée" en contribuant ainsi à donner une fausse impression de la réalité politique de la péninsule coréenne. La République de Corée ne représente pas l'ensemble de cette péninsule et son évocation constante d'une "Corée" pourrait être interprétée comme une provocation et une violation flagrante de la souveraineté du peuple de la République populaire démocratique de Corée, a souligné le représentant en exigeant des excuses de la part du représentant de la République de Corée pour, a-t-il dit, "cet acte immoral et provocateur" qui ne constitue qu'une tentative éhontée d'imprimer un caractère politique au débat de la Deuxième Commission.

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