AG/EF/228

LE GROUPE DES 77 ET LA CHINE PROPOSENT QUE SOIENT ADOPTEES DES MESURES RELATIVES A LA COOPERATION POUR LE DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL ET AUX ACTIVITES OPERATIONNELLES DE L'ONU

20 octobre 1998


Communiqué de Presse
AG/EF/228


LE GROUPE DES 77 ET LA CHINE PROPOSENT QUE SOIENT ADOPTEES DES MESURES RELATIVES A LA COOPERATION POUR LE DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL ET AUX ACTIVITES OPERATIONNELLES DE L'ONU

19981020 La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a été saisie ce matin de trois projets de résolution relatifs à l'examen triennal des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies, à la coopération pour le développement industriel et à la lutte contre la corruption. La Commission, sur le projet de résolution relatif à la coopération pour le développement industriel, inviterait l'Assemblée générale à affirmer que la coopération pour le développement industriel et un climat favorable aux affaires et aux investissements contribuent davantage à favoriser l'expansion, la diversification et la modernisation des capacités de production dans les pays en développement. Elle inviterait en outre l'Assemblée à se féliciter de l'utilisation de mesures, telles que les plans de cofinancement et les fonds d'affectation spéciale, les échanges de créances contre actifs et autres mesures d'allégement de la dette, les arrangements de coentreprises industrielles, la coopération entre entreprises et les fonds de capital-risque pour le développement industriel.

La Commission, par le projet relatif à l'examen triennal des activités opérationnelles de développement de l'ONU , inviterait l'Assemblée générale à se déclarer gravement préoccupée par l'insuffisance persistante des ressources destinées à ces activités et à affirmer la nécessité d'inverser d'urgence cette tendance. Elle inviterait en outre l'Assemblée à confirmer le rôle des gouvernements bénéficiaires comme coordonnateur de tous les types d'aide extérieure et décider que l'objectif de la création de capacités durables demeurera un élément essentiel des activités opérationnelles au niveau national. La Commission a également entendu les Etats-Unis qui ont présenté le projet de résolution sur la lutte contre la corruption et les actes de corruption. D'après ce texte, elle inviterait l'Assemblée à se féliciter des récentes initiatives multilatérales de lutte contre la corruption et de saluer l'action entreprise par la Commission pour la prévention du crime et la justice pénale.

La Commission a par ailleurs poursuivi son débat sur le développement durable et la coopération économique internationale et s'est penchée particulièrement sur la question de l'intégration de l'économie des pays en transition dans l'économie mondiale. Les délégations concernées ont eu l'occasion de souligner que les réformes structurelles dans les domaines politique, économique et juridique ont porté leurs fruits.

(à suivre - 1a)

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Ces acquis sont aujourd'hui compromis par l'impact de la crise financière mondiale, ont fait remarqué ces délégations qui ont en outre indiqué que l'assistance aux pays en transition devront porter, entre autres, sur la définition des secteurs prioritaires, le renforcement de la coopération et la garantie d'une coordination entre les programmes aux niveaux national, international et local. Les représentants des pays suivants ont pris la parole : Etats-Unis, Fédération de Russie, Norvège, Bélarus, Kirghizistan, Kazakhstan, Arménie, Pologne, Azerbaïdjan, Roumanie, Ukraine et Croatie.

La Commission poursuivra ses travaux cet après-midi à 15 heures.

QUESTIONS DE POLITIQUE SECTORIELLE

Les entreprises et le développement

La Commission était saisie d'un projet de résolution présenté par les Etats-Unis, au nom de l'Argentine, de la Bulgarie, du Canada, de la Fédération de Russie, du Mexique, du Nicaragua, de l'Ukraine, de l'Uruguay et du Venezuela, sur la lutte contre la corruption et les actes de corruption (A/C.2/53/L.7). Aux termes de ce texte, l'Assemblée générale se féliciterait des récentes initiatives multilatérales de lutte contre la corruption et saluerait l'action entreprise par la Commission pour la prévention du crime et la justice pénale pour lutter contre la corruption et les actes de corruption, notamment la convocation d'une réunion d'experts gouvernementaux à participation non limitée. L'Assemblée demanderait aux Etats Membres de prendre toutes les mesures possibles pour favoriser l'application de la Déclaration des Nations Unies sur la corruption et les actes de corruption dans les transactions commerciales internationales et de ratifier, selon qu'il conviendra, les instruments internationaux visant à lutter contre la corruption.

Coopération pour le développement industriel

La Commission était en outre saisie d'un projet de résolution présenté par l'Indonésie, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, sur la coopération pour le développement industriel (A/C.2/53/L.6). Aux termes de ce texte, l'Assemblée générale soulignerait que des opérations de transformation industrielle effectuées sur place dans les pays en développement contribuent beaucoup à l'augmentation de la valeur ajoutée des recettes d'exportation. Elle affirmerait que la coopération pour le développement industriel et un climat favorable aux affaires et aux investissements, aux niveaux international, régional, sous-régional et national, contribuent beaucoup à favoriser l'expansion, la diversification et la modernisation des capacités de production dans les pays en développement. L'Assemblée soulignerait l'importance du transfert de technologie vers les pays en développement et se féliciterait de l'utilisation de modalités de financement novatrices, notamment les plans de cofinancement et les fonds d'affectation spéciale, les échanges de créances contre actifs et autres mesures d'allégement de la dette, les arrangements de coentreprises industrielles, la coopération entre entreprises et les fonds de capital-risque pour le développement industriel. L'Assemblée exhorterait la communauté internationale et les organismes et organisations compétents des Nations Unies à appuyer les efforts des pays en développement visant à intensifier et à étendre leur coopération mutuelle dans le secteur industriel. Elle prierait l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel d'entreprendre une évaluation et une analyse approfondies des meilleures pratiques appliquées dans le domaine des politiques industrielles.

( suivre)

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ACTIVITES OPERATIONNELLES DE DEVELOPPEMENT

La Commission était saisie d'un projet de résolution présenté par l'Indonésie, au nom du Groupe des 77 et de la Chine sur l'examen triennal des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies (A/C.2/53/L.8). Aux termes de ce texte, l'Assemblée générale se déclarerait gravement préoccupée par l'insuffisance persistante des ressources destinées aux activités opérationnelles de développement des Nations Unies, et en particulier par la baisse des contributions aux ressources de base, et affirmerait la nécessité de renverser d'urgence cette tendance. Elle réaffirmerait que les rares ressources fournies doivent être affectées en priorités aux programmes et projets réalisés dans les pays à faible revenu, et en particulier les moins avancés.

L'Assemblée insisterait sur le fait que c'est aux gouvernements bénéficiaires qu'il incombe au premier chef de coordonner tous les types d'aide extérieure. Elle soulignerait que la phase pilote des plans-cadres d'aide au développement des Nations Unies devrait favoriser une réaction cohérente du système des Nations Unies pour en accroître l'impact au niveau national en suivant et en appuyant les priorités nationales formulées dans les notes de stratégie de pays ou les plans nationaux de développement. L'Assemblée demanderait instamment au Groupe des Nations Unies pour le développement de travailler de manière totalement transparente et responsable à une plus grande cohérence dans l'action des Nations Unies en matière de développement. Elle réaffirmerait que les coordonnateurs résidents doivent faciliter sur le terrain un suivi cohérent et coordonner des grandes conférences internationales.

L'Assemblée générale déciderait que l'objectif de la création de capacités durables demeurera un élément essentiel des activités opérationnelles du système des Nations Unies au niveau national. Elle déciderait également que lorsque les gouvernements le souhaitent, les organismes des Nations Unies devraient être prêts à mettre en place les conditions voulues pour renforcer la capacité des membres de la société civile et des ONG qui participent à des activités de développement. Elle prendrait acte du rapport sur l'évaluation d'impact pilote des activités opérationnelles ainsi que de la nécessité de faire en sorte que le gouvernement bénéficiaire intéressé participe pleinement à ce processus d'évaluation et déciderait que le système des Nations Unies pour le développement doit continuer de s'attacher à promouvoir la concrétisation des concepts relatifs au renforcement des capacités.

L'Assemblée générale soulignerait que la coopération Sud-Sud offre aux pays en développement des possibilités de développement viables et accueillerait favorablement la proposition tendant à proclamer une journée des Nations Unies pour cette coopération. Elle encouragerait, par ailleurs, la Banque mondiale et tous les fonds et programmes à coopérer plus étroitement pour accroître la complémentarité de leurs activités et améliorer la coopération.

( suivre)

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DEVELOPPEMENT DURABLE ET COOPERATION ECONOMIQUE INTERNATIONALE

Intégration de l'économie des pays en transition à l'économie mondiale

Rapport du Secrétaire général sur l'intégration des économies en transition à l'économie mondiale (A/53/336)

Le Secrétaire général indique que dans sa résolution 51/175, l'Assemblée générale a demandé aux organismes des Nations Unies de poursuivre leurs activités analytiques et de fournir aux pays en transition des conseils et une assistance technique concernant le cadre social et politique à mettre en place pour les réformes de l'économie du marché, en particulier en vue de l'instauration des conditions nécessaires pour attirer les investissements étrangers. Le rapport contient des informations fournies au 20 août 1998 par une vingtaine d'organismes du système. La Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) indique que ces activités porte notamment sur la mondialisation et la définition des stratégies, y compris la gestion de la dette et le développement des marchés financiers; et le commerce et les produits de base, y compris une assistance pour les questions liées au système commercial multilatéral et des conseils sur l'adhésion à l'OMC, ainsi qu'une aide pour la définition des politiques de la concurrence, pour la gestion des risques et pour la diversification des produits de base.

Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) souligne qu'outre les programmes visant à renforcer les institutions d'Etat, l'appareil judiciaire et le Parlement, il a appuyé des activités pour améliorer les politiques, promouvoir le sain exercice du pouvoir et la prééminence du droit. Une initiative prise récemment au niveau mondial propose que le PNUD joue un rôle de catalyseur dans la mise en place de conseils consultatifs de l'entreprise dans les pays en développement et les pays en transition. Il s'agit essentiellement de mettre en place un partenariat entre le monde des affaires, les gouvernements et l'ONU afin de promouvoir les investissements. Si les milieux d'affaires approuvent la proposition, des projets pilotes démarreront sous peu dans cinq pays, en particulier la Géorgie.

En collaboration avec d'autres organisations, la Banque mondiale coordonne les stratégies et les approches sectorielles qui visent à aider les pays d'Europe centrale et les Etats baltes à régler les problèmes posés par leur adhésion à la Communauté européenne. La Banque collabore avec les pays pour définir les réformes macroéconomiques capables de stimuler la croissance économique, de faciliter l'adhésion à l'Union européenne et de promouvoir l'adoption de stratégies pour réduire le coût des réformes. L'aide à la reconstruction après les conflits reste un grand domaine d'activités de la Banque. Ainsi l'intervention de la Banque en Bosnie porte de plus en plus sur le rétablissement des équilibres macroéconomiques et sur les réformes nécessaires au passage à l'économie de marché.

( suivre)

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Les stratégies de lutte contre la corruption portent, elles, sur l'accélération de mesures telles que la déréglementation et la simplification de la fiscalité, la réforme de la fonction publique, la réforme des marchés publics et les politiques d'audit, la réforme juridique et judiciaire et le renforcement des mécanismes de contrôle public.

Pour sa part, le Fonds monétaire international (FMI) a continué de soutenir financièrement les programmes de réforme et de stabilisation économiques. Depuis 1990, cette aide financière est fournie dans le cadre de différents types de facilités : 24,6 milliards de droits de tirage spéciaux (DTS) au titre des accords de confirmation ordinaires et du mécanisme élargi de crédit; 4 milliards de DTS au titre du mécanisme spécial dénommé "Facilité pour la transformation systémique", qui n'est plus en vigueur; 500 millions de DTS au titre de la Facilité d'ajustement structurel renforcée; et 100 millions de DTS au titre de la Facilité de financement compensatoire et de financement pour imprévus et de la facilité d'urgence pour les activités menées après les conflits. Aux termes des accords de la Facilité d'ajustement structurel renforcée, le Fonds fournit des ressources à des conditions favorables (0,5% de 5 à 10 ans) pour soutenir à moyen terme l'ajustement macroéconomique et les réformes structurelles dans les pays à faible revenu qui rencontrent des difficultés chroniques de balance de paiements. Outre son appui financier, le Fonds a mené des activités de coopération technique dans trois grands domaines, à savoir l'élaboration et la mise en oeuvre de politiques budgétaires et monétaires; le renforcement institutionnel, notamment le renforcement des banques centrales, des directions du trésor, de l'impôt et des douanes, et des services de statistique; et l'établissement et l'examen des législations économiques et financières. Cette collaboration a notamment pris la forme de financements conjoints avec l'Union européenne, le PNUD, la Banque mondiale, les banques centrales et les partenaires bilatéraux.

La Commission est également saisie d'une note verbale datée du 7 juillet 1998, adressée au Secrétaire général par la représentante du Turkménistan auprès de l'ONU et transmettant un article rédigé par le Président du Turkménistan sur le thème "Le Turkménistan entre dans le XXIème siècle plein d'espoir et de confiance en soi et dans l'humanité" (A/53/174)

Débat général

Mme DEBORAH LINDE (Etats-Unis) a attiré l'attention de la Commission sur le postulat du Trésor américain qui consiste à dire que l'intégration de la Fédération de Russie dans l'économie mondiale représente l'un des défis importants que la communauté internationale aura à relever. Pour les experts, la qualité de cette intégration déterminera largement l'évolution de l'économie mondiale au cours du siècle prochain. Les Etats-Unis ont tout mis en oeuvre pour contribuer à cette intégration et estiment que quand les décideurs politiques ont la volonté de mener à bien les réformes, les perspectives d'avenir ne peuvent que s'améliorer.

( suivre)

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Depuis 1992, la coopération entre la Fédération de Russie et les institutions financières internationales ont conduit à des transformations fondamentales en Fédération de Russie. Certes, le pays vient de montrer une certaine fragilité, mais cet état de fait ne doit pas empêcher d'espérer un avenir meilleur. Pour les Etats-Unis, les enjeux sont importants et particulièrement celui de jeter les bases d'une situation plus stable, en poursuivant les réformes structurelles, en établissant un cadre institutionnel et juridique solide et en surmontant les dangers économiques créés par une économie dirigée. Il ne s'agit pas ici d'imposer un schéma économique mais d'assurer au mieux une intégration dans l'économie mondiale. La Fédération de Russie est l'économie la plus importante des pays en transition mais les Etats-Unis ont reconnu depuis longtemps la nécessité d'appuyer aussi les efforts des autres pays en transition. Ils ont ainsi fourni 5,1 milliards de dollars aux nouvelles démocraties au cours des dernières années. Ils collaborent également avec l'OCDE et l'OSCE pour mettre en place une économie de marché. Il reste beaucoup à faire et les Nations Unies jouent un rôle important en fournissant une aide technique précieuse grâce notamment à la Commission économique pour l'Europe.

M. YURI N. ISAKOV (Fédération de Russie) a indiqué qu'en 1998, un grand nombre d'économies en transition ont fait des progrès réels vers une stabilité macroéconomique et une croissance économique: les indicateurs industriels sont favorables, les investissements étrangers ont commencé à augmenter, et l'inflation est demeurée dans des limites acceptables. Malheureusement, les réformes dans ces pays en transition ont eu des impacts sociaux, de telle sorte que les indicateurs spécifiques de beaucoup de ces pays s'empirent. Les récents événements sur les marchés financiers ont révélé la nature imparfaite et vulnérable des systèmes financiers et bancaires de beaucoup de pays en transition. Aussi, est-il devenu urgent de renforcer la coordination entre le système des Nations Unies et les institutions de Bretton Woods, afin de soutenir les pays à économie de transition.

La crise en Asie et le bouleversement financier en Russie sont vivaces. Le PNB de la Russie devrait chuter de 6% en 1998. D'autres pays en transition devraient connaître une stagnation. L'inflation dans ces pays a augmenté de 30%. Ces mauvais résultats pourraient avoir un impact sur l'économie mondiale. Les critères d'aide aux pays en transition devraient être les suivants: tout d'abord, définir des secteurs prioritaires en matière de coopération, prenant en compte les conditions économiques et sociales spécifiques des différents pays. Ensuite, garantir une coordination entre les programmes aux niveaux national, international et local. Enfin, joindre les efforts pour résister aux crises, et notamment, à leur impact social.

M. OLE PETER KOLBY (Norvège) a souligné que les statistiques montrent que, cette année, 11 des 26 pays en transition pourront enregistrer un taux de croissance de l'ordre de 4%. Il a toutefois mis l'accent sur les disparités qui caractérisent les performances économiques et les conditions sociales de la région en arguant que l'accroissement du chômage et les problèmes écologiques sont encore le lot de nombre de pays de la région.

( suivre)

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Selon le représentant, la crise mondiale actuelle a compromis davantage les perspectives d'avenir des économies en transition. Il a souligné, à cet égard, la responsabilité qui incombe aux gouvernements des pays concernés de relever les défis économiques par la promotion de la bonne gouvernance, de politiques macroéconomiques saines et de la transparence dans la gestion des affaires publiques. La Norvège, a fait remarquer le représentant, contribue depuis un certain nombre d'années au développement économique de la région. En 1997, elle a financé à hauteur de 400 millions de couronnes aux projets de coopération, en particulier, dans le nord de la Fédération de Russie et dans les pays baltes. Elle a également conclu des accords de libre-échange avec les pays d'Europe de l'Est et d'Europe centrale qui impliquent une amélioration substantielle de leur accès aux marchés des pays nordiques.

M. ULADZIMIR GERUS (Bélarus) a indiqué que les pays à économie en transition ont procédé à des réformes structurelles qui leur ont permis d'atteindre des résultats encourageants en matière économique. Toutefois, la crise financière mondiale a remis en cause ces résultats. Les pays en transition ne sont pas tous prêts à confronter une telle crise. La délégation du Bélarus est convaincue qu'il faut élargir l'aide consultative et technique aux pays en transition afin qu'ils puissent créer un environnement favorable à attirer des capitaux étrangers et à instaurer des rouages administratifs appropriés. Aujourd'hui, 20 de ces pays traversent de grandes difficultés économiques. Leur PNB est bien inférieur à celui qu'ils connaissaient jusqu'à présent depuis le début des années 90. L'absence d'une technologie actuelle, l'absence de ressources et l'aggravation de la crise financière mondiale augmente les difficultés pour les pays en transition. Aussi la délégation du Bélarus compte sur une meilleure coopération internationale.

La délégation du Bélarus partage le point de vue de la délégation de l'Autriche, selon lequel les pays d'Europe orientale doivent s'ouvrir à l'économie de marché. Mais pour atteindre cet objectif, les pays en transition, et notamment les pays qui n'ont pas accès à la mer, ont besoin de moderniser leurs infrastructures dans le domaine des transports.

M. MARAT OUSSOUPOV (Kirghizistan) a souligné l'importance que son pays attache à la coopération internationale et salué la teneur du Programme spécial pour les économies d'Asie centrale visant le renforcement de la coopération économique entre ces pays et les activités de la Commission économique de l'Europe. Il a insisté sur le rôle de l'ONUDI qui a présidé à la création du Centre pour le développement dans le pays et suggéré des politiques pour attirer les investissements étrangers. Avec le concours du FMI, le pays a organisé une conférence sur le thème des perspectives des pays en transition. Pour le Kirghizistan, l'intégration à l'économie mondiale est le seul garant de son développement économique. Il a pris, à cet égard, une mesure importante qui est de réactiver la route historique de la soie, jonction entre l'Europe et l'Asie.

( suivre)

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Mme AKMARAL ARYSTANBEKOVA (Kazakhstan) a souligné que l'un des plus importants objectifs dans la sphère économique est de continuer à construire une économie de marché indépendante, ouverte et libre, qui augmente la qualité de vie de la population. La mise en place, à la suite de la Conférence des Nations Unies sur le commerce, d'un programme qui accroisse l'efficacité des opérations de transport pour les pays d'Asie centrale, qui n'ont pas d'accès à la mer, est un élément très important pour aider les pays en transition à s'intégrer dans l'économie mondiale. La délégation du Kazakhstan voit également d'un oeil favorable le programme de la Commission économique pour l'Europe et de la Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique, qui vise à intensifier la coopération entre les pays d'Asie centrale, dans les domaines des infrastructures de transport, de l'utilisation efficace et rationnelle des ressources énergétiques et de l'eau, et du développement de routes permettant de transporter les hydrocarbures aux marchés mondiaux. L'assistance financière et technique dont a bénéficié le Kazakhstan par le PNUD et le FNUAP lui a permis de mettre en application une série de projets socioéconomiques et environnementaux et a favorisé un développement stable du pays. Les efforts du PNUD ont également été très importants pour coordonner l'activité internationale sur la réhabilitation de la population et de l'environnement dans la région de Semipalatinsk, qui a souffert pendant de longues années des essais nucléaires.

M. PARUYR HOVHANNISYAN (Arménie) a fait observer que pour son pays la mise en place du programme de privatisation de l'industrie constitue la seule stratégie capable de stimuler la croissance économique et d'attirer les investissements étrangers. 3809 entreprises ont été privatisées entre 1996 et 1998. De plus, la priorité du pays est également de créer un mécanisme institutionnel et structurel et des capacités nécessaires au développement d'un appareil de production à grand potentiel exportateur. Des problèmes subsistent toutefois; le cadre juridique et de régulation pour les exportations et la promotion des investissements n'est pas encore finalisé; les infrastructures financières sont encore déficientes et le développement des ressources humaines n'a pas encore atteint le niveau requis. Les problèmes de l'Arménie se voient encore aggravés par le blocus économique imposé par la Turquie et l'Azerbaïdjan. Si le pays continue de recevoir l'assistance technique d'un certain nombre de pays et d'organisations internationales, telles que les Nations Unies ou la BERD, il souhaite néanmoins dépasser la relation donateur-bénéficiaire pour une relation fondée sur des projets avec une plus grande implication du secteur privé. L'Arménie estime que la coopération économique régionale permettra de contribuer à surmonter le processus complexe de transition et à consolider un partenariat régional dans tous les domaines d'intérêt commun. Depuis son accession à l'indépendance, l'Arménie n'a eu de cesse que de développer une telle coopération en devenant fondateur et membre actif de la Coopération économique de la Mer Noire. Le pays s'est aussi engagé à participer à d'autres programmes de coopération économique, en particulier dans le cadre de l'initiative de l'Union européenne visant à créer un corridor Europe-Caucase- Asie et des projets de coopération de la Communauté d'Etats indépendants et des commissions économique régionales des Nations Unies.

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Mme ALEKSANDRA DUDA (Pologne) a indiqué qu'au cours des dernières années, l'économie polonaise a connu un accroissement de son PIB de l'ordre de 6%, qui est le résultat direct de la restructuration rapide de l'économie depuis 1989. Des restructurations restent toutefois encore à faire dans les domaines de l'industrie lourde et de l'extraction du charbon. Des progrès doivent également être faits en matière législative dans le domaine des pensions, des soins et des impôts. Les réformes menées depuis 1989 étaient indispensables mais difficiles à supporter pour la partie la plus faible de la population. La délégation de la Pologne est consciente qu'il faut construire un environnement international stable afin de faire face aux turbulences économiques venant d'autres pays. Il faut entretenir une coopération internationale basée sur des liens régionaux et sous-régionaux ainsi que sur un véritable partenariat. Il est important que la Commission économique pour l'Europe poursuive ses efforts pour assister les économies en transition et continuer à jouer un rôle de catalyseur des réformes entreprises depuis 1989. Il n'y a toutefois pas de solutions universelles à ces problèmes et, comme les récents événements l'ont montré, les crises économique et sociale ont même touché les pays qui avaient suivi des politiques financières restrictives.

M. FIKRET PASHAYEV (Azerbaïdjan) a fait observer que les réformes entreprises dans les pays à économie en transition ont visé particulièrement à créer de nouveaux marchés et à générer de nouveaux capitaux, garants de l'intégration régionale et internationale. Le représentant a mis l'accent sur le fait que pour son pays, les investissements étrangers directs sont la composante essentielle de l'intégration. C'est pourquoi, il a mis tout en oeuvre pour créer un climat favorable à ces investissements, en lançant des réformes structurelles, bancaires et financières. Au cours des dernières années, le pays a reçu plus d'un milliard de dollars en investissements étrangers, s'est félicité le représentant, en notant que le règlement du conflit du Haut-Karabagh contribuera sans doute à une augmentation des investissements dans la région. Il a loué les efforts de la Commission économique pour l'Europe, de l'Union européenne pour son projet de corridor Europe-Caucase-Asie, ainsi que ceux de la Banque mondiale et du FMI.

M. OVIDIU IERLESCU (Roumanie) a indiqué que la Roumanie participe activement au processus d'intégration des économies en transition dans l'économie mondiale et assume ses responsabilités aux niveaux national, régional et international. Au niveau national, les changements politiques et économiques ont poussé la Roumanie à entreprendre des réformes structurelles, visant à renforcer la discipline financière, à réformer le secteur agricole, à promouvoir les investissements et à accélérer le rythme des privatisations. La délégation de la Roumanie confirme qu'en matière de transition les réformes rapides fondées sur un consensus politique sont préférables à une approche graduelle. Les effets positifs de la "thérapie de choc" apparaissent plus rapidement, à la fois au niveau national, et en matière d'intégration à l'économie mondiale.

( suivre)

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Au niveau régional, la Roumanie soutient les projets de routes de transport allant de la Mer Caspienne à l'Europe de l'Ouest, et de la Mer Baltique à la Mer Noire, et considère que la coopération tripartite avec les pays voisins est un élément essentiel de l'intégration à l'économie mondiale. Au niveau international, la Roumanie travaille en coopération avec tous les partenaires pour aboutir à un système de commerce et d'investissement ouvert et multilatéral. La Roumanie soutient entièrement le travail des institutions de Bretton Woods, de l'OMC et de la CNUCED, en matière de flux financiers, de commerce et d'investissement.

M. SERHIY REVA (Ukraine) a estimé que la crise financière mondiale vient de mettre à l'épreuve les nouvelles économies émergentes. Il a souligné que, pour son pays, la seule manière d'en atténuer les effets est d'accélérer les réformes structurelles, ajuster les dépenses nationales et travailler en étroite collaboration avec les créditeurs privés. Le train de mesures anticrise, adopté par le Gouvernement ukrainien, a visé particulièrement à contrôler l'inflation, intensifier les investissements et renouveler la production de certaines industries importantes. Pour l'Ukraine, l'intégration des économies en transition dans l'économie mondiale ne peut se faire sans un accès élargi aux marchés et une intégration dans l'économie régionale. Il est important de souligner, dans ce contexte, la nécessité de supprimer les barrières tarifaires, les mesures discriminatoires et les politiques protectionnistes. La participation au nouveau cycle de négociations commerciales multilatérales est une chose importante pour l'Ukraine qui négocie en ce moment son adhésion à l'OMC, a ajouté le représentant qui a attiré l'attention sur la stratégie d'intégration de son pays à l'Union européenne. Cette stratégie, a-t-il expliqué, vise à harmoniser la législation nationale et à promouvoir des relations économiques et de commerce avec les pays membres de l'Union européenne fondées sur l'accord de partenariat et de coopération qui est entré en vigueur au mois de mars dernier. L'Ukraine attache également une grande importance à l'élément régional de la coopération économique. C'est la raison pour laquelle, elle a été l'un des initiateurs du processus de coopération économique régionale dans le cadre de la Coopération économique de la Mer Noire.

M. IVAN NIMAC (Croatie) a souligné la complexité du processus de transition dans la mesure où il a des impacts sur l'ensemble de la société. Ce n'est pas seulement un processus économique. C'est aussi un processus qui implique des changements du système juridique et du système de propriété, du rôle du gouvernement et du rôle de la société civile. Parallèlement, la transition implique de nombreux choix, allant de la méthode et du rythme de la privatisation aux décisions concernant la politique monétaire et fiscale. Un des éléments essentiels de la mondialisation, la libéralisation du commerce et des flux financiers, a permis d'approcher les économies en transition des marchés et des capitaux qui lui sont nécessaires. La mondialisation a dans le même temps accru les dangers liés aux flux de capitaux spéculatifs et à court terme.

( suivre)

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En Croatie, un programme de stabilisation macroéconomique a été mis en place depuis 1993 avec comme objectif l'établissement d'un environnement compétitif et d'une structure de propriété appropriée. Des efforts doivent encore être faits pour restructurer et privatiser un grand nombre d'entreprises et le secteur bancaire. Le rôle des Nations Unies est essentiel en matière d'assistance et de conseil pour permettre aux pays en transition de bénéficier de transfert de technologie et d'un meilleur accès aux marchés.

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