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AG/EF/226

LE GROUPE DES 77 PROPOSE DES MESURES POUR LIMITER L'IMPACT DE LA CRISE FINANCIERE, STABILISER LE MARCHE DES PRODUITS DE BASE ET REGLER LE PROBLEME DE LA DETTE

16 octobre 1998


Communiqué de Presse
AG/EF/226


LE GROUPE DES 77 PROPOSE DES MESURES POUR LIMITER L'IMPACT DE LA CRISE FINANCIERE, STABILISER LE MARCHE DES PRODUITS DE BASE ET REGLER LE PROBLEME DE LA DETTE

19981016 La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a été saisie ce matin de trois projets de résolution présentés par l'Indonésie, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, concernant les questions de politique macroéconomique et, plus particulièrement, l'impact de la crise financière sur la croissance et le développement, les produits de base, et le problème de la dette. Par le premier texte, l'Assemblée générale demanderait en particulier aux pays qui influencent la conjoncture mondiale et régionale, de promouvoir un environnement extérieur favorable au redressement économique des pays en développement touchés par la crise. L'Assemblée devrait souligner la nécessité d'accroître les ressources du Fonds monétaire international pour qu'il puisse fournir des moyens de financement d'urgence aux pays touchés par les crises financières.

La Commission, aux termes du texte sur le renforcement de la coopération internationale en vue de résoudre durablement le problème de la dette extérieure des pays en développement, serait invitée à suggérer à l'Assemblée de demander l'accélération de la mise en oeuvre de l'Initiative en faveur des pays pauvres très endettés et la libéralisation de l'accès à cette Initiative. L'Assemblée devrait également encourager le Club de Paris à consentir un allégement de plus de 80%, ainsi qu'à convertir en dons toutes les créances restantes au titre de la dette officielle bilatérale des pays d'Afrique les plus pauvres. Par le texte sur les produits de base, l'Assemblée générale demanderait que des mesures soient prises pour améliorer le fonctionnement des marchés des produits de base par des mécanismes transparents de formation des prix et soulignerait qu'il faut éviter les pratiques faussant les échanges telles que les droits de douane très élevés et la réglementation prenant en compte l'environnement.

La Commission avait auparavant achevé son débat sur les activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies et a entendu dans ce cadre les représentants des pays suivants : Roumanie, République populaire démocratique de Corée, Bélarus, Maroc, Yémen, Libye, Bénin, Tunisie, Venezuela, Iran, République tchèque et Cuba. Les représentants de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), de l'Organisation internationale du travail (OIT) et du Département des affaires économiques et sociales se sont exprimés.

La Deuxième Commission et la Troisième Commission organiseront cet après-midi à 15 heures une table ronde sur le thème "Pauvreté, droits de l'homme et développement", et ce, à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la pauvreté.

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ACTIVITES OPERATIONNELLES DE DEVELOPPEMENT

Débat général

M. SORIN MIHAIL TANASESCU (Roumanie) a indiqué que la Roumanie fait partie des 18 pays sélectionnés pour la phase pilote du Programme-cadre des Nations Unies pour l'assistance au développement. La rédaction du document de base a été accomplie avec succès cette année et confirme le rôle essentiel du coordonnateur résident dans le processus. Cela a montré également l'importance de la coopération entre les différentes structures gouvernementales bénéficiant du Programme-cadre. Il a espéré que la résolution qui sera adoptée restaurera la confiance à la fois des pays donateurs et des pays bénéficiant des programmes dans le cadre des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies. Deuxièmement, le représentant a espéré que de nouvelles mesures renforçant toutes les composantes du processus de réforme des Nations Unies seront mises en oeuvre. D'autre part, le représentant a indiqué que la délégation de la Roumanie espère que l'Examen triennal donnera de nouvelles indications en matière d'allocation des ressources et permettra de trouver de nouvelles sources de financement. A cet égard, la délégation de la Roumanie est favorable au principe de répartition en trois catégories et, en même temps, s'intéresse à l'utilisation efficace des ressources allouées aux programmes régionaux et aux pays dans des situations particulières. Enfin, la réforme devrait inclure une révision des activités du Comité exécutif des fonds et programmes des Nations Unies.

M. SIN SONG CHOL (République populaire démocratique de Corée) a souligné que l'objectif du système des Nations Unies étant d'aboutir à des résultats plus avantageux et plus efficaces dans ses activités opérationnelles, il convient de bien définir le domaine prioritaire du programme d'assistance afin d'aider véritablement le pays intéressé à accélérer la réalisation des objectifs de sa politique économique. Il est tout aussi important de renforcer le système du coordonnateur résident qui doit pouvoir effectuer un contrôle effectif des activités des organes de l'ONU. Il incombe aux pays Membres de l'ONU d'accorder toute l'attention requise à la question du financement en encourageant les pays développés à honorer leurs engagements d'accorder 0,7% du PNB à l'aide publique au développement. De nouvelles sources financières doivent également être recherchées.

Mme MARGARIDA IZATA (Angola) a indiqué que les activités opérationnelles de développement sont essentielles pour assurer le développement des pays en développement. La paix est le point de départ de la stabilité politique, économique et sociale. Le Gouvernement angolais, aidée par la communauté internationale, fait son possible pour assurer cette stabilité. Il met également en place des programmes de relance et de stabilisation économique afin d'atténuer les souffrances des habitants. Actuellement, en Angola, 5 millions de personnes sont déplacées, 2 millions sont dans des pays voisins et 60% des enfants en âge d'être scolarisés ne le sont pas.

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La baisse des ressources du PNUD est donc extrêmement préoccupante pour l'Angola, puisque cela signifie qu'il sera de plus en plus difficile de répondre aux besoins locaux. L'Angola n'a pas pu faire partie de la phase pilote du Programme-cadre parce qu'il ne répondait pas aux conditions. L'Angola pourtant aimerait faire partie des prochains bénéficiaires de ce Programme, afin d'éviter que la situation économique et sociale ne se dégrade davantage. Le rôle des coordonnateurs résidents pourrait être essentiel.

M. VALERY ZHDANOVICH (Bélarus) s'est félicité du rapport du Secrétaire général sur l'Examen triennal des activités opérationnelles du système des Nations Unies. Il a apprécié les mesures de réforme adoptées par les fonds et programmes des Nations Unies notamment celles qui concernent l'évaluation de l'impact des activités opérationnelles et le renforcement du système des coordonnateurs résidents. L'importance accrue du rôle du représentant du PNUD sur le terrain est bien venue, en particulier dans les pays de la Communauté des Etats indépendants. La décentralisation des activités et la délégation des pouvoirs au représentant résident du PNUD auront une influence positive sur le système des coordonnateurs résidents. Ce système est l'un des mécanismes les plus importants pour les activités opérationnelles des Nations Unies. Il est indispensable à l'avenir d'accorder une plus grande importance aux relations entre les coordonnateurs résidents et les pays bénéficiaires. Des consultations avec les partenaires nationaux contribueront à renforcer les capacités des coordonnateurs résidents qui pourront, cependant, mieux s'adapter aux réalités et priorités nationales. S'agissant du financement, le représentant s'est montré préoccupé par la tendance au déclin des ressources aux fins de développement. Il est indispensable de développer une coopération entre les fonds et programmes, les institutions de Bretton Woods et la société civile et les ONG, a déclaré le représentant, en ajoutant que son gouvernement vient d'augmenter sa contribution financière aux activités du PNUD. Le Bélarus vient d'ailleurs de contribuer à hauteur de 300 000 dollars au financement d'un projet du PNUD concernant les PME au Bélarus.

M. AHMED AMAZIANE (Maroc) a réitéré l'attachement de sa délégation aux principes d'universalité, d'impartialité, de gratuité et de neutralité du système des Nations Unies. Le coordonnateur résident constitue une pièce maîtresse de cette structure dans la mesure où il sert de courroie de transmission entre les niveaux national et mondial. Le rapport du Secrétaire général souligne les progrès accomplis dans l'amélioration de la coordination entre les organes des Nations Unies. Toutefois, certains obstacles empêchent que cette coordination ne dépasse le stade de la concertation pour s'étendre à la programmation à cause notamment de l'amenuisement des ressources financières, la complexité des procédures, la diversité des niveaux de délégation d'autorité et de décentralisation et la dispersion des locaux.

Le Programme-cadre des Nations Unies pour l'assistance au développement constitue un instrument de programmation susceptible d'améliorer la cohérence, l'utilité, la viabilité et l'efficacité des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies et leur intégration aux efforts nationaux de développement.

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Tous les observateurs s'accordent à reconnaître que l'exécution nationale des projets et programmes financés par le système des Nations Unies entraîne la maîtrise de ces projets par les bénéficiaires, la durabilité des capacités créées, la promotion de l'autonomie et la valorisation des compétences locales.

La diminution des ressources constitue une menace directe à la viabilité de la coopération multilatérale. Il est à espérer que la pérennité des ressources des activités opérationnelles de développement sera assurée.

M. ALI AL-DAILMI (Yémen) a estimé que l'examen des activités opérationnelles du système des Nations Unies intervient à un moment crucial caractérisé par le déclin de l'aide au développement et la crise mondiale née des effets néfastes de la mondialisation et de la libéralisation de l'économie. Dans ce contexte, le Yémen demande une plus grande coordination entre les organismes des Nations Unies et les institutions de Bretton Woods. Il appuie le rôle du coordonnateur résident qui, seul, peut favoriser un dialogue entre les Nations Unies et les gouvernements nationaux.

M. ALI SULEIMAN AUJALI (Libye) a indiqué qu'il appuie les efforts consentis par le Secrétaire général, mais qu'il est préoccupé par le fait que le programme de réformes n'ait, pour l'instant, pas porté ses fruits. La principale fonction des Nations Unies ne se limite pas au maintien de la paix et de la sécurité. Ses fonctions s'étendent aux domaines économique et social. On ne peut accepter que les fonds et programmes des Nations Unies se voient priver de ressources alors que les pays en développement ont plus que jamais besoin de cette aide. La mondialisation et les politiques imposées par le FMI et la Banque mondiale ont porté un coup aux pays en développement. Ces pays, en outre, sont écrasés par le fardeau de la dette et du service de la dette. La baisse de l'APD entre 1984 et 1998 est très inquiétante car elle sape la capacité des Nations Unies à apporter leur participation au développement. Le pays le plus riche au monde apporte une contribution de plus en plus faible au développement. En 1971, la contribution des Etats-Unis s'élevait à 0,32% du PNB. La situation s'est encore dégradée. La contribution du Japon a, elle aussi, baissé. En revanche, certains pays européens sont passés en tête de liste, certains dépassant même l'objectif fixé. Le représentant a lancé un appel aux pays donateurs dont les contributions ont baissé afin qu'ils les accroissent de manière à renflouer l'APD.

Il faut mettre en place un véritable partenariat dans le domaine du développement. Le Programme-cadre des Nations Unies pour le développement est devenu un processus permanent dont la coordination a été confiée aux Nations Unies et non pas aux pays bénéficiaires. La gestion de ce Programme risque de peser davantage sur des ressources déjà insuffisantes. Il faudrait d'abord vérifier que la phase pilote a été couronnée de succès avant de le poursuivre plus avant. C'est le pays bénéficiaire qui dans tous les cas doit s'occuper de gérer ce Programme-cadre.

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Quant à la création de maisons des Nations Unies, qui seraient équipées des installations les plus coûteuses, cette proposition ne peut être ignorée en ce sens qu'elle favorisera une meilleure coordination avec le siège. Il faut veiller à mettre en place un mécanisme dans lequel la tâche du coordonnateur résident se limitera à la coordination et ne sera pas la mise en oeuvre du programme.

M. RICHARD ZACHARIE AKPLOGAN (Benin) a estimé que le financement du développement exige de tous les pays un élan de solidarité collective et un partage des responsabilités car, nul aujourd'hui ne saurait garder le monopole de la prospérité. Il a plaidé pour une coordination sur le terrain des activités des différentes composantes du système des Nations Unies et dit accorder une grande importance au système de coordonnateurs résidents. Le représentant a insisté sur l'importance de la collaboration entre le système des Nations Unies et les institutions de Bretton Woods avant de faire part des initiatives prises par son pays dans le cadre des activités opérationnelles des Nations Unies. Ainsi en 1997, le Bénin a adopté une note de stratégie qui couvre la période 1997-2000 et a créé à cet effet un comité de suivi et d'évaluation chargé notamment d'assurer la conformité des programmes des institutions du système aux priorités définies. Pour rendre opérationnelle la note de stratègie, le Bénin souhaite une harmonisation des cycles de programmation des fonds et programmes d'une part, et une adéquation de ces cycles avec la note de stratégie d'autre part. Le représentant a indiqué que son pays avait pris la décision de construire une "Maison des Nations Unies" et en appelle, à ce titre, à une assistance financière des partenaires de son pays, notamment le Japon et les pays scandinaves. Il a terminé son intervention en mettant l'accent sur l'importance que son pays attache à la coopération Sud-Sud. Il a demandé, à cet égard, que les organismes et les institutions des Nations Unies jouent un rôle par la mise en oeuvre de programme d'assistance financière et technique pour appuyer les initiatives que prennent entre eux les pays en développement.

Mme CECILIA ROSE-ODUYEMI, Organisation mondiale de la santé (OMS), a indiqué que l'OMS travaille avec les gouvernements, et en collaboration avec l'UNICEF et d'autres partenaires pour atteindre les objectifs fixés lors du Sommet mondial sur la santé pour l'année 2000 en matière de santé des enfants. Parmi les objectifs fixés en 1990, certains ont été atteints. La vie de millions d'enfants a été sauvée. Toutefois, les progrès ont été très inégaux. Seulement un tiers des pays en développement sont sur la voie d'atteindre les objectifs fixés lors du Sommet mondial. Dans certains pays, le taux de mortalité infantile ne cesse de s'accroître. Dans 45 pays, un enfant sur dix, voire plus, n'a pas survécu au-delà de 5 ans en 1995. Dans 13 de ces pays, dont 12 sont en Afrique, un enfant sur 5 n'a pas survécu au-delà de 5 ans. Dans environ 70% des cas, le décès des enfants aurait pu être évité. L'introduction en 1996 d'une nouvelle stratégie, Organisation Intégrée des Maladies Infantiles, a permis d'intensifier les efforts pour réduire la mortalité infantile.

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En l'espace de deux ans, cette stratégie commence à porter ses fruits dans 51 pays. Elle s'est donnée pour objectif l'amélioration des capacités du personnel de la santé à identifier et à traiter les maladies infantiles, l'amélioration du système de santé à fournir une bonne qualité de soin aux enfants, et la promotion des pratiques familiales et communautaires garantissant la santé des enfants.

M. ABDERRAZAK AZAIEZ (Tunisie) a constaté que malgré les efforts déployés l'année dernière, les fonds et programmes des Nations Unies continuent de voir leurs ressources de base stagner. Il a qualifié la situation de préoccupante dans la mesure, a-t-il expliqué, où les activités opérationnelles de l'ONU jouent un rôle important dans nombre de pays du Sud. Ainsi en Tunisie, le système des Nations Unies a contribué à la mise en oeuvre du Plan national de développement 1997-2001. Bien que le montant de l'assistance reste modeste, son impact est important en tant que catalyseur pour des actions intégrées avec les autres partenaires de la Tunisie en matière de développement. Le représentant a exprimé le sentiment que des outils, tels que le Groupe des Nations Unies pour le développement et le Programme-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement, n'auront d'impact positif que s'ils amélioraient sensiblement la cohérence des programmes et le rapport coût-efficacité des opérations du système des Nations Unies. Il a fait la même observation en ce qui concerne le rapport entre la Note de stratégie de pays et le Programme-cadre. En tout état de cause, le représentant a souhaité que le renforcement des capacités des pays bénéficiaires demeure l'axe central de toute activité des fonds et programmes en matière de développement. Concluant sur la question des ressources, il a souligné que les modalités actuelles de financement des ressources de base n'amènent manifestement pas les contributions requises. La décision de contribuer étant essentiellement de nature politique et non technique, le représentant a appelé à la recherche de moyens nouveaux permettant aux organismes des Nations Unies de jouer leur rôle. Dans ce contexte, il a ajouté que les contributions volontaires doivent demeurer l'élément fondamental.

M. MARIO GUGLIELMELLI VERA (Venezuela) a indiqué que le fossé entre riches et pauvres ne cesse de se creuser. Le Gouvernement du Venezuela fait des efforts pour mettre en place des programmes visant à lutter contre la pauvreté et les inégalités sociales. La participation du PNUD est essentielle : elle permet de mettre en place des projets à long terme viables utilisant le personnel local et aide à se faire une vision globale des progrès accomplis. Au regard de ces résultats, la délégation du Venezuela est favorable au renforcement des activités opérationnelles pour le développement. Le Programme-cadre devrait permettre d'atteindre des objectifs plus réels. Il faut exécuter des projets qui ont une véritable incidence sur l'élimination de la pauvreté, et pour cela, il faudra assurer une plus grande transparence dans l'utilisation des ressources des Nations Unies. L'affectation des ressources de base doit garantir que les programmes vont effectivement dans le sens d'une assistance au développement.

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M. ALIREZA EGHLIM (Iran) a souligné que l'Examen triennal des activités opérationnelles des Nations Unies coïncide avec la crise financière actuelle dont les effets néfastes ont compromis les acquis sociaux de la plupart des pays en développement. Il a expliqué qu'étant donné que ces crises financières n'ont pas été considérées comme une menace systémique aux programmes de développement social et humain, les réponses n'ont été que sporadiques. Le représentant a insisté sur la priorité commune des pays en développement qu'est l'élimination de la pauvreté. Si l'on tient compte de ce fait, on comprend pourquoi la demande de ressources extérieures, qui se fait à travers les activités opérationnelles des Nations Unies, a continué de s'accroître. Elle s'accroît pourtant dans un contexte de déclin inexorable de l'aide publique au développement observé depuis une décennie. Dans de telles conditions, la réalisation des objectifs de développement et la mise en oeuvre des recommandations des grandes conférences deviennent impossibles, a estimé le représentant, qui a évoqué la question de l'efficacité des activités opérationnelles. Cette efficacité dépend de la prise en compte des priorités des pays bénéficiaires, de la souplesse des programmes, et de leur capacité à répondre aux besoins spécifiques de chaque pays bénéficiaire, a-t-il observé. La participation des pays en développement à l'ensemble du processus est importante, et ce, de la planification à la mise en oeuvre.

Mme JANA SIMONOVA (République tchèque) a estimé que l'état défavorable de l'économie mondiale pose de nouvelles questions sur l'assistance au développement et sur l'efficacité des activités opérationnelles. La République tchèque a traversé une période de transition avec relativement de succès. Les privatisations, la libéralisation et le développement du secteur financier n'ont pas assuré des performances suffisantes sur les marchés mondiaux. Le rôle du gouvernement, une bonne gouvernance et le respect du droit ont joué un rôle très important. En effet, sans les efforts de renforcement des capacités nationales, un pays ne peut se lancer sur la voie du développement durable. Le système des Nations Unies devrait porter davantage son attention sur le nouveau rôle du gouvernement dans le contexte de la mondialisation et favoriser les gestions qui permettent de créer un environnement favorable au développement d'un secteur privé et à l'attrait de capitaux privés directs.

Le Programme de développement des Nations Unies joue un rôle essentiel dans le renforcement des capacités des pays, en favorisant la diffusion des connaissances, de l'expérience et des bonnes pratiques. Le PNUD peut faire davantage pour aider les pays à construire leurs propres capacités visant la gestion des problèmes résultant de la mondialisation. Le renforcement des capacités doit viser au renforcement non seulement des ressources humaines, mais aussi des capacités de gouvernement.

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M. STEPHEN SCHAFFER, Organisation internationale du travail (OIT), a indiqué qu'au mois de juin 1998, la Conférence de l'OIT a adopté une Déclaration sur les principes fondamentaux et les droits du travail. L'OIT est entièrement dévouée à l'application des normes internationales de travail et des autres instruments internationaux définissant les droits humains dans le domaine du travail ainsi qu'aux progrès dans les domaines de l'emploi et de la protection sociale. L'OIT s'engage à démontrer la manière dont les normes législatives et promotionnelles peuvent être traduites dans les activités opérationnelles sous la forme de programme de coopération technique. Au mois de novembre 1998, l'OIT examinera précisément la question de ces activités, et en particulier le Programme-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement à la lumière de son mandat, de ses priorités et de ses compétences. L'OIT entend en outre examiner le rapport du Groupe de travail tripartite qui a entrepris récemment l'évaluation de la politique de partenariat de l'OIT. Enfin, l'Organisation discutera des questions importantes des programmes d'appui à l'emploi par le développement des entreprises et les programmes de création d'emplois par les investissements intensifs dans l'infrastructure.

Mme MIRTHA HORMILLA CASTRO (Cuba) a indiqué que l'Examen des activités opérationnelles a lieu à un moment particulier de réforme du système des Nations Unies. Face à la réduction des ressources de base, l'accent a davantage été mis sur l'efficacité et la coordination. Toutefois, l'importance excessive accordée à la question de la coordination est préoccupante, car il ne s'agit que d'une question de gestion. Cette question finit par détourner l'attention des pays membres des véritables questions de développement. C'est le cas du Programme-cadre qui a été présenté comme la panacée qui permettra de résoudre tous les problèmes des activités opérationnelles. Aucun exercice sur le terrain ne peut porter ses fruits s'il n'entraîne pas l'adhésion des pays bénéficiaires. A l'origine, le Programme-cadre était une initiative constructive. Mais ce Programme ne peut être imposé depuis le siège et prétendre renverser les priorités nationales. Ceux qui pensent que le Programme-cadre va permettre de résoudre les problèmes des activités opérationnelles se font des illusions. En fait le problème des ressources reste la priorité essentielle de la délégation de Cuba. D'autre part, il faut rappeler que la mise en place de conditions est incompatible avec les principes fondamentaux des Nations Unies, tels que l'universalité, le caractère volontaire des contributions et le multilatéralisme.

M. ALFRED HAEMMERLI, Département des affaires économiques et sociales, s'est dit encouragé par les observations des délégations au cours du débat général sur les activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies. Elles ont noté les progrès accomplis et précisé le contexte réel dans lequel se déroulent les activités opérationnelles. Le Département des affaires économiques et sociales demande aux délégations de consigner dans leurs résolutions les progrès accomplis, tant il est important que le système des Nations Unies soit mis au fait du sentiment des Etats Membres sur le travail effectué.

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La nécessité d'une plus grande souplesse et d'une plus grande décentralisation doit être signifiée aux protagonistes onusiens du développement. Il en va de même pour la nécessité de tenir compte des priorités établies par les pays bénéficiaires des activités opérationnelles, d'intensifier la mobilisation des ressources et d'intégrer dans les opérations une démarche soucieuse d'équité entre les sexes.

PROJETS DE RESOLUTION SUR LES QUESTIONS DE POLITIQUE MACROECONOMIQUE

Financement du développement, y compris le transfert net de ressources entre pays en développement et pays développés

La Commission est saisie d'un projet de résolution, présenté par l'Indonésie, au nom de Groupe de 77 et de la Chine, concernant la crise financière et son impact sur la croissance et le développement, en particluier dans les pays en développement (A/C.2/53/L.4).

Aux termes de ce projet, l'Assemblée générale demanderait à tous les pays, notamment les grands pays développés qui influencent la conjoncture mondiale et régionale, d'adopter et d'appliquer des mesures propices à la croissance économique et de promouvoir un environnement extérieur favorable au redressement économique des pays en développement. Elle soulignerait la nécessité pour les institutions financières internationales de tenir compte des besoins et des situations propres aux pays en développement et de garantir les meilleurs résultats possibles pour l'économie de ces pays. L'Assemblée demanderait également aux partenaires de développement d'adopter immédiatement des mesures de nature à augmenter sensiblement l'aide publique au développement, alléger le fardeau de la dette, améliorer l'accès aux marchés et renforcer le soutien de la balance des paiements. Elle soulignerait aussi l'importance d'un dialogue constructif entre pays développés et pays en développement au sujet des appels répétés pour améliorer le système financier international. Elle appellerait à une amélioration des capacités de fonctionnement des institutions internationales monétaires et de financement du développement et à un accroissement de leurs ressources afin qu'elles puissent fournir des moyens de financement d'urgence aux pays touchés par les crises financières. L'Assemblée soulignerait aussi la nécessité de mettre en place une surveillance nationale, régionale et internationale des systèmes financiers internationaux, afin de réduire au maximum l'instabilité des flux financiers mondiaux.

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Produits de base

La Commission est saisie d'un projet de résolution, présenté par l'Indonésie, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, sur les produits de base (A/53/L.5).

Par ce texte, l'Assemblée générale déclarerait qu'il faut élaborer d'urgence des politiques internationales de soutien de façon à améliorer le fonctionnement des marchés des produits de base, grâce à des mécanismes efficaces et transparents de formation des prix, à soutenir les programmes de diversification des produits de base et les efforts de libéralisation faits par les pays en développement, spécialement les pays africains, notamment en leur fournissant une aide technique et financière pour la phase préparatoire de leurs programmes. L'Assemblée soulignerait qu'il faudrait éviter les politiques et les pratiques qui faussent les échanges, notamment les droits de douane très élevés, la progressivité des droits, la réglementation prenant l'environnement pour prétexte et autres barrières non tarifaires ainsi que l'érosion des préférences commerciales. Elle soulignerait aussi qu'une coopération financière efficace devrait être maintenue et renforcée de façon à aider les pays tributaires de produits de base à gérer les fluctuations excessives de leurs recettes d'exportation. Elle réaffirmerait qu'il faut renforcer le rôle du Fonds commun pour les produits de base et prierait la Conférence des Nations sur le commerce et le développement d'envisager, lors de la préparation des prochaines négociations commerciales multilatérales, les questions relatives aux produits de base en prévision de l'examen de la Conférence en l'an 2000.

Crise de la dette extérieure et développement

La Commission est saisie d'un projet de résolution présenté par l'Indonésie, au nom du Groupe de 77 et de la Chine, concernant le renforcement de la coopération internationale en vue de résoudre durablement le problème de la dette extérieure des pays en développement.

L'Assemblée générale noterait qu'il faut aller de l'avant en appliquant des mesures concrètes visant à apporter des solutions efficaces, équitables, propices au développement et durables aux problèmes de dette extérieure et de service de la dette des pays en développement, surtout des plus pauvres et des plus endettés. Elle prendrait en compte les effets nocifs de l'instabilité des mouvements de capitaux à court terme et des taux de change sur les taux d'intérêt et la situation des pays en développement au regard de la dette. L'Assemblée engagerait la communauté internationale à envisager des mesures et des dispositifs faisant appel aux prêteurs privés afin de donner du répit aux pays débiteurs. Elle soulignerait la nécessité d'utiliser les mécanismes existants d'allégement de la dette par le biais de divers programmes de conversion de la dette. L'Assemblée demanderait l'accélération de la mise en oeuvre de l'Initiative en faveur des pays pauvres très endettés et la libéralisation de l'accès à cette Initiative, afin de permettre à plus de pays d'y participer.

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L'Assemblée soulignerait en outre qu'une mobilisation effective de ressources financières supplémentaires pour l'Initiative s'impose d'urgence. Elle encouragerait le Club de Paris à consentir un allégement de plus de 80%, ainsi qu'à convertir en dons toutes leurs créances restantes au titre de la dette officielle bilatérale des pays d'Afrique les plus pauvres. Elle inviterait aussi les pays créanciers, les banques privées et les institutions financières multilatérales à poursuivre leurs initiatives et leurs efforts pour résoudre les problèmes que la dette commerciale pose aux pays les moins avancés.

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