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AG/EF/221

DANS UN CONTEXTE DE CRISE ECONOMIQUE, LE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT EXIGE UNE REFLEXION APPROFONDIE DANS LE CADRE D'UNE CONFERENCE DE HAUT NIVEAU

12 octobre 1998


Communiqué de Presse
AG/EF/221


DANS UN CONTEXTE DE CRISE ECONOMIQUE, LE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT EXIGE UNE REFLEXION APPROFONDIE DANS LE CADRE D'UNE CONFERENCE DE HAUT NIVEAU

19981012 La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a terminé cet après-midi l'examen des questions du financement du développement et de la crise de la dette extérieure, dans le cadre des questions de politique macroéconomique. L'épargne domestique, le flux des investissements directs étrangers et l'Aide publique au développement ont été cités, entre autre, comme les trois principales sources de financement du développement. Pour des délégations, la capacité d'un pays à stimuler l'épargne dépend avant tout de son niveau de croissance et de développement économiques. Or, comment peut-on stimuler l'épargne domestique dans une économie mondialisée qui a eu pour effet d'intensifier la concurrence, d'accentuer les fluctuations des prix des matières premières et de rendre plus imprévisibles encore les taux de change? ont demandé les représentants des pays en développement. Dans un tel contexte, les capitaux étrangers publics ou privés prennent de l'importance et les politiques domestiques consistent de plus en plus à créer un environnement favorable aux investissements étrangers. Pour une délégation, un tel environnement se caractérise par une politique macroéconomique saine, l'amélioration des systèmes de régulation et de comptabilité et le renforcement du contrôle des institutions financières par des mécanismes de contrôle des risques, base de l'économie de marché. Le problème est que la majorité de ces capitaux provient du secteur privé, à la recherche bien souvent de profits rapides, ont souligné des représentants. Comme l'a souligné une délégation, jusqu'à l'an dernier, les débats sur les flux de capitaux étaient centrés sur leur répartition inégale. Aujourd'hui le problème est plutôt de gérer ces flux et de voir comment éviter tout mouvement brusque auquel les pays en développement sont mal préparés.

La Commission a entendu l'appel qui a été lancé aux pays développés pour qu'ils respectent leur engagement en faveur de l'objectif de 0,7% du PNB, face au déclin de l'APD qui est passé de 0,33% à 0,22%. Le Danemark, la Norvège, les Pays-Bas et la Suède, qui ont été les seuls en 1997 à atteindre l'objectif fixé ont été loués. Les délégations ont lié cette question à celle de la dette extérieure des pays pauvres - estimée à plus de 2 trillions de dollars - en affirmant qu'une grande partie de l'aide continue d'être consacrée au remboursement du service de la dette.

(à suivre 1a)

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Elles ont souhaité des mesures vigoureuses pour régler cette question qui, conjuguée aux politiques d'ajustement structurel, continuent de compromettre le développement durable de nombre de pays. L'accès difficile aux marchés mondiaux, la question de la dette extérieure et autres questions économiques à résoudre soulignent la nécessité de convoquer une conférence internationale de haut niveau pour réfléchir au financement du développement. Se félicitant de la constitution d'un Groupe de travail sur la question, les délégations ont souhaité que le Groupe se penche sur les questions de la mobilisation de capitaux publics et privés aux fins du développement, de la coopération internationale en matière de développement, de la régulation des systèmes monétaires et financiers internationaux et de la dette extérieure et du commerce.

La Commission a entendu les représentants des pays suivants : Turquie, Yémen, Myanmar, Kenya, Iran, Ethiopie, Mozambique, Iraq, République de Corée, Egypte, Jamaïque, Azerbaïdjan et Philippines.

La Commission poursuivra ses travaux demain, mardi 13 octobre à 15 heures.

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Débat général

M. FEZA OZTURK (Turquie) a souligné la nécessité de limiter la volatilité des flux financiers internationaux et assurer l'efficacité du système. La communauté internationale doit en outre continuer à rechercher les moyens d'améliorer l'assistance bilatérale et multilatérale afin de réaliser les objectifs du développement. A ce titre, la question du financement du développement est d'une importance cruciale. L'examen de cette question doit porter sur toutes les sources potentielles de financement, en particulier les investissements directs étrangers. A cet égard, le modèle "build-operate-transfer" (BOT) - modèle spécial de financement pour la réalisation de projets exigeant une technologie avancée et des investissements importants - constitue une source novatrice de financement pour les pays en développement. En Turquie, par exemple, un accord a été conclu pour la construction de quatre centrales de gaz naturel. 70% des 3 milliards de dollars que nécessite la réalisation du projet proviennent d'investissements directs étrangers. La Turquie estime qu'il convient d'améliorer l'harmonisation des règles et règlements liés au fonctionnement des investissements directs étrangers. Il faut plus de transparence et un cadre juridique précis. Elle estime aussi qu'une attention particulière doit être accordée à la question de l'allégement de la dette. Dans ce contexte, l'intégration des pays les moins avancés dans le système du commerce multilatéral trouve toute sa pertinence. Les objectifs doivent donc être de faciliter les conditions d'accès aux marchés.

M. AL HADDAD (Yémen) a indiqué que la question du financement du développement, y compris le transfert net de ressources entre pays en développement et pays développés est suffisamment importante pour qu'elle nécessite la formation d'un groupe de travail. Il faudrait s'intéresser particulièrement aux flux financiers à long terme et à court terme pour consolider le développement à long terme. Les discussions et les dialogues en cours sur ces questions permettent d'échanger des points de vue et ne peuvent être, pour cette raison, que très fructueux, comme on l'a vu sur les conséquences de la mondialisation sur les pays en développement. Un partenariat pour le développement est rendu de plus en plus indispensable par la situation économique actuelle. La pénurie de ressources pour réaliser les objectifs de développement national est préoccupante. La prédominance des marchés et des flux empêche la prise en compte des objectifs humains et sociaux.

La réalité économique incite les partenaires du développement à aboutir à des accords et à un consensus afin de mettre un terme aux crises et de gérer de façon commune la situation macroéconomique mondiale. Aussi, est-il urgent que soit assurée la transparence au sein des gouvernements, mais aussi des partenaires du développement.

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Le poids de la dette extérieure est accentué par la crise actuelle. Pour résoudre ce problème, il est indispensable de mettre l'accent sur les propositions constructives de l'Assemblée générale et de prendre des initiatives qui vont dans le sens de ces propositions.

M. U WIN AUNG (Myanmar) a indiqué que le développement est indispensable pour atteindre et maintenir la paix et la sécurité, à la fois à l'intérieur et entre les nations. Les inégalités dans le développement tendent à créer des tensions internes et externes. Aussi, ces inégalités devraient être évitées dans toutes les entreprises et devraient être rectifiées dès qu'elles sont mises à jour. A cette fin, il faudrait injecter des fonds dans les domaines qui en ont besoin et rendre disponibles ces fonds en quantité suffisante dès que besoin est. L'APD reste le remède le plus efficace pour permettre de rectifier les inégalités en matière de développement. Le représentant a prié les pays qui peuvent aider les pays en développement de maintenir et, si possible, d'accroître le flux de l'APD. En outre, il est indispensable d'explorer les voies et les moyens qui permettraient d'augmenter les disponibilités des fonds nécessaires pour le développement. La délégation du Myanmar souligne que les institutions pour le développement devraient pouvoir utiliser ces fonds sans condition, car le développement ne devrait pas être freiné par quelque barrière que ce soit. Le simple fait qu'ils aillent vers ceux qui en ont le plus besoin devrait suffire.

M. NJUGUMA M. MAHUGU (Kenya) a déclaré que pour certains les opportunités de croissance et de développement découlant de la mondialisation et de la libéralisation ont sans aucun doute conduit des perspectives de gains économiques. Il se trouve qu'un grand nombre de pays en développement, en particulier en Afrique sub-saharienne, n'ont pas été en mesure de saisir les occasions offertes par ces processus en raison de leur manque de compétitivité qui les a rendus vulnérables à une marginalisation plus avant. Ces difficultés ont été davantage compliquées par l'imposition unilatérale de mesures de conditionnalité non économique comme les droits de l'homme ou les normes d'environnement ou de travail.

Le fossé entre pays en développement et pays développés peut provoquer à terme une déstabilisation de l'économie. Les pays en développement ont reconnu depuis longtemps la nécessité de mobiliser des ressources domestiques. Ils n'en demeurent pas moins dépendants de l'Aide publique au développement qu'elle soit bilatérale ou multilatérale. C'est dans ce contexte que le Kenya recommande la tenue d'une conférence sur le financement du développement. A son avis, le Groupe de travail chargé de la question doit se pencher sur les questions de la mobilisation de capitaux publics et privés aux fins du développement, de la coopération internationale en matière de développement, de la régulation des systèmes monétaires et financiers internationaux, de la dette extérieure, du commerce et du financement pour le développement.

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Pour accélérer la transformation de leurs structures productives, essentielles à leur véritable intégration dans l'économie mondiale, les pays en développement doivent pouvoir attirer les capitaux publics et privés. Devant leur incapacité, il faut adopter une approche intégrée qui place l'exportation des produits de base au centre du développement économique. Un mécanisme doit être mis en place pour maintenir les niveaux de prix en réduisant leurs fluctuations excessives tout en assurant l'accès aux marchés.

M. MOHAMMAD ALI ZARIE ZARE (Iran) a estimé qu'aujourd'hui la plupart des pays en développement ont admis l'importance des investissements étrangers comme source principale du financement du développement. Toutefois, la situation actuelle et les derniers développements en 1997 ont montré les risques et les opportunités inhérents aux marchés financiers internationaux. Les récentes crises ont démontré le caractère vital du volume des capitaux affectés au financement du développement. Aujourd'hui, les investisseurs institutionnels - fonds de pension ou compagnies d'assurance - sont devenus les acteurs clefs des marchés de capitaux. Au cours des dernières années, certains de ces investisseurs se sont intéressés de près aux marchés émergents à la recherche de gains rapides et pour diversifier leur portefeuille. La logique voudrait donc que les efforts se concentrent sur la création d'un cadre institutionnel aux niveaux international et national afin de superviser et de réglementer les accords. Les récentes crises ont clairement montré que le risque de contagion est grand et qu'aujourd'hui la source d'instabilité dans l'économie mondiale réside principalement dans les comptes de capitaux, montrant ainsi la nécessité impérative de prendre des mesures de contrôle. La participation des pays en développement dans le processus de prise de décisions, d'établissement des normes et d'élaboration de nouveaux arrangements est de la plus grande importance. A cet égard, la convocation d'une conférence sur le financement du développement dotée d'un ordre du jour élargi fournira un élan à l'établissement de ces nouveaux arrangements.

M. BERHANU KEBEDE (Ethiopie) a indiqué que la majorité des partenaires pour le développement n'ont pas su atteindre les objectifs fixés de l'APD. Le phénomène du triple A, qui comprend la fatigue de l'aide, le pessimisme de l'aide et le cynisme de l'aide persiste. L'APD reste pourtant vitale pour les pays en développement et l'aide internationale pour le développement demeure indispensable dans les années à venir. La tenue d'une conférence internationale qui pose le problème du financement du développement est une urgence. Cette conférence devrait permettre de trouver de nouvelles sources de financement. Il est également grand temps pour la communauté internationale de garantir une gestion démocratique de ces fonds et de faire en sorte que ces fonds soient acheminés vers les régions qui sont marginalisées.

Le poids de la dette continue de mettre en péril la sécurité économique et la stabilité à long terme des pays en développement, en particulier ceux d'Afrique. Une action décisive et intégrée est urgente.

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Le poids de la dette en Afrique reste très élevé, même si on a observé une baisse du poids total de la dette extérieure et des améliorations dans les indicateurs de la dette. Cette tendance positive pourrait toutefois être due à de meilleurs résultats à l'exportation qui pourraient être transitoires, étant donné que ces résultats sont liés à la crise en Asie. Les mécanismes d'allégement de la dette doivent être mieux structurés afin de renforcer la capacité des pays africains à attirer les capitaux. L'Initiative en faveur des pays les plus lourdement endettés a été accueillie favorablement par l'Ethiopie, mais ses espoirs ont été déçus. Son rythme d'exécution est trop lent. Il faut que le processus soit plus court et plus souple. Des actions complémentaires doivent également être prises pour accompagner le développement.

M. WATARU NISHIGAHIRO (Japon) a indiqué que pour venir en aide aux cinq pays les plus affectés par la crise en Asie de l'Est, son pays a mis en place un nouveau schéma d'aide bilatérale à hauteur de 30 milliards de dollars. Pour le Japon, la gestion économique et la stratégie de développement sont les moyens indiqués pour traiter les faiblesses de la nouvelle économie mondialisée. Les pays en développement doivent maintenir une politique macroéconomique saine, améliorer leur systèmes de régulation et de comptabilité, et renforcer le contrôle de leurs institutions financières par des mécanismes de contrôle des risques, base de l'économie de marché. Répondant à ceux qui, face à la crise asiatique, avaient qualifié de dépassées les institutions de Bretton Woods, le représentant les a plutôt appelés à se concentrer sur les moyens d'améliorer ces institutions afin de les rendre plus aptes à faire face à l'économie mondialisée. De l'avis du Japon, il faut à tout prix envisager un système de contrôle des mouvements des capitaux. En ce qui concerne la question de la dette extérieure, le Japon accueille avec satisfaction l'Initiative HIPC. Il a d'ailleurs contribué à hauteur de 47 millions de dollars au Fonds d'affectation spécial de l'Initiative et présenté, au mois de décembre dernier, un train de mesures d'allégement de la dette comprenant notamment la réduction du moratoire des taux d'intérêt équivalant à 90% de réduction de la dette des pays éligibles à l'Initiative HIPC.

M. CARLOS DOS SANTOS (Mozambique) a indiqué qu'il faudrait créer un environnement propice à l'investissement privé et public. Dans la plupart des pays en développement, des programmes d'ajustement structurel douloureux ont été mis en place. Mais il est encore plus douloureux de voir que ces efforts ont été récompensés par une baisse de l'APD. Le fardeau de la dette extérieure continue de priver les pays en développement et surtout les pays les moins avancés des moyens de se doter des structures assurant le développement. Tant que l'endettement extérieur reste si élevé, les conditions de vie dans les pays en développement ne pourront pas être améliorées. Les réunions récentes qui ont eu lieu à Washington montrent que les intervenants sont sensibles au problème du règlement de la dette extérieure. La délégation du Mozambique est d'avis que davantage de pays devraient bénéficier de l'Initiative en faveur des pays les plus lourdement endettés, notamment ceux qui sortent de conflits. Ces pays devraient voir l'encours de la dette annulé.

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Un nouveau partenariat se met en place dans lequel les populations sont au coeur du développement. Un dialogue s'ouvre entre organisations non gouvernementales, institutions civiles et partenaires privés pour discuter de la question du développement. Cette question ne doit pas seulement intéresser les débiteurs et les sociétés privées. La société civile entière est concernée. Dans beaucoup de cas, la seule solution est l'annulation de la dette, car il est impossible de lutter contre la pauvreté avec les problèmes actuels d'endettement.

M. KHALED AL-HITTI (Iraq) a déclaré que la communauté internationale doit tout mettre en oeuvre pour limiter les effets négatifs de la crise sur les pays, en particulier les pays en développement. L'Iraq est déçu par la baisse de l'Aide publique au développement qui aggravera les difficultés auxquelles sont confrontés les pays en développement. De son côté, la situation de la dette extérieure ne semble pas plus encourageante que le reste des données économiques. Les pays en développement ont accumulé une dette considérable qui s'élève aujourd'hui à 2 trillions de dollars. Dans un tel contexte, il devient difficile de résoudre le problème du développement. Il faut souligner que la proportion entre l'endettement à l'exportation est supérieure à 300%. Il est temps d'inverser le flux des ressources des pays en développement aux pays développés en améliorant l'accès aux marchés et en transférant dans les pays en développement des ressources aux fins du développement. Il convient de passer en revue les stratégies de la Banque mondiale et du FMI afin de mobiliser de nouveaux flux financiers à des conditions favorables.

M. SUH DAE WON (République de Corée) a indiqué que les turbulences actuelles seront lourdes de conséquences sur les questions dont la Deuxième Commission est saisie. La diminution des flux financiers vers les pays en développement a notamment des effets négatifs sur les pays en développement. Jusqu'à l'an dernier, les débats sur les flux de capitaux étaient centrés sur la répartition inégale de ces flux. La crise financière donne un nouvel éclairage à la question de l'impact des flux de capitaux privés sur les pays en développement. Il s'agit désormais de s'interroger sur le problème de la gestion des flux. Il faut apprendre à maintenir les flux de capitaux pour éviter tout mouvement brusque. Les leçons suivantes peuvent être tirées de la crise: tout d'abord, les marchés et les gouvernements des pays en développement sont mal préparés et leurs secteurs financiers ne sont pas assez aménagés pour faire face au retrait des capitaux privés. Il faut donc augmenter la transparence des structures existantes en matière financière et garantir des politiques monétaires et budgétaires saines. Deuxièmement, il faut noter qu'une ouverture prématurée des marchés domestiques, sans un système financier solide, peut empêcher la jouissance des bénéfices qui découlent de la libéralisation financière. Enfin, l'architecture mondiale financière actuelle est insuffisante et sa restructuration est nécessaire pour relever les défis actuels.

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M. HAZEM FAHMY (Egypte), mettant l'accent sur l'insuffisance de l'épargne domestique dans les pays en développement, a affirmé que l'Aide publique au développement et les flux des investissements étrangers sont aujourd'hui les moyens les plus efficaces de combler le manque de ressources. L'Egypte, qui commence à voir les fruits de sa politique de réformes, craint que l'effet de contagion des crises de l'Asie de l'Est ne viennent compromettre les acquis. Elle appuie donc tous les efforts visant à contrôler les crise de manière plus efficace. L'Egypte souligne que la réduction de l'Aide publique au développement affecte plus particulièrement les pays les moins avancés dont la majorité se trouve en Afrique. Elle se félicite de tous les efforts déployés à l'échelle internationale pour alléger le fardeau de l'endettement et se réjouit de la constitution du Groupe de travail chargé de préparer une conférence sur le financement du développement.

Mme PATRICA DURRANT (Jamaïque) a indiqué les dangers et les opportunités qui existent sur les marchés internationaux. Les flux d'APD en direction des pays en développement diminuent, en même temps que les flux de capitaux privés changent de direction. La crise qui persiste malgré l'intervention des institutions multilatérales et des pays concernés a contribué à accroître les risques de cessation de paiements, la contraction des dépenses et les risques de troubles sociaux et politiques. La crise a également aggravé le poids de la dette extérieure. Celle-ci a augmenté de 4% en 1996 selon le dernier rapport du Secrétaire général. L'un des messages qui ressort du rapport c'est qu'il faut répondre de manière concertée au problème de la dette. Les mécanismes de remboursement doivent être réévalués. L'Initiative en faveur des pays les plus pauvres et très endettés (HIPC) figure au nombre de ces initiatives qui n'ont remporté qu'un succès limité. Depuis deux ans, un seul pays a pu bénéficier pleinement de ce mécanisme. Le rapport du Secrétaire général met également en lumière la nécessité de faire participer les pays endettés à la définition des critères d'admissibilité. L'Initiative doit d'autre part être mise en oeuvre plus rapidement. La délégation de la Jamaïque soutient l'initiative du Royaume-Uni, l'Initiative 2000, car elle propose d'accélérer le processus. Une stratégie internationale est nécessaire pour régler le problème de l'endettement actuel car de nombreux pays en développement doivent s'acquitter de services de la dette très lourds. Il faut aussi pouvoir évaluer la capacité de réaction des pays concernés et renforcer le rôle des institutions internationales. Il faut toutefois reconnaître les contraintes que comporte le fonctionnement des institutions financières internationales qui voient leurs ressources s'amoindrir. L'ONU doit continuer à placer le développement au coeur de ses activités.

M. FIKRET PASHAYEV (Azerbaïdjan) a indiqué qu'après l'effondrement de l'Union soviétique, l'économie de son pays a souffert de graves déséquilibres macroéconomiques; le PNB réel ayant chuté de 60% entre 1991 et 1995. Dès 1995, le gouvernement a mis en oeuvre un programme complet de stabilisation qui a été appuyé par les institutions internationales.

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En 1997, le PNB a subi une croissance de 5,75% et le premier trimestre de 1998 a montré un taux de croissance annuel de l'ordre de 9%. Le gouvernement a déployé tous les efforts pour attirer les investissements étrangers par le biais de réformes économiques visant à créer un environnement favorable aux capitaux étrangers. En 1997, l'Azerbaïdjan a ainsi reçu la somme d'un milliard de dollars en investissements étrangers. Pour prévenir l'effet néfaste de la volatilité des prix du pétrole, le pays a élaboré un programme d'investissement pour la période 1999 visant à raviver les industries non pétrolières. Pour l'Azerbaïdjan, les transnationales sont les acteurs principaux du transfert de ressources. La raison en est qu'ils ont la capacité d'effectuer des investissements lourds et peuvent opérer dans un contexte de partage des risques. En outre, il arrive bien souvent que leurs investissements soient suivis par l'arrivée de capitaux à court et à moyen terme. L'Azerbaïdjan juge, par ailleurs, que l'aide publique au développement est nécessaire à la fois pour la survie des pays à bas revenus et la création de nouvelles régions économiques. De plus, l'Azerbaïdjan convient avec d'autres que les pays doivent mettre en place des systèmes économiques sains et intensifier le dialogue avec le FMI pour traiter de la vulnérabilité des secteurs financiers qui pourrait avoir des implications macroéconomiques.

M. LIBRAN CABACTULAN (Philippines) a indiqué que les rapports établis par le Secrétariat sont excellents et espère qu'ils auront un impact concret. La question du financement du développement est plus importante que celle de la mise en place d'une architecture financière mondiale, car elle comprend, entre autres, les problèmes du développement de la coopération, de l'APD, ainsi que des ressources reçues par le commerce et autres services. La discussion sur le financement du développement ne doit pas, en effet, être limitée à l'APD. Un partenariat doit être établi entre les nations du monde afin qu'il n'y ait pas de perdant. Le financement du développement doit combler les lacunes qui existent pour appuyer les actions engagées par le système des Nations Unies. La délégation des Philippines est favorable à la convocation d'une réunion internationale sur le financement du développement. Il faut que le Groupe de travail ne se contente pas d'aboutir à des résolutions de procédure. Il faut qu'il définisse clairement les arrangements possibles pour l'action et qu'il dégage une cohérence des activités des Nations Unies. La dette extérieure est une autre préoccupation de la délégation des Philippines.

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