En cours au Siège de l'ONU

AG/EF/247

L'ELIMINATION DE LA PAUVRETÉ EST TECHNIQUEMENT POSSIBLE, FINANCIEREMENT RÉALISABLE ET MORALEMENT IMPÉRATIVE

12 novembre 1997


Communiqué de Presse
AG/EF/247


L'ELIMINATION DE LA PAUVRETÉ EST TECHNIQUEMENT POSSIBLE, FINANCIEREMENT RÉALISABLE ET MORALEMENT IMPÉRATIVE

19971112 1% du PIB des pays développés en faveur du développement et 100 milliards de dollars supplémentaires seraient disponibles chaque année pour éliminer la pauvreté

La Deuxième Commission (économique et financière) a examiné ce matin la question de la première Décennie des Nations Unies pour l'élimination de la pauvreté. Elle était dans ce contexte saisie du rapport sur la situation sociale dans le monde, et d'un rapport du Secrétaire général sur la célébration de l'Année internationale pour l'élimination de la pauvreté (1996) et des recommandations pour le reste de la Décennie. Ce dernier rapport a été présenté par M. John Langmore, Directeur de la Division des politiques sociales et du développement au Département des affaires économique et sociales.

Lors du débat, les représentants et observateurs des pays et organisations suivants ont pris la parole: République-Unie de Tanzanie (au nom du Groupe des 77 et la Chine), Luxembourg (au nom de l'Union européenne et de pays associés), Etats-Unis, Uruguay (au nom du MERCOSUR), Chine, Tunisie, Programme alimentaire mondial (PAM), Ethiopie, Niger, UNICEF, Indonésie, République de Corée, Japon, Bangladesh, Centre des Nations Unies pour les établissements humains (Habitat) et FAO.

Les représentants ont rappelé que la lutte contre la pauvreté représente un impératif moral, politique, social et économique de l'humanité. Ils ont estimé que l'élimination de la pauvreté est techniquement possible, financièrement réalisable et moralement obligatoire. Mais il faut pour cela construire un véritable partenariat mondial, ce qui suppose une réelle volonté politique des gouvernements, en particulier dans les Etats développés,qui doivent alléger la dette des pays en développement, augmenter leur aide publique au développement et réorienter l'investissement privé. Si les pays développés consacraient 1% de leur PIB au développement, ce sont chaque année 100 milliards de dollars supplémentaires qui seraient disponibles pour les programmes de développement, a rappelé le représentant de l'UNICEF. Les représentants ont également souligné l'efficacité des microcrédits pour lutter contre la pauvreté. Ils ont aussi mis l'accent sur l'aide aux femmes, qui représentent une grande majorité des pauvres alors qu'elles contribuent davantage à la subsistance de leur famille.

(à suivre 1a)

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La Commission a par ailleurs été saisie de trois projets de résolution, présentés par la République-Unie de Tanzanie au nom du Groupe des 77 et la Chine.

Le premier projet est relatif à l'application des décisions de la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II). Aux termes de ce projet, l'Assemblée générale déciderait de convoquer en 2001 une session extraordinaire chargée de procéder à un examen et à une évaluation d'ensemble de l'application des décisions de la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II). Elle se féliciterait par ailleurs des mesures prises par le Directeur exécutif du Centre en vue d'en réformer la gestion administrative et financière, et demanderait instamment au Secrétaire général de s'attaquer d'urgence aux graves problèmes de gestion et difficultés financières qu'il connaît.

Aux termes du deuxième projet, relatif à la participation des femmes au développement, l'Assemblée générale réaffirmerait qu'il s'impose d'appliquer d'urgence le Programme d'action adopté à Beijing ainsi que les dispositions pertinentes résultant de toutes les autres grandes conférences et réunions au sommet des Nations Unies. Elle soulignerait qu'il importe de garantir aux jeunes filles et aux femmes l'accès à part entière et en toute égalité aux programmes d'éducation, de formation professionnelle et de recyclage pour améliorer leurs possibilités de trouver un emploi. Elle demanderait instamment à tous les gouvernements de veiller à ce que les femmes aient accès, en toute égalité de droits, aux ressources économiques.

Aux termes du troisième projet de résolution, relatif à l'application de la décision de la Conférence mondiale sur le développement durable des petits Etats insulaires en développement, l'Assemblée générale déciderait de ne pas radier Vanuatu de la catégorie des pays les moins avancés, en attendant la mise au point définitive de l'indice de vulnérabilité des petits États insulaires en développement et le prochain examen de la liste en l'an 2000.

La Commission poursuivra, cet après-midi à 15 heures, l'examen de la question de la première Décennie des Nations Unies pour l'élimination de la pauvreté.

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DEVELOPPEMENT DURABLE ET COOPERATION ECONOMIQUE INTERNATIONALE

Première Décennie des Nations Unies pour l'élimination de la pauvreté

Documentation

Rapport sur la situation sociale dans le monde, 1997 (E/CN.5/1997/8 Part II)

Rapport du Secrétaire général sur la célébration de l'Année internationale pour l'élimination de la pauvreté (1996) et recommandations pour le reste de la Décennie (A/52/573)

Le rapport rappelle qu'à la suite des résolutions 50/107 de l'Assemblée générale, ("Célébration de l'Année internationale pour l'élimination de la pauvreté et proclamation de la première Décennie des Nations Unies pour l'élimination de la pauvreté") et 51/178 ("Première Décennie des Nations Unies pour l'élimination de la pauvreté") l'élimination de la pauvreté est devenue l'un des principaux domaines sur lequel se concentre l'action du système des Nations Unies. Ainsi, de nombreuses activités ont été organisées dans l'ensemble du système pour célébrer l'Année internationale pour l'élimination de la pauvreté, en 1996, dont le thème choisi par l'Assemblée générale était "La pauvreté peut et doit être éliminée dans le monde entier". Pour 1997, le thème était "Pauvreté, environnement et développement" et il a été examiné longuement lors de la dix-neuvième session extraordinaire de l'Assemblée, en juin 1997.

Deux importants rapports ont été publiés cette année, qui décrivent l'étendue de la pauvreté, analysent son évolution et examinent les moyens qui permettraient de l'éliminer. Le premier, le Rapport sur la situation sociale dans le monde, 1997 traite longuement de questions telles que la mesure de la pauvreté, l'analyse des tendances et des formes de la pauvreté dans le monde et les politiques de réduction de la pauvreté. Le second, le Rapport mondial sur le développement humain, 1997, établi par le Programme des Nations Unies pour le développement est entièrement consacré à l'élimination de la pauvreté. Un troisième rapport intitulé Rapport sur le commerce et le développement, 1997, établi par la CNUCED, retient comme thèmes majeurs "la mondialisation, la répartition et la croissance" et présente une analyse rigoureuse des forces qui expliquent l'augmentation des inégalités dans le monde.

Le Secrétaire général présente ensuite les objectifs et tendances actuels, rappelant que les estimations les plus détaillées de l'incidence de la pauvreté ont été effectuées par la Banque mondiale, qui a utilisé pour cela le critère d'un revenu quotidien par personne de 1 dollar des États-Unis par jour. La Banque mondiale conclut que l'incidence de la pauvreté dans les pays en développement et les pays à économie en transition a légèrement diminué,

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passant de 30 % en 1987 à 29,5 % en 1993, mais que le nombre de pauvres, dans le monde, est passé de 1 milliard 230 millions à 1 milliard 310 millions. La très grande majorité des personnes qui vivent avec 1 dollar par jour ou même moins habite l'Afrique subsaharienne, l'Asie du Sud ou la Chine. Le Rapport sur développement humain, 1997 éclaire bien la nature de la pauvreté.

Le Secrétaire général rappelle les objectifs fixés lors du Sommet social de Copenhague concernant les moyens de réduire la pauvreté. Ainsi, l'école primaire pour tous est un instrument essentiel. Il rappelle également les objectifs fixés en matière de santé, de lutte contre la faim et la malnutrition,

Le Secrétaire général rappelle qu'il est d'abord important de définir des objectifs nationaux de réduction de la pauvreté à une date donnée, ce qui permet de structurer les politiques suivies en fonction d'échéances bien précises et d'en mesurer ainsi les résultats. Il faut aussi accélérer le développement économique en cherchant à obtenir des taux soutenus et vigoureux de croissance de l'économie et de l'emploi. Les dépenses publiques et privées devront s'inscrire dans une stratégie ayant pour but la croissance à forte intensité de main-d'oeuvre, souvent dans les secteurs de l'agriculture, des services et de la petite industrie. Le développement rural demeure en effet au coeur des efforts de réduction de la pauvreté et il inclut souvent une réforme agraire. Par ailleurs, le rapport de 1997 sur le commerce et le développement montre clairement l'importance que revêtent, dans les pays les plus performants d'Asie orientale, les incitations fiscales et autres à ne pas redistribuer les bénéfices qui sont offertes aux entreprises de tous les secteurs.

Le cadre de l'action gouvernementale doit être démocratique, responsable et transparent. L'administration publique, y compris fisc et système judiciaire, doit être compétente, honnête, efficace et juste; il faut aussi que chacun puisse accéder en toute liberté à des services tels que l'enseignement primaire, la formation professionnelle et les soins de santé de base. Il est essentiel partout d'améliorer sans cesse les transports et les communications.

Le Secrétaire général cite ensuite un certain nombre de mesures spécialement conçues pour accroître les possibilités offertes aux pauvres, qu'il juge essentielles pour surmonter quelques uns des obstacles énormes auxquels se heurtent les pauvres lorsqu'ils s'efforcent de devenir autonomes. Il cite les mesures en faveur du développement rural et l'accroissement de la productivité dans le secteur non structuré — arrangements de microcrédit, services d'information et de vulgarisation, programmes d'emplois subventionnés et possibilités spéciales de formation. Le Secrétaire général observe que les politiques de redistribution les plus efficaces sont ancrées dans une stratégie de croissance équitable. La lutte contre la pauvreté exige un transfert de ressources aux secteurs sociaux, dont la part reste relativement faible dans les pays en développement.

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Toutefois, un effort interne soutenu n'est pas suffisant. Il est donc essentiel de renforcer la coopération économique internationale, notamment pour améliorer la fourniture de services collectifs, par un renforcement de la coopération internationale. Il faut que les pays donateurs inversent d'urgence la tendance à la baisse de l'aide publique au développement aux pays en développement. L'allégement de la dette est également crucial. Malheureusement, l'effort d'allégement perd de la vitesse sur le plan politique, d'autant plus que les banques commerciales ne se sentent guère menacées.

Le Secrétaire général insiste sur la nécessité d'accroître la sensibilisation et de renforcer la coopération. De nombreux dispositifs ont été mis en place à l'échelon du système des Nations Unies pour donner une suite coordonnée aux récentes conférences mondiales. La proclamation de la Décennie répond à plusieurs ambitions: montrer l'extrême dénuement lié à la pauvreté et mieux faire connaître les problèmes qui se posent en la matière; appliquer aux échelons international et national des mesures d'élimination de la pauvreté; réaffirmer la volonté de mettre en oeuvre les engagements et recommandations émanant du Sommet social. La question de la pauvreté, portée à l'attention de la communauté internationale grâce au Sommet mondial pour le développement social, figure aujourd'hui parmi les priorités de nombreux pays, du système des Nations Unies, de la Banque mondiale et plus récemment de l'OCDE. Par exemple, la Banque mondiale consacre désormais une part plus importante de ses activités à la lutte contre la pauvreté.

Le Secrétaire général estime cependant que plusieurs points méritent une attention encore plus soutenue. Il faut par exemple que tous les pays établissent leur propre rapport national sur la lutte contre la pauvreté, avec l'assistance du système des Nations Unies s'ils le souhaitent. Il est primordial que ces rapports consacrent une large place à la définition d'objectifs et de plans d'action bien précis. Car, faute d'esprit d'initiative, de volonté commune et d'affectation de ressources suffisantes au niveau national, la coopération internationale, aussi intense soit-elle, ne servira pas à grand chose.

Au total, et bien que les progrès réalisés dans la lutte contre la pauvreté soient de grands motifs d'encouragement, les motifs d'inquiétude sont plus grands encore. En effet, si quelques pays profitent de la mondialisation de l'économie, nombreux sont ceux qui n'en tirent à peu près aucun bénéfice. L'engagement réitéré lors du Sommet mondial pour le développement social doit se traduire plus concrètement dans les faits et les stratégies nationales doivent être révisées de manière à refléter les nouvelles priorités. La coopération internationale doit être considérablement renforcée et élargie pour que la pauvreté recule plus vite. Le système des Nations Unies s'efforce de travailler en concertation plus étroite et plus pertinente pour que la lutte contre la pauvreté se poursuive aux niveaux national et sous-régional et pour suivre les progrès réalisés. Les principaux éléments nécessaires sont une volonté politique et un engagement plus forts, et un travail technique

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mieux ciblé. Enfin, le Secrétaire général rappelle que la lutte contre la pauvreté n'est pas simplement l'affaire des États et de la communauté internationale, et que chaque individu peut la faire avancer, par sa volonté personnelle de solidarité humaine, par le choix d'un nouveau mode de vie, par sa participation à des programmes sociaux.

Débat

M. KATINDA E. KAMANDO (République-Unie de Tanzanie, au nom du Groupe des 77 et la Chine) a déclaré que le rapport du Secrétaire Général fait état de ce que plus d'un milliard de personnes vivent dans la pauvreté dans différentes zones rurales d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine et des Caraïbes. Il ne peut remédier au problème de l'aggravation de la pauvreté que de manière collective, a-t-il indiqué et les Nations Unies devraient faire de son élimination un objectif prioritaire. Il faut pour promouvoir le développement durable, mobiliser en faveur des pays en développement des ressources substantielles aussi bien publiques que privées. Il faut promouvoir la participation des femmes au processus de l'élimination de la pauvreté car elles constituent un élément déterminant dans la capacité productives des pays pauvres. La réduction de la dette et l'augmentation de l'aide publique au développement sont également deux facteurs cruciaux pour l'élimination de la pauvreté. Le représentant a donc lancé un appel aux pays donateurs pour qu'ils inversent la tendance et augmentent les flux de l'aide publique au développement. Il ne faut pas croire que l'augmentation des flux privés, pourra se substituer à l'important apport que représente l'aide publique au développement pour les pays en développement bien que les flux privés revêtent une importance capitale pour leur croissance économique. Les mesures déjà en place en matière de réduction de la dette sont insuffisantes, il conviendrait d'envisager d'autres mesures pour alléger ce fardeau qui entrave le processus d'élimination de la pauvreté pour les pays en développement. Le Groupe des 77 et la Chine estime qu'une autre initiative d'ampleur est donc nécessaire pour éliminer durablement le problème de la dette. M. Kamando estime par ailleurs qu'il faut également mettre à disposition des ressources additionnelles pour la diversification des produits de base dans les pays en développement. Il faut aussi améliorer l'accès des produits de base de ces pays aux marchés des pays développés. Il s'est félicité des nombreuses initiatives prises lors de la célébration de l'Année internationale de l'élimination de la pauvreté. Cependant, a-t-il conclu, ces initiatives ne doivent pas être limitées aux Nations Unies. Le Comité administratif de coordination (CAC) doit en effet s'assurer que l'élimination de la pauvreté fait l'objet d'une coordination au sein du système entre les différents secteurs, Fonds et Programmes du système des Nations Unies.

M. HENRI SCHUMACHER (Luxembourg) a déclaré que toutes les conférences des Nations Unies ont affirmé que l'élimination de la pauvreté doit occuper une place prépondérante dans les efforts de développement. L'Union européenne souscrit entièrement aux engagements pris notamment au Sommet de Copenhague de poursuivre l'objectif de l'élimination de la pauvreté grâce à des actions

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nationales, et à une coopération internationale menée avec détermination. L'élimination de la pauvreté est un sujet qui doit être traité aussi bien sous un aspect social qu'économique, a-t-il déclaré. L'Union européenne se réjouit qu'au niveau international, la question de l'élimination de la pauvreté soit désormais devenue une partie intégrante des stratégies de développement durable des organisations multilatérales. La communauté internationale devra cependant poursuivre ses efforts en vue de la mobilisation de l'aide publique au développement, et de ressources nouvelles et supplémentaires qui soient à la fois suffisantes et prévisibles et qui proviennent aussi bien de sources multilatérales, bilatérales que privées. Il a déclaré que le phénomène de la pauvreté ne pourra pas être éliminé par le seul transfert de capitaux financiers. Seule une approche coordonnée de la part de la communauté internationale et une intensification des efforts pour combattre la pauvreté sauront remédier à la situation, a-t-il conclu.

Mme SHIRLEY ROBINSON HALL (Etats-Unis) a appuyé le rapport du Secrétaire général sur "l'observation de l'année internationale pour l'éradication de la pauvreté et les recommandations pour le reste de la décennie". Le rapport met en lumière l'importance de l'éducation, des préjugés contre les femmes, et la nécessité d'assurer les besoins primaires de santé et de nourriture. Sans minimiser l'importance de l'aide internationale, la responsabilité dans la lutte contre la pauvreté est nationale. Le rapport tend à exagérer l'importance de l'aide internationale pour lutter contre la pauvreté au niveau local. La délégué a rappelé que sans un environnement politique favorable, les efforts de développement au niveau national et l'aide internationale sont voués à l'échec. Au niveau local, les rôles du gouvernement et du marché sont bien distincts. Les gouvernements devraient avoir pour but premier de créer un environnement favorable à l'établissement de petites et moyennes entreprises et de les aider à accéder aux marchés de capitaux. Les mêmes gouvernements devraient aussi tenter de mettre fin à la guerre civile, favoriser le développement personnel et de la communauté, améliorer la manière de gouverner et mettre fin à la corruption.

Les Etats-Unis désapprouvent le rapport en ce qu'il prétend que la libéralisation du commerce international manque de véritable équilibre, que trop peu de progrès ont été faits dans l'agriculture, par exemple. Les bénéfices de la libéralisation et de la mondialisation de l'économie sont clairs. La Banque Mondiale a remarqué que les pays en développement qui ont pu intégrer rapidement le marché mondial se développent deux fois plus vite que ceux qui ont une intégration lente. De plus, le taux de croissance des pays en développement, qui est de 5%, est supérieure de 3 points à la croissance mondiale. L'éradication de la pauvreté nécessite la création d'un secteur privé fort et un marché du travail flexible. De plus, sont importants, de meilleurs gouvernements, des marchés compétitifs et ouverts, un rôle fort de la loi, l'investissement dans les hommes, une justice sociale, le tout dans le plus strict respect de l'environnement.

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M. JORGE PEREZ-OTERMIN (Uruguay, au nom du MERCOSUR) a rappelé que tous les hommes ont le droit inaliénable de ne pas souffrir de la faim ou de la malnutrition. Cette phrase, a-t-il déclaré, remonte à plus de 20 ans. Or, aujourd'hui encore, 14% de la population de la planète souffre de la faim ou de malnutrition chronique. Les Etats doivent inclure dans leur politique nationale des mesures spécifiques pour éliminer la pauvreté. Or, en 22 ans, on n'a pas été en mesure de faire grand chose. 42% de la population africaine vit en dessous du seuil de pauvreté, et les proportions sont de 27% en Amérique latine, 23% en Asie et 34% au Moyen-Orient et au Maghreb. Si la tendance actuelle se poursuit, avec la réduction des surfaces cultivables et le problème de la fourniture d'eau potable conjugués à l'accroissement de la population mondiale, la situation risque de devenir dramatique durant le prochain siècle.

Les pays du MERCOSUR estiment que la lutte contre la pauvreté est la tâche majeure du début du prochain siècle. Ils ont lancé durant les dernières années des réformes économiques qui ont permis l'intégration régionale et l'intégration dans le commerce mondial. L'accent a été mis sur la réduction de l'inflation et sur la croissance, dans le cadre d'une politique de libéralisation, tout en consacrant d'importantes ressources à l'investissement social. Il faut en effet développer les ressources humaines et préparer les populations aux défis du développement, en cherchant à n'exclure personne. Les Nations Unies ont beaucoup à faire mais et doivent travailler d'arrache- pied. Le MERCOSUR est ainsi favorable aux initiatives tendant à diffuser les microcrédits.

M. WANG QUN (Chine) a déclaré que le Gouvernement chinois attache une grande importance à l'éradication de la pauvreté. Depuis le début des années 1980, un plan de grande envergure a permis de réduire considérablement le nombre des pauvres qui est passé de 250 à 5.8 millions. L'expérience de deux décennies a apporté plusieurs enseignements.

L'éradication de la pauvreté demande une connaissance du grand public de la nécessité de réduire la pauvreté et une mobilisation de toutes les forces du pays dans ce sens. Ce n'est pas seulement le problème des gouvernements mais aussi celui de la société tout entière. Un consensus de toute la société est nécessaire.

Les efforts d'éradication de la pauvreté doivent porter sur les causes profondes et sur les effets. Le seul soulagement des maux ne peut être une véritable solution au problème. Il est nécessaire de parvenir au développement. Il faut combiner les efforts internes et l'aide externe et améliorer la capacité d'auto-développement.

L'éradication de la pauvreté requiert une approche intégrée et globale. La pauvreté a différentes causes: économiques, historiques et géographiques, qui interagissent entre elles. Pour trouver une solution réelle, il est impératif de respecter le principe de développement durable, protéger l'environnement, limiter la croissance de la population et améliorer l'accès à l'éducation, aux sciences, et aux technologies.

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Il est souhaitable d'encourager les régions à développement rapide à aider celles qui éprouvent des difficultés. En Chine, les régions de l'Est ont prodigué une aide financière, technologique, humaine à l'ouest du pays. Les deux régions sont complémentaires et participent chacune au développement de l'autre. Cette approche a prouvé son efficacité.

Une coopération internationale est nécessaire. Il manque actuellement une détermination suffisante, une volonté politique et des actions concrètes de la part de la communauté internationale pour la mettre en oeuvre.

M. ABDERRAZAK AZAIEZ (Tunisie) a déclaré que l'élimination de la pauvreté est l'objectif prioritaire de toutes les conférences des Nations Unies depuis le début des années 1990. Ces conférences on mis l'accent sur les mesures à prendre pour venir à bout de ce phénomène. L'élimination de la pauvreté nécessité la participation de tous les acteurs de la société. Les Nations Unies ont une tâche colossale à accomplir à cet égard. Le rapport du Secrétaire général indique que le PNUD et la Banque mondiale font de l'élimination de la pauvreté leur objectif principal. C'est en harmonisant les programmes de travail que l'on pourra harmoniser les activités sur le terrain, a-t-il déclaré, et ceci au niveau de la santé, de l'éducation et de la lutte contre la faim et la malnutrition. Il s'est félicité de la création de comités locaux coopérant avec les diverses organisations des Nations Unies. Ces cadres nationaux doivent mettre l'accent sur la réalisation d'un calendrier pour l'élimination de la pauvreté, la croissance économique et son lien avec l'emploi, l'association de la société civile à l'éradication de la pauvreté, un meilleur équilibre dans la redistribution des richesses nationales et le développement des équipements sociaux de base incluant l'enseignement, la santé et le logement.

M. Azaiez a souligné la nécessité de la mise en oeuvre des engagements pris lors les grandes conférences concernant la lutte contre la pauvreté et l'établissement d'un contexte propice au développement durable et à l'élimination de la pauvreté. Ce contexte passe, pour les pays en développement par l'accès aux marchés, l'amélioration des termes de l'échange, la solution du problème de la dette extérieure, le transfert de technologies et l'accroissement des ressources en direction des pays du sud. En Tunisie, par exemple, la Banque nationale de Solidarité a été mise en place pour financer des projets non éligibles aux crédits dans le cadre du système bancaire classique.

M. Azaiez s'est félicité de ce que l'élimination de la pauvreté soit devenue l'objectif prioritaire de la communauté internationale. Les contributions aux institutions de développement ont cependant continué de diminuer, a-t-il observé. Les ressources allouées au PNUD sont actuellement en baisse. Ce déclin tangible dans les ressources, alors que les besoins des pays concernés augmentent, ne pourra que faire échec aux efforts déployés pour

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atteindre les objectifs de lutte commune contre la pauvreté, ceci allant à l'encontre des objectifs fixés lors des grandes conférences de l'ONU. Les deux éléments fondamentaux dans la stratégie de l'éradication de la pauvreté sont la croissance de l'aide publique au développement et l'allégement de la dette des pays en développement, a-t-il conclu.

Mme MONA HAMMAM (Programme alimentaire mondial, PAM) a déclaré s'enorgueillir des quelques 45 millions de personnes que son organisation a pu aider en 1996. Mais, en même temps, le PAM se montre humble sur la façon dont il peut aider, sachant que ce sont les personnes dans le besoin qui sont les plus courageux combattants contre la faim et la pauvreté, et aussi les plus ingénieux. En tant qu'organisme principal de lutte contre la faim, le PAM cherche à implanter des actions pour réhabiliter les infrastructures ou encore reboiser, et ceci même dans les situations d'urgence, auxquelles ont été consacrés l'an dernier 73% des ressources du PAM, contre 30% il y a dix ans.

La faim n'est pas un symptôme de la pauvreté, elle en est la cause, a rappelé Mme Hammam. Un pauvre affamé ne peut produire et entrer en compétition avec ceux qui sont bien nourris. La famine crée la pauvreté. Par ailleurs, la plupart des affamés sont des femmes, notamment dans les campagnes, ou le nombre des femmes souffrant de la faim a doublé depuis 1970. Cibler l'aide alimentaire au profit des femmes profite à l'ensemble de la communauté, car c'est la famille entière qui est mieux nourrie. Le PAM demande à toutes les organisations présentes sur le terrain de consacrer au moins la moitié de leur aide aux femmes.

Mme Hammam a averti que la diminution des contributions des bailleurs de fonds, risquait de faire perdre la bataille de la lutte contre la pauvreté et la malnutrition. L'engagement des Nations Unies d'augmenter les ressources en faveur de l'aide au développement, dans le cadre de la réforme de l'ONU, ouvre toutefois des possibilités.

M. BERHANU KEBEDE (Ethiopie) a souscrit à la déclaration de la République-Unie de Tanzanie au nom du Groupe des 77 et la Chine. La pauvreté a-t-il déclaré existe dans tous les pays, mais la situation est particulièrement grave dans les pays moins avancés et surtout sur le continent africain. L'Afrique subsaharienne reste la plus défavorisée, lorsqu'on sait que la majorité de la population survit avec moins d'un dollar par jour. Il faut maintenant des actes qui soient à la mesures des engagements internationaux pris lors des différentes conférences des Nations Unies. Les objectifs louables et nobles de l'élimination de la pauvreté ne peuvent être atteints qu'avec l'adoption d'une approche multidimensionnelle comprenant des programmes destinés aux personnes vivant dans des conditions de pauvreté, grâce à des stratégies et des politiques leur permettant de satisfaire non seulement leurs besoins de base, mais leur donnent également accès à la prise des décisions les concernant. Observant que le développement social et la protection de l'environnement sont des éléments cruciaux pour le développement durable, il a suggéré que les institutions financières internationales fassent

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des efforts supplémentaires pour aider les pays en développement dans ces domaines. Le fardeau de la dette continuant cependant à s'alourdir et les termes de l'échange à se détériorer pour ces pays, il a exhorté les acteurs nationaux et internationaux à assurer la mise en place des stratégies et des mesures visant à palier ces contraintes, tout comme le fait actuellement le Programme global en Ethiopie. Ce pays a adopté une stratégie impliquant tous les secteurs de la société dans la lutte contre la pauvreté, comme la promotion de la femme, la santé, l'éducation, le transport. L'effort multidimensionnel nécessite cependant le soutien de la communauté internationale. La réalisation des engagements des différentes conférences internationales nécessite, entre autres, une augmentation substantielle des flux financiers vers les pays en développement.

Mme ALOU HAOUA NA-ALLAH (Niger) a déclaré que la pauvreté est avant tout perçue comme un manque de moyens, voir une incapacité pour l'homme de subvenir a ses besoins essentiels, à savoir s'alimenter, se vêtir, se loger, mais aussi pouvoir assurer sa santé et son éducation, participer aux échanges économiques et sociaux. Au Niger, la pauvreté revêt une dimension de plus en plus dramatique. Le défi majeur auquel le Niger est aujourd'hui confronté est d'inverser le mouvement de la paupérisation et d'insécurité alimentaire des populations rurales et urbaines. La lutte contre la pauvreté constitue par conséquent une des plus hautes priorités du Gouvernement nigérien. A cet égard, un groupe de travail interministériel élargi aux associations de la société civile a formulé un programme cadre national de lutte contre la pauvreté pour la période 1996-98. Les stratégies proposées ont été approuvées par les principaux bailleurs de fonds, en particulier le FMI et la Banque mondiale. Ces stratégies mettent l'accent sur la croissance économique et sur la priorité à accorder au développement du secteur rural. La réalisation de ce programme requiert cependant la participation effective de la population qui aura la charge d'oeuvrer pour son auto-développement. Le Niger organise en janvier 1998 une table ronde des bailleurs de fonds sur la lutte contre la pauvreté. La représentante a donc lancé un appel à tous ceux qui sont en mesure d'aider d'apporter leur précieux concours à cette réunion.

Mme Na-Allah a rappelé que la problématique de la dette et de la réduction drastique de l'aide publique au développement constituent un fardeau pour les pays en développement. Le manque d'investissements et d'allocations de nouvelles ressources financières accentuent la misère qui sévit dans ces pays. Selon elle, les pays les moins avancés devraient recevoir un traitement particulier en matière d'annulation de la dette, d'augmentation de l'aide publique au développement et d'investissements directs. En ce qui concerne la question de la dette extérieure, elle s'est félicitée de l'initiative des institutions de Bretton Woods, mais a cependant indiqué que la situation actuelle implique sa mise en oeuvre immédiate et sans conditions. Les pays les moins avancés ne seront sécurisés au niveau des stratégies de lutte contre la pauvreté que si les efforts de la communauté internationale se concentrent sur les actions en faveur des groupes défavorisés et vulnérables, a-t-elle conclu.

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M. SADIG RASHEED (UNICEF) a déclaré qu'environ la moitié des pauvres de la planète sont des enfants. Eliminer la pauvreté est donc au centre de la mission de l'UNICEF. La lutte contre la pauvreté est techniquement faisable, financièrement possible et moralement impérative. Les enfants doivent être au coeur du développement car l'investissement dans les enfants d'aujourd'hui garantira un développement durable à l'avenir.

L'UNICEF estime que la lutte contre la pauvreté doit être menée simultanément sur plusieurs fronts. Il faut fournir des services sociaux de base tels que l'eau potable, les soins de santé et l'éducation primaires et garantir la sécurité alimentaire. L'UNICEF mobilise des ressources par la conversion de la dette des pays en développement en ressources à consacrer aux enfants. Environ 200 millions de dollars de dettes ont ainsi été transformés en 50 millions de dollars d'investissements dans les programmes sociaux en faveur des enfants. L'UNICEF veille aussi à accorder une attention particulière aux questions d'égalité des sexes dans le domaine du développement social.

Désormais, le taux de couverture vaccinales des enfants dans le monde a atteint plus de 80%, a affirmé le représentant. En outre, depuis 1990, 1,5 milliard de personnes supplémentaires ont bénéficié d'apports en iode. Toutefois, a reconnu M. Rasheed, les résultats sont inégaux. L'objectif de l'éducation pour tous en l'an 2000 ne sera sans doute pas atteint, pas plus que l'objectif fixé de réduire d'ici l'an 2000 d'un tiers les taux de mortalité infantile et postinfantile par rapport à leur niveau de 1990. Si tous les Etats développés respectaient leur engagement de consacrer 1% de leur PIB au développement - ce que seuls les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège et la Suède font - 100 milliards de dollars supplémentaires seraient annuellement disponibles, ce qui serait suffisant pour lutter contre les aspects les plus insupportables de la pauvreté. L'endettement est un grave problème pour les pays pauvres et les mesures d'allégement actuelles qui sont les bienvenues, restent cependant insuffisantes et trop tardives. Il faudrait aussi réorienter les investissements privés et développer le microcrédit.

Mlle PRIANTI GAGARIN DJATMIKO (Indonésie) a souscrit à la déclaration faite par la République-Unie de Tanzanie au nom du Groupe des 77 et la Chine. Elle s'est félicitée des résultats concernant les stratégies pour l'élimination de la pauvreté. Cependant les indicateurs de la pauvreté continuent de se détériorer et la misère d'augmenter, et l'écart entre les riches et les pauvres de s'agrandir. La part de l'aide publique au développement consacrée à la lutte contre la pauvreté est trop faible, a-t- elle déclaré. Elle a souligné la nécessité d'une approche multidimensionnelle pour lutter contre la pauvreté, lutte qui est un impératif éthique, politique et économique. Cette approche, doit permettre d'intégrer les pauvres dans les programmes de développement. Ce n'est qu'en augmentant les possibilités offertes aux pauvres qu'on arrivera à éliminer la pauvreté. Mettre en place des stratégies de démarginalisation est essentiel pour un développement durable. Les pays en développement sont censé réduire le rôle et les dépenses du secteur public, et d'un autre côté il doivent injecter plus de ressources pour le développement social.

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Tous les programmes de développement centrés sur la population peuvent engendrer le succès économique. Il faut donc faire participer toutes les couches de la société au développement d'un pays. Les stratégies de réduction de la pauvreté ont entraîné des progrès. L'accent de ces stratégies est principalement sur le développement rural, les ressources humaines, la création d'emplois et l'accès aux moyens de production. L'Indonésie a adopté une approche participative centrée sur les personnes les plus pauvres.

Mme HYE RAN YOO (République de Corée) a estimé que les tendances économiques récentes risquent de marginaliser encore plus les pauvres, alors que la lutte contre la pauvreté reste un impératif moral, social, politique et économique de l'humanité, rappelé dans de nombreuses grandes conférences. La République de Corée approuve les remarques du Secrétaire général, qui insiste dans son rapport sur la nécessité d'un échéancier complet de programmes d'action internationaux et nationaux.

La lutte contre la pauvreté doit être multiforme, a déclaré la représentante. Etre pauvre, ce n'est pas simplement disposer d'un faible revenu, c'est aussi se voir refuser des services de base. Lutter contre la pauvreté suppose donc aussi des ressources en faveur du développement social. En outre, cette lutte doit prendre en compte l'égalité entre les sexes.

Le microcrédit est une arme efficace dans la lutte contre la pauvreté, a affirmé Mme Yoo, qui a rappelé que la République de Corée accueillera l'an prochain la réunion du groupe d'experts sur le microcrédit pour le développement des entreprises en Afrique. La lutte contre la pauvreté est un objectif réaliste mais les gouvernements doivent avoir la volonté politique d'établir un véritable partenariat international. Les Nations Unies ont un rôle important à jouer dans la mise au point d'un tel partenariat.

M. YUTAKA YOSHINO (Japon) a déclaré que l'éradication de la pauvreté constitue une des principales priorités de la communauté internationale aujourd'hui. Pour atteindre cet objectif, le Japon soutient les activités mises en place par les Nations Unies dans le contexte de la Décennie pour l'élimination de la pauvreté. En plus des efforts nationaux déployés pour cette lutte, le Japon a estimé que le partenariat mondial est très important également. Il a indiqué que le rapport du Secrétaire général donne des directives utiles pour les stratégies nationales et internationales à adopter en la matière. Il faut mettre en oeuvre le Programme d'action du Sommet mondial pour le développement social. En tant que pays de l'OCDE, le Japon estime que les pays en développement doivent mettre l'accent sur une définition claire des objectifs à poursuivre de manière à pouvoir bénéficier de l'appui international. Il est important en outre, que ces pays assurent le renforcement de l'essor économique en créant des infrastructures nationales solides, en adoptant une politique macro-économique viable, en allouant des ressources équitables au problèmes sociaux, de l'environnement et de l'éducation sans cependant créer des distorsions au niveau du marché. L'élimination de la pauvreté doit être abordée de manière intégrée dans les

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différentes initiatives entreprises notamment dans le cadre de la Décennie. Les Fonds et Programmes des Nations Unies doivent tout mettre en oeuvre pour soutenir les efforts des pays en développement en renforçant entre autres la coordination et en évitant tout chevauchement. Il a demandé au Comité administratif de coordination (CAC) d'élaborer des indicateurs communs et d'évaluer leurs activités en conséquence de manière à renforcer l'efficacité de l'assistance du système.

M. Yoshino a déclaré qu'il faut renforcer la collaboration avec les ONG et les organisations communautaires compte tenu de leur expérience au niveau du terrain. Cette coopération pour le développement devrait d'ailleurs commencer au stade initial du développement. Il faut utiliser leur énergie créatrice pour trouver des solutions durables au problème de la lutte contre la pauvreté. Il a indiqué que la mise en place des capacités permettrait aux populations de mieux combattre ce fléau, comme les programmes de microcrédit. L'augmentation de l'appui de la communauté internationale est également importante. Il a déclaré que non seulement il faut tenir compte du volume de la coopération, mais aussi de la qualité de celle-ci. Il serait utile de se consacrer à une analyse de l'impact au niveau du commerce et de l'investissement qui sont plus directement liés à la création d'opportunités économiques pour les personnes vivant dans la pauvreté.

M. ANWARUL KARIM CHOWDHURY (Bangladesh) s'est associé aux déclarations du Groupe des 77 et la Chine. Il a déclaré que plus des deux tiers des personnes touchées par la misère sont des femmes et les plus grandes victimes sont les enfants. Il faut donc constamment évaluer les progrès réalisés dans la lutte contre la pauvreté et trouver de nouveaux moyens et de nouvelles stratégies pour aider les pauvres. L'éradication de la pauvreté nécessite la création d'un environnement favorable de manière à ce que les pauvres aient accès aux opportunités économiques et puissent mettre en oeuvre leur créativité et leurs efforts pour s'en sortir.

La lutte contre la pauvreté implique également des stratégies et plans d'actions dans différents secteurs économiques et sociaux. Cela inclut, entre autres, des soins de santé primaires, des programmes de planification de la natalité, l'accès universel à l'éducation dès le plus jeune âge et l'alphabétisation des adultes. Heureusement, ces différents secteurs sont intimement liés et un progrès dans l'un est souvent effectif dans l'autre.

Le succès rencontré par le Bangladesh dans la lutte contre la pauvreté est passé par un investissement dans les pauvres, qui a permis non seulement d'alléger le fardeau de la pauvreté mais aussi de les aider à prendre le train en marche. De plus, à mesure que les institutions se développent, les programmes d'éradication de la pauvreté s'auto-entretiennent. Le Sommet du microcrédit qui s'est tenu à Washington en février dernier, a abouti à une Déclaration et un Plan d'action visant à aider 100 millions de personnes d'ici 2005. Le délégué a déclaré que des millions de petits emprunteurs dans son pays, et dans d'autres, ont réussi à se sortir de la pauvreté. L'expérience

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montre que les familles des petits emprunteurs jouissent d'une meilleure santé, la scolarisation des enfants est plus élevée, et les parents sont plus actifs politiquement et socialement. Le crédit est un outil de changement social. Il aide à promouvoir l'entrepreunariat personnel et stimule la créativité. Le délégué a déclaré que la règle des 20/20 est un objectif valable qu'a déjà dépassé le Bangladesh.

Mme CELIK (Centre des Nations Unies pour les établissements humains, Habitat) a déclaré que son organisation avait pris de nombreuses initiatives mondiales pour lutter contre la pauvreté, en adoptant notamment des stratégies en faveur du logement des sans-abri. 1,6 milliard de personnes n'ont pas de logis adéquat ou sont sans abri, a rappelé la représentante. Dans les villes, la pauvreté se traduit par les bidonvilles, un taux de chômage très élevé, l'absence de services sociaux de base et d'intégration sociale, ce qui favorise la recrudescence de la criminalité. Ces caractéristiques risquent de s'aggraver dans les grandes villes des pays en développement, et toucher de plus en plus les femmes. Le Plan d'action de la Conférence d'Istanbul (Habitat II) prévoit des mesures pour, entre autres, promouvoir des politiques d'intégration sociale en faveur de groupes particulièrement défavorisés, comme les familles monoparentales, les sans logis ou les enfants des rues.

M. SERGE NAKOUSI (Organisation mondiale pour l'alimentation et l'agriculture - FAO) a déclaré qu'à l'aube du 21ème siècle, la pauvreté et l'insécurité alimentaire constituent le plus grand défi pour les pays en développement. Il a rappelé que les 1,3 milliards de pauvres du monde vivent dans ces pays. Pour sauver l'humanité de la faim et de la pauvreté, la FAO a entrepris des programmes surtout en milieu rural visant à augmenter la production alimentaire, et ceci dans un but de sécurité alimentaire. Pour atteindre l'objectif de l'élimination de la pauvreté, il faut en effet améliorer l'accès à la nourriture, a-t-il déclaré. Lors du Sommet mondial pour l'alimentation qui s'est tenu à Rome en novembre dernier 1996, les Chefs d'Etat et de gouvernements ont affirmé que la pauvreté est due à l'insécurité alimentaire et que pour parvenir à des résultats durables dans l'éradication de la pauvreté, des progrès doivent être accomplis en ce qui concerne l'accès à la nourriture. La FAO a mené des actions spécifiques dans le domaine de l'élimination de la pauvreté, notamment concernent l'accès à la terre et aux ressources dans les milieux ruraux. Il a cité un des programmes novateurs de l'organisation intitulé le Réseau pour une réforme foncière négociée et qui examine comment les pauvres peuvent avoir accès aux marchés pour obtenir des ressources financières. Ce programme a permis à 11 pays de bénéficier d'une assistance financière internationale pour entamer des recherches analytiques sur le sujet. Des tables rondes sur d'autres sujets spécifiques sont également régulièrement organisées par l'Organisation, qui met aussi en oeuvre des programmes de formation de fonctionnaires locaux dans le domaine de l'approche participative des projets de développement rural de petite taille. La FAO a toujours accordé beaucoup d'importance à l'équité des sexes. Elle l'a en effet démontrer en créant le Comité des femmes dans le développement et en intégrant cette composante dans toutes ses stratégies et dans la programmation de ses activités.

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Application des décisions de la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains

Présentation de projets de résolution

Aux termes du projet de résolution A/C.2/52/L.18, présenté par la République-Unie de Tanzanie, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, et relatif à l'application des décisions de la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II), l'Assemblée générale se féliciterait des mesures prises par le Directeur exécutif du Centre des Nations Unies sur les établissements humains en vue de réformer la gestion administrative et financière du Centre, et prierait le Secrétaire général de lui présenter, à sa cinquante-troisième session, l'évaluation complète et approfondie du Centre. Elle lui demanderait également de s'attaquer d'urgence aux graves problèmes de gestion et difficultés financières que connaît le Centre des Nations Unies sur les établissements humains, de sorte que ce dernier puisse s'acquitter des responsabilités qui lui incombent en ce qui concerne l'application du Programme pour l'habitat.

L'Assemblée générale affirmerait que, dans un monde qui s'urbanise rapidement, il importe de renforcer le rôle central que jouent les autorités locales dans la mise en oeuvre du Programme pour l'habitat. Elle prierait tous les organismes et organes compétents des Nations Unies d'appuyer sans réserve, à tous les niveaux, en particulier au niveau national, l'application effective du Programme pour l'habitat. Elle soulignerait que l'application effective et intégrale de ce dernier nécessitera la mobilisation de ressources financières additionnelles provenant de sources diverses, ainsi qu'une coopération plus efficace pour le développement. Elle demanderait instamment à la communauté internationale, en particulier aux pays développés, d'accroître la contribution qu'ils apportent à la Fondation des Nations Unies pour l'habitat et les établissements humains.

L'Assemblée générale déciderait de convoquer en 2001 une session extraordinaire chargée de procéder à un examen et à une évaluation d'ensemble de l'application des décisions de la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II).

Participation des femmes au développement; Mise en valeur des ressources humaines

Présentation d'un projet de résolution

Aux termes du projet de résolution A/C.2/52/L.17, présenté par la République-Unie de Tanzanie, au nom du Groupe des 77 et la Chine et relatif à la Participation des femmes au développement, l'Assemblée générale réaffirmerait qu'il s'impose d'appliquer d'urgence le Programme d'action adopté à Beijing ainsi que les dispositions pertinentes résultant de toutes les autres grandes conférences et réunions au sommet des Nations Unies.

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L'Assemblée générale soulignerait qu'il importe de garantir aux jeunes filles et aux femmes l'accès à part entière et en toute égalité aux programmes d'éducation, de formation professionnelle et de recyclage pour améliorer leurs possibilités de trouver un emploi. Elle demanderait instamment à tous les gouvernements de veiller à ce que les femmes aient accès, en toute égalité de droits, aux ressources économiques, et de leur ouvrir plus largement l'accès au crédit en instituant des pratiques de prêt novatrices et offrant aux femmes, en particulier aux femmes rurales, aux femmes du secteur non structuré, aux femmes jeunes et aux femmes qui ne disposent d'aucune des formes traditionnelles de garantie, des facilités de crédit très souples;

L'Assemblée générale inviterait les gouvernements à engager des réformes législatives et administratives visant à donner aux femmes le même droit qu'aux hommes, et les prierait de veiller à ce que les programmes d'investissements publics tiennent compte des priorités des femmes et d'associer davantage les femmes bénéficiaires à la planification et à l'exécution des projets de façon à leur garantir l'accès aux emplois et aux contrats. Elle prierait instamment les gouvernements de promouvoir et de renforcer les micro-entreprises, les petites entreprises et les coopératives nouvellement créées, ainsi que l'élargissement des marchés et d'autres possibilités d'emploi.

L'Assemblée générale prierait instamment la communauté internationale, les organismes des Nations Unies et les autres organisations concernées de s'employer en priorité à appuyer les efforts menés par les pays en développement pour faire participer les femmes pleinement et efficacement au choix et à l'application des stratégies de développement. Elle demanderait que le système des Nations Unies fournissent des ressources suffisantes au titre des activités opérationnelles afin d'aider les pays en développement à intégrer une dimension féminine dans les programmes nationaux et à appliquer ces programmes.

ENVIRONNEMENT ET DEVELOPPEMENT DURABLE

Application de la décision de la Conférence mondiale sur le développement durable des petits Etats insulaires en développement

Présentation d'un projet de résolution

Aux termes du projet de résolution A/C.2/52/L.19, présenté par la République-Unie de Tanzanie, au nom du Groupe des 77 et la Chine et relatif à l'application de la décision de la Conférence mondiale sur le développement durable des petits Etats insulaires en développement, l'Assemblée générale décide de ne pas radier Vanuatu de la catégorie des pays les moins avancés, en attendant la mise au point définitive de l'indice de vulnérabilité des petits États insulaires en développement et le prochain examen de la liste en l'an

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2000. Elle prendrait note des progrès accomplis dans l'élaboration de cet indice et inviterait toutes les entités participantes à continuer à appuyer les travaux du Département des affaires économiques et sociales requis, le cas échéant, pour le perfectionner.

L'Assemblée générale inviterait les membres des commissions régionales à participer en qualité d'observateurs à la session extraordinaire de deux jours chargée d'évaluer en profondeur le Programme d'action ainsi qu'à ses préparatifs. Elle demanderait aux gouvernements ainsi qu'aux organes, organisations et organismes des Nations Unies et aux autres organisations intergouvernementales de continuer à prendre les mesures nécessaires pour assurer efficacement le suivi du Programme d'action, notamment pour fournir les moyens d'exécution prévus au chapitre XV de celui-ci, à donner effet aux engagements pris et aux recommandations formulées lors de la Conférence mondiale et à mettre en oeuvre les modalités qu'elle a adoptées pour assurer l'examen approfondi du Programme d'action. Elle demanderait également aux donateurs tant bilatéraux que multilatéraux de mobiliser des ressources financières suffisantes pour compléter les efforts faits par les petits États insulaires en développement aux niveaux national et régional.

L'Assemblée générale inviterait le Fonds pour l'environnement mondial, dans le cadre de sa stratégie opérationnelle, à continuer à appuyer ses activités d'adaptation aux changements climatiques et ses projets d'atténuation de leurs effets à court terme dans les petits États insulaires en développement, et surtout à financer la mise en valeur à des fins commerciales et des ressources énergétiques et accroître l'efficacité des technologies dans les petits États insulaires en développement.

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