AG/EF/241

LES PETITS ETATS INSULAIRES EN DEVELOPPEMENT DEMANDENT UN SOUTIEN ACCRU AU PLAN D'ACTION DE LA BARBADE

7 novembre 1997


Communiqué de Presse
AG/EF/241


LES PETITS ETATS INSULAIRES EN DEVELOPPEMENT DEMANDENT UN SOUTIEN ACCRU AU PLAN D'ACTION DE LA BARBADE

19971107 Pour le Brésil et la Chine, les pays industrialisés qui sont les plus grands pollueurs doivent être aussi les plus grands payeurs

La Deuxième Commission (économique et financière) a poursuivi ce matin l'examen du point de son ordre du jour intitulé "Environnement et développement", en se concentrant sur les chapitres relatifs à la protection du climat mondial pour les générations présentes et futures, à la Convention sur la diversité biologique et à l'application des décisions de la Conférence mondiale sur le développement durable des petits Etats insulaires en développement. Les représentants et observateurs des pays suivants ont pris la parole: Nouvelle-Zélande, Jamaïque, Japon, Brésil, Australie, Turquie, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Chine, Maldives, Suisse.

Concernant le changement climatique, le Brésil et la Chine ont rappelé que les pays industrialisés sont responsables depuis des décennies des émissions de gaz à effet de serre. Les pays en développement, et notamment les grands pays en développement en phase d'industrialisation, n'ont pas l'intention d'accepter la tentative actuelle de ces Etats de les rendre responsables du réchauffement climatique, alors qu'ils ne sont responsables que d'une infime partie des émissions de gaz à effet de serre et s'efforcent déjà d'adopter des mesures écologiquement saines. Pour sa part, la Turquie a expliqué qu'elle n'avait pas ratifié la Convention sur le changement climatique car il avait été prévu de la classer parmi les pays industrialisés ou en transition qui doivent souscrire des engagements pour réduire leurs émissions, alors qu'elle contribue très peu à cette forme de pollution.

Les représentants des Etats insulaires ont pour leur part insisté sur la mise en oeuvre du Programme d'action de la Barbade en faveur des petits Etats insulaires en développement. Ils ont souhaité que ce plan se voit accorder une plus grande attention et un soutien, financier et technique adéquat. A cet égard, le représentant de la Jamaïque a rappelé que la Communauté des caraïbes (CARICOM) tiendra du 10 au 14 novembre à la Barbade une réunion ministérielle de suivi régional de ce Plan d'action, en attendant la réunion de deux jours prévue pour 1999 sur l'examen mondial du même plan. . La Commission reprendra ses travaux cet après-midi, à 15 heures, sur les mêmes thèmes.

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Débat

M. MICHAEL POWLES (Nouvelle-Zélande) a indiqué que la Nouvelle-Zélande partage les mêmes préoccupations que ses pays voisins de la région du Pacifique concernant les changements climatiques. Il faut en effet trouver une solution durable au phénomène de changement climatique, et la Conférence de Kyoto devrait être l'occasion de mettre sur pied des mécanismes qui permettraient de réduire au minimum les émissions de gaz à effet de serre. Il a souhaité que la solution se situe au niveau mondial, car la solution de ce problème ne relève pas des seuls pays développés. Il s'est félicité des négociations récentes à Bonn sur le sujet et des déclarations constructives faite par les chefs d'Etat du Commonwealth à Edimbourg sur la question.

M. Powles a indiqué que la Nouvelle-Zélande accorde une importance particulière aux travaux en cours sur le biodiversité et attend avec impatience les résultats de la Conférence de Bratislava sur le sujet. La Deuxième Commission se doit de trouver une solution commune à toutes les questions environnementales à la 53ème session de l'Assemblée générale. Il a également soutenu le Programme de la Barbade pour le développement des petits Etats insulaires. En réponse aux questions qui affectent le Pacifique Sud, la Nouvelle-Zélande a adopté une stratégie pour faire face aux questions environnementales, surtout en cas de catastrophes naturelles. Citant l'exemple du cyclone Martin qui a frappé le week-end dernier les îles Cook il a préconisé la mise au point dans les meilleurs délais d'un système d'alerte précoce pour prévenir ces catastrophes naturelles.

M. DAVID PRENDERGAST (Jamaïque, au nom des Etats membres du CARICOM) s'est associé à la déclaration faite la veille par Samoa au nom de l'Alliance des petits Etats insulaires. Concernant la mise en oeuvre du Programme d'action de la Barbade en faveur des petits Etats insulaires en développement, il a estimé que la mise au point d'un indice de vulnérabilité revêt une importance capitale, pour ces pays qui risquent de se voir rayés de la liste des pays les moins avancés. Il n'est pas possible d'opérer un tel changement de catégorie dans la mesure où ces pays sont confrontés à des risques écologiques et environnementaux qui menacent leur existence même. Le représentant a demandé que le programme d'assistance aux petits Etats insulaires soit effectivement exécuté, en collaboration avec les pays donateurs. La mobilisation effective des ressources est très importante pour l'application du programme, a déclare M. Prendergast, qui a remercié le PNUD pour l'aide qu'il apporte déjà. Le représentant a demandé le maintien d'un point focal auprès du Secrétariat, chargé du suivi du Programme d'action. Une réunion ministérielle du CARICOM est convoquée du 10 au 14 novembre à la Barbade pour un examen d'ensemble de la mise en oeuvre du programme d'action dans la région. Cette réunion doit également créer un élan pour la préparation de la session extraordinaire de deux jours prévue en 1999, pour examiner la mise en oeuvre des petits pays insulaires en développement dans le monde entier.

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Le représentant a estimé que, bien que les résultats de la session extraordinaire de juin de l'Assemblée générale aient été considérés comme modestes, celle-ci a tout de même rappelé que des efforts considérables sont actuellement en cours aux niveaux national et régional pour mettre en oeuvre le Programme d'action. La session a également rappelé que ces efforts doivent être soutenus. M. Prendergast a conclu en insistant sur l'importance de l'aide extérieure pour la mise en place des infrastructures nécessaires et pour le renforcement des capacités nationales, qu'elles soient institutionnelles ou humaines.

M. NOBUAKI ITO (Japon) a indiqué que la question du réchauffement de la planète revêt une dimension planétaire. Chacun doit donc reconnaître aussi bien les causes que les effets ainsi que la vraie dimension de ce problème urgent auquel il faut trouver une solution. Il a indiqué que le Japon accueillera à Kyoto en décembre la Conférence sur les changements climatiques dont la principale tâche sera de trouver un accord international permettant d'éviter le réchauffement de la planète, notamment par la réduction des gaz à effet de serre. Le Japon a appelé tous les pays participants à faire preuve d'une attitude coopérative à cette occasion. Il a suggéré d'adopter une approche pragmatique qui conduise à un résultat tangible en matière de coopération internationale.

En tant qu'Etat insulaire, le Japon a participé à la Conférence de la Barbade en 1994, a-t-il rappelé. Les Etats insulaires sont en effet vulnérables et il faut accorder une attention particulière à leur développement durable. Le Sommet du Forum Japon-Pacifique Sud qui s'est déroulé à Tokyo en octobre dernier a reconnu l'importance qu'il y avait à mettre au point un indice de vulnérabilité pour les pays insulaires. Le Japon attache également une importance particulière au renforcement de ses relations avec les Etats des Caraïbes. Une réunion a eu lieu il y a un mois à la Barbade à laquelle a pris part pour la première fois un représentant du secteur privé du Japon afin d'explorer les moyens à mettre en oeuvre pour augmenter le commerce et les investissements avec la région.

M. INEO CORDEIRO (Brésil) a rappelé que le Protocole additionnel à la Convention sur la changement climatique doit fixer des engagements clairs en vue d'une réduction des émissions de gaz à effet de serre par les pays industrialisés. Il a estimé que ce Protocole ne doit pas comporter de nouveaux engagements de la part des pays en développement qui dépendent des transferts de ressources et de technologies de la part des pays développés pour être en mesure d'apporter leur contribution. Or, lors du mandat de Berlin, la question des engagements de la part des pays en développement a été posée par les pays industrialisés. Cela apparaît comme une tentative de ces derniers de renier leurs engagements antérieurs et de présenter de manière fallacieuses les pays en développement comme ne prenant aucune mesure pour lutter contre le changement climatique. Le Brésil, par exemple, a pris des mesures pour de telles réductions, en recourant par exemple à l'alcool comme substitut partiel à l'essence, et en augmentant les taxes sur l'essence. Ces

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mesures contrastent avec l'attitude des pays industrialisés, et notamment avec celle des Etats-Unis, pays dont les émissions de gaz à effet de serre sont actuellement supérieures de 13% à celles de 1990. De toute façon, les émissions de tels gaz par le Brésil sont de 0,34 tonne de carbone par habitant, alors qu'elles varient de 1,5 à plus de 6 tonnes de carbone par habitant dans les pays industrialisés.

Les projets actuels ont tendance à déplacer la responsabilité en matière d'émission de gaz à effet de serre, a déclaré le représentant. Au contraire, la coopération entre pays développés et en développement devrait être renforcé, notamment dans le domaine technologique. Le Brésil, a rappelé le représentant, a présenté une proposition très précise dans le cadre des préparatifs de la réunion de Kyoto, dont une bonne partie est reprise dans la position commune du Groupe des 77. Il faut espérer qu'elle sera sérieusement étudiée. Les objectifs proposés par le Brésil pourraient être atteints si les pays développés font preuve de la souplesse politique nécessaire. Le Brésil souhaite également la mise ne place d'un fonds pour financer le développement durable des pays en développement, et qui serait financé par les pays industrialisés n'ayant pas atteint les objectifs fixés par le Protocole.

Mme AMANDA HAWKINS (Australie) a indiqué qu'une activité internationale intense a été produite dans le domaine de l'environnement avec l'adoption entre autres des différentes Conventions. Toutefois beaucoup reste à faire, a-t-elle ajouté. Le changement climatique, les forêts et l'eau douce restent les priorités en matière d'environnement au niveau international. Elle s'est félicité de la tenue du Forum intergouvernemental prévu sur les forêts et de l'attention particulière que les forums d'experts accorderont à la question. Il faut que cette question fasse l'objet d'une étude approfondie bien qu'elle ne doive pas dominer tout le travail en la matière. Elle a indiqué que l'Australie défend au niveau international la préservation du récif de corail dans les différentes mers du monde. Elle poursuit son activité internationale au niveau de la protection de la nature, et plus particulièrement concernant la chasse à la baleine.

Mme Hawkins s'est félicitée de la tenue d'une session extraordinaire en 1999 qui évaluera le Programme d'action de la Barbade concernant le développement des petits Etats insulaires. Il est en effet important dans les travaux de la planification des petits Etats insulaires en développement de trouver un indice de vulnérabilité adéquat, car ces pays sont soumis à des contraintes qui entravent leur développement. Elle a lancé un appel au pays du Commonwealth pour qu'ils aident à la mise au point de cet indice.

Mme Hawkins a attiré l'attention sur l'impact et la menace que peut avoir le changement climatique sur le littoral australien. Une série de mesures ont été prises par le gouvernement pour réduire les effets néfastes de ce changement climatique. L'Australie attend cependant de la Conférence de Kyoto que la communauté internationale trouve un accord équitable, rentable et efficace au problème du réchauffement de la planète. Il faudra également faire en sorte que soit maintenue la qualité des efforts fournis par tous les

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pays à cet égard. Les Etats du Pacifique Sud sont arrivés à la conclusion que seul un accord international mondial pourra amener à la réduction de l'utilisation et donc de l'impact des gaz à effet de serre. Mme Hawkins a indiqué le soutien de son pays à la lutte contre les déchets dangereux et leur importation qui peuvent être nocifs pour la santé humaine. Le Forum sur la lutte contre les polluants organiques persistants a contribué grandement en la matière. A cet égard, l'Australie entend participer activement aux négociations intergouvernementales qui débuteront en 1998. Elle continue de fournir un soutien financier aux centres de formation à la technologie dans le domaine du transport des matières dangereuses.

M. BURAK OZUGERGIN (Turquie) a déclaré que la protection de la nature doit être une priorité nationale, malheureusement trop souvent délaissée par les pays à forte croissance démographique. La Turquie, qui est riche en espèces végétales, a ratifié la Convention sur la diversité biologique. Elle mène des recherches sur les phénomènes d'érosion et a lancé une campagne d'éducation de la population dans les domaines environnementaux, à une échelle jamais vue dans le pays.

La Turquie n'a pas adhéré à la Convention sur le changement climatique car il était prévu de l'inclure à la fois dans les pays industrialisés et les pays à économie en transition. Une telle classification lui aurait imposé des obligations qu'elle n'est pas en mesure d'assumer, a expliqué le représentant. La contribution de la Turquie au réchauffement global représente une fraction très infime de celle des Etats inscrits dans ces deux annexes, a-t-il observé, et cette proportion ne sera pas sensiblement modifiée dans un avenir prévisible. La Turquie posera d'ailleurs de nouveau la question de son exclusion de ces deux catégories de pays lors de la réunion de Kyoto. Il faut agir en termes d'égalité dans les sacrifices à consentir, non en termes d'égalité dans les réductions à obtenir. La Turquie n'en prend pas moins des dispositions pour prendre des mesures réalistes concernant une réduction des émissions.

M. ADAM DELANEY (Papouasie-Nouvelle-Guinée) a souscrit aux déclarations de la République-Unie de Tanzanie au nom du Groupe des 77 et la Chine ainsi qu'à celles du Directeur exécutif du Forum du Pacifique Sud. Concernant la question de l'environnement et du développement durable, il a estimé que la 19ème session extraordinaire a été très décevante. Il faut, a-t-il déclaré, que soit reconstitué le Fonds mondial pour l'environnement afin d'aider les pays en développement dans leur lutte pour préserver la biodiversité. Il faut également créer des mécanismes financiers pour appuyer les efforts nationaux dans la lutte contre la désertification.

M. Delaney a déclaré que la 19ème session extraordinaire pourrait être qualifiée de "Rio - 5" car les obstacles rencontrés ne se situaient pas au niveau des processus et des préparatifs. Ce qui a fait défaut, c'était bien la volonté politique qui n'a malheureusement pas trouvé une traduction dans les faits. La Papouasie-Nouvelle-Guinée qui possède une réserve naturelle importante, accorde une très grande importance à la préservation de sa

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biodiversité. Concernant la prévention des catastrophes naturelles, il a proposé que les organisations internationales redoublent leurs efforts dans la mise en oeuvre de mécanismes d'alerte précoce. Il a également déploré l'absence de volonté de la part de certains pays industrialisés de mettre un terme à une production et à la consommation excessive. La communauté internationale devra trouver à Kyoto une solution au réchauffement de la planète qui demeure une question grave qui préoccupe tous les pays du monde.

M. Delaney a déclaré que le phénomène "El Niño" a déjà eu des effets néfastes dans le secteur agricole et par conséquent sur le développement rural. Il a lancé un appel aux agences intergouvernementales en vue d'une assistance international pour le renforcement des centres nationaux et régionaux de prévention existants. A cet égard, il a estimé que le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) peut jouer un rôle décisif.

Mme CHEN BAI (Chine) a déploré le fait que depuis la Convention cadre sur les changements climatiques, on se soit éloigné des objectifs élaborés au lieu de s'en rapprocher. Il faut, a-t-elle noté, que la communauté internationale prenne des mesures précises sur cette question qui affecte l'avenir de tous et avant tout respecter les engagements souscrits au titre de la Convention. Mme Bai a déclaré à cet égard qu'il conviendrait d'adopter des mesures efficaces lors de la troisième Conférence des Parties à la Convention- cadre sur les changements climatiques qui va se tenir en décembre à Kyoto et ce afin d'encourager les pays développés à prendre rapidement des mesures pour ramener d'ici à l'an 2000 les émissions de gaz à effet de serre à leurs niveaux de 1990. Mme Bai a par ailleurs estimé qu'il était contraire aux principes de la Convention-cadre d'exiger des pays en développement qu'ils endossent la responsabilité de réduction de ces émissions en commun avec les pays développés. Aux termes de la Convention ce sont les principaux responsables de ces émissions du fait de leur production et de leur consommation qui, au fil de l'histoire, ont entraîné la détérioration de l'environnement mondial, dont les pays en développement sont maintenant les victimes.

Mme Bai a également indiqué qu'à la veille de la Conférence de Kyoto, il convient de rappeler la disposition de la Convention selon laquelle "les pays en développement qui sont Parties à la Convention rempliront leurs engagements au titre de la Convention dans la mesure où les pays développés Parties à cette même Convention s'acquitteront des leurs en matière de ressources financières et de transfert de technologie". Rappelant que la Chine est un pays en développement et que la consommation d'énergie par habitant ne représente qu'un septième de la consommation d'énergie dans les pays développés, elle a indiqué que l'élimination de la pauvreté et la promotion du développement économique et social demeurent la principale priorité.

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Mme AISHATH SHUWEIKAR (Maldives), a noté que le niveau d'utilisation de combustibles fossiles des pays est en rapport avec leur niveau de développement et que les statistiques prouvent que 70% de l'énergie produite par ces combustibles est utilisée par le quart de la population mondiale vivant dans les pays industrialisés. Elle a également évoqué les effets négatifs de la déforestation sur la nature et ceux des chlorofluorocarbones (CFC) qui contribuent aux changements climatiques en détruisant la couche d'ozone. Il est clair que chacun a un rôle à jouer pour mettre fin aux changements climatiques et renverser le phénomène de réchauffement planétaire. Il faut, à cet égard, faire preuve de modération et ne pas exiger d'un pays qui utilise 200 Kg de charbon par an de réduire sa consommation au même titre qu'un pays dont la consommation annuelle est de 10 tonnes par an. Il faut se garder de polémiques futiles et les pays industrialisés aussi bien qu'en développement devraient unir leurs efforts afin d'éviter le réchauffement de la planète et les catastrophes qui pourraient en découler.

Mme Shuweikar a indiqué que les attitudes ont changé et que de nombreux pays ont adopté certains objectifs, mais les mesures nécessaires n'ont pas été prises pour s'en tenir aux documents adoptés lors de diverses conférences, en particulier Action 21. Rappelant que la Conférence des Barbades a constitué pour les Maldives et de nombreux autres Etats insulaires en développement un suivi important d'Action 21, elle a regretté que rien n'ait été fait pour permettre une mobilisation de ressources complémentaires qui permettrait de sauver la planète entière. A cet égard, les Maldives éprouvent une profonde inquiétude due à leur situation géographique qui les rend particulièrement vulnérables en cas d'élévation du niveau des mers. La représentante a noté qu'une hausse de 30 cm de ce niveau entraînerait l'engloutissement de nombreuses îles parmi les 1190 îles de la région. Pour remédier à ces problèmes, les Maldives ont pris des mesures de protection de l'environnement. Il s'agit toutefois d'un problème qui exige un changement d'attitude à l'échelle mondiale et même s'il est important d'avoir recours à des lois pour limiter les émissions de gaz à effet de serre et l'utilisation de chlorofluorocarbones, il est tout aussi important de diffuser des informations sur les moyens de vivre en dégradant moins l'environnement. C'est là qu'est la clé de l'avenir pour les générations futures. Mme Shuweikar a exprimé l'espoir que la conférence qui doit se tenir en décembre à Kyoto débouchera sur des mesures contraignantes. Les Maldives, a-t-elle noté, ne sauraient accepter une réduction inférieure à 20% des gaz à effet de serre d'ici à l'an 2005.

Mme LIVIA LEU AGOSTI (Observateur de la Suisse) s'est félicitée des résultats obtenus à la première Conférence des Parties à la Convention sur la lutte contre la désertification qui s'est tenue à Rome le mois dernier, en particulier en ce qui concerne les tâches du mécanisme global, et de la coopération tripartite prometteuse entre l'IFAD, le PNUD et la Banque mondiale. elle a indiqué que la Suisse continuera à jouer son rôle dans la mise en oeuvre de la Convention.

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Concernant la protection du système climatique mondiale, Mme Leu Agosti a indiqué que le Gouvernement suisse a transmis au Parlement suisse un projet de loi prévoyant une réduction de 10% de ses émissions de CO2 à l'horizon 2010 par rapport à 1990. La Suisse vient de rappeler cet engagement lors de la huitième session du Groupe spécial du Mandat de Berlin. Mme Leu Agosti a insisté sur l'importance que revêtira la Conférence de Kyoto sur les changements climatiques et a lancé un appel à tous les pays pour qu'ils s'engagent résolument dans la voie de réductions substantielles des émissions de gaz à effet de serre.

Mme Leu Agosti a rappelé la longue tradition de la Suisse dans le domaine de l'assistance humanitaire qui se concrétise en cas de catastrophe soit par des interventions directes du Corps suisse d'aide en cas de catastrophe, soit sous forme d'interventions indirectes par le soutien à des organisations humanitaires partenaires suisses ou internationales. A cet égard, le Conseil fédéral suisse a institué en 1990 un Comité national suisse chargé d'assurer la participation du pays à la Décennie internationale de la prévention des catastrophes naturelles qui a été, par la suite, transformé en une Commission nationale des dangers naturels. Mme Leu Agosti a évoqué la probabilité dans le cadre de la réforme de l'ONU, de transférer les responsabilités du Bureau du coordonnateur des secours en cas de catastrophe au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Elle a suggéré à cet égard qu'il conviendrait que le PNUD maintienne ces programmes à Genève étant donné que beaucoup d'institutions opérationnelles dans ce domaine y sont déjà.

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