AG/EF/239

APPRECIATIONS MITIGEES A LA DEUXIEME COMMISSION SUR LA MISE EN OEUVRE D'ACTION 21 CINQ ANS APRES LE SOMMET DE RIO

6 novembre 1997


Communiqué de Presse
AG/EF/239


APPRECIATIONS MITIGEES A LA DEUXIEME COMMISSION SUR LA MISE EN OEUVRE D'ACTION 21 CINQ ANS APRES LE SOMMET DE RIO

19971106 Elle constate une prise de conscience effective des problèmes d'environnement mais un retard à honorer les engagements pris pour les résoudre

La Deuxième Commission (économique et financière) a achevé ce matin l'examen des chapitres relatifs à l'application des décisions et recommandations de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement et de la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à un examen et à une évaluation de la mise en oeuvre d'Action 21, dans le cadre du point de son ordre du jour intitulé "environnement et développement durable".

Les représentants des pays et organisations suivants ont pris la parole: Tunisie, Malaisie (au nom des pays membres de l'ASEAN), République arabe syrienne, Guatemala (au nom également du Costa Rica, d'El Salvador, du Honduras et du Nicaragua), Ethiopie, ONUDI, Mexique, Guyana, Algérie, Kenya, Japon, Canada, Ukraine, Suisse, Belarus, Norvège, Islande, Venezuela, Ex- République yougoslave de Macédoine, Iraq, République de Corée, Organisation météorologique mondiale (OMM), Turquie et République populaire démocratique de Corée.

Comme la veille, de nombreux représentants ont jugé décevant l'état de la mise en oeuvre d'Action 21 cinq ans après la Conférence de Rio pour l'environnement et le développement: la tendance à la dégradation de l'environnement n'a pas été inversée et la pauvreté, obstacle majeur au développement durable, demeure. En outre, les pays développés n'ont pas modifié leur mode de production et de consommation, et n'ont pas transféré les ressources financières nécessaires aux pays en développement, ni de technologies écologiquement saines à un coût préférentiel. Toutefois, certains représentants ont insisté sur des aspects plus positifs, relevant notamment que la notion de développement durable a été inscrite dans les plans d'action nationaux de très nombreux pays. En outre, ont-ils ajouté, la session extraordinaire de l'Assemblée générale de juin a permis de définir de nouvelles orientations pour l'action en prenant en compte de nouvelles questions, comme les forêts, avec la mise en place d'un Forum international, ou encore le projet de mise au point avant l'an 2000 d'une convention internationale sur la réduction des émissions de polluants organiques durables. (à suivre 1a)

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La Deuxième Commission poursuivra cet après-midi à 15 heures, l'examen du point "environnement et développement durable". Elle se concentrera sur les chapitres relatifs à la protection du climat mondial pour les générations présentes et futures, à la Convention sur la diversité biologique et à l'application des décisions de la Conférence mondiale sur le développement durable des petits Etats insulaires en développement.

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Débat

M. ABDERRAZAK AZAIEZ (Tunisie) a souscrit à la déclaration de la République-Unie de Tanzanie au nom du Groupe des 77 et la Chine. A son avis, la 19ème session extraordinaire a permis de dresser le bilan en ce qui concerne la mise en oeuvre d'Action 21 et des différentes conventions relatives à l'environnement. Il a constaté que l'environnement ne cesse de se dégrader et que la situation reste non conforme à un format de développement durable. A cet égard, certaines recommandations adoptées par les participants au cours des différentes Conférences et sessions méritent d'être rappelées. En effet, en vue de faciliter l'application d'Action 21 au niveau national, la communauté internationale avait prévu d'assister les pays en développement dans leur lutte contre la désertification et pour la préservation de l'environnement et de la biodiversité. Pour ce faire la coordination des institutions des Nations Unies au niveau du terrain doit être renforcée, et les mesures prises au sein du Secrétariat pour regrouper les trois organes de l'ECOSOC qui sont les départements chargés des affaires économiques et sociales et du développement durable doivent être appliquées de manière à soutenir plus efficacement les activités de soutien d'Action 21.

M. Azaiez a évoqué trois principaux programmes mis en chantier en Tunisie, à savoir le Programme "Main jaune", qui s'occupe de la lutte contre la désertification, le Programme "Main bleue", s'occupant de la protection de la mer, du littoral et de l'environnement marin, et qui comporte huit sous- programmes, et le Programme "Main verte", qui s'occupe de la préservation de la biodiversité, avec par exemple la création de parcs nationaux et de zones vertes en milieu urbain.

M. Azaiez a déclaré que ce qui a été réalisé pour protéger les ressources naturelles a réussi à donner un sens aux stratégies politiques tunisiennes dans le domaine du développement durable. Cependant, sans les efforts conjugués de tous, a-t-il ajouté, les pays en développement ne sauraient venir à bout du défi de l'avancement du désert, protéger la nature et la biodiversité. Il faut accorder une plus grande attention au problème de la désertification, qui reçoit moins d'attention que la protection de l'environnement et la biodiversité. Il faut mobiliser des ressources supplémentaires car les pays en développement qui se sont engagés dans des entreprises d'envergure devraient pouvoir bénéficier des ressources nécessaires, d'un appui financier et de technologies écologiquement saines.

M. HASMY AGAM (Malaisie, au nom des pays de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE)), a déclaré que les engagements pris lors de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement devraient être respectés immédiatement et sans conditions. Le débat sur l'environnement et le développement durable prend place à un moment où les feux de forêts se propagent dans le Sud-Est asiatique. Cet accident a révélé l'interconnexion entre les nations, notamment en ce qui concerne la pollution transfrontière.

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L'Indonésie, en accord avec d'autres pays de l'ANASE a pris des mesures pour combattre les feux et les émanations de fumées. Un certain nombre de foyers a pu d'ores et déjà être éteint, a-t-il déclaré. Il est aussi notable que la communauté internationale ait soutenu les pays de l'ANASE qui ont été affectés afin de les aider à résoudre leurs problèmes.

Les gouvernements de l'ANASE prennent les problèmes de la protection environnementale au sérieux, a déclaré le représentant. Nous croyons fermement que le développement économique peut être poursuivi parallèlement à la protection de l'environnement. Les ministres de l'environnement des pays de l'ANASE se rencontrent régulièrement afin de discuter des solutions environnementales dans la région, ainsi que de leurs impacts au niveau mondial. Cette année, les ministres se sont rencontrés à Jakarta et ont adopté la Déclaration de Jakarta sur l'Environnement et le Développement. Le représentant a conclu en indiquant que les pays de l'ANASE sont profondément préoccupés par les changements climatiques mondiaux.

M. HUSSAM EDIN A'ALA (République arabe syrienne) a estimé que la récente session extraordinaire n'a certes pas été à la hauteur des espoirs. Toutefois, le document final confirme et intensifie les engagements pris à Rio. Il ne manque plus que la volonté pour qu'il soit possible d'agir. Dans ce contexte, l'engagement pris à Rio par les pays développés de fournir aux pays en développement des ressources nouvelles et additionnelles et de leur transférer des technologies écologiquement saines à des conditions de faveur doit être tenu.

La République arabe syrienne a ratifié les trois conventions sur l'environnement découlant du Sommet de la Terre (changement climatique, biodiversité et désertification). Certaines industries ont en outre été transformées de manière à ne plus rejeter de substances portant atteinte à la couche d'ozone. La République arabe syrienne s'attache en outre à préserver les ressources en eau. Mais le pays manque de laboratoires de pointe et de personnel qualifié pour étudier ces questions d'environnement.

La Déclaration de Rio affirme la nécessité de préserver l'environnement et les ressources naturelles des peuples vivant sous occupation étrangère, a rappelé le représentant. Mais comment peut-on parler de protection de l'environnement quand des hommes et des territoires sont soumis à l'occupation, comme les palestiniens ou les habitants du Golan syrien. La création d'un environnement sain et durable exige des efforts pour parvenir à la paix et à la stabilité.

M. LUIS RAUL ESTEVEZ (Guatemala, au nom du Costa Rica, El Salvador, Honduras, Nicaragua et Panama) a souscrit à la déclaration de la République- Unie de Tanzanie au nom du Groupe des 77 et la Chine. Il a manifesté son inquiétude face au peu de progrès réalisé dans certains secteurs cruciaux pour le développement durable. Même si les pays en développement ont mobilisé des ressources nationales pour la mise en oeuvre d'Action 21, la majorité des pays

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développés n'ont pas respecté quant à eux leur engagement de contribuer 0,7% de leur PNB à titre d'aide publique au développement. Il a donc lancé un appel aux pays qui n'ont pas encore pu honorer cet engagement afin qu'ils le fassent au plus vite. Il est en effet important que se manifeste la volonté politique d'assistance de la communauté internationale pour que les pays puissent entamer et mener à bien l'exécution d'Action 21. Pour sa part, la région de l'Amérique centrale soutient pleinement tout de qui a été décidé lors de cette 19ème session extraordinaire de l'Assemblée générale.

M. Estevez a indiqué que l'Alliance pour le développement durable s'est révélée très importante pour la sous-région d'Amérique centrale. Elle a permis des réunions tous les deux ans de tous les chefs de gouvernements ainsi que la création d'instances dans chaque pays s'occupant des questions d'environnement. Différentes conventions ont été adoptées au niveau régional sur la protection de l'environnement et de la biodiversité, comme par exemple la préservation des fonds coralliens de la mer des Caraïbes. M. Estevez a ajouté que le développement durable est une vision d'ensemble qui inclut les dimensions éducative, économique, sociale et environnementale. L'établissement d'un cadre juridique et d'un ordre institutionnel veut faire de l'Amérique centrale une région de paix. La Commission centraméricaine pour le développement attache une importance particulière à la question de la lutte contre la pauvreté, une série de mesures nationales et internationales doivent être prises pour éliminer la pauvreté, et le Fonds Capacité 21 doit être renforcé de manière à soutenir les efforts nationaux et régionaux de la région.

M. BERHANU KEBEDE (Ethiopie) a estimé que la communauté internationale a pris des mesures positives depuis l'adoption d'Action 21, en adoptant notamment diverses conventions internationales. Mais les nobles objectifs du Sommet de Rio ne peuvent être atteints que par une coopération internationale effective qui suppose notamment la mobilisation de ressources appropriées. Il faut donc que les partenaires du développement soient à la hauteur des engagements pris voilà cinq ans. Les conclusions de la session extraordinaire de l'Assemblée générale de juin n'ont pas comblé les espérances.

Les efforts de la communauté internationale doivent porter sur des questions qui ont une incidence directe sur le développement durable, comme l'élimination de la pauvreté. La Commission du développement durable doit trouver une solution aux problèmes de l'eau pour les pays en développement. L'Ethiopie souffre de la sécheresse et la désertification touche 73% de son territoire, encore plus menacé actuellement par les conséquences du phénomène El Niño. Les forêts éthiopiennes disparaissent et les sols se dégradent. L'ONU et la communauté internationale doivent aider l'Ethiopie, qui attache bien sûr une importance particulière à la Convention internationale sur la lutte contre la désertification et la sécheresse, laquelle met l'accent sur l'Afrique et demande à tous les pays de ratifier cet instrument. Les pays africains ont besoin d'une aide spéciale pour pouvoir formuler des plans de lutte contre la sécheresse et la désertification, et pour renforcer leur coopération régionale ou sub-régionale dans ce domaine.

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M. AGERICO O. LACANLALE, Représentant de l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), a rappelé que la contribution principale de l'ONUDI à la mise en oeuvre d'Action 21 se résume au "Développement industriel durable". L'ONUDI développe son approche selon trois axes, à savoir: l'amélioration de la croissance économique, la protection de l'environnement et la création d'emplois. Le développement industriel durable est basé sur le principe selon lequel le développement industriel et la protection de l'environnement sont étroitement liés et ne peuvent se concrétiser qu'au moyen de technologies appropriées, d'institutions, d'un cadre politique et d'un marché basé sur des mesures d'encouragement.

Le représentant a particulièrement insisté sur les diverses actions menées par l'ONUDI. Il a notamment expliqué que l'ONUDI a travaillé en collaboration étroite avec le Gouvernement indien afin d'empêcher la fermeture de plus de 300 tanneries qui ne possédaient pas une installation anti- pollution adéquate. L'ONUDI a fourni les technologies nécessaires et formé des agents locaux. Le projet a connu un tel succès que des centres pour la lutte contre la pollution ont été installés dans les industries de tanneries de l'Asie du Sud-Est. Il a également évoqué l'exemple du projet de l'ONUDI à Copsa Mica en Roumanie qui, de l'avis du représentant, est un bon exemple de la façon dont le développement industriel durable peut améliorer la vie de la population. Ce village de 5 000 habitants était malheureusement connu pour sa très forte pollution industrielle. La presse mondiale l'avait surnommé "la ville noire". L'ONUDI a mis en oeuvre de nombreuses techniques afin d'éliminer la pollution. Depuis, l'air y est sain, les maisons propres et les enfants peuvent jouer à l'extérieur.

Dans le contexte de la mise en oeuvre du Protocole de Montréal, l'ONUDI a aidé les industries des pays en développement à éliminer la production et la consommation de substances détruisant la couche d'ozone, en particulier les aérosols, les solvants et les réfrigérants. A la fin de l'année 1996, les 190 projets mis en place par l'ONUDI ont coûté 92,5 millions. Elle espère continuer à mener à bien ses autres projets d'une somme de 21 millions. Le représentant a précisé que l'ONUDI souhaite intensifier ses efforts pour promouvoir le développement industriel durable et propre dans les pays en développement et les pays en transition.

M. ULISES CANCHOLA (Mexique) a déclaré qu'il fallait redoubler d'efforts en ce qui concerne la mise en oeuvre d'Action 21. Il a constaté s'agissant des questions de l'environnement et du développement durable, qu'il y a eu au cours de ces cinq dernières années des processus de négociations internationaux qui ont donné naissance à des instruments juridiques visant à apporter des solutions pour faire face aux défis du siècle prochain en la matière. Il est important, a-t-il déclaré lorsqu'on parle d'élaboration de stratégies d'inclure toutes les composantes du développement durable dans le cadre général des négociations multilatérales. Or la dynamique des négociations à l'intérieur de la Commission sur le développement durable (CDD)

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et au cours des différents sommets et conférences, a montré que les difficultés persistent quant à la mise en oeuvre du développement durable et à l'application des trois principales Conventions qui ont suivi Rio en matière d'environnement. Il a fait observer que malgré les nombreux rapports publiés à cet égard, certains gouvernements continuent de ne pas avoir une idée claire du concept de développement durable. Il est donc nécessaire d'éclaircir tout d'abord ces concepts afin que tous les gouvernements puissent réaffirmer leur volonté politique.

M. Canchola a rappelé le lien entre les différentes instances de l'ONU, les organisations intergouvernementales et la Conférence des Parties qui ont répété les mêmes discours dans des enceintes pourtant bien distinctes. L'Assemblée générale ne doit pas utiliser le prétexte de ces autres réunions pour faire l'économie des débats sur les questions d'environnement durable. Il a évoqué les trois Conventions en matière d'environnement qui ont été adoptées suite au Sommet de Rio, ainsi que celle des Nations Unies sur le droit de la mer qui représentent les instruments les plus sensibles à l'échelle mondiale dans le domaine de l'environnement. Dans le cadre de la Conférence des Parties ou autres conférences d'experts, il a indiqué que les questions d'environnement sont abordées de manière plus spécifique sous des angles techniques et juridiques, alors que l'Assemblée générale doit plutôt procéder à une évaluation globale et donner une orientation politique au débat.

M. GEORGE TALBOT (Guyana) a déclaré que la mise en oeuvre d'Action 21 est restée trop modeste et il n'y a pratiquement pas eu de transferts de nouvelles ressources et de technologies. Cela met en question le partenariat qui a été mis en place à Rio. Les participants à la session extraordinaire de l'Assemblée générale de juin ont noté que les tendances à la dégradation de l'environnement se sont encore aggravées par rapport à 1992, a rappelé le représentant, qui en a rendu responsables les pays industrialisés. Il a appelé ceux-ci à prendre notamment des engagements fermes et à fixer des délais pour la réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre lors de la prochaine réunion de Kyoto des Parties à la Convention sur le changement climatique.

Le Guyana se félicite de ce que la Commission pour le développement durable (CDD) ait identifié la pauvreté et les modes de production et de consommation comme des priorités de son programme de travail. Pourtant, en raison de la pauvreté actuelle, la quête d'un développement durable est en péril. La Commission sur le développement durable doit donc apporter sa contribution aux efforts internationaux pour éliminer ce fléau. Le Guyana accorde aussi une grande importance à la révision des chapitres toujours en souffrance de certaines dispositions du Programme d'action de la Barbade en faveur des petits Etats insulaires en développement.

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Le Guyana se félicite de la décision de créer un forum international sur les forêts. Il a montré son intérêt pour cette question en mettant un million d'hectares de ses forêts vierges à la disposition de la communauté internationale à des fins de recherches et d'études scientifiques. Le succès de ce forum dépendra cependant, là encore, du soutien de la communauté internationale.

M. A. MEROUANE (Algérie) a déclaré que les résultats et progrès du suivi du Sommet de Rio sont peu encourageants, tout particulièrement en ce qui concerne le transfert de technologies écologiquement saines et l'appui financier international pour la mise en oeuvre d'Action 21. Il s'est félicité des efforts nationaux entrepris par différents pays du Sud en particulier, pour la mise en oeuvre d'Action 21 en dépit des innombrables difficultés et contraintes auxquelles ces derniers sont confrontés. Cependant ces efforts sont insuffisants, et resteront lettre morte s'ils ne reçoivent pas l'assistance nécessaire par le biais de la coopération internationale. Il a insisté sur la nécessité pour les Nations Unies de renforcer leurs efforts dans l'appui aux différentes nations pour appliquer Action 21.

M. Mérouane a déclaré que la protection de l'environnement gagne en importance, mais aussi en étendue et en complexité. Le caractère fragmentaire de l'information ainsi que de la documentation fournie constitue une difficulté pour l'Assemblée générale et les Etats Membres de dégager une orientation et d'affirmer leurs volontés politiques. La 19ème session extraordinaire a aidé à fournir une plus grande cohésion entre les différents organismes s'occupant de problèmes environnementaux et de développement durable. Il faut réformer le statut, les moyens attribués et l'accès aux ressources du PNUE de manière à ce qu'il puisse jouer avec efficacité son rôle d'agence mondiale pour l'environnement. L'Algérie attend avec intérêt les mesures et recommandations allant dans le sens du renforcement du Programme que le Secrétaire général de l'ONU soumettra aux Etats Membres. Le représentant s'est félicité de la mise sur pied, cette année, par le Conseil d'administration du Programme d'un Comité de haut niveau composé de ministres et de hauts représentants qui a justement pour mandat de formuler des recommandations en matière de réforme de cette institution. L'ambitieux travail de la Commission sur le développement durable doit se faire de manière responsable et doit revitaliser la coopération internationale pour un développement durable. La promotion du développement durable doit se faire dans un esprit de partenariat réel basé sur la concertation, la solidarité et la coopération.

M. TIMOTHY M'MELLA (Kenya) a rappelé que les pays en développement ont fait depuis le Sommet de Rio de nombreux efforts pour s'acquitter des engagements pris lors du Sommet, et cela dans des conditions difficiles. Le Kenya a pris de telles mesures, en incluant la dimension environnementale dans toutes ses décisions. Le Kenya a également ratifié bon nombre de conventions relatives à la protection de l'environnement, dont les trois grandes conventions issues de la Conférence de Rio.

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Le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) est au centre de la plupart des programmes issus de Rio et doit jouer un rôle de catalyseur, a déclaré le représentant. Le Kenya, qui abrite à Nairobi le siège du PNUE, appuie le programme de revitalisation du Programme et demande à la communauté internationale de lui fournir des ressources à cette fin. Il met en garde contre une trop grande décentralisation du PNUE et indique sa préoccupation face aux nombreuses mesures liées aux questions d'environnement qui sont prises loin du siège du PNUE.

M. M'Mella a regretté que, cinq ans après Rio, l'état de l'environnement dans le monde se soit dégradé. Le fait de ne pas répondre suffisamment aux menaces contre l'environnement rend encore plus difficile un développement durable, a-t-il estimé. Les pays développés doivent donc fournir les ressources nécessaires à la mise en oeuvre d'Action 21.

M. HIDEKI ITO (Japon) a estimé que cette année a été celle de l'environnement et que , depuis la CNUED, des progrès ont été accomplis. Cependant, a-t-il fait remarquer, les efforts déployés pour promouvoir le développement durable n'ont pas tous été couronnés de succès. Les débats de la session extraordinaire ont mis en évidence les différences de points de vue des Etats Membres sur certaines questions. Toutefois, de l'avis du Japon, la 19ème session extraordinaire de l'Assemblée générale a apporté une importante contribution au redéploiement des efforts de la communauté internationale en vue d'atteindre l'objectif du développement durable. Le représentant a rappelé que dans son discours, le Premier Ministre Hashimoto a proposé d'adopter une stratégie pour la prévention du réchauffement planétaire ou des initiatives "Vertes" pour contribuer au développement durable et ce jusqu'au 21ème siècle. Il a insisté sur l'importance à accorder à la mise en oeuvre des différents programmes issus de la 19ème session extraordinaire avant d'entamer l'examen prévu en 2002. A cet égard, le Japon propose que la Commission pour le développement durable joue un rôle plus important. Celle- ci devrait fournir un forum encourageant, une dynamique politique de développement durable et des débats sur les objectifs stratégiques à long terme. Le Japon demande que le nombre de points à l'ordre du jour de chaque session soit limité et que les débats soient plus centrés sur des questions précises.

M. DENIS CHOUINARD (Canada) a indiqué qu'un résultat important de Rio + 5 a été la décision d'établir un forum intergouvernemental sur les forêts qui sera chargé d'identifier les éléments possibles de nouveaux arrangements internationaux, telle qu'une convention sur les forêts. Le Canada, a rappelé le représentant, attache un très haut degré de priorité à l'élaboration d'une convention internationale sur les forêts.

M. Chouinard a poursuivi en expliquant que relever le défi critique posé par la gestion des ressources en eau douce s'impose, avec une urgence croissante, comme un aspect fondamental du développement durable. Le tiers de la population mondiale vit dans des pays en situation de pénurie d'eau, a dit le représentant pour qui la communauté internationale se doit de développer

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une approche d'ensemble visant à cerner les priorités et à trouver des réponses pragmatiques à la question de la gestion durable des ressources en eau douce. Le Canada appuie, en outre, fortement la mise en oeuvre rapide du Programme d'action mondial pour la protection du milieu marin contre les sources terrestres de pollution. Le Canada a l'intention de ratifier l'Accord sur les stocks de poissons chevauchants et grands migrateurs dès que la législation interne nécessaire aura été adoptée.

M. Chouinard a, par ailleurs, indiqué que les populations autochtones de l'Arctique canadien sont particulièrement affectées par les polluants organiques persistants émanant de sources étrangères. C'est la raison pour laquelle, selon lui, le pays oeuvre activement à la mise au point d'un protocole additionnel sur les polluants organiques persistants qui viendrait compléter la Convention de la Commission économique pour l'Europe sur la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance. Le Canada encourage vivement tous les pays participants aux négociations lancées par le PNUD et la FAO à être prêts à finaliser le texte d'une convention sur le consentement préalable donné en connaissance de cause afin que la Conférence diplomatique de Rotterdam puisse se tenir au printemps prochain.

Le Dixième anniversaire du Protocole de Montréal qui a été célébré en septembre dernier dans cette même ville, a poursuivi M. Chouinard, a permis de réaliser un accord sur l'élimination progressive accélérée du bromide de méthyle, tant dans les pays développés que dans les pays en développement. La réunion de Montréal a permis d'examiner comment les leçons du Protocole pouvaient être utilisées pour résoudre les autres problèmes environnementaux urgents. Le succès de cette réunion est le résultat d'une détermination commune pour éviter un désastre écologique mondial, a estimé le représentant.

M. SERHIY REVA (Ukraine), a admis que l'humanité aujourd'hui est encore loin d'avoir accompli les décisions fondamentales prises à Rio. Pour mon pays, qui a survécu à la tragédie de Tchernobyl et qui continue de souffrir de cette catastrophe, l'Agenda 21 et les autres recommandations de Rio ne sont pas qu'une idée abstraite sans date limite pour leur mise en oeuvre. Pour nous, la réalisation des buts du développement durable en Ukraine passe d'abord par l'atténuation des conséquences à long terme du désastre de Tchernobyl. Dans ce contexte, une solution globale au problème de Tchernobyl ne peut se limiter au démantèlement des installations nucléaires. L'Ukraine espère que la prochaine réunion extraordinaire des Nations Unies consacrée aux contributions sur Tchernobyl générera des soutiens nécessaires à la mise en oeuvre des projets élaborés par les organismes des Nations Unies.

Le représentant a rappelé la proposition faite par le Président de l'Ukraine concernant l'élaboration d'un instrument juridique destiné à garantir la sécurité écologique mondiale qui pourrait servir de base à un développement mondial durable. Enfin, il a fait part de ses préoccupations concernant la consolidation des fonctions du Comité des sources d'énergies nouvelles et renouvelables et du Comité des ressources naturelles à l'intérieur de la Commission du développement durable.

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Mme LIVIA LEU AGOSTI (Observateur de la Suisse) a indiqué que des difficultés persistent au sujet de la mise en oeuvre du développement durable. Le Sommet de Rio a réaffirmé que l'Action 21 demeure bien le programme d'action fondamental qui permettrait de parvenir au développement durable. Deuxièmement, a-t-elle indiqué, il est devenu crucial après Rio de passer du stade des débats théoriques sur le concept du développement durable aux actions concrètes de mise en oeuvre. L'élimination de la pauvreté et la modification des modes de consommation et de production doivent constituer les deux principes de base qui doivent guider toute réflexion et action dans le domaine du développement durable. Suite aux conclusions du Sommet Planète terre + 5, il faut mobiliser tous les acteurs possibles à tous les niveaux pour oeuvrer en faveur du développement durable.

La Suisse a indiqué qu'elle organisera au cours du second semestre 1998 un forum international sur le développement durable à Genève. Cette initiative a pour objectif de concourir à la réalisation concrète des objectifs du développement durable, contribuant ainsi au suivi de la 19ème session extraordinaire de l'Assemblée générale. Elle a également déclaré que le PNUE doit être renforcé afin d'assumer la responsabilité d'établir l'agenda mondial du développement durable. Il faut aussi veiller à ce que la Commission sur le développement durable demeure un élément central pour la poursuite de la mise en oeuvre d'Action 21. La Suisse s'est réjouie de participer activement aux discussions sous les auspices de la Commission du développement durable, dès sa prochaine session, afin d'envisager la mise en oeuvre d'une stratégie d'exploitation durable des ressources en eau douce. Elle a souligné l'importance de l'Agenda des montagnes qui joue un rôle majeur pour l'approvisionnement en eau douce et pour lequel la Suisse s'est toujours résolument engagée depuis Rio. Mme Leu Agosti a déclaré que la Suisse continuera à apporter son soutien, aussi bien de manière substantielle que financière, à la concertation intergouvernementale sur la gestion durable des forêts du monde entier. Elle s'est réjouie d'accueillir plusieurs réunions du Forum intergouvernemental sur les forêts à Genève. Toutefois, a-t-elle conclu, le Forum devra veiller à ne pas faire double emploi avec les activités réalisées dans d'autres enceintes internationales.

M. ULADZIMIR GERUS (Belarus) a déclaré que la mise en oeuvre des engagements de Rio est décevant. La tendance à la dégradation de l'environnement n'a pas été inversée, la pauvreté demeure et les tendances récentes de la mondialisation aggravent encore la situation de nombreux pays. Le document final adopté à l'issue de la session extraordinaire de l'Assemblée générale de juin a toutefois ouvert une nouvelle étape de notre activité commune en faveur de l'environnement et du développement durable. Le Belarus est prêt à agir en coopération avec d'autres Etats pour mettre en oeuvre les engagements de Rio et de la 19ème session extraordinaire de l'Assemblée générale. Le temps est venu d'appliquer les décisions prises lors de cette session. Il faut déterminer dès la présente session les travaux concrets communs à mener dans les années à venir.

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Le représentant a rappelé que son pays, qui souffre toujours des conséquences de la catastrophe de Tchernobyl, est particulièrement soucieux des questions d'environnement. Le Belarus a notamment ratifié la Convention sur la diversité biologique et le Protocole de Montréal sur la protection de la couche d'ozone.

M. SVEIN AASS (Norvège), a noté que la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (CNUED) a donné naissance à de grands espoirs dans la société civile qui a essayé de donner effet aux nombreuses décisions et recommandations prises à Rio. Mais lors du Sommet Rio + 5, l'atmosphère n'était plus à l'euphorie. Nous aurions pu faire mieux depuis la CNUED et nous espérions plus du Sommet Rio + 5, a-t-il déclaré.

La session extraordinaire de l'Assemblée générale a adopté un programme pluriannuel sur de travail de la Commission pour le développement durable (CDD) qui devrait lui permettre de travailler sur des problèmes déjà identifiés de façon ordonnée. Le Sommet Rio + 5 a permis de recensé les erreurs du suivi de la CNUED et de remporter un succès en facilitant le dialogue entre les membres de la communauté internationale à propos des forêts. De plus, la première session d'organisation du nouveau forum intergouvernemental sur les forêts a pu être tenue. Cependant la principale responsabilité appartient aux Etats Membres eux-mêmes. A cet égard, le représentant a noté que les recommandations fournies par la CNUED et le Sommet Rio + 5 fournissent un cadre de travail utile pour les efforts nationaux destinés à promouvoir le développement durable. Il a fait part de l'intention du Gouvernement norvégien de poursuivre ses efforts au cours des cinq prochaines années afin de renforcer le développement durable.

M. GUNNAR PALSSON (Islande) a déclaré que son pays reste fermement attaché aux principes énoncés dans la Déclaration de Rio. Le développement durable suppose une prise de conscience et une participation de tous les acteurs de la société et l'Islande a mis en place une stratégie national en faveur de l'environnement afin d'assumer sa part de cette responsabilité qui incombe à tous. L'Islande soutient la déclaration finale de la session extraordinaire de l'Assemblée générale de juin. La présence de nombreux chefs d'Etat et de gouvernement témoigne de l'importance que de nombreux pays accordent aux questions traitées par Action 21. L'Islande soutient également les modifications apportées dans les méthodes de travail de la Commission du développement durable et continuera de soutenir l'activité de celle-ci.

M. Palsson a déclaré que son pays est très favorable à l'élaboration pour l'an 2000 d'un instrument juridique contraignant relatif au contrôle des émissions de polluants organiques persistants, lesquels constituent une grave menace pour la santé humaine et pour l'environnement et doivent être réduites d'urgence. L'Islande se félicite par ailleurs de la récente décision de la Commission pour le développement durable de consacrer sa session de 1999 aux mers et océans. Il faut en effet accorder au milieu marin une priorité particulière, en raison du rôle fondamental des océans dans la régulation du

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climat mondial et le cycle du carbone et en tant que réserve de ressources alimentaires pour une population humaine toujours plus nombreuse. L'Islande espère que la session de 1999 de la Commission sur le développement durable permettra de mettre en lumière la nécessité pour la communauté mondiale de protéger l'environnement marin mondial.

Mme MARIELA LOZANO DE ACOSTA (Venezuela) a souscrit à la déclaration de la République-Unie de Tanzanie au nom du Groupe des 77 et la Chine. Elle a indiqué que la mise en oeuvre du suivi de Rio dépend avant tout de ce qui est d'abord accompli au niveau régional, avant d'atteindre le niveau international. Elle a indiqué que le Venezuela considère l'Agenda 21 comme une cadre de référence pour la prise de décisions en ce qui concerne son milieu ambiant et le développement durable. De la même manière, elle se réfère à la Déclaration de Santa Cruz de la Sierra et à son Programme d'action pour le développement durable des Amériques, adoptés en 1996. Elle a indiqué les faibles résultats obtenus au cours des cinq années qui ont suivi la CNUED. Le niveau de pauvreté continue d'augmenter, a-t-elle indiqué, le milieu ambiant se détériore toujours plus et l'écart entre pays en développement et pays développés s'agrandit toujours plus. Elle a indiqué que les pays industrialisés n'ont pas respecté leur engagement politique pris à Rio et n'ont pas non plus mis en oeuvre les mesures nécessaires pour éviter la dégradation environnementale occasionnée par des méthodes de production et de consommation non durables. Ils n'ont pas non plus fourni l'aide financière supplémentaire et l'assistance technique pour faciliter le transfert des technologies écologiquement saines pour les pays en développement.

Mme Lozano de Acosta a déclaré que le recours à des sources financières supplémentaires est indispensable pour mettre en oeuvre Action 21. A cet égard, le Fonds mondial pour le développement durable constitue un des mécanismes financiers qui faciliterait la mise en oeuvre d'Action 21 dans son intégralité. Le Venezuela a adopté des mesures telles que le renforcement du projet de préservation des forêts, la limitation du déboisement, la lutte pour la préservation des bassins, ou encore la protection des espaces à caractéristiques écologiques particulières. Le Venezuela a reconfirmé son engagement politique en faveur des résolutions adoptées à la CNUED. Elle a déploré cependant, l'absence d'assistance financière, de modalités visant aux transfert des technologies écologiquement saines. Le Venezuela a indiqué que la coopération internationale est indispensable pour mettre en oeuvre le plan d'Action 21.

M. IGOR DZUNDEV (ex-République Yougoslave de Macédoine), a déclaré que si la principale responsabilité d'atteindre le développement durable appartient aux gouvernements nationaux, il faudrait cependant, que la coopération internationale ne leur fasse pas défaut en particulier aux niveaux régional et sous-régional. Il est nécessaire que la coopération internationale mondiale soit intensifiée et centrée sur la recherche de solutions qui ne peuvent plus attendre. Les pays à économies en transition font face à de sérieux problèmes en ce qui concerne la modernisation de leurs

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anciennes technologies source de graves pollutions. Malheureusement, ils ne peuvent régler ces problèmes seuls, a-t-il estimé. De ce point de vue, la coopération matérielle internationale est nécessaire afin de permettre la mise en place de solutions définitives aux problèmes environnementaux. En ce qui concerne les activités au niveau national, le représentant a fait observer que son pays avait fait de sérieux efforts dans ce domaine en adoptant un plan d'action national pour la protection de l'environnement, soutenu par la Banque mondiale. Il a conclu en soulignant l'importance d'avoir un soutien international de la part des organismes bilatéraux et multilatéraux.

Mme AL-JOUBOURI (Iraq) a déclaré que les résultats de la session extraordinaire de l'Assemblée générale ont été modestes. L'Iraq n'a pas été en mesure d'appliquer la moindre décision de Rio et de la session extraordinaire en raison de l'agression militaire subie en 1991 par l'Iraq. L'environnement de ce pays a été considérablement pollué du fait de l'utilisation d'armements diverses, dont certaines n'avaient jamais encore été utilisées. Ces atteintes à l'environnement se manifestent parfois seulement plusieurs années après les bombardements, sous forme de fausses couches, de malformations, de leucémies et de maladies diverses. Les destructions d'infrastructures comme les centrales électriques ou autres sources d'énergie ont amené la population à couper les arbres. Il faut que la communauté internationale mette fin aux sanctions qui n'ont provoqué que dégradations dans le pays mais aussi dans le monde entier puisque l'environnement ignore les frontières.

La représentante a affirmé que les pays développés n'ont pas respecté leurs engagements en matière de transferts de ressources et de technologies écologiquement saines à des conditions de faveur. Si cette attitude persiste, elle entraînera une nouvelle dégradation de l'environnement mondial et de véritables catastrophes écologiques. Il est clair que les pays industrialisés sont les principaux responsables de la pollution du fait de leur mode de consommation non durable. Il doivent donc respecter les engagements qu'ils ont pris à Rio.

M. CHANG BEOM CHO (République de Corée) a déclaré qu'en matière de développement durable, le verre apparaît à certains à moitié plein et à d'autres à moitié vide. D'un côté, les modes de consommations non durables perdurent, tout comme la pauvreté, alors que les perspectives de transferts de technologies restent sombres et que, trop souvent, les intérêts nationaux continuent de l'emporter sur les objectifs mondiaux. Pourtant, il est encourageant de voir que la 19ème session extraordinaire de l'Assemblée générale a pu identifier les problèmes prioritaires et s'accorder sur le programme de travail pour les cinq prochaines années de la Commission pour le développement durable, ce qui n'est pas un mince succès.

La République de Corée se félicite de l'accent mis sur l'eau douce, la sûreté des produits chimiques et les déchets toxiques et dangereux. Elle se félicite particulièrement de l'inclusion dans le programme de suivi d'Action 21 de lignes directrices concernant les déchets radioactifs. Le représentant a insisté sur l'importance du principe général selon lequel ces déchets

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doivent être entreposés dans l'état d'origine et en aucun cas transférés dans les pays qui ne disposent pas des installations appropriées pour les stocker. Il faudrait examiner régulièrement l'application de ces principes directeurs pendant les travaux futurs de la Commission sur le développement durable, a déclaré M. Cho.

Le Sommet de Rio et la session extraordinaire n'étaient que les deux premiers pas sur le long chemin du développement durable, a déclaré le représentant. La république de Corée jouera son rôle dans le partenariat mondial nécessaire à cette oeuvre de longue haleine.

M. DANIEL DON NANJIRA (Organisation météorologique mondiale) a déclaré que l'Organisation météorologique mondiale (OMM) attache une importance particulière à l'environnement et au développement durable. Les gouvernements sont les principaux responsables de la mise en oeuvre d'Action 21 qui exige une plus large participation du public ainsi que de tous les secteurs de la communauté, y compris les secteurs techniques et scientifiques. Il a déclaré que l'OMM est bien placée pour apporter une contribution importante, entre autres, dans les domaines de la climatologie, de l'océanographie, ou de la météorologie pour ne citer que ceux-là. M. Don Nanjira a déclaré qu'il faut renforcer les produits existants et mettre en place de nouveaux systèmes coordonnés de prédiction climatique. Il a également parlé de la nécessité pour les gouvernements d'inclure dans leurs stratégies de développement les services d'hydrologie et de météorologie s'ils n'existent pas encore. Ces services ne peuvent être mis en place qu'au niveau local. Il faut aussi offrir au sein de l'ONU une voie scientifique ayant une certaine autorité en ce qui concerne les domaines tels que les variations climatiques, l'approvisionnement en eau douce et autres questions ayant trait au développement durable. Il a déclaré que les activités de la CNUED ont été inclues dans le Programme de l'OMM qui reste très attachée à la mise en oeuvre d'Action 21 et qui entend continuer son assistance aux divers gouvernements. Les résultats indiqués lors de la 19ème session extraordinaire montrent qu'il reste encore beaucoup à faire dans le domaine de l'environnement et du développement durable. Il a rappelé les progrès notables accomplis depuis Rio, à savoir la Convention-cadre sur les changements climatiques, et les Conventions sur la lutte contre la désertification, sur la biodiversité, et sur le développement durable des petits Etats insulaires en développement. Il faut améliorer la compréhension scientifique des phénomènes climatiques pour pouvoir mieux aider les gouvernements dans leur prise de décision en matière de développement durable et d'environnement. Les catastrophes naturelles continuent à être une priorité, a-t-il conclu, et il faut faciliter le transfert des techniques écologiquement saines pour assister les Pays, et particulièrement les pays du Sud.

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M. BURAK OZUGERGIN (Turquie) a rappelé que la Conférence de Rio avait forgé de nouveaux concepts et en avait approfondi d'autres qui ont ensuite été repris en tout ou en partie lors des conférences du Caire, de Copenhague, de Beijing et d'Istanbul, et ailleurs encore. On a parlé dans toutes ces enceintes d'élimination de la pauvreté, d'éducation et de santé, d'égalité des sexes, de promotion des communautés locales, de niveaux de vie plus élevés et de respect des ressources naturelles.

La session extraordinaire de l'Assemblée générale a permis de jeter un regard d'ensemble sur ce qui avait été fait depuis Rio, et sur ce qui avait échoué, a déclaré le représentant. On a pu y constater que le concept de développement durable a été intégré dans les schémas de développement nationaux, mais aussi que les questions qui étaient les plus difficiles à résoudre en 1992 sont toujours aussi problématiques aujourd'hui. La Turquie estime que, malgré des échecs et des insuffisances, la Session extraordinaire a été un succès dans la mesure ou elle est venue s'ajouter à l'élan engendré par le concept de développement durable et a permis de maintenir l'attention sur les questions d'environnement. La Turquie espère donc qu'on parviendra à un consensus sur la nécessité de nouvelles initiatives nationales et locales.

M. RI KWANG NAM (République populaire démocratique de Corée) a déclaré que la croissance économique, le développement sociale et la protection de l'environnement sont des facteurs interdépendants et indispensables du développement durable, qui est aussi tributaire d'un développement économique. Les résultats de la 19ème session extraordinaire de l'Assemblée générale de juin dernier n'a pas complètement satisfait les attentes du monde en développement. En effet, l'écart entre pays en développement et pays développés continue d'augmenter tout comme le taux de pauvreté, et les modes de production et de consommation durables n'existent toujours pas. L'assistance financière et technique n'est pas non plus assurées par la communauté internationale, malgré l'engagement pris par les pays industrialisés à Rio. Les efforts de mise en oeuvre d'Action 21 représentent une entreprise globale, a-t-il déclaré. Un sens commun de responsabilité de la part de la communauté internationale est donc nécessaire, qui respecte en même temps les différents niveaux de développement qui varient d'une région à l'autre. Il faut des actions concrètes et un véritable partenariat mondial qui permettent entre autres de promouvoir le transfert des technologies écologiquement saines vers les pays en développement. Le représentant a déclaré que pour faciliter la mise en oeuvre d'Action 21, tous les fonds et programmes des Nations Unies devraient, dans le cadre de leur mandat, renforcer leur soutien aux efforts nationaux accomplis de par le monde pour un environnement et un développement durables.

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