AG/EF/238

L'ETAT DE MISE EN OEUVRE D'ACTION 21 JUGE DECEVANT PAR LA MAJORITE DES DELEGUES A LA DEUXIEME COMMISSION

5 novembre 1997


Communiqué de Presse
AG/EF/238


L'ETAT DE MISE EN OEUVRE D'ACTION 21 JUGE DECEVANT PAR LA MAJORITE DES DELEGUES A LA DEUXIEME COMMISSION

19971105 Transfert des techniques et de ressources deux Engagements pris à Rio et qui n'ont pas encore été honorés

La Deuxième Commission (économique et financière) a commencé cet après- midi l'examen du point de son ordre du jour relatif à l'environnement et au développement durable. Elle était dans ce cadre saisie du rapport du Conseil d'administration du PNUE sur les travaux de sa dix-neuvième session, qui a été présenté par Mme Elizabeth Dowdeswell, Directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE). Compte tenu de la baisse des ressources accordées aux Programmes chargés des questions d'environnement, Mme Dowdeswell s'est demandée si l'ensemble des engagements pris à la Conférence de Rio étaient jugés désormais sans importance ou si les questions d'environnement étaient passées au second plan. Elle a affirmé que, malgré une situation financière difficile, le PNUE avait l'intention de relever les défis avec efficacité, de façon à obtenir le soutien de chacun à l'avenir.

La Commission a examiné plus spécialement les chapitres relatifs à l'application des décisions et recommandations de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement et à la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à un examen et à une évaluation de la mise en oeuvre d'Action 21. Outre le rapport du Conseil économique et social, la Commission était saisie sur ces chapitres du rapport du Secrétaire général sur les résultats de la dix-neuvième session extraordinaire de l'Assemblée générale, consacrée à une évaluation d'ensemble de la mise en oeuvre d'Action 21, qui s'est tenue du 23 au 28 juin derniers. Ce rapport a été présenté par Mme Joke Waller-Hunter, Directeur de la division du développement durable au Département des affaires économiques et sociales du Secrétariat. Ce dernier a estimé qu'avec le recul, le document adopté lors de cette session extraordinaire était excellent .

Lors du débat, les représentants des pays et organisations suivants ont pris la parole: République-Unie de Tanzanie (au nom du Groupe des 77 et la Chine), Luxembourg (au nom de l'Union européenne et de pays associés), Etats- Unis, Bangladesh, Fédération de Russie, Paraguay (au nom du Groupe de Rio), Chine, Israël, Inde, Maroc, Libye, Pakistan, Slovaquie, Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), UNICEF, UNESCO et Kazakhstan.

(à suivre 1a)

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Les représentants ont dans l'ensemble jugés comme décevant le bilan de la mise en oeuvre d'Action 21 cinq ans après son adoption à la Conférence de Rio sur l'environnement et le développement, même si des progrès ont été faits. Ainsi, la dégradation de l'environnement ne s'est pas réellement ralentie. Les pays en développement en ont rejeté la responsabilité sur les pays industrialisés, qui n'ont pas respecté leurs engagements de fournir des ressources nouvelles et additionnelles et de transférer des technologies écologiquement saines, ainsi que d'autres mesures destinées à faciliter leur développement, comme l'allégement de la dette. Face à ces critiques, le représentant de l'Union européenne a renouvelé l'engagement des Etats Membres de parvenir le plus tôt possible à un niveau d'aide publique au développement représentant 0,7% de leur PNB. Quant au représentant des Etats-Unis, il s'est félicité des progrès déjà accomplis, s'est dit favorable à des mesures raisonnables et pratiques concernant les émissions de gaz à effet de serre. Il s'est également réjoui des nouvelles initiatives comme le forum sur les forêts ou le projet de convention sur les produits organiques persistants.

la Commission a également entendu une déclaration de M. Michael Zammit- Cutajar, Secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique, qui a présenté un bref rapport verbal sur l'état de la mise en oeuvre de cette Convention. Il a notamment rappelé que le protocole qui fait actuellement l'objet de difficiles négociations et devrait en principe être adopté lors la Conférence des Parties à Kyoto au début du mois de décembre n'est qu'un protocole additionnel à une convention qui, elle, existe et fonctionne déjà.

La Deuxième Commission poursuivra, demain jeudi 6 novembre à 10 heures, ses travaux sur le point relatif à l'environnement et au développement durable.

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ENVIRONNEMENT ET DEVELOPPEMENT DURABLE

Documentation

Rapport du Conseil économique et social (A/52/3)

Rapport du Conseil d'administration du PNUE sur les travaux de sa dix-neuvième session (A/52/25)

Le Conseil d'administration du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) a tenu sa dix-neuvième session au siège du PNUE, à Nairobi, du 27 janvier au 7 février 1997, avec une reprise les 3 et 4 avril 1997. La Session qui était présidée par M. Arnoldo José Gabaldon (Venezuela), a adopté par consensus une trentaine de décisions.

Le Conseil d'administration a décidé de tenir une session extraordinaire, du 12 au 14 novembre 1997, aux fins d'examen des résultats et des décisions de la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à l'évaluation d'ensemble de la mise en oeuvre d'Action 21, qui a eu lieu en juin à New York.

Le Conseil d'administration a également adopté la Déclaration de Nairobi sur le rôle et le mandat du Programme des Nations Unies pour l'environnement destinée à la session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies. Dans ce texte, les participants au Conseil d'administration déclarent que le PNUE a été et devrait continuer à être le principal organisme des Nations Unies s'occupant d'environnement. Ils se disent résolus à jouer un rôle plus important pour concrétiser ses buts et objectifs. Ils ajoutent que le PNUE doit jouer le rôle de chef de file en ce qui concerne l'environnement en arrêtant les mesures en faveur de l'environnement mondial, en favorisant de façon cohérente la concrétisation de la dimension environnementale du développement durable au sein du système des Nations Unies et en étant la voix autorisée des défenseurs de l'environnement mondial.

Le Conseil d'administration a noté avec satisfaction la parution en temps voulu du nouveau rapport détaillé sur l'état de l'environnement mondial qui constitue le premier rapport de la série "L'avenir de l'environnement mondial". Il a pris note avec satisfaction du rapport intérimaire du Directeur exécutif sur les pratiques et directives en matière de gestion judicieuse de l'environnement au Programme des Nations Unies pour l'environnement et dans le système des Nations Unies.

Le Conseil d'administration a confirmé le mandat actuel du Comité de négociation intergouvernemental chargé d'élaborer un instrument international juridiquement contraignant propre à assurer l'application de la procédure de consentement préalable en connaissance de cause dans le cas de certaines substances chimiques dangereuses qui font l'objet du commerce international. Il s'agit de 12 polluants organiques persistants, parmi lesquelles le DDT et les dioxines.

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Le Conseil d'administration a approuvé la proposition visant à confier au PNUE le secrétariat du Programme d'action mondial sur la gestion des eaux et a prié le Directeur exécutif d'étendre les activités prévues par ledit programme à tous les programmes pour les mers régionales et d'établir les liens avec d'autres plans et programmes régionaux ou conventions appropriés. Il a aussi prié le Directeur exécutif de recommander aux organisations internationales compétentes d'approuver officiellement les parties du Programme d'action mondial relevant de leurs mandats

Le Conseil d'administration s'est félicité de l'entrée en vigueur de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique.

Le Conseil d'administration a décidé de créer un comité de haut niveau, composé de ministres et de hauts fonctionnaires, en tant qu'organe subsidiaire du Conseil d'administration, ayant pour mandat de formuler des recommandations aux fins de réformes et d'orientations au Conseil d'administration, de donner des conseils et des avis au Directeur exécutif entre les sessions et d'aider ce dernier à mobiliser des ressources financières suffisantes et prévisibles pour le Programme des Nations Unies pour l'environnement. Il a décidé que sa vingtième session aurait lieu à Nairobi, du 24 au 28 mai 1999.

Rapport du Secrétaire général sur les résultats de la dix-neuvième session extraordinaire de l'Assemblée générale, consacrée à un examen et une évaluation d'ensemble de la mise en oeuvre d'Action 21 (A/52/280)

La Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement, tenue à Rio de Janeiro du 3 au 14 juin 1992, a débouché sur l'adoption de la Déclaration de Rio sur l'environnement et le développement, d'Action 21 et de la Déclaration de principe, non juridiquement contraignante mais faisant autorité, pour un consensus mondial sur la gestion, la conservation et l'exploitation écologiquement viable de tous les types de forêts. Ces documents ont ensuite été approuvés par l'Assemblée générale dans sa résolution 47/190 du 22 décembre 1992. Par la même résolution, l'Assemblée a décidé de convoquer, en 1997 au plus tard, une session extraordinaire pour procéder à un examen et une évaluation d'ensemble de la mise en oeuvre d'Action 21. Cette session extraordinaire s'est tenue du 23 au 28 juin 1997 au Siège de New York. Entre autres particularités, cette session a vu, pour la première fois, des organisations non gouvernementales participer activement aux travaux de l'Assemblée générale. En fait, cette dix-neuvième session extraordinaire s'apparentait davantage, par son ampleur, à une grande conférence mondiale qu'à une session de l'Assemblée.

L'Assemblé générale a adopté la résolution S-19/2, le 28 juin 1997, qui présente en annexe le programme relatif à la poursuite de la mise en oeuvre d'Action 21. Ce programme comprend notamment un engagement en faveur de la

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mise en oeuvre d'Action 21 et des objectifs d'un développement durable et une évaluation des progrès accomplis depuis la tenue de la Conférence dans tous les principaux domaines d'Action 21.

Suite à cette session extraordinaire de l'Assemblé générale, le Conseil économique et social a adopté deux résolutions à sa session de fond de 1997 (Genève, 30 juin-26 juillet 1997). Il a notamment approuvé le programme de travail de la Commission du développement durable pour la période 1998-2002 et créé, sous l'égide de la Commission du développement durable, une instance intergouvernementale spéciale concernant les forêts, qui présentera son rapport à la Commission à sa huitième session, en 2000. Cette instance a tenu sa première session d'organisation à New York du 1er au 3 octobre.

Déclaration liminaire

M. MICHAEL ZAMMIT-CUTAJAR, Secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique, a présenté un bref rapport verbal sur l'état de la mise en oeuvre de le Convention. Il a déclaré que le protocole qui fait actuellement l,objet de difficiles négociations et devrait en principe être adopté lors la Conférence des Parties à Kyoto au début décembre n'est qu'additionnel à une convention qui existe. Cette Convention, a-t-il rappelé, repose sur le travail de scientifiques. Bien que le processus d'analyse fonctionne parfaitement la plupart des pays de l'annexe I (pays industrialisés) et de l'annexe II (pays à économie en transition) ne semblent pas en mesure de ramener en l'an 2000 leurs émissions de gaz à effet de serre au niveau de celles de 1990. De même, seuls trois pays en développement ont fourni une estimation de leur émission de gaz à effet de serre, alors que le Secrétariat de la Convention en attendait une véritable avalanche. Or, ces rapports ne sont pas purement bureaucratiques; ils indiquent les mesures à prendre, y compris les mesures d'aide financière que les pays développés peuvent prendre en faveur des pays en développement.

L'objectif de la Conférence des Parties qui se tiendra à Kyoto est de renforcer la Convention, a déclare M. Zammit-Cutajar. Le groupe ad hoc du mandat de Berlin a achevé ses travaux et il faut maintenant tenter de trouver un consensus à Kyoto. Le Secrétaire a présenté les difficultés qui restent à surmonter, par exemple sur le contenu de la "corbeille" des gaz à effet de serre dont les émissions devront être réduites. Une partie de ces difficultés sont techniques, mais d'autres sont politiques, a-t-il expliqué. Il ne devrait pas y avoir à Kyoto de nouveaux engagements en faveur de pays en développement mais les engagements déjà pris devront être tenus. Le Secrétaire a rappelé que le protocole de Kyoto ne concernera pas que l'environnement, mais aussi le développement durable. Il devra envoyer un signal aux milieux économiques, investisseurs, producteurs et grands publics pour leur faire bien comprendre que les industries et les transports doivent évoluer. On a beaucoup parlé des coûts des mesures visant à prévenir ou à s'adapter au changement climatique, mais on n'a pas mesuré le coût de l'inaction, a appelé M. Zammit-Cutajar.

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Débat

M. KATINDA E. KAMANDO (République-Unie de Tanzanie, au nom du Groupe des 77 et la Chine) a déclaré que le partenariat mondial concernant la mise en oeuvre d'Action 21 a permis d'effectuer un meilleur transfert technologique vers les pays en développement. Mis à part l'augmentation de l'aide qui a été faite à la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (CNUED), il était clair en juin dernier lors de la 19ème session extraordinaire que l'aide des pays de l'OCDE aux pays en développement a chuté en terme réel par rapport au PNB. Le déclin de cette aide est inévitablement vue comme un manque d'engagement et de sincérité de la part des gouvernements des pays développés à mettre en oeuvre l'Accord de Rio. Cela explique aussi en partie le peu de progrès vers la réalisation des objectifs du Sommet planète terre. A cet égard, la 19ème session extraordinaire a permis aux pays développés de réaffirmer leur engagement en ce qui concerne leur contribution de 0,7% de leur PNB. M. Kamando a également exprimé son inquiétude face à la détérioration continue des mesures en faveur du développement durable, alors que les pays en développement deviennent toujours plus vulnérables à la dégradation environnementale et aux catastrophes qui les touchent.

Concernant l'eau douce, M. Kamando a indiqué qu'il fallait accorder une attention particulière aux sources d'eau, notamment d'eau potable, et aux systèmes d'assainissement, tant dans les milieux urbains que ruraux. C'est un défi important auquel les pays en développement tout comme la communauté internationale sont confrontés. Quant aux forêts, il s'est félicité de la proposition d'une session intergouvernementale sur la question. Il a déclaré que les pressions directes sur le PNUE par les pays développés ont contribué à écarter l'organisation d'une approche intégrée. Ceci est également le cas pour HABITAT. Ces organisations ont à présent perdu leur raison d'être, a-t- il indiqué. Des propositions ont été faites par certains pays de créer une organisation semblable à l'OMC afin d'enlever à Nairobi le prestige de siège d'une Organisation des Nations Unies. Il a soutenu le Secrétaire général dans ses efforts pour trouver des solutions qui permettraient de renforcer le PNUE et HABITAT.

Comme indiqué lors de la session de l'ECOSOC qui s'est tenue à Genève l'été dernier, le Groupe de 77 et la Chine continue à être d'avis que les quatre organes de l'ECOSOC à savoir le Comité sur les sources d'énergie nouvelles et renouvelables pour le développement, ceux pour les ressources naturelles, la science et la technologie au service du développement et le Comité pour la planification du développement devraient être débattue conformément à la résolution de l'Assemblée générale 50/227.

M. HENRI SCHUMACHER (Luxembourg, au nom de l'Union européenne et des pays associés) a déclaré que des progrès ont été réalisés au cours des cinq dernières années en matière de développement économique, de développement social et de la protection de l'environnement, qui sont des composantes interdépendantes du développement durable. Dans le cadre de la protection de

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l'environnement, l'entrée en vigueur de la Convention cadre sur les changements climatiques, et celle de la Convention sur la diversité biologique et de la Convention sur la lutte contre la désertification marquent un pas en avant, a-t-il déclaré. Force est cependant de constater qu'en dépit des progrès accomplis, l'environnement au niveau mondial continue de se détériorer rapidement et l'élimination de la pauvreté est loin d'être achevée. Quant au développement social, il est souvent inégal. L'Union européenne a regretté que les efforts entrepris n'ont pas encore abouti à des résultats plus concrets, notamment en matière d'utilisation rationnelle de l'énergie et des ressources en eau douce, de changements climatiques, de protection et de gestion durable des mers et des océans, et de gestion durable de tous les types de forêts. En ce qui concerne les changements climatiques, il a également rappelé que l'Union européenne est disposée de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 15% en dessous du niveau de 1990 d'ici l'an 2010.

La 19ème session extraordinaire tenue en juin dernier a réaffirmé que les moyens nationaux joueront un rôle prioritaire pour le financement du développement durable. M. Schumacher a réaffirmé l'engagement pris par les pays de l'Union d'atteindre l'objectif convenu par l'Organisation des Nations Unies de consacrer, dès que possible, 0.7% du produit national brut de ses membres à l'Aide publique au développement (APD). Il a également indiqué que l'Union européenne est encouragée par le fait que les initiatives proposées par l'Union lors de la cinquième session de la Commission du développement durable (CDD) au sujet des questions d'approvisionnement en eau douce et de son assainissement et d'une stratégie commune pour un avenir viable en matière d'énergie aient été reprises dans le document final adopté à la session extraordinaire.

M. Schumacher a demandé qu'au niveau du système des Nations Unies et de ses organismes et programmes soit entrepris un travail de coordonnation entre les Conventions sur les changements climatiques, la biodiversité et la désertification. Il a également relevé le rôle important que devra jouer le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) dans cette coordination. Après avoir confirmé son engagement dans la poursuite de ses efforts à appliquer Action 21, l'Union européenne a rappelé la nécessité de l'établissement d'un dialogue de haut niveau sur les thèmes intersectoriel et économique, tels que l'industrie et les modes de consommation et de production.

M. JACK SPITZER (Etats-Unis) a déclaré que la Conférence de Rio a produit de grands résultats: chacun a admis qu'il fallait prendre en considération les aspects sociaux, économiques et environnementaux du développement durable. Depuis Rio, plusieurs pays ont mis en application des stratégies en faveur du développement durable et un cadre d'accords internationaux a été mis en place, par exemple sur la désertification, la pollution maritime d'origine tellurique ou le changement climatique. Sur ce dernier point, les Etats-Unis soutiennent des mesures efficaces et pratiques pour lutter contre le changement climatique. Ils ont proposé des mesures

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contraignantes pour ramener entre 2008 et 2010 les émissions de ces gaz par les pays industrialisés au niveau des émissions de 1990, avec pour objectif de descendre sous ce niveau durant la décennie suivante. Il faut adopter des systèmes de négociations internationales au sujet des émissions de gaz à effet de serre de façon à ce que ces émissions soient gérées de la manière la plus rentable.

Certaines questions restent encore en suspens, notamment celles relatives aux forêts, a déclaré le représentant. Les Etats-Unis appuient fermement le forum international sur les forêts qui a pour objet de promouvoir des pratiques de gestion durable des forêts. La communauté internationale devrait se saisir également du problème par pollution des substances organiques persistantes, comme le DDT ou autres pesticides et les Etats-unis encouragent tous les pays à travailler ensemble face à ce défi.

M. ANWARUL KARIM CHOWDHURY (Bangladesh) a fait référence à la session extraordinaire en rappelant l'importance de la participation à la mise en oeuvre d'Action 21 par tous les Etats membres, et ceci à tous les niveaux. En dépit de la volonté politique affichée à plusieurs reprises en séance plénière, peu d'actions concrètes ont été menées, a-t-il fait observer. Toutefois il a noté que les mêmes engagements avaient été réaffirmés au cours de la session extraordinaire, concernant la mise en oeuvre d'Action 21 pour un développement durable. Le Bangladesh a fait des tentatives sincères en ce qui concerne l'environnement, notamment en incluant la question de l'environnement dans ses stratégies politiques, en créant des tribunaux verts, en promulguant des lois relatives au respect de l'environnement, en améliorant la gestion de l'environnement national, en créant également un comité national de coordination pour le développement durable dirigé par le Premier Ministre. Cependant, a-t-il déclaré, les mesures d'appui font encore défaut. Faute de ressources suffisantes les programmes arrêtés n'ont pu être mis en oeuvre. Il faut donc créer un cadre international plus propice afin que les efforts entrepris en faveur du développement durable ne soient pas sérieusement compromis.

Le représentant a accordé une importance particulière au commerce avec les pays les moins avancés qui ont besoin d'une assistance technique accrue sinon majeure pour faire en sorte que leurs produits soient mis sur le marché mondial. Toute tentative pour le développement durable doit pouvoir bénéficier de mesures de soutien au niveau national. Le Bangladesh a attiré l'attention sur la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre par la communauté internationale. A cet égard il a demandé qu'un délai soit fixé lors de la Conférence de Kyoto.

Le représentant a accordé une importance au problème de l'eau et à la contamination de l'eau par l'arsenic qui constitue une question prioritaire au Bangladesh. Aucun programme international ne pourrait être organisé de manière efficace si les ressources nécessaires ne sont pas mobilisées. Il a également lancé un appel aux Nations Unies afin qu'elles fournissent une assistance aux efforts nationaux dans la mise en oeuvre d'Action 21.

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M. ALEXANDR PANKIN (Fédération de Russie) a estimé que les résultats de la session extraordinaire de l'Assemblée générale, en juin, sont équilibrés et, même s'ils ont pu décevoir quelques-uns, ils reflètent une réalité. L'établissement du forum international sur les forêts, notamment, a mis en relief la prise de conscience de la communauté internationale sur cette question. La Fédération de Russie accueille également avec satisfaction le renforcement de certaines institutions comme le PNUE, la Commission pour le développement durable ou le Fonds mondial pour l'environnement. Il faut trouver des approches acceptables par tous pour le financement des activités liées au développement durable, y compris par le biais de sources nouvelles et novatrices.

Le représentant s'est félicité des résultats obtenus lors de la première réunion de la Conférence des Parties à la Convention sur la désertification, à laquelle la Fédération de Russie a assisté en tant qu'observateur. Mais il faudrait pour assurer à cette convention un caractère réellement mondial, y ajouter une autre annexe régionale, consacrée aux pays d'Europe orientale. Quant à la prochaine réunion de Kyoto de la Conférence des Parties à la Convention sur le changement climatique, elle devrait s'efforcer de parvenir à un consensus sur la limitation des émissions de gaz à effet de serre.

La Fédération de Russie estime qu'après les trois conventions signées à Rio, il faut se saisir des questions que doit traiter l'Assemblée générale. Celle-ci ne devrait pas chercher à influencer le délicat processus de consensus mais se concentrer sur l'évaluation des mesures prises pour mettre en oeuvre les décisions prises. Il faut également assurer une coordination des activités des différentes conventions qui sont en train d'acquérir une certaine autonomie. Il faut également trouver le moyen de financer les activités menées en application des conventions et fixer une date d'expiration précise aux arrangements intérimaires.

M. HUGO SAGUIER CABALLERO (Paraguay) a déclaré que l'inventaire des activités dans le suivi d'Action 21 dans le cadre des Nations Unies permet de constater certains efforts fournis dans le domaine de l'environnement et du développement durable. Il a lancé un appel à tous les Etats membres pour qu'ils tiennent les engagements pris lors de la Conférence de Rio et de la 19ème session extraordinaire. Pour le Paraguay, l'établissement du rôle fondamental des forêts et la question de l'eau douce méritent une attention particulière. Il a soutenu le dialogue intergouvernemental sur la question de l'eau dans le cadre de la Commission pour le développement durable. Il a également indiqué que la session extraordinaire a reconnu la nécessité de trouver des modes de production et de consommation durables. Il est important d'enregistrer les initiatives régionales qui ont préparé la session extraordinaire, et a mentionné les progrès réalisés au Sommet des Amériques qui s'est tenu à Santa Cruz en Bolivie et qui a permis l'adoption d'une politique régionale intégrée en matière d'environnement.

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Il a recommandé la mise en oeuvre de la Convention sur la lutte contre la désertification, tout comme celles sur la biodiversité et le changement climatique. Un mécanisme de financement a été établi à cet égard; mais ces conventions qui connaissent un régime financier provisoire, doivent se voir assurer la continuité de leur assise financière. Il a rappelé que les pays du Groupe de Rio accordent une importance particulière aux catastrophes naturelles parce qu'à cet égard les pays en développement subissent des dommages irréparables. Ainsi El Niño, considéré comme le problème naturel le plus grave de ce siècle, risque d'avoir actuellement un lourd impact sur l'environnement. Il a demandé que l'Assemblée générale mette en oeuvre d'urgence un programme d'alerte précoce pour la prévention en cas de catastrophe naturelle. Il a annoncé que le projet de résolution qui sera présenté sur ce point de l'ordre du jour sera approuvé par le Groupe de Rio.

M. YU QINGTAI (Chine) a jugé regrettable que la tendance à la dégradation de l'environnement mondial n'ait pas été inversée. Cela est dû notamment aux difficultés rencontrées par les pays en développement. Ceux-ci ont fait des efforts, qui sont toutefois entravés par la persistance de la pauvreté. En outre, les pays développés n'ont pas respecté les engagements pris lors de la Conférence de Rio concernant les transferts de technologies et de ressources nouvelles et additionnelles. Ces ressources constituent un préalable à la mise ne oeuvre d'Action 21 par les pays en développement. Il faut donc trouver le moyen de mobiliser ces ressources, qu'elles soient d'origine publique ou non et, dans ce cadre, inverser la tendance à la baisse de l'aide publique au développement. La communauté internationale devrait aussi faire des efforts concertés pour orienter les investissements privés vers les pays en développement. Les pays développés devraient également alléger la dette des pays en développement, et prendre des mesures pour le transfert de technologies écologiquement saines, lesquelles constituent un patrimoine commun de l'humanité. Il ne suffit pas de réaffirmer les grands engagements du Sommet de Rio, il faut les mettre en oeuvre.

M. ARIEL KEREM (Israël) a estimé que les attentes étaient peut-être trop à la hausse après le Sommet de Rio. La dégradation de la qualité des ressources comme les forêts et les sols ne s'est pas ralentie et les résultats de la 19ème session extraordinaire de l'Assemblée générale sont maigres. Israël pour sa part est Partie à 15 conventions mondiales et régionales pour la protection de l'environnement, a rappelé le représentant, qui a présenté plusieurs de ces accords régionaux.

Israël a en outre pris de nombreuses mesures législatives pour protéger l'environnement, prévoyant notamment des amendes en cas de dégradation. Aujourd'hui 125 000 personnes travaillent et aident le Ministère israélien de l'environnement, qui collabore avec des ONG, à mettre en place un code de non- pollution. M. Kerem a également présenté une série de mesures nationales, par exemple pour limiter la pollution par les véhicules. le gouvernement a ainsi décidé de doter les nouveaux véhicules de pots catalytiques et des normes de l'Union européenne en la matière. Israël tente de formuler un programme de développement durable complet, en utilisant des incitations fiscales et en y associant les industries et le grand public.

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M. B. S. RAWAT (Inde) a déclaré que la CNUED a lancé un partenariat international sur les questions d'environnement et de développement durable. Il faut que la communauté internationale supporte les efforts entrepris par les pays en développement en ce qui concerne la mise en oeuvre du Plan d'Action 21. La création d'emplois tout comme l'élimination de la pauvreté constituent des priorités dans le développement. Cinq ans après Rio, les pays en développement ont mis en place des mesures visant divers objectifs de développement en respectant les impératifs de l'environnement. L'Inde a par exemple mis en place une stratégie sur les forêts et a adopté une déclaration politique sur la lutte contre la pollution. Des mesures concernant la protection de la diversité biologique ont également été mises en place. L'Inde accorde une importance particulière à la participation de tous les agents de la société à la lutte pour la préservation de l'environnement et à l'objectif du développement durable. Le gouvernement a mis aussi au point des mécanismes concernant la protection en cas d'accidents dans le traitement des substances dangereuses.

Le représentant a cependant indiqué que la principale source de préoccupation est bien celle de voir que certains pays développés ne respectent pas leurs engagements concernant Action 21, remettant ainsi en question le partenariat mis en place à Rio. Il a rappelé que le transfert de technologies écologiquement saines à un taux favorable aux pays en développement doit absolument être mis en place pour soutenir les efforts de ces pays en développement dans la mise en oeuvre d'Action 21.

M. AHMED AMAZIANE (Maroc) a rappelé que le Sommet planète Terre (Conférence de Rio) de 1992 s'était achevé sur une note d'optimisme et d'espoir. Tout le monde s'accordait alors pour admettre que les dividendes de la paix consécutifs à la fin de la guerre froide seraient orientés vers le financement des objectifs de développement convenus au niveau international. Or, l'Assemblée générale, à l'issue de sa 19ème session extraordinaire de juin dernier, a conclu que même si des résultats encourageants ont été obtenus sur le chemin de la réalisation du développement durable, les perspectives d'ensemble sont plus sombres qu'en 1992.

Ainsi, les émissions de polluants ne cessent d'augmenter, les schémas de consommation et de production non viables continuent de causer une surexploitation intolérable des ressources, les mouvements transfrontières de déchets radioactifs et dangereux n'ont pas été maîtrisés, la pollution atmosphérique s'étend de plus en plus aux pays en développement tandis que la pollution de l'eau et de l'air ne cesse de s'aggraver. Par ailleurs, la pauvreté chronique contribue toujours à l'accélération de la dégradation des ressources naturelles et à la désertification pendant que les habitats naturels continuent de se détériorer, appauvrissant la diversité biologique. L'eau douce, les forêts et ressources halieutiques continuent elles aussi de connaître une exploitation non viable. Bref, les progrès accomplis depuis Rio ont été décevants, qu'il s'agisse d'atteindre les objectifs arrêtés en matière de lutte contre la détérioration de l'environnement ou d'apporter une aide technologique et financière aux pays en développement.

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Le Maroc émet le voeu sincère que la communauté internationale conjuguera ses efforts pour faire en sorte que le prochain examen de la mise en oeuvre d'Action 21, prévu en 2002, fasse apparaître davantage de progrès tangibles sur la voie du développement durable. Il apportera sa pleine contribution à cette entreprise collective.

M. ALU SULEIMAN AUJALI (Libye) a déclaré que les Programmes et institutions des Nations Unies ont joué un rôle important dans l'encouragement au dialogue en faveur du développement durable et de la protection de l'environnement à la suite de la Conférence de Rio. Toutefois, il n'y a pas eu de progrès tangibles concernant les transferts de ressources et de technologies aux pays en développement, alors qu'ils sont essentiels au développement durable de ces pays. Au contraire, l'aide publique au développement a baissé, alors que l'endettement des pays pauvres augmentait. La Libye est préoccupée par les dangers menaçant la mer Méditerranée. La présence permanente de flottes étrangères dans les pays de la région constitue une menace pour l'environnement de cette mer semi fermée, qu'il s'agisse des fortes quantités de carburants rejetées ou de la pêche aux filets dérivants.

Le représentant a rappelé que son pays est partie à plusieurs conventions internationales de protection de l'environnement et a pris des mesures nationales. Il a rappelé le grand projet de fleuve créé par l'homme, qui devait assurer l'approvisionnement en eau douce du nord de la Libye, ceci malgré le boycottage du plus riche pays de la planète et les mesures de sanctions de la communauté internationale à l'encontre de la Libye. Le représentant a suggéré l'intensification des recherches concernant le dessalement de l'eau de mer. En même temps, il a affirmé qu'il faut laisser les Etats choisir leur propre voie de développement, sans recourir à quelque sanction que ce soit ou à des menaces d'agression.

M. AKRAM ZAKI (Pakistan) a souscrit à la déclaration de la République- Unie de Tanzanie au nom du Groupe des 77 et la Chine. Il a indiqué que la réorientation du travail de la FAO et du PNUE, ainsi qu'entre autres les Conventions sur la biodiversité biologique, sur les changements climatiques et sur la lutte contre la désertification constituent des progrès majeurs. Cependant le peu de progrès réalisé n'est pas très encourageant comme cela a été indiqué lors de la 19ème session extraordinaire et de cette même Assemblée générale. Une pauvreté accrue, un développement des économies en stagnation, des économies fragiles et le déclin des recettes d'exportation constituent des facteurs qui ont conduit à une détérioration de l'environnement. Il faut donc que la coopération internationale soit renforcée, a-t-il déclaré, et que la mobilisation des ressources extérieures nécessaires à la mise en place d'Action 21 soit prise en charge par la communauté internationale, ce qui n'est pas le cas car les pays développés ne respectent pas leurs engagements de Rio.

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Le déclin de 14% de l'aide publique au développement a été la réduction la plus brutale depuis les années 1970. Beaucoup disent que les pays en développement doivent compter sur les investissements étrangers directs. Cependant 90% des investissements étrangers directs sont concentrés dans seulement 26 pays. Alors que l'APD peut jouer un rôle très important dans le soutien aux flux d'échanges, le service de la dette continue de constituer une contrainte majeure pour la mobilisation des ressources nationales qui sont déjà rares dans les PED. L'exigence de nouvelles ressources supplémentaires doit donc être satisfaite.

M. Zaki a indiqué que le transfert des technologies écologiquement rationnelles est précieux pour les pays en développement. Cependant de graves obstacles demeurent en ce qui concerne l'acquisition de ces technologies par ces derniers. Alors que le consensus de Rio découle d'une conviction partagée par l'opinion mondiale, les pays développés continuent de faire pression sans respecter leurs engagements pris à Rio. Les modes de consommation et de production non durables existent toujours et la réticence pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre par certains pays développés ne contribuent pas au développement d'un environnement durable. M. Zaki a indiqué que le programme de négociation en matière environnementale doit être plus équilibré et inclure les questions qui préoccupent les pays en développement telles que la répartition mondiale de la commercialisation, le partage de la technologie, la mobilisation des ressources financières et la recherche sur l'élimination de la pauvreté et du sous-développement.

M. MILOSLAV HETTES (Slovaquie) a estimé qu'il fallait coordonner les efforts des gouvernements et des ONG pour garantir un environnement correct à nos enfants. Tout le monde n'est pas satisfait de l'état de la mise en oeuvre d'Action 21, mais de nombreuses mesures ont pourtant été prises à la suite de la Conférence de Rio, qui ont marqué une étape dans la gestion de l'environnement par le Gouvernement de la Slovaquie. La Slovaquie essaie d'éduquer le public aux problèmes du développement durable. Elle entend mettre en oeuvre par étape les conclusions de la récente session extraordinaire de l'Assemblée générale.

Le Gouvernement slovaque soutient pleinement les efforts des Nations Unies pour éradiquer la pauvreté, ce qui suppose des efforts coordonnés des gouvernements et de la communauté internationale. La fourniture de service sociaux de base et d'une alimentation suffisante est essentielle à l'intégration des populations. La Slovaquie se félicite également des projets de réforme des Nations Unies et du nouveau système de coordinateur résident, qui devrait permettre, en collaboration avec les gouvernements, de mieux mettre en oeuvre Action 21.

Mme KERSYIN TRONE (Directrice exécutive adjointe du Fonds des Nations Unies pour la population, FNUAP) a déclaré que des efforts doivent être faits pour atténuer la pauvreté et renforcer les droits des femmes. Le Programme d'action de la Conférence internationale pour la population et le développement insistait sur la nécessité d'un environnement sain et sur les

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conséquences pour l'environnement de l'augmentation inéluctable de la population. Les mesures prises en faveur de la santé reproductive et du planning familial faciliteront un développement durable. Tous les travaux du FNUAP, organisme directeur pour la mise en oeuvre du chapitre V d'Action 21, accordent une grande importance aux liens entre population et environnement.

M. ADO VAHER, Directeur des affaires et des relations extérieures de l'UNICEF, a indiqué que la Convention sur les droits de l'enfant permet de garantir la protection et le développement des enfants de ce monde et des générations futures. La question importante pour l'UNICEF est la santé des enfants. Il a expliqué que même si 80% des enfants dans les pays en développement sont maintenant immunisés contre les maladies infectieuses, 7 à 8 millions d'enfants continuent de mourir chaque année de ces maladies et de grave malnutrition. Il a également cité le problème du SIDA qui touche actuellement 30 pays en développement et de plus en plus d'enfants. La pollution de l'environnement peut faire augmenter l'incidence des maladies traditionnelles et causer des dommages irréversibles dans le développement physique et mental des enfants. Il faut donc adopter des mesures préventives en ce qui concerne les questions de santé liées à l'environnement.

M. Vaher a indiqué que l'eau douce et l'eau potable ainsi que l'assainissement de l'environnement constituent les priorités de l'UNICEF. Les pays de l'Afrique subsaharienne sont parmi les plus démunis à cet égard, car une grande partie de la population n'a toujours pas accès à l'eau potable. Les changements climatiques n'annoncent pas une amélioration pour le siècle prochain en Afrique. Les systèmes d'assainissement sont importants surtout pour les populations pauvres vivant dans les périphéries des grandes villes. Ecologiquement parlant, les bidonvilles sont exposés aux épidémies, a-t-il déclaré. Il a cité l'exemple de l'épidémie de choléra au Pérou ou en Guinée Bissau. Il a également parlé des maladies diarrhéiques qui continuent de tuer des millions d'enfants chaque année.

M. Vaher a déclaré que L'UNICEF organisera une Journée mondiale de l'eau en 1998, avec la collaboration du Département des affaires économiques et sociales. Le thème cette année sera "L'eau souterraine, la ressource invisible".

M. Vaher a rappelé le déclin de l'aide publique au développement et les difficultés qu'il engendre dans la poursuite des objectifs d'un développement durable. Il a indiqué que l'aide multilatérale est indispensable pour atteindre les plus pauvres parmi les pauvres et que la mise en oeuvre d'Action 21 nécessite une assistance financière internationale. Les gouvernements doivent donc tenir leur engagement pris à Rio à cet égard.

M. ALFATIH HAMAD (UNESCO) a rappelé que son organisation est chef de file pour la mise en oeuvre des chapitres 35 et 36 d'Action 21, relatifs respectivement à la science et à l'éducation. Le Sommet de la Terre et son suivi ont eu indiscutablement un impact profond et positif sur la programmation stratégique de l'UNESCO. Les priorités du Programme pour le

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suivi de la mise en oeuvre d'Action 21 convergent avec celles de l'UNESCO. Malheureusement, le niveau des ressources disponibles à l'UNESCO, comme d'ailleurs dans l'ensemble du système des Nations unies, est loin d'être suffisant. Le Secrétariat va donc mettre l'accent sur la mobilisation de ressources extrabudgétaires, y compris le financement via des mécanismes internationaux du système des Nations Unies comme le Fonds pour l'environnement mondial. Le représentant a ensuite présenté une série d'événements liés à l'UNESCO et au suivi de la Conférence de Rio, notamment la prochaine conférence de Thessalonique (Grèce) sur l'environnement et la société, qui aura lieu du 8 au 12 décembre.

Mme AKMARAL KH ARYSTANBEKOVA (Kazakhstan) a indiqué que son pays était devenu indépendant peu avant la Conférence de Rio. Les questions qui ont été traitées par la Conférence étaient donc à l'époque d'actualité puisque le secteur économique du pays était en pleine constitution. Cinq ans plus tard, la 19ème session extraordinaire a permis au Kazakhstan de faire le bilan de ces activités en matière de développement. Il constate qu'en dépit des difficultés économiques, certains pays doivent malgré tout utiliser leurs propres ressources en vue de mettre en oeuvre Action 21. En août 1991, plusieurs mesures avaient été prises par le Gouvernement du Kazakhstan, telles que l'adoption d'une loi sur la protection de l'environnement, ou encore la création du Conseil national sur le développement durable. L'insertion par le gouvernement de la composante environnementale dans ses politiques constitue une mesure stratégique de sécurité pour l'Etat. Mme Arystanbekova a indiqué que le Kazakhstan a ratifié la plupart des conventions ayant trait aux questions de l'environnement. Elle a ajouté qu'il existait des problèmes de dimension planétaire que certains pays ne peuvent résoudre tout seuls. Elle a donné les exemples de l'assèchement de la mer d'Aral et des essais nucléaires sur le site de Semipalatinsk qui ont affecté le pays sur le plan écologique. Avec ces essais de bombes nucléaires à uranium et au plutonium, plus de 500 000 personnes ont été irradiées. Pendant plus de 40 ans d'essais sur le site, le taux de mortalité infantile a augmenté de 5 à 10 fois. La tragédie nucléaire du Kazakhstan ne peut être évalué que lorsque l'on voit naître des enfants avec des malformations pathologiques. Le patrimoine génétique du Kazakhstan a été profondément détruit, a-t-elle déclaré. Il faut exiger des puissances nucléaires qu'elles créent un fonds international pour aider à réhabiliter les populations dans les zones touchées par les essais nucléaires.

Mme Arystanbekova a également déclaré que le problème de la mer d'Aral révèle l'irresponsabilité du genre humain lorsqu'il a fait de son eau une utilisation déraisonnable pour remédier aux problèmes d'irrigation de la région. La mer d'Aral a donc perdu 60% de son volume et environ 200 000 tonnes de sel et de sable se répandent chaque année sur des superficies colossales. Le gouvernement déploie à cet égard des efforts considérables pour empêcher son dessèchement. Les Chefs d'Etat d'Asie centrale ont également adopté la Déclaration d'Almaty et proclamé l'année 1998 Année de la protection de l'environnement. La représentante a conclu en lançant un appel aux Nations Unies pour qu'un nouvel ordre mondial se crée, et aux Etats afin qu'ils respectent leurs Engagements de Rio en ce qui concerne l'environnement et le développement durable. * *** *

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