DEUXIEME COMMISSION: LES RESSOURCES MISES A LA DISPOSITION DU PLAN D'ACTION DU CAIRE SONT INSUFFISANTES, ESTIMENT LES DELEGATIONS
Communiqué de Presse
AG/EF/232
DEUXIEME COMMISSION: LES RESSOURCES MISES A LA DISPOSITION DU PLAN D'ACTION DU CAIRE SONT INSUFFISANTES, ESTIMENT LES DELEGATIONS
19971030 Plusieurs représentants mettent l'accent sur la coordination régionale des politiques face au problème des migrations internationalesLa Deuxième Commission (économique et financière) a repris ce matin l'examen du point de son ordre du jour relatif au développement durable et à la coopération économique internationale. Elle a examiné dans ce cadre les chapitres traitant, d'une part, de la population et du développement, des migrations internationales et du développement, d'autre part, en particulier la convocation d'une conférence des Nations Unies sur les migrations internationales et le développement. Elle était, dans ce cadre, saisie d'un rapport du Secrétaire général sur l'application du Programme d'action de la Conférence internationale sur la population et le développement. Elle était saisie en outre d'un rapport du Secrétaire général sur les migrations internationales et développement, y compris la convocation d'une conférence des Nations Unies sur les migrations internationales et le développement.
La Commission, lors du débat, a entendu les délégations qui ont souhaité un examen, en 1999, de la mise en oeuvre du Plan d'action de la Conférence internationale sur la population et le développement. Des délégations ont souhaité, à cette fin, la tenue d'une session spéciale de l'Assemblée générale, alors que d'autres se sont montrées plus favorables à une réunion de haut niveau de deux jours dans le cadre de la 54ème session. Plusieurs délégations ont averti que cette session ne devra pas aboutir à une renégociation des accords conclus figurant dans le plan d'action. Nombre de délégations ont fait remarquer que les ressources actuellement fournies ne correspondent pas aux besoins estimés pour la mise en oeuvre du Plan d'action, ajoutant que les pays développés doivent respecter les engagements pris.
Elle a en outre entendu les délégations qui ont souligné l'importance des migrations internationales et la nécessité d'examiner la question au sein des instances internationales. Des délégations ont rappelé qu'il faut à la fois veiller aux intérêts des migrants et respecter la souveraineté des Etats d'accueil dans l'élaboration de leur politique d'immigration. En outre, il faut distinguer entre immigration légale et illégale. Certains représentants
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ont souhaité l'élaboration, dans des instances appropriées, de lignes directrices qui pourraient être utilisées par tous les pays confrontés au problème des migrations. D'autres délégations ont mis en valeur la coopération régionale, jugée plus efficace que la Conférence internationale qu'un certain nombre de délégations appellent de leur voeu.
La Commission a, lors de son débat, entendu les représentants et observateurs des pays et organisations suivants: République-Unie de Tanzanie (au nom du groupe des 77 et la Chine), Luxembourg (au nom de l'Union européenne et de pays associés), Etats-Unis, Saint-Siège, Fédération de Russie, Chine Tunisie, Pakistan, Philippines, Egypte, Ethiopie, Paraguay (au nom du Groupe de Rio), Mexique, Organisation des migrations internationales, Belarus, UNESCO, Venezuela et Ukraine.
La Commission poursuivra ses travaux cet après-midi, à 15 heures. Elle achèvera l'examen des mêmes chapitres, puis commencera l'examen du chapitre relatif à l'alimentation et au développement durable.
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DÉVELOPPEMENT DURABLE ET COOPÉRATION ÉCONOMIQUE INTERNATIONALE
Documentation
Population et développement
Application du Programme d'action de la Conférence internationale sur la population et le développement (A/52/208 et Add.1)
Ce rapport, conforme à la demande de la résolution 51/176 de l'Assemblée générale et à la résolution 1997/42 du Conseil économique et social, rend compte de l'application du Programme d'action de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD). Il fournit des propositions concernant le processus et les modalités de l'examen et de l'évaluation dudit Programme. Les activités de l'Equipe spéciale du Comité administratif de coordination (CAC) y sont décrites tout comme le suivi à l'échelle du système des Nations Unies, les résultats obtenus à l'échelon national, la coopération Sud-Sud, les courants de ressources financières, la Commission de la population et du développement ainsi que l'application par l'Organe directeur du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP).
En rendant compte de ses travaux à la trentième session de février 1997, l'Equipe spéciale du CAC sur les services sociaux de base pour tous, qui est présidée par le FNUAP, a proposé des produits qui permettront au système des Nations Unies de mieux aider les pays à améliorer leur aptitude à fournir des services sociaux de base efficaces dans leur action contre la pauvreté. Elle s'est particulièrement attachée à mettre au point et à sélectionner des indicateurs permettant aux pays de suivre les progrès réalisés en vue d'atteindre, entre autres, les objectifs arrêtés lors de la CIPD. Le rapport donne un aperçu de quelques-unes des activités entreprises dans différentes régions pour renforcer la collaboration et la coopération entre tous les organismes du système qui privilégient les partenariats avec des ONG, le secteur privé et la société civile. Il présente le bilan qu'ont dressé les différentes Commissions économiques et sociales régionales ainsi que les programmes d'action des organisations spécialisées concernées telles que le FNUAP, le HCR, l'UNICEF, l'OMS et l'ONUSIDA.
En dressant également un bref bilan des résultats obtenus par les pays dans la mise en oeuvre du Programme d'action, le rapport indique que de nombreux pays s'attachent actuellement à modifier leur politique en matière de population et de développement. Cependant, en dépit de cette volonté manifeste de tout mettre en oeuvre, de nombreux pays se sont heurtés à une insuffisance de fonds et de personnel qualifié qui a entravé leurs efforts pour atteindre les objectifs fixés au Caire. Pour surmonter ces obstacles, les pays ont besoin de recevoir une assistance de la communauté internationale sous la forme de ressources à la fois humaines et financières. Le rapport, non seulement, rappelle la résolution 51/176 de l'Assemblée générale où l'importance de la coopération Sud-Sud est réaffirmée, mais décrit également
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des activités Sud-Sud entreprises par les pays en développement et par des organismes des Nations Unies. On a estimé que le coût des mesures préconisées à la Conférence du Caire serait de 17 milliards de dollars par an jusqu'en l'an 2000 puis augmenterait pour atteindre 21,7 milliards de dollars en 2015. Il est recommandé dans le Programme d'action qu'environ deux tiers des coûts prévus dans les pays en développement soient à l'avenir financés par des ressources internes.
Concernant les courants de ressources financières, les dons constituent la forme la plus importante d'assistance internationale dans le domaine de la population (669 millions de dollars en 1994). Les fonds multilatéraux des Nations Unies (sans compter le FNUAP) sont passés de 86 millions de dollars en 1990 à 107 millions en 1994. Les fonds apportés par la Banque mondiale se sont élevés à 448 millions de dollars en 1995 et 599 millions en 1996. La tendance à la hausse des courants de ressources constatée en 1994-95 est encourageante. Un grand nombre d'activités ont été menées à bien avec des investissements relativement modestes et ceci doit être considéré comme l'un des véritables succès de l'action mondiale en faveur du développement. La mise en oeuvre du Programme d'action ne pourra néanmoins être menée à bonne fin que si l'on parvient à mobiliser davantage de ressources et à utiliser ces ressources de façon plus efficace.
Le Conseil d'administration du PNUD et du FNUAP a présenté à sa session annuelle en mai 1997 un document de séance intitulé Atteindre les buts de la CIPD: les conséquences de l'insuffisance des ressources jusqu'en 2000, qui expose en termes quantitatifs certaines des conséquences inéluctables que pourrait avoir d'ici à l'an 2000 un financement insuffisant du Programme de la Conférence. Notant le caractère provisoire de l'analyse contenue dans ce document ainsi que la gravité des conséquences envisagées, le Conseil d'administration a décidé de continuer de débattre de la question des ressources nécessaires à la mise en oeuvre du Programme d'action.
Migrations internationales et développement, y compris convocation d'une conférence des Nations Unies sur les migrations internationales et le développement
Rapport du Secrétaire général (A/52/314)
Le rapport fait suite à une demande de l'Assemblée générale, exprimée dans sa 50/123 du 20 décembre 1995. A la demande du Secrétaire général, les gouvernements des Etats Membres ont été invités à faire connaître leurs vues sur les moyens d'aborder la question des migrations internationales et du développement, y compris sur l'opportunité de convoquer une conférence des Nations Unies sur la question. Au total, 65 gouvernements ont fait connaître leurs vues.
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Le Secrétaire général constate que 25 gouvernements ont émis de sérieuses réserves sur une telle conférence. Leur argument le plus fréquent est que les questions des migrations internationales et du développement ont déjà été abordées lors de plusieurs conférences des Nations Unies et que l'on ferait mieux d'utiliser les modestes ressources disponibles pour concrétiser les engagements pris lors de ces conférences plutôt que d'en convoquer une nouvelle.
Quatre gouvernements appuient partiellement l'idée d'une telle conférence, mais estime que les préparatifs ne devraient pas se poursuivre tant que les objectifs ne serraient pas l'objet d'un accord. Enfin, 36 gouvernements se sont montrés généralement favorables à une telle conférence, mais les avis étaient partagés sur les objectifs à retenir. Les thèmes mentionnés le plus souvent étaient la protection des droits des migrants, ainsi que la gestion et le contrôle des migrations internationales.
Le Secrétaire général rappelle que les migrations internationales constituent un phénomène complexe qui a une incidence sur de nombreux aspects de la vie des individus et des sociétés ainsi que sur le fonctionnement des États. Leurs liens avec le développement peuvent être très variés et la plupart des questions qui se posent à leur sujet restent sans réponse. Elles demeurent une question importante pour un grand nombre de pays. Mais, même si la grande majorité des gouvernements qui ont communiqué leur position s'est prononcée en faveur de la tenue d'une conférence internationale, leur nombre reste faible comparé à l'ensemble des États Membres de l'ONU. La disparité des expériences des pays et sous-régions dans le domaine des migrations internationales donne à penser que, si des solutions pratiques doivent être trouvées, ce sera probablement grâce à un examen de la situation particulière de groupes de pays confrontés à des conditions ou problèmes similaires. Dès lors, il conviendrait peut-être de rechercher des approches régionales ou sous-régionales chaque fois que possible.
Le Secrétaire général dresse la liste des mécanismes qui s'occupent des questions relatives aux migrations internationales et au développement à l'intérieur du système des Nations unies, et recense leurs récentes activités. Ces mécanismes sont la Commission de la population et du développement, la Commission des droits de l'homme, le Comité administratif de coordination, le Comité de la planification du développement, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés et l'Organisation internationale du Travail. Il recense ensuite les mécanismes qui traitent des mêmes questions en dehors du système des Nations Unies, à savoir l'Organisation internationale pour les migrations, l'Organisation de coopération et de développement économique, les consultations intergouvernementales sur les politiques en matière de droit d'asile, de réfugiés et de migrations en Europe, en Amérique du Nord et en Australie et les réunions régionales sur les migrations en Amérique du Nord et en Amérique centrale.
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Débat
M. MARWA KISIRI (République-Unie de Tanzanie, au nom du Groupe des 77 et la Chine) a observé que le Plan d'action du Caire demande qu'on mette à la disposition des pays en développement de nouvelles ressources. Les pays développés devront respecter les engagements pris lors de la Conférence sur la population et le développement. En outre, la mise en oeuvre du Plan d'action suppose la mise à disposition de 18 milliards de dollars par an jusqu'à l'an 2000 et de 21,5 milliards ensuite, jusqu'en 2015, dont les deux tiers doivent être fournis par les pays en développement eux-mêmes. Or, les ressources actuellement mises à disposition sont insuffisantes. Le représentant a insisté sur l'importance de la coopération Sud-Sud sur les questions démographiques. Le Groupe des 77 recommande la convocation en 1999 d'une session spéciale de l'Assemblée générale chargée d'examiner la mise en oeuvre du Plan d'action du Caire.
Le représentant a souhaité un renforcement de la coopération internationale dans le domaine des migrations, qui constituent un problème très complexe. Les approches régionales constituent une option d'approche possible. La convocation d'une conférence internationale sur les migrations et le développement en représente une autre et il faudrait que la Commission parvienne à un accord sur l'approche à suivre.
M. JEAN GRAFF (Luxembourg, au nom de l'Union européenne et des pays associés) a déclaré que trois ans après la Conférence du Caire, la population doit figurer au centre de toutes les stratégies de développement durable, et surtout dans le domaine de la santé en matière de reproduction. Il est nécessaire de continuer l'éducation dans ces domaines, et de fournir des services de conseil visant à limiter les grossesses précoces et à prévenir les maladies sexuellement transmissibles, notamment le VIH/SIDA. La promotion des femmes et leur implication dans les processus de décision est également importante.
M. Graff a déclaré que le rapport du Secrétaire général confirme l'importance accordée par la communauté internationale aux recommandations de la Conférence du Caire. Les tendances après la Conférence du Caire sont donc encourageantes, a-t-il indiqué. Les efforts doivent être poursuivis et l'Union européenne contribuera à ces efforts. La Commission de la population et du développement joue un rôle important dans l'examen et l'évaluation de l'exécution du Programme d'action. L'Union européenne accepte l'idée d'un examen de la mise en oeuvre du Programme d'action du Caire. Il faut que cette dernière se fasse sur le plan national tout comme l'élaboration d'indications statistiques utiles qui serviront à l'évaluation. Il a indiqué que l'évaluation et l'examen pourraient se faire en deux jours lors de la 54ème session de l'Assemblée générale, et que la participation devra être à un niveau élevé.
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M. Graff a indiqué qu'au sujet des migration internationales dans les pays développés ou en développement, l'Union européenne se félicite des activités menées par les Nations Unies et l'OMI. Il a salué l'initiative de la Commission de la population et du développement et du Comité administratif de coordination (CAC) d'organiser l'année prochaine, sous les auspices du Groupe de travail de l'équipe spéciale du CAC sur les services sociaux de base pour tous, un colloque technique sur les migrations internationales. Le Gouvernement néerlandais a accepté d'organiser ce colloque les 6 et 10 juillet 1998. L'OCDE organisera également une réunion d'experts sur la question des migrations l'année prochaine.
Mme SHIRLEY ROBINSON HALL (Etats-Unis) a déclaré que son pays attache une importance particulière à l'évaluation des résultats du Plan d'action adopté au Caire en 1994 lors de la Conférence internationale sur la population et le développement. Une approche globale et cohérente pour l'évaluation des premières cinq années doit permettre aux nations de partager leurs expériences respectives en la matière, de discuter de nouvelles stratégies et d'évaluer les contraintes et défis à affronter à l'avenir. Les Etats-Unis soutiennent le choix des cinq thèmes, recommandés dans le rapport du Secrétaire général, et proposent des suggestions spécifiques sur ces points.
En matière de santé reproductive, le défi consiste à rendre opérationnel sur le terrain les politiques globales adoptées, et cela compte tenu des besoins et infrastructures spécifiques de chaque pays. Les besoins en matière de santé reproductive des adolescents doivent aussi faire l'objet d'efforts continus à l'avenir. Quant au volet émancipation des femmes, Mme Robinson Hall suggère que le Sommet le Caire + 5 doit s'attacher à proposer des stratégies ayant une large assise populaire afin de permettre l'émancipation des femmes au niveau communautaire.
Sur le point des liens entre le développement et la population, les Etats-Unis considèrent que la priorité doit être accordée au développement urbain et à l'impact des grandes villes sur les stratégies de développement national. Mme Robinson Hall a insisté sur le rôle sans cesse croissant au niveau local des organisations non gouvernementales et de la société civile en terme de mise en oeuvre de politiques et stratégies s'inscrivant dans le cadre des objectifs de la Conférence du Caire. Les Etats-Unis suggèrent d'associer ces acteurs à l'évaluation du Caire + 5.
Concernant la mobilisation des ressources nécessaires à la mise en oeuvre de politiques et programmes en la matière, les Etats-Unis soutiennent le partenariat avec les secteurs privé et commercial et des approches plus performantes en terme de rapport efficacité/coût. Mme Robinson Hall suggère que les résultats des discussions sur ces cinq points soient inclus dans le forum international prévu pour mars 1999. Les Etats-Unis ne sont pas pour une réouverture des discussions sur le contenu du Programme d'action du Caire et de ses principes et recommandations. Ils soutiennent une approche de suivi, d'évaluation, de recommandations et d'ajustements des politiques et stratégies actuelles.
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En ce qui concerne les migrations internationales et le développement, la position des Etats-Unis est de favoriser une approche plus régionale puisqu'ils considèrent qu'une discussion au niveau global sur cette question est difficile et inappropriée. Le principe sous-jacent à ces discussions doit être de trouver un équilibre entre la protection des migrants et l'application de la législation nationale en la matière.
M. RENATO R. MARTINO (Observateur du Saint-Siège) a déclaré que la population, la pauvreté, les modèles de production et de consommation et l'environnement sont étroitement liés. A la lumière du déclin constant des taux de croissance de la population, même s'il existe des différences entre les régions et pays, les statistiques démontrent clairement qu'il existe un seul modèle global. La baisse de la fécondité, l'augmentation de l'espérance de vie et les flux migratoires font changer la démographie mondiale. Ces changements dans la population doivent être pris en considération par la communauté internationale au moment où la préparation de stratégies sur le second thème de la Conférence du Caire, le développement, sont en cours de préparation et de mise en oeuvre. Ces stratégies de développement doivent également prendre en considération le phénomène général de mondialisation.
Au cours de la réunion de l'ECOSOC à Genève en juillet dernier, le Saint-Siège a indiqué que le critère de base pour l'évaluation du processus économique de la mondialisation est de voir combien cela a renforcé la réalité mondiale, sachant que l'humanité représente une seule et unique famille à laquelle toutes les personnes sont membres avec les mêmes droits. M. Martino a indiqué que le Saint-Siège soutient le processus de mondialisation dans l'équité, dans lequel à la fois les rôles des investissements privés et de l'Aide publique au développement (APD) doivent être inclus. Un accent particulier doit être mis sur l'aide au remboursement de la dette des pays les plus pauvres. La mondialisation devrait également aider la création d'emploi et la protection des travailleurs.
En examinant le suivi de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD), le Saint-Siège a déclaré qu'il reconnaissait le besoin d'améliorer l'accès des populations aux services de santé relatifs à la grossesse, la naissance et les soins maternels. Mais comme beaucoup le pense dans ce monde, il a tenu à souligner que la vie commence au moment de la conception, et l'enfant à naître doit être protégé. Le Saint Siège ne pourra soutenir l'avortement. Il est préoccupé par certains aspects du Plan d'action de la Conférence du Caire qui n'est pas très clair à ce sujet.
M. Martino a appuyé le processus d'évaluation de la Commission de la population et du développement. La nouvelle situation démographique doit être clairement reconnue et des efforts doivent être mis en oeuvre. Il a rappelé que les thèmes de la Conférence du Caire étaient l'élimination de la pauvreté, le développement de l'emploi productif et l'intégration sociale. Pour que les programmes de développement soient viables, ils doivent être axés sur l'être humain.
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M. SHAMIM AHMED (Bangladesh) a déclaré que la formulation des politiques de population conformes aux objectifs du Plan d'action du Caire est une responsabilité primordiale des Etats. Ces efforts des Etats au plan national doivent être complétés par une aide internationale. La mobilisation des ressources pour mener à bien le Plan d'action du Caire doit être prioritaire mais il faut prendre en compte les limites des différents pays pour la réalisation de celui-ci. Le Bangladesh estime que la tenue d'une session extraordinaire de l'Assemblée générale en 1999 pour examiner la mise en oeuvre du Plan d'action serait appropriée. Cette session serait préférable à la tenue d'une réunion de haut niveau de deux jours dans le cadre de la 54ème session.
Les migrations jouent un rôle de plus en plus important, a déclaré le représentant. Il faut prendre des mesures concrètes dans un esprit de coopération constructive. Dans ce cadre, les Réunions de Puebla et de Panama, en 1996 et 1997, représentent de bons exemples de consultation et de négociation au niveau sous-régional des gouvernements qui ont des préoccupations communes. Le Bangladesh se félicite également de la participation plus active de l'Organisation internationale des migrations et du système des Nations Unies.
M. ALEKSANDR PANKIN (Fédération de Russie) a regretté que le rapport du Secrétaire général sur le suivi du Plan d'action du Caire soit trop général. Il a estimé que son pays constitue un exemple des ambiguïtés et de la complexité des problèmes de population et de développement. Par exemple, les avortements y ont été réduits d'un quart, ce qui a été rendu possible grâce aux efforts communs du Gouvernement russe et d'ONG. On a aussi réussi à réduire en 1996 la mortalité infantile de 15% et on a freiné la baisse de l'espérance de vie. En revanche, la baisse du taux de natalité a été freinée mais pas enrayée, et la mortalité augmente. Le Gouvernement russe cherche à résoudre ces problèmes parallèlement à d'autres, comme la protection de l'environnement et l'amélioration des services de santé, mais les résultats varient selon les régions. Il faut donc non seulement constater les situations mais aussi découvrir les causes des résultats obtenus.
Manifestement, il existe un grave retard dans la mobilisation internationale des ressources destinées à la mise en oeuvre du Plan d'action du Caire, a déclaré le représentant. Toutefois, il faut aussi prendre en compte la mobilisation des ressources intérieures. Il faut en outre analyser correctement les objectifs de la mobilisation internationale des ressources. La Fédération de Russie est d'accord pour la tenue d'une séance plénière de deux jours à un niveau approprié lors de la 54ème session de l'Assemblée générale, afin d'examiner l'état de cette mise en oeuvre.
Le représentant a estimé que le rapport du Secrétaire général sur les migrations internationales n'est pas exhaustif puisqu'il ne représente qu'un simple répertoire. La Fédération de Russie estime que la convocation d'une conférence internationale reste une idée opportune pour l'avenir. Il faut
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toutefois accorder une importance accrue aux solutions apportées par des organisations régionales. La Communauté d'Etats indépendants fournit un des cadres possibles pour un tel examen.
M. YU QINGTAI (Chine) a déclaré que tous les pays ont pris des mesures pour mettre en oeuvre le Plan d'action adopté lors de la Conférence internationale sur la population et le développement. Ils doivent aujourd'hui partager leur expérience et notamment se concentrer sur les échecs. La Chine, pays le plus peuplé de la planète, connaît depuis longtemps les défis de la population et du développement, et est bien consciente de sa responsabilité dans ce domaine. La Chine, a expliqué le représentant, a continué de mettre l'accent sur la planification familiale et les services de santé qui lui sont liés, en particulier dans les régions rurales, et ceci parallèlement aux efforts entrepris pour lutter contre la pauvreté. Des résultats ont ainsi été obtenus en vue de briser le cercle vicieux "pauvreté - croissance excessive de la population - pauvreté encore plus grave", cycle qui s'est opposé au développement dans de nombreuses régions rurales de la Chine.
Le représentant a estimé que les migrations internationales prennent une ampleur toujours plus grande dans le cadre de la mondialisation. Le problème présente de multiples aspects: politiques, économiques, sociaux, juridiques, éthiques et culturels. Il touche à la souveraineté et aux intérêts des Etats de destination, mais aussi les intérêts de millions de migrants. La communauté internationale doit donc accorder toute son attention à cette question. Il faut dans ce cadre respecter la souveraineté des Etats de destination, y compris leur droit de réguler les flux migratoires. En même temps, il est essentiel de préserver les droits des migrants, notamment face aux discriminations, au racisme et à la xénophobie. La communauté internationale doit continuer de rechercher les moyens de coopérer dans ce domaine, au sein d'instances adaptées, afin de parvenir à un consensus sur certains principes et de fixer des lignes directrices valables pour tous les pays qui doivent affronter les défis des flux migratoires.
M. ABDERRAZAK AZAIEZ (Tunisie) a souscrit à la déclaration de la République-Unie de Tanzanie au nom du Groupe des 77 et la Chine. Concernant la question de la population et du développement, la coordination au niveau du système de l'ONU pour la mise en oeuvre de la stratégie adoptée au Caire est satisfaisante. La mise en oeuvre du Plan d'action du Caire au niveau national est un aspect important. Les gouvernements doivent s'engager à poursuivre les objectifs fixés dans le programme d'action et d'en effectuer un examen. En Tunisie, l'objectif ultime étant l'élimination de la pauvreté, la situation de la femme en milieu rural plus particulièrement, et de l'enfant a connu une évolution remarquable au niveau des programmes de développement, et ceci autant au niveau de l'éducation que de la santé. La protection de l'enfant ne saurait porter ses fruits sans la mise en place de stratégie pour la promotion économique et sociale de la femme. Une initiative du Président de la République a été lancée par un Fonds de Solidarité qui assure l'équilibre
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entre les régions et entre toutes les composantes de la nation. La Tunisie a décidé de mettre en oeuvre pour 1995-99 un système dynamique et cohérent pour l'élimination de la pauvreté. Elle est disposée à partager son expérience avec les parties intéressées, comme le veut la coopération Sud-Sud.
M. Azaiez a fait référence à la résolution de l'ECOSOC concernant l'organisation d'une session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies sur les migrations internationales et le développement. Le rapport du Secrétaire général suite à la résolution 50/123 de l'Assemblée générale indique que les points de vue des Etats Membres restent assez éloignés. Les positions divergent quant aux moyens de parvenir à résoudre les problèmes des migrations. La Tunisie estime opportun d'effectuer un examen d'abord au niveau régional. Cette approche serait en effet le premier pas avant d'aborder la question sous un angle universel. Il a demandé que le Secrétaire général poursuive ses consultations en vue de solliciter à nouveau les vues des Etats Membres et des organisations intéressées pour l'organisation de cette session extraordinaires sur les migrations à la 54ème session de l'Assemblée générale des Nations Unies.
M. SYED YAWAR ALI (Pakistan) a rappelé les projections en terme de croissance de la population mondiale qui sont de l'ordre de 33% d'ici l'an 2025, et a souligné que cette croissance affectera essentiellement les pays en développement, ce qui provoquera, à son tour, plus de pression sur l'environnement et un ralentissement du développement dans ces pays. Il a estimé qu'il est donc impératif pour l'avenir de déployer tous les efforts afin de réduire la croissance démographique, de promouvoir le partenariat Nord-Sud et d'éradiquer la pauvreté. Il s'est félicité des réalisations de l'UNFPA dans la poursuite des objectifs fixés lors de la Conférence internationale sur la population et le développement et considère qu'il lui faut davantage de ressources. A cet égard, il a souligné que la communauté des donateurs n'a pas tenu les engagements pris lors de la Conférence du Caire, et s'est inquiété des conséquences que cela pourrait avoir à l'échéance 2000. Il a préconisé que ce point fasse l'objet d'une attention particulière lors du Forum international d'évaluation du Sommet du Caire.
Le Pakistan affronte de sérieux problèmes en terme de croissance démographique avec une population estimée à 140 millions en 1996 et un taux de croissance de 2.9%. L'objectif du Gouvernement est de réduire ce taux de croissance à 1.9% d'ici l'an 2002, ce qui nécessite un budget conséquent pour des programmes sur la population. Il a noté la nécessité d'obtenir le soutien financier de la communauté internationale en la matière. M. Ali a observé qu'investir dans la croissance démographique c'est investir dans le développement de la population à l'échelle globale. Il a insisté sur l'importance de la santé et de l'éducation et a encouragé les investissements privés à s'orienter vers ce type de projets.
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M. Ali a déclaré que les questions de population et de développement sont étroitement liées et que les pays en développement ne peuvent réaliser leurs objectifs de développement en raison des pressions démographiques et de leur manque de ressources pour subvenir aux besoins de leurs populations. Il a affirmé que le monde est assis sur une bombe démographique qui a le potentiel de le détruire tout entier et qu'il est de la responsabilité de tout le monde d'investir dans l'avenir.
M. FELIPE MABILANGAN (Philippines) s'est associé à la déclaration faite par la délégation de la République-Unie de Tanzanie au nom du Groupe des 77 et la Chine sur l'application du Programme d'action de la Conférence sur la population et le développement. Il a indiqué que sa délégation estime qu'il faut dégager le mandat juridique qui permettra d'organiser l'examen constant de la mise en application de ce programme. Il a noté à cet égard qu'en juillet dernier, lors de la session de fond du Conseil économique et social à Genève, sa délégation était prête à approuver une résolution du Conseil plus définitive que celle qui a été adoptée. Il a estimé que pour garantir le succès de l'examen d'ensemble de la mise en application du Programme d'action issu de la Conférence sur la population et le développement, on pourrait tirer parti de l'expérience acquise lors de la dix-neuvième session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à l'examen d'Action 21. Evoquant les divers programmes et activités louables des organismes de l'ONU ainsi que d'autres organisations internationales concernant l'application du Programme d'action décidé au Caire, il s'est dit satisfait du mécanisme intergouvernemental à trois niveaux qui aurait le rôle majeur en ce qui concerne le suivi de l'application de ce programme d'action.
Les Philippines encouragent l'action du Comité administratif pour la coordination dans l'oeuvre qu'il a entreprise pour assurer des réponses communes et coordonnées au sein du système des Nations Unies pour donner suite aux conférences mondiales qui se sont tenues dans les années 90. Abordant la question des migrations internationales et du développement, il a exprimé sa satisfaction quant aux suites données par les organismes de l'ONU et par d'autres organisations internationales. Il a estimé que le colloque technique, qui doit se tenir l'an prochain sous les auspices du Comité administratif de coordination, contribuera largement à permettre à la communauté internationale de saisir pleinement la complexité des problèmes qui se posent en matière de migrations internationales et de développement. Il faut, a-t-il indiqué, parvenir à un processus qui aboutira à une solution durable pour cette question.
M. MOHAMED FATTAH (Egypte) a souscrit à la déclaration de la République- Unie de Tanzanie au nom du Groupe des 77 et la Chine. Il a indiqué que la Conférence internationale sur la population et le développement, qui s'est tenue au Caire en 1994, a permis de traiter des problèmes de la population en relation avec le développement. De nos jours, en plus de l'aspect géographique, on inclut les questions de population dans un contexte économique et social. M. Fattah a indiqué que les ressources nécessaires pour
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le Plan d'action de la CIPD doivent être mobilisées. Elles exigent en effet des ressources locales pour environ 2/3, alors que les donateurs doivent fournir l'autre tiers. Au niveau global, ces derniers doivent encore verser 5 millions de dollars d'ici l'an 2000 pour que le Plan d'action puisse être mis en oeuvre.
M. Fattah a soutenu la proposition invitant l'Assemblée générale à décider du processus d'examen et d'évaluation du Plan d'action du Caire au cours de cette session. La tenue d'une session extraordinaire devra en effet être envisagée. Il a souhaité que L'Assemblée générale adopte une résolution à propos de la tenue de cette session extraordinaire qui est prévue en juin 1999 pour examiner les progrès du Plan d'action du Caire.
M. Fattah a souligné l'importance du problème des migrations, étant donné les conséquences sociales et économiques que ce phénomène engendre.
M. BERHANU KEBEDE (Ethiopie) a indiqué que son pays, avec une population estimée à 58 millions de personnes, vient en troisième place en Afrique, après le Nigéria et l'Egypte. Toutefois, l'économie est fragile et ne progresse que modérément. On ne saurait nier la relation qui existe entre développement durable, environnement et facteurs sociaux. Les conférences internationales des années 90 ont pour la plupart conclu qu'il fallait s'attaquer au problème de la pauvreté. Le représentant a indiqué que la Conférence internationale du Caire sur la population et le développement a examiné le problème du point de vue de la dynamique démographique et est parvenue à un consensus en ce qui concerne la relation entre population, croissance économique soutenue et développement durable. Selon l'Ethiopie, la mobilisation et l'affectation des ressources sont nécessaires à l'application du Programme d'action et il ne faudrait pas oublier l'engagement pris d'offrir un traitement préférentiel aux pays les moins avancés. Il a rappelé à cet égard que les donateurs avaient prévu d'offrir environ 5,7 milliards de dollars d'ici à l'an 2000 pour les programmes liés à la santé génésique. Dans la plupart des pays, les adolescents sont vulnérables et risquent des problèmes à ce niveau du fait d'un manque d'information et d'accès aux services pertinents. Le représentant a noté à cet égard que le Forum africain consacré à la santé génésique des adolescents s'est tenu à Addis Abéba sous les auspices du gouvernement éthiopien.
L'Ethiopie reconnaît la relation qui existe entre la population et notamment la santé, l'éducation, la pauvreté, l'émancipation des femmes et l'environnement. C'est pourquoi le gouvernement a conçu une politique économique qui veut faire de la planification macro-économique une part intégrante de la formulation et de l'application des mesures démographiques. Le principal objectif est de réduire le taux de la croissance démographique et de passer du taux actuel de fécondité de 7,7 enfants par femme à 4 d'ici à l'an 2015. Un plan d'action national a été préparé et va être revu à la lumière des changements de structures institutionnelles qui ont fait suite à la formation de la République démocratique fédérale éthiopienne. Le taux de fécondité a connu une légère baisse puisqu'il est passé à 7 enfants par femme
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en 1995. Le représentant a également estimé que le partenariat entre gouvernements et ONG en matière démographique demeure essentiel, surtout dans les pays les plus pauvres mais devrait toutefois être fonction des besoins de chaque pays. Il a rappelé que la coordination entre organismes de l'ONU est indispensable pour que les programmes démographiques puissent réussir. Il faut par ailleurs que le Sud et le Nord s'acquittent des engagements qu'ils ont pris pour que le Programme d'action issu de la Conférence du Caire puisse être appliqué.
M. HUGO SALGUIER CABALLERO (Paraguay, au nom du Groupe de Rio) a estimé que l'examen du Plan d'action du Caire devra couvrir les niveaux international, régional et national. Le Groupe de Rio est favorable à la convocation d'une session extraordinaire de l'Assemblée générale pour procéder à un examen de la mise en oeuvre du Plan d'action du Caire. Il a déclaré qu'il faut aborder de manière globale la question des migrations internationales. Le Groupe de Rio, qui rejette toute pratique discriminatoire envers les migrants, ne s'opposerait pas à la tenue d'une conférence internationale sur les migrations et le développement.
M. GERARDO LOZANO (Mexique) a soutenu les mesures adoptées pour mettre en pratique le Plan d'action approuvé lors de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD). Le rapport présente de manière illustrative les progrès réalisés au niveau des principaux thèmes du Plan d'action, tout comme la gamme d'activités mises en place par les gouvernements et les organismes du système des Nations Unies. Malgré les limitations économiques, les pays en développement sont décidés à fournir des efforts pour réaliser les objectifs du Plan d'action concernant la population et le développement. Cela exige un effort particulier puisqu'il faut intégrer la démographie au processus du développement. Les activités et les programmes en matière de population sont des composants essentiels pour des stratégies viables et durables de développement économique et social. Cependant, il a attiré l'attention sur le fait que les thèmes liés au développement sont quasiment absents, à l'exception de ceux qui font référence à la lutte contre la pauvreté. Il faudra donc dorénavant accorder plus d'attention aux questions telles que l'urbanisation, le développement rural, l'éducation et la croissance économique et la répartition de la population. M. Lozano a déclaré que pour aider les pays en développement à mettre en oeuvre le Plan d'action du Caire, la communauté internationale doit poursuivre son assistance financière. Le Mexique estime qu'il est important d'évaluer les programmes d'action aux niveaux régional, national et local. Cela permet en effet une vision intégrée des obstacles de la mise en oeuvre.
Concernant la complexité du phénomène des migrations internationales et du développement, il est important d'en comprendre les causes et les conséquences dans tous les domaines, que ce soit dans les pays d'origine ou de destination. Il faut respecter les droits de l'homme des migrants, indépendamment de leur sexe, âge, religion et statut. Les méthodes punitives ne sont pas les meilleures pour remédier à ce problème. Il faut donc un dialogue concerté et un partage des responsabilités face à ce phénomène. Des
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études sur les conséquences économiques à moyen et long terme dans les pays d'accueil ou d'origine doivent être faites pour amener des éléments supplémentaires permettant une vision plus claire des responsabilités partagées. Afin d'apporter des solutions plus fondées et réalistes, le Mexique a soutenu la proposition d'un symposium technique composé d'experts en migrations internationales. L'organisation de réunions et d'études au niveaux régional et sous-régional doit également être encouragée. M. Lozano a indiqué que le Mexique a organisé deux conférences intergouvernementales afin de donner un élan pour le développement de stratégies dans le domaine de la migration.
M. JAMES PURCELL (Directeur général de l'Organisation des migrations internationales OMI) a observé que le problème des migrations internationales est devenu mondial alors qu'en 1951 au moment de la création de l'OMI, seuls quelques pays étaient concernés pour ce problème. Il a insisté sur la collaboration croissante de son organisation avec le système des Nations Unies. La complexité du phénomène des migrations internationales a déjà été bien présentée dans différents documents récents de l'ONU, a noté M. Purcell, qui a estimé que la Conférence du Caire sur la population et le développement avait réussi à faire un pas, puisqu'elle s'est efforcée de répertorier les avantages et les défis des migrations internationales.
M. Purcell a présenté les activités de coopération de l'OMI avec différents organes de l'ONU ou avec des groupes de pays, au sein de conférences sous-régionales telles que celles de Puebla et de Panama. Il a rappelé que l'OMI continue de recommander l'inclusion du phénomène migratoire dans l'élaboration des politiques commerciales et d'investissement.
M. VLADZIMIR GERUS (Belarus) a indiqué que l'initiative relative à la tenue d'une conférence sur les migrations internationales est opportune pour son pays, car la question est importante puisque son examen sous tous ses aspects fait apparaître d'autres problèmes et il appartient à la communauté internationale toute entière de trouver une solution. Il faut mettre en place des mesures pour que soit respecté le droit des migrants. En mentionnant la migration illégale, M. Gerus a indiqué qu'il était indispensable d'établir des réglementations pour faire face au problème des migrations internationales et de prévenir les grands flots incontrôlables de migrants. La Bélarus a soutenu l'initiative d'une conférence sur le problème des migrations et du développement. Il a cependant ajouté que pour faciliter la prise de décisions au niveau global, il était important de procéder, préalablement, à des consultations régionales qui doivent apporter, entre autres, des indications statistiques supplémentaires. La coordination des efforts au niveau des régions est en effet fondamentale. Des représentants de l'ONU pourraient aider à la coordination de ces efforts régionaux.
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Mme ZOFIA OLSZOWSKA (UNESCO) a rappelé que son Organisation est concernée par la mise en oeuvre du Plan d'action du Caire, puisque cette organisation s'occupe des problèmes de population - et de migrations depuis les années 50. L'UNESCO organise une conférence internationale intitulée "Environnement et société: éducation et prise de conscience des problèmes de durabilité", qui se tiendra à Thésalonique, en Grèce, du 8 au 12 décembre. Cette conférence devra lancer des mesures aux niveaux international, régional et national pour promouvoir l'éducation comme instrument permettant de provoquer des changements dans les modes de vie et de faciliter un développement durable, a expliqué Mme Olszowska.
Concernant les migrations, l'UNESCO participera, notamment, au symposium technique sur les migrations internationales qui se tiendra l'an prochain. En outre, le Directeur général de l'UNESCO a créé dans le Département des sciences sociales et humaines de l'organisation un service relatif à la population et aux migrations internationales. Par cet arrangement institutionnel, l'UNESCO devra renforcer sa position au sein du système des Nations Unies dans le domaine du développement.
Mme MARIELA LUZANO DE ACOSTA (Venezuela) a réitéré l'appui du Venezuela au Programme d'action de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD). Elle a souscrit à la déclaration de la Tanzanie au nom du Groupe des 77 et la Chine. Elle a reconnu l'importance à accorder au développement durable, et plus particulièrement à l'éradication de la pauvreté, à la croissance économique, à la protection du milieu ambiant, la population, l'éducation, l'égalité entre les sexes et au droit sexuel de procréation. Les politiques et programmes en matière de population doivent contribuer à créer une société plus juste et tolérante. Toute personne doit pouvoir avoir accès à un travail productif et convenablement rémunéré afin de pouvoir participer activement au développement et au bien-être de sa collectivité. La pauvreté est la cause de marginalisation et d'humiliation et engendre la haine, la frustration et la violence.
Mme Luzano de Acosta a déclaré que le nombre de personnes qui émigrent vers les grandes villes n'a fait qu'augmenter au cours de ces quarante dernières années. D'ici à l'an 2025, le pourcentage des personnes vivant dans les villes sera de 60% selon les prévisions de l'ONU. Il faut éviter cela et encourager le développement agricole rural dans les PED pour remédier à ce problème. La vie dans les villes exacerbe la pauvreté, limite l'accès aux services sociaux et sanitaires et contribue, entre autres, à la dégradation écologique. Il faut donc que les gouvernements encouragent les citoyens à participer aux constructions des villes dans lesquelles ils vivent. La participation consciente de la société civile et du secteur privé constitue la clé et doit permettre le respect de la diversité culturelle, ce qui amènera une amélioration de la qualité de vie pour tous.
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M. VOLODOMIR RESHETNYAK (Ukraine) a rappelé que la Conférence des Nations Unies sur la Population et le développement, tenue au Caire, a adopté un programme d'action ambitieux destiné à améliorer la qualité de la vie des peuples du monde entier. Trois ans se sont écoulés depuis la reconnaissance par ce sommet de l'utilité d'une approche intégrée dans la résolution des problèmes posés par la croissance de la population par rapport à la croissance des ressources et à un développement durable. La Conférence du Caire a reconnu la nécessité de promouvoir un environnement économique viable dans les pays en développement. La délégation de l'Ukraine regrette cependant que parmi les documents présentés à la Commission, il n'y ait pas plus de détails sur la manière dont les agences et les programmes des Nations Unies comptent coopérer entre eux au niveau des pays et des régions pour mener à bien leurs tâches dans ce domaine. Ces informations et celles relatives à la coopération avec les autorités des pays concernés sont malheureusement presque absentes du rapport du Secrétaire général.
En ce qui concerne la Commission de la population et du développement, l'Ukraine pense qu'elle devrait continuer à jouer un rôle clef en ce qui concerne le contrôle, la revue et la supervision de la mise en place du programme d'action. L'Ukraine, elle même, fait face au problème des populations migrantes ou réfugiées, qui, de par l'immigration illégale qu'il entraîne, est une source de criminalité et de trafic d'armes et de drogues, de même que d'expansion du travail au noir. Les difficultés engendrées par ce phénomène ne peuvent être ignorées, l'Ukraine ayant déjà à faire face à de nombreux problèmes économiques. Néanmoins, son gouvernement, pour des raisons humanitaires, met en place des programmes de gestion de ces migrations, élaborés par les institutions ukrainiennes compétentes en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement, le Haut Commissariat aux Réfugiés et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.
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