AG/EF/230

DEUXIEME COMMISSION: LES DELEGATIONS RECONNAISSENT LE ROLE DES PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES DANS LE DEVELOPPEMENT

28 octobre 1997


Communiqué de Presse
AG/EF/230


DEUXIEME COMMISSION: LES DELEGATIONS RECONNAISSENT LE ROLE DES PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES DANS LE DEVELOPPEMENT

19971028 Le rôle du microcrédit dans le financement des petites et moyennes entreprises est mis en valeur

La Deuxième Commission (économique et financière) a achevé cet après- midi l'examen des chapitres de politique sectorielle relatifs à la coopération pour le développement industriel et aux entreprises et le développement. Elle a entendu les délégations qui ont noté l'importance des petites et moyennes entreprises privées pour le développement économique, tout en relevant les difficultés auxquelles celles-ci doivent faire face: manque de personnel qualifié, manque d'information sur les accès aux marchés, difficultés pour obtenir des financements. Sur ce dernier point, des représentants ont mis en valeur le rôle du microcrédit. D'autres ont insisté sur le soutien au développement industriel qu'apportent des organisations du système des Nations Unies, en particulier l'ONUDI qui devrait, selon une délégation, concentrer son activité sur le développement industriel de l'Afrique. Lors du débat, les représentants de la Colombie, de l'Indonésie, du Japon, de la République démocratique de Corée, de la Roumanie et de la Malaisie ont pris la parole.

La Deuxième Commission reprendra ses travaux demain, mercredi 29 octobre, à 15 heures. Les représentants participeront à une table ronde consacrée aux migrations internationales, à la population et au développement, qui sera animée par M. Nitin Desai, Directeur du Département des affaires économiques et sociales.

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M. ARMANDO OLARTE (Colombie) a déclaré que pour bénéficier des avantages qu'offre la libéralisation du commerce mondiale, les pays en développement ont besoin d'un secteur public fort et d'un secteur privé efficace et compétitif. Le gouvernement doit être à même d'appliquer des politiques monétaires, budgétaires et commerciales appropriées, de concevoir des politiques pour améliorer la distribution des revenus et de la richesse, et de créer un environnement propice attirant les investissements étrangers. M. Olarte a indiqué que les entreprises dans les pays en développement doivent se préparer à participer à une économie mondialisée qui se caractérise par la recherche de l'efficacité, la compétitivité, la productivité et la rentabilité des affaires. Les privatisations qui se feront dans les différents secteurs de l'industrie exigeront des capitaux dont les entrepreneurs des pays en développement ne disposent pas. Dans ce processus de privatisation, la participation du capital privé étranger est donc indispensable. Il est opportun que le capital privé étranger soit un complément au capital privé national. Il faut également élaborer des projets à responsabilité partagée avec des partenaires étrangers. Les pays en développement doivent se rendre compte que les projets sociaux ne sont pas des plus attrayants pour le secteur privé car ils ne génèrent pas beaucoup de ressources sur le plan financier.

M. Olarte a déclaré que pour améliorer la concurrence et l'efficacité des entreprises, il faut faciliter l'investissement étranger direct ainsi que les unions stratégiques des entreprises à responsabilité partagée avec des entrepreneurs étrangers. Le transfert des technologies vers les pays en développement est également important pour faciliter le développement industriel. La libéralisation du commerce, sa dérégulation, l'internationalisation du système financier crée une augmentation majeure de l'économie mondiale. Cependant ces phénomènes font aussi augmenter le chômage dans les pays en développement, ainsi que le fossé existant entre les pays développés et les pays en développement.

Mme PRIANTI GAGARIN DJATMIKO-SINGGIH (Indonésie), évoquant l'importance que son pays attache au rôle du développement industriel de l'Afrique, a noté que la situation économique générale du continent demeure précaire et que les résultats de l'industrie y demeurent médiocres. Les avantages dont jouit l'Afrique, à savoir une main-d'oeuvre bon marché et des ressources naturelles abondantes, ne garantissent plus sa compétitivité. Désormais, les capacités industrielles et technologiques constituent les facteurs déterminants d'une croissance économique soutenue et d'un développement durable. Dans ce contexte il est clair que la médiocrité des résultats obtenus par l'Afrique sur le plan économique vient d'une insuffisance au niveau des résultats industriels. L'Indonésie soutient l'oeuvre considérable accomplie par la Commission économique pour l'Afrique (CEA), l'ONUDI et l'Alliance pour l'industrialisation de l'Afrique qui ont toutes contribué à améliorer la compétitivité du secteur industriel en Afrique. Elle a estimé que le rôle du secteur privé est indispensable pour redonner de l'énergie à l'économie.

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Le développement de l'Afrique constitue une tâche ardue que la mondialisation complique davantage. Il est donc impératif de s'assurer que la Deuxième décennie industrielle du développement de l'Afrique sera consolidée. Il faudra donc, plus que jamais, donner une nouvelle orientation aux programmes et aux projets de développement industriel menés dans le cadre de la Décennie, ce en tenant compte de la mondialisation du commerce, des investissements et des flux technologiques. L'Indonésie, a indiqué la représentante, souhaite renouveler son appui à l'ONUDI dont le rôle devra être renforcé pour lui permettre de donner la pleine mesure de son potentiel. L'ONUDI a entamé un processus de réformes qui a donné des résultats. Ces réformes feront d'elle un meilleur forum mondial pour le soutien et la promotion du développement industriel. La capacité unique de l'ONUDI pour ce qui est d'analyser impartialement les questions mondiales, régionales, nationales et sectorielles qui affectent le développement industriel doit être maintenue.

M. YOTAKA YOSHINO (Japon) a déclaré qu'il aurait souhaité voir dans le rapport du Secrétaire général sur le développement industriel en Afrique une analyse plus approfondie. Il a estimé que les petites et moyennes entreprises jouent un rôle économique essentiel et qu'il faut donc les favoriser. Dans ce domaine, les investissements étrangers directs peuvent compenser le manque de ressources locales. Mais, pour que le transfert de technologie se fasse, il faut que le tissu des entreprises locales soit fort, que les petites et moyennes entreprises disposent d'un système de gestion approprié. Il est en outre souhaitable que ces entreprises constituent des réseaux, par le biais, par exemple, de chambres de commerce et d'industrie. Le Japon, pour sa part, a toujours insisté sur la politique de construction des infrastructures nécessaires et continuera de le faire dans le cadre de programmes de développement. Le microcrédit constitue un bon moyen de financement des petites et moyennes entreprises, et notamment les micro-entreprises, a estimé le représentant. Il constitue un outil de plus en plus utile pour éliminer la pauvreté.

Le représentant a déclaré que l'ONUDI doit plus que jamais concentrer ses efforts sur le développement régional de l'Afrique, notamment en jouant le rôle d'institution d'exécution de la Décennie internationale pour l'Afrique. Il faut consacrer davantage d'efforts pour mettre en valeur les avantages comparatifs de cette organisation, a-t-il estimé. L'ONUDI doit mettre en oeuvre une nouvelle stratégie de développement et le Japon est disposé à coopérer avec son nouveau Directeur général, afin de mener à bien la réforme de l'organisation.

M. EUY-TAEK KIM (République populaire démocratique de Corée) a déclaré que le développement industriel est une condition essentielle pour les pays en développement dans le contexte de la mondialisation. Il joue un rôle décisif dans le processus de croissance économique. Malheureusement, les pays les moins avancés, qui sont confrontés au problème de la pauvreté et au fardeau de la dette extérieure, restent tributaires des produits de base agricole qui constituent leur revenu principal sur le plan des exportations. M. Kim s'est

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félicité des efforts déployés par l'ONUDI et la Commission économique pour l'Afrique dans la mise en oeuvre du programme de la deuxième Décennie du développement en Afrique. Il a souligné l'importance des Investissements étrangers directs (IED) pour la croissance économique d'un pays car ils fournissent, entre autres, l'opportunité aux pays en développement d'élargir leurs contacts avec le réseau international. Il s'est félicité des efforts déployés par les pays les moins avancés pour encourager les investissements étrangers directs et a soutenu les recommandations du Secrétaire général en faveur de la privatisation pour une croissance économique et un développement durable. Le secteur privé est en effet le moteur du développement industriel durable. Il faut encourager le soutien à l'esprit d'entreprise et à la privatisation. Cependant ce secteur privé est faible dans les pays en développement et a besoin du soutien de l'Etat. La construction d'un partenariat solide entre les secteurs public et privé est essentielle pour mettre en oeuvre des projets de développement industriel. La Corée a notamment mis en oeuvre un programme de microcrédit visant notamment des objectifs de parité entre les sexes qui peut apporter une contribution considérable à l'éradication de la pauvreté et à la mise en place d'économies de marché dans les pays les moins avancés et dans les pays à économie en transition. Elle a également entrepris des programmes de développement des entreprises en Afrique, et notamment dans les pays les moins avancés, et a fait savoir qu'elle entendait poursuivre sa participation active au développement industriel.

M. SORIN TANASESCU (Roumanie) a déclaré approuver la déclaration faite par le Luxembourg au nom de l'Union européenne et des pays associés. Il a vu une relation étroite entre la mondialisation et le rôle toujours plus important des petites et moyennes entreprises. Ces dernières sont représentatives du renouvellement au niveau macro-économique, a-t-il déclaré. Or la gestion micro-économique est aussi importante que la gestion macro-économique. A travers les contrats de sous-traitance, les petites et moyennes entreprises sont des partenaires des grandes sociétés transnationales, qu'elles contribuent même à transformer. Dans l'ensemble, la contribution des petites et moyennes entreprises à la formation du PIB des Etats ne cesse de croître, a ajouté M. Tanasescu. Le rapport du Secrétaire général montre l'importance des petites et moyennes entreprises mais aussi les difficultés et les insuffisances de celles-ci dans les pays en développement ou à économie en transition, a déclaré le représentant. En Roumanie par exemple, où les petites et moyennes entreprises contribuent pour près de la moitié à la formation du PIB, les gouvernements qui se sont succédés depuis 1990 ont poursuivi une politique économique marquée à la fois par la privatisation des grandes entreprises et par un soutien à la création de petites entreprises. Les difficultés des petites et moyennes entreprises roumaines sont dues aux difficultés rencontrées dans leur collaboration avec le secteur financier et bancaire, aux difficultés qu'elles éprouvent pour se renseigner sur les accès aux marchés et au manque de personnel de direction et de décision. Le représentant a rappelé que son pays a bénéficié de l'assistance constante du système des Nations Unies. Il a cité en exemple de réussite la création en 1991, avec l'aide du PNUD, du Centre national pour la

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promotion des petites et moyennes entreprises. Depuis six ans, celui-ci forme le personnel des petites et moyennes entreprises, offre son expertise dans l'étude des marchés, les relations avec les autres petites et moyennes entreprises et les investissements. Le représentant a proposé de transformer ce Centre en organisme sous-régional, qui pourrait apporter son assistance aux pays intéressés.

M. MOHD SAFIE APDAl (Malaisie) a déclaré que les petites et moyennes entreprises (PME) constituent une composante importante dans tous les pays en développement car elles font fonctionner la machine économique. La Malaisie considère que les petites et moyennes entreprises ont un rôle plus décisif que jamais à jouer dans le développement industriel. Elles peuvent constituer une base solide pour le développement économique d'un pays et contribuer à stabiliser son économie. Pour un développement rapide et efficace des petites et moyennes entreprises, il leur faut, entre autres, l'accès aux nouvelles technologies avancées et une main d'oeuvre spécialisée, ce qui leur permettrait un accroissement de la capacité de production. Cependant elles ne peuvent pas toujours bénéficier de tout cela. Des mesures financières doivent donc être prises pour renforcer la possibilité d'accès de ces petites et moyennes entreprises, mesures qui visent à promouvoir le développement de la technologie et des entreprises et les services techniques. Le représentant a indiqué que la technologie et le financement sont les deux facteurs essentiels pour soutenir la promotion des petites et moyennes entreprises. Ces dernières doivent en plus établir des contacts étroits avec les entreprises nationales et internationales pour augmenter leur impact sur le marché mondial.

Le représentant a déclaré que le partenariat entre le secteur public et le secteur privé est important. Ce dernier a en effet besoin de l'appui de l'Etat pour atteindre un plus haut niveau de compétitivité qui, en Malaysie, est devenue possible grâce à la coopération étroite entre secteurs public et privé. Les programmes de privatisation permettent à l'Etat de se retirer de certaines activités de l'économie, ce qui lui permet de se concentrer sur des activités dans d'autres domaines qui en ont le plus besoin.

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