AG/EF/229

DEUXIEME COMMISSION: LES DELEGATIONS INSISTENT SUR LE ROLE DES PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES DANS LE DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL

28 octobre 1997


Communiqué de Presse
AG/EF/229


DEUXIEME COMMISSION: LES DELEGATIONS INSISTENT SUR LE ROLE DES PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES DANS LE DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL

19971028 La Deuxième Commission (économique et financière) a entamé ce matin l'examen du point de son ordre du jour relatif aux politiques sectorielles, dans le cadre duquel elle était saisie de deux lettres. La Commission s'est plus spécialement concentrée sur deux chapitres: la coopération pour le développement industriel et les entreprises et le développement. Concernant le premier point, elle était saisie d'un rapport du Secrétaire général sur l'exécution du Programme de la deuxième Décennie du développement industriel de l'Afrique. Sur le second point, la Commission était saisie d'un rapport du Secrétaire général sur l'esprit d'entreprise et la privatisation au service de la croissance économique et du développement durable.

La Commission, lors du débat, a entendu plusieurs délégations qui ont estimé que les petites et moyennes entreprises jouent un rôle fondamental dans le développement industriel, qui est lui-même un élément essentiel du développement. Ces délégations ont remercié les institutions de Bretton Woods et les organes compétents des Nations Unies qui ont reconnu ce rôle des PME, et en particulier l'ONUDI. Plusieurs représentants ont insisté sur le rôle de cette organisation et se sont préoccupés de son avenir, toujours incertain malgré les réformes en cours. Le financement du développement industriel a été évoqué. Le rôle du secteur privé a été largement reconnu, qu'il s'agisse des investissements nationaux ou étrangers, mais certaines délégations ont insisté sur la nécessité d'accroître l'aide publique au développement, qui joue un rôle différent de celui des investissements privés, qui ne peuvent donc s'y substituer.

La Commission a entendu les représentants des pays suivants: République-Unie de Tanzanie (au nom du groupe des 77 et la Chine), Luxembourg (au nom de l'Union européenne et de pays associés), Etats-Unis, Fédération de Russie, Paraguay (au nom du Groupe de Rio), Tunisie, Egypte, Turquie, Chine, Ghana, Nouvelle-Zélande, Côte d'Ivoire, Soudan, Ukraine et Swaziland. La Commission a été saisie de quatre projets de résolution. Les trois premiers portent respectivement sur le financement du développement, y compris le transfert net de ressources entre pays en développement et pays développés, sur la crise de la dette extérieure et le développement, assigné sur les activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies. Le quatrième concerne la souveraineté permanente du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé, sur leurs ressources naturelles. (à suivre 1a)

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La Deuxième Commission reprendra ses travaux cet après-midi, à 15 heures, pour achever l'examen des chapitres de politique sectorielle relatifs à la coopération pour le développement industriel et aux entreprises et le développement.

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Documentation

QUESTIONS DE POLITIQUE SECTORIELLE

Coopération pour le développement industriel

Mise en oeuvre du programme de la deuxième Décennie du développement industriel de l'Afrique (A/52/480)

Le rapport du Secrétaire générale sur la deuxième Décennie pour le développement industriel de l'Afrique (1993-2002) porte sur les activités des deux organes des Nations Unies qui sont le plus directement intéressés à la mise en oeuvre du programme: l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) et la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA).

Il est dans le rapport que les tendances économiques mondiales actuelles sont marquées par la mondialisation croissante de la production industrielle et une libéralisation radicale du commerce international et des courants financiers. Dans ce cadre, les piètres résultats économiques généraux enregistrés par l'Afrique, d'ailleurs très inégalement répartis, se retrouvent dans des résultats industriels tout aussi décevants. Il faut donc énoncer une nouvelle stratégie industrielle pour l'Afrique subsaharienne au XXIe siècle, renverser la tendance récente à la désindustrialisation et créer un environnement structurel propice à une croissance industrielle soutenue.

Le Secrétaire général présente les programmes et activités d'appui de l'ONUDI et de la CEA pour la deuxième Décennie. Pour l'ONUDI, les projets de coopération technique portent essentiellement sur l'appui des industries liées soit à l'agriculture (production et transformation alimentaire...) soit aux transports et télécommunications. Le rapport rappelle que les ressources mises par l'ONUDI à la disposition du programme de la deuxième Décennie ont dès l'origine été considérés comme des capitaux de lancement qui devaient permettre de mobiliser des ressources supplémentaires bilatérales ou multilatérales, internes ou externes. Alors que cette mobilisation est devenue de plus en plus difficile, notamment du fait de la baisse de l'aide publique au développement, cette conception a dans quelques cas produits des résultats jugés remarquables. Quant à la CEA, elle a centré son action sur l'assistance technique dans les domaines de la formulation des politiques, de la planification et du renforcement des institutions, à travers diverses études et publications techniques.

Le Secrétaire général rappelle que l'ONUDI a adopté deux stratégies complémentaires, en collaboration avec la CEA et l'OUA, pour réexaminer et réorienter les stratégies de développement en Afrique, stimuler la croissance industrielle et accroître la compétitivité. La première a été d'évaluer à mi- parcours le programme de la deuxième Décennie, ce qui a montré que celui-ci

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consiste en un ensemble d'intentions et de souhaits. On en a conclu qu'il fallait redoubler d'efforts et mobiliser des ressources pour traduire ces objectifs en programmes concrets et pragmatiques. La seconde consiste à entreprendre des consultations poussées avec le Bureau de la Conférence des ministres africains de l'industrie, le secteur privé, les décideurs africains et les experts et représentants du système des Nations Unies en vue de créer un nouveau partenariat. Il s'agirait ici de promouvoir un développement industriel de l'Afrique reposant sur le secteur privé.

Compte tenu des résultats de cette évaluation, il a été décidé de lancer une nouvelle initiative pour revitaliser le programme de la deuxième Décennie. En octobre 1996 a donc été lancée l'Alliance pour l'industrialisation de l'Afrique, qui tient compte des changements apportés par la mondialisation dans la nature et les règles de l'industrialisation, et notamment au rôle renforcé du secteur privé. L'Alliance offre à ce dernier, ainsi qu'aux dirigeants africains, un mécanisme pour fixer en commun les objectifs du développement industriel pour le prochain millénaire et s'engager à faire preuve de la volonté politique et à fournir les ressources nécessaires pour les atteindre. L'Alliance, ajoute le Secrétaire général, représente un apport à l'initiative spéciale du système des Nations Unies pour l'Afrique et au nouvel ordre du jour des Nations Unies pour le développement de l'Afrique dans les années 90, qu'elle complète. L'Alliance est désormais chargée d'exécuter le plan d'action adopté en mai 1997 à Accra par la treizième session de la Conférence des ministres africains de l'industrie.

Les entreprises et le développement

En application de la résolution 48/180, le Secrétaire général présente, en consultation avec les chefs des organes, organismes et programmes intéressés des Nations Unies, le rapport biennal sur les politiques et les activités liées à l'esprit d'entreprise et à la privatisation, à l'abolition des monopoles et à la déréglementation administrative (A/52/428). Procédant à une analyse thématique, le rapport met surtout l'accent sur les pays en développement et les pays à économie en transition.

Concernant le développement des petites et moyennes entreprises (PME), le rapport présente une série d'activités menées par différents organismes du système des Nations Unies visant à appuyer le développement des entreprises et à renforcer le secteur privé dans les pays en développement et les pays en transition. Il décrit par exemple les "pépinières d'entreprises" de l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), ou encore le programme d'entreprises technologiques (EMPRETEC) mis au point par l'ONU et dont la principale mission consiste à mettre en place dans chaque pays un cadre institutionnel de partenariat entre les secteurs privé et public. La participation des partenaires du secteur privé aux projets de coopération technique de l'ONUDI est passée d'à peine plus d'un quart en 1992 à près de 50% en 1995. D'autres mesures prises notamment par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), l'Organisation internationale des

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télécommunications (OIT) et la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED) sont également décrites dans ce rapport. Ce dernier indique par ailleurs que les mesures prises dans le passé par les pouvoirs publics pour aider les PME en leur fournissant des services d'appui dans les domaines de la formation, de l'assistance technique, des conseils en matière de gestion et de commercialisation et d'aide financière n'ont pas eu beaucoup de succès. La solution réside donc peut-être dans la coopération entre les secteurs public et privé.

Dans les pays en développement, particulièrement les pays les moins développés d'Afrique et d'Asie, l'entreprenariat et l'expansion du secteur privé se cantonnent à la création d'activités indépendantes et de micro- entreprises individuelles ou qui n'emploient que quelques personnes, constituent le principal moyen pour les pauvres de trouver à s'employer, ces pays ne pouvant créer assez d'emplois dans le secteur structuré. Le rapport indique que le soutien des donateurs à l'expansion du microcrédit destiné à financer les micro-entreprises apparaît comme une contribution prépondérante à la lutte contre la pauvreté. Après avoir grandement contribué au Sommet sur le microcrédit qui s'est tenu à Washington en février 1997, le PNUD a parallèlement lancé un programme de microfinancement mondial appelé Microstart, destiné à instaurer et étendre des activités de microfinancement qui portent essentiellement sur l'octroi de très petits prêts à des entrepreneurs indépendants, notamment des femmes. Une des recommandation du Sommet encourage tous les acteurs concernés à les mettre en oeuvre et à élargir le microcrédit de manière à toucher 100 millions de famille d'ici l'an 2005.

Le rapport indique que dans la majorité des pays, la portée de la restructuration des secteurs public et privé s'est étendue et le processus de privatisation s'est accéléré. Il n'est cependant pas étonnant que le transfert effectif des avoirs du secteur public au secteur privé ait été entrepris assez lentement dans les pays en développement. La privatisation peut être difficile à effectuer dans les pays où règne la pauvreté et où l'épargne intérieure est faible. Bien qu'elle ouvre de nouveaux horizons aux entrepreneurs potentiels dans le secteur privé, elle engendre presque inévitablement des licenciements et un recentrage global de l'entreprise sur ses activités principales. En règle générale, précise le rapport, environ 30 à 50 % de la main-d'oeuvre est licenciée au cours des premières années qui suivent la privatisation. Un ajustement structurel et une réforme politique n'améliorent pas rapidement la qualité de la vie de toute une population. Le rapport décrit les efforts déployés par différents organismes internationaux pour faciliter ce difficile processus de privatisation.

Le processus de reconversion au civil de l'industrie militaire, qui revêt une importance toute particulière pour la stabilité des pays ayant connu des conflits internes, et la création d'un environnement propice par la mise en place d'un cadre juridique et réglementaire approprié qui garantisse et protège la propriété privée et qui régisse les relations d'affaires sont

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également décrit dans ce rapport. Ce dernier indique aussi que la fiscalité constitue l'un des aspects de la relation entre l'Etat et le secteur privé qui pose problème et qu'il faudrait un système aussi simple que possible afin de prévenir toute tentative d'évasion ou de fraude fiscale.

Le rapport rappelle non seulement l'augmentation mais également la mauvaise répartition des mouvements de capitaux privés à destination des pays en développement (y compris les pays en transition) qui sont passés de 44 milliards de dollars en 1990 à 230 milliards en 1996, et dont seulement 12 pays ont reçu à eux seuls 76% des apports de capitaux privés. La Banque mondiale est bien placée pour diversifier, avec l'aide d'autres donateurs, les destinations de ces capitaux, notamment au profit de l'Afrique subsaharienne, qui n'a reçu que 5% des capitaux investis dans les pays en développement en 1996, soit seulement 12,1 milliards de dollars. Le rapport recommande que les gouvernements et les organismes des Nations Unies renforcent et coordonnent plus efficacement leur appui aux PME et à la reconversion des industries et des bases militaires, et aident davantage les gouvernements à rationaliser et à simplifier leur fiscalité et à renforcer leur administration fiscale.

PRÉSENTATION DE PROJETS DE RÉSOLUTIONS

Questions de politique macro-économique

Financement du développement, y compris le transfert net de ressources entre pays en développement et pays développés

Aux termes du projet de résolution (A/C.2/52/L.4), la Commission inviterait l'Assemblée générale à souligner qu'il importe d'assurer sans délai une participation plus large et plus efficace des pays en développement aux processus décisionnels concernant les questions de politique financière et macro-économique des institutions financières internationales compétentes. L'Assemblée se déclarerait profondément préoccupée par le fait que les fluctuations soudaines des taux d'intérêt et des taux de change risquent de perturber le système monétaire et financier international, aggravant ainsi l'instabilité des flux de capitaux à court terme. L'Assemblée considérerait qu'un mécanisme de surveillance efficace mis en oeuvre par le Fonds monétaire international exigerait, entre autres, que le Fonds reçoive régulièrement et en temps utile des données économiques et financières de tous ses membres et des investisseurs privés, prendrait acte des travaux du Comité de Bâle sur le contrôle bancaire et inviterait le Fonds monétaire international à faire preuve de souplesse de la libéralisation des comptes de capital.

L'Assemblée prierait le Secrétaire général d'analyser, en étroite collaboration avec les directeurs des institutions de Bretton Woods et le Secrétaire général de la CNUCED, les tendances actuellement observées sur les marchés financiers mondiaux, et à formuler, dans la Situation économique et social dans le monde 1998, et dans le Rapport sur le commerce et le développement 1998, des recommandations sur les moyens de régler le problème des fluctuations sur les marchés financiers mondiaux.

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Crise de la dette extérieure et développement

Aux termes du projet de résolution (A/C.2/52/L.8), la Commission prierait l'Assemblée générale d'inviter les créanciers bilatéraux et multilatéraux et les banques commerciales à prendre de nouvelles initiatives, notamment des mesures de conversion de créances et de remise de l'encours et du service de la dette en faveur des pays en développement endettés pour donner suite aux décisions et plans d'action émanant des grandes conférences des Nations Unies. L'Assemblée se déclarerait préoccupée de la lenteur de la mise en oeuvre de l'Initiative relative aux pays pauvres très endettés et demanderait que les accords d'application soient au plus tôt mis au point pour que les pays puissent bénéficier de l'Initiative. L'Assemblée demanderait que la période probatoire pendant laquelle une politique économique rationnelle doit avoir été appliquée avant qu'un pays puisse bénéficier d'un allégement de sa dette en vertu de l'Initiative soit abrégée. Elle demanderait également que les créanciers bilatéraux et multilatéraux fournissent des ressources financières supplémentaires, sans préjudice de l'appui nécessaire aux activités de développement des pays en développement, et encouragerait les donateurs bilatéraux à verser au Fonds fiduciaire pour les pays pauvres très endettés de la Banque mondiale et à la facilité d'ajustement structurel renforcée du Fonds monétaire international les contributions nécessaires à la mise en oeuvre de l'Initiative.

Aux termes du projet, l'Assemblée inviterait les pays créanciers, les banques commerciales et les institutions financières multilatérales à poursuivre leurs initiatives et leurs efforts en vue de régler les problèmes que pose la dette commerciale des pays les moins avancés. L'Assemblée générale engagerait la communauté internationale, y compris les organismes des Nations Unies et inviterait les institutions de Bretton Woods, ainsi que le secteur privé à prendre d'urgence des mesures appropriées en vue de l'application des engagements, accords et décisions ayant trait à la question de la dette extérieure issus des grandes conférences des Nations Unies et réunions au sommet organisées depuis le début des années 90 sur le thème du développement.

Activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies

Aux termes du projet de résolution (A/C.2/52/L.5), la Commission inviterait l'Assemblée générale à se déclarer gravement préoccupée par l'insuffisance persistante des ressources destinées aux activités opérationnelles de développement des Nations Unies et en particulier par la baisse des contributions aux ressources de base. L'Assemblée réaffirmerait avec vigueur qu'il convient de renforcer la viabilité, l'efficacité et l'impact des activités opérationnelles du système des Nations Unies, notamment en augmentant substantiellement leur financement sur une base prévisible, continue et assurée. Elle demanderait aux fonds et programmes de faire figurer, de façon clairement identifiable, dans leurs rapports périodiques sur

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l'examen triennal des politiques les mesures prises pour mettre en oeuvre les résultats du processus intergouvernemental enclenché par les mesures et propositions de réforme, ainsi qu'une analyse des répercussions des réformes sur leurs activités opérationnelles respectives et sur la coordination interinstitutions.

Souveraineté permanente du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé, sur leurs ressources naturelles

Aux termes du projet de résolution (A/C.2/52/L.6) sur ce point, la Commission inviterait l'Assemblée générale à réaffirmer le droit inaliénable du peuple palestinien et de la population du Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles, notamment leurs terres et leurs eaux. L'Assemblée demanderait à Israël, Puissance occupante, de ne pas exploiter, détruire, épuiser, ni mettre en péril les ressources naturelles dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem, et dans le Golan syrien occupé. L'Assemblée reconnaîtrait le droit du peuple palestinien de revendiquer la restitution en cas d'exploitation, de destruction, d'épuisement ou de mise en péril de ses ressources naturelles, et exprimerait l'espoir que cette question sera traitée dans le cadre de la négociation sur le statut final entre les parties palestinienne et israélienne.

Débat

M. MARWA KISIRI (République-Unie de Tanzanie, au nom du groupe des 77 et la Chine) a déclaré que l'Etat joue un rôle moteur dans la création d'un environnement propice à la mise sur pied, la consolidation et de l'augmentation des petites et moyennes entreprises (PME) et dans l'établissement d'un cadre juridique et réglementaire indispensable pour le développement de l'entreprenariat. L'Etat joue un rôle clé dans la déréglementation au niveau macro-économique en adoptant des politiques budgétaire, financière et commerciale appropriées. Il est important de réduire les risques commerciaux des petites et moyennes entreprises. L'Etat se doit également de protéger les nouvelles industries souvent fragiles de manière à en assurer leur croissance. Un marché libre ne peut à lui seul fournir tous les services. C'est la raison pour laquelle l'Etat et les autres agences et partenaires se doivent de renforcer le développement de la libre entreprise et le renforcement du secteur privé dans les pays en développement.

M. Kisiri s'est félicité du travail fait des différentes agences des Nations Unies telles que la CNUCED, le PNUD et l'ONUDI pour le développement des petites et moyennes entreprises dans les pays en développement (PED). Il faut renforcer la coopération Sud-Sud et les mesures de privatisation ainsi que la restructuration des entreprises d'Etat et du secteur public.

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M. Kisiri a souscrit aux recommandations du rapport du Secrétaire général concernant l'assistance requise par le système des Nations Unies et le suivi du Sommet sur le microcrédit. Il a souligné l'importance de mettre en oeuvre les résolutions de l'ECOSOC sur l'environnement, en particulier lorsqu'elles ont trait à des activités nationales et internationales visant à créer un environnement plus favorable aux investissements et au commerce.

M. JEAN GRAFF (Luxembourg au nom de l'Union européenne) a déclaré que compte tenu du rôle important joué par les petites et moyennes entreprises dans le développement de la plupart des pays en développement, l'Union européenne se félicite des actions entreprises par les Nations Unies afin d'appuyer les petites et moyennes entreprises du secteur privé, y compris les initiatives concernant les microcrédits et la promotion d'une culture d'entreprise. Il a souligné l'importance qu'il attache à une coordination entre ces différentes activés afin de développer des synergies et éviter les doubles emplois. L'Union européenne continuera à participer activement aux efforts visant à créer un environnement propice au développement des activités des petites et moyennes entreprises, notamment par l'amélioration du cadre législatif, réglementaire et administratif des pays. L'Union européenne apporte son appui aux efforts en faveur d'un partenariat entre secteur public et privé, et notamment à l'amélioration de l'accès à la formation. L'Union européenne partage les objectifs de la CNUCED visant à renforcer les capacités au niveau local en considérant les liens entre investissements, technologie et développement des entreprises.

M. Graff a évoqué l'un des obstacles majeurs au développement des petites et moyennes entreprises qui est la difficulté d'accès aux crédits. Il considère l'instrument du microcrédit comme essentiel afin de répondre aux besoins financiers des acteurs qui ne peuvent pas fournir les garanties exigées par le système bancaire traditionnel. M. Graff a déclaré que le soutien apporté aux petites et moyennes entreprises constitue également un instrument important dans la lutte contre la pauvreté et le chômage et contribue à l'insertion des groupes les moins favorisés dans l'économie.

M. SETH WINNICK (Etats-Unis) a souligné que le secteur privé est et restera le moteur principal de la croissance économique et du développement. Sa déclaration a porté sur les points suivants: les privatisations, la démonopolisation et l'entreprenariat, la promotion des droits des travailleurs, la bonne gestion et la lutte contre la corruption, et le rôle du secteur privé dans le développement durable dans une économie mondialisée.

La compétition est un objectif clef, selon lui, des programmes de privatisation dans les économies en transition. M. Winnick a contesté les conclusions du rapport du Secrétaire général selon lequel la privatisation dans ces économies n'est pas productive à cause du manque de cadre légal et de fonctionnement efficace des marchés financiers. Les Etats-Unis, pour leur part, souhaiteraient connaître les opinions des pays concernés qui se sont engagés dans des programmes de privatisation et préconisent une amélioration des systèmes législatifs et réglementaires en même temps que la mise en place de politiques de privatisation.

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D'autre part le rapport du Secrétaire général semble indiquer que les entrepreneurs dans les économies en transition auraient un comportement différent de ceux des autres pays, ce qui justifie des services de soutien particuliers afin d'orienter leurs activités. Selon les Etats-Unis, qui citent la Russie comme exemple, les faits semblent indiquer le contraire.

En ce qui concerne la corruption dans les transactions commerciales internationales, M. Winnick se félicite des actions entreprises en la matière par les Nations Unies, la Banque mondiale, le FMI et l'OCDE, qui en ont fait un point important dans leur plan d'action pour le développement. Sur le plan des marchés financiers, les Etats-Unis appuient les mesures prises par le FMI et les autorités régionales pour lutter contre la volatilité des marchés et améliorer la réglementation en la matière pour restaurer la confiance dans les marchés financiers. Il faut néanmoins mettre en place des régulateurs financiers et les institutions financières internationales doivent prendre des mesures efficaces en vue d'une stabilité financière. Il considère que, afin d'éviter des crises financières et économiques, il appartient à chaque pays d'avoir des politiques économiques saines. L'isolement du système financier international ne pourrait que nuire au développement et à la croissance. M. Winnick a conclu sur l'importance du rôle du secteur privé dans le développement durable, notamment la création d'emplois, de revenus fiscaux et sa participation directe dans des projets économiques.

M. NIKOLAI TCHOULKOV (Fédération de Russie) a estimé que l'ONUDI doit subir une réorganisation fondamentale pour devenir plus opérationnelle. Le secrétariat de cette organisation a joué un rôle utile en ce sens, qui a permis de relancer la réorganisation future de l'ONUDI. Celle-ci devrait se concentrer sur les écotechnologies et la mise en place de normes en matière de développement industriel écologiquement durable. Il faut mettre en place une stratégie de développement des entreprises en tenant compte de la spécificité de chaque pays, a déclaré le représentant. En Russie, a-t-il expliqué, un secteur privé viable a été mis en place, qui comptait début 1997 presque 125.000 entreprises et 12 millions de personnes, soit environ 10% de la population active. Près d'un million de nouveaux emplois ont été créés en 1996 dans ce secteur privé. Toutefois, il reste à créer des conditions économiques et juridiques favorables aux petites entreprises, et à faciliter leur accès aux marchés. La Fédération de Russie compte sur ses propres forces, mais aussi sur l'appui de ses partenaires traditionnels et sur l'appui technique des organisations internationales compétentes.

M. B. HUGO SAGUIER CABALLERO (Paraguay, au nom du Groupe de Rio) a déclaré que la coopération pour le développement agricole et industriel doit se faire dans un environnement favorable à l'accès des produits des pays en développement (PED) aux marchés. Cette coopération devra se faire sur la base d'une promotion des mesures qui favorisent le développement et l'accès aux technologies concurrentielles. Les pays du Groupe de Rio soutiennent le renforcement de l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) dans le domaine de la coopération industrielle. Ces pays ont soutenu le Plan d'action pour l'avenir de l'UNIDO qui a été approuvé en

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juin dernier à Vienne. Ce Plan vise à améliorer les mécanismes qui visent une meilleure utilisation des ressources de l'Organisation. M. Saguier a indiqué que le Groupe de Rio soutient la Déclaration commune du Groupe Cairns, signée l'an dernier à Rio de Janeiro, qui favorise la libéralisation du commerce international des produits agricoles et l'élimination de distorsions dans ce secteur. Il a indiqué que les accords du Cycle d'Uruguay en matière agricole devront être mis entièrement en application et même renforcés au moyen de nouvelles négociations. Ceci devra avoir lieu dans le contexte du Comité agricole de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et devra avoir pour objectif d'élargir l'accès aux marchés et la création de mesures de contrôle et de crédits pour l'exportation.

M. ABDERRAZAK AZAIEZ (Tunisie) a déclaré que la deuxième Décennie du développement de l'Afrique, avec les efforts de la Commission économique pour l'Afrique et, entre autres l'ONUDI, a constitué un plan judicieux pour transformer l'économie africaine afin de mettre en valeur notamment le secteur de l'agro-industrie. Une large part de ce programme est d'ailleurs réservée à l'environnement, aux transports et mobilisation de ressources. Il vise également à promouvoir les nouvelles technologies et les flux financiers vers le continent. Les pays africains se sont engagés sur cette voie aux niveaux national, régional et international pour réussir le décollage industriel du développement. Cependant, le continent africain rencontre d'énormes difficultés dans la mise en oeuvre de ce programme. Il est donc indispensable de renforcer l'assistance afin de rendre le secteur industriel de l'Afrique plus concurrentiel sur le marché international. Il faut créer un nouveau partenariat axé sur le secteur privé.

Il faut redoubler d'efforts et mettre en oeuvre des programmes concrets et pragmatiques pour lesquels les ressources nécessaires doivent être mobilisées. Les organes ayant fait l'évaluation de cette deuxième décennie ont constaté que la croissance économique dépend de l'initiative privée et de la création d'entreprises, et plus particulièrement des petites et moyennes entreprises (PME). A cet égard, le Programme "Entreprise Afrique" a été mis en place pour favoriser la création de pépinières d'entreprises, notamment, dans les secteurs de pointe. Il est important, comme le souligne le Secrétaire général, de renforcer aussi le microfinancement. M. Azaiez a indiqué que la Tunisie poursuit son action de privatisation de l'économie et s'efforce de créer un environnement propice à rendre ses entreprises concurrentielles sur le marché international. Au niveau sectoriel, des mesures dans l'investissement de l'agriculture et de la pêche, tout comme dans les secteurs du tourisme ont été prises.

M. ADEL ABDELLATIF (Egypte) a souligné que le secteur privé est le moteur même de l'activité économique. Les pays en développement doivent créer un environnement propice au secteur privé, tout en veillant à ce que cette activité serve de catalyseur au développement. Le représentant a regretté l'approche choisie par le Secrétaire général pour l'examen de ces questions, car les thèmes abordés dans son rapport l'ont en fait déjà été dans d'autres documents. Le rapport aurait dû définir l'apport des Nations Unies au

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développement du secteur privé, a estimé M. Abdellatif. Il serait donc bon que les rapports futurs mettent davantage l'accent sur les cadres à mettre en place pour favoriser le secteur privé, en insistant sur le rôle que peuvent jouer les Nations Unies. Concernant l'ONUDI, il faut espérer que la réforme en cours de cette organisation permettra de renforcer son rôle de coordination.

La question de l'industrialisation de l'Afrique n'a pas reçu une attention suffisante, a estimé le représentant. Le programme de la Deuxième décennie pour l'industrialisation de l'Afrique doit compléter les projets en cours. Le continent africain ne peut pas restructurer son économie sans développement industriel. Il faut renforcer le rôle du secteur privé dans cette industrialisation, notamment dans les pays les moins avancés. Des programmes réalistes ont été adoptés, qui mettent l'accent sur la valorisation des ressources naturelles de l'Afrique et sur la synergie entre activités agricoles et industrielles.

M. BURAK OZUGERGIN (Turquie) a estimé que les petites et moyennes entreprises constituent les acteurs les plus fiables dans une économie de marché. Souvent, elles produisent mieux et de manière plus variée avec des investissements plus faibles. Elles créent des emplois et peuvent raisonnablement bien supporter les fluctuations économiques grâce à leur structure souple et adaptable. Elles favorisent un développement régional équilibré et tentent de corriger les déséquilibres dans la distribution du revenu national. En Turquie, les petites et moyennes entreprises représentent environ 99% du total des entreprises, emploient environ la moitié de la main d'oeuvre et produisent un tiers de la valeur totale ajoutée, a expliqué le représentant. Toutefois, ces entreprises ont des difficultés à obtenir des crédits et ont souvent un niveau technologique faible. Elles ont notamment du mal à suivre les progrès techniques intérieurs ou à l'étranger et attirent difficilement du personnel qualifié. La Turquie est heureuse que les institutions de Bretton Woods aient reconnu le rôle et les difficultés des petites et moyennes entreprises. Elle se félicite de l'initiative de l'ONUDI en faveur des pépinières d'entreprises, ainsi que des programmes de nombreux autres organismes de l'ONU. Les organismes des Nations Unies ont montré qu'elles pouvaient combler au moins partiellement le vide créé par la contraction du rôle de l'Etat. La Turquie encourage donc l'ONU à continuer son soutien aux petites et moyennes entreprises.

M. SHAOFU YUAN (Chine) a noté que dans le processus de réforme économique de son pays, la réforme de l'entreprise a toujours constitué un goulot d'étranglement. Le gouvernement et les entreprises ont fait d'importants efforts pour réformer les entreprises étatisées et faire en sorte qu'elles se conforment aux exigences de l'économie de marché. A cet égard, le 15ème Congrès national du Parti communiste a notamment énoncé pour principes directeurs une "définition claire de la propriété" et une "séparation entre l'entreprise et l'administration". La décision de promouvoir une réorganisation stratégique des entreprises étatisées en donnant plus d'importance aux grandes entreprises tout en accordant plus de liberté aux

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petites entreprises a par ailleurs été prise. Le représentant a noté que la création d'associations de sociétés en commandite par actions sera probablement le modèle le plus populaire que suivront les petites entreprises chinoises dans l'avenir. Il s'est déclaré confiant en ce qui concerne les possibilités de réussite de la réforme car les mesures proposées se basent sur des expériences réussies.

Il a noté qu'il est indispensable de laisser se développer l'esprit d'entreprise du fait de son importante valeur sociale. Ce n'est toutefois pas l'équivalent de la privatisation. Il faudra un climat social favorable et l'Etat devra répondre aux besoins des petites et moyennes entreprises en offrant notamment une formation et la construction d'infrastructures. Le représentant a souligné le rôle de l'Etat qui peut jouer un rôle majeur en créant un climat propice pour les entreprises. Il a noté la nécessité d'une aide de la part de la communauté internationale pour que ces entreprises puissent se développer.

Mme MESSIE AMOAH (Ghana) a noté l'importance du développement industriel qui permet aux pays de participer à l'économie mondiale. Les pays en développement ont vu augmenter leur part de la production industrielle mondiale, ces dernières années, mais d'un autre côté, la part de l'Afrique dans le secteur manufacturier n'a cessé de décroître et est passée de 0,6% en 1970 à 0,3% en 1995. Ceci, en dépit de l'adoption au cours des trente dernières années par les pays d'Afrique de plusieurs stratégies visant l'industrialisation du continent. L'Afrique risque toujours d'être davantage marginalisée, car elle souffre encore d'un manque d'infrastructures et d'une faiblesse de capacités industrielles. Le secteur industriel africain pourrait toutefois être un moteur important de la croissance en transformant les économies africaines. Ce secteur a un rôle fondamental à jouer si l'on veut trouver une solution durable aux crises sociale et économique que connaît le continent.

La représentante a noté les efforts entrepris pour aider l'Afrique à parvenir à l'industrialisation, dont les programmes de la première et de la deuxième Décennie du développement industriel pour l'Afrique (IDDA I et II) qui ont fixé des objectifs de redressement des entreprises en place et de promotion des petites et moyennes entreprises. Elle a noté en outre que l'évaluation à mi-parcours du programme de l'IDDA-II indique que les stratégies préconisées n'ont pas été adoptées au niveau des pays. L'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) a lancé, l'an dernier, à Abidjan (Côte d'Ivoire), l'Alliance pour l'industrialisation de l'Afrique qui a pour but de hâter l'industrialisation de l'Afrique en renforçant ses capacités et en créant un partenariat entre les gouvernements et l'industrie privée. Les gouvernements africains se sont engagés par la Déclaration d'Abidjan à mettre rapidement en place le programme de l'IDDA-II et à renforcer la participation du secteur privé. D'autre part, la Conférence des Ministres africains de l'industrie, qui s'est tenue à Accra (Ghana) en mai, a adopté un Plan d'action qui permettra de faciliter et de compléter l'application du programme de l'IDDA-II.

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M. JEFF LANGLEY (Nouvelle-Zélande) a indiqué que les rôles des entreprises et du secteur privé sont cruciaux pour le développement. Le plus grand potentiel pour la promotion du développement économique réside dans la mobilisation des ressources du secteur privé. Le rapport du Secrétaire général met en exergue non seulement les Investissements étrangers directs (IED) pour un développement économique durable, mais également les entreprises nationales qui ont un rôle important à jouer. M. Langley a indiqué qu'il faut un environnement propice qui ne soit pas uniquement en faveur des IED mais aussi qui permette la création de conditions favorisant le développement d'entreprises nationales à tous les niveaux. Le représentant a estimé que l'aide publique au développement (APD) joue un rôle important dans la création d'un environnement qui attirerait les flux financiers privés, qui encouragerait la stabilité des investissements et procurerait une aide essentielle pour les pays les plus pauvres. L'aide publique au développement doit combler le vide là où le secteur privé ne peut le faire, et ceci afin de mettre en place des capacités dans les pays en développement en vue d'une croissance économique équilibrée et durable. Le développement du secteur privé est une stratégie essentielle du programme d'aide publique au développement en Nouvelle-Zélande. Le but de mettre en oeuvre des politiques publiques qui fourniraient un environnement propice aux entreprises privées et aux programmes qui encourageraient le secteur privé est clairement indiqué dans son programme de développement. Le représentant a indiqué cependant que plusieurs délégations et rapports ont montré que l'aide publique au développement ne peut pas être remplacée par l'IED, ce qui est un constat erroné, étant donné les différentes fonctions de ces deux formes d'investissement dans l'économie internationale.

M. YOUSSOUFOU BAMBA (Côte d'Ivoire) a rappelé que son pays a d'abord durant deux décennies basé son développement sur l'agriculture, avec de bons résultats, jusqu'à la crise du prix du café. Depuis, la Côte d'Ivoire mise davantage sur le développement industriel et compte devenir une véritable nation industrielle en une génération. Elle mise sur le secteur privé et sur les industries agro-alimentaires et minières, s'appuie sur les marchés régionaux et s'est engagée dans une politique de privatisation, ainsi que d'édification d'infrastructures. Mais la Côte d'Ivoire souhaite aussi participera de manière plus large, à l'industrialisation du continent, notamment dans le cadre de l'Alliance pour le développement industriel de l'Afrique, une initiative purement africaine qui bénéficie d'un large soutien sur le continent et a adopté un programme concret. L'Alliance a besoin maintenant d'un soutien international, a déclaré le représentant, qui a remercié les organismes des Nations Unies, et notamment l'ONUDI, dont il a, par ailleurs, salué les capacités d'adaptation.

M. MUBARAK HUSSEN RAHMTALLA (Soudan) a déclaré que son pays a établi dans son Plan quinquénnal une stratégie qui a pour objectif de voir ses ressources allouées au développement industriel passer de 9% à 30%. Les exportations industrielles ont connu une grande augmentation, notamment pour le sucre, les huiles alimentaires, le textile et les produits de maroquinerie. Ce plan industriel vise à mettre les produits domestiques sur le marché

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international. Concernant l'avenir de l'industrie au Soudan, le Ministère de l'industrie se prépare à mettre en oeuvre des mesures permettant de faciliter l'adhésion au marché mondial. M. Hussen Rahmtalla a indiqué que le Soudan a souffert des programmes de restructuration de l'économie, et que le secteur industriel a même connu un niveau de croissance négatif. Il faut donc espérer que ces mesures permettront d'amener une amélioration à moyen et long terme.

Le représentant a souscrit à la déclaration du représentant du groupe des 77 et la Chine, surtout lorsqu'elle met l'accent sur la fonction de développement des Nations Unies. L'Afrique restera incapable d'accéder au marché mondial si elle reste l'otage de la production primaire, a-t-il déclaré. Les conditions économiques nationales, continentales et mondiales déséquilibrées qui ont été mises en place par la communauté internationale n'ont pas abouti. M. Hussen Rahmtalla a énuméré différents facteurs qui en ont été la cause, comme l'absence des nécessités de mise en oeuvre pour ces décennies, l'absence de mécanismes appropriés pour favoriser le remboursement de la dette extérieure, ou encore la dérobade de certains pays qui n'ont pas rempli leur engagement quant à leur contribution à l'aide publique au développement. Il a déploré qu'en 1998-99, on a connu une baisse des ressources allouées à la decennie du développement en Afrique.

M. Hussen Rahmtalla a déclaré que les perspectives d'avenir qui figurent dans les différents rapports ne sont pas suffisantes pour répondre aux défis que constitue le développement industriel en Afrique. Il faut intensifier les efforts des gouvernements et assurer la stabilité politique pour favoriser le développement industriel. Malgré une baisse de la volonté politique d'aide au développement chez beaucoup de donateurs, ces derniers doivent cependant de leur côté réévaluer les priorités de leur aide, et plus particulièrement de celle destinée aux pays les moins avancés, notamment pour l'accès aux marchés internationaux. M. Hussen Rahmtalla a ajouté que les agences internationales doivent assurer les ressources nécessaires pour le financement du développement industriel et que la communauté internationale doit être à la hauteur pour éviter une récession en Afrique qui pourrait provoquer une récession à l'échelon mondial.

M. SERHIY REVA (Ukraine) a déclaré que l'élaboration de politiques appropriées en vue d'une croissance industrielle durable constitue l'un des éléments importants du développement socio-économique de nombreux pays, dont l'Ukraine. Dans ce cadre, il a salué l'expertise technique et les capacités multiples de l'ONUDI en matière de développement industriel, et a déploré les problèmes auxquels cet organisme est confronté et, notamment, les menaces de retrait de certains de ses plus grands contributeurs. L'Ukraine souhaite néanmoins, qu'il continue d'exister un organisme ou programme spécial des Nations Unies chargé de la promotion de la coopération internationale dans le domaine du développement industriel. Il a souligné que, dans ce domaine, les intérêts des pays à économie en transition, dont l'Ukraine, devraient être mieux pris en considération dans les programmes de coopération technique.

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L'Ukraine appuie les activités du PNUD, de l'ONUDI, de la CNUCED et de l'OIT dans les domaines de la promotion du développement et de l'entreprenariat privé dans les pays à économie en transition. A cet égard, M. Reva considère que les initiatives prises en faveur du micro-financement, et notamment les microcrédits sont très prometteuses. Il a noté que les cadres institutionnels et législatifs facilitant le développement des petites et moyennes entreprises sont actuellement mis en place en Ukraine. Un autre problème, qui est en cours de règlement en Ukraine, est la restructuration et la réaffectation de l'industrie militaire au marché civil. L'Ukraine souhaite avoir le soutien du PNUD et de l'ONUDI dans ces efforts, notamment en facilitant les investissements étrangers et en offrant un soutien méthodologique. Il a salué les dispositions de la résolution des Nations Unies sur la corruption dans les transactions de commerce international. Il soutient l'importance de la transparence dans ce type de transactions afin d'encourager la mobilisation de capitaux et de technologies et la promotion économique et sociale en vue d'un développement durable de tous les pays.

M. MOSES DLAMINI (Swaziland) a souligné que la communauté internationale a un rôle crucial à jouer pour redresser les inégalités de développement. D'abord elle devra favoriser un environnement économique qui permette un développement durable des pays en retard. Malgré une croissance soutenue sur le continent africain depuis 1994, de nombreux pays d'Afrique figurent encore parmi les plus pauvres du monde. Il ne fait aucun doute que la responsabilité première de leur développement incombe aux Africains eux-mêmes, mais les économies africaines souffrent toujours des problèmes d'inflation et de chômage. La mobilisation des ressources intérieures est en outre rendue plus difficile du fait du déclin de l'aide publique au développement et d'un manque grave d'investissements étrangers directs. Enfin, le fardeau de la dette est devenu insoutenable pour de nombreux pays africains. Le Swaziland demande donc aux pays développés d'augmenter leur programme d'aide au développement, notamment en Afrique.

Le développement industriel reste un instrument essentiel du progrès économique et social, a déclaré M. Dlamini. Il doit donc être favorisé. A cet égard, le Swaziland apprécie le rôle que les Nations Unies jouent en faveur du développement socio-économique, et notamment le rôle de l'ONUDI. Il se félicite des réformes en cours au sein de cette organisation et remercie les pays développés qui sont revenus sur leur décision initiale de la quitter. Toutefois, le Swaziland reste préoccupé par la situation actuelle de l'ONUDI. Les pays en développement ont, en effet, de plus en plus besoin d'assistance technique pour renforcer leurs capacités et devenir compétitifs. Le Swaziland se réjouit de la coopération entre l'ONUDI et la Commission économique et sociale pour l'Afrique.

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Le représentant a expliqué les mesures prises par son pays pour faciliter les investissements étrangers, qui vont de l'adoption de mesures juridiques et fiscales incitatrices à une politique de privatisation. Malheureusement, tous ces efforts ont été menacés par la concurrence extérieure, la calamité naturelle de la sécheresse, l'imprévisibilité des mouvements de capitaux et des cours internationaux des produits de base. Le développement ne pourra se faire qu'en partenariat avec des pays développés qui ont la technologie et les capitaux nécessaires.

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