AG/EF/228

DEUXIEME COMMISSION: LES PAYS LES MOINS AVANCES EXPLIQUENT QU'ILS NE PEUVENT FAIRE FACE SEULS AUX DEFIS DU MONDE ACTUEL

27 octobre 1997


Communiqué de Presse
AG/EF/228


DEUXIEME COMMISSION: LES PAYS LES MOINS AVANCES EXPLIQUENT QU'ILS NE PEUVENT FAIRE FACE SEULS AUX DEFIS DU MONDE ACTUEL

19971027 Les pays développés devraient lever toutes les restrictions aux exportations des PMA

La Deuxième Commission (économique et financière) a achevé cet après- midi l'examen du point de son ordre du jour relatif au développement durable et à la coopération économique internationale, et plus particulièrement les chapitres concernant la relance du dialogue sur le renforcement de la coopération économique internationale pour le développement par le partenariat, et la mise en oeuvre du programme d'action pour les années 90 en faveur des pays les moins avancés. Plusieurs délégations de PMA ont expliqué que leurs pays ne peuvent faire face, seuls, à l'ensemble des défis auxquels ils sont aujourd'hui confrontés, et que la mondialisation risque de les marginaliser davantage encore. Elles ont rappelé que les pays développés n'ont, à l'exception de certains pays nordiques, pas respecté leur engagement de consacrer 0,7% de leur PIB à l'aide au développement. Elles ont donc souhaité une aide plus importante, ainsi que la levée des restrictions de toute forme à l'entrée de leurs produits d'exportation sur les marchés des pays développés.

La Commission a entendu de nombreuses délégations qui se sont prononcées en faveur de la reprise du dialogue de haut niveau sur le renforcement de la coopération économique internationale pour le développement par le partenariat. La plupart ont estimé que les Nations Unies constituent le forum le plus approprié pour une telle relance, surtout après l'adoption au printemps de l'Agenda pour le développement. Plusieurs délégations ont souhaité que cette relance puisse se faire dès la présente session de l'Assemblée générale. Des délégations ont proposé deux journées de dialogue de haut niveau sur le thème de "l'impact économique et social de la mondialisation et de l'interdépendance et leurs implications politiques". Une délégation a toutefois fait remarquer qu'on pourrait aussi favoriser des cadres novateurs de discussions, par exemple entre le G-7 d'une part et le Groupe des 77 et le G-15 d'autre part. La Commission a entendu les représentants des pays suivants: Bahreïn, Kazakhstan, Egypte, Israël, Nouvelle Zélande, Ethiopie, Iraq, Afghanistan, République de Corée, Inde, Ukraine, République démocratique du Congo, République islamique d'Iran, Népal, Indonésie et Lesotho.

(à suivre 1a)

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La Deuxième Commission commencera demain, mardi 28 octobre, à 10 heures, l'étude du point de son ordre du jour relatif aux politiques sectorielles, en se concentrant sur la coopération pour le développement industriel, ainsi que sur les entreprises et le développement.

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Débat

M. AL-KHALIFA (Bahreïn) a déclaré qu'aussi bien l'adoption de l'Agenda pour le développement que la 19ème session extraordinaire de l'Assemblée Générale constituaient une base importante pour la relance du dialogue pour la coopération économique par le partenariat. Il a indiqué que, pour réaliser les progrès dans les pays en développement, les pays développés devraient poursuivre leurs efforts afin d'en assurer le succès. Pour faciliter ce développement, il faut éliminer les mesures protectionnistes et réaliser le transfert des capitaux vers les PED. Depuis 1991, Bahreïn déploie des efforts pour aboutir à un environnement propice et les capacités nécessaires pour offrir des conditions favorables au développement durable. M. Al-Khalifa a indiqué que le Bahreïn croit au rôle des Nations Unies et de ses institutions spécialisées pour la réalisation d'un monde de prospérité.

M. SERGEY AGEYEV (Kazakhstan) a déclaré que la stratégie de développement de son pays jusqu'en 2030 met au premier rang de ses priorités principales une croissance économique reposant sur une économie de marché qui fait appel à d'importants capitaux étrangers. Le Kazakhstan prend donc note avec satisfaction du rapport du Secrétaire général sur le dialogue en faveur du développement. Le représentant a constaté que les investissements étrangers dans son pays sont effectivement importants, affirmant qu'ils bénéficient d'un environnement juridique favorable. Le Kazakhstan participe activement au processus d'intégration économique régionale et compte être rapidement membre à part entière des grandes organisations mondiales d'intégration économique. Comme par le passé, il est prêt à collaborer activement avec les autres pays.

M. ADEL ABDELLATIF (Egypte) a indiqué qu'il faut parvenir à un accord sur la façon de renforcer le cadre du dialogue pour la coopération économique par le partenariat. Il faut que cette 52ème session permette de prendre une décision et non pas seulement d'adopter un projet de résolution qui sera discuté l'année prochaine. Les changements intervenus dans le monde ont permis un rapprochement entre les pays en développement et les pays industrialisés en ce qui concerne l'approche à prendre pour le développement économique et social durable. Les travaux entrepris au sein de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ou encore les conférences internationales, par exemple, ont permis à la communauté internationale de trouver un consensus sur les différents thèmes du développement. Concernant la Convention sur le partenariat pour le développement, adopté à Lyon, le représentant a affirmé qu'il faudrait admettre que c'est un document de base pertinent pour entamer les nouvelles discussions sur une nouvelle forme de partenariat. La relance du dialogue permettra donc de définir un nouveau cadre plus efficace.

M. ILAN MOR (Israël) a noté que les défis auxquels font face les pays les moins avancés dépassent leurs capacités propres et nécessitent des mesures de soutien international et cela sur les plans financiers, techniques et commerciaux. Il a noté que depuis 1958, sous l'impulsion de Golda Meir, Israël n'a cessé d'oeuvrer pour le développement et la coopération

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internationale, notamment à travers le MASHAV (une division spéciale au sein du Ministère des affaires étrangères israélien pour la coopération internationale). Le MASHAV aide les pays à dépasser leurs problèmes économiques et sociaux par des programmes de formation et des transferts de technologie. Ces programmes de formation n'ont pas pour objectif d'imposer un modèle spécifique de développement mais plutôt d'encourager les stagiaires à trouver leurs propres solutions et de les adapter aux données spécifiques de leurs pays. Le MASHAV agit au travers de cours sur le terrain, de mission de consultants et de programmes de recherche trilatéraux.

Quant aux raisons pour lesquelles Israël a créé ce type de programmes, M. Mor a déclaré que, faisant partie des pays en développement qui ont fait d'importants progrès, Israël a une expérience en matière de développement à partager avec les autres pays en développement. Le représentant a remarqué qu'avec la relance du processus de paix au Moyen-Orient, beaucoup de pays ont renoué des relations diplomatiques avec Israël ce qui a donné une impulsion nouvelle aux activités du MASHAV qui coopère à ce jour avec plus de 143 pays.

Il a déclaré qu'à la veille du vingt et unième siècle les plus grands défis pour l'humanité sont la faim, la soif, la pauvreté et des problèmes écologiques. Ces problèmes se reflètent dans les choix et orientations politiques des programmes de coopération technique israéliens. M. Mor considère que si l'aide au développement veut parvenir à des améliorations à long terme, les programmes de développement doivent être financièrement viables et avoir une structure de gestion qui permette d'aboutir à un développment durable à tous les niveaux - central et local ainsi que privé et publique.

M. MICHAEL POWLES (Nouvelle-Zélande) a rappelé le soutien de la Nouvelle-Zélande aux initiatives de coopération internationale pour le développement. Il a préconisé un échange d'idées qui est d'autant plus crucial qu'on assiste à un phénomène de mondialisation et d'interdépendance plus grande entre les nations. M. Powles s'est félicité de l'adoption du plan d'action pour le développement cette année et cela malgré les opinions divergentes des pays sur certains points. Ce plan d'action constitue une base solide pour les Nations Unies en vue de l'élaboration de programmes de développement efficaces et concrets. M. Powles a préconisé une approche réfléchie et pragmatique afin de cibler au mieux les énergies collectives à mettre en oeuvre dans ce cadre et de maximiser l'impact des discussions en cours sur le développement.

M. BERHANU KEBEDE (Ethiopie) a noté que les pays les moins avancés font des efforts pour s'adapter à l'économie mondiale, mais qu'ils souffrent de multiples faiblesses internes et externes. Le Programme d'action des années 90 en faveur des PMA prévoit des mesures, mais les pays développés sont loin de remplir leurs engagements et l'aide aux PMA n'a jamais été aussi faible par rapport au PIB des pays développés et les flux de ressources ont baissé en termes réels dans les années 90, a rappelé le représentant. La situation est la même dans le système des Nations Unies où les fonds et programmes souffrent

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d'un manque de ressources destinées à leurs activités en faveur des PMA. Il faut donc inverser cette tendance, tout en renforçant l'efficacité de l'aide. Les PMA ont également besoin de l'appui actif des donateurs non traditionnels. L'endettement extérieur des PMA continue de gêner leur croissance et les mesures partielles de restructuration de la dette restent inadaptées. Il faudrait faciliter l'accès des produits d'exportation des PMA aux marchés internationaux.

C'est dans cette perspective que l'Ethiopie se félicite de la réunion de haut niveau sur les initiatives intégrées en faveur des PMA, qui doit avoir lieu à la fin du mois. Cette réunion, a déclaré M. Kebede, ne doit pas être un événement sans suite, ou même simplement, l'occasion de lancer un ensemble de mesures intégrées pour aider à la mise en place d'une capacité commerciale des PMA. Ce doit être un élément d'un nouvel effort international actif destiné à accélérer l'intégration des PMA dans le système commercial mondial. Cette réunion devra donc être suivie d'un programme d'action adéquat, auquel prendront part les grandes agences, les donateurs, les gouvernements intéressés et les PMA eux-mêmes, afin de profiter de l'élan actuel et d'examiner, contrôler et suivre les propositions qui auront émané de cette réunion.

M. AL-HAMAIMIDI (Iraq) a mis en exergue le paragraphe 13 du rapport sur la relance du dialogue sur le renforcement de la coopération économique internationale par le partenariat dans lequel il est précisé que très peu de pays en développement disposent de capacités institutionnelles qui leur permettent de tirer parti des avantages offerts par la mondialisation. Il a indiqué que le besoin de paix et de sécurité dans le monde ne signifie pas uniquement l'absence de conflagrations, mais également le besoin d'une sécurité pour les peuples dans leur lutte pour la croissance économique et sociale. La mondialisation et la libéralisation du commerce constituent des phénomènes qui provoquent une marginalisation des pays en développement. Les restrictions d'accès de ces derniers aux marchés mondiaux doivent être levées, tout comme celles permettant l'accès aux nouvelles technologies. La communauté internationale se doit de trouver une solution pour éviter cette marginalisation des pays en développement. Il faut donc relancer le dialogue pour le développement, dialogue qui embrasserait tous les thèmes de l'économie mondiale sans exception. Il ne faut cependant pas que les pays industrialisés imposent un modèle de développement ou utilisent l'arme de l'embargo contre les pays en développement. La mentalité du blocus économique n'est en effet pas compatible avec les principes mondiaux du commerce, incompatibles avec les objectifs de développement des Nations Unies.

M. Al-Hamaimidi a indiqué que la réalité actuelle des relations internationales est déséquilibrée, et ceci est dû au manque d'objectifs précis entre pays développés et pays en développement. Il faut une intervention plus importante des institutions internationales dans le dialogue et la supervision de la coopération. Il est donc par conséquent important de mettre en oeuvre

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un programme visant à instaurer cette coopération internationale pour le développement. Afin que le dialogue porte ses fruits, la volonté politique doit exister afin de résoudre les problèmes chroniques. L'Iraq est satisfait du consensus trouvé par l'Agenda pour le développement qui vise à un partenariat économique plus efficace.

M. HAFIZULLAH AYUBI (Afghanistan) a indiqué qu'à cause des processus de mondialisation et de libération des marchés, les pays les moins avancés (PMA) continuent d'être marginalisés car non seulement ils éprouvent des difficultés à attirer les investissements étrangers, mais en plus malgré le fardeau de leur dette extérieure qui continue de s'alourdir, l'aide publique au développement (APD) a diminué. Cette part de l'aide extérieure accordée aux PMA est en effet passée de 0.09% du PNB en 1990 à 0.06% en 1995. De manière générale, les pays donateurs n'ont pas réussi à atteindre les objectifs fixés dans leur programme d'action en ce qui concerne l'aide pour les PMA. De plus, les termes de l'échange ont sérieusement menacé la stabilité des réformes nationales dans ces pays. Il a constaté que l'économie des ces pays se détériore, que le fossé entre les riches et les pauvres s'agrandit d'avantage et que la pauvreté continue de s'accroître.

M. Ayubi a indiqué qu'en temps de paix, il est possible d'appliquer un plan de développement socio-économique. Malheureusement en Afghanistan, ce n'est pas le cas car l'agression armée à laquelle le pays doit faire face a eu des effets désastreux sur l'infrastructure économique et sur la population. Les mines terrestres, par exemple, continuent de constituer une entrave de plus pour le relèvement du pays. Cette guerre imposée fait que la population vit dans une grande pauvreté. La Banque mondiale a fixé le seuil de la pauvreté aux Etats-Unis à un revenu de un dollar par jour, en Afghanistan, le revenu est bien inférieur à ce seuil. Des mesures urgentes sont nécessaires pour remettre l'Afghanistan sur le chemin du développement économique et social. Le représentant a lancé un appel à un programme d'action spécifique qui permette la reconstruction de la paix, et la relance de l'économie et du développement de l'Afghanistan.

M. CHANG BEOM CHO (République de Corée) a déclaré que la mondialisation nous oblige à définir une nouvelle forme de coopération en faveur du développement. Dans ce contexte, la République de Corée se félicite de l'adoption de l'Agenda pour le développement et de son appel au dialogue pour relancer la coopération pour le développement par le partenariat. Il faut absolument arriver, pendant la présente session, à un consensus sur la date, les modalités et les thèmes du dialogue de haut niveau. Celui-ci doit être organisé au plus tôt pour profiter de l'élan donné par l'adoption de l'Agenda. Les thèmes proposés par le Secrétaire général constituent une bonne base de discussion mais le thème du premier dialogue devrait être plus général, a estimé le représentant, qui a suggéré un débat sur "les défis et les opportunités offertes par la mondialisation".

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Le représentant s'est félicité des progrès enregistrés par des nombreux pays les moins avancés. L'intégration de ces derniers dans l'économie mondiale est l'un des grands défis de la mondialisation, a estimé M. Cho, qui s'est félicité des mesures prises par nombre de pays les moins avancés. Il appartient désormais à la communauté internationale d'aider les pays les moins avancés et la République de Corée appuie l'initiative tendant à réunir à la fin de la décennie une troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés. Elle se félicite également de la Réunion de haut niveau de Genève sur les mesures intégrées en faveur des pays les moins avancés. La République de Corée a en outre décidé d'accorder un régime préférentiel exonéré de droits de douanes en faveur de certains des produits qui sont importants pour les exportations des pays les moins avancés, a déclaré le représentant. Celui-ci a ajouté que son pays fournit aussi une aide aux pays les moins avancés à travers l'aide publique au développement et la formation du personnel.

M. ASHOK GEHLOT (Inde) s'est félicité de l'adoption de l'Agenda pour le développement dont le processus, a-t-il rappelé, avait été lancé à un moment où l'on pouvait espérer une relance de la coopération internationale avec la fin du conflit Est-Ouest. On espérait alors que les Nations Unies pourraient faire du développement leur priorité principale et qu'elles se trouveraient au centre du dialogue en faveur du développement. Une bonne base a d'ailleurs été trouvée dans la série des grandes conférences du début de la décennie. Malheureusement, tout ceci est intervenu à une époque marquée par la lassitude envers l'aide au développement et des contraintes budgétaires dans les pays développés, qui sont venus remettre en question l'efficacité de la coopération internationale. Par ailleurs, on a assisté à l'adoption de mesures protectionnistes destinées à saper la théorie des avantages comparatifs sous le prétexte de clauses sociales ou environnementales. On a également vu des tentatives cherchant à détourner l'attention des problèmes de préférence commerciale et d'accès aux marchés, vers la modification des priorités et la réorientation des ressources.

Aujourd'hui, nous avons l'occasion de donner un nouvel élan en nous concentrant sur la mise en oeuvre des différents cadres adoptés en faveur du développement. A partir de l'an prochain et jusqu'en 2001, il faudrait convoquer différentes sessions extraordinaires de l'Assemblée générale pour examiner la mise en oeuvre des plans d'action adoptés lors des différentes grandes conférences. En même temps, il faut relancer le dialogue de haut niveau en faveur du développement. L'Inde préférerait que ce dialogue soit relancé sous les auspices des Nations Unies mais estime que des contraintes d'organisation ou autres ne doivent pas permettre de le retarder indéfiniment. Les Nations Unies devraient aussi promouvoir un dialogue entre les pays développés et en développement dans d'autres cadres, par exemple entre le Groupe des 77 et le G-15 d'une part, et le G-7 d'autre part.

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M. VOLODYMYR RESHETNYAK (Ukraine) a indiqué que l'adoption de l'Agenda pour le développement en juin 1997 montre le rapprochement de la position de certains pays malgré leurs différences idéologiques. Une possibilité historique existe donc, aujourd'hui, pour toutes les nations de trouver un consensus pour la coopération au développement. La 19ème session extraordinaire a contribué de manière substantielle à de nombreux problèmes liés à l'économie mondiale, et particulièrement au nouveau partenariat pour le développement. Ces résultats constituent une preuve tangible et doivent être pris en considération. Il faut donc éviter autant que possible au sein de ces Commissions de longs et inutiles débats qui n'intéresseraient pas toutes les parties. M. Reshetnyak a indiqué que le dialogue devrait avoir lieu avec les instances de Bretton Woods, les ONG, les institutions spécialisées et le secteur privé. Concernant les modalités de ce dialogue, les positions du Secrétaire général seront sûrement prises en compte par le Président de l'Assemblée générale lorsque l'on abordera la question.

M. ANDRE KAPANGA (République démocratique du Congo) a déclaré que son pays se présente à la 52ème session de l'Assemblée générale sous un visage nouveau puisque le régime impopulaire précédent a été balayé. La République démocratique du Congo s'attache au processus démocratique et tente de relever son économie. Elle demande à la communauté internationale de l'accompagner dans son effort. Veiller au développement de son peuple relève de la responsabilité suprême d'un Etat, a déclaré le représentant. Le système des Nations Unies dans son ensemble a, ici, un rôle primordial à jouer, notamment pour résoudre la question des réfugiés, dont le présent gouvernement répète qu'il n'est pas responsable. La République démocratique du Congo soutient le Plan d'action des années 90 en faveur des PMA. Elle souhaite un élargissement des régimes préférentiels, qui devraient inclure l'ensemble des produits d'exportation des PMA qui représentent pour eux une grande importance. La République démocratique du Congo demande à pouvoir bénéficier des mesures d'allégement de la dette destinées aux PMA et souhaite une renégociation de sa dette.

M. MOHAMMAD-ALI ZARIE-ZARE (République islamique d'Iran) a déclaré que maintenant que la guerre froide appartient à l'histoire ancienne, la communauté internationale se doit de répondre aux espoirs d'un partenariat mondial qui soit bénéfique à tous. L'adoption de l'Agenda pour le développement constitue un jalon de taille. Il est bon aussi de reconnaître l'accord sur la nécessité d'une paix à long terme et d'un développement durable. Les volets national et international sont importants et nécessaires pour le succès du partenariat dans le processus de coopération économique internationale. Aujourd'hui, il faudrait insister sur l'importance du volet international, en particulier les différents avantages du processus de mondialisation comme, par exemple, les ouvertures de marchés. On ne peut en effet qu'admettre le caractère durable des conséquences de ce processus. La coopération internationale et le dialogue sont donc, ici, indispensables à la réussite d'une intégration des marchés. Il faut maintenant traduire les différents accords et principes en programmes d'action qui soient viables.

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M. Zarie-Zare a indiqué que le rapport du Secrétaire général A/52/425 s'inspire des rapports antérieurs sur les modalités du dialogue de coopération économique internationale. Il a approuvé le fait que les thèmes doivent attirer l'attention des décideurs, mais que les autres thèmes ont besoin d'être examinés plus avant. La résolution 51/174 demande au Président de l'Assemblée générale de décider, en consultation avec les Etats membres, d'une date, des modalités et de l'objet des discussions sur le thème qui a déjà été décidé par l'Assemblée générale. Le représentant a indiqué qu'il serait souhaitable que le Président de l'Assemblée générale initie les consultations à cet effet le plus tôt possible. Bien que l'Iran soutienne la proposition de deux journées de dialogue de haut niveau sur le thème de "l'impact économique et social de la mondialisation et de l'interdépendance et leurs implications politiques", il préfère cependant que la discussion se déroule au cours de la 52ème session de l'Assemblée générale. M. Zarie-Zare a indiqué que le Secrétaire général se doit d'encourager tous les pays à participer au dialogue de manière à placer le développement au centre des priorités des Nations Unies.

M. SHAILENDRA KUMAR UPADHYAY (Népal) a rappelé que les années 80 avaient été catastrophiques pour les pays les moins avancés, d'où le programme d'action pour les PMA dans les années 80 puis, en raison de l'insuffisance des résultats, le programme d'action des années 90 pour les PMA. L'examen à mi- parcours de la décennie a montré que les PMA poursuivent leurs efforts courageux pour se réformer mais, le rapport de cette année du Secrétaire général le rappelle, les défis auxquels ils sont confrontés dépassent leurs capacités. Le Népal est convaincu que les investissements étrangers ne peuvent pas, actuellement, remplacer l'aide publique au développement dans les pays les moins avancés. Il espère que la réunion de haut niveau qui se tient actuellement à Genève produira des effets. Le Népal a mené des politiques économiques libérales avec l'aide des institutions internationales, a rappelé le représentant. En même temps, il s'attache à la démocratie mais souffre de divers désavantages. Le Népal mérite plus que ce qu'il obtient aujourd'hui et la communauté internationale devrait faire plus pour améliorer le sort des gens qui ont besoin d'elle.

M. ARIZAL EFFENDIE (Indonésie) a déclaré que le renforcement de la coopération économique internationale pour le développement, dans l'environnement économique mondial actuel, marqué par la mondialisation des marchés et l'interdépendance croissante des nations, ne peut se faire que par un dialogue constructif de la communauté internationale qui prenne en considération les intérêts et avantages mutuels, les responsabilités partagées et l'interdépendance des nations. Il a insisté sur l'importance d'un esprit de partenariat international en vue d'une meilleure gestion des problèmes liés au développement et à la mise en application des accords internationaux en la matière. Quant à la participation à ce dialogue sur le développement, M. Effendie propose qu'il y ait, en plus des Nations Unies et des organismes s'y rattachant, une participation plus large d'acteurs importants dans le domaine du développement. Par ailleurs, il propose que la tenue de la première réunion de dialogue sur l'impact économique de la mondialisation et de l'interdépendance se tienne au début de la prochaine Assemblée générale.

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M. Effendie a exprimé son inquiétude quant aux performances des pays les moins avancés, qui n'ont pas pu atteindre les objectifs fixés dans le plan d'action de la Conférence de Paris. Il a appelé au déploiement d'efforts communs de la part des pays concernés et de la communauté internationale afin de faire face à cette situation. Des mesures de politique internationale sont, selon lui, importantes et cruciales afin d'aider les pays les moins avancés à surmonter leurs problèmes internes sans quoi ces pays ne seront pas en mesure de prendre part au processus de mondialisation et de libéralisation des marchés.

Mme M. C. MPHUTLANE (Lésotho) s'est associée aux déclarations des représentants de la République-Unie de Tanzanie et du Bangladesh. Les pays développés, à l'exception des pays nordiques, n'ont pas respecté leur engagement de consacrer 0,7% de leur PIB à l'aide au développement, a-t-elle rappelé, ajoutant que les PMA ne sont pas en mesure de relever seuls les défis du monde actuel. Elle a expliqué que son pays a pris, dans le cadre de plans successifs, des mesures de réformes structurelles. Les programmes de développement du Lésotho ont également bénéficié de l'aide de différents partenaires internationaux, alors que la démocratie se développe et se consolide dans le pays. Les PMA dans l'ensemble, et le Lésotho en particulier, prennent ainsi des mesures d'ajustement structurel douloureuses mais les gains obtenus ne sont pas suffisants, a souligné la représentante. Certes, des progrès ont été enregistrés dans certains PMA, mais de manière inégale. Ainsi, au Lésotho, le sous-développement du secteur financier n'a pas permis d'attirer suffisamment de capitaux. La communauté internationale doit donc prendre des mesures pour aider les PMA, en leur fournissant les ressources nécessaires.

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