AG/EF/216

DEUXIEME COMMISSION: LES AVANTAGES ET DESAVANTAGES DE LA MONDIALISATION SONT EVOQUES

15 octobre 1997


Communiqué de Presse
AG/EF/216


DEUXIEME COMMISSION: LES AVANTAGES ET DESAVANTAGES DE LA MONDIALISATION SONT EVOQUES

19971015 Des délégations se préoccupent des conséquences du changement climatique

La Deuxième Commission (économique et financière) a poursuivi ce matin son débat général au cours duquel des représentants d'Etats Membres ont souligné que les avantages de la mondialisation ne bénéficient pas à tous et qu'au contraire certains pays risquent d'être davantage marginalisés. Des délégations ont demandé un assouplissement des conditions imposées aux pays les plus frappés par l'endettement afin que ces pays puissent bénéficier d'un allégement de celui-ci. Des délégations ont regretté la baisse de l'aide publique au développement qui, de l'avis d'un représentant reste nécessaire et ne doit pas se substituer aux efforts et aux responsabilités des Etats eux- mêmes. L'aide au développement doit représenter une aide supplémentaire.

La Commission a entendu en outre plusieurs délégations qui se sont montrées préoccupées des questions d'environnement, en particulier en ce qui concerne le changement climatique, et ont souhaité que des engagements sérieux soient pris lors de la prochaine réunion de la Conférence des Etats parties à la Convention sur le changement climatique. Un représentant a toutefois fait observer que ce dernier point, s'il est inscrit à l'ordre du jour de la Deuxième Commission, devrait plutôt être confié à la Conférence des Etats parties et au Groupe ad hoc mis en place en application du mandat de Berlin, au sein duquel de difficiles négociations sont actuellement en cours. D'autres délégations ont fait part de leur inquiétude sur les conséquences du phénomène climatique El Niño. La Commission a entendu les représentants des pays suivants: Afrique du Sud, Soudan, Pakistan, République dominicaine, Lesotho, Venezuela, Australie, Singapour et Equateur.

La Deuxième Commission se réunira de nouveau cet après-midi à 16 heures pour achever son débat général.

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Débat général

M. MATHE DISEKO (Afrique du Sud) s'est félicité du projet de réforme des Nations Unies, dont l'Assemblée générale devra discuter plus avant. La réforme, a-t-il ajouté, doit permettre à l'Organisation de mieux traiter les questions économiques, sociales et d'environnement de manière intégrée et prioritaire, et faciliter le suivi des décisions prises lors des différentes conférences internationales sur le développement. Le représentant a attribué la pauvreté, les inégalités et le sous-développement social qui affectent encore de nombreux Etats du monde à un environnement extérieur hostile, marqué par le protectionnisme, le poids de la dette, l'absence de marché réellement ouvert, le déclin de l'aide publique au développement, l'accroissement des inégalités entre pays riches et pauvres et les effets négatifs de la mondialisation et de la libéralisation. Le monde en développement et ses partenaires en sont encore aujourd'hui à rechercher une solution durable. Conformément aux projets de réformes du Secrétaire général, l'Afrique du Sud appelle à des mesures fortes et crédibles d'élimination de la pauvreté. Elle demande aux pays développés de remplir les engagements, notamment financiers, pris dans le cadre des grandes conférences internationales et de leur réunion de suivi, notamment pour la mise en oeuvre d'Action 21 et approvisionner le Fonds mondial pour l'environnement. Il faudra également veiller à fournir les ressources nécessaires à la mise en oeuvre de l'Agenda pour le développement récemment adopté et qui offre un cadre global de politique et d'arrangements institutionnels à moyen et long terme. Il faut également prendre de nouvelles mesures pour alléger la dette des pays les plus endettés.

M. Diseko a déclaré que son pays est soucieux de faire face aux défis environnementaux et appuie l'harmonisation des politiques énergétiques nationales en faveur d'un développement durable dans le cadre de divers protocoles régionaux. C'est le cas notamment du protocole sur le partage de l'eau. L'Afrique du Sud a décidé de ratifier la Convention des Nations Unies sur la désertification. Soucieuse de l'intégration régionale des économie, l'Afrique du Sud se félicite de l'extension récente de la Communauté de développement de l'Afrique australe aux Seychelles et à la République démocratique du Congo.

M. MUBARAK RAHMTALLA (Soudan) s'est félicité du plan de réformes du Secrétaire général, en particulier de la réforme du secteur du Secrétariat s'occupant des activités économiques et sociales. Le Soudan souscrit à ce que le représentant de la République-Unie de Tanzanie a déclaré au nom du groupe des 77 et de la Chine. Le représentant souscrit en outre aux propos tenus au Luxembourg au nom de la Communauté européenne. Le plan de réforme de l'ONU est important si l'on veut parler d'une instance plus efficace au service de tous les peuples du monde. M. Rahmtalla a parlé des pays les moins développés qui continuent de souffrir de la marginalisation, et donc de l'importance de trouver des solutions dans tous les secteurs sociaux et de manière à ce que tous les pays puissent en bénéficier. Il a indiqué que le monde connaît des mutations technologiques et commerciales rapides. La mondialisation

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croissante n'est pas un mirage mais une réalité auquel nous devons faire face tous les jours. Il faut tracer la voie de l'intégration de toutes les économies et faciliter la participation de l'intégration des PED au processus de mondialisation en apportant l'assistance technique et financière nécessaire.

M. Rahmtalla a indiqué que la paix et le développement, qui représentent les deux côtés d'une même pièce de monnaie, occupent une place prioritaire dans l'agenda du Gouvernement soudanais. Au Soudan, l'évolution de la paix et du développement a contribué à la stabilité politique. L'Accord de paix au Soudan a non seulement été signé entre les différentes factions mais est également entré en vigueur, et le respect de cet accord se poursuit. Le Soudan essaie d'obtenir la signature de la dernière faction. M. Rahmtalla a déclaré qu'au niveau économique, le taux de croissance a récemment été de 2,5%. Les observateurs internationaux ont donc pu constater que les performances économiques du pays ont été excellentes, ce qui a permis un accord entre le Soudan et le FMI qui prendra forme en 1998. Il a lancé un appel aux institutions internationales pour repenser certains critères concernant le remboursement de la dette.

M. SYED YAWAR ALI (Pakistan) s'est totalement associé à la déclaration faite lundi par la République-Unie de Tanzanie au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Depuis 50 ans, d'importants progrès ont été faits dans les domaines économique et social. Toutefois, une minorité de pays ont atteint un haut niveau. Les progrès ont été déséquilibrés et ont eu tendance à exclure certains pays. Trois milliards d'habitants vivent encore avec moins de deux dollars par jour et 1,3 milliard avec moins d'un dollar. Cent millions de personnes souffrent de faim chaque jour. Le marché obéit à nos propres règles dans sa mouvance et ne tient pas compte des intérêts ou du bien-être de tout le monde. Les politiques d'ajustement structurel menées dans de nombreux pays n'ont pas toujours attiré les capitaux étrangers. C'est le cas de l'Afrique, en particulier, il existe des cas rares de succès mais, la croissance est fragile et menacée par l'instabilité des mouvements de capitaux. La libéralisation du commerce est en outre sélective: elle progresse plus lentement dans les secteurs où les pays en développement sont plus compétitifs et cette tendance est aggravée par des mesures protectionnistes, notamment des barrières non tarifaires imposées pour des motifs environnementaux ou encore sous le prétexte de normes de droit du travail.

L'Assemblée générale de l'ONU représente un mécanisme efficace et équitable pour la coordination des politiques macro-économiques, a déclaré le représentant. Aujourd'hui, l'ONU a, grâce aux grandes conférences de la décennie, rétabli son rôle en matière de développement économique et social. Mais elle l'a fait surtout dans un domaine normatif, qui doit être dépassé. L'ONU n'est pas divisée entre donateurs et bénéficiaires, mais entre Etats dotés de responsabilités différenciées, qui sont acceptées par les pays en développement. Ceux-ci demandent aux pays développés de respecter leurs

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engagements. En ce sens, le Pakistan se sent encouragé par les efforts de réformes du Secrétaire général, qui doivent donner à l'ONU un rôle plus grand en faveur du développement économique et de la coopération en faveur du développement.

M. JOSE MANUEL CASTILLO (République dominicaine) a adhéré à la déclaration de la Tanzanie au nom du groupe des 77 et la Chine a soutenu l'initiative des pays voisins sur les changements climatiques, et plus particulièrement sur "El Nino" qui a provoqué des dégâts dans son pays. Il a indiqué que le produit intérieur brut (PIB) n'a augmenté en République dominicaine que de 3% en 1995. Le produit par habitant a enregistré une baisse de 1.5%, qui contraste avec l'augmentation de l'année précédente, qui était de 3.3 %. De la même manière, les économies de l'Amérique latine et des Caraïbes n'ont pas dépassé en 1996 les 3%, ce qui représente un niveau bas comparé aux moyennes historiques dans la région. M. Castillo a déclaré qu'à la suite de la crise financière et de la détérioration de la balance commerciale qu'ont connu certains pays, il s'est avéré indispensable de maintenir des programmes de stabilisation. Cela implique la mise sur pied de politiques d'austérité budgétaire et monétaire qui pourront contribuer à contrôler et à réduire le niveau d'inflation régional. Les niveaux de croissance ne sont pas ceux que l'on voudrait qu'ils soient. M. Castillo a indiqué que depuis la crise des années 80, la République dominicaine n'a pas enregistré une hausse annuelle du taux de chômage aussi forte.

M. Castillo a observé que les tendances commerciales internationales montrent que le déficit de la balance des biens et des services d'Amérique latine et des Caraïbes a enregistré une réduction de 16 milliards de dollars. Ces chiffrent ne reflètent pas que le volume et la valeur des exportations de biens qui n'ont pas augmenté dans tous les pays de la région. En fait, il a même été nul dans certains pays. Le problème de la dette représente un fardeau pour les économies de la région. La dette vis-a-vis de la Banque mondiale et du FMI est passée de 300 à 586 milliards, soit une croissance de plus 100%. Les Latino-Américains doivent verser 1 milliard de dollars pour le service de la dette. Les économies nationales doivent faire face aux problèmes sociaux qui sont nombreux dans nos pays. Les pays de la région ont envisagé de restructurer leurs instances politiques et économiques afin de les rendre plus transparentes. M. Castillo a indiqué que le montant de la dette extérieure de son pays s'est multiplié par 3 en 10 ans. Toutefois la République dominicaine a été en mesure d'honorer ses engagements pris au titre du remboursement de la dette. Ce qui indique que son pays a la capacité de remboursement et le rend éligible à une assistance financière, a indiqué M. Castillo, qui a plaidé en faveur de l'assistance aux pays débiteurs.

M. PERCY MANGOAELA (Lesotho) a déclaré partager la vision du Secrétaire général en faveur d'une Organisation des Nations Unies renforcée et capable de mettre en oeuvre de manière plus efficace les mandats qui lui sont confiés. Le Lesotho, qui accorde la plus grand importance à la coopération pour le développement, soutient l'initiative du Secrétaire général tendant à faciliter la coopération entre les différents fonds et programmes des Nations Unies,

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aussi bien sur le terrain qu'au Siège. Le représentant a regretté que l'ONU doive aujourd'hui encore traiter de questions aussi anciennes que la pauvreté, la faim, l'absence de sécurité alimentaire, les épidémies ou le chômage. Nous avons le devoir de faire en sorte de rejeter la pauvreté abjecte dans les poubelles de l'histoire, a-t-il affirmé. L'avenir semble pourtant plus prometteur: la CNUCED fait état de taux de croissance économique plus élevés en Afrique, y compris dans les pays les moins avancés. Cette bonne performance des pays les moins avancés africains s'est réalisée dans un environnement pourtant marqué par une baisse de l'aide publique au développement, en particulier en faveur des PMA, a constaté le représentant, qui a appelé la communauté internationale à faire des efforts. Il a estimé en particulier que le développement des petites entreprises doit être favorisé car elles jouent un rôle crucial en faveur de l'élimination de la pauvreté.

M. NORMAN PINO (Venezuela) a accueilli favorablement les recommandations de réformes de l'ONU du Secrétaire général qui, a-t-il observé, pourraient aboutir à une meilleure répartition des richesses du monde. Il est clair que les PED ne peuvent entrer en compétition avec les pays industrialisés. Etant donné l'interdépendance du système commercial, il faut que les dispositions du cycle de l'Uruguay et les travaux en cours à l'OMC tiennent compte de cela.

M. Pino a déclaré que les crises financières qu'ont connues certains pays en développement ont montré combien ils étaient vulnérables. Un environnement financier stable constitue un élément indispensable pour engendrer la confiance et le flux de capitaux vers les pays en développement. Il faudrait examiner des mécanismes novateurs qui pourraient, par exemple, identifier de nouvelles sources de capitaux privés. L'énorme poids de la dette publique et le service de la dette détournent de nombreuses ressources dans les PED qui pourraient être utilisées à des fins de développement. L'intégration des PED dans l'économie mondiale suppose un effort supplémentaire dans la coopération Sud-Sud, qui ne doit pas être substitué à la coopération Nord-Sud.

M. Pino a noté l'importance du Sommet mondial pour l'alimentation qui s'est tenu à Rome en novembre 96 et qui a réussi à obtenir l'engagement de chefs d'Etat pour réduire la faim et les carences alimentaires dans le monde, et ceci avec un objectif précis qui est celui de réduire de moitié le nombre de personnes qui souffrent de famine et de malnutrition en l'an 2000.

M. ALAN MARCH (Australie) a jugé encourageantes les indications faisant état d'une poursuite de la croissance économique mondiale, y compris en Afrique, et s'est félicité du montant record de 250 milliards de dollars atteint par les investissements directs étrangers. De même, des signes évidents montrent que les objectifs économiques et de développement sont en train d'être atteints par des Etats qui ont pratiqué de douloureuses politiques d'ajustement structurel afin, à leur manière, d'ouvrir leurs marchés et d'améliorer leurs méthodes de gouvernement. L'Australie ne prétend pas qu'il existe une seule voie simple vers le développement dans un monde de

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plus en plus compétitif. Elle ne pense pas non plus que la croissance économique soit automatique. Mais elle note les progrès de ceux qui adoptent des politiques macro-économiques crédibles, donnent au développement une dimension sociale, facilitent le développement du secteur privé et pratiquent la bonne gouvernance. Tous ces éléments sont nécessaires à un développement durable.

M. March a toutefois reconnu que les bénéfices de la mondialisation ne sont pas équitablement partagés et que de graves obstacles au développement demeurent, notamment dans les pays les moins avancés. L'Australie se félicite des récentes initiatives du Club de Londres pour alléger la dette et souhaite que cette initiative soit élargie à un plus grand nombre de bénéficiaires. L'aide publique au développement continue d'aider les pays en développement à s'adapter pour bénéficier de la mondialisation. Mais elle ne saurait constituer un substitut aux mesures et aux responsabilités nationales. Elle n'est qu'un élément d'appoint, un catalyseur. L'Australie y contribue en concentrant son aide au profit des pays de sa région, notamment pour aider les pays insulaires du Pacifique à faire face aux menaces sur l'environnement.

L'une de ces menaces est le changement climatique, que l'Australie considère comme l'une des questions les plus graves à l'ordre du jour de la communauté internationale, a rappelé le représentant. L'Australie augmente ses efforts pour réduire ses émissions intérieures de gaz à effet de serre et aide les petits Etats insulaires en développement de sa région à réduire les leurs et à s'adapter au changement climatique. Le changement climatique est à l'ordre du jour de la Deuxième Commission. Toutefois, en raison de la prochaine réunion, à Kyoto en décembre, de la Conférence des Etats parties à la Convention sur le changement climatique et en raison des difficiles négociations en cours au sein du Groupe ad hoc formé en application du mandat de Berlin, c'est ce Groupe ad hoc, plutôt que l'Assemblée générale, qui apparaît comme l'instance actuellement appropriée pour les discussions sur les questions touchant au changement climatique.

M. KENNY REBEIRA (Singapour) a rappelé que son pays est un petit Etat insulaire de 3 millions d'habitants, dont l'économie est la plus ouverte du monde, et qui souffre de toutes les barrières et restrictions commerciales. Dans ce contexte, l'Organisation mondiale du commerce est la seule organisation internationale légitime auprès de laquelle Singapour puisse se tourner. Le programme d'action de Singapour de l'OMC a prévu des mesures positives pour permettre aux pays en développement de bénéficier de la mondialisation. Si celle-ci est inévitable et est présentée comme un moyen d'augmenter le niveau de vie, elle menace en même temps de marginaliser de nombreux pays en développement. Toutefois, les pays qui décideraient de s'exclure du processus de mondialisation seraient perdants à terme. Singapour a pris la difficile décision de s'adapter à l'environnement économique mondial. La libéralisation commerciale doit se poursuivre mais les barrières de protection, notamment dans les secteurs de l'agriculture, des produits tropicaux ou encore du textile, restent fortes dans les pays développés, a constaté le représentant. Les pays en développement doivent insister pour que

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les prochaines négociations commerciales prévues incluent dans leur ordre du jour des questions qui les intéressent. Le représentant a jugé nécessaire la coopération Sud-Sud. Singapour a, en ce sens, lancé 15 programmes conjoints, en collaboration avec des pays développés et en développement. C'est le cas du programme de coopération de Singapour, lancé en 1992 et par lequel Singapour forme annuellement quelque 2000 fonctionnaires de quelque 80 pays en développement. Singapour coopère également avec le PNUD.

L'Association des nations d'Asie du Sud-Est est considérée comme un pionnier en matière de coopération économique régionale, a rappelé le représentant. Aujourd'hui l'ASEAN coopère avec plusieurs autres organisations économiques régionales. En outre, un atelier de travail sur le commerce international a été mis en place en son sein. M. Rebeira a rappelé que l'aide publique au développement a reculé de manière importante, ces dernières années, ce qui peut avoir des conséquences graves. La Deuxième Commission devrait se prononcer sur l'opportunité de convoquer une conférence internationale sur les problèmes liés à l'endettement. En revanche, Singapour reste opposé à la convocation d'une conférence internationale sur les migrations internationales et le développement, notamment parce qu'il n'y a pas de consensus sur les causes fondamentales de ces migrations.

M. FABIAN PALIZ (Equateur) a indiqué que le plan de réforme des Nations Unies visant à les rendre plus efficaces était une étape importante qui aiderait à atteindre l'objectif du développement durable. L'élimination de la pauvreté doit rester au centre des débats. Les Etats sont aujourd'hui de plus en plus interdépendants. Pour une stratégie internationale de développement économique à moyen et long terme optimale, M. Paliz a indiqué qu'il faut réduire les coûts et les risques que cela peut impliquer pour les PED. L'Equateur a entamé des procédures d'ajustement notamment dans certaines structures de son gouvernement, et pense qu'il faut mettre tout en oeuvre pour attirer les flux de capitaux extérieurs. La consolidation des processus de réformes intérieures est importante, mais elle dépend de la transparence des marchés internationaux. Certains pays en effet appliquent des politiques restrictives des marchés internationaux. Les bénéfices d'une économie mondiale intégrée doivent être partagés par tous. M. Paliz a ajouté que le paiement du service de la dette constitue un obstacle pour le développement des PED et qu'il contraint ces pays à détourner des ressources nationales qui sont destinées aux activités productives. Un appel est lancé aux institutions de Bretton Woods et aux pays membres du Club de Paris pour une solution acceptable et durable du rééchelonnement de la dette.

M. Paliz a constaté les faibles résultats du suivi d'Action 21 en matière de développement durable. Le transfert des technologies appropriées et des ressources nécessaires des pays développés vers les PED est crucial pour arriver aux objectifs pré-établis. Il indique que seules des actions concrètes aideront à arriver à ces objectifs. L'Equateur étant signataire de la Convention Cadre sur les changements climatiques, lance un appel aux pays

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industrialisés afin de réduire les gaz à effet de serre. M. Paliz a déclaré que des scientifiques ont prédit des effets dévastateurs du phénomène cyclique "El Niño" sur le climat, le milieu ambiant, l'économie et la population mondiale. Les îles Galapagos, patrimoine naturel mondial, seront sérieusement affectées par ce phénomène. M. Paliz a indiqué que les délégations du Chili, de la Colombie, du Mexique et du Pérou, ont préparé un projet de résolution qui sera présenté lorsque cette Commission abordera le point 98d). Il espère que ce projet sera approuvé.

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