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AG/EF/215

DEUXIEME COMMISSION: DES DÉLÉGATIONS DÉNONCENT LE NON-RESPECT DES ENGAGEMENTS PRIS EN FAVEUR DE LA COOPÉRATION POUR LE DÉVELOPPEMENT

14 octobre 1997


Communiqué de Presse
AG/EF/215


DEUXIEME COMMISSION: DES DÉLÉGATIONS DÉNONCENT LE NON-RESPECT DES ENGAGEMENTS PRIS EN FAVEUR DE LA COOPÉRATION POUR LE DÉVELOPPEMENT

19971014 La Deuxième Commission (économique et financière) a poursuivi cet après- midi son débat général et a entendu les représentants des pays suivants: Philippines, République de Corée, République tchèque, République arabe syrienne, Uruguay, Guatemala, Arabie saoudite, Japon, Jamaïque, Slovaquie, Pologne, Azerbaïdjan, Colombie et Malawi. Les observateurs de l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) et de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) ont également pris la parole. Plusieurs délégations se sont félicitées de l'adoption de l'Agenda pour le développement, qui fixe les lignes de la coopération économique en faveur du développement. D'autres ont toutefois lancé des avertissements. D'une part, la réforme des Nations Unies ne doit pas éclipser les activités de fond de l'Organisation. Rien ne sert de trouver les méthodes de travail les plus efficaces si on ne s'occupe pas des questions les plus brûlantes. D'autre part, les dispositions de l'Agenda doivent désormais être appliquées. Or, plusieurs délégations ont dénoncé le manque de volonté politique des pays développés pour respecter les engagements pris en matière de coopération pour le développement. Des délégations ont à cet égard rappelé les résultats décevants de la mise en oeuvre du programme de la Conférence de Rio sur l'environnement et le développement. Plusieurs délégations ont demandé un allégement de la dette des pays pauvres et un assouplissement des critères permettant de bénéficier de ces programmes d'allégement.

La Deuxième Commission poursuivra son débat général demain, mercredi 15 octobre, à 11 heures.

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Débat général

M. JOSE FERNANDEZ (Philippines) a déclaré qu'il s'associait à la déclaration faite lundi par la République-Unie de Tanzanie au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Nous ne pouvons nous permettre d'être des témoins silencieux de la situation abjecte de la pauvreté, a-t-il affirmé. Il faut redonner toute leur importance aux questions économiques clefs, qui doivent de nouveau figurer en tête de l'ordre du jour des Nations Unies. Celles-ci doivent continuer à jouer un rôle clef dans la coopération internationale en faveur du développement durable. Si la réforme de l'ONU est le thème principal non écrit de cette 52e session, il faut aussi s'occuper des besoins réels des pays pauvres et veiller à ce que cette Organisation ait un fonctionnement vraiment démocratique.

Le représentant a déclaré que la communauté internationale doit prendre des mesures adéquates pour compenser les effets défavorables des accords conclus à l'issue du cycle d'Uruguay. Il a demandé des mesures particulières au profit des pays en développement. Il a cité en exemple les risques de la mondialisation, la récente crise financière qui a frappé plusieurs pays d'Asie du Sud-Est, y compris les Philippines, même si celles-ci ont été moins affectées que certains autres pays de la région. Il a estimé que si son pays s'en est mieux sorti que d'autres, c'est notamment parce qu'il dépend davantage d'investissements directs que d'investissements de portefeuilles et que la spéculation immobilière y est plus faible qu'ailleurs. Les défis de la mondialisation sont plus importants qu'on ne l'a parfois cru, a remarqué le représentant. Il faut que les Etats adoptent des politiques économiques claires et que l'environnement économique extérieur soit favorable. A cet égard, il est regrettable que la question de la dette continue de peser sur le développement de nombreux pays. Il faut assouplir encore les critères d'éligibilité aux mesures d'allégement de la dette.

La Conférence de Kyoto doit être l'occasion de montrer notre intérêt à la défense de l'environnement mondial et à la protection du climat, a déclaré le représentant. Les pays qui émettent des quantités importantes de gaz à effet de serre doivent prendre des mesures concrètes.

M. PARK SOO GIL (République de Corée) a déclaré que la mondialisation est une bénédiction mélangée. Elle a intensifié les investissements dans les pays en développement (PED), mais il faut que plus de pays fassent partie du tronc commun. La CNUCED met en garde contre des réactions profondes et la bombe que pourrait constituer la mondialisation. Elle est en outre un vecteur de changement qu'il faut bien sûr continuer d'appuyer. M. Park Soo Gil rappelle qu'en 1996, les flux de devises dans les pays en développement (PED) ont augmenté de manière considérable. A la lumière des bienfaits de la mondialisation, il faut tirer le meilleur parti de cette intégration économique. L'ONU doit trouver de nouveaux modèles de coopération économique accompagnés d'un allégement de la dette et d'un flux stratégique des investissements. M. Park Soo Gil déclare qu'il ne faut pas oublier l'importance du partenariat entre le secteur publique et privé qui constitue un moteur principal du marché.

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La République de Corée a rappelé que l'Afrique continue de connaître une croissance économique. Elle encourage des IED plus élevés dans ce continent et entend poursuivre son soutien au développement de l'Afrique. Dans son programme,il y a, entre autres, le développement sur trois ans d'un atelier sur le développement économique pour les pays africains ainsi que pour les systèmes de micro-crédit. M. Park Soo Gil a déclaré que l'Agenda pour le développement représente une vue d'ensemble du développement économique, social et écologique. Le rôle de l'ONU dans le domaine économique et social doit être renforcé. Il a énoncé les rapports pertinents de la CNUCED à cet égard. Comme cela est indiqué dans le programme de la réforme, les méthodes de travail de l'ECOSOC constituent un excellent point de départ pour améliorer les relations intergouvernementales en matière économique et sociale. Il faut cependant renforcer les mandats de toutes les institutions spécialisées sans en changer leur nature. M. Park Soo Gil a déclaré que plus d'Etats doivent intensifier leurs efforts pour appliquer le programme d'Action 21 de manière à réduire les agents divers de la pauvreté. Il a rappelé ici à la communauté internationale l'importance d'éviter l'exportation de déchets radioactifs surtout vers des pays qui n'ont pas de facilités de stockage.

M. Park Soo Gil a indiqué que la contribution de la Corée à la coopération Sud-Sud s'est toujours intensifiée. Grâce à la CDF, la Corée a contribué pour 1,4 milliard de dollars au développement dans une quarantaine de pays. 200.000 dollars ont été donnés au PNUD pour la promotion de la collaboration Sud-Sud. Le partenariat entre pays développés et en développement doit également continuer à se développer pour le bienfait de tous. La Corée tient à confirmer qu'elle continuera de contribuer à l'augmentation de la collaboration Sud-Sud et au renforcement des instances des Nations Unies.

M. KAREL ZEBRAKOVSKY (République tchèque) s'est associé à la déclaration prononcée lundi par le représentant du Luxembourg au nom de l'Union européenne. La réforme de l'ONU, à laquelle la république tchèque entend participer, ne doit pas nous détourner des questions de fond, a-t-il affirmé. Nous pouvons adopter les méthodes de travail les plus rationnelles, nous ne devons pas perdre de vue les problèmes brûlants du monde. Au fil des décennies, l'ECOSOC a rencontré des difficultés croissantes pour s'acquitter de sa tâche de promotion de la coopération internationale dans les domaines économique et social, a déclaré M. Zebrakovsky. Il a souhaité que l'on abandonne tous les discours creux pour se consacrer aux problèmes de fond et qu'on simplifie et rationalise les organes subsidiaires de l'ECOSOC. Dans ce domaine, la République tchèque appuie intégralement les propositions de réforme du Secrétaire général. La République tchèque doit assumer un héritage écologique difficile et prendra des mesures de protection de l'environnement, a expliqué le représentant. Elle apprécie les travaux de l'ONU et de ses organes dans ce domaine. Elle souhaite que le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) remplisse son mandat avec une vigueur renouvelée. Mais il est regrettable que tous les Etats ne soient pas disposés à prendre des mesures de fond en faveur du développement durable. Le représentant a

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estimé que la Commission pour le développement durable (CSD) remplit le mieux son mandat quand elle travaille dans les secteurs où les questions d'environnement recoupent les intérêts d'autres secteurs. La République tchèque estime que la CSD, comme le PNUE, ont un rôle important à jouer dans le suivi de la conférence de Rio. Leur coopération future dépend du processus de réforme des Nations Unies. La CSD devrait renforcer son rôle d'élaboration des politiques et de coordinateur des questions multisectorielles liées au développement durable, alors que le travail du PNUE devrait se limiter au secteur de l'environnement.

M. HUSSAM EDIN A'ALA (République arabe syrienne) a rappelé la croissance de 3% de l'économie mondiale récemment constatée. La réalité inspire cependant des inquiétudes lorsque l'on regarde les chiffres du chômage et de la pauvreté. Les taux de croissance des PED restent cependant insuffisants. Il faut, entre autres, un système de justice international équitable qui procure un environnement économique et social propice au développement. Le lourd fardeau de la dette, la concentration des flux financiers sur un nombre limité de PED et le fossé s'agrandissant entre les pays riches et les PED risquent d'accentuer le ralentissement et la difficulté d'accomplir l'objectif du développement durable. M. A'Ala a déclaré que l'Agenda pour la paix est venu compléter le partenariat mondial. Le partenariat entre le secteur public et le secteur privé est très important pour un développement économique et social. La Syrie accorde également une importance particulière au rôle de la femme dans le développement de la société. En matière d'aide technique et financière, elle a rappelé que les pays développés doivent tenir leurs promesses notamment en matière d'aide publique au développement.

M. A'Ala a déploré le manque de succès de la session extraordinaire de l'année passée vis-à-vis des engagements de Rio. La Syrie a adopté, quant à elle, des réformes en matière d'environnement pour améliorer, en autres la production nationale. Elle cherche à continuer l'implantation d'un marché arabe dans une optique de mondialisation. Cependant la région se heurte à l'occupation israélienne dans les territoires occupés. Il faut que l'engagement du processus de paix soit respecté. C'est un obstacle majeur face à la paix durable dans la région. Il faut également restituer les droits à leurs titulaires.

M. JORGE PEREZ-OTERMIN (Uruguay), au nom des pays membres du Mercosur et des pays associés) a déclaré que les pays membres du marché commun du Sud ouvrent leurs économies sur le monde. Ils négocient la création d'une union douanière fondée sur une politique d'ouverture vers l'extérieur et de coopération avec d'autres organisations de libre commerce. En ce sens, le Mercosur est une organisation régionale d'intégration compatible avec la mondialisation et la libéralisation des économies. Le Mercosur condamne les actions unilatérales contraires à l'esprit multilatéral du commerce. Le représentant a expliqué que la production agriocole est essentielle pour les pays du Mercosur. Il est donc nécessaire de tenir les engagements pris par le passé dans le cadre du cycle de l'Uruguay, avec la liberté d'accès aux marchés

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et la réduction des subventions internes aux exportations. Le représentant a déclaré que tous les pays en développement ont le droit de recevoir une aide en fonction de leurs programmes de développement et a ajouté que les nouvelles formes de coopération en matière de développement devront en tenir compte. Il s'est félicité des efforts en matière de développement industriel. Il a affirmé qu'il maintiendrait les efforts pour mettre en oeuvre les dispositions de l'Agenda pour le développement. Il a demandé l'assistance technique d'organisations telles que la CNUCED ou la Commission du développement durable. Il a estimé que l'un des plus grands défis auxquels l'ONU doit faire face consiste aujourd'hui à trouver les moyens de financer la coopération en faveur du développement. Mais certains pays développés n'ont pas tenu leurs engagements concernant les transferts de ressources supplémentaires en faveur du développement durable.

M. JULIO MARTINI (Guatemala) a déclaré que les programmes de coopération internationale méritent un traitement spécial, d'autant qu'ils sont liés au développement de la paix, de la stabilité et de la démocratie. La paix et le développement sont en effet étroitement liés. Le Guatemala, qui sort d'une période de guerre, continue d'avoir besoin de l'aide internationale dans les domaines sociaux, économiques et environnementaux. Le représentant a affirmé que la réforme des Nations Unies doit réaffirmer le rôle des Nations Unies dans le domaine du développement. En ce sens, il s'est félicité de l'adoption de l'Agenda pour le développement, qui fournit des lignes directrices pour l'application des principes que l'Organisation devrait appliquer en matière de développement. M. Martini a déclaré que son pays accorde une importance particulière au forum sur les forêts. La première session du Forum, tenue début octobre, a été essentielle pour la mise en oeuvre des dispositions du programme de suivi d'Action 21 adopté lors de la récente session extraordinaire de l'Assemblée générale, a estimé le représentant. Il a déclaré que le Fonds mondial pour l'environnement joue un rôle important et doit être renforcé et être doté de ressources nécessaires à la réalisation de ses objectifs. Le Guatemala se réjouit par ailleurs de l'entrée en vigueur de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification. La question de la pauvreté doit, elle aussi, recevoir une attention particulière et il est indispensable que les engagements pris dans ce domaine lors des grandes conférences internationales soient respectés.

M. TALAAT ABU-RASHID (Arabie saoudite) a indiqué que les mutations rapides de l'économie ont eu un effet sur son développement au cours de la dernière décennie. La récession économique en Europe a engendré un déséquilibre et une influence des investissements dans les pays en développement. Les PED producteurs de pétrole continuent leurs efforts d'intégration à l'économique mondiale. M. Abu-Rashid a rappelé que la demande de pétrole est moindre dans les pays industrialisés que dans les PED. Le représentant a rappelé que les différents indices et indicateurs des années 90 confirment qu'il y a eu limitation des économies centralisées vers les économies de marché. Il a loué la Banque européenne pour la construction et le développement pour leurs efforts. Il s'est demandé de savoir quel sont les

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moyens qui s'offrent aux producteurs de pétrole en ce qui concerne la possibilité d'exporter leurs profits vers les PED. Il a indiqué qu'il ne faudrait pas de barrières protectionnistes et que la communauté internationale se doit de mettre sur pied un environnement économique propice afin d'améliorer l'accès des PED exportateurs de pétrole aux marchés internationaux, en commençant par exemple par la réduction des tarifs sur le pétrole.

M. Abu-Rashid a prêché en faveur d'une plus large libéralisation de l'économie et de l'élimination des barrières douanières. Concernant la dette extérieure, les PED doivent créer une infrastructure attirant les investissements extérieurs. L'Arabie saoudite appelle le secteur privé, y compris les banques, à trouver des solutions aux problèmes de la dette. Cet appel a également été lancé également au FMI pour déployer des efforts dans le même objectif. L'écart entre pays avancés et pays en développement ne fait que s'agrandir. Le dialogue Nord-Sud n'a pas abouti. Les barrières se multiplient. Les pays industrialisés forment de plus en plus des alliances et pratiquent des politiques discriminatoires.

M. HISASHI OWADA (Japon) a estimé que le temps est venu d'appliquer une nouvelle stratégie en faveur du développement, qui serait libérée de la philosophie dominante de l'époque de la guerre froide. Dans ce nouveau cadre, la communauté internationale concentrerait ses efforts sur le développement en partenariat avec les pays en développement. L'Agenda pour le développement, adopté après beaucoup d'efforts, constitue un jalon. Toutefois, l'objectif n'est pas atteint du simple fait de la rédaction d'un document, aussi important soit-il. La stratégie pour le développement doit permettre le décollage des pays en développement, ce qui serait une victoire pour le monde entier, y compris les pays déjà développés. Si au contraire, nous échouons, le monde du XXIe siècle sera lourd de ressentiments et de dangers liés à la pauvreté. Le représentant a prôné une approche à la fois globale et individualisée. La question n'est pas seulement celle de l'aide publique. Il faut aussi compter sur les investissements directs étrangers et, dans ce domaine, l'ouverture des marchés est essentielle. Il faut aussi renforcer le développement humain, la santé et la bonne gouvernance. Tous ces éléments doivent être intégrés. Sans la participation de l'ensemble de la communauté internationale, cette nouvelle stratégie n'aurait guère d'effets, a remarqué M. Owada. C'est donc l'ONU, seul organe universel du monde, qui doit jouer le rôle premier en la matière.

Le représentant a estimé que cette stratégie a déjà commencé à être mise en application et a cité la deuxième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (Ticad II), qui aura lieu en 1998 et sera tournée vers l'action, puisqu'un programme d'action devrait y être adopté. M. Owada a estimé en outre que la coopération Sud-Sud a considérablement évolué en quelques années et pris une forme triangulaire avec l'aide apportée par les pays développés. Il s'est dit convaincu que cette forme de coopération peut jouer un rôle très efficace pour le développement en Afrique. Le représentant a déclaré que les activités opérationnelles doivent mettre l'accent sur le

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renforcement des capacités. Le renforcement de la coopération entre les différents organismes donateurs est essentiel. Il faut également utiliser les fonds économisés du fait de la rationalisation des travaux des Nations Unies au profit du développement. M. Owada a estimé que la prochaine réunion de Kyoto de la Conférence des parties à la Convention sur le changement climatique sera cruciale. Il est essentiel de parvenir à un accord fondé sur des objectifs réalistes, substantiels et de force obligatoire. Le Japon demande la coopération de tous les pays participants.

M. DAVID A. PRENDERGAST (Jamaïque, au nom des Etats du CARICOM) a indiqué que la mondialisation est devenue le thème dominant de cette décennie. Elle se reflète dans le commerce et dans les mouvements financiers, notamment par le flux massif de capitaux importants. Elle se caractérise également par la diminution des barrières au commerce mondial, l'accès aux marchés ainsi qu'aux technologies et à l'information. Il y a cependant des gagnants et des perdants, et le nombre de ces derniers augmente toujours. Les économies de certains pays même coulent de manière impressionnante. Libéraliser les marchés mondiaux laisse de nombreux pays en arrière en matière de développement. M. Prendergast a déclaré qu'un obstacle principal de ce processus est la dette et le service de la dette des PED. Cela s'applique pour les pays de la région du CARICOM qui continuent toujours d'honorer le remboursement de leur dette, mais ceci non sans peine. Les petits Etats en développement sont en effet marginalisés par rapport à ce processus de mondialisation. M. Prendergast a rappelé le discours sur les dangers de la mondialisation du Premier Ministre de la Jamaïque à l'Assemblée générale de cette année parlant du problème de l'industrie de la banane aux Caraïbes. En effet, c'est une leçon pénible que les producteurs des Caraïbes ont reçue. La récente table ronde de l'OMC à Genève a montré combien cela pouvait ruiner les économies des petits Etats comme ceux du CARICOM, mettant en danger la stabilité économique de la région tout entière. Cela démontre bien la vulnérabilité des petites économies.

Les questions du développement durable pour les petits Etats insulaires en développement ont également été soulevées par M. Prendergast, et plus particulièrement celles relatives au changement climatique et à la Conférence de Kyoto. Les catastrophes naturelles constituent des contraintes pour certains pays pour instaurer une politique visant un développement durable. M. Prendergast a déclaré que la pauvreté reste un des grands obstacles de ce développement durable. Les chiffres parlent d'eux-mêmes: les enfants et les femmes sont particulièrement touchés et vulnérables. L'éradication de la pauvreté reste une question importante aux yeux de la CARICOM, qui veut investir dans le capital humain et dans l'avenir avec des programmes visant à donner aux gens la possibilité d'obtenir des compétences pour faire face à tous les défis du développement.

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M. MOLISLAV HETTES (Slovaquie) a rappelé que le soutien aux efforts de développement constitue l'une des missions essentielles des Nations Unies. La Slovaquie soutient les projets de réformes du Secrétaire général afin de rendre l'Organisation plus efficace. Elle est notamment favorable à une réforme de l'ECOSOC afin de renforcer son rôle. Elle se félicite du succès de la réforme de la Commission économique des Nations Unies pour l'Europe et estime que d'autres organes du Système pourraient s'en inspirer. M. Hettes a rappelé l'importance que son pays accorde au Programme des Nations Unies pour le développement. Il s'est réjoui de l'installation du centre régional du PNUD pour l'Europe de l'Est à Bratislava, qui permettra à son pays d'approfondir encore les relations avec cette organisation, que la décentralisation rendra plus efficace. Il a jugé nécessaire de rendre plus crédible l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI). Les Etats Membres pourraient y contribuer en adoptant les mesures appropriées durant la conférence générale de l'Organisation prévue en décembre.

M. AGERICO LACANLALE (Organisation des Nations Unies pour le développement industriel) a expliqué la réforme de l'ONUDI. L'an dernier, a- t-il rappelé, trois des plus importants contributeurs de l'organisation ont annoncé leur intention de la quitter, alors que, l'année précédente, le plus important contributeur l'avait déjà quittée. Il a été question de faire disparaître l'ONUDI ou de la fusionner avec une autre organisation. Depuis, la situation a changé. Un audit indépendant a révélé l'importance de l'organisation et montré qu'elle s'était déjà profondément réformée. En juin 1997, l'ONUDI a adopté un nouveau plan de travail avec deux axes -le renforcement des capacités industrielles et un développement industriel durable et plus écologique- au lieu de sept antérieurement. La taille de l'organisation sera encore réduite et l'ONUDI ne comptera plus bientôt que 50% de ses effectifs de 1993. Face à ces nouvelles orientations, le Royaume-Uni a annoncé son intention de redevenir membre de l'ONUDI et l'Allemagne a fait de même, sous réserve d'un nouvel examen en fin d'année. Les ministres des affaires étrangères du Groupe des 77 ont, eux, réaffirmé l'urgence de la promotion de l'industrialisation et ont souligné l'importance de l'ONUDI. L'organisation va devenir un instrument plus cohérent, plus souple et plus efficace pour la coopération avec les pays en développement, a affirmé M. Lacanlale.

M. RUFAT NOVRUZOV (Azerbaïdjan) a indiqué que le 20ème siècle a connu des mutations extraordinaires sur le plan mondial, allant de la chute du dernier empire à la technologie d'Internet. Ces changements révolutionnaires auront une répercussion sur chaque être humain. M. Novruzov s'est demandé de savoir combien de temps encore cette relation entre les pays développés et en développement qui ne cessent de s'accuser entre eux pouvait durer. Et que va- t-il se passer, par exemple, avec les pays en transition? Deviendront-ils ensuite des pays développés ou en développement à la fin du processus? M. Novruzov a déclaré qu'il fallait accorder la priorité au processus de paix.

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Azerbaïdjan a eu 30.000 morts, 20% de ses terres occupées, et 15% de la population a dû quitter le foyer aux avancées des troupes arméniennes. Il a indiqué que le fardeau est intolérable, mais que grâce, entre autres, à l'assistance de l'ONU et de quelques organisations spécialisées, l'Azerbaïdjan a pu effectuer un ajustement structurel.

M. Novruzov a indiqué que des contrats de plusieurs milliards de dollars pour des champs pétrolifères en mer Caspienne ont été signés par son pays. C'est une transaction commerciale à but lucratif. Les systèmes économiques à industrie unique sont limités dans leur choix de politique pour redresser l'économie de leur pays. M. Novruzov a indiqué que le peuple et le Gouvernement d'Azerbaïdjan croient au choix libre de redressement économique de chaque pays. Il a cité les deux grands projets qui ont été lancés par le PNUD, à savoir la création de zone économique de libre-échange qui a attiré l'attention, entre autres, de la Banque mondiale et de la Banque européenne, le second projet étant la reconstruction de maisons dans les territoires libérés après l'occupation arménienne. Il est difficile d'évaluer et d'adapter les différents modèles de restructuration existants. L'Azerbaïdjan recommande la coopération avec les différentes organisations régionales et internationales, sachant que les gouvernements nationaux, eux-mêmes, doivent être la force motrice pour le redressement économique.

Mme MARTA GALINDO (Colombie) a déclaré que la réforme de l'ONU doit revitaliser les travaux de l'Organisation dans les domaines économique et social. L'ONU doit rationaliser ses travaux et coordonner son action avec d'autres institutions. La représentante a souhaité un sommet de haut niveau pour discuter de la mobilisation des ressources en faveur de la coopération pour le développement. Il faut, a-t-elle expliqué, rechercher des scénarios permettant de s'assurer que les engagements pris en faveur des pays en développement sont effectivement tenus. La session extraordinaire consacrée à la mise en oeuvre du programme d'action de la Conférence de Rio et notamment d'Action 21 a mis en évidence l'absence de volonté politique de certains pays développés de respecter les engagements pris en matière de coopération internationale en faveur de l'environnement. Nos efforts doivent se poursuivre. La pauvreté n'a pas pitié de la nature. C'est pourquoi l'aide publique au développement et la coopération sont prioritaires pour parvenir aux résultats escomptés.

La représentante a demandé des solutions réelles à la question de l'endettement. Il faut assouplir les critères imposés pour une réévaluation de la dette, qui doit être ramenée à un niveau supportable, a-t-elle estimé. Elle a souhaité que l'Organisation mondiale du commerce veille avec plus d'efficacité à ce que les gouvernements n'adoptent pas des mesures protectionnistes pour résoudre leurs difficultés d'ajustement intérieur. En ce sens, il est important de rappeler les progrès réalisés par l'OMC dans le cadre du plan d'action de Singapour, qui assure une présence active des pays les moins développés.

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Mme DOROTHY D. THUNYANI (Malawi) a indiqué, en parlant du processus de mondialisation, que la répartition du financement privé est restée très inégale, et que la croissance des IED ne signifie pas pour autant que tous les pays en bénéficient. Elle a également mentionné l'inquiétude face à la baisse de 4% depuis 1995 de l'APD. Le Comité d'aide au développement devrait continuer leurs efforts et surtout respecter leurs engagements pris quant à l'objectif du 0,7% du PNB en faveur de l'APD. Mme Thunyani a déclaré que malgré la tendance à l'amélioration en Afrique, la question du remboursement de la dette reste inquiétante, et plus particulièrement pour les pays d'Afrique sub-sahariens. Le Malawi reconnaît les efforts du Club de Paris en matière d'échelonnement de la dette et des services de la dette et rend également hommage aux institutions de Bretton Woods pour leur assistance en la matière.

Mme Thunyani a lancé un appel à la communauté internationale pour qu'elle trouve une solution durable au problème du remboursement de la dette et de la relance économique. De nombreux pays moins avancés ont engagé des politiques de réforme très larges et ont pris des mesures d'ajustement structurel importantes. Même si le PIB a augmenté pour l'ensemble des PMA, la pauvreté reste généralisée, tout comme les problèmes de malnutrition, d'augmentation de la mortalité infantile et des maladies, et de la faiblesse de la scolarisation. Ces problèmes sont d'autant plus aggravés par la chute des termes de l'échange et la difficulté d'accès aux marchés commerciaux internationaux. Les effets de la mondialisation sont en effet inégaux, et les PMA ont été marginalisés surtout par rapport aux avantages que cette intégration économique propose. Elle appelle à ce que la communauté internationale soit assez flexible pour permettre d'offrir aux pays africains des conditions acceptables pour continuer leur processus de réforme.

Mme Thunyani a déclaré qu'il faudrait redoubler d'efforts, entre autres, quant au suivi de la Conférence de Rio. Elle espère que la communauté internationale répondra de manière concrète aux obligations contenues dans l'Agenda pour le développement.

M. OMOTAYO OLANIYAN (Organisation de l'unité africaine) a estimé que la communauté internationale a un rôle fondamental à jouer pour favoriser le développement durable des pays pauvres au moment où ceux-ci entreprennent d'importantes réformes. L'absence de solution au problème de la dette extérieure continue de freiner le développement durable. L'OUA prend note de diverses initiatives en faveur de l'allégement de la dette, mais ces mesures ne sauraient être définitives. Pour les pays les plus endettés, en particulier, les conditions d'allégement de la dette doivent être assouplies et complétées par des mesures d'appui au développement économique. L'aide au développement continue de jouer un rôle essentiel à court terme, a déclaré M. Olaniyan. Or, cette aide a beaucoup diminué ces dernières années par rapport au produit intérieur brut combiné des pays membres du Comité d'aide au développement. La communauté internationale doit faire preuve de volonté politique pour remplir ses engagements en la matière. Pour ce qui est des

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investissements privés, la mondialisation s'est certes accompagnée de mouvements de capitaux, mais les courants à destination des pays africains restent insignifiants. La volonté d'investir dans les pays africains doit donc être renforcée car les investissements directs étrangers ouvrent l'accès aux nouvelles technologies. Le représentant s'est félicité du plan d'action de l'Organisation mondiale du commerce en faveur des pays les moins avancés. Il s'est également réjoui des conférences et programmes des Nations Unies lancées depuis 1990, pour accélérer le développement de l'Afrique. Mais il faut veiller à une application effective des recommandations de ces conférences et des programmes et initiatives entrepris. Mieux ces engagements seront tenus, plus grandes seront les chances de parvenir à un développement durable en Afrique.

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