En cours au Siège de l'ONU

AG/EF/214

L'IMPORTANCE DE LA BONNE GOUVERNANCE POUR LE DEVELOPPEMENT EST MISE EN VALEUR A LA DEUXIEME COMMISSION

14 octobre 1997


Communiqué de Presse
AG/EF/214


L'IMPORTANCE DE LA BONNE GOUVERNANCE POUR LE DEVELOPPEMENT EST MISE EN VALEUR A LA DEUXIEME COMMISSION

19971014 Plusieurs délégations demandent la convocation d'une conférence des Nations Unies sur le financement de l'aide au développement

La Deuxième Commission (économique et financière) a poursuivi ce matin son débat général et a entendu la déclaration des pays suivants: Mexique, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Algérie, Sénégal, Indonésie, Ethiopie, Pérou, Ukraine, Zimbabwe, Fidji, Israël et Kazakhstan. L'observateur du Fonds monétaire international a également pris la parole. L'importance d'une bonne gouvernance pour faciliter le développement a été soulignée au même titre que les conséquences de la mondialisation et la libéralisation dont sont victimes plusieurs pays en développement. L'aide au développement basée sur les critères tels que l'absence de corruption ainsi que les barrières protectionnistes non tarifaires imposées par certains pays ont fait l'objet de critiques.

La Commission a en outre entendu les arguments selon lesquels le financement de l'aide au développement est insuffisant et nettement en dessous de ce qu'il était. A ce titre, une délégation a observé que si les financements privés peuvent être fort utiles, ils sont imprévisibles et ne satisfont pas aux critères de neutralité des financements traditionnels. De manière générale, il faut que les engagements pris par les pays riches lors des grandes conférences internationales soient respectés. A cet égard, les Nations Unies ont un rôle à jouer et la réforme de l'Organisation devrait aussi lui permettre de disposer des moyens nécessaires à l'exécution des ses objectifs.

La Deuxième Commission poursuivra son débat général cet après-midi à 15 heures.

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Débat général

M. MARCO PROVENCIO (Mexique) a déclaré que bien que la conjoncture économique actuelle soit favorable, il existe malgré tout d'énormes carences dans le système économique actuel qui freinent un grand nombre de pays en développement. Il est donc nécessaire de redoubler les efforts afin que la croissance économique soit partagée par tous les pays. La mondialisation est incontournable, il est donc important qu'elle offre des avantages à tous les pays. M. Provencio a indiqué que la coopération et l'association internationale doivent apporter des conditions favorables à la croissance et au développement. En 1999, il faudra réviser le suivi de la Conférence du Caire sur la population et le développement, ainsi que l'évaluation du programme d'action au niveau régional et mondial de manière à ce qu'on ait une vision globale de la situation du suivi de la Conférence. Le représentant a déclaré que les mouvements migratoires devront être examinés et que ce n'est que dans le respect de la souveraineté et de la coopération que l'on pourra trouver des solutions à long terme. La réglementation de l'entrée des étrangers a certes sa raison d'être, mais elle ne peut entraîner une violation des droits des migrants. Le Mexique rejette les mesures répressives, car ces méthodes ne sont pas une solution pour résoudre les problèmes. Un projet de résolution a été présenté à cet égard à la Commission des droits de l'homme et à l'ECOSOC.

M. Provencio a évoqué d'autre part le suivi de la dix-neuvième session extraordinaire de l'Assemblée générale. Le Mexique en déplore le peu de progrès. Suite au processus lancé au Sommet de la terre, le Mexique a participé activement aux travaux sur la biosécurité, et ainsi qu'à ceux du Comité intergouvernemental pour la lutte contre la désertification. Le Mexique participera à la Conférence de Kyoto. Le représentant a ajouté que dans la Convention-cadre, les pays doivent entreprendre des actions immédiates même en l'absence d'engagement quantifiable. Le problème de la pollution doit concerner la communauté internationale qui doit trouver une solution pour arriver à un niveau acceptable de niveau de pollution par habitant. M. Provencio a indiqué que les liens créés entre les économies à travers, en autres, les nouvelles technologies ont créé un niveau d'échange spectaculaire. Les conséquences de la mondialisation touchent les coins les plus reculés de la planète. Il faut aller de l'avant sans craindre l'avenir. La compétitivité internationale a conduit les entreprises et les gouvernements à attirer les capitaux, et les Etats doivent être plus efficaces et performants pour cette nouvelle ouverture de marché.

M. OVIA (Papouasie-Nouvelle-Guinée) a déclaré que son pays soutient la déclaration faite lundi par la République-Unie de Tanzanie au nom du Groupe de 77. La réforme envisagée de l'ONU permet d'être optimiste sur l'avenir, et un certain nombre d'indicateurs statistiques renforcent cet optimisme. Mais le développement a un prix: la pauvreté demeure, ainsi que la malnutrition. Le représentant a demandé un traitement équitable et juste, ce qui suppose un traitement préférentiel. Les petits Etats insulaires en développement sont souvent négligés par les marchés mondiaux, a-t-il souligné. Le financement du

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développement restera décisif à l'avenir, indépendamment de la réforme de l'ONU, a déclaré le représentant. C'est pourquoi la Papouasie-Nouvelle-Guinée est favorable à la convocation d'une conférence internationale sur le financement du développement. Elle soutient également l'initiative visant l'opportunité et la participation du Fonds monétaire international, initiative qui permettra aux pays en développement d'être parties prenantes aux stratégies de développement.

Le représentant a déclaré que son pays souscrit au principe universellement accepté de bonne gouvernance. Mais invoquer l'argument relatif à la corruption pour imposer des conditions à l'octroi de la coopération et de l'assistance va à l'encontre des principes et normes de notre Organisation. De telles conditions sont subjectives et contre- productives, a estimé le représentant. Imposer de nouveaux obstacles et barrières en invoquant la bonne gouvernance risque de freiner les progrès considérables que nous avons faits pour respecter nos engagements internationaux, en particulier ceux qui ont été faits dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce. Les pays en développement souffrent déjà des désavantages compétitifs provenant de barrières non tarifaires, qui vont des droits de l'homme aux obstacles environnementaux.

M. ABDALLAH BAALI (Algérie) a déclaré que l'apport des pays en développement à la croissance mondiale demeure dérisoire au regard de leurs potentialités et du rôle qu'ils aspirent légitimement à jouer. La mondialisation, malgré les opportunités réelles et multiples qu'elle est censée générer, a plutôt tendance à susciter de vrais doutes et de grandes incertitudes chez les pays du Sud, qui s'inquiètent de voir nombre d'entre eux toujours davantage marginalisés, voire exclus du processus de développement mondial. Les Nations Unies ont un rôle de la plus grande importance à jouer pour veiller à ce que la mondialisation offre à tous des chances de développement. M. Baali a rappelé que son pays juge louables les propositions de réformes présentés par le Secrétaire général de l'ONU. Il incombe à présent aux Etats Membres de faire en sorte que les réformes envisagées soient réellement orientées vers le renforcement de l'Organisation afin que soient prises en compte les attentes et les aspirations de chacun. Avec l'Agenda pour le développement, les Nations Unies se sont déjà dotées d'un outil de base indispensable à la consécration de l'objectif de développement dans un cadre consensuel. L'Agenda est le fruit de négociations longues et ardues qui ont souvent confirmé la persistance de divergences sérieuses entre le nord et le sud. Il est donc regrettable de constater que c'est le moment où la mondialisation s'impose à tous que se multiplient les tentatives visant à marginaliser l'ONU.

Le développement ne saurait offrir d'approches sélectives, a poursuivi le représentant. Certaines considérations à dominante sociale ou environnementale ne peuvent être isolées du développement économique et ne sauraient être utilisées à des fins autres que celles qui visent à la promotion du développement économique et social de tous. En outre, les meilleures réformes organisationnelles ne sauraient réussir si elles ne

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s'accompagnent pas de la nécessaire réforme des attitudes politiques, qui ont souvent fait obstacle à la réalisation harmonieuse des objectifs de l'Organisation. Le représentant s'est félicité de la grande diversité des nouvelles sources de financement, notamment celles issues du secteur privé. Mais ces sources sont précaires et imprévisibles et ne sauraient remplacer les ressources de base traditionnelles, d'autant qu'elles ne satisfont pas aux garanties de neutralité et d'universalité. Le représentant a demandé une relance du dialogue de haut niveau sur le renforcement de la coopération internationale pour le développement et le partenariat, consacré au thème des "répercussions sociales et économiques de la mondialisation et de l'interdépendance et leurs implications politiques". Il a apporté son soutien aux demandes de réunion de conférences internationales consacrées, d'une part, à la question du financement du développement, et, d'autre part, aux migrations internationales. Il soutient également la tenue en 1999 d'une session extraordinaire de l'Assemblée générale pour examiner à mi-parcours la mise en oeuvre du plan d'action de la Conférence du Caire sur la population et le développement, notamment pour tenter de résoudre l'épineuse question de la mobilisation des ressources.

M. IBRA DEGUENE KA (Sénégal) a rappelé les trois événements majeurs de la 51ème Assemblée générale, à savoir l'adoption d'un Agenda pour le développement, l'examen des progrès réalisés dans la mise en oeuvre du Programme "Action 21" et la présentation par le Secrétaire général de son projet de réformes de l'Organisation. Dans l'Agenda pour le développement, M. Deguene a indiqué le sentiment équivoque, qui d'un côté veut un partenariat mondial fondé, entre autres, sur la coexistence pacifique, la croissance économique et sociale, et d'un autre côté un clivage Nord-Sud toujours plus profond. Tout en reconnaissant la part irréductible de la responsabilité nationale dans toute oeuvre de développement, il faut se rendre à l'évidence que sans une mobilisation de ressources financières nouvelles et additionnelles, ce nouvel Agenda restera un ensemble de voeux pieux, et au mieux, une source d'inspiration de plus pour la littérature internationale.

Concernant le suivi de la Conférence de Rio, M. Deguene a indiqué que le bilan dressé par la session extraordinaire de l'Assemblée générale n'était guère rassurant. Aux vues, entre autres, de la pauvreté croissante et de la précarité des ressources naturelles, il convient de s'interroger sur la finalité de deux tendances majeures de notre époque, à savoir la mondialisation et la libéralisation. Pour le Sénégal, ces deux concepts n'ont de sens que si ils placent l'être humain au centre des politiques nationales et internationales. M. Deguene Ka a déclaré que dans son oeuvre de développement, le Sénégal poursuit une série de consultations régulières avec les acteurs économiques et sociaux comme le patronat, les syndicats et le monde rural destinées à favoriser un partenariat dynamique et permanent en vue de la consolidation des conditions d'une croissance saine, forte et durable. Cependant, il a ajouté que le destin national se joue ailleurs que dans les limites territoriales. L'idée d'intégration régionale existe en Afrique et l'instrument que constitue l'Organisation pour l'harmonisation en Afrique du

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droit des affaires (OHADA), vise à contribuer au renforcement de la sécurité juridique dans les relations d'affaires. M. Deguene Ka a noté que l'esprit de solidarité qu'imposent les impératifs de l'interdépendance exige la définition d'une nouvelle éthique internationale fondée sur la justice et l'équité des nations.

M. MAKARIM WIBISONO (Indonésie) a apporté son soutien à la déclaration faite par la République-Unie de Tanzanie au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Il a constaté que la mondialisation a des avantages mais qu'elle pourrait aboutir également à marginaliser un certain nombre de pays, incapables de faire face à la concurrence internationale. Il faudrait faciliter les efforts de développement des économies précaires et non leur demander d'ouvrir leurs marchés. Même des économies plus solides courent de grands risques, comme l'ont démontré les récentes crises monétaires dans plusieurs pays d'Asie du Sud-Est. Il faut relancer la coopération pour le développement et la lutte contre la pauvreté et l'Organisation des Nations Unies est la mieux adaptée en ce domaine, d'où l'importance du processus de réforme et de revitalisation de l'Organisation. Ce processus doit promouvoir la discussion sur les aspects fondamentaux du développement, comme la monnaie, le commerce, les finances, l'endettement, la technologie et l'information. Les discussions sur la réforme doivent être transparentes et permettre à chacun d'y prendre part et il faut leur consacrer suffisamment de temps.

Le représentant a estimé que l'Agenda pour le développement fournit un bon cadre de promotion du développement. Il ne faudrait pas laisser ce projet, qui a exigé quatre ans de négociations ardues, demeurer lettre morte. Le représentant a rappelé que les ressources nécessaires pour le développement sont trop faibles. Il a rappelé que l'aide publique au développement reste essentielle pour de nombreux pays. Or, elle est en chute libre. Le représentant s'est prononcé en faveur d'une conférence internationale sur le financement du développement. Il a réitéré la position de son pays en faveur de l'allégement de la dette de certains pays les plus pauvres. Il s'est félicité des récentes mesures du FMI en ce sens et a demandé de nouveaux efforts. Il s'est dit irrité de voir les pays développés continuer d'imposer des barrières non commerciales, notamment des normes sur les conditions de travail. Ces critères ne servent souvent qu'à détourner l'attention des problèmes essentiels du commerce et du développement, a souligné M. Wibisono.

M. BERHANU KEBEDE (Ethiopie) a indiqué que dans la période de l'après- guerre froide, la mondialisation de l'économie offre certes des avantages mais également des incertitudes. L'interdépendance exige que des solutions soient trouvées au niveau international, comme par exemple la création d'un nouveau partenariat qui puisse redresser les injustices et offrir les mêmes intérêts à tous les pays. M. Kebede a déclaré que la plupart des pays en développement ont pris des initiatives nationales au niveau macro-économique. Ces pays déploient sans cesse des efforts pour utiliser leurs maigres ressources et rendre le secteur publique plus performant. Le protectionnisme et les conditions de l'échange ne favorisent pas la croissance économique de ces

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pays. Il est nécessaire de mettre en oeuvre des dispositions qui aident à tirer parti du cycle d'Uruguay. La réalisation de ces programmes subventionnés, le renforcement de la diversification pour améliorer la production doivent permettre aux pays en développement d'améliorer leurs productions et leurs exportations notamment des matières premières et des produits manufacturés.

M. Kebede a déclaré que le remboursement de la dette continue d'étouffer la croissance des pays en développement. Les PMA croulent sous le poids de la dette. Il faut déployer des efforts pour réduire la dette et la ramener à un niveau acceptable et trouver une solution durable pour son remboursement. Une solution doit également être trouvée à la baisse de l'aide publique au développement. Les PED, et plus particulièrement les PMA, ont besoin d'investissements étrangers directs (IED) pour atténuer les coûts engendrés par les programmes d'ajustement. M. Kebede a indiqué que la communauté internationale a encore beaucoup à faire pour venir en aide aux pays en développement, tout particulièrement aux PMA. Les IED dépendent de la perception qu'ont les investisseurs de notre continent africain plutôt que de critères économiques. Il faut trouver des solutions pour modifier cela. Il est nécessaire de forger ce nouveau partenariat mondial pour le développement durable.

Mme MARITZA RODRIGUEZ (Pérou) a rappelé que son pays s'est engagé depuis cinq ans dans un processus de développement économique durable. Le Pérou reçoit dans ce cadre une aide publique internationale qui complète les investissements privés, lesquels sont le véritable moteur du développement. L'Assemblée générale doit renforcer la coopération économique et sociale puisqu'il existe une tendance à la baisse de l'aide publique au développement. Des pays à revenu intermédiaire comme le Pérou sont prêts à discuter avec les pays développés dans le cadre d'une approche réaliste et dans des domaines concrets. Les 40% du budget du Pérou sont consacrés aux dépenses sociales et l'Etat s'est fixé comme objectif de réduire de moitié la pauvreté extrême d'ici l'an 2000. Le Pérou pratique une politique de planification familiale qui a pour but d'améliorer la condition de la femme et de lutter contre la pauvreté dans le cadre d'un développement durable. La représentante a jugé nécessaire de promouvoir un dialogue gouvernemental sur le financement du développement. Rappelant que le Pérou, comme d'autres pays de la région est aujourd'hui confronté au phénomène climatique cyclique, El Niño. La représentante a souhaité que la réforme des Nations Unies permette de renforcer la capacité opérationnelle du système et le suivi de l'aide en cas de catastrophes naturelles. Les pays de la Commission permanente du Pacifique-Sud (Colombie, Equateur, Chili et Pérou) y travaillent. La représentante a constaté que les résultats de la session extraordinaire de l'Assemblée générale sur le suivi de la Conférence de Rio n'ont pas été très encourageants. L'assistance financière et les transferts de technologies pour faire face au changement climatique restent insuffisants. La représentante a lancé un appel pour que la Conférence des Etats Parties à la Convention sur le

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changement climatique, qui se tiendra à Kyoto en décembre, aboutisse à un accord réaliste qui bénéficiera à toute l'humanité. Elle a indiqué que son pays y présentera une proposition pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

M. SERHIY REVA (Ukraine) a déclaré que les tendances mondiales de l'économie sont à peine encourageantes. La plupart des régions du monde connaissent une croissance économique de 3%. L'intégration économique mondiale, malgré ses avantages, ne peut régler tous les malaises économiques et sociaux. La solution à long terme ne peut être trouvée moyennant l'assistance d'urgence. Il faut que la communauté internationale fasse tout pour promouvoir la coopération internationale dans tous les secteurs et réaliser le développement durable. M. Reva a indiqué que l'ONU n'a pas toujours su résoudre tous les problèmes. Il existe donc une nécessité de rendre l'Organisation des Nations Unies plus performante. L'Ukraine appuie le plan de réforme structurelle de l'Organisation qui constitue une étape pratique permettant d'apporter des réponses plus claires aux problèmes mondiaux. Il soutient également les initiatives de l'ECOSOC et approuve les efforts de consolidation et de regroupement général de cet organe.

L'Ukraine traverse un processus de transition vers une économie de marché. Elle a connu et continue de vivre la privatisation ainsi que la réduction significative de l'inflation qui en découle. L'Ukraine cependant a besoin d'investissements étrangers directs (IED) et adopte une politique d'encouragement de ces investissements. Certains de ces investissements ont touché un bon nombre d'entreprises mixtes dans le pays. L'expansion du commerce extérieur permettra de redresser la balance commerciale, et cela constitue une priorité pour l'Ukraine qui souscrit tout à fait aux efforts entrepris dans ce domaine par l'OMC.

L'Ukraine attache une importance particulière aux problèmes de l'environnement et de l'équilibre écologique. Elle met tout en oeuvre pour rejoindre les objectifs du plan d'action 21. Il reste cependant encore beaucoup à faire au niveau mondial. L'Ukraine a proposé à la 52ème session l'élaboration d'un instrument juridique internationale visant à la réglementation planétaire au niveau écologique. L'expérience de Tchernobyl doit servir d'exemple car le pays subit encore actuellement les conséquences de cette tragédie. La volonté politique de fermer l'usine en l'an 2000 existe toujours.

M. MACHIVENYIKA MAPURANGA (Zimbabwe) a déclaré que la réforme du système de Nations Unies ne doit pas empêcher la communauté internationale d'examiner d'autres sujets aussi importants tels que le développement. Il a estimé que l'initiative en faveur de l'Afrique, lancée voilà un an n'a pour l'instant pratiquement donné aucun résultat. L'Afrique, a-t-il expliqué, reste marginalisée, même si des progrès significatifs ont été faits en matière de coopération économique régionale. Le continent est toujours frappé par la dégradation des termes de l'échange, l'endettement et la fuite des capitaux.

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Le représentant s'est réjoui des initiatives en faveur de l'Afrique, citant notamment celles de l'OCDE, du Club de Londres, des Etats-Unis ou le Plan d'action du Groupe des 77 du Costa Rica ou encore la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique. Il a estimé que l'aide publique au développement ne peut faire la place aux investissements étrangers directs privés. Il a ajouté que les préférences accordées aux exportations des pays africains sont contestées dans le cadre du nouveau cadre commercial mondial.

Le représentant a affirmé que son pays continue de s'intéresser aux questions d'environnement. Son pays a notamment ratifié la Convention sur la lutte contre la désertification. Mais il a regretté le manque de volonté politique pour remplir les engagements souscrits. Il a souhaité à cet égard que la prochaine Conférence de Kyoto des Etats parties à la Convention sur le changement climatique aboutisse à des décisions importantes. Le représentant a rappelé que la sixième session de la Commission du développement durable sera consacrée aux ressources en eau douce, et a rappelé les efforts du Zimbabwe en ce domaine. Il a demandé une aide extérieure au programme de la SADC en la matière.

M. J.B. ZULU (Fonds monétaire international) fait part des travaux de la réunion annuelle du FMI et de la Banque mondiale, à Hong Kong. Il a rappelé les principales décisions et conclusions de cette réunion, les Gouverneurs de banques centrales ont fait part en particulier de leur conviction que la mondialisation et l'intégration des économies, des finances et des marchés commerciaux sont la meilleure garantie d'une plus grande prospérité. Les gouverneurs ont également donné au FMI le pouvoir de promouvoir une libéralisation ordonnée des mouvements de capitaux. Ils ont reconnu l'importance des politiques saines et la nécessité de leur surveillance efficace par le FMI. Ils ont fait part de leurs préoccupations concernant les pressions spéculatives mais ont conclu qu'il ne faut pour autant en revenir aux mesures de contrôle. Plutôt que de restreindre les mouvements des marchés de capitaux, il faut les faire fonctionner mieux et dans une plus grande transparence. M. Zulu a jugé troublante la crise financière en Asie du Sud- Est, car elle était prévue et pouvait être prévenue. Il ne faut pas en conclure que la mondialisation est dangereuse. la rapidité avec laquelle des mesures ont été prises met au contraire en lumière les possibilités offertes par la mondialisation et souligne les risques d'une adaptation trop lente. Les Gouverneurs ont également beaucoup insisté sur l'importance de la bonne gouvernance. Il a estimé qu'en dehors d'une politique économique prudente, rien n'est plus important pour la stabilité qu'un processus de prise de décisions efficace fondé sur l'ouverture, la transparence et la responsabilité.

M. POSECI BUNE (Fidji) a noté la tendance actuelle de mondialisation et de libéralisation des échanges qui marginalise les pays en développement et enrichit les pays opulents. La réalité est cependant toute différente et de nombreux facteurs doivent être pris en considération. Pour un petit Etat insulaire en développement, comme Fidji, nous devons faire face à l'éloignement, à l'inaccessibilité aux marchés étrangers, ainsi qu'aux

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catastrophes fréquentes pour ne citer que ces difficultés, qui empêchent d'accomplir des progrès, en particulier dans les secteurs de l'emploi et du développement. M. Bune a déclaré que la participation de son pays aux activités des Nations Unies n'a jusqu'à présent pas répondu aux attentes du Gouvernement. En plus, des pressions injustes et néfastes ont été exercées sur les pays en développement. A cet égard, Fidji appuie les travaux de la CNUCED qui doivent être suivis en matière de développement de l'économie puisqu'elle facilite l'intégration des PED à l'économie internationale. Il a indiqué que la baisse de l'aide publique au développement (APD) est une source de préoccupation pour les petits Etats insulaires en développement. Fidji a appelé les pays développés à respecter leur engagement de 0,7% pour l'APD et a remercié les pays qui l'avaient respecté. Il faut cependant trouver des solutions durables à ce type d'assistance. M. Bune a déclaré que dans le cadre du Club de Paris et de l'annulation de la dette, Fidji ne répond pas aux critères des pays pouvant obtenir le prêt. Elle demande donc qu'un nouvel examen de ces critères soit fait au plus tôt sur comment juger la performance d'ensemble d'un pays en matière de développement.

M. Bune a indiqué que les mouvements de capitaux aident à accélérer la croissance économique et sociale des pays en développement. Les PED ont besoin d'investissements importants en apport de capitaux pour intensifier le développement national et augmenter la capacité de production. Les PED devraient avoir accès aux nouvelles techniques et technologies, notamment en matière d'écologie. Par rapport au programme de la Barbade, M. Bune a déclaré que Fidji n'a pu réaliser les objectifs fixés pour le développement durable. Compte tenu des changements climatiques que les îles du Pacifique en particulier connaissent, comme l'élévation du niveau de la mer et le réchauffement de la planète, il est indispensable de poursuivre cet objectif de développement durable. M. Bune a donné l'exemple de Tuvalu et des conséquences écologiques catastrophiques dûes à la hausse du niveau de la mer.

M. ARIEL KEREM (Israël) a déclaré que les activités opérationnelles au service du développement font l'objet d'un examen constant. Il a insisté sur l'importance de la sécurité alimentaire, sans laquelle on ne pourra jeter les bases d'une lutte contre la pauvreté. On connaît bien la situation dans les bidonvilles mais on oublie souvent que celle des campagnes est encore plus grave. Le représentant a déclaré que les Etats ne doivent pas uniquement compter sur l'aide publique au développement. L'aide publique internationale perd de son importance relative et les capitaux privés étrangers n'atteignent pas les pays les moins développés. C'est pourquoi la mobilisation des ressources locales est extrêmement importante pour un développement durable. La bonne gestion est aussi une condition préalable à un développement sain: L'Etat doit devenir plus économe et plus efficace. En cas de conflits, le processus de paix doit être lié au processus de développement, comme en témoignent plusieurs exemples dans diverses régions du monde. Le représentant a expliqué le programme de coopération et de développement international mis en place par Israël. Il s'est félicité des propositions de réformes des Nations Unies, notamment dans le domaine économique et social. Mais il a émis

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une réserve: on ne peut dire, a-t-il expliqué, que l'universalité de l'Organisation a été atteinte, puisqu'Israël n'est pas admis au sein d'un groupe régional et ne peut donc participer pleinement aux travaux de l'Organisation, alors que ce pays a tant contribué au développement et au progrès d'autres Etats et a encore tant à partager.

Mme AKMARAL KH. ARYSTANBEKOVA (Kazakhstan) a indiqué que la force motrice internationale de la mondialisation doit être renforcée car elle donne une perspective planétaire à la situation économique et sociale. Le Kazakhstan soutient le programme de réformes de l'ONU, et plus particulièrement le renforcement du Conseil économique et social (ECOSOC). La nécessité de disposer de moyens économiques appropriés et d'un environnement propice et favorable représentent l'une des conditions pour accomplir des progrès.

Mme Arystanbekova a déclaré que l'Agenda pour le développement, qui analyse les liens existant entre le développement, la paix, la démocratie, la gestion et les droits de l'homme est d'une importance capitale. Les mesures prises par l'ONU en matière de développement visent à une amélioration macro- économique qui reste relative. Il y a en effet de nombreux obstacles qui interviennent dans le processus d'intégration économique mondiale. Il est donc important de développer les services consultatifs des Nations Unies pour améliorer entre autres les investissements étrangers.

Le Kazakhstan a connu une véritable réforme de sa vie sociale. Le pays a en effet stabilisé et privatisé son économie et maîtrisé son taux d'inflation. Mme Arystanbekova a indiqué que le Kazakhstan est ouvert aux investissements étrangers et qu'il occupe d'ailleurs les premiers rangs en la matière dans sa région. Le pays s'apprête à adhérer à l'OMC et est persuadé qu'une amélioration des échanges économiques internationaux aidera le Kazakhstan dans sa croissance économique et sociale. Mme Arystanbekova a reconnu le soutien fourni par l'ONU en matière d'intégration économique. Elle a cité l'exemple des nouveaux couloirs de transit et des nouveaux itinéraires pour les transports de carbures qui intéressent aussi bien les Etats membres du Conseil économique et social de l'Asie et du Pacifique (CESAP) mais également les autres pays d'Europe et d'Asie. La résolution adoptée à l'Assemblée générale sur l'octroi à l'Asie centrale d'une aide financière a fourni des perspectives supplémentaires permettant d'accroître les échanges. Elle a évoqué la catastrophe de la mer d'Aral qui constitue un problème auquel son pays ne peut faire face seul. Elle se félicite de l'assistance de l'ONU en ce qui concerne ce problème qui devra être résolu au niveau planétaire.

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