En cours au Siège de l'ONU

AG/EF/213

LA REFORME DES NATIONS UNIES DOIT REPLACER LE DEVELOPPEMENT AU CENTRE DES OBJECTIFS DE L'ORGANISATION

13 octobre 1997


Communiqué de Presse
AG/EF/213


LA REFORME DES NATIONS UNIES DOIT REPLACER LE DEVELOPPEMENT AU CENTRE DES OBJECTIFS DE L'ORGANISATION

19971013 La Deuxième Commission (économique et financière) a poursuivi cet après- midi son débat général et a entendu les représentants des pays suivants: Tunisie, Iles Marshall, Vietnam, Turquie, Malaisie, Chine, Maroc, Belarus, Cuba et Inde. La plupart des délégations ont estimé que la question du développement devrait, dans le cadre de la réforme de l'Organisation, être replacée au centre des objectifs des Nations Unies, au même titre que le maintien de la paix. D'autres ont insisté sur le fossé existant entre les objectifs que se fixe la communauté internationale et les moyens dont elle dispose pour les atteindre, notamment en matière de développement, et surtout de développement durable. Des délégations ont rappelé que l'aide publique au développement n'a jamais été aussi faible. D'autres ont cité en exemple les faibles résultats enregistrés dans la mise en oeuvre du programme Action 21 lors de la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée au suivi de la Conférence de Rio.

La Commission, sur la mondialisation a entendu des points de vue divergents. Les pays en développement ont insisté sur le rôle de catalyseur du secteur privé, tout en ajoutant que les Etats doivent jouer un rôle, notamment pour créer le cadre favorable à la croissance économique. Un représentant a observé qu'il fallait respecter la voie choisie par chaque Etat pour son développement. Des délégations ont dénoncé les subventions accordées à leurs agriculteurs par les pays développés, ou encore les barrières douanières que ces derniers dressent dans certains secteurs, comme le textile. Les mesures protectionnistes et les normes sociales ou environnementales que certains pays développés entendent instituer ont fait l'objet de critiques.

La Commission poursuivra son débat général demain, mardi 14 octobre, à 10 heures.

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Débat général

M. ABDERRAZAK AZAIEZ (Tunisie), a indiqué qu'étant donné le renforcement de l'interdépendance par le processus de la mondialisation, les mesures adoptées par les pays développés sur le plan intérieur sont d'une importance décisive pour le reste du monde et affectent directement la croissance économique et le bien-être des pays en développement. Les Etats du Sud sont plus sensibles aux aléas des changements et fluctuations qui affectent le marché mondial. De ce fait, les retombées de la mondialisation au niveau des pays en développement, loin d'être uniformes ont été fortement contrastées. Cependant, de nombreux pays en développement demeurent en marge du processus de mondialisation. Ils continuent de subir les fléaux de la stagnation économique, de la pauvreté, de la faim et de la malnutrition. Il est donc nécessaire d'élargir et de renforcer la participation des pays en développement et à tous les niveaux au processus de prise de décisions économique au niveau international dans le cadre des Nations Unies, mais aussi à travers les institutions de Bretton-Woods. Il est nécessaire d'avoir certaines conditions minimales pour permettre une intégration économique réussie des pays en développement, notamment par la participation croissante de ces pays dans la dynamique des échanges qui représente une évolution structurelle dans les relations économiques Nord-Sud. Se référant aux accords conclus au sein de l'OMC, M. Azaiez a indiqué qu'il fallait un système commercial multilatéral, ouvert, équitable, non discriminatoire, transparent et prévisible dans l'intérêt de tous les pays.

Concernant les produits de base, M. Azaiez a appelé la communauté internationale à oeuvrer à l'amélioration du fonctionnement des marchés à travers une plus grande transparence, davantage de stabilité et une prévisibilité accrue, et à répondre favorablement aux demandes d'assistance technique visant à diversifier le secteur des exportations dans les pays en développement qui sont tributaires de l'exportation d'un nombre restreint de produits de base. M. Azaiez a indiqué que des récentes études, tant des Nations Unies que des institutions de Bretton-Woods, ont montré que le courant global des ressources à destination des pays en développement a augmenté au cours des années 90, bien que cette tendance ait été inégale. Il faut souligner que l'aide publique au développement (APD) constitue une source importante de ressources extérieures pour de nombreux pays en développement, en particulier les pays d'Afrique. Aussi, M. Azaiez a indiqué le facteur préoccupant que constituait la tendance à la diminution de l'APD pour son pays.

Le flux des capitaux privés et leur impact positif peuvent contribuer à des transferts de technologies et à des ouvertures de marchés d'exportation. Une autre question préoccupant pour la Tunisie est celle de l'endettement. Il faut aider les PED à sortir du problème de la dette, et à continuer à chercher des solutions efficaces et novatrices notamment pour les pays à revenu intermédiaire. Malgré les résultats positifs du processus de mondialisation, M. Azaiez a indiqué qu'il fallait une certaine vigilance en matière de

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croissance économique, et plus particulièrement dans le secteur manufacturier, croissance qui se veut saine et durable. Il a souligné la nécessité d'un engagement à faire des réformes avec la flexibilité nécessaire pour assurer à terme la réalisation de trois objectifs majeurs, à savoir la réduction du chômage, le renforcement des mécanismes du marché et l'allégement de l'engagement de l'Etat.

M. ESPEN RONNEBERG (Iles Marshall) a déclaré que la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à l'examen du suivi de la Conférence de Rio et de la mise en oeuvre d'Action 21 a été l'occasion de mettre en évidence l'énorme fossé qui existe entre ce que la communauté internationale est capable de faire, ce qu'elle exige en matière de développement durable et les moyens qui lui sont donnés à cette fin. Citant l'exemple de la Convention des Nations Unies sur les changement climatiques, le représentant a expliqué qu'à partir du moment où les négociations se font sur la base du consensus, la communauté internationale est incapable de surmonter les obstacles dressés par une partie intransigeante. Certains d'entre nous prennent les menaces au sérieux mais ne sont pas en mesure d'exiger que ce partenaire réexamine sa position obstinée. Ils risqueraient de se voir privés de l'aide au développement. Pour le représentant, c'est là un domaine dans lequel les Nations Unies auraient dû être capables d'intervenir et de jouer les bons offices. Alors que nous vivons dans un monde interdépendant, nous sommes encore incapables de nous mettre d'accord sur les principes de base qui devraient guider la communauté internationale dans son combat contre le changement climatique. C'est là une constatation malheureuse sur l'état de la coopération internationale, qui nous rappelle des pratiques en cours avant la Conférence de Rio, a-t-il fait remarquer.

M. NGO QUANG XUAN (Viet Nam) a indiqué que le développement est une condition sine qua non pour la paix. Il a mentionné l'élargissement des marchés mondiaux qui a amené une amélioration des relations économiques sur les plans régional et mondial. Bien que l'économie de certains pays en développement ait abouti à une évolution positive, l'économie globale, quant à elle, reste loin d'être encourageante. M. Xuan a noté que les pays en développement se trouvent marginalisés et se voient privés de la possibilité d'utiliser certains avantages qu'offre la mondialisation. Il a indiqué qu'il ne faut pas oublier qu'il y a toujours 840 millions de personnes qui ont faim ou qui sont confrontées à l'insécurité alimentaire, par exemple. Dans le monde d'interdépendance dans lequel nous vivons, il est bon de poursuivre le développement de l'économie dans une idée de partenariat. Un effort particulier doit être entrepris par les pays développés pour respecter les engagements pris lors des conférences internationales.

M. Xuan a indiqué qu'il est nécessaire de prendre des mesures pour assurer les pays en développement dans l'utilisation de leurs produits de base manufacturés et leurs services. Une relance du dialogue Nord-Sud qui relancerait l'économie internationale par le partenariat et une possibilité de faire face en commun aux problèmes que posent, entre autres, la mondialisation

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sont indispensables. Il a mentionné la nécessité pour des réformes qui aideraient les Nations Unies dans leur effort dans le domaine du développement. Elles devraient en effet jouer un rôle plus actif sur les politiques en matière de développement de manière à établir des ponts de coopération. Le Viet Nam est un pays d'Asie du Sud-Est qui a connu un succès dans l'intégration régionale de son économie. Mais, compte tenu de la difficulté financière que la région a connue, il est indispensable que les relations avec les pays membres et non membres de l'ANASE se multiplient. Au cours des dernières années, l'économie a connu une augmentation de 8 à 9 % et le Viet Nam a adopté une politique de multilatéralisation et de diversification, et a mis l'accent sur les relations de libre-échange avec l'ANASE.

M. BURAK OZUGERGIN (Turquie) est d'avis que le développement des Etats est de la responsabilité principale de ces derniers, qui doivent gérer sagement et de manière durable les ressources humaines et naturelles, et pratiquer la bonne gouvernance. Il n'en est pas moins vrai que le progrès économique et le développement des nations doivent être favorisés, notamment en leur accordant des moyens. La coopération économique, dans la mesure où elle permet de partager la prospérité et d'augmenter la confiance entre les nations, sert de manière très efficace la paix et la stabilité internationales. Le représentant a estimé que, dans le cadre de la mondialisation, les éléments les mieux à même de créer un environnement favorable au développement consistent en une économie de croissance dotés d'un cadre juridique transparent, d'une base sociale solide et d'une bonne infrastructure. La nécessité d'une assistance financière extérieure aux pays en développement est de plus en plus grande. La communauté internationale devrait tenir compte du fait que les taux de croissance d'un grande nombre de pays parmi les plus pauvres sont de plus en plus faibles. Il faut inverser la tendance à la marginalisation croissante des pays les plus pauvres et progresser sur la voie du développement humain durable.

M. MOHD SHAFIE BIN HAJI APDAL (Malaisie) a indiqué que le rapport sur le développement du commerce de la CNUCED de 1997 a été comme un réveil pour tous les responsables dans le monde entier. L'économie mondiale continue de croître trop lentement et le fossé entre riches et pauvres n'a cessé de s'élargir. La mondialisation offre des possibilités avantageuses à condition qu'elle soit bien gérée. M. Mohd Shafie rappelle que le groupe des 48 pays les moins avancés (PMA), qui comporte 570 millions de personnes, ne participe qu'à 0,4% du commerce international, ce qui les marginalise par rapport aux autres pays. A la suite des conséquences de la crise financière de l'Asie du Sud-Est, la Malaisie souscrit aux Accords de l'OMC. Il faudrait des mesures de sauvegarde d'urgence dans ce processus de mondialisation. Il y a des travaux en cours à l'OMC à ce sujet dont la Malaisie fait partie. M. Mohd Shafie a réitéré son intention de poursuivre le processus de libéralisation des marchés.

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L'élimination de la pauvreté est certes de la responsabilité des Etats, a-t-il affirmé, mais les Nations Unies ont également leur rôle à jouer. Elles doivent compléter les efforts des pays et plus particulièrement au niveau des ressources humaines. M. Mohd Shafie a rappelé l'influence toujours croissante du secteur privé et de son rôle catalyseur en tant que moteur de l'économie, et l'importance de créer d'abord un environnement économique international favorable pour que les pays puissent en bénéficier. M. Mohd Shafie a exprimé sa déception face aux résultats sur l'Agenda 21, et plus particulièrement au fait que tous les gouvernements n'ont pas souscrit à cet agenda. Il a conclu en insistant sur le rôle primordial du partenariat et de la coopération entre pays voisins.

M. QIN HUASUN (Chine) a noté que des pays en développement ont amélioré leur croissance économique et leur position dans le monde. Cette situation n'a pas seulement contribué à la croissance économique mondiale, elle a aussi mis fin à la domination d'un petit nombre de pays et a favorisé l'émergence d'un monde multipolaire. Toutefois, on doit regretter que 1,3 milliard d'hommes vivent toujours dans la pauvreté, du fait d'un environnement international peu favorable. Le représentant a noté en outre de fréquentes tendances au protectionnisme et à l'unilatéralisme des pays développés. L'endettement qui freine le développement, la baisse de l'aide publique au développement, l'approfondissement du fossé entre pays développés et en développement et le risque des pays les moins avancés d'être davantage encore marginalisés, représentent autant de problèmes que doivent résoudre les pays en développement. Les Nations Unies ont eu trop tendance à négliger la question du développement et cette tendance reste à corriger, a-t-il affirmé. Même si l'Agenda pour le développement a été adopté et si l'Assemblée générale s'est réunie en session extraordinaire pour examiner les suites de la Conférence de Rio, le consensus obtenu par la communauté internationale à l'occasion de plusieurs conférences mondiales en faveur d'un renforcement de la coopération pour le développement reste pour une bonne part lettre morte.

M. Qin a affirmé que, si les pays en développement ont besoin des pays développés, la dépendance n'est pas à sens unique. En effet, les pays développés ont besoin des marchés des pays en développement, qui leur fournissent des matières premières. La capacité de la communauté internationale à mettre en place une coopération internationale en faveur du développement et la capacité des Nations Unies à répondre aux défis du monde actuel et à contribuer ainsi à la paix et au développement mondial constituent des enjeux communs. Il faut comprendre l'importance de la coopération en faveur du développement économique pour l'avenir du monde et, donc, prêter toute l'attention requise aux besoins des pays en développement, établir un véritable partenariat et faire preuve de sincérité politique. Il est également essentiel de respecter le principe d'une répartition équitable des bénéfices communs. Les discriminations commerciales doivent être supprimées, comme les échanges inégaux.

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Le représentant a déclaré que le rôle des Nations Unies dans la promotion de la coopération internationale en faveur du développement est étroitement lié à l'actuel processus de réforme de l'Organisation. La réforme doit remplacer le développement au centre des préoccupations de l'ONU, au mettre titre que la paix. La paix est nécessaire à la survie et au développement de l'humanité, de même que le développement est à la base du maintien de la paix. En matière de développement, la réforme doit inverser la tendance actuelle, qui est de négliger le développement. Elle doit également trouver une solution à l'inadaptation actuelle des ressources de l'Organisation aux objectifs de développement. Il est nécessaire de garantir un base stable aux ressources destinées au développement.

M. AHMED AMAZIANE (Maroc) a déclaré que, malgré les progrès spectaculaires de la science et l'amélioration des indicateurs de développement humain dans le monde durant les 50 dernières années, une proportion intolérable de l'humanité demeure assaillie par diverses formes d'exclusion, de misère et de souffrances. Or, l'éradication de la pauvreté dans le monde n'est pas une entreprise impossible, pourvu que tous soient motivés par les valeurs éthiques de solidarité avec les moins fortunés de notre planète. Un îlot de richesse bâti sur un océan de misère est forcément précaire. Le Maroc se félicite que l'économie mondiale continue de croire, notamment dans les pays en développement. Toutefois, la persistance du chômage dans les pays développés suscite l'inquiétude car elle contribue à nourrir des sentiments d'extrémisme, d'intolérance et de xénophobie à l'égard des immigrés originaires de pays en développement, tandis que la croissance négative dans les pays à économie en transition exacerbe davantage la concurrence internationale pour les ressources concessionnelles de plus en plus en rares. Le représentant s'est félicité de la bonne teneur des investissements étrangers directs mais il a constaté qu'ils sont concentrés dans un petit nombre de pays d'Asie de l'Est, alors que le caractère spéculatif des flux de capitaux privés constitue un facteur potentiel d'instabilité. Le représentant a également regretté la baisse de l'aide publique au développement.

M. Amaziane a estimé que la dette extérieure des pays en développement contribue à hypothéquer le présent et l'avenir de plusieurs populations dans le monde puisque son service opère une ponction intolérable sur les finances des Etats concernés, souvent au détriment des services sociaux de base. Certes, plusieurs pays en développement à revenu intermédiaire ont pu, grâce à leurs efforts, retrouver une certaine solvabilité. Mais 51 pays en développement restent répertoriés par la Banque mondiale comme lourdement endettés. Le représentant s'est élevé contre les subventions agricoles pratiquées par les pays industrialisés et contre les barrières douanières sur les produits textiles, qui nuisent aux exportations de pays en développement. Et pourtant, a-t-il ajouté, certains pays développés crient encore à la concurrence déloyale et invoquent des considérations sociales ou écologiques pour imposer de nouvelles barrières protectionnistes dans des secteurs qu'on venait à peine d'entr'ouvrir. M. Amaziane a déclaré que le bilan des

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engagements souscris à l'occasion des grandes conférences internationales reste décevant ou pour le moins contrasté car les nantis n'ont pas souhaité consentir les sacrifices nécessaires en termes de financement et de transferts de technologies aux pays en développement. Il a cité en exemple l'entreprise commune engagée à Rio en faveur du développement durable. Le représentant a émis l'espoir que la communauté internationale prendra conscience que, dans un monde aux frontières de plus en plus poreuses, la sécurité, le développement, la démocratie et la souveraineté de chacun de ses membres sont en butte à des menaces multiformes, dont certaines sont des réminiscences d'un passé à peine révolu tandis que d'autres sont relativement nouvelles, provenant de réseaux transnationaux de criminalité, de trafic de drogue, de terrorisme et d'exploitation irrationnelle des ressources limitées de notre planète.

M. ALYAKSANDR SYCHOU (Bélarus) a rappelé les temps difficiles que le monde est en train de traverser, en mentionnant notamment la dégradation de l'environnement, l'augmentation de la misère et l'apparition de maladies dangereuses. Dans ce monde d'interdépendance, il faut une nouvelle approche des processus économiques, la libéralisation des marchés augmentant la vulnérabilité de certains pays. Il faut utiliser tous les secteurs de l'ONU pour trouver des solutions susceptibles de réduire le fossé entre les pays riches et les pays pauvres. Le Bélarus appuie toutes les réformes des activités de l'ONU dans les domaines économique et social qui ont été proposées par le Secrétaire général. Il a mis l'accent sur la recommandation portant sur une nouvelle structure d'organisation et de gestion des activités de l'Organisation qui ne pourrait être que bénéfique à tous ses membres. Le Bélarus soutient toutes les activités de l'ECOSOC et estime que c'est à l'Organisation des Nations Unies de répondre aux besoins de notre temps.

M. Sychou a indiqué que son pays confirme son soutien aux activités et initiatives du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE). Le Bélarus entend entreprendre tout ce qui est nécessaire pour transcrire l'Agenda pour le développement, adopté par l'Assemblée générale, et le programme Action 21, adopté à Rio, dans les différents domaines qui assureront un développement durable. Les transformations structurelles positives qu'a connues le Bélarus permettent d'être optimiste sur l'avenir. Cependant, le Bélarus demande une aide consultative et technique de tous les fonds et programmes des Nations Unies, et notamment la mise en place d'une base juridique pour les investisseurs étrangers. M. Sychou a tout particulièrement mentionné la relance de la production industrielle, qui est une priorité du Bélarus. Elle pourrait être obtenue au travers de la Convention de l'OMC qui permet d'apporter une aide technique. M. Sychou a remercié le Secrétariat pour avoir analysé les problèmes liés à Tchernobyl.

Mme MARTA HORMILLA (Cuba) a déclaré que son pays s'associe à la déclaration faite ce matin par la République-Unie de Tanzanie au nom du Groupe des 77 et de la Chine. La représentante a rappelé qu'il y a 15 ans que la "crise de la dette extérieure" a permis au néo-libéralisme de devenir l'idéologie dominante. Celle-ci a été appliquée principalement en Amérique

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latine et dans les Caraïbes. Durant ces années, on a assisté à la restriction des mouvements de capitaux et à la suppression des mécanismes de régulation des économies. La mondialisation s'est alors considérablement accentuée, notamment grâce à la révolution technologique et celle des communications.

Mais la conjugaison du néo-libéralisme et de la mondialisation a donné des résultats fort peu encourageants, a estimé la représentante. Elle a permis de mettre des entreprises nationales puissantes, pas forcément inefficaces ou non rentables, dans les mains de grandes entreprises privées transnationales. La déréglementation financière a produit des phénomènes comme la récente crise survenue dans les pays du Sud-Est asiatique et elle a exagéré l'importance du capital financier, de plus en plus éloigné de l'économie réelle. Selon la Commission des Nations Unies pour l'Amérique latine et les Caraïbes, les conséquences de la mondialisation et de la libéralisation dans cette région sont déplorables, a affirmé la représentante. Le niveau de la pauvreté a augmenté et 17% des habitants y vivent dans l'indigence complète, soit deux pour cent de personnes de plus qu'il y a 15 ans. Seule l'ONU peut aborder de manière cohérente ces problèmes. Le dialogue de haut niveau qui a eu lieu lors de la dernière session de fond du Conseil économique et social a confirmé l'importance pour les Nations Unies de reprendre en leur sein l'examen des procédures de prise de décisions. Cuba espère que la 52e session permettra de marquer un tournant dans les travaux de la Deuxième Commission, qui lui permettra de représenter réellement cet organe en l'an 2000.

Mme MARGARETH ALVA (Inde) a indiqué que la reprise qu'a connue l'économie mondiale du cours des années 90 avait des bases plus stables. Toutefois cette reprise n'a pas fait disparaître les problèmes que vivent les pays en développement à savoir la pauvreté, le manque d'infrastructures appropriées, la croissance de l'emploi, pour n'en citer que quelques-uns. Elle a évoqué le rôle des Nations Unies qui devrait mettre sur pied un environnement économique favorable et assurer les ressources dans l'investissement social et écologique. Les propositions de réforme doivent renforcer le rôle de l'organisation dans le domaine économique et social, et non pas uniquement dans le domaine social. Il faut assurer un rôle viable pour l'Organisation. La croissance économique durable et la lutte contre la pauvreté doivent être à l'ordre du jour des travaux.

L'ouverture des économies aux investissements, aux technologies et au commerce favorise le revenu mondial qui est passé de 212 à 500 milliards de dollars environs. Les investissements étrangers directs (IED) ont, au cours des dernières années, se sont accrus de 6 fois. La mondialisation a également eu un effet négatif sur les PMA. 70% de la population mondiale n'a bénéficié que de 10% de ces flux. Mme Alva a rappelé que des régions importantes du monde sont laissées de côté par rapport à cette évolution technologique. Malgré les efforts des pays en développement, la marginalisation continue. Les termes d'échanges pour les produits de base et manufacturés ont baissé, et ceci non à l'avantage des PMA. Ils paient en effet des taux d'intérêt quatre

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fois plus élevés que d'autres pays. Mme Alva a indiqué qu'il faut un consensus international viable pour réduire l'encourt de la dette des pays lourdement endettés. La mondialisation se base sur la nécessité d'un terrain de jeu égal. Cependant il existe une inégalité au niveau de la qualité des joueurs. La libéralisation des marchés a été appliquée sur des marchés de capitaux de main-d'oeuvre non formée. L'agriculture et le textile sont des industries, par exemple, très protégées. Les pays en développement ont connu des pertes pouvant aller jusqu'à 4 milliards de dollars par an. Cela les a empêchés d'arriver à une autonomie agricole. Malgré les conventions d'Uruguay, les mesures tarifaires sur les matières premières empêchent les PED d'ajouter une valeur à leurs exportations. Ces derniers se heurtent également à des obstacles qui sont, entre autres, l'accès aux technologies de pointe. Mme Alva a indiqué qu'il faut éliminer ces régimes.

Elle a indiqué que la Communauté internationale doit tenir compte de la vulnérabilité accrue des pays en développement. Elle a mentionné, entre autre, les petits états insulaires qui ont besoin d'un accès spécial aux marchés. Le Programme d'action de la Barbade leur donne un outil indispensable pour arriver à cet objectif. Dans la situation actuelle, a affirmé Mme Alva, il est indispensable de définir le rôle de l'ONU pour qu'elle puisse créer un cadre propice pour le développement et répondre à ces problèmes macro- économiques et ceci dans le contexte d'un développement durable.

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