En cours au Siège de l'ONU

AG/EF/194

L'ELIMINATION DE LA PAUVRETE CONSTITUE UNE TACHE MAJEURE

30 octobre 1996


Communiqué de Presse
AG/EF/194


L'ELIMINATION DE LA PAUVRETE CONSTITUE UNE TACHE MAJEURE

19961030 APRES-MIDI AG/EF/194 La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a été saisie, cet après-midi,de deux projets de résolution sur l'environnement et le développement durable et d'un projet de résolution sur les activités opérationnelles de développement. Elle a entamé son débat sur l'élimination de la pauvreté dans le cadre de l'Année internationale pour l'élimination de la pauvreté (1996) et de la proclamation de la Décennie des Nations Unies pour l'élimination de la pauvreté (1997-2006). La Commission était saisie d'un rapport du Secrétaire général sur ces deux événements.

La Commission a entendu le Ministre des affaires des femmes et des enfants, du développement de la communauté et du bien-être du Malawi qui est intervenue au nom des pays de la Communauté pour le développement de l'Afrique australe (SADC). Ont également participé au débat les représentants des pays suivants: Costa Rica (au nom du Groupe des 77 et la Chine), Irlande (au nom de l'Union européenne et d'un groupe de pays), Bangladesh, Tunisie, Chine, El Salvador, Bénin, Népal, Chili (au nom des pays du MERCOSUR), Burkina Faso, Philippines, Madagascar, Canada, Inde, Fédération de Russie et Maroc. La Commission a entendu en outre le Haut Commissaire aux droits de l'homme, les représentants de la Banque mondiale et du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

L'élimination de la pauvreté a été soulignée par les intervenants qui ont indiqué qu'elle devra représenter la priorité des Nations Unies et de la communauté internationale. La pauvreté constitue une violation de la dignité humaine et son élimination devra par conséquent faire l'objet de stratégies nationales et mondiales. Des délégations ont souligné la nécessité d'un partenariat véritable, fondé sur le respect et la solidarité sociale. Toutefois, les efforts visant l'élimination de la pauvreté souffrent d'un hiatus de taille dans la mesure où les contributions aux institutions multilatérales de développement n'ont pas cessé de diminuer au cours des dernières années, a fait remarquer une délégation. Les délégations ont fait ressortir l'importance de la volonté politique et d'une harmonisation des politiques économique, financière et monétaire dans le processus de l'élimination de la pauvreté.

La Deuxième Commission poursuivra son débat sur cette question demain à 10 heures.

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Environnement et développement durable

Par le projet de résolution intitulé Convention sur la diversité biologique (A/C.2/51/L.5) et présenté par le Costa Rica au nom du Groupe des 77 et la Chine et par la Colombie au nom du Mouvement des pays non alignés, l'Assemblée générale engagerait les Etats qui n'ont pas encore ratifié la Convention à accélérer leurs procédures internes de ratification, d'acceptation ou d'approbation.

L'Assemblée générale engagerait également la communauté internationale, y compris les mécanismes multilatéraux et les fonds et programmes existants, à libérer sans délai des ressources supplémentaires suffisantes pour des activités se rattachant à la Convention sur la diversité biologique compte tenu des trois objectifs de la Convention.

L'Assemblée générale prierait la Conférence des Parties de lui soumettre, à sa session extraordinaire de 1997, un rapport décrivant notamment les progrès accomplis et les obstacles rencontrés dans le cadre des mécanismes interinstitutions mis en place pour le suivi de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement, et sur l'efficacité de ces mécanismes et proposant,sur la base de l'expérience acquise dans l'application de la Convention, des moyens de promouvoir un soutien efficace de tous les organismes des Nations Unies dans le domaine du développement durable après 1997.

Par le projet de résolution intitulé "Application des décisions de la Conférence mondiale sur la développement durable des petits Etats insulaires en développement" (A/C.2/51/L.7), l'Assemblée générale demanderait aux gouvernements, ainsi qu'aux organes, organisations et organismes des Nations Unies, aux organisations internationales et aux organisations non gouvernementales de continuer à donner pleinement effet à tous les engagements pris et à toutes les recommandations formulées lors de la Conférence mondiale, et de continuer à prendre les mesures nécessaires pour assurer efficacement le suivi du Programme d'action, notamment pour fournir les moyens d'exécution prévus au chapitre XV dudit Programme. L'Assemblée générale déciderait aussi de créer, en tant qu'élément du Cadre international d'action pour la Décennie internationale de la prévention des catastrophes naturelles, un groupe de travail informel à composition non limitée auquel participeront des représentants de tous les Etats, notamment dans tous les secteurs qui oeuvrent à la prévention des catastrophes, en vue d'assurer l'intégration et la participation pleine et entière des petits Etats insulaires en développement à la formulation d'une stratégie concertée de prévention des catastrophes à l'horizon 2000 et au-delà.

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L'Assemblée prierait instamment la communauté internationale d'appuyer les efforts que font les petits Etats insulaires en développement pour s'adapter à l'élévation du niveau des mers due au gaz à effet de serre qui ont déjà été mis dans l'atmosphère, ainsi que de leur faciliter l'accès aux informations concernant les catastrophes et les systèmes d'alerte pour qu'ils soient mieux à même de gérer ce type de situation. L'Assemblée générale déciderait également que le rapport relatif à l'indice de vulnérabilité soit soumis à la Commission du développement durable à sa cinquième session pour examen, et que le Comité de la planification du développement devra présenter ses vues et recommandations sur ce rapport aux fins d'examen par le Conseil économique et social en 1997.

Le Costa Rica, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a présenté le projet de résolution L.7. La représentante a souligné que le Groupe des 77 et la Chine attachent beaucoup d'importance à ce projet qui vise à mettre en oeuvre les engagements pris par les différentes institutions des Nations Unies lors de la Conférence sur le développement des petits Etats insulaires en développement tenue à la Barbade. Le projet reflète également le suivi de la Conférence de Rio pour ce qui est du développement des petits pays insulaires en développement. L'Assemblée générale approuverait les recommandations du Secrétaire général contenues dans le programme.

Activités opérationnelles de développement

Par un projet de résolution intitulé "Progrès réalisés en milieu de décennie dans l'application de la résolution 45/217 de l'Assemblée générale sur le Sommet mondial pour les enfants (A/C.2/51/L.8), l'Assemblée inviterait les gouvernements à accroître les crédits budgétaires qu'ils consacrent aux services sociaux de base afin de pourvoir aux besoins spéciaux des enfants pour faciliter la réalisation des buts consignés dans la Déclaration mondiale et dans le Plan d'action du Sommet mondial pour les enfants. Par ce projet, l'Assemblée générale demanderait instamment aux pays développés, en particulier ceux dont l'aide publique au développement reste très en deçà de leurs possibilités, de prendre en compte les objectifs établis à ce sujet, y compris ceux fixés par la deuxième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés, et d'accroître substantiellement leur aide publique au développement, notamment par des contributions aux activités opérationnelles du système des Nations Unies.

En outre, l'Assemblée générale appellerait tous les organes, organisations et organismes compétents des Nations Unies à tenir compte des enseignements déjà acquis au milieu de la décennie et inviterait les organes directeurs correspondants à envisager de prendre des mesures précises, dans leurs domaines propres de compétence, pour répondre aux besoins spéciaux des enfants afin d'atteindre les objectifs fixés pour l'an 2000. (...)

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L'Assemblée demanderait instamment que le suivi des objectifs du Sommet mondial figure en bonne place dans les travaux des équipes spéciales interinstitutions et autres mécanismes créés pour assurer un suivi coordonné et efficace des grandes conférences des Nations Unies. L'Assemblée générale déciderait de convoquer une session extraordinaire en 2001 pour mesurer le degré de réalisation des buts du Sommet mondial pour les enfants.

Le Costa Rica a ensuite introduit le projet de résolution L.8. Il se félicite des progrès significatifs accomplis dans les efforts de suivi du Sommet mondial pour les enfants. Le projet reconnaît le rôle important des Nations Unies et le rôle central de l'UNICEF. Il souligne qu'il faut accorder une attention spéciale aux enfants des pays les moins avancés, à ceux de l'Afrique subsaharienne. Le représentant a émis l'espoir que la résolution sera adopté par consensus.

Développement durable et coopération économique internationale

Dans son rapport sur la Célébration de l'Année internationale pour l'élimination de la pauvreté et la proclamation de la première Décennie des Nations Unies pour l'élimination de la pauvreté (A/51/443), le Secrétaire général rappelle que l'Assemblée générale a pris acte de la proposition du Secrétaire général tendant à ce que l'Année internationale pour l'élimination de la pauvreté (1996) ait pour thème "La pauvreté peut et doit être éliminée partout dans le monde". Dans la même résolution, l'Assemblée générale a proclamé la première Décennie des Nations Unies pour l'élimination de la pauvreté (1997-2006). L'Assemblée a également prié le Secrétaire général de lui présenter à sa cinquante et unième session un rapport intérimaire sur les mesures prises par les organismes des Nations Unies pour mettre en oeuvre le programme relatif à la célébration de l'Année et sur les mesures qu'il était prévu de prendre dans le cadre de la préparation de la Décennie.

Le rapport rappelle également qu'à l'issue du Sommet mondial pour le développement social, en 1995, les gouvernements ont adopté la Déclaration et le Programme d'action de Copenhague. Au nombre des engagements novateurs pris par les dirigeants mondiaux (dont 117 chefs d'Etat ou de gouvernement) figurait celui d'éliminer l'extrême pauvreté. La Déclaration et le Programme d'action de Copenhague fournissent un cadre concret pour les initiatives à prendre pour célébrer l'Année internationale pour l'élimination de la pauvreté et organiser les activités du système des Nations Unies à l'appui de la première Décennie et au-delà.

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L'Année internationale pour l'élimination de la pauvreté pose un double défi. Il s'agit d'abord pour chaque entité du système de réexaminer ses activités et programmes à la lumière des engagements et du Programme d'action de Copenhague ainsi que des autres grandes conférences des Nations Unies ayant un rapport avec la pauvreté. Le système des Nations Unies aide les pays qui le lui demandent à formuler des plans et programmes nationaux d'élimination de la pauvreté conformes aux priorités gouvernementales et à l'engagement qui a été pris d'assurer un suivi intégré et coordonné des conférences tenues récemment. Les mandats des organismes des Nations Unies et les buts et les objectifs des conférences mondiales dans le domaine de l'élimination de la pauvreté se traduisent par des activités concrètes qui peuvent être classées en trois grandes catégories : fourniture de conseils sur la marche à suivre en général, amélioration des informations disponibles sur la pauvreté, soutien aux services sociaux de base et autres initiatives concrètes profitant directement aux pauvres.

Dans son chapitre consacré à la Première Décennie des Nations Unies pour l'élimination de la pauvreté, le rapport indique que le Conseil économique et social a demandé à la Commission du développement social d'examiner à titre prioritaire au cours de sa session extraordinaire de 1996, les stratégies et mesures à adopter pour éliminer la pauvreté. La résolution S-1996/1 de la Commission a été portée à l'attention du Conseil au cours de sa session de fond de 1996.

Au cours du débat consacré aux questions de coordination, lors de la session de fond de 1996, le Conseil économique et social a examiné la question de la coordination des activités menées par le système des Nations Unies pour éliminer la pauvreté. Il a notamment conclu que les organismes des Nations Unies devraient aider les gouvernements à dresser un bilan de la situation nationale en matière de pauvreté qui servirait à formuler des stratégies de dépaupérisation.

Les activités des deux équipes spéciales et du Groupe de travail interorganisations créés par le Comité administratif de coordination (CAC) pour assurer le suivi des thèmes interdépendants abordés lors des récentes conférences mondiales peuvent être considérées comme essentielles pour le lancement par les organismes des Nations Unies d'initiatives intégrées à long terme à l'appui des objectifs de la Décennie. Le Groupe de travail sur un environnement propice au développement économique et social, dont le chef de file est la Banque mondiale, doit examiner notamment les stratégies nationales intégrées d'élimination de la pauvreté. L'Equipe spéciale sur les services sociaux de base pour tous, dirigée par le Fond des Nations Unies pour la population (FNUAP) et l'Equipe spéciale sur l'emploi et des moyens d'existence durables, placée sous la conduite de l'Organisation internationale du Travail (OIT), sont chargées d'étudier les objectifs essentiels à toute stratégie globale de lutte contre la pauvreté.

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Le Groupe de travail et les équipes spéciales auront achevé leurs travaux au début de l'année 1997 et feront rapport au CAC à sa première session qui aura lieu en avril 1997.

Le rapport formule un ensemble de recommandations aux termes desquelles l'Assemblée générale devrait notamment réaffirmer combien il est important de s'efforcer d'atteindre l'objectif convenu de 0,7% du produit national brut pour l'aide publique au développement et confirmer la nécessité d'accroître le financement des programmes de développement social dans des proportions qui reflètent l'ampleur des activités nécessaires pour réaliser les objectifs définis dans l'engagement relatif à l'élimination de la pauvreté figurant dans la Déclaration de Copenhague ainsi qu'au chapitre 2 du Programme d'action adopté par le Sommet mondial. Il propose également à l'Assemblée générale d'adopter le thème de la Décennie : "l'élimination de la pauvreté pour l'humanité est un impératif éthique, social, politique et économique".

Débat

M. OSCAR ACUÑA (Costa Rica), au nom du Groupe des 77 et la Chine, a estimé qu'il était temps d'entreprendre l'évaluation des activités menées au niveau du système des Nations Unies dans le domaine de l'éradication de la pauvreté. Etant donné le nombre important de mandats des Nations Unies dans ce secteur, leur harmonisation et leur coordination sont cruciales, a-t-il dit. Le représentant a fait observer que la baisse significative des ressources destinées aux institutions multilatérales de développement entrave les efforts visant l'éradication de la pauvreté. Il a souligné que la pauvreté est un problème spécifique à chaque pays et qu'elle a ses origines au niveau international. Il a attiré l'attention sur le rôle des femmes dans la lutte contre la pauvreté et a estimé que des actions concrètes devraient être prises pour s'assurer que les femmes, en particulier dans le monde en développement, aient accès aux moyens économiques et sociaux qui amélioreront leur capacité à participer au développement.

M. CONOR MURPHY (Irlande), au nom de l'Union européenne, de la Bulgarie, de Chypre, de la République tchèque, de l'Estonie, de la Hongrie, de la Lettonie, de la Lituanie, de la Pologne, de la Roumanie, de la Slovaquie et de la Slovénie, a souligné que l'Union européenne attache une grande importance à la question de l'éradication de la pauvreté et qu'elle y participe de façon substantielle, ainsi que ses Etats membres, en contribuant au Fonds européen du développement. Il a indiqué que l'Union soutient le principe d'une discussion de cette question au niveau multilatéral. M. Murphy a estimé que les stratégies nationales devraient être organisées et poursuivies avec la participation de tous les secteurs de la société civile. Il a souligné que les pays en développement doivent réexaminer leurs priorités budgétaires et s'assurer que les secteurs sociaux sont suffisamment financés.

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Il a fait valoir qu'une action au niveau international était également nécessaire et a rappelé qu'à Copenhague, les chefs d'Etat et de gouvernement ont pris un certain nombre d'engagements à cet égard. Le représentant s'est félicité de ce que beaucoup d'organisations opérationnelles, notamment le PNUD, se soient fermement engagées à contribuer à l'éradication de la pauvreté dans les pays récipiendaires d'aide.

M. JOSE AYALA-LASSO, Haut Commissaire aux droits de l'homme, a souligné que c'est une obligation de travailler tous ensemble en vue de l'élimination de la pauvreté qui est une violation flagrante des droits de l'homme. Il a rappelé que durant plusieurs années, un rapporteur spécial de la Sous-Commission sur la prévention de la discrimination et la protection des minorités a apporté sa précieuse contribution à la compréhension du phénomène de l'extrême pauvreté. La nomination d'un Rapporteur spécial, au cours de l'année pour l'élimination de la pauvreté, et la décision de l'Assemblée générale de lancer une décennie sur le même sujet indique l'importance qu'elle attache au succès d'une telle initiative. Le Haut Commissaire a rappelé que les droits de l'homme sont universels, indivisibles et interdépendants et qu'ils sont tous un élément essentiel du droit au développement. Vue sous cet aspect, a-t-il indiqué, la pauvreté pourrait être expliquée par des facteurs structurels et institutionnels au sein des sociétés, par des barrières spécifiques que les différents groupes ont à affronter ou à surmonter, tels le manque d'accès à l'éducation et aux ressources et l'absence de soutien communautaire et familial.

Il a souligné que l'élimination de la pauvreté requiert l'établissement d'un partenariat entre les populations vivant dans la pauvreté et le reste de la société. Ce partenariat doit se fonder sur le respect et la solidarité, ainsi que sur la reconnaissance des droits et des obligations des pauvres et des non-pauvres. L'expertise et le savoir des personnes concernées doivent être reconnus et leur diversité respectée. M. Ayala-Lasso a par ailleurs rappelé que la Commission des droits de l'homme a adopté, lors de sa dernière session, la résolution 1996/10 sur les droits de l'homme et la pauvreté extrême par laquelle elle a réaffirmé que "la pauvreté absolue et l'exclusion de la société constituent une violation de la dignité humaine et qu'il était urgent d'entreprendre des action nationales et internationales en vue de leur élimination". L'élimination de la pauvreté exige des stratégies intégrées, où la démocratie, le respect des droits de l'homme et le développement durable sont mutuellement renforcés. Il a indiqué qu'il a personnellement lancé plusieurs initiatives concernant l'élimination de la pauvreté, dans le cadre de la coopération et de la coordination de la mise en oeuvre du droit au développement. M. Ayala-Lasso a tenu deux consultations avec les cinq Secrétaire exécutifs des Commissions régionales économiques, la dernière ayant eu lieu, il y a quelques jours à New York.

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Parmi les sujets traités, la possibilité de développement de nouveaux indicateurs, a précisé le Haut Commissaire. Il a indiqué en outre qu'il a eu des discussions en juillet dernier avec M. Wolfenshon, Président de la Banque mondiale sur les moyens de coopération. A cette occasion, ils ont identifié cinq champs de coopération qui pourraient contribuer à l'élimination de la pauvreté, notamment l'échange d'information et la coopération dans la préparation des projets nationaux; l'échange d'expertise en vue de la reconstruction et de l'assistance au développement dans les pays en voie de démocratisation; l'édification des capacités de décision et la protection des droits de l'homme; la coopération au niveau des bureaux sur le terrain et l'éducation aux droits de l'homme.

M. Ayala-Lasso a indiqué qu'il mettra en oeuvre son mandat pour réaliser le noble objectif de lutte contre la pauvreté dans le système des Nations Unies et qu'il renforcera l'action du système en faveur des peuples qui souffrent de la pauvreté et de l'exclusion sociale.

M. ANWARUL KARIM CHOWDHURY (Bangladesh) a fait observer que la stratégie utilisée jusqu'à présent pour enrayer la pauvreté est défaillante, en raison, principalement, des moyens stéréotypés et des malentendus qu'elle comporte. Réduire la pauvreté continue de vouloir signifier pour beaucoup aide sociale. Il a été mis en évidence dans de nombreux endroits du monde, y compris au Bangladesh, que la tâche consistant à surmonter la pauvreté est non seulement réalisable financièrement mais qu'elle est aussi économiquement viable. Des investissements dans de nombreux projets de réduction de la pauvreté au Bangladesh se sont avérés autosuffisants. L'expérience du Bangladesh, a souligné le représentant, montre qu'investir dans les projets visant les pauvres peut aboutir non seulement à une réduction de la pauvreté mais que cela peut aussi amener les pauvres à contribuer à la croissance économique et à créer les conditions qui les rendront plus productifs. On prend de plus en plus conscience que les pauvres sont capables de se sortir eux-mêmes de leur situation de pauvreté si on leur donne les moyens économiques de base. Cela a amené le Bangladesh à soutenir des micro-programmes de crédit destinés aux populations extrêmement pauvres des zones urbaines et rurales.

M. ABDERRAZAK AZAIEZ (Tunisie) a rappelé que l'élimination de la pauvreté est l'objectif prioritaire de toutes les grandes Conférences des Nations Unies depuis 1990. Cet objectif est au coeur même des mandats des organismes des Nations Unies qui interviennent dans ce domaine que ce soit aux niveaux international, régional ou national. Il a ajouté que les orientations adoptées par les Conférences internationales offrent une base solide au système onusien pour conforter l'effort qu'il déploie en vue de l'élimination de la pauvreté. Pour M. Azaiez, l'ampleur du phénomène, sa complexité et son caractère multisectoriel nécessitent la mobilisation de tous les acteurs de la société. Le représentant a recommandé d'harmoniser les programmes de travail sur l'élimination de la pauvreté que l'on pourra ensemble assurer la nécessaire cohérence des approches politiques sur le terrain et l'intégration de toutes les dimensions recensées par les trois équipes spéciales établies par le Comité administratif de coordination.

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A ce sujet, il s'est félicité du degré de coordination atteint par le système au niveau des pays. La création de comités locaux de coordination associant les responsables onusiens et nationaux dans un cadre de concertation, de réflexion et de travail est une initiative originale. Il ressort de l'ensemble des travaux des Nations Unies qu'il est nécessaire de mettre en oeuvre les engagements pris dans les grandes Conférences concernant la lutte contre la pauvreté et l'établissement d'un contexte propice au développement durable et à l'élimination de la pauvreté. M. Azaiez a souligné également que pour les pays en développement, ce contexte passe par l'accès aux marchés, l'amélioration des termes de l'échange, la solution du problème de la dette extérieure, le transfert de technologie et l'accroissement des ressources en direction des pays du Sud. L'unanimité de la communauté internationale pour que l'élimination de la pauvreté soit l'objectif prioritaire de la décennie souffre cependant d'un hiatus de taille dans la mesure où les contributions aux institutions multilatérales de développement n'ont pas cessé de diminuer au cours des dernières années.

L'aide publique au développement des pays de l'OCDE n'a cessé de reculer atteignant son niveau le plus bas depuis 1973. Les ressources allouées au PNUD sont également en baisse, a-t-il fait remarquer. Il a rappelé que les flux des ressources doivent être prévisibles, additionnels et adéquats afin que l'élimination de la pauvreté ne reste pas un voeu pieux et un vain mot dont on recule l'échéance d'une décennie à l'autre. En conclusion, le représentant a souligné qu'une ferme volonté politique est nécessaire à l'échelle nationale et internationale pour réaliser les objectifs prioritaires visant à assurer la protection sociale de l'individu et à favoriser son interaction dans la société.

Mme CUI YING (Chine) a observé que l'élimination de la pauvreté suppose que l'on traite les symptômes et que l'on trouve un traitement. La voie fondamentale pour ce faire consiste à aider les pays en développement à devenir riche essentiellement par leurs propres efforts. Il est également important d'adopter une approche exhaustive qui prenne en compte les facteurs économiques, sociaux, historiques et géographiques. La mise en oeuvre du consensus réalisé dans le cadre des Conférences internationales sur la pauvreté implique de prendre en considération les conditions spécifiques de chaque pays. L'élimination de la pauvreté requiert également une coopération internationale à différents niveaux, a déclaré la représentante. Le problème de la pauvreté qui affecte les pays en développement résulte, dans une large mesure, des tragédies historiques et d'un environnement économique extérieur défavorable. Il est également indispensable de renforcer la coopération et la coordination à l'intérieur du système des Nations Unies ainsi que la coopération du système avec les institutions de Bretton Woods.

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M. CARLOS GARCIA (El Salvador), au nom des pays de l'Amérique centrale, a indiqué que cette région partage pleinement l'idée selon laquelle l'élimination de la pauvreté n'est pas seulement l'affaire des pays de certaines régions du monde, des pays les moins avancés et/ou en développement. Plus qu'un thème de discussion, la pauvreté est devenue l'un des principaux défis actuels à l'humanité. Il s'agit d'un problème complexe, multidimensionnel qui provient de nombreux facteurs, né d'un profond déséquilibre structurel. M. Garcia a appelé à donner plus de possibilité à la femme dans le processus national de combat contre la pauvreté. Dans ce contexte, les nations de l'Amérique latine ont adopté le Traité d'intégration sociale centraméricaine qui place les peuples au centre du développement. Il a noté que la lutte contre la pauvreté est un problème de conscience et de volonté politique. Il s'agit d'oeuvrer avec la société civile en vue de respecter les engagements et d'adopter de nouvelles approches. A cet égard, il a observé avec inquiétude que les efforts extraordinaires consentis par les pays en développement, en particulier les pays les moins avancés, sont limités par la mondialisation, laquelle, au lieu de favoriser l'amélioration de la qualité de vie des couches pauvres de leurs populations, n'a fait qu'aggraver leur vulnérabilité, qui provient en partie du manque de ressources et du manque de modernisation de leurs administrations publiques ainsi que de l'absence de politiques qui garantissent une meilleure répartition des richesses et une égalité dans l'accès aux ressources. Tout ceci rend encore plus urgents les programmes de lutte contre la pauvreté et l'augmentation des ressources financières de la part de la communauté des donateurs, a expliqué M. Garcia.

Le représentant a indiqué que les pays de l'Amérique latine sont dans un processus de transition au cours duquel ils cherchent à surmonter les séquelles des récents conflits armés et à jeter les bases de politiques de développement qui consolideraient la réconciliation entre la société et les institutions démocratiques. Il a réaffirmé le rôle du Conseil économique et social en tant que coordonnateur des activités du système des Nations Unies dans le domaine de l'élimination de la pauvreté. Il a émis l'espoir que tous les Etats Membres passeront de l'étape des déclarations et propositions à celle des actions concrètes qui contribueront effectivement à l'organisation de la première Décennie des Nations Unies pour l'élimination de la pauvreté (1997-2006).

M. ROGATIEN BIAOU (Bénin) a souligné que les discours et les déclarations de bonnes intentions n'aideront pas les pays à éliminer la pauvreté si de véritables actions ne sont pas engagées dans les instances de décisions. Il a indiqué que, compte tenu de la situation de pauvreté et de dénuement dans laquelle vivent les populations des villes et des campagnes béninoises, son pays s'est fixé pour objectif à moyen et long terme du Minimum Social Commun (MSC). Le Minimum Social Commun est l'ensemble des biens et services nécessaires à une communauté de personnes en vue d'assumer son existence et de participer pleinement au développement du pays.

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Pour atteindre cet objectif, les personnes vivant dans la pauvreté, les collectivités locales, les communautés de base, les familles et les individus organisés au sein des Unités communautaires de développement (UCD) seront les acteurs de premier rang. M. Biaou a estimé qu'en cette Année internationale pour l'élimination de la pauvreté et qu'en janvier va débuter, la première Décennie des Nations Unies pour l'élimination de la pauvreté, il est urgent que les efforts soient redoublés et intensifiés à tous les niveaux pour mobiliser les ressources indispensables pour la mise en oeuvre des stratégies et programmes visant à l'élimination de la pauvreté.

M. KHAGA RAJ ADHIKARY (Népal) a exprimé sa préoccupation face à la baisse de l'Aide publique au développement. Il a souligné que l'Organisation mondiale du commerce qui bénéficie aux pays en développement, crée des conditions défavorables pour les pays les moins avancés en particulier les pays enclavés. Ces conditions ne favorisent par le commerce international de ces pays qui aurait pourtant pu constituer un moteur pour la croissance et un instrument d'élimination de la pauvreté. Il a insisté pour que la communauté internationale prenne des mesures concrètes pour éliminer ces handicaps et pour permettre à ces pays d'accéder librement aux marchés internationaux.

La restauration d'une démocratie parlementaire multipartite au Népal en 1990 a donné un élan nécessaire au développement économique du pays, a indiqué le représentant. Le Népal fait porter tous ses efforts sur la mise en oeuvre des activités de développement, notamment les problèmes des personnes vivant dans la pauvreté. Nous apprécions particulièrement, à cet égard, la participation des organisations non gouvernementales et du secteur privé dans de nombreux domaines de l'économie. Nous sommes en train de mettre en forme notre neuvième Plan quinquennal dans lequel l'élimination de la pauvreté, la création de revenu et d'emploi sont des questions hautement prioritaires.

M. JUAN SOMAVIA (Chili), au nom des pays du MERCOSUR, a fait remarquer que tous ces pays ont procédé à de notables réformes structurelles dans leurs économies, dans le cadre de la démocratie et de la participation civile. Des réformes prennent en compte la dimension sociale en tant que principal critère social de durabilité. Il a indiqué que le Chili prend pour la première fois la parole au nom du MERCOSUR suite à son adhésion à cet organisme en tant que membre associé. L'expérience des politiques de développement de ces pays a démontré qu'il ne suffit pas de se soucier d'établir des équilibres mondiaux de base visant la croissance économique. La durabilité du développement appelle une croissance génératrice d'emplois productifs, écologiquement rationnelle, socialement intégrée et visant à répondre aux besoins les plus élémentaires des plus pauvres. Après avoir mis en avant la dimension humaine du développement économique, le représentant a déclaré que le principal défi qu'il reste à relever est de faire du processus de développement un instrument d'intégration et de bénéfice social et pas un simple véhicule destiné à favoriser certains.

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De toute évidence, a-t-il indiqué, il faut assurer une croissance autosoutenue, qui assure les équilibres macro-économiques, une discipline fiscale, et la concurrence des entreprises. L'échange des expériences nationales en matière d'emploi serait très productif tant au niveau national qu'au niveau de la Commission du développement durable - qui va discuter cette question dans sa prochaine session - et par le biais de l'initiative ministérielle de l'OIT visant à traiter la question en combinant les perspectives des ministres des finances et du travail. M. Somavia a suggéré d'investir dans le capital humain et a salué les efforts de modernisation dans les domaines de la santé, de l'éducation et de la sécurité sociale. Il a ajouté que le défi actuel est le changement qualitatif du processus de développement. L'un des moyens possibles est d'engager des politiques directes orientées vers les secteurs les plus démunis, par le biais de programmes qui toucheraient réellement les bénéficiaires. Ces programmes devraient tendre vers l'autosuffisance, a-t-il affirmé. Le représentant a appelé à agir avec sensibilité et imagination à l'échelle internationale. Il a cité à cet égard le rapport du PNUD sur le développement humain de même que la tenue, l'an prochain, du Sommet sur le microcrédit qui tend à ce que 100 millions des familles les plus pauvres du monde, particulièrement les femmes dans ces familles, reçoivent un crédit en tant que travailleuses indépendantes.

M. PAUL-ROBERT TIENDREBEOGO (Burkina Faso) a déploré qu'il soit demandé chaque année aux fonds, programmes et organismes des Nations Unies l'élaboration d'un programme de célébration de la Journée internationale pour l'élimination de la pauvreté. Le représentant a exprimé son soutien aux deux recommandations sur la mobilisation des ressources. En effet, plus que toute autre, la question des ressources, pas seulement financières mais également humaines et technologiques, constitue le coeur même du débat sur la pauvreté. Nul ne conteste que la responsabilité première de leur mobilisation et de leur mise en valeur est celle des Etats. Mais dans le cas de nombreux pays, celui des PMA en particulier, comment mobiliser des ressources pour éliminer la pauvreté quand on est pauvre ? Comment mobiliser des ressources pour éliminer la pauvreté quand dans le cadre des négociations de la Convention sur la désertification, l'on ne parvient pas à s'accorder sur la question des ressources financières ?

M. ALFREDO SFEIR-YOUNIS, Représentant spécial de la Banque mondiale auprès des Nations Unies, a indiqué que le principal objectif de la Banque mondiale est l'élimination de la pauvreté dans le contexte du développement durable. Il a abordé la question de la relation entre la croissance économique et le développement social ainsi que la perception des pauvres. Après avoir mis en avant la nécessité d'un cadre commun d'élimination de la pauvreté, le représentant a jugé nécessaire que les décideurs se fixent un dénominateur commun qui consiste à identifier clairement et à investir dans une série de programmes, instruments politiques et réformes institutionnelles susceptibles d'atteindre simultanément les objectifs de la croissance, le développement durable et l'élimination de la pauvreté.

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Il a suggéré que le principe "d'accumulation du capital" soit ce dénominateur commun. Il a défini l'accumulation du capital comme la manière par laquelle les sociétés utilisent leurs potentialités. Il a indiqué que la croissance ne peut se réaliser sans une accumulation du capital et que des études récentes ont énuméré au moins six formes de capital qui participent du processus de développement : physique, financier, humain, naturel, institutionnel et culturel. Partant, le développement durable se centre sur les processus d'accumulation du capital et sur un juste équilibre entre toutes les formes de capital qui sont au centre du développement, aussi bien dans le temps que dans l'espace. Si l'on veut atteindre le développement durable et éliminer la pauvreté, il faut comprendre et utiliser le système d'accumulation de capitaux, a indiqué M. Sfeir-Younis.

Mme MARIETTA P. GOCO (Philippines) a fait valoir que l'élimination de la pauvreté est un impératif éthique, social, politique et économique qui se pose à l'humanité. Plus d'un milliard des plus pauvres du monde sont en majorité des femmes, des enfants, des personnes âgées, des handicapés, des populations autochtones, des agriculteurs et des pêcheurs, des migrants et des réfugiés qui vivent avec moins d'un dollar des Etats-Unis par jour. Mme Goco a insisté sur le rôle de la croissance économique durable dans le processus d'élimination de la pauvreté et a cité, en exemple, la performance des économies en croissance rapide d'Asie de l'Est où la hausse des revenus s'est accompagnée d'une amélioration de tous les indicateurs sociaux tels que l'indice de la mortalité enfantine qui a baissé de façon substantielle. Elle a exprimé sa préoccupation face à la baisse de l'Aide publique au développement.

Mme LILIAN PATEL, Ministre des affaires des femmes et des enfants, du développement du bien-être social et de la communauté du Malawi, au nom des pays de la Communauté pour le développement de l'Afrique australe (SADC), a souligné que l'infrastructure de l'enseignement est dans une situation délabrée, le redoublement est en hausse et la situation de la femme est des plus difficiles. Les femmes souffrent de la pauvreté d'une façon toute spéciale, puisque ce sont elles qui s'occupent des enfants, des malades et des personnes âgées; et beaucoup d'enfants vivent dans la rue. Elle a suggéré des programmes pour permettre aux enfants qui ont arrêté leur scolarité de reprendre le chemin de l'école au lieu de gonfler la main d'oeuvre urbaine et de grossir le rang des marginalisés et des pauvres. Le Ministre a évoqué le problème aigu du logement, avec des difficultés d'assainissement et d'approvisionnement en eau potable. Elle a fait état des ravages du SIDA qui vient aggravé une situation déjà dramatique. Le PIB dans les pays d'Afrique australe, qui est de l'ordre de 2,6 à 2,9% est atténué par les effets de la sécheresse récurrente.

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Mme Patel a appelé à lutter contre toutes les privations, en faisant ressortir le dilemme des pays comme ceux de la SADC. Les programmes des Nations Unies et les recommandations des différentes Conférences en vue de l'élimination de la pauvreté constituent un excellent cadre pour les pays en développement et pour ceux parmi eux qui se trouvent dans des situations particulièrement difficiles. Le rôle des organisations régionales et sous-régionales doit être appuyé dans le suivi des grandes Conférences. Elle a appuyé les recommandations concernant la mobilisation des ressources et à suggéré de réorienter l'utilisation des ressources. Elle a fait remarquer que pour ce qui est de la région de l'Afrique australe, le problème fondamental réside dans le manque de ressources.

M. RICHARD IBRAHIM NORBERT (Madagascar) a souligné que la réduction de l'Aide publique au développement va à l'encontre des déclarations de bonnes intentions formulées lors du Sommet social de Copenhague. Le fardeau de la dette et les services de la dette hypothèquent les efforts des pays en développement pour retrouver la voie de la croissance. M. Norbert a indiqué que Madagascar attache une importance particulière à l'élimination de la pauvreté. Cet intérêt est reflété par la création en son sein d'une structure permanente chargée du redressement social et de la population et d'un poste de Vice-premier ministre responsable des affaires sociales. Un programme à long terme intitulé "Madagascar : Vision 2030" et élaboré conjointement par le gouvernement malgache et le Programme des Nations Unies pour le développement a été publié officiellement lors de la Journée internationale de l'élimination de la pauvreté.

Le représentant a attiré l'attention sur le fait que le continent africain est particulièrement touché par le fléau de la pauvreté qui engendre des conflits armés et des populations déplacées. Il a demandé que des mesures adéquates soient envisagées par la communauté des pays nantis conformément à leurs engagements lors des différentes rencontres internationales.

M. ROLANDO BAHAMONDES (Canada) a souligné que la pauvreté est une des causes principales de la dégradation de l'environnement des pays en développement, dégradation qui a des conséquences globales. Elle est la cause profonde des dissensions civiles et des conflits politiques qui débordent sur d'autres pays. Elle est responsable des migrations de masse à la recherche d'une vie meilleure. Il a indiqué que le Canada a récemment pris des mesures pour concrétiser davantage son engagement à l'égard de l'élimination de la pauvreté. Il a déjà consacré 25% de son aide publique au développement pour satisfaire les besoins humains fondamentaux. Pour maximiser l'utilisation des ressources, a-t-il déclaré, il faut également assurer la coordination au niveau des donateurs, minimiser les chevauchements et concentrer les efforts des donateurs dans les secteurs où ils ont un avantage comparatif. A cet égard, ma délégation se réjouit des efforts du PNUD pour coordonner la programmation au niveau national, grâce aux notes stratégiques par pays, au système de coordonnateur-résident et aux groupes de travail thématique sur le terrain. Il a souligné l'importance de la Commission du développement social.

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M. SURJIT SINGH BARNALA, Membre du parlement de l'Inde, a rappelé qu'au Sommet social de Copenhague, les Chefs d'Etat et de gouvernement se sont engagés à éliminer la pauvreté de la surface du monde grâce à des actions nationales décisives et à la coopération internationale en tant qu'impératif éthique, social, politique et économique de l'humanité. Au niveau international, ils avaient convenu de porter leurs efforts sur le soutien des besoins spécifiques de pays et de régions où il existe des concentrations de personnes vivant dans la pauvreté et qui, par là même, ont à faire face à de sérieuses difficultés à atteindre le développement social et économique. Le représentant a déclaré que la pauvreté a plusieurs dimensions. Ainsi, elle s'exprime par la faim, l'analphabétisme, le manque d'éducation minimale, le manque d'eau potable, l'absence d'accès aux services de santé, l'absence d'abri et d'opportunités d'emplois. Dans les efforts tendant à résoudre ce malaise aux multiples facettes, M. Singh Barnala a indiqué qu'il importe d'adopter une stratégie de développement qui associe les efforts visant la croissance économique à des programmes spécifiques destinés à différentes catégories de la population. Ces programmes devraient viser la garantie d'un emploi aux pauvres des zones rurales ainsi qu'aux ruraux éduqués mais sans emploi et aux jeunes vivant en milieu urbain. Les programmes devraient accorder une attention aux besoins des femmes en matière de nutrition, d'éducation et de la santé, promouvoir leur autonomisation et l'égalité en terme de rémunération et de partage des richesses. En Inde, ces objectifs ont été réalisés grâce à des programmes d'emplois ruraux qui tendent à garantir environ 1 000 millions de journées de travail par an dans les zones rurales sur tout le territoire. Ceci inclut 100 jours d'emploi garantis à un salaire minimum dans toutes les couches les plus défavorisées du pays. En outre, le Programme commun minimum, adopté par le gouvernement du Front Uni constitué à la suite des élections de cette année a mis l'accent sur le désir de l'Inde de poursuivre son programme de libéralisation et de réforme. Finalement, au niveau des Nations Unies, il a indiqué que la session extraordinaire de l'Assemblée générale sur l'examen d'ensemble et l'évaluation du Programme Action 21 fournira une occasion d'analyser les liens entre pauvreté et environnement, en prenant en considération le fait que la pauvreté est un phénomène multidimensionnel qui tire ses origines des conditions à la fois nationales et internationales.

M. ANDERS WIJKMAN, Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a indiqué qu'à la suite du Sommet social, le Conseil d'administration du PNUD a décidé de faire de l'élimination de la pauvreté la priorité centrale des activités du PNUD. Il a été demandé à tous les coordonnateurs-résidents du PNUD de mettre l'élimination de la pauvreté en tête des priorités destinées à identifier les activités que le PNUD va soutenir dans les trois années à venir. Depuis lors, nous nous sommes efforcés de soutenir prioritairement la préparation, la formulation et l'application de stratégies nationales d'élimination de la pauvreté et nous travaillons aujourd'hui avec près de 90 pays dans le monde.

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Ce faisant, le PNUD a effectué un virage significatif dans la définition de ses priorités, a observé M. Wijkman. 90% de nos ressources sont affectés aux pays dont le revenu annuel moyen est inférieur à 750 dollars par habitant. Ces pays comptent 90% des populations vivant dans la pauvreté absolue. 50% de nos ressources vont aux pays d'Afrique. Un effort spécial a été lancé pour marquer l'Année internationale pour l'élimination de la pauvreté. Il s'agit des initiatives stratégiques en matière de pauvreté, un effort soutenu par des donateurs multiples destinés à accentuer l'aide financière destinée à la formulation et à l'application de stratégies nationales anti-pauvreté. En sept mois, un soutien a été fourni à plus de 50 pays dans le cadre de cette initiative.

M. VASSILI NEBENZIA (Fédération de Russie) a fait remarquer que l'élimination de la pauvreté en tant que préalable au développement durable est une question intersectorielle qui devra occuper l'ensemble du système des Nations Unies. Il s'est félicité de l'inclusion de ce thème dans les trois Comités de travail du Comité administratif de coordination et a émis l'espoir que les rapports de ces Comités seront effectivement présentés lors de la réunion du CAC en avril 1997. Il a demandé des éclaircissements au Secrétariat concernant le rapport du Secrétaire général. Le représentant a demandé de renoncer aux stéréotypes pour ce qui est de la pauvreté et d'adopter des approches qui prennent en compte les spécificités des différents pays. Il a appelé à un certain réalisme et a recommandé de se pencher sérieusement sur la pauvreté absolue et massive. En cette année internationale pour l'élimination de la pauvreté, le représentant a estimé que l'élimination de la pauvreté est un impératif éthique pour l'humanité tout entière.

Mme FARIDA JAIDI (Maroc) a observé que, même si la lutte contre la pauvreté est de la responsabilité première de chaque pays, les efforts individuels de chaque Etat ne sauraient suffire à en venir à bout, d'où la nécessité d'une meilleure coordination aux niveaux national, régional et international. C'est dans cette perspective que la proposition du Maroc qui appelle à l'harmonisation des politiques économiques, financières et monétaires à l'échelle mondiale, devient un impératif pour permettre une relance économique effective des pays en développement leur permettant ainsi de mettre sur pied des stratégies de lutte contre la pauvreté. La représentante a indiqué que le Maroc a mis au point une stratégie de développement social basée sur des axes prioritaires à savoir l'extension des services sociaux aux classes sociales les plus démunies, le renforcement de la couverture sociale, la promotion de l'emploi et la création de nouvelles sources de revenus. Il est significatif à cet égard de souligner que l'autonomisation des femmes constituera un facteur critique dans l'élimination de la pauvreté étant donné la contribution qu'elles apportent à l'économie et à la lutte contre la pauvreté aussi bien par leurs activités rémunérées que par leurs activités non-rémunérées accomplies au foyer, dans leur communauté et sur le lieu de travail.

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