AG/EF/192

LES CONCLUSIONS DE LA CONFERENCE DES NATIONS UNIES SUR LES ETABLISSEMENTS HUMAINS ONT FAIT L'UNANIMITE

29 octobre 1996


Communiqué de Presse
AG/EF/192


LES CONCLUSIONS DE LA CONFERENCE DES NATIONS UNIES SUR LES ETABLISSEMENTS HUMAINS ONT FAIT L'UNANIMITE

19961029 APRES-MIDI AG/EF/192

La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a entamé, cet après-midi, ses discussions sur les établissements humains. Elle a examiné le rapport final de la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (HABITAT II), ainsi qu'un rapport du Secrétaire général portant sur l'application et le suivi des décisions de cette conférence qui a eu lieu à Istanbul, Turquie, du 3 au 14 juin 1996.

La Commission a entendu le Ministre des travaux publics et du logement du Kenya, M. Jonathan Ng'eno. Ont également pris la parole dans le cadre de ce point et de l'examen des questions sur le développement durable et la coopération économique internationale les délégations des pays suivants : Costa Rica (au nom du Groupe des 77 et la Chine), Irlande (au nom de l'Union européenne), Turquie, Chine, Bangladesh, Fédération de Russie, Cuba, Etats-Unis, Allemagne, Ghana, Bolivie, Bénin, Indonésie, Slovénie et Ouganda. Le représentant de l'Organisation internationale du Travail (OIT) est également intervenu dans le débat. Le Secrétaire général adjoint du Centre des Nations Unies pour les établissements humains (HABITAT), M. Wally N'Dow - qui a également été le Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains - a fait une déclaration au cours de laquelle il a introduit les rapports et évoqué l'esprit d'Istanbul.

Les différentes délégations ont souligné qu'HABITAT II est la dernière Conférence de ce siècle organisée au niveau mondial sur un des aspects du développement et que, dans ce sens, elle parachève les engagements et décisions prises lors d'autres conférences en vue d'accéder à une stabilité mondiale et d'assurer le bien-être de tous par un développement durable et écologiquement rationnel. La plupart des intervenants ont recommandé que soient renforcées les modalités de fonctionnement et les potentialités humaines et financières du Centre des Nations sur les établissements humains ainsi que celles de la Commission des établissements humains. Tout en signalant que les gouvernements ont un rôle de garants à jouer dans la mise en oeuvre, les délégations ont recommandé de préserver les innovations d'HABITAT en continuant d'inviter à une participation, la plus large possible, de tous les acteurs de la société civile, y compris le secteur privé et les autorités locales.

(à suivre - 1a)

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Un intervenant a indiqué que, face à un monde qui se fait de plus en plus urbain au 21ème, la croissance économique ne peut être une fin en soi, surtout si des politiques économiques sont prises en faisant fi des besoins à long terme des nations. Des délégations ont souligné les efforts que font leurs gouvernements pour enrayer les problèmes de l'exode et de la pauvreté. Ces délégations ont souligné que le droit au logement est un droit universel et inaliénable.

Des intervenants ont attiré l'attention sur la situation spécifique des pays en développemnt, en particulier les pays africains et les pays les moins avancés où les efforts louables déployés par les gouvernements et les populations sont insuffisants pour faire face à l'urbanisation galopante, à l'exode rural et à la pauvreté chronique. Ces intervenants ont jugé que l'accent devra être mis sur la coopération internationale pour appuyer les efforts nationaux en matière d'établissements humains, notamment en prenant en considération la participation des femmes et du secteur informel.

La Commission poursuivra son débat le mercredi 30 octobre à 10 heures.

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Développement durable et coopération économique internationale

La Commission a également été saisie du Rapport de la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (HABITAT II) (A/CONF.165/14) contenant le texte intégral des résolutions adoptées par la Conférence à Istanbul du 3 au 14 juin 1996. En annexe, figure la liste des documents d'HABITAT II; les déclarations d'ouverture et de clôture; les réserves émises quant à l'accréditation d'organisations non gouvernementales ainsi qu'une déclaration concernant le sens général du terme "gender" tel qu'il est employé dans le Programme d'Action de la Conférence.

Au titre de son examen des questions portant sur le Développement durable et la coopération économique internationale, la Commission économique et sociale (Deuxième Commission) a été saisie d'un rapport du Secrétaire général intitulé "Application et suivi des décisions de la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (HABITAT II) (A/51/384), établi conformément à la résolution 50/100 de l'Assemblée générale en date du 20 décembre 1995. Tenue à Istanbul, Turquie, du 3 au 14 juin 1996, HABITAT II est la dernière d'une série de conférences des Nations Unies consacrées à des problèmes mondiaux liés au bien-être des populations. Selon le Secrétaire général, le dernier message à retenir de cette conférence est l'idée que les problèmes concernant la mise en valeur des ressources humaines peuvent se résoudre par l'engagement civique, la participation de la population, la solidarité et le partenariat, l'esprit d'initiative dans l'intérêt public, l'acquisition, le transfert et l'application des connaissances et de l'expérience, et la mobilisation et la gestion efficace des ressources disponibles à tous les niveaux. Le système des Nations Unies, pour devenir un élément efficace de la lutte en vue de l'amélioration des conditions de vie, doit avant tout devenir plus fort et plus ouvert de manière à incarner la volonté d'atteindre ces objectifs, préconise le Secrétaire général.

La Conférence des Nations Unies sur les établissements humains a abouti à la Déclaration d'Istanbul sur les établissements humains, ainsi qu'à un Programme pour l'habitat comprenant: buts et principes, engagements et plan mondial d'action. La Déclaration souligne l'importance de la décentralisation et du renforcement des capacités, tout en insistant sur les impératifs de transparence, de responsabilité et d'adaptation aux besoins de la population, en particulier au niveau local. Elle expose également l'engagement des Etats membres à améliorer la qualité de la vie, en s'employant notamment à respecter des modes durables de consommation et de production, à prévenir la pollution et à respecter la capacité des écosystèmes. Finalement, la Déclaration confirme les engagements financiers pris lors de conférences récentes des Nations Unies et appelle à un renforcement du rôle et des fonctions du Centre des Nations Unies pour les établissements humains (HABITAT), sis à Nairobi, qui devra "axer ses efforts sur des objectifs et des stratégies bien définis et formulés de façon détaillée".

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Quant au Programme pour l'habitat, il rappelle que les établissements humains sont à la fois un puissant facteur de développement humain et la source de nombreux problèmes. Il propose une série d'objectifs et de mesures axés sur deux thèmes: un logement convenable pour tous et le développement durable des établissements humains dans un monde de plus en plus urbanisé. A l'appui de ces deux thèmes, le Programme pour l'habitat suggère deux stratégies fondamentale de mise en oeuvre: facilitation et participation; développement des moyens et des institutions.

Le Secrétaire général signale que l'une des initiatives les plus originales prises par HABITAT II a consisté à promouvoir l'établissement de nouveaux partenariats entre le système des Nations Unies et la société civile. Le rapport fait une large place aux différents aspects de la mise en oeuvre et du suivi, aussi bien aux niveaux national, régional et international qu'au niveau des divers organes des Nations Unies. Le Secrétaire général indique que HABITAT a été non seulement une conférence fondée sur le partenariat, mais aussi une entreprise réalisée à l'échelle du système, à laquelle tous les organismes, programmes et fonds des Nations Unies ont participé activement d'un point de vue opérationnel et financier. Le rapport contient également une série d'éléments que le Secrétaire général propose à l'Assemblée générale d'envisager d'inclure dans sa résolution sur la mise en oeuvre et le suivi d'HABITAT II.

L'annexe du rapport présente les domaines d'activités dans lesquels des accords de collaboration entre HABITAT et les institutions, fonds ou programmes pertinents du système des Nations Unies existent déjà ou ont été renforcées.

Débat

Mme LILIANA HERNANDEZ (Costa Rica), au nom du Groupe des 77 et la Chine, a souligné que les pays en développement appuient pleinement les conclusions de la Conférence d'Istanbul. Cet appui reflète la position commune de ces pays en ce qui concerne les questions relatives aux établissements humains. Toutefois, il ne faut pas oublier que le développement humain et durable des établissements humains est une tâche de longue haleine. Elle a indiqué que les problèmes de l'exode et de la pauvreté chronique sont suffisamment prononcés dans une grande pays des pays de la planète. Mme Hernandez a appelé à l'élimination des poches de pauvreté qui favorisent la marginalisation comme condition préalable à toute politique de mise en oeuvre des décisions de la conférence. Ce n'est que grâce à la réalisation pleine et progressive du droit à un logement que pourra être assuré le bien-être de tous les habitants de la terre. Elle a mis l'accent, dans ce contexte, sur les droits de la femme. La représentante a estimé que l'examen du suivi d'HABITAT II doit figurer à l'ordre du jour de l'Assemblée générale, comme elle a également recommandé que le Centre des établissements humains obtiennent les ressources et les moyens nécessaires à son bon fonctionnement.

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Pour que le Programme d'Action d'HABITAT évolue d'une façon appropriée, il faut renforcer les instruments de mise en oeuvre par le biais d'une collaboration avec les institutions des Nations Unies et celles de Bretton Woods. Il est important de renforcer la capacité du développement institutionnel ainsi que le transfert technique et de la connaissance. A l'intérieur des nations et entre les nations, il existe une possibilité de forger des partenariats multiples au sein de tous les secteurs de la société. A cet égard, elle a suggéré que la notion d'association, y compris avec les groupements et organisations de femmes, soient renforcée pendant la phase de mise en oeuvre des décisions et recommandations adoptées par la Conférence des établissements humains, a conclu Mme Hernandez.

Mme HELEN BROWNE (Irlande), au nom de l'Union européenne et de la Bulgarie, Chypre, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Roumanie, Slovénie, Slovaquie et l'Islande, a rappelé que la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains a reconnu que la responsabilité première de la mise en oeuvre du Programme pour l'habitat incombe aux gouvernements. En fait, 124 gouvernements ont présenté des plans d'action à la Conférence et cinq d'entre eux étaient des plans à cinq ans, a-t-elle observé. Les plans d'action devront être développés et/ou renforcés pour prendre en compte le consensus d'Istanbul et la communauté internationale devra jouer, si nécessaire, un rôle complémentaire pour soutenir les efforts au niveau national.

Le Programme pour l'habitat souligne qu'une série d'étapes sont nécessaires aux niveaux institutionnel et intergouvernemental de façon à assurer un suivi intégré de la Conférence par le système des Nations Unies, a indiqué la représentante. En accord avec l'approche adoptée dans le cadre du suivi des autres grandes Conférences des Nations Unies, la Commission pour les établissements humains devrait, lors de sa prochaine session, revoir son programme et ses méthodes de travail et faire des recommandations à l'ECOSOC, dans le cadre de l'examen par le Conseil de ses organes subsidiaires. Une évaluation du Centre pour les établissements humains devrait également être effectuée en vue de sa revitalisation.

M. HUSEYIN E. CELEM (Turquie) a déclaré que son pays a eu l'insigne privilège d'accueillir la dernière Conférence mondiale des Nations Unies de ce siècle, HABITAT II, qui est un tournant dans la prise de conscience face au défi commun d'avoir un "abri décent pour tous" et des "établissements humains durables" dans un monde chaque fois plus urbanisé. Pour atteindre ces buts, la Déclaration d'Istanbul et le Programme d'action HABITAT constituent deux instruments majeurs, a-t-il ajouté. En dépit de la différence des points de vue nationaux et régionaux, la Conférence a pu adopter ces deux documents par un large consensus qui a été possible grâce à la participation de tous les secteurs de la société civile.

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M. Celem a noté que cette Conférence a introduit une nouvelle approche, caractérisée par un partenariat entre les institutions des Nations Unies, des décideurs au niveau national, des autorités locales, des ONG, du secteur privé et des organisations professionnelles. Il est nécessaire désormais de maintenir cet esprit de solidarité né à Istanbul. Tous les acteurs à la Conférence HABITAT II doivent continuer d'oeuvrer ensemble pour le suivi, comme ils l'ont fait tout au long du processus préparatoire, a indiqué M. Celem.

Le représentant a souligné que les activités de suivi à l'échelle nationale consisteront en l'élaboration et dans l'application de plans nationaux. Dans ce but, a-t-il ajouté, il importe que les Comité nationaux existent de façon permanente dans tous les pays. D'ores et déjà, la Turquie s'est attelée à la tâche de mise en oeuvre en établissant un Plan d'action national fondé sur un processus de participation. Le Comité national turc comptait, lors de sa dernière réunion du 31 mars dernier, des représentants de 250 organisations environ, y compris des ministères, d'organisations publiques, d'autorités locales, des communautés scientifiques et académiques, des organisations professionnelles, des ONG du secteur privé, des syndicats et d'organisations à but non lucratif. Pour que les décisions de la Conférence soient effectivement appliquées, M. Celem a souligné la nécessité d'une mobilisation de la société civile. Il a évoqué les initiatives locales prises au village de Bodrum par une fondation non gouvernementale, l'Académie méditerranéenne, sur la côte sud de la mer Egée. Une conférence locale sur l'habitat a eu lieu à Bodrum du 17 au 21 octobre 1996 et une Déclaration y a été adoptée. Selon M. Celem, Bodrum a fait des émules et plus d'une douzaine de villes ont également organisées leur Conférence pour définir les besoins locaux et retenir des actions. Il a ajouté que la section turque des Jeunes pour HABITAT a organisé une campagne de sensibilisation et d'information sur tout le territoire et a commencé les préparatifs en vue de la tenue en automne prochain d'une réunion sur le suivi des décisions de la jeunesse à HABITAT II.

M. YU QINGTAI (Chine) a estimé que le suivi de la Conférence devait respecter pleinement les conditions spécifiques des différents pays. Ce suivi repose sur une prise de conscience accrue de la notion de développement durable des établissements humains. Ce suivi requiert non seulement les efforts des différents gouvernements mais également une coopération internationale effective. Enfin, il doit être assuré par les mécanismes et les activités de suivi des Nations Unies.

Un cinquième de la population mondiale vit en Chine, a par ailleurs déclaré le représentant. Les efforts continus de pays tel que le mien pour améliorer les établissements humains constitueront donc une contribution significative à l'amélioration de la situation mondiale des établissements humains et à la mise en oeuvre du Programme sur l'habitat.

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M. ABUL HASAN CHOWDHURY (Bangladesh) a rappelé que la concentration croissante d'une population, en constante évolution dans les zones urbaines, donnera lieu à des problèmes extrêmement graves dans le monde en développement. Evoquant l'exode rural vers les zones urbaines, il a indiqué que la croissance urbaine galopante exacerbe la pauvreté urbaine et doit trouver des solutions urgentes. Les zones urbaines sont vouées à devenir des centres de production et de modernisation. Citant l'exemple de Dhaka, la capitale du Bangladesh, le représentant a indiqué que cette ville compte 9 millions d'habitants, devenant ainsi la 13ème mégalopole mondiale en butte à une urbanisation effrénée et irréversible. La situation y est aggravée par une pression qui dépend des déplacements internes des individus et des problèmes liés aux services de transport, d'eau et d'électricité, qui deviennent chaotiques en raison des catastrophes naturelles, des crues des rivières, de la sécheresse et des conditions de vie dans les zones rurales.

La Conférence d'HABITAT a posé les questions qu'il faut face à ces difficultés relatives aux installations humaines durables, y compris l'accès à un emploi stable et productif. C'est un appel mondial pour que des décisions soient prises à tous les niveaux, depuis les grandes villes jusqu'aux villages les plus éloignés. Les deux grands thèmes fondamentaux de la Conférence "un abri décent pour tous" et "des établissement humains durables" ont fourni un forum sans pareil pour voir comment dans la réalité le monde peut mettre en oeuvre les décisions prises. Ce n'est que grâce à la volonté politique que le consensus d'Istanbul deviendra réalité.

M. NICOLAI TCHOULKOV (Fédération de Russie) a fait remarquer que la tâche la plus importante à l'heure actuelle est d'assurer le suivi de la Déclaration sur les établissements humains et du Programme sur l'habitat.

Il a souligné que les résultats de la Conférence d'Istanbul avait attribué un rôle important à la Commission des Nations Unies sur les établissements humains dans le cadre du suivi. Les problèmes liés à la création de mégalopoles font de la question des établissements humains un problème mondial et cela devra être pris en compte par la Commission. Le caractère durable des établissements humains est lié au caractère durable des infrastructures. Mon pays est intéressé par une collaboration avec la Commission qui lui permettrait d'avoir accès aux technologies modernes d'équipements des villes.

Mme MIRTHA HORMILLA CASTRO (Cuba) a noté que la formulation et le renforcement des plans à l'échelle nationale dans un monde en pleine urbanisation constituent un élément fondamental pour assurer le succès dans l'application des décisions d'HABITAT II. Les Nations Unies, cependant, seront encore appelées à compléter les efforts nationaux en favorisant la divulgation des meilleures pratiques. Tout aussi important, a-t-elle indiqué, est le transfert de technologie et la connaissance dans le domaine de l'urbanisation et des disciplines connexes.

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Elle a mis en avant le caractère multidisciplinaire des questions des établissements humains et le rôle irremplaçable des Nations Unies en matière d'expertise et d'échange d'information. A cet égard, elle a souligné les capacités des commissions régionales. La représentante a recommandé que la session extraordinaire de l'Assemblée générale prévue en juin 1997 accorde l'attention nécessaire à cette question, en insistant sur le respect de la capacité d'assimilation des différents écosystèmes et d'adoption de modes de consommation et de production rationnelles.

M. JONATHAN NG'ENO, Ministre des travaux publics et du logement du Kenya, a déclaré que son Gouvernement est convaincu que la formulation et la mise en oeuvre des stratégies en matière d'établissements humains sont de la responsabilité des gouvernements nationaux mais que la communauté internationale n'en a pas moins un rôle important à jouer en fournissant des ressources nouvelles et supplémentaires qui viennent renforcer les efforts nationaux. Il a estimé qu'il est urgent de renforcer le rôle du Centre et de la Commission pour les établissements humains de façon à ce qu'ils puissent mener à bien leurs mandats aux niveaux international, régional et national.

Le Ministre a lancé un appel pour que les gouvernements participent à la mise en oeuvre du Programme pour l'habitat. Il a encouragé les autorités locales, le secteur privé, les organisations non gouvernementales, les parlementaires, les communautés universitaires et scientifiques et les autres acteurs à jouer leur rôle dans la mise en oeuvre des plans nationaux d'action. Il a lancé un appel pour que la session extraordinaire de l'Assemblée générale donne la place qui lui revient au Programme sur les établissements humains dans le cadre de son examen d'Action 21.

M. SETH WINNICK (Etats-Unis) a fait observer que la participation active d'un nombre important de personnes à HABITAT II confirme que le rôle le plus productif que les gouvernements devront jouer pour promouvoir le développement durable des établissements humains est de donner aux individus et aux communautés locales les moyens de résoudre leurs problèmes d'hébergement. Toutefois la communauté internationale a également un rôle à jouer et le Programme pour l'habitat propose des actions que la communauté internationale peut mener pour soutenir les efforts nationaux. M. Winnick a estimé que l'action internationale devait se situer dans le cadre des accords adoptés dans le cadre du Programme.

Le représentant a souligné que la Conférence pouvait avoir un effet durable à condition que les efforts en faveur du développement durable se poursuivent dans le monde entier, que les gouvernements prennent au sérieux les engagements pris dans le cadre d'HABITAT II, que les "meilleures pratiques" soient encouragées, et que l'on permette à tous les acteurs multilatéraux, nationaux, le secteur privé et les ONG de garder un rôle actif dans ce domaine.

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M. PETER GOETZ (Allemagne, membre du Parlement) a déclaré que la Conférence HABITAT II a montré que le monde du 21ème siècle sera un monde urbain. Compte tenu des nombreux problèmes auxquels il faut faire face, la ville offre des potentialités. Il a recommandé d'exploiter ce potentiel sans pour autant négliger le monde rural. La croissance économique est moins nécessaire si l'on veut faire face aux besoins croissants des populations des pays en développement. La croissance économique ne peut être une fin en soi, surtout si des politiques économiques sont prises en faisant fi des besoins à long terme des nations, a-t-il affirmé. La Conférence HABITAT II a évolué en différentes étapes, et son succès dépendra de la façon dont l'élan politique manifesté à Istanbul sera préservé. Il a insisté sur la qualité de la vie urbaine. Il a associé cette question à la notion même de paix. Pour relever ce défi, il faut l'aborder à tous les niveaux, qu'ils soient national, régional ou international. M. Goetz a invité à l'adoption d'approches politiques harmonieuses entre l'exécutif et le législatif, sur le plan local et national et sur le plan de la communauté internationale. Il a jugé indispensable de renforcer le Centre HABITAT. En conclusion, il a annoncé que l'Allemagne sera l'hôte de "Urban 2000" organisé par le Congrès mondial sur la planification urbaine sous le logo "Homme/nature/technologie" qui sera partie intégrante de Expo 2000, qui se tiendra à Hanovre.

Mme MESSIE AMOAH (Ghana) a indiqué que, dans le prolongement de l'obligation faite aux gouvernements de prendre la responsabilité première de la mise en oeuvre du Programme pour l'habitat, le gouvernement du Ghana a, depuis la Conférence d'Istanbul, renforcé les rôles des ministres de l'environnement, de la science et de la technologie, des travaux publics et du logement et des administrations locales pour leur permettre, entre autres tâches, de diriger et de coordonner la mise en oeuvre de projets d'établissements humains durables, salubres et abordables. Le gouvernement a renforcé en outre les pouvoirs des Assemblées de district de façon à leur permettre de mettre en oeuvre des Programmes d'établissements humains. Ces programmes sont financés en partie par le Fonds commun des Assemblées de district.

Mme Amoah a lancé un appel pour que les gouvernements nationaux créent ou renforcent de toute urgence des mécanismes nationaux d'encadrement et de surveillance des actions qui viennent en application du Programme HABITAT. Elle a également insisté pour que s'instaure une large participation au niveau national ainsi qu'une coordination et un partenariat avec les organisations subrégionales, régionales et internationales appropriées. Elle a souligné la nécessité de renforcer la Commission des établissements humains et le Centre pour les établissements humains et de les doter des ressources financières nécessaires à la mise en oeuvre des fonctions qui leur sont assignées par le programme.

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M. GUSTAVO PEDRAZA (Bolivie), au nom du Groupe de Rio, a estimé que la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains met en évidence les relations existantes entre les divers programmes d'action issus des quatre Conférences mondiales précédentes. Le document final d'HABITAT II a incorporé et articulé plusieurs aspects fondamentaux : un abri décent pour tous et le développement des établissements humains dans un monde voué à l'urbanisation. Le Groupe de Rio présente une position conjointe à la Conférence par le biais du document intitulé "Déclaration de Santiago", qui énumère les problèmes les plus inquiétants auxquels sont confrontés les pays de la région. Ces pays soumettent également les rapports nationaux après avoir fait participé à leur élaboration de larges secteurs de la société. Le représentant a expliqué que pour assurer la mise en oeuvre d'HABITAT, les pays du Groupe de Rio s'engagent à une bonne gestion économique et technique, dans le cadre entre autres d'une coopération Sud-Sud.

Il a aussi mis en avant le rôle que peut jouer la coopération internationale en ce qui concerne les ressources et les échanges de modalités de mise en oeuvre. Le représentant a indiqué que le Conseil économique et social, conformément à son mandat, devra superviser la coordination générale de l'application du programme d'HABITAT II. Il a jugé important qu'il y ait une révision périodique des questions relatives aux établissements humains pour garantir une vie honorable pour tous dans des conditions dignes et saines.

M. ROGATIEN BIAOU (Bénin) a fait valoir que les problèmes et défis posés par le développement durable des établissements humains dans un monde de plus en plus urbanisé ne devraient pas détourner l'attention des pouvoirs publics et de la société civile des problèmes spécifiques et des besoins de développement dans les zones rurales. Il a souligné que la réalité que vivent les pays en développement, en particulier les pays africains et les pays les moins avancés, est très différente de celle des pays développés. Les efforts louables déployés par nos gouvernements et nos populations sont malheureusement encore insuffisants pour faire face correctement à l'immensité des problèmes à résoudre et des besoins à satisfaire, a-t-il déclaré. C'est pourquoi l'accent doit être mis sur la coopération internationale pour appuyer les efforts nationaux en matière d'établissements humains.

M. Biaou a estimé que, dans le cadre du système des Nations Unies, il faudrait doter le Centre des Nations Unies pour les établissements humains en moyens humains, financiers et matériels en vue de l'accomplissement de son mandat. Il faudrait également restructurer et redynamiser la Commission des établissements humains en ouvrant d'une part ses travaux à d'autres acteurs, outre les représentants des gouvernements, sur la base de modalités négociées et d'autre part en faisant de ses sessions des réunions annuelles.

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M. SLAMET HIDAYAT (Indonésie) a souligné que la Conférence des Nations Unies HABITAT II a beau avoir abouti à un plan d'action élaboré et réussi, celui-ci ne vaudra pas son poids de papier si les problèmes épineux existant en matière de logements et d'établissements humains ne sont pas énergiquement traités grâce à des actions concrètes. Ceci est particulièrement vrai pour les trois quarts de l'humanité qui vivent dans les pays en développement. Il est par conséquent crucial que les engagements pris solennellement à Istanbul dans le cadre de la mise en oeuvre du plan d'action mondial de la Conférence soient suivis d'effets.

M. Hidayat a estimé que des partenariats nouveaux et novateurs entre gouvernements et ONG doivent continuer à être développés. Au niveau mondial, la communauté internationale doit s'efforcer à mettre en oeuvre le Programme pour l'habitat. Il est important que l'on s'efforce de traiter les questions centrales du développement, du financement du développement, de la dette extérieure, du commerce international et du transfert de technologie. Il est également nécessaire de disposer d'un mécanisme de contrôle et d'évaluation de la mise en oeuvre du Programme. Pour cette raison, il est important de renforcer la Commission des établissements humains et de s'assurer que le Centre des Nations Unies pour les établissements humains soit l'agence qui prenne la tête des actions de suivi et les coordonne.

M. DAVID FREEDMAN, Organisation internationale du Travail (OIT), a affirmé qu'HABITAT a donné l'occasion à la communauté internationale de parfaire les décisions qu'elle a prises au cours des Conférences mondiales. L'un de ses objectifs stipule que l'élimination de la pauvreté est essentielle à un développement durable. Après avoir mis en relief le lien entre HABITAT II et d'autres conférences des Nations Unies, notamment le Sommet social de Copenhague, le représentant a ajouté que la Conférence d'Istanbul a établi un lien entre le développement économique urbain et la création d'emplois. La Conférence a recommandé, en autres, de prendre en compte le secteur informel d'une part et de favoriser l'interaction entre les employeurs et les travailleurs d'autre part, de manière à garantir la protection sociale et à asseoir des politiques et programmes de création d'emplois. M. Freedman a indiqué qu'un Symposium sur l'avenir de l'emploi urbain, qui a eu lieu en décembre dernier à Turin au centre de formation internationale de l'OIT. Il a indiqué qu'au cours du processus préparatoire d'HABITAT II, l'OIT a pris part à différentes réunions et rencontres telles que le Forum des partenaires, le Forum du monde des affaires, l'Assemblée mondiale des villes et le Forum des autorités locales. En ce qui concerne le suivi, l'OIT est bien placée pour jouer un rôle déterminant dans l'application des aspects qui sont de sa compétence. L'OIT prévoit de renforcer les capacités locales et nationales, y compris celles des travailleurs et des employeurs. En conclusion, il a signalé qu'avec HABITAT II, le monde dispose d'un projet complet en vue d'un développement centré sur l'être humain. Les principales pierres sont en place depuis la tenue d'HABITAT et l'OIT est disposée à oeuvrer avec d'autres en vue d'un monde meilleur pour tous.

- 11 - AG/EF/192 29 octobre 1996

M. EMIL FERJANCIC (Slovénie) a déclaré qu'une politique durable en matière d'établissements humains est un aspect fondamental du développement durable. Dans ce sens, le Gouvernement de Slovénie recherche constamment des partenariats avec les organisations non gouvernementales, les institutions financières et les autorités locales. Il a insisté que le rôle des autorités locales du fait que son pays ne dispose pas d'autorité administrative entre le niveau local/municipal et le niveau étatique. M. Ferjancic a indiqué que la modernisation de la législation nationale concernant l'urbanisme et la planification urbaine est en cours de réalisation dans le but d'harmoniser cette législation avec celle du reste de l'Europe. Il a ajouté que habitat II a coïncidé avec l'adoption de l'acte slovène sur la construction.

M. Ferjancic a souligné l'interdépendance entre les développements des zones rurales et des zones urbaines, qui revêt une importance particulière dans le cas de la Slovénie dont 80% de la population vit dans des établissements humains de moins de 20 000 habitants. Il a indiqué en outre que son pays doit faire face à d'autres tendances négatives pour ce qui est de sa population puisque le nombre de ses habitants est en train de décroître à près de 40% et stagne à 20%. Il a évoqué l'exode de longue durée de la population jeune des zones de haute altitude, exode qui provoque un déséquilibre dans la répartition par groupes d'âge de la population de certaines régions. M. Ferjancic s'est déclaré convaincu que la mise en place d'un système de transport efficace contribuerait grandement à la réduction des problèmes mondiaux liés aux établissement humains, à la pauvreté, à l'analphabétisme et aux questions culturelles. Il a ajouté que le système de transports mériterait une attention similaire à celle que le monde vient d'accorder à celui de l'habitat.

M. HAROLD ACEMAH (Ouganda) a noté que malgré des négociations acharnées, la Conférence des Nations Unies s'est achevée sur un large consensus après avoir procédé à une analyse approfondie des problèmes liés aux établissements humains et offert une série de moyens novateurs en vue d'améliorer durablement les conditions de vie des êtres humains. Il a signalé qu'HABITAT II doit être perçue dans le contexte du cycle de conférences mondiales visant à définir un consensus autour d'un ordre du jour pour le développement qui déterminera la vision des nations Unies pour l'avenir. Le thème de la Conférence d'un abri décent pour tous et d'établissements humains durables racontent l'histoire d'un monde caractérisé par les déséquilibres dans la quête d'une amélioration de la condition humaine. Le représentant a émis l'espoir qu'au stade de l'application d'HABITAT II, la situation des pays confrontés à des conditions économiques et sociales critiques fera l'objet d'une attention particulière. M. Acemah a salué les partenariats innovateurs inclus dans l'ordre du jour d'HABITAT II. Toutefois, il a souligné que les réponses doivent être diverses aux pays en difficulté. Il a plaidé en faveur d'une assistance spéciale à ces pays.

- 12 - AG/EF/192 29 octobre 1996

Il a ajouté que les gouvernements doivent continuer de jouer un rôle clé en tant que garant de la mise en oeuvre du Programme d'HABITAT qui est extrêmement bien défini. Il faudra l'étayer par des actions engagées au titre de l'application des décisions d'autres conférences internationales récentes. Il a déclaré que le Centre des Nations Unies sur les établissement humains doit être renforcé et doté des ressources financières et humaines dont il a besoin. Il a émis le voeu que les modalités de travail et de fonction de la Commission de établissements humains soient revues pour lui permettre de s'acquitter des tâches qui lui incombent dans le cadre de la mise en oeuvre de la Conférence d'Istanbul. M. Acemah a conclu qu'en fin de compte, l'application d'HABITAT II dépendra dans une large mesure du niveau du soutien qu'elle pourra mobiliser.

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