AG/EF/190

LA COOPERATION ECONOMIQUE INTERNATIONALE DOIT ETRE REVITALISEE PAR UN PARTENARIAT EQUILIBRE

28 octobre 1996


Communiqué de Presse
AG/EF/190


LA COOPERATION ECONOMIQUE INTERNATIONALE DOIT ETRE REVITALISEE PAR UN PARTENARIAT EQUILIBRE

19961028 APRES-MIDI AG/EF/190 Les pays en développement et les pays à économie en transition ont prouvé leur capacité à prendre en main leurs économies

La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a terminé, cet après-midi, son examen du point relatif à la formation et la recherche et a été saisie d'un projet de résolution sur l'Université des Nations Unies. Elle a également achevé son débat général au titre de l'examen des questions portant sur le développement durable et la coopération économique internationale. Elle a entendu les représentants des pays suivants : Egypte, Albanie, Bélarus, Indonésie, Kirghizistan, Mozambique, République de Corée, ex-République yougoslave de Macédoine, El Salvador (au nom des pays de l'Amérique centrale), Kazakstan et Ukraine. Ceux-ci ont examiné l'économie mondiale et ses effets sur l'économie des pays en transition, notamment. Des délégations ont mis en garde contre trop d'optimisme, car la situation économique dans les pays de l'Europe de l'Est, notamment, est loin d'être uniforme.

Pour la majorité des intervenants, cela ne pourra se faire que dans un environnement sain, qui aurait réduit, entre autres, les discriminations quant à l'accès aux marchés. Par ailleurs, divers pays à économies en transition ont également recommandé l'adoption d'une résolution soumise à la présente session par la Communauté des Etats indépendants (CEI) visant à faciliter l'intégration des économies en transition à l'économie mondiale. Soulignant le rôle positif des institutions des Nations Unies dans la coopération économique internationale, la majorité des délégations ont émis l'espoir qu'elle se poursuivra sur la base d'un partenariat équilibré et d'une volonté politique soutenue. Un pays a évoqué l'émergence d'une "nouvelle orthodoxie en matière de politique économique", que la communauté internationale devrait s'activer à renforcer.

La Commission a en outre entendu un intervenant qui a noté que les pays en développement ont prouvé leur disposition à prendre en main les commandes de leurs économies respectives, mais que le processus de développement se trouve aujourd'hui dans une situation qui les oblige à prendre plus de risque que par le passé.

La Commission poursuivra ses travaux le mardi 29 octobre à 10 heures.

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Formation et recherche

Par le projet de résolution intitulé "Formation et recherche: Université des Nations Unies" (A/C2/51/L.3), présenté par l'Australie, le Brésil, la Bulgarie, la Colombie, l'Inde, l'Indonésie, le Japon, la Papouasie-Nouvelle- Guinée, le Pérou, la Roumanie, la Sierra Leone et la Thaïlande, l'Assemblée générale se féliciterait de l'achèvement de la deuxième perspective à moyen terme pour la période 1990-1995 de l'Université des Nations Unies et du travail d'élaboration de la troisième perspective à moyen terme pour la période 1996-2001, actuellement en cours, du Conseil. Elle prierait notamment le Secrétaire général de poursuivre l'examen des mesures novatrices visant à améliorer l'interaction et la communication entre l'Université et les autres organes des Nations Unies et d'assurer l'intégration des travaux de l'Université à toutes les activités pertinentes des Nations Unies. Elle ferait siennes les suggestions du Secrétaire général en faveur de la participation de l'Université au Comité administratif de coordination.

Développement durable et coopération économique internationale

Débat

M. ADEL ABDEL-LATIF (Egypte) a observé que le rapport du Secrétaire général (A/51/270), notamment en ce qui concerne la prise en considération des intérêts des pays en développement, ne fait pas l'évaluation des engagements pris ni n'évoque les obstacles majeurs à la mise en oeuvre des Accords sur le développement durable et la coopération économique internationale. Le rapport du Secrétaire général ne détaille pas l'application de l'UN-NADAF. Les pays en développement ont fait la preuve de leur disposition à prendre en mains les décisions relatives à leurs économies respectives, toutefois le processus de développement les engage à prendre plus de risque que par le passé. Il a recommandé qu'un accord international sur la notion même du développement soit adopté et qu'une révision de la coopération internationale en matière de développement soit faite.

M. PELLUMB KULLA (Albanie) a indiqué que son pays a mis en oeuvre un programme d'intégration à l'économie européenne. Il a observé que, grâce à une thérapie de choc, l'Albanie avait réussi son rétablissement économique. Sa croissance se situe à un taux moyen de 10%, le taux de chômage est passé de 39 à 12%, la libéralisation des prix est achevée. Il a attiré l'attention sur le fait que ces réformes ont été possibles grâce à la Communauté européenne, au PNUD et à d'autres institutions internationales.

Le représentant a déclaré que son pays croyait à la coopération régionale et qu'il travaille à la mise en place d'une infrastructure moderne et notamment à la création de corridors Nord-Sud et Est-Ouest, à des aménagements frontaliers, à une restructuration dans le domaine fiscal qui devrait lui permettre de devenir membre de l'Organisation mondiale du commerce. Il a exprimé l'espoir que l'aide financière nécessaire continuera à être fourni à son pays.

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M. ANDREI DASHUTSIN (Bélarus) a indiqué que dans le rapport du Secrétaire général A/51/285, les données statistiques montrent avec éloquence que la situation économique dans les pays de l'Europe centrale n'est pas uniforme. Pour ce groupe de pays, il ne peut s'agir que d'une certaine stabilisation macro-économique qui n'est réalisée qu'à un niveau très faible. Il a appuyé l'appréciation du secrétaire général sur les causes qui exacerbent la crise économique, par exemple l'obligation de réserver une grande partie du budget à la résolution des conséquences de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Il est optimiste d'affirmer que la période de transition aujourd'hui est en train de s'achever, a déclaré M. Dashutsin, qui a préconisé que cette crise ne sera résorbée que dans un avenir lointain. Il s'est déclaré convaincu que cela ne pourra se faire que dans un environnement sain, qui aurait réduit, entre autres, les discriminations dans l'accès au marché. Au cours des deux dernières années, le système de l'ONU a consenti des efforts notables à l'analyse des problèmes des pays à économie en transition. Il a mentionné le travail constructif du PNUD et de l'ONUDI dans son pays. Le représentant a annoncé que son pays a entamé un nouveau cycle de programmation. Il a évoqué également la collaboration avec la CNUCED dans le domaine du commerce international et l'échange avec d'autres régions. Le représentant a estimé indispensable de poursuivre la réforme socio-économique prônée par les Nations Unies. Il a souhaité qu'une résolution soit adoptée sur l'intégration des pays en transition dans l'économie internationale. Ce projet est soumis par la CEI.

MME WENING ESTYPROBO (Indonésie) a fait observer que les travaux de la Commission s'inscrivent dans un contexte de profonds changements au niveau mondial et que ces changements doivent être pris en compte lorsqu'il s'agit d'évaluer la mise en oeuvre de la Déclaration sur la coopération économique internationale et de la Stratégie internationale de développement. Elle a fait observer qu'aux début des années 90 quand les pays développés étaient en récession, les pays en développement ont permis de maintenir une croissance mondiale modeste de l'économie mondiale. Quand la croissance de l'économie mondiale est devenue plus forte, les taux de croissance dans les pays en développement se sont développés et certains ont même atteint des niveaux importants. Toutefois, la mondialisation présente également des désavantages en particulier dans les domaines du commerce et de l'accès aux marchés des pays développés. Un des principaux objectifs de la Déclaration, a souligné la représentante, est de répondre aux besoins sociaux. Il faut en particulier veillez à ce que les ajustements structurels ne portent pas atteinte aux variables sociales en particulier dans les pays en développement les plus pauvres.

Mme ZAMIRA ESHMAMBETOVA (Kirghizistan) a indiqué que son pays à mis sur pied, un programme qui lui a permis de passer d'une économie planifiée à une économie de marché, notamment par une politique fiscale et le renforcement des investissements privés. Les insuffisances mentionnées par le Secrétaire général dans le rapport concernent également le Kirghizistan. Le pays ne dispose pas de ressources naturelles suffisantes et n'a pas une base énergétique, ce qui le rend dépendant de la coopération à plus d'un titre.

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Dans le cadre du programme de développement du transport terrestre, la Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique (CESAP) a déjà commencé à offrir son appui, a indiqué la représentante. Pour que ce projet aboutisse, une coopération internationale est nécessaire. En juillet dernier, le pays a présenté un mémorandum en vue de l'adhésion à l'OMC. Pays agraire, le Kirghizistan, en collaboration avec le FIDA, est en train de mettre en oeuvre un projet sur l'élevage. Elle a souligné que son pays est affecté par l'aggravation du chômage et a souhaité que l'OIT facilite l'élaboration d'un projet national dans ce sens en vue de la création d'emplois et pour favoriser des réformes économiques à plus long terme. Mme a encouragé à éviter les idées toutes faites et à favoriser la formation d'experts nationaux.

M. CARLOS DOS SANTOS (Mozambique) a déclaré que son pays souscrit pleinement à la Déclaration économique internationale sur la revitalisation de la croissance économique et à la Stratégie du développement international. Ces Accords visent à renforcer le développement par le truchement de la coopération économique internationale. Toutefois, ce processus n'a pas été exempt de craintes, en particulier de la part des pays les moins avancés lorsque ceux-ci se sont rendus compte qu'ils couraient le risque d'être marginalisés, voire totalement exclus. La part des pays en développement dans les avantages tirés de ces réalisations reste bien en-deça de celle de leurs partenaires développés. En Afrique subsaharienne, le PIB par habitant reste en effet préoccupant et les conditions de vie dans cette partie du monde sont accablantes. En ce qui concerne la mise en oeuvre de la Déclaration et de la Stratégie pour la décennie, il a recommandé de mettre davantage l'accent sur les flux des capitaux privés à des fins d'investissements dans le pays. Il a indiqué que le Mozambique a entamé la mise en oeuvre de mesures dans le domaines des investissements. Le représentant a suggéré que l'aide publique au développement arrive de manière prévisible pour que de telles actions soient productives et pour que les pays les moins avancés, comme le sien, puissent devenir de vrais partenaires au niveau mondial.

M. RAE KWON CHUNG (République de Corée) a estimé que les pays en développement sont appelés à jouer un rôle croissant dans l'économie mondiale. Elle a jugé qu'il est réconfortant de constater que certains pays en développement ont un réel potentiel de développement durable et que même l'Afrique connaît actuellement ses plus hauts taux de croissance économique. La Déclaration sur la coopération économique internationale et la Stratégie internationale du développement jettent de bonnes bases pour des performances économiques positives, a-t-elle déclaré. L'émergence d'une nouvelle orthodoxie en matière de politique économique efficace devrait être renforcée dans la seconde moitié des années 90.

Un nombre croissant d'entreprises coréennes investissent actuellement dans les économies en transition, a-t-elle fait remarquer. Certaines sont les principaux investisseurs dans ces pays. Le gouvernement coréen a récemment décidé de renforcer sa coopération économique avec les pays en transition à travers le programme spécial de l'OCDE.

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M. IGOR DZUNDEV (Ex-République yougoslave de Macédoine) a évoqué les conclusions du rapport du Secrétaire général (A/51/285) sur l'intégration des pays à économie en transition à l'économie mondiale. Il s'est félicité des informations figurant dans le document et des commentaires du Secrétaire général relatifs aux résultats macro-économiques encourageants de ce groupe de pays. M. Dzundev a salué la collaboration de l'Union européenne et d'autres organisations sous-régionales et régionales avec les pays à économie en transition. Toutefois, il a rappelé que ces économies continuent à faire face à de nombreuses difficultés comme l'absence d'investissement, l'aggravation du déficit commercial et le manque de système de transformation systémique. Les résultats ont cependant été encourageants compte tenu de la situation spécifique de ces pays. Il a indiqué que des négociations avec le Club de Londres, la semaine dernière, ont conduit à la réduction de près de 364 millions de dollars. La dette du pays s'élève actuellement à 1,1 milliard de dollars, a-t-il précisé. Il a plaidé en faveur d'une assistance internationale aux pays en transition, à titre prioritaire, pendant encore de longues années à l'avenir. L'expérience des pays à économie en transition fonctionne dans les deux sens et bénéficie à tout le monde. La solution est donc une intégration rapide à l'économie mondiale.

M. CARLOS GARCIA-GONZALES (El Salvador), au nom des pays d'Amérique centrale, a fait observer que depuis l'adoption de la Déclaration, des changements politiques et économiques fondamentaux se sont produits en Amérique centrale qui ont mis fin aux conflits armés et ont favorisé les relations de coopération régionale. Lors de la XVème réunion ordinaire des Présidents d'Amérique centrale, ces pays ont décidé d'emprunter la voie du développement durable dans le but de satisfaire aux besoins fondamentaux de la population et de dépasser le seuil critique de la pauvreté. Cela les a amenés à concevoir une stratégie de croissance économique concrétisée dans l'Alliance pour le développement durable.

Le représentant a indiqué que son pays soutient pleinement ceux qui pensent que la relation entre les pays développés et les pays en développement doit être redéfinie de telle sorte que les problèmes qui dépassent les capacités individuelles ou collectives de plusieurs pays requièrent les efforts conjugués de la communauté internationale, comme c'est le cas pour la drogue, l'immigration illégale ou le blanchiment de l'argent.

M. SERGEY AGEYEV (Kazakstan) a noté que les changements politiques et économiques sont notables dans les pays de l'Europe de l'Est et dans la CEI. Tous ces pays continuent à faire face à de nombreux problèmes, et il serait judicieux de poursuivre la collaboration avec les institutions des Nations Unies afin de faciliter l'accès de leurs marchandises aux marchés mondiaux. Il a appuyé la résolution soumise par la CEI à la présente session de l'Assemblée générale afin de faciliter le passage des économies en transition à une économie de marché.

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M. YURIY BOGAYEVSKIY (Ukraine) a noté que les gouvernements des pays en transition ont réalisé des progrès importants dans le domaine institutionnel et en ce qui concerne leur intégration à l'économie mondiale. Il a souhaité que soit effectué un examen des réalisations dans l'ensemble des pays en transition, ce qui permettrait une approche globale de la situation et qu'une des divisions du Secrétariat soit chargée de recueillir les informations s\pertinentes sur ces pays. Il a souligné le rôle primordial joué par la Commission économique pour l'Europe.

Le représentant a indiqué que la première étape du programme de réformes engagé par l'Ukraine est presque terminée et qu'elle a abouti à l'introduction d'une nouvelle monnaie. La deuxième partie de ce programme vise à réformer les structures économiques. Pour atteindre ces objectifs, une réduction des impôts et l'allégement de la procédure de création des PME sont prévus. Il a formulé l'espoir que la communauté internationale aidera son pays à renforcer la coopération régionale, à lutter contre la corruption et trouver une solution au problème de la dette. Il a indiqué que son pays n'attendait pas seulement une aide financière de la part de la communauté internationale mais également un partenariat bénéfique qui intègre des échanges commerciaux avec tous les pays intéressés.

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