En cours au Siège de l'ONU

AG/EF/185

DES DELEGATIONS SOULIGNENT LE MANQUE DE RESSOURCES FINANCIERES, PERMETTANT, NOTAMMENT LA REALISATION D'UN DEVELOPPEMENT DURABLE

23 octobre 1996


Communiqué de Presse
AG/EF/185


DES DELEGATIONS SOULIGNENT LE MANQUE DE RESSOURCES FINANCIERES, PERMETTANT, NOTAMMENT LA REALISATION D'UN DEVELOPPEMENT DURABLE

19961023 MATIN AG/EF/185 La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a examiné ce matin, dans le cadre de son débat général, les questions relatives à l'application des décisions et recommandations de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement et à la session extraordinaire consacrée à un examen et à une évaluation d'ensemble de la mise en oeuvre d'Action 21. Elle a entendu les représentants des pays suivants : Nouvelle-Zélande, Etats-Unis, Guyana, Kenya, Ghana, Indonésie, Kazakstan, Brésil, Colombie. Les représentants de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) et du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) ont pris la parole. Les observateurs permanents du Saint-Siège et de la Suisse sont intervenus.

La Commission, au sujet de la session extraordinaire, a entendu les intervenants qui ont estimé que la résolution relative à cette session constitue une base solide pour l'examen des questions à son ordre du jour. Les intervenants ont en outre estimé que l'échange de vues auquel donnera lieu cette session devra être le plus large possible et qu'il devra viser à éliminer les difficultés qui ont empêché la réalisation d'un certain nombre d'accords internationaux. Les représentants ont insisté sur les effets transfrontière des problèmes affectant l'environnement. Certains ont insisté pour que des efforts soient faits afin de parvenir à une plus grande efficacité de la part des institutions internationales en charge des questions du développement et de l'environnement. Le renforcement du rôle politique de la Commission sur le développement durable et une meilleure compréhension du rôle respectif de la CDD et du PNUE ont également été soulignés.

La Commission a entendu les pays du CARICOM qui ont été d'avis que la recherche d'une approche harmonisée du développement durable et la sensibilisation de la population sont parmi les questions clefs dans ce processus. Ces pays ont manifesté leur inquiétude face à l'absence dans le rapport du Secrétaire général du Programme d'action de la Barbade concernant le développement des petits pays insulaires en développement.

(à suivre - 1a)

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Plusieurs pays en développement de différentes régions ont déclaré pour leur part, qu'en dépit de leurs efforts en vue de traduire dans les faits "l'esprit de Rio", la poursuite de leurs actions reste tributaire d'un manque de ressources financières, notamment comme cela fut convenu à Rio. Les pays du MERCOSUR ainsi que le Chili ont fait remarquer que la session extraordinaire de l'Assemblée générale, prévue pour 1997, est d'autant plus importante qu'elle constituera la première évaluation de l'une des récentes conférences internationales organisées par l'ONU. Ces pays ont considéré qu'il ne fait aucun doute que son processus servira de modèle à de prochaines évaluations. La plupart des intervenants ont indiqué que le rôle du secteur privé devrait être soigneusement analysé de façon à prendre des initiatives encourageant les investissements privés en faveur de projets de développement durable.

La Commission économique et financière poursuivra l'examen de ces questions cet après-midi à 15 heures.

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Environnement et développement durable

Débat

M. JEFF LANGLEY (Nouvelle-Zélande) a indiqué que la prochaine session extraordinaire de l'Assemblée générale sur l'examen et l'évaluation d'Action 21 devra permettre de se rendre compte des forces et des faiblesses dans l'application du programme d'action de la Conférence sur l'environnement et le développement. Il a suggéré d'accorder la même attention aux actions orientées vers l'avenir. L'un des premiers facteurs à considérer, ce faisant, est celui de l'efficacité des institutions établies depuis Rio et des relations entre celles-ci. Même si tous les pays n'ont pas les mêmes priorités dans le domaine du développement durable, elles sont néanmoins toutes d'accord sur la nécessité de renforcer ces institutions. M. Langley a indiqué que la Nouvelle-Zélande s'inquiète de la multitude d'organes et processus internationaux, traitant de questions identiques. En 1997, il serait judicieux d'aborder la question du renforcement de la Commission du développement durable en tant que forum clef qui permettra à la communauté internationale d'améliorer son ordre du jour et l'impact de son action en matière d'environnement et de développement durable.

M. Langley a soutenu la déclaration de l'Ambassadeur de Trinité-et-Tobago dans laquelle il est mentionné que l'interaction entre le Programme de la Barbade et Action 21 est bénéfique. Les pays concernés par la mise en oeuvre du Programme de la Barbade font actuellement un effort notable pour traduire dans les faits les décisions contenues dans Action 21 et réaliser un développement durable. Il a noté que la session conjointe de la Commission du développement durable et la cinquième session de cette Commission offriront quelques cinq semaines en vue de la préparation de la session extraordinaire. Il a souligné qu'il ne serait pas approprié d'identifier les thèmes de la session extraordinaire. Cette tâche devrait être confiée au processus préparatoire.

M. LUIS MARQUES, Conseiller spécial auprès du Directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), a fait part des résultats du Sommet mondial sur l'énergie solaire qui s'est tenu à Harare les 16 et 17 septembre 1996. Il a indiqué que l'UNESCO et ses partenaires ont initié le processus préparatoire du Sommet, il y a trois ans, parce qu'ils étaient convaincus que la question des énergies renouvelables est pertinente non seulement du point de vue de l'environnement mais également du point de vue social.

Le Sommet mondial sur l'énergie solaire a été un succès, a indiqué M. Marques. Il a été suivi par dix chefs d'Etat et 104 pays étaient représentés. Au nombre de ses conclusions, le Sommet a reconnu que les énergies renouvelables sont une composante importante du secteur de l'énergie du XXIème siècle et qu'elles méritent d'être utilisées à une grande échelle dans les années à venir.

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La décision a été prise de lancer le Programme sur l'énergie solaire 1996-2005 qui constituera un effort conjugué des Nations Unies et de ses agences spécialisées et de ses programmes ainsi que des gouvernements, des organisations gouvernementales et non-gouvernementales, des institutions universitaires de recherche et du secteur privé.

M. VICTOR MARRERO (Etats-Unis) a observé que l'environnement a un impact sur tous nos intérêts nationaux. Il a noté que le statut de l'environnement avait beaucoup changé. A titre d'exemple, il a signalé que l'emprise des forêts dans le monde a diminué, entre 1960 et 1990, à concurrence d'une superficie égale à la moitié des Etats-Unis, que la moitié des mammifères de la terre est en voie d'extinction et que la couche d'ozone au-dessus de l'Antarctique continue de se rétrécir. M. Marrero a précisé que, malgré les restrictions budgétaires, les Etats-Unis participent aux négociations concernant les émissions de gaz à effet de serre, le commerce des produits chimiques, la diminution des stocks de poissons, la pollution marine d'origine terrestre, la déforestation et la désertification. Il a indiqué que le Président des Etats-Unis avait transmis son accord à la Convention sur la désertification au Congrès pour ratification.

M. Marrero a déclaré s'associer à ceux qui réclament une plus grande efficacité des institutions internationales en charge des questions du développement et de l'environnement. Le rôle politique de la Commission sur le développement durable doit notamment être renforcé, a-t-il déclaré. Il faut également parvenir à une meilleure compréhension du rôle respectif de la CDD et du PNUE. Le PNUE doit être la voix des Nations Unies en matière d'environnement et devra avoir la responsabilité d'initier des mesures pour faire des analyses scientifiques de contrôle et d'évaluation dans le domaine de l'environnement.

M. SAMUEL INSANALLY (Guyana), au nom des treize pays du CARICOM, a déclaré que la région du CARICOM est une zone particulièrement vulnérable, qui requiert une attention spéciale pour permettre son développement durable. Les pays du CARICOM ont assumé une responsabilité notable à cet égard, mais ils sont conscients que ceux-ci ne peuvent donner des fruits qu'avec l'appui de la communauté internationale. Il a félicité la Commission du développement durable pour avoir achevé, cette année, l'examen de tous les chapitres d'Action 21, ainsi que pour l'entrée en vigueur de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique. Il a indiqué qu'en dépit de certains progrès, on ne peut dire que la coopération internationale a répondu à nos attentes. Il a salué les efforts en vue de la préparation de la session extraordinaire de 1997, en soulignant que la résolution 50/113 est une base solide pour cet examen qui devrait être le plus large possible avec un échange le plus franc possible sur les avancées depuis la CNUED.

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Il doit également viser à éliminer les difficultés qui ont empêché la réalisation d'un certain nombre d'accords internationaux. La recherche d'une approche harmonisée du développement durable, la sensibilisation de la population sont parmi les questions clefs dans ce processus, a ajouté M. Insanally.

Le rapport du Secrétaire général est une bonne base pour orienter cet examen. Il est préoccupant néanmoins qu'il ne contienne pas de référence au Programme d'action de la Barbade. M. Insanally a prié le Secrétariat de traiter ce programme d'une façon intégrée au processus préparatoire de la session extraordinaire. D'autre part, les pays du CARICOM estiment qu'une large participation à l'examen de juin 1997 est essentielle pour son succès. Il est important que les défenseurs du développement durable, entre autres, soient admis dans cette évaluation.

M. TIMOTHY U.K. M'MELLA (Kenya) a déclaré que son pays reconnaît qu'il faut mettre en oeuvre les décisions et les recommandations de la Conférences des Nations Unies sur l'environnement et le développement. Il reconnaît également le rôle déterminant que la communauté internationale, et en particulier les Nations Unies, joue dans la gestion des affaires mondiales. Pour cette raison, le Kenya a été honoré d'accueillir deux agences des Nations Unies, le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) et Habitat qui ont leur sièges à Nairobi. Nous avons toutefois noté avec préoccupation que les contributions aux Fonds volontaire et au Fonds d'affectation du PNUE ont baissé récemment de façon alarmante.

Au Sommet de Rio, les chefs d'Etat et de gouvernement ont réaffirmé leur soutien sans faille au renforcement des activités du PNUE et à la présence de son siège à Nairobi, a rappelé M. M'Mella. Nous lançons donc un appel à tous les Etats Membres pour qu'ils contribuent au Fonds et qu'ils fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour renforcer les sièges du PNUE et d'Habitat. En outre le Conseil d'administration du PNUE a décidé que certains services du Fonds relèvent de l'Organisation des Nations Unies et doivent donc être financés sur le budget régulier. Nous espérons que cette question recevra l'attention requise au siège de l'ONU à New York. La délégation du Kenya estime que les réunions consacrés à l'environnement devraient se tenir au siège du PNUE en accord avec le souhait exprimé par l'Assemblée générale, a déclaré M. M'Mella.

M. MESSIE AMOAH (Ghana) a indiqué que son pays est persuadé que le développement durable est le seul moyen de permettre aux générations futures de tirer avantage des ressources actuellement disponibles. Il a indiqué que le gouvernement a adopté une politique nationale en ce qui concerne l'environnement ainsi qu'un plan environnemental national. Le Gouvernement de son pays a créé en 1992 un Ministère de l'environnement, de la science et de la technologie dans la perspective de mettre la science et la technologie au service du développement. Des organes intersectoriels dont la mission est de promouvoir la mise en oeuvre des mesures environnementales ont été mis en place.

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M. Amoah a souligné que ces efforts avaient toutefois été freinés par la faiblesse des institutions nationales, le manque de techniciens et d'experts, et plus encore par des ressources financières inadéquates. Il a estimé que la session extraordinaire de réévaluation doit identifier les obstacles à l'application effective des Accords de Rio et adopter des stratégies qui permettent aux pays de mettre en oeuvre les dispositions d'Action 21. Les modèles de consommation et de production doivent aussi être sérieusement étudiés, en particulier dans les pays développés dans la mesure où la consommation de masse fait peser de sérieuses menaces sur l'environnement, a-t-il observé. Le représentant a recommandé que la session extraordinaire examine la question des indices d'évaluation de l'application d'Action 21.

L'ARCHEVEQUE RENATO R. MARTINO (Saint-Siège) a observé que la position centrale de l'être humain, notion reprise comme principe premier de la Déclaration de Rio, doit être prise en compte dans toute réflexion sur l'environnement et le développement. Il a estimé que la Déclaration de Rio et Action 21 ont lancé un mouvement mondial de renouveau fondé sur la durabilité par opposition aux schémas de consommation égoïste. Il a regretté que la lumière allumée par Rio se soit affaiblie et qu'une des conséquence pour les pays les plus pauvres est l'état dans lequel ils sont. Le représentant a fait valoir que le Saint-Siège souhaite aider la communauté internationale à reconnaître les dimensions éthiques des problèmes affectant les pays en développement. En s'attachant à parvenir à un accès équitable aux ressources, des questions de justice doivent être prises en compte. Il faut fournir aux pays en développement, en particulier les moins avancés, les moyens de prendre part à une économie mondialisée. Il faut également donner aux femmes un accès équitable aux programmes économiques et de développement de leurs pays. Les besoins actuels doivent être satisfaits sans obérer la capacité des futures générations de satisfaire leurs propres besoins. Les libertés et droits fondamentaux, y compris le droit au développement, doivent être préservés.

Mme WENING ESTHYPROBO (Indonésie) a déclaré qu'à la suite de l'adoption d'Action 21, les gouvernements nationaux ont fait preuve d'une volonté réelle en vue d'intégrer la dimension du développement durable et de l'environnement à leurs politiques nationales. Il est toutefois clair que ces efforts n'ont pas été accompagnés de la mise en oeuvre d'engagements qui permettraient une application plus large des décisions de Rio. Le Fonds d'environnement mondial (FEM), qui devait être le mécanisme principal de financement d'appui aux efforts des pays en développement, n'a pas pu répondre aux attentes des pays en développement, a-t-elle indiqué. La session de l'Assemblée générale consacrée à l'examen d'Action 21 devra donc se concentrer sur les contraintes et les obstacles à la mise en oeuvre des engagements au niveau national, régional et international. Il s'agira de résoudre ces contraintes en axant les décisions sur l'action pour l'avenir. Cette session débouchera sur un accord fondé sur des principes novateurs en vue d'inciter tous les pays à honorer leurs engagements. Seul l'avenir dira si la Conférence des Nations Unies pour l'environnement a constitué un tournant décisif dans la coopération Nord-Sud ou si, au contraire, elle aura été une action ratée, a conclu la représentante.

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M. KANAT BAISHEV (Kazakstan) a indiqué que son pays porte une attention toute particulière aux problèmes de l'environnement mais que ses problèmes dépassent le cadre national. Il a attiré l'attention sur la situation créée par le polygone d'essais nucléaires de Semipalatinsk et a indiqué qu'une étude était actuellement en cours pour évaluer les conséquences de l'activité du polygone. Pour améliorer la situation dans la région, il faudrait adopter un ensemble de mesures incluant la remise en culture des 330 000 hectares de terre, ce qui suppose que des moyens importants soient disponibles, a-t-il fait observer.

L'autre problème qui se pose à mon pays, a déclaré le représentant, est le recul de la mer d'Aral, ce qui entraîne un processus de désertification et une réduction importante de la diversité biologique avec une destruction de la faune et une détérioration sensible de la santé de la population. Il a indiqué que le Kazakstan, en collaboration avec d'autres pays d'Asie centrale et l'aide d'organes des Nations Unies s'efforce de prendre les mesures appropriées à cet égard. Il a formulé l'espoir que les problèmes environnementaux que connaît son pays continueront à mobiliser les pays donateurs.

Mme JOANNE FOX-PRZEWORSKI, Directrice du Bureau régional nord-américain du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), a indiqué que le PNUE s'occupe des activités préparatoires de la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrées à l'examen et l'évaluation d'Action 21. Elle a fourni un certain nombre d'informations sur les arrangements internes pour le suivi de la Conférence de Washington et du Programme mondial d'action de protection de l'environnement marin.

La représentante a noté que la Conférence de Rio et Action 21 ont été d'une importance vitale pour ce programme dont la politique et les orientations en sont sorties affermies. Action 21 avait identifié une série de mesures prioritaires pour l'action du PNUE. Ces priorités vont de la surveillance et de l'évaluation en matière d'environnement aux lois internationales sur l'environnement en passant par la coordination des diverses conventions relatives à ce domaine.

Depuis la Conférence de Rio, a expliqué Mme Przeworski, le PNUE a entrepris une restructuration d'envergure qui lui a permis de passer d'une approche sectorielle à une stratégie intégrée, fondée sur un examen approfondi des besoins. Ainsi, le Programme biennal du PNUE pour 1996-1997 met l'accent sur les relations entre les forces socio-économiques, les changements dans la sphère de l'environnement et leur impact sur la santé et le bien-être de l'humanité. Parallèlement, le PNUE a opéré des changements tendant à renforcer ses programmes et leur mise en oeuvre au niveau régional dans le cadre d'une structure administrative efficace et transparente.

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En outre, le PNUE a fait une contribution importante à la Commission du développement durable en ce qui concerne les questions relatives à l'eau, aux mers et aux océans. La Commission a attribué un rôle au PNUE dans des domaines tels que le commerce et l'environnement, la consommation et la production, le développement et le transfert de technologie environnementale rationnelle, la gestion intégrée des ressources terrestres (en particulier des forêts), la gestion durable de la technologie biologique, le développement d'indices pour le développement durable. Evoquant le suivi de la Conférence de Washington concernant la protection du milieu marin à partir d'activités terrestres, la représentante a indiqué que son organisation veille à son application, notamment grâce au Programme régional sur les océans qui offre un cadre institutionnel et une infrastructure de mise en oeuvre.

Mme LIVIA LEU (Suisse) a déclaré que la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrera à l'environnement et au développement durable, en 1997, revêt une importance capitale car elle permettra de prendre la mesure des efforts accomplis depuis Rio. Elle a ajouté que ce travail d'évaluation servira également de base à l'Assemblée générale dans sa définition des futures orientations en la matière. La Suisse attend de la session spéciale un message clair et crédible sur la marche à suivre. M. Leu a indiqué que son pays arrêtera des objectifs précis et un système de contrôle. Elle a considéré que la Commission du développement durable devra, après 1997, continuer de jouer un rôle de coordination et d'offrir un forum de discussions aux fins de proposer les directions politiques pour un développement durable. Il appartiendra également à la Commission de concentrer ses efforts sur les thèmes ou secteurs prioritaires qui devront être établis par la session de l'Assemblée générale dans le cadre de son travail d'évaluation. La Suisse a considéré qu'il est important que la CDD mobilise tous les acteurs du développement, les particuliers, les communautés et les représentants des secteurs productifs, tout en veillant à ne pas multiplier les travaux réalisés dans d'autres instances.

La Suisse est d'avis que l'on se penche sur les thèmes liés aux problématiques suivantes : commerce et environnement, situation de la femme dans la société, gestion des ressources naturelles en relation avec l'énergie et les transports, évolution des pratiques de production et du comportement des consommateurs, dimension sociale d'un développement durable, y compris la lutte contre la pauvreté, gestion des milieux urbains et de l'eau. Rappelant l'engagement de son pays en faveur des forêts, Mme Leu a estimé que le groupe intergouvernemental sur les forêts a contribué à établir un dialogue constructif sur les questions liées à la gestion durable des zones boisées. Elle a toutefois évoqué le besoin de disposer d'un forum politique à haut niveau afin de mener à bien ces travaux et a demandé que le dialogue sur les questions relatives aux forêts reste un élément important du futur mandat de la CDD.

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M. LUIZ TUPY CALDAS DE MOURA (Brésil), au nom des pays du MERCOSUR, du Chili et de la Bolivie, a fait remarquer que la session extraordinaire de l'Assemblée générale prévue en juin 1997 est d'autant plus importante qu'elle constituera la première évaluation de l'une des récentes conférences internationales de l'ONU. A ce titre, il ne fait aucun doute que son processus servira de modèle à de prochaines évaluations. Il a encouragé une participation la plus large possible, y compris de la part des différents acteurs de la société civile, des organisations non gouvernementales et du secteur privés. Notant que la conjoncture internationale n'a pas été très stimulante depuis la Conférence de Rio, en raison du décalage entre les intentions et les engagements, M. de Moura a observé que l'engagement mondial en faveur du développement durable n'est plus que rhétorique et lettre morte. Il a souligné la réduction de l'aide publique au développement et, d'une manière générale, des ressources financières destinées aux activités opérationnelles de développement. Pressés par des considérations prioritaires nationales, comme l'accroissement du chômage et les problèmes liés à la croissance économique, les pays développés ont relégués aux oubliettes les problèmes de l'environnement.

Il a appelé a retrouver "l'esprit de Rio" pour la session extraordinaire en ce qui concerne les négociations en cours au niveau multilatéral sur les problèmes environnementaux et l'établissement de priorités claires pour le futur programme de travail de la Commission du développement. En ce qui concerne le transfert de technologie rationnelle, M. de Moura a souhaité que les objectifs de la coopération technique promus à Rio soient effectivement réalisés en procédant, en particulier, à l'examen de questions liées au financement de technologies appropriées. Il a indiqué que le rôle du secteur privé devra être soigneusement analysé de façon à prendre des initiatives encourageant les investissements privés en faveur de projets de développement durable.

M. FREDERICK H. WEIBGEN, Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), a indiqué qu'un Département du développement durable avait été créé au sein de l'Organisation. Ce Département reflète la priorité donnée par le Directeur général de la FAO au suivi de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED). Ce Département fonctionnera comme un organe de liaison aussi bien au sein de l'Organisation qu'avec les organisations externes. La FAO a été investie d'une responsabilité considérable puisqu'elle est chargée du suivi de quatre chapitres d'Action 21 : la planification et la gestion des ressources en terre, la lutte contre la déforestation, le développement durable des montagnes et le développement durable agricole et rural.

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La FAO attend avec impatience de pouvoir contribuer aux travaux de la session extraordinaire, l'année prochaine, a déclaré M. Weibgen. Il a formulé l'espoir que le rapport de la FAO intitulé "Agriculture mondiale : Vers 2010" puisse contribuer utilement aux travaux de la session. Ce rapport examine, entre autres, les problèmes résultant de la mise en oeuvre d'Action 21, en particulier les défis techniques et environnementaux qui se posent au développement agricole durable.

M. JUAN MANUEL TURBAY (Colombie) a indiqué que la Conférence de Rio a créé une dynamique sur le thème du développement durable et que pour s'en rendre compte, il suffit de mentionner, au niveau multilatéral, l'entrée en vigueur de la Convention-cadre sur les changements climatiques et de la Convention sur la diversité biologique, ainsi que la consolidation du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) et l'établissement du Fonds pour la protection de la couche d'ozone, ainsi que la tenue d'une série de rencontres internationales sur presque tous les thèmes d'Action 21.

Au niveau national, une centaine de pays ont modifié leurs structures institutionnelles afin de favoriser le développement. Il faut cependant reconnaître qu'il reste beaucoup à faire et il incombera à la session extraordinaire de faire le bilan qui s'impose. Après avoir évoqué les réformes considérables institutionnelles et administratives entreprises par le Gouvernement de la Colombie, le représentant a informé que son pays a mis en oeuvre un plan axé sur le développement durable et sur la préservation de l'environnement. Le développement durable ne peut se faire que dans le cadre d'une croissance économique soutenue, qui permettra l'élimination de la pauvreté grâce aux investissements dans les secteurs sociaux, notamment à l'amélioration des conditions de vie des femmes et à la possibilité pour tous les citoyens de jouir d'un toit. Il a expliqué que les pays du Sud qui possèdent des ressources environnementales, ont démontré leur volonté d'appliquer Action 21, ainsi que les programmes issus des Conférences internationales qui lui ont succédé. Il a formé le voeu que les pays développés honorent leurs engagements, puisque ce sont eux qui possèdent les ressources financières et les technologies de pointe environnementales rationnelles. De même, a souligné M. Turbay, il faudrait veiller à la création d'un environnement économique favorable et au respect de l'objectif des pays industrialisés de consacrer 0,7 % de leur PIB à l'aide publique au développement.

En ce qui concerne les préparatifs en vue de la session extraordinaire, M. Turbay a souhaité que le Secrétaire général adopte une approche équilibrée qui prenne en compte les problèmes survenus dans les pays développés et qui ont des incidences néfastes sur les pays en développement, comme c'est le cas des mouvements transfrontières de déchets toxiques et dangereux. Il a prié le Secrétaire général d'inclure dans son rapport la relation entre les Conférences organisées sous l'égide des Nations Unies en matière de développement et Action 21, en mettant l'accent sur l'élimination de la pauvreté comme axe central.

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