AG/EF/184

LA DEUXIEME COMMISSION DISCUTE DE LA PREPARATION DE LA SESSION EXTRAORDINAIRE QUE L'ASSEMBLEE GENERALE CONSACRERA A L'EVALUATION D'ACTION 21

22 octobre 1996


Communiqué de Presse
AG/EF/184


LA DEUXIEME COMMISSION DISCUTE DE LA PREPARATION DE LA SESSION EXTRAORDINAIRE QUE L'ASSEMBLEE GENERALE CONSACRERA A L'EVALUATION D'ACTION 21

19961022 APRES-MIDI AG/EF/184 La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a poursuivi cet après-midi l'examen des questions portant sur l'environnement et le développement durable, en particulier l'application des décisions des recommandations de la Conférence des Nations Unies sur le développement, y compris la récente entrée en vigueur de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique. Elle a examiné en outre la question relative à la convocation d'une session extraordinaire de l'Assemblée générale en 1997 au cours de laquelle sera examinée et évaluée la mise en oeuvre d'Action 21.

La Commission a entendu dans ce cadre les déclarations liminaires du Secrétaire général adjoint à la coordination des politiques et au développement durable et le Secrétaire exécutif au Secrétariat intérimaire de la Convention sur la lutte contre la désertification dans les pays touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique. Elle a également entendu les représentants des pays suivants : Costa Rica (au nom du Groupe des 77 et la Chine), Irlande (au nom de l'Union européenne et d'autres pays), Tunisie, Mexique, Bangladesh, Chine, Cuba, Fédération de Russie, îles Marshall, Ethiopie et Thaïlande.

La Commission a entendu les délégations qui ont mis en garde contre le risque d'avoir à faire face, lors de la session extraordinaire, à des tentatives en vue de négocier à nouveau certains points d'Action 21 sur lesquels la communauté internationale était déjà arrivée à un consensus. De nombreux pays ont réaffirmé le principe de responsabilité conjointe différenciée et ont souligné qu'il était nécessaire de respecter les accords en matière de ressources financières et de transferts de la technologie. Tous ont reconnu que la session extraordinaire constituera, depuis Rio, l'événement le plus important dans le domaine de la coopération internationale pour le dévelopement durable. L'Irlande, au nom de l'Union européenne et d'autres pays, ont souligné que cette session devrait s'employer notamment à analyser le rôle futur et les méthodes de travail de la Commission du développement durable.

(à suivre - 1a)

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Des représentants ont insisté sur la nécessité d'associer les représentants de la société civile ainsi que les organisations non gouvernementales régionales et sous régionales au processus préparatoire de la session extraordinaire et la session elle-même. Selon des intervenants, cette session devra se dérouler au plus haut niveau politique et s'achever sur l'adoption d'une déclaration et d'un programme d'action visant à accélérer la mise en oeuvre d'Action 21.

La Commission économique et financière poursuivra l'examen de ces questions demain, mercredi 23 octobre, à 10 heures.

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Environnement et développement durable

Une note du Secrétaire général, intitulée "Elaboration d'une convention internationale sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse ou par la désertification, en particulier en Afrique" (A/51/76), présente en annexe le rapport sur les travaux de la huitième session, tenue du 5 au 15 février 1996 à Genève, du Comité intergouvernemental de négociation chargé d'élaborer ladite convention.

Le Comité s'est divisé en deux groupes de travail pour examiner les différents aspects des préparatifs de la Conférence des Parties.

Le Président du Comité, M. Bo Kjellén (Suède), a déclaré que les débats de cette session ont fait ressortir que la convention avait des chances d'entrer en vigueur dans le courant de l'année. Après avoir rappelé que, dans sa résolution 50/112, l'Assemblée générale avait indiqué que la Conférence des parties se tiendrait les deuxième et troisième semaines d'août 1997, le Président a indiqué que les deux premières semaines de septembre 1997 seraient préférables.

Dans ses conclusions, le Président du Comité de négociation a affirmé que l'une des caractéristiques essentielles de la convention est qu'elle reconnaît la nécessité de replacer la gestion des sols dans le contexte plus général des politiques sectorielles concernant notamment l'eau, l'énergie, les échanges et la population et divers aspects de l'élaboration des politiques socio-économiques. Cette démarche est conforme à l'approche générale préconisée dans le programme Action 21.

Tirant des enseignements quant à l'application future de la convention, il a indiqué que la coordination entre les pays touchés et les partenaires internationaux est essentielle mais difficile. Selon lui, le Comité devrait voir de manière plus claire comment cette coordination devrait fonctionner.

Il a appelé à réfléchir davantage au délicat problème consistant à faire en sorte que les activités sous-régionales renforcent l'action locale.

Le Président a recommandé que l'application de la convention et les préoccupations liées à la sécurité alimentaire soient étroitement liées. La prise en compte dans l'ordre du jour du Sommet mondial de l'alimentation, prévu cet automne à Rome, des préoccupations exprimées dans la Convention serait un premier pas dans ce sens.

Il a incité à réfléchir davantage à la façon de rassembler les divers aspects de l'application de la Convention dans une optique globaliste, en regroupant certaines questions comme celles qui concernent la terre et l'eau, l'énergie, le développement rural intégré et le rôle des femmes.

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D'autre part, en ce qui concerne les fonds extra-budgétaires, le représentant des Pays-Bas a informé le Comité que le Gouvernement néerlandais verserait une contribution d'un montant équivalent à 600 000 dollars américains. Le représentant de l'Allemagne a informé que son pays avait arrêté la procédure de transfert de la contribution qu'il avait annoncée et qui s'élevait à 50 000 dollars des Etats-Unis.

Une note du Secrétaire intitulée "Environnement et développement durable : application des décisions et recommandations de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (A/51/76/Add.1) présente le rapport sur les travaux de la neuvième session du Comité intergouvernemental de négociation chargé d'élaborer une Convention internationale sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse ou par la désertification, en particulier en Afrique, qui s'est tenue à New York du 3 au 13 septembre 1996.

Dans le cadre de son examen des questions relatives au thème à "Environnement et développement: Application des décisions et recommandations de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement, la Deuxième Commission a été saisie d'un rapport du Secrétaire général intitulé "Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique: application de la résolution 50/112" (A/51/510), qui indique les mesures prises pour donner effet à la résolution mentionnée et les faits nouveaux intervenus depuis l'adoption de cette résolution qui date du 20 décembre 1995.

Par la résolution 50/112, l'Assemblée générale a décidé que le Comité intergouvernemental de négociation pour l'élaboration de ladite Convention continuerait à préparer la première session de la Conférence des Parties à la Convention et a prié le Secrétaire général de lui présenter à sa cinquante et unième session un rapport sur l'application de sa résolution.

Le rapport offre une synthèse des huitième et neuvième sessions du Comité intergouvernemental de négociation et décrit succinctement les dispositions visant à assurer le succès de la célébration par l'organisation des Nations Unies de la Journée mondiale de la lutte contre la désertification et la sécheresse, le 7 juin. Il présente les activités se rapportant à la mise en oeuvre de la résolution relative aux mesures urgentes à prendre en faveur de l'Afrique et aux mesures transitoires pour les autres régions.

La dernière partie du rapport traite du programme de travail du Comité, y compris de son calendrier pour l'exercice 1997-1998.

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Dans son rapport sur la session extraordinaire consacrée à un examen et une évaluation d'ensemble de la mise en oeuvre d'Action 21 (A/51/420), le Secrétaire général rappelle que l'organisation de cette session a été envisagée au paragraphe 38.9 d'Action 21 adopté par la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement tenue en juin 1992 à Rio de Janeiro. A sa cinquantième session, l'Assemblée générale a décidé de tenir cette session extraordinaire pendant la durée d'une semaine, au mois de juin 1997, au niveau de participation le plus élevé possible (résolution 50/113).

Dans cette résolution, l'Assemblée générale a décidé que la Commission du développement durable ferait fonction de forum intergouvernemental central pour les préparatifs de la session extraordinaire. L'Assemblée a en particulier encouragé les participants à la quatrième session de la Commission (New York, 18 avril-3 mai 1996) à examiner les questions relatives à la session extraordinaire.

Au cours de cette session, les débats ont fait ressortir que, de l'avis général, il ne fallait pas que la session extraordinaire soit consacrée à une renégociation d'Action 21 ou d'autres accords intergouvernementaux dans le domaine du développement durable mais qu'elle se concentre sur la poursuite de leur application. Ils ont fixé au nombre des objectifs de la session, de renouveler et stimuler l'engagement envers la notion de développement durable, de veiller à ce qu'il soit au centre des préoccupations politiques et de renforcer l'élan imprimé à sa mise en oeuvre aux niveaux international, national et local. Les participants ont estimé qu'il importait de mieux faire connaître la Commission et d'en renforcer la présence.

Examinant la réalisation des objectifs d'Action 21 depuis la Conférence sur l'environnement et le développement, les participants ont constaté qu'il était toujours nécessaire de renforcer les mécanismes du système des Nations Unies permettant d'intégrer plus complètement l'environnement dans le processus ordinaire de prise de décisions.

Le rapport indique en outre que le Bureau de la Commission du développement durable qui s'est réuni le 15 juillet 1996, a notamment considéré que la session devrait axer ses travaux sur la mise en oeuvre d'Action 21, s'achever par l'adoption d'une déclaration de caractère pragmatique et qu'elle devrait avoir un haut profil politique.

Le rapport fait également le point sur les activités pertinentes menées par le Comité interorganisations sur le développement durable ainsi que par le Conseil consultatif de haut niveau sur le développement durable. Le Comité interorganisation sur le développement durable a convenu notamment qu'il serait essentiel que l'examen de 1997 aille au-delà d'une évaluation des progrès réalisés par la Commission et le système des Nations Unies et qu'il propose une évaluation franche et analytique des progrès d'ensemble réalisés et des problèmes rencontrés aux niveaux international, national et local.

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Le Conseil consultatif de haut niveau sur le développement durable a accepté de son côté d'apporter sa contribution à l'examen des progrès réalisés dans la mise en oeuvre des engagements de Rio sous forme d'un rapport qu'il a décidé d'axer sur trois secteurs critiques du développement durable : l'énergie, les transports et les ressources en eau. Dans chacun de ces rapports, le rapport du Conseil ferait des recommandations sur les ensembles de mesures que les gouvernements pourraient mettre en oeuvre individuellement ou collectivement, pour surmonter les obstacles au développement durable.

Dans sa résolution 50/113, précise encore le rapport, l'Assemblée générale a prié le Secrétaire général d'établir des profils de pays établis sur la base des informations fournies par les pays présentant de manière concise les progrès accomplis et les obstacles rencontrés dans la mise en oeuvre d'Action 21 au niveau national. En réponse à ces demandes, le Secrétariat a élaboré un mode commun de présentation des profils et l'a communiqué à tous les gouvernements. Ces profils viendront en aide à l'analyse et l'évaluation nécessaires à la documentation de la cinquième session de la Commission.

Des informations sur les activités menées aux niveaux national, régional et sous-régional pour soutenir le processus préparatoire, sur les contributions des Conventions de Rio, sur les initiatives des grands groupes, sur les activités d'information, sur l'état des contributions au Fonds d'affectation spéciale et sur des propositions relatives aux modalités d'organisation à adopter durant la cinquième session de la Commission du développement durable et la session extraordinaire de 1997 sont également fournies par le rapport.

Débat

Mme PATRICIA CHAVES (Costa Rica), au nom du Groupe des 77 et la Chine, a salué le rôle tenu par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) dans le domaine de la coopération internationale. Elle a indiqué que le Groupe des 77 et la Chine attachaient la plus grande importance aux travaux de la Conférence et qu'ils sont engagés dans la mise en oeuvre d'Action 21. Elle a mis l'accent sur les difficultés rencontrées par les pays en développement à cet égard. Il est inacceptable, a-t-elle observé, que les pays en développement aient à faire face à des politiques restrictives en matière de commerce et d'investissements alors que les engagements de Rio qui prévoyaient la fourniture de ressources financières supplémentaires et adaptées, le transfert de technologie sûre du point de vue de l'environnement, un accès amélioré aux produits d'exportation des pays en développement, une équité plus grande des termes de l'échange, un soutien mutuel du commerce et de l'environnement ne se sont toujours pas matérialisés.

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Mme Chaves a mis l'accent sur le travail effectué par la Commission du développement durable en matière de promotion et de suivi des engagements pris à Rio. Ce travail a grandement contribué à accroître la prise de conscience de la communauté internationale sur l'importance du développement durable, a-t-elle observé. Il est important que la Commission agisse non seulement comme un organe de contrôle technique intergouvernemental dans le cadre de la mise en oeuvre d'Action 21 mais qu'elle joue aussi un rôle de mobilisation des actions en faveur de la promotion de la croissance économique et du développement durables.

Commentant le rapport du Secrétaire général sur la session extraordinaire d'évaluation de la mise en oeuvre d'Action 21, la représentante a jugé qu'il serait utile de disposer du détail de la situation des contributions au Fonds d'affectation spéciale créé dans ce cadre et plus particulièrement des ressources disponibles par rapport aux pays en développement qui ont annoncé leur participation.

M. CONOR MURPHY (Irlande), au nom de l'Union européenne et des pays associés (Bulgarie, Chypre, Islande, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Malte, Pologne, République tchèque, Roumanie, Slovénie et Slovaquie), a estimé que le débat du Conseil économique et social sur le rapport de la Commission du développement durable et les décisions prises par le Conseil dans ce contexte sont appropriés pour traiter du suivi de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement.

Abordant la question des préparatifs en vue de la session extraordinaire de l'Assemblée générale visant l'évaluation d'Action 21, M. Murphy a souligné l'importance que l'Union européenne et les pays associés y attachent. Il s'agira de l'événement le plus important dans le domaine de la coopération internationale pour le développement durable. Il faudra surtout s'employer à analyser le rôle futur et les méthodes de travail de la Commission du développement durable, qui est en fait l'organe qui devrait continuer de se pencher sur le concept général du développement durable, sur la base des décisions adoptées à Rio.

L'Union européenne est également fermement attachée à la participation de tous les groupes qui s'occupent, de près ou de loin, du développement durable, comme cela a été décidé par la Commission du développement durable dans sa décision 4/9, aussi bien dans la phase préparatoire que durant la session même. A cet égard, l'Union européenne a fait siennes les propositions du Secrétaire général figurant dans son rapport A/50/113.

M. Murphy a indiqué que l'Union européenne partage le point de vue du Secrétaire général pour ce qui est de l'aspect organisationnel de la cinquième session de la Commission du développement durable. Il a recommandé d'assurer une interaction optimale des participants, qu'ils soient gouvernementaux ou intergouvernementaux.

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Le représentant a demandé que la session extraordinaire ne soit pas un prétexte pour ouvrir de nouvelles négociations sur Action 21. L'évaluation prévue doit être axée sur les moyens susceptibles d'aider à une meilleure application des décisions prises à Rio, comme elle doit aussi servir à formuler des suggestions. Il a signalé que non seulement les préoccupations de 1992 sont encore actuelles, mais d'autres ont vu le jour depuis. Il a indiqué en outre que l'Union européenne est en train de déterminer les principales priorités pour la session extraordinaire mais qu'elle aurait besoin de les étudier plus en profondeur avec tous les autres pays. Il a ajouté que la session pourrait adopter une déclaration finale qui donnerait un nouveau souffle politique à la prochaine phase du processus de Rio. Il a rappelé la résolution 50/113 dans laquelle l'Assemblée générale encourage à une participation au "plus haut niveau possible". Une telle participation donnerait à la déclaration un degré majeure de crédibilité et garantirait le succès de la session.

Il a suggéré que la session soit organisée entre le 23 et le 27 juin 1997, alors que le Secrétaire général avait proposé de la tenir entre le 7 et le 13 juin de la même année.

M. ABDERAZAK AZAIEZ (Tunisie) a fait valoir que l'application des décisions et recommandations de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement et plus particulièrement les travaux du Comité intergouvernemental de négociations chargé d'élaborer une convention internationale sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse en particulier en Afrique repose sur la mise en place d'un mécanisme mondial de mobilisation et d'acheminement des ressources financières. Il a estimé que ces ressources doivent être prévisibles aux niveaux régional, sous-régional et national à travers le Fonds d'affectation spécial.

En ce qui concerne la tenue d'une session extraordinaire consacrée à un examen et une évaluation d'ensemble de la mise en oeuvre d'Action 21, le représentant a observé qu'il ne faudrait pas que cette session soit l'occasion d'une renégociation d'Action 21 ou d'autres accords intergouvernementaux liés au développement durable mais plutôt l'occasion d'aborder des thèmes importants qui n'ont pu être étudiés à Rio tels que les modes de consommation et de production, les problèmes urbains, la question des transports et celle de la menace qui pèse sur l'eau douce.

M. Azaiez a fourni des informations sur les actions menées par son pays dans le domaine du développement durable. Il a indiqué que le Programme national a été axé sur la lutte contre la désertification, la préservation des ressources en eau et l'adéquation entre l'utilisation et la maîtrise de l'énergie et la protection de l'environnement. Il a signalé notamment que la Tunisie a mis sur pied un observatoire pour l'environnement et le développement qui constitue la base d'un dispositif permanent qui permettra au pays de disposer de données précises et exhaustives.

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M. GERARDO LOZANO (Mexique) a déclaré que le processus préparatoire de la session extraordinaire de l'Assemblée générale concernant l'évaluation d'Action 21 devrait viser à garantir une participation au plus haut niveau ainsi que la participation de tous les secteurs. Il a ajouté qu'elle devrait aussi assurer un équilibre entre les aspects substantiels et institutionnels. Pour les questions de fonds, le représentant a estimé que la session devrait évaluer l'application des Accords adoptés à Rio et identifier les domaines où la mise en oeuvre laisse à désirer, les raisons de ces retards et les moyens susceptibles d'y remédier. Avant tout, la session devrait réexaminer les modalités de fonctionnement de la Commission du développement durable et il serait utile à cet effet de réfléchir à de nouvelles formules de travail. La session extraordinaire devrait également favoriser une analyse des relations entre la Commission du développement durable et d'autres instances des Nations Unies, en particulier les relations de la Commission avec les Conférences des Parties aux différentes Conventions ayant trait à l'environnement.

Le représentant a esquissé un certain nombre d'objectifs pour la session extraordinaire de 1997, notamment l'affirmation des engagements pris à Rio et l'adoption d'un programme de travail pour le futur, ce qui éviterait d'aboutir à un ordre du jour parallèle.

Il a suggéré d'adopter le schéma proposé par le Secrétaire général en ce qui concerne l'organisation des travaux de la session. M. Lozano a en outre demandé à la Commission du développement durable d'examiner les différents aspects de fonds et institutionnels et d'établir, dès à présent, la forme que prendront les résultats de la session. A cet égard, il a proposé l'adoption d'une courte déclaration politique qui réaffirmerait les principes et les engagements de Rio, tout en renouvelant la volonté collective de les appliquer pleinement. Cette déclaration devrait être accompagnée d'un programme de travail dans lequel seraient identifiées les sphères de mise en oeuvre qui nécessitent plus d'efforts, a conclu le représentant.

M. AMINUL ISLAM (Bangladesh) a observé que des progrès avaient été réalisés, malgré les difficultés, dans la mise en oeuvre d'Action 21. Il a indiqué que son Gouvernement avait engagé des actions concrètes au niveau national en adoptant notamment un Plan d'action pour la gestion de l'environnement. Ce plan identifie les importantes questions en matière d'environnement et a pour objectifs la conservation des ressources naturelles, la réduction de la dégradation de l'environnement, la promotion du développement durable et l'amélioration du niveau général de vie. Son application implique non seulement le gouvernement mais également les organisations non gouvernementales, les citoyens et les différentes communautés.

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M. Islam a fait remarquer que l'activité humaine dans une des régions les plus peuplées de la planète a des conséquences sur l'environnement. L'étendue de la pauvreté rend parfois difficile la prise en compte du cadre de vie même si la population a une conscience bien plus aiguë que le niveau d'éducation pourrait le suggérer, des effets de son activité sur l'environnement, a-t-il observé. Cela tient au fait qu'il dépend de la nature pour sa nourriture et sa survie. Cette sensibilisation est une des raisons pour lesquelles les projets destinés à protéger les ressources naturelles sont en général suivi de succès, au Bangladesh. Des programmes de reforestation sont actuellement en cours après vingt ans de destruction des forêts par une population en développement rapide.

La destruction des forêts en Asie du Sud a eu des conséquences au Bangladesh, a indiqué le représentant. Le nord du pays est plus que jamais touché par la sécheresse et la désertification progresse dans le nord-ouest. Il a jugé que la communauté internationale avait franchi une étape décisive en adoptant la Convention sur la lutte contre la désertification. Il a indiqué que son pays avait été un des premiers à signer la Convention.

M. WANG XUEXIAN (Chine) a indiqué qu'au cours de la Conférence de Rio, les chefs d'Etat et de gouvernement de tous les pays se sont solennellement engagés à réaliser un développement durable et, à cette fin, sont parvenus à un consensus sur un certain nombre de questions majeures. La Déclaration de Rio et Action 21 ont ouvert une nouvelle page dans la coopération internationale pour le développement. Il a estimé que l'application actuelle d'Action 21 reste bien en-deça des attentes. Les engagements pris par les pays développées dans le domaine du financement de certains projets et le transfert de technologies sont restés lettre morte et la tendance au protectionnisme - sous prétexte de considérations favorables à la préservation de l'environnement - ne cessent de progresser. Le représentant a également observé une tendance visant à forcer les pays en développement à accepter des obligations au-dessus de leur niveau actuel de développement économique, notamment sur des questions touchant la production, la consommation et les normes environnementales. Il a mis en relief les principes admis à la Conférence de Rio à savoir la coordination entre la protection de l'environnement et le développement économique, les responsabilités communes différenciées et la prise en considération des conditions spécifiques des pays en développement. Ces principes sont l'âme même de la Conférence de Rio, a encore expliqué M. Wang.

Pour la plupart des pays en développement, un développement économique durable et écologiquement rationnel, de même que l'élimination de la pauvreté et du sous-développement sont les conditions préalables indispensables à leur participation pleine et entière à la coopération internationale en matière d'environnement et de développement. Comment protéger l'environnement écologique mondial ? C'est le principal défi que le monde entier doit relever, a-t-il déclaré, en souhaitant que la session de l'Assemblée générale soit en mesure de donner un nouveau souffle à la coopération internationale en matière d'environnement et de développement.

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M. ESPEN RONNEBERG (îles Marshall) a exprimé le soutien des participants au Forum du Pacifique Sud au processus d'évaluation d'Action 21 qui sera mené par l'Assemblée générale, l'année prochaine. Des mécanismes ont été mis en place dans le cadre du Forum de façon à établir un dialogue, une participation et un partenariat régional qui rendent possible la formulation de propositions concrètes concernant la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement, a-t-il précisé. Il a mis en garde contre la prolifération des organisations et des réunions et engagé la communauté internationale à concentrer ses efforts sur les mesures pratiques destinées à améliorer les efforts en cours au niveau régional. C'est un problème pour nos administrations dont les ressources sont limitées de couvrir trop de réunions portant sur les mêmes sujets et nous redoutons la duplication qui peut en résulter, a-t-il indiqué.

M. Ronneberg a remercié le Japon pour son action en faveur de la création d'un Centre des îles du Pacifique qui s'est ouvert la semaine dernière à Tokyo. Ce centre, a-t-il estimé, constitue un apport majeur pour les pays insulaires du Pacifique en termes de commerce, de tourisme et de développement durable en même temps qu'il donne aux entreprises japonaises accès à ces îles. Cette initiative peut être considérée comme un exemple d'assistance destinée à permettre aux pays en développement de s'aider eux-même.

Mme HORMILLA MIRTHA (Cuba) a indiqué que des informations supplémentaires seront à la disposition des délégations sur la question après la 5ème session de la Commission du développement durable et du Conseil d'administration du PNUE. Tout le monde reconnaît qu'après Rio, la dégradation de l'environnement s'est accrue en raison notamment de la poursuite des modes de production et de consommation non durables, particulièrement dans les pays industrialisées. La session extraordinaire devra faire un bilan au titre des différents chapitres d'Action 21, ainsi qu'une évaluation dans les secteurs où des progrès importants n'ont pas encore été enregistrés. La session ne doit pas s'attarder sur les tentatives de négocier à nouveau Action 21 ni sur aucun instrument relatif au développement durable, a-t-elle précisé.

Mme Mirtha a souligné que la nécessité de fournir des ressources appropriées nouvelles et additionnelles a été exprimée à plus d'un titre. Ces ressources sont surtout nécessaires pour combattre les conséquences de la pollution et de la dégradation de l'environnement. Cela a également des conséquences sur la sécurité alimentaire et la pauvreté, a conclu la représentante.

M. NIKOLIA TCHOULKOV (Fédération de Russie) a expliqué que les problèmes environnementaux devraient être résolus grâce aux efforts conjugués de tous ou du moins d'une majorité d'Etats. Il est également évident que les capacités des Etats à atteindre leurs objectifs respectifs varient, a-t-il fait observer. La responsabilité des Etats à cet égard ne peut donc être considérée comme équivalente.

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La mise en oeuvre des traités aux niveaux régional et mondial ainsi que l'étendue de leurs dispositions nécessitent qu'un bilan soit fait. La Fédération de Russie, en accord avec d'autres partenaires, a l'intention de présenter un projet de résolution sur la question de l'environnement et du développement.

Le représentant a estimé qu'il serait également utile d'envisager la possibilité de créer un protocole spécial sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans les pays en transition ou de refléter les intérêts de ce groupe de pays dans les dispositions du projet de protocole actuellement en cours de négociations. Il a indiqué que son pays avait déjà fait des propositions dans ce sens et qu'il comptait sur la compréhension de ses partenaires.

M. BERHANU KEBEDE (Ethiopie) a indiqué que cinq ans après le Sommet de la Terre à Rio sur l'environnement et le développement, l'Assemblée générale organisera, l'année prochaine, une session extraordinaire en vue de l'évaluation d'Action 21. Cette session permettra d'examiner à nouveau les principes de la responsabilité conjointe mais différenciée ainsi que la nécessité de financement, le transfert de technologie et les mécanismes institutionnels de suivis. Une application appropriée des engagements pris requiert un partenariat sur divers fronts. Les gouvernements nationaux ont la responsabilité première pour ce qui est de la promulgation de lois et de règles visant le développement durable. Les agences de développement multilatéral doivent assurer que les engagements seront réalisés sans de nouvelles obligations et que les populations seront sensibilisées. La session devra pouvoir envoyer le message selon lequel la protection de l'environnement est l'affaire de tous et devra inclure tous les secteurs.

M. Kebede s'est félicité de l'entrée en vigueur de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la sécheresse et la désertification dans les pays affectés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique. Il est grand temps, a-t-il déclaré, que la communauté internationale mette en place un mécanisme visant à intégrer les principes de la Convention dans les programmes des organes des Nations Unies et dans les institutions multilatérales. Il a demandé que des mécanismes tels que les commissions régionales soient créés dans le but d'examiner exclusivement le problème de la désertification ainsi que la mise en oeuvre de la résolution 1996/36 du Conseil économique et social qui appelle à l'établissement de quatre groupes de travail en vue de la promotion de l'application des suivis des conférences internationales.

M. Kebede a suggéré que la présence des Nations Unies sur le terrain dans les pays touchés par la sécheresse et la désertification soit renforcée par le transfert de ressources financières et humaines vers ces régions. De même, les organisations régionales, les regroupements sous régionaux, les ONG et les communautés locales devraient être encouragés en recevant des fonds additionnels.

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Il a soutenu les recommandations du Secrétaire général contenues dans son rapport A/51/76 tendant à une interaction entre l'application de la Convention et de la sécurité alimentaire ainsi que son projet d'incorporer les questions de la convention dans l'ordre du jour du Sommet mondial sur la sécurité alimentaire.

M. Kebede a évoqué la sécheresse dans son pays en expliquant que plus des 73% du territoire ont été affectés. La proportion des terres couvertes par la forêt va en diminuant, passant de 40 % vers le début de ce siècle à 3% actuellement. Le représentant a ajouté qu'on estime que plus de 2 milliards de mètres carrés de sol sont annuellement arrachés par les pluies torrentielles et les crues des rivières dans le Haut plateau éthiopien, laissant la majorité de la population face à un paysage gravement érodé. Il a annoncé que l'Ethiopie vient de ratifier la Convention et qu'elle prendra les dernières mesures au plan national en vue de sa ratification dans un avenir proche.

M. ASDA JAYANAMA (Thaïlande) a mis l'accent sur le rôle de son pays dans le domaine de la coopération internationale en vue de la protection de l'environnement. Il a rappelé que la Thaïlande est actuellement membre du Conseil du Programme des Nations Unies pour l'environnement et membre de la Commission du développement durable.

Au niveau régional, la Thaïlande est sur le point de signer des accords de coopération avec d'autres nations, en particulier avec ses voisins en vue d'un échange d'information, de savoir-faire, de transfert de technologie et de l'édification des capacités. Au niveau national, la Thaïlande a adopté son 8ème Plan de développement économique et social, depuis octobre 1996, et a utilisé le principe du développement durable comme principe fondamental de sa politique dans ce domaine.

M. Jayanama a soutenu les propositions formulées par le Secrétaire général des Nations Unies concernant l'organisation de la session extraordinaire de l'Assemblée générale en vue de l'évaluation d'Action 21 en 1997. Il a souhaité que la session s'achève par l'adoption d'une déclaration orientée vers l'action et que la participation soit faite au plus haut niveau politique. Il a demandé que les points de vue des organisations non gouvernementales activement engagées dans ces domaines soient dûment pris en compte. M. Jayanama a jugé nécessaire de tenir une réunion conjointe des Ministres de l'environnement et de leurs homologues des finances comme élément du processus préparatoire de la session spéciale. Cette proposition est d'autant plus pertinente, a expliqué le représentant, que nous nous trouvons actuellement confrontés au problème du tarissement des contributions financières des bailleurs de fonds.

M. Jayanama a noté que la session devrait servir à un réexamen du fonctionnement de la Commission du développement durable qui gagnerait à affermir sa coopération avec les institutions des Nations Unies et les institutions multilatérales en vue d'une meilleure efficacité dans le contrôle de l'application d'Action 21.

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