DEUXIEME COMMISSION : LA NOTION DE RESPONSABILITE COMMUNE MAIS DIFFERENCIEE AU CENTRE DU DEBAT SUR L'ENVIRONNEMENT ET LE DEVELOPPEMENT
Communiqué de Presse
AG/EF/183
DEUXIEME COMMISSION : LA NOTION DE RESPONSABILITE COMMUNE MAIS DIFFERENCIEE AU CENTRE DU DEBAT SUR L'ENVIRONNEMENT ET LE DEVELOPPEMENT
19961022 MATIN AG/EF/183 La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a achevé ce matin, dans le cadre du point consacré à l'environnement et au développement durable, l'examen des questions relatives à l'application de la Convention sur la diversité biologique, à l'application des décisions de la Conférence mondiale sur le développement durable des petits Etats insulaires en développement, à la protection du climat mondial pour les générations présentes et futures et à la Décennie internationale de la prévention des catastrophes naturelles.Elle a entendu dans ce cadre, le Secrétaire exécutif du Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique, qui a présenté le rapport sur la mise en oeuvre de la Convention. Le rapport indique notamment que la troisième réunion de la Conférences des Parties à la Convention qui se tiendra entre le 4 et 17 novembre 1996, mettra en évidence les liens entre la Convention et les objectifs du développement durable. Le rapport indique en outre que 40% de l'économie mondiale et 80% des besoins des pauvres dans le monde dépendent de la diversité biologique. La sécurité alimentaire, la stabilité climatique et autres besoins humains sont directement liés à la diversité biologique, est-il mentionné dans le rapport.
La Commission a entendu en outre les représentants des pays suivants : Bolivie (au nom du Groupe de Rio), Brésil, Kenya, Chine, Indonésie, Iran, Honduras (au nom des pays d'Amérique centrale), Australie, Jamaïque (au nom des Etats membres du CARICOM), République de Corée, Malte, Yémen, Japon et Barbade. Le représentant de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a également pris la parole.
Les intervenants ont évoqué la notion de responsabilité commune et différenciée. Ils ont souligné que les problèmes liés aux changements climatiques concernent tous les pays et qu'aucun gouvernement ne peut adopter de politiques qui affectent négativement les conditions de vie sur la planète. Des représentants ont attiré l'attention sur la responsabilité des pays développés dans la production de la majeure partie des gaz, qui engendrent l'effet de serre. Des délégations ont évoqué en outre le réchauffement des mers et ont indiqué les mesures prises par leurs gouvernements pour faire face à un tel problème.
(à suivre - 1a)
- 1a - AG/EF/183 22 octobre 1996
La Commission se réunira à nouveau cet après-midi à 16 heures et poursuivra l'examen de l'application des décisions et recommandations de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement et l'évaluation d'ensemble de la mise en oeuvre d'Action 21.
- 2 - AG/EF/183 22 octobre 1996
Environnement et développement durable
Débat
M. RENE SORIA GALVARRO HAENSEL (Bolivie), au nom du Groupe de Rio (Argentine, Brésil, Chili, Colombie, Equateur, Mexique, Panama, Paraguay, Pérou, Uruguay, Venezuela et Costa Rica)a indiqué que le Groupe accorde une importance majeure à la conservation de la diversité biologique, en raison de la superficie géographique de l'ensemble de ces pays ainsi que de la variété de leurs écosystèmes. Il a souligné que le relief joue un rôle déterminant dans plusieurs secteurs de l'économie de ces pays comme l'agriculture, l'élevage, la pêche et l'exploitation forestière. Pour toutes ces raisons, le Groupe de Rio fait entièrement siennes les propositions contenues dans la Convention de Rio sur la diversité biologique.
M. Galvarro Haensel a rappelé que cette Convention a été le fruit d'un long processus de négociations au cours duquel les pays en développement ont cherché à mettre en valeur les ressources de leur diversité biologique - tout en s'efforçant de garantir leur conservation - et de les mettre à profit du point de vue économique et social. Même si cette Convention représente un progrès sensible pour les pays en développement, le représentant a estimé que les négociations doivent être poursuivies au niveau international dans le but d'élargir le cadre de ces engagements, en particulier ceux pris par les nations développées dans le cadre de cet instrument, et conformément au souhait de la Conférence de Jakarta. Il a insisté pour que soient créés les mécanismes nécessaires en vue de l'accès aux ressources génétiques. Les pays du Groupe de Rio, sont d'avis qu'il faudrait harmoniser cet engagement avec la Convention sur la diversité biologique.
M. Galvarro Haensel a indiqué que le Groupe est en train de considérer la possibilité de négociation d'un protocole sur la sécurité biologique en vue de réglementer les mouvements transfrontières des organismes modifiés génétiquement. Il a précisé que les pourparlers sont très difficiles en raison de certaines interprétations qui mettent en garde contre le caractère restrictif de cet instrument en ce qui concerne le développement de la technologie biologique. Il a annoncé que la deuxième Conférence des Parties a permis une grande avancée dans les discussions en permettant de poursuivre les négociations et de constituer un groupe de travail à cette fin. La première réunion de ce groupe a eu lieu en juillet dernier à Aarhus, au Danemark. Cette réunion s'est achevée par l'adoption d'une liste de sujets qui seront inclus dans le cadre du protocole. Il a exprimé l'inquiétude des pays du Groupe de Rio pour ce qui est du savoir traditionnel et a reconnu les difficultés lorsqu'il s'agit de permettre la reconnaissance des droits de propriété intellectuelle des communautés indigènes et locales. Il a estimé qu'un progrès dans ce domaine est indispensable si l'on veut combler des vides flagrants dans l'exploitation durable des ressources génétiques.
- 3 - AG/EF/183 22 octobre 1996
La troisième conférence des Parties se tiendra à Buenos Aires, en Argentine, en novembre prochain, a indiqué le représentant, qui a émis l'espoir que cette réunion sera l'occasion de traiter d'une manière plus approfondie la coopération financière et technique.
M. LUIS TUPY CALDAS DE MOURA (Brésil) a rappelé que la Conférence mondiale sur le développement durable des petits Etats insulaires en développement a reconnu que ces Etats sont particulièrement vulnérables. Ces pays sont victimes d'accidents, dont ils ne sont pas responsables et qui sont, entre autres, essentiellement liés aux émissions de gaz carbonique. Ma délégation appuie toutes les démarches visant à lutter contre les effets nocifs de la pollution sur ces Etats, a-t-il indiqué. La diversité biologique est également de toute première importance pour ces Etats et mon pays soutient les actions menées dans ce domaine, notamment la mise en place d'indices de vulnérabilité.
Il s'est avéré désormais que les changements climatiques peut entraîner des effets très négatifs pour tous, a fait observer le représentant. L'élévation du niveau des mers, les inondations, la sécheresse sont quelques-unes des manifestations observées. Il est par conséquent extrêmement important de réduire les émissions de gaz, pas seulement pour l'année en cours mais pour stabiliser à long terme le niveau des gaz dans l'atmosphère. Le représentant a attiré l'attention sur la responsabilité des pays développés en matière d'émission de gaz à effet de serre. La concentration de ces gaz est le résultat d'une accumulation produite par les pays industrialisés pendant 150 ans, a-t-il fait observer. Pour cette raison, la Convention-cadre sur les changements climatiques met en avant la notion de responsabilité commune différenciée. Il a estimé que les pays industrialisés devraient assumer un rôle de chef de file pour réduire ces émissions.
M. NJIGUNA M. MAHUGU (Kenya) a constaté avec regret que la Convention sur la diversité biologique n'est pas encore appliquée depuis son adoption à Rio en 1992. Au cours du processus de négociation, c'est avec beaucoup de difficultés qu'a pu être assurée une certaine équité dans le partage des ressources génétiques, en prenant en considération les ressources provenant des matières premières, l'utilisation de la technologie biologique pour la valeur ajoutée et les avantages découlant de la vente de produits qui utilisent des techniques de production écologiquement rationnelles. Il a rappelé qu'il était convenu que cela suppose un transfert de technologie ainsi que des ressources financières. Il paraît que beaucoup de partenaires du Nord semblent accuser un certain retard quant à l'application de leurs obligations. M. Mahugu a regretté la lenteur des discussions sur l'élaboration d'un protocole sur la sécurité biologique, bien conscient du fait que ce protocole servira au mieux les intérêts des pays en développement dans la sphère de la technologie biologique. Il a appelé à une conclusion rapide des négociations relatives à cet instrument.
- 4 - AG/EF/183 22 octobre 1996
Après avoir indiqué que les attentes des pays en développement liées à l'exploitation et au développement durable de leurs ressources biologiques sont en passe de se convertir en mirage en raison de la rigidité dont fait montre le Nord quant au transfert des technologies, M. Mahugu a encouragé l'émergence d'un partenariat réel pour que le partage équitable des avantages devienne la règle plutôt que l'exception.
Le représentant a affirmé que chaque Etat souverain a le droit de décider ce qu'il veut faire de ses matières premières et qu'il est juste et logique que ces avantages énormes soient partagés pour le bien commun de toute la planète.
En ce qui concerne le développement des petits Etats insulaires en développement, ils doivent faire face à de nombreuses menaces, en particulier les catastrophes naturelles, les inondations, les ouragans et les conditions climatiques qui ne sont pas toujours clémentes. Toutes ces menaces font que les petits Etats insulaires en développement éprouvent de grandes difficultés à se développer et nécessitent l'appui de la communauté internationale, a observé M. Mahugu. C'est sur cette toile de fond que le Kenya appuie pleinement les efforts menés par les petits Etats insulaires en développement, efforts qui sont concentrés sur leurs conditions particulières.
Evoquant la Convention-cadre sur les changements climatiques, le représentant a noté avec satisfaction qu'un grand nombre de pays, y compris une organisation régionale d'intégration économique, ont ratifié cet instrument des Nations Unies. Il a lancé un appel à d'autres Etats et à d'autres organisations régionales pour qu'ils ratifient ou signent la Convention-cadre. Il a en outre appelé à fournir des ressources adéquates et prévisibles aux pays affectés par la sécheresse et/ou la désertification et qui languissent dans une pauvreté insoutenable. Il a souhaité que les Etats Parties à la Convention des Nations Unies sur la désertification s'acquittent au plus tôt de leurs arriérés de contributions.
Mme YONGJIE BAI (Chine) a insisté sur le fait que les pays développés doivent s'efforcer de limiter les émissions de gaz avant la fin des années 90. Ces pays ont en outre l'obligation de fournir aux pays en développement les technologies nécessaires. Toutefois ces pays n'ont malheureusement pas honoré leurs engagements, ce qui a eu des effets négatifs sur la mise en oeuvre de la Convention, a-t-elle fait observer. Elle s'est prononcée en faveur d'un instrument juridique exécutoire sans contrainte supplémentaire pour les pays en développement. Elle a indiqué que la responsabilité de la Chine, en ce qui concerne l'effet de serre, est insignifiante par rapport aux pays développés, qui assument les 9/10 de cette responsabilité. Le Gouvernement de la Chine a pris des mesures juridiques et techniques pour limiter les émissions de gaz carbonique, conformément aux dispositions de la Convention.
- 5 - AG/EF/183 22 octobre 1996
S'agissant des petits Etats insulaires en développement, elle a regretté que ces Etats ne rencontrent pas la compréhension qu'il faut étant donné les efforts qu'ils font. Elle a formulé le souhait que leur soit apportée l'aide dont ils ont besoin pour lutter contre les effets des catastrophes naturelles et de l'élévation du niveau des mers.
M. DJISMUN KASRI (Indonésie) a indiqué que les décisions prises à l'occasion de la deuxième Conférence des Etats Parties à la Convention sur la diversité biologique, tenue à Jakarta, marquent un tournant dans l'application de cette Convention à l'échelle nationale. Il a noté en particulier que la Conférence des Parties doit mieux s'employer à considérer la conservation et l'exploitation durable de la diversité biologique marine et côtière. Il a instamment appelé les Etats Parties à entreprendre une action immédiate visant la mise en oeuvre des décisions adoptées sur cette question. M. Kasri a confirmé l'importance des décisions de la deuxième Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changement climatiques. Il a déploré le fait que les communications faites au titre de l'Annexe I de la Convention-cadre montrent que certains pays s'attendent à ce que leur émission de gaz à effets de serre en l'an 2000 soit supérieure à leur niveau de 1990. Cela ne contribuera pas à la réalisation des objectifs de la Convention.
M. Kasri a fait remarquer que l'échange et les réunions d'experts et de professionnels dans le domaine de la prévention des catastrophes naturelles facilitent le processus de réduction et de prévention de ces phénomènes naturels. Il a salué l'initiative du Canada de convoquer, à Vancouver, une conférence de l'ensemble des Etats du Pacifique sur la réduction des catastrophes naturelles. Il a appuyé les initiatives et les actions du Japon et de plusieurs autres nations de l'Asie en vue de l'amélioration de leur système d'observation et de prévention des catastrophes naturelles, en se fondant sur les leçons tirées de la catastrophe de Kobe, au Japon.
M. Kasri a réaffirmé l'importance du transfert de technologies écologiquement rationnelles. Il a finalement demandé d'octroyer une haute priorité à l'événement de clôture de la Décennie internationale de la prévention des catastrophes naturelles. M. Kasri a proposé la mise en place d'un Comité préparatoire basé sur une répartition géographique équitable entre les régions, qui se chargerait du processus conduisant à cet événement vers la fin de 1999.
M. MOHSEN ESPERI (Iran) a déploré que les pays développés qui ont les taux les plus élevés d'émissions de gaz à effet de serre ne se sont pas acquittés de leurs obligations vis-à-vis de la Convention-cadre sur les changements climatiques. Il a estimé que le bilan est pire lorsqu'il s'agit de mesures prises par ces pays en matière de transfert de technologies et de contributions financières.
- 6 - AG/EF/183 22 octobre 1996
Il a fait remarquer que dans ce contexte, les différentes politiques et instruments financiers proposés au cours des négociations sur la Convention ne correspondent peut-être plus aux réalités sur le terrain, mais que l'esprit et la lettre de la Convention n'en appellent pas moins à une prise en compte des préoccupations des pays en développement en matière de développement économique et social.
M. Esperi a expliqué que l'application de la Convention sur la diversité biologique exigeait une prise en compte des problèmes de création de capacité, de développement des infrastructures, de ressources financières, de transfert de technologies et de savoir-faire. Il a exprimé son soutien à la tenue de négociations sur un protocole portant sur la sécurité biologique avec pour objectif la fin de l'année 1998 pour la finalisation de ce texte.
M. JORGE FLORES (Honduras), au nom des pays de l'Amérique centrale (Costa Rica, El Salvador, Guatemala, Nicaragua et Panama) a indiqué que ces pays apportent leur appui à la prochaine conférence sur le développement durable qui se tiendra à Santa Cruz (Bolivie) au mois de décembre prochain. Il a noté que tous les pays se sont aujourd'hui familiarisés avec les objectifs d'Action 21 tout comme ils se sont engagés à les réaliser. Il a expliqué que les pays de l'Amérique latine sont convaincus que tous les Etats Membres des Nations Unies se sont efforcés d'appuyer les activités relatives à la protection de l'environnement. Il a noté la divergence d'opinions entre les pays en développement et les pays développés pour la mise en oeuvre de cet ordre du jour, ajoutant que tous sont pourtant convaincus de l'importance cruciale de ces décisions pour la survie de l'humanité. Dans le contexte de la Convention de Rio, plusieurs autres instruments ont été élaborés tels que la Convention-cadre sur les changements climatiques, la Convention sur la diversité biologique et le Protocole de Montréal relatif aux substances toxiques affaiblissant la couche d'ozone. Il s'est déclaré convaincu que ce plan sera mené à bien et que des ressources financières seront dégagées dans cet objectif. Le développement durable est un processus changeant et évolutif qui exige de nouveaux engagements, de nouveaux instruments, de nouveaux plans aux niveaux mondial, régional, sous-régional et national qui devraient être perçus comme un défi plutôt qu'un obstacle à l'application des accords déjà existants.
Il a indiqué qu'une alliance pour le développement, signée en 1994 par les pays de l'Amérique centrale, a effectivement mis en oeuvre une stratégie régionale de concertation afin de faire face aux problèmes qui menacent le développement et la protection de l'environnement. Ceci a été rendu possible par la création de la Commission pour l'environnement et le développement de l'Amérique centrale, chargée de veiller à l'application des instruments de la politique de gestion environnementale.
- 7 - AG/EF/183 22 octobre 1996
M. MARK GRAY (Australie) a fait observer que les quatre dernières années avaient été très fructueuses pour ce qui est de la compréhension de notre environnement et des régimes de gestion durable aux niveaux national et international. En tant que pays dont la diversité biologique est grande, l'Australie très intéressée par les activités internationales en ce qui concerne la conservation des ressources et l'utilisation durable de la diversité biologique, a-t-il indiqué. La troisième session de la Conférence des Parties offre à cet égard l'occasion d'aborder ces questions. L'Australie est bien décidée à remplir ses obligations au titre de la Convention-cadre sur les changements climatiques, a déclaré M. Gray. Nous avons pris plusieurs mesures au plan interne qui ont réduit la progression des émissions de gaz de façon importante. Nous nous sommes attachés prioritairement à développer une stratégie de lutte contre l'effet de serre. Un examen des résultats de cette stratégie nationale est actuellement en cours. L'Australie joue également un rôle actif dans les négociations relatives au mandat de Berlin. Les résultats de ces négociations doivent prendre en compte la situation des différents pays que préoccupe la limitation de l'effet de serre.
M. DAVID PRENDERGAST (Jamaïque) au nom des Etats membres du CARICOM, a souligné que les pays du CARICOM ont entrepris plusieurs activités dans leurs efforts de mettre en oeuvre le Programme d'action pour le développement durable des petits Etats insulaires en développement. Les Etats insulaires sont conscients qu'il est de leur responsabilité d'appliquer ce Programme d'action, a-t-il observé, tout en notant que leurs efforts seuls ne seront pas suffisants si la communauté internationale ne participe pas à la lutte contre des facteurs adverses tels que les changements climatiques, l'élévation du niveau de la mer, les catastrophes naturelles et environnementales, le gaspillage des ressources marines et côtières. Le délégué a formé le voeu que le Programme d'action soit mis en oeuvre dans un esprit de partenariat. Il a appelé les pays membres du CARICOM à saisir toutes les occasions qui leur sont offertes pour promouvoir la Déclaration et le Programme d'action de la Barbade.
Les Etats membres du CARICOM ont mis en place plusieurs projets dans la région concernant les petits Etats insulaires en développement. Des études de la CEPAL montrent que les gouvernements des pays des Caraïbes sont actifs dans ce domaine. M. Prendergast a indiqué que les pays du CARICOM ont décidé que les secrétariats respectifs du CARICOM et de la CEPAL assureraient désormais cette coordination à tour de rôle. Il a mentionné certains des efforts entrepris en collaboration avec différentes agences des Nations Unies pour appuyer les petits pays insulaires en développement. Il a évoqué en particulier le Projet du FEM dans les Caraïbes intitulé "Planification pour l'adaptation aux changements climatiques".
M. RAEK WON CHUNG (République de Corée) a estimé que la communauté internationale avait collaboré de façon efficace pour affronter les problèmes de l'environnement. On sait maintenant que la réduction de l'effet de serre est possible s'il y a une volonté politique dans ce sens, a-t-il fait observer.
- 8 - AG/EF/183 22 octobre 1996
L'accroissement de l'efficacité énergétique est un des facteurs de cette action. Son effet est doublement positive. Elle réduit l'émission de gaz carbonique et améliore la productivité industrielle. Dans ce domaine, la Corée a adopté des mesures destinées à limiter la consommation d'énergie et à rendre cette énergie plus productive. Le représentant a estimé qu'il fallait adopter des objectifs plus souples au plan quantitatif et que l'approche qualitative peut résoudre les problèmes d'équité. Il a souhaité que cette question fasse partie de la prochaine réunion du Groupe de négociations sur le mandat de Berlin. Le représentant a formulé l'espoir que l'ONU jouera un rôle important dans le suivi de la Convention sur les catastrophes naturelles. Il a approuvé les résultats de la Conférence de la Barbade. Les défis globaux exigent une réponse mondiale, a-t-il déclaré et la République de Corée a bien l'intention de participer à l'effort commun.
Mme ELAINE MILLER (Malte) s'est associée à la déclaration du représentant de l'Irlande au nom de l'Union européenne, et a indiqué que son pays tire essentiellement ses revenus du tourisme. Elle a souligné que son Gouvernement a mis en place de nouvelles lois pour protéger les ressources naturelles de Malte, en particulier dans les zones côtières et marines. La réglementation a été perfectionnée, et il y a eu des initiatives conjointes du gouvernement et de l'industrie, en particulier pour le traitement des déchets, pour le recyclage et le traitement des eaux usées. Elle a cité les différentes mesures prises par son pays en matière de formation scolaire et universitaire pour la sensibilisation à la protection de l'environnement, ainsi qu'en vue de l'amélioration de toutes les infrastructures telle que la voirie. Mme Miller s'est félicitée de l'inclusion de l'indice de vulnérabilité des petits pays insulaires en développement dans les projets du Département de la coordination des politiques et du développement de l'ONU.
Elle a rappelé le rôle pionnier joué par Malte pour faire prendre conscience de la nécessité de créer un régime juridique international destiné à protéger et à conserver l'environnement et le patrimoine naturel commun. A cet égard, Malte a suggéré de revoir le rôle du Conseil de tutelle, auquel on pourrait également attribuer la responsabilité de la coordination des efforts concernant les divers aspects du patrimoine mondial.
M. ABDULAZIZ AHMED KAID (Yémen) a déclaré qu'à l'aube du XXIème siècle, il est indispensable de concrétiser les stratégies et les objectifs internationaux destinés à protéger l'humanité des catastrophes naturelles. Ceci ne peut être réalisé que dans la mesure où les capacités et les stratégies nationales de développement sont portées à un niveau élevé. M. Kaid a mentionné le rapport du Secrétaire général (A\51\186) dans lequel est mise en relief l'interdépendance entre la lutte contre les catastrophes naturelles et la réalisation du développement durable. Les catastrophes naturelles constituent une menace tant pour les pays développés que pour les pays en développement.
- 9 - AG/EF/183 22 octobre 1996
Il a appelé la communauté internationale a plus d'efforts dans le contexte de la prévention et de la surveillance de ces catastrophes. Rappelant que le développement durable est une des principales préoccupations des pays en développement, M. Kaid a noté que sa réalisation effective exige un soutien constant de la communauté internationale, notamment des pays développés. M. Kaid a demandé de prendre en compte la consommation et la production en tant que concepts entiers qui incluent les facteurs environnementaux et économiques du développement durable. Il a évoqué les mesures prises par le Yémen en matière de commerce qui a réalisé, selon lui, des progrès tangibles qui méritent d'être appuyés.
En ce qui concerne les conférences internationales, il a demandé que leurs décisions soient traduites en résultats tangibles. Il faudrait arriver à des solutions décisives pour régler le problème de la dette, en particulier par le biais d'accords bilatéraux et multilatéraux.
M. FREDERICK H. WEIBGEN, Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), a observé que la mise en oeuvre de la Convention sur la diversité biologique ne pourra aboutir à des résultats satisfaisants que si des progrès sont réalisés dans d'autres domaines de l'environnement. Il est important d'identifier et de gérer les ressources génétiques, les espèces et les écosystèmes, de promouvoir des technologies sûres et un échange international de compétences et d'informations scientifiques et techniques.
M. Weibgen a fait remarquer que le Programme d'action pour le développement durable des petits Etats insulaires en développement ne comporte pas de chapitre consacré spécifiquement à l'agriculture qui est pourtant l'épine dorsale de l'économie de ces pays. Il a indiqué qu'une des actions entreprises récemment par la FAO consiste en la mise en place dans la sous- région pacifique d'un programme sous-régional pour le développement durable dans l'agriculture, les forêts et les pêcheries. Il est prévu de développer un programme similaire dans les Caraïbes.
M. TAKAO SHIBATA (Japon) a insisté sur le fait que toutes les nations et tous les individus subissent les effets du réchauffement du climat et que pour cette raison aucun pays ne peut poursuivre des objectifs qui lui sont propres s'ils portent atteinte à la planète et son climat. Il a observé que la Convention-cadre sur les changements climatiques constitue un premier pas de la communauté internationale pour lutter contre le réchauffement global. Pour sa part, le Japon a formulé dès 1990, un Programme d'action pour mettre un terme au réchauffement global. Il a par la suite pris une série de mesures dans ce sens, a déclaré le représentant. Le Japon est décidé à remplir ses engagements vis-à-vis de la Convention et, même si ses niveaux d'émissions dépassent encore ceux de 1990, le Japon est décidé à accentuer ses efforts, au cours des dernières années de la Décennie.
- 10 - AG/EF/183 22 octobre 1996
M. Shibata a indiqué que la ville de Kyoto et la population de Kobe qui a été frappée, l'an dernier, par un terrible tremblement de terre, et le pays tout entier s'apprêtent à accueillir la troisième Conférence des Parties et que le Japon n'épargnera aucun effort pour qu'un protocole efficace ou tout autre instrument légal destiné à mettre un terme au réchauffement global soit adopté au cours de cette conférence. Il a mis en avant les efforts entrepris par son pays pour apporter une assistance au développement des petits Etats insulaires et sa contribution dans la diversification de l'économie de ces pays à travers notamment l'aide qu'il apporte au Forum du Pacifique-Sud dans son action destinée à développer de petites industries et des systèmes énergétiques.
M. CARLSTON B. BOUCHER (Barbade) a fait observer que son pays attachait la plus grande importance à la mise en oeuvre du Programme d'action qui porte son nom. Il s'est félicité de ce que l'un des problèmes les plus graves auxquels sont confrontés les petits Etats insulaires en développement, à savoir les changements climatiques et l'élévation du niveau des mers soient pris en compte dans le cadre du projet financé par le FEM intitulé "Les Caraïbes : planification pour l'adaptation aux changements climatiques". Ce projet vise à aider les Etats parties à la Convention-cadre sur les changements climatiques à améliorer leurs ressources nationales et régionales en matière de planification ainsi que les techniques d'adaptation aux effets du changement climatique mondial sur les ressources côtières et marines.
M. Boucher a rappelé que le contraste entre le processus préparatoire des conférences mondiales de la décennie et leur suivi a déjà été souligné. Alors que les préparatifs portaient sur des objectifs clairs, le suivi s'est effectué de façon fragmentaire et inégale parmi les agences et les commissions des Nations Unies, les gouvernements nationaux et les organisations gouvernementales, a-t-il fait remarquer. Le représentant a mis l'accent sur les risques que les pressions en faveur de la réforme des Nations Unies font courir au Programme d'action de la Barbade qui est pourtant un lien décisif pour le développement durable des petits Etats insulaires.
* *** *