AG/EF/181

LA DEUXIEME COMMISSION ACHEVE SON EXAMEN DE LA QUESTION DES ACTIVITES OPERATIONNELLES DE DEVELOPPEMENT

18 octobre 1996


Communiqué de Presse
AG/EF/181


LA DEUXIEME COMMISSION ACHEVE SON EXAMEN DE LA QUESTION DES ACTIVITES OPERATIONNELLES DE DEVELOPPEMENT

19961018 APRES-MIDI AG/EF/181 La nécessité de dégager des ressources additionnelles d'appui à ces activités est mise en avant

La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a achevé cet après-midi l'examen du point consacré aux activités opérationnelles de développement. Elle a entendu dans ce cadre les représentants des pays suivants : Egypte, Népal, Philippines, Guinée, Corée, Sénégal, Iran, Ukraine, Indonésie, Etats-Unis, Guyana et Bolivie.

Les intervenants ont jugé que le rôle des activités opérationnelles de développement est fondamental et que la baisse des ressources qui leur sont affectées est inquiétante. Une telle inquiétude a été partagée par les représentants du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) et le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF). Les représentants ont évoqué les efforts faits dans le cadre de leur compétence respective pour redresser la situation conformément aux moyens à leur disposition. Ils ont répondu aux questions des délégations qui ont voulu savoir davantage sur leur apport dans les activités opérationnelles de développement.

La Commission a entendu en outre le représentant de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) qui a attiré l'attention sur l'émergence d'une convergence de vues sur le concept de la culture de la paix.

La Deuxième Commission reprendra ses travaux lundi 21 octobre à 15 heures avec l'examen du point portant sur l'environnement et le développement durable.

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Activités opérationnelles de développement

Un rapport du Secrétaire général intitulé "Progrès accomplis à mi-parcours de la décennie dans l'application de la résolution 45/217 de l'Assemblée générale relative au Sommet mondial pour les enfants" (A/51/256) présente, dans une perspective régionale, y compris pour les pays industrialisés, l'analyse de l'évolution et des progrès accomplis par rapport aux objectifs fixés en faveur des enfants par le Sommet mondial pour les enfants tenu à New York les 29 et 30 Septembre 1990.

Ce Sommet qui a eu lieu moins d'un mois après l'entrée en vigueur de la Convention relative aux droits de l'enfant (20 novembre 1989) et son introduction dans le droit international, a adopté une Déclaration et un Plan d'action.

Le Secrétaire général informe qu'au 31 mai 1996, 167 pays avaient signé la Déclaration du Sommet tandis que 26 autres ne l'ont pas encore fait. D'autre part, à la même date, 187 pays ont ratifié la Convention, deux l'ont signée et quatre ne l'ont pas signée.

A l'initiative du Secrétaire général, un examen à mi-parcours de la décennie était prévue pour cette année et, en février tous les chefs d'Etat ou de gouvernement ont été invités à appuyer de toute leur influence cet examen à l'échelon national. Le rapport du Secrétaire général, qui résume les résultats de cet examen, contient également une analyse par objectif des progrès accomplis à la mi-décennie et présente en conclusion les enseignements à retenir et les tâches futures pour parvenir aux buts fixés pour l'an 2000.

Le Sommet mondial pour les enfants fut la première d'une série de conférences mondiales organisées sous les auspices des Nations Unies dans les années 90 sur un aspect distinct du développement humain. Le Secrétaire général explique que ce Sommet a été pour le système des Nations Unies la première occasion de coordonner ses efforts pour donner suite à une conférence internationale visant des objectifs précis, mesurables et assortis d'un délai. Le Sommet a été suivi d'un élan sans précédent pour transformer "les promesses faites aux enfants" à l'échelon international en programmes d'action nationaux. Selon le Secrétaire général, ce système de programmes nationaux est un fait unique dans l'histoire de l'action des Nations Unies en faveur du développement et représente un nouveau type de relation entre la prise de décisions au niveau international et l'action au niveau national.

Les objectifs du milieu et de la fin de la décennie ont été regroupés en 17 objectifs pour lesquels on dispose de quelques données chiffrées permettant de mesurer les progrès réalisés. Les avancées les plus importantes ont été faites dans le domaine des maladies et plus spécialement la promotion des services tels que la vaccination, la lutte contre les troubles dus à une carence en iode, l'éradication de la poliomyélite et de la dracunculose (ou filariose, causé par un ver parasite) et la promotion de l'allaitement maternel.

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Alors que l'accès à l'eau salubre s'est considérablement amélioré, en matière d'éducation en revanche, les progrès sont plus lents, est-il indiqué dans le rapport. On enregistre une régression pour ce qui concerne la malnutrition due à des carences protéiniques et caloriques, de la mortalité maternelle et de l'analphabétisme des adultes, et l'extension des services d'assainissement. Il faut aussi faire davantage pour atteindre l'objectif primordial qu'est la réduction substantielle de la mortalité des enfants de moins de cinq ans, préconise le rapport.

Le Secrétaire général note l'effort impressionnant fourni par beaucoup de pays en développement. La plupart de ces pays ont entrepris d'incorporer dans leurs plans nationaux de développement les objectifs et stratégies de leur programme d'action national. Environ les deux tiers de ces programmes comportent une estimation des incidences financières de la réalisation des objectifs mais, dans la plupart des cas, l'analyse des coûts n'a pas eu d'effet sur la répartition des ressources et sur la structure du budget national.

En ce qui concerne le suivi, le Comité des droits de l'enfant a été créé en 1991 pour surveiller l'exécution des programmes à l'échelon national. En mars 1996, 155 pays avaient établi un programme d'action national, soit dans sa forme définitive, soit en projet. Le rapport précise qu'à l'exception de quelques petits pays insulaires en développement, la plupart de ceux qui n'ont signalé aucune action à cet égard sont des pays victimes d'une guerre, d'une catastrophe ou autres difficultés extrêmes.

De nombreux pays d'Europe centrale et orientale et de la Communauté d'Etats indépendants (CEI) n'étaient pas représentés séparément au Sommet mondial pour les enfants, mais 25 d'entre eux ont par la suite signé la Déclaration et 15 ont commencé à établir ou ont établi leur programme d'action national. Parmi les 30 pays industrialisés, 18 ont définitivement mis au point ou préparé leur programme.

Au chapitre de l'action menée par le système des Nations Unies, le rapport met l'accent sur la mobilisation des ressources aux fins des objectifs du développement humain par le PNUD, l'UNICEF, l'Unesco et l'OMS qui ont mis au point la formule 20%/20%. Selon cette formule qui fut approuvée par le Sommet mondial pour le développement social en mars 1995, les pays en développement devraient affecter aux services sociaux de base des crédits représentant 20 % au moins du montant total de leurs dépenses publiques, et les gouvernements donateurs 20 % au moins de l'aide publique au développement (APD), y compris les contributions à des organismes multilatéraux et à des ONG.

D'un autre côté, le Secrétaire général explique que l'exceptionnel mouvement de mobilisation sociale, d'activités de plaidoyer et d'action concrète n'aurait pas pris un tel essor ni obtenu de tels résultats sans la contribution des organisations non gouvernementales.

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Il recommande, pour atteindre les objectifs, de continuer de mobiliser des ressources à tous les niveaux - budgets nationaux, entreprises privées, société civile et organismes donateurs -, qui devraient être utilisées rationnellement. Finalement, il propose à l'Assemblée générale d'envisager de tenir dans cinq ans une session extraordinaire consacrée à l'examen de la mesure dans laquelle les pays sont parvenus à tenir leurs promesses faites aux enfants.

Déclarations

M. ABDUL ABDELLATIF (Egypte) a observé que les activités opérationnelles de développement représentent une partie fondamentale des travaux de l'ONU. Il a jugé que ces activités sont aujourd'hui réduites en raison des insuffisances des ressources. Il a mis l'accent sur l'influence des ressources sur la capacité des fonds et des programmes à s'acquitter des tâches qui sont les leurs. Il a rappelé que dans une interview parue récemment dans Interpress Service (IPS), l'Administrateur du PNUD s'est inquiété de cette tendance à la réduction des ressources d'aide au développement. Le délégué a souligné le grand besoin des pays en développement et des pays les moins avancés, notamment en Afrique à voir soutenir leurs efforts de développement alors qu'ils se prêtent à des réformes économiques et sociales d'envergure, surtout dans les secteurs visant l'amélioration des conditions de vie des enfants et des femmes. L'Egypte appuie les décisions qui figurent dans la résolution 50/120 en s'opposant à toute sélectivité. Le représentant a fait observer que les Etats Membres oeuvrent ensemble dans un contexte intergouvernemental et tous les pays doivent donc être consultés .

Mme PRATIVA RANA (Népal) a attiré l'attention sur le fait que son pays a été l'un des premiers à signer la Convention sur le droit de l'enfant. Elle a indiqué que le Népal a promulgué une législation conforme à cette convention, en particulier une loi sur le travail des enfants. Elle a souligné l'importance de la réforme des Nations Unies et s'est félicitée de ce que la mise en oeuvre de la résolution 50/227 ait permis d'éviter des doubles emplois dans les domaines économiques et sociaux. Elle a toutefois fait remarquer que le processus de réforme ne doit pas saper des programmes essentiels dans les domaines de la lutte contre la pauvreté et de l'éducation. Elle a exprimé son inquiétude face à la réduction de l'APD et la baisse des contributions aux programmes du PNUD.

Afin de réaliser les objectifs des conférences de l'ONU, les pays en développement comme le Népal attendent le concours des pays donateurs. Le Népal inscrit son développement social et économique dans un contexte de justice, de liberté et de stabilité politique qui respecte la démocratie pluraliste et les droits de l'homme. Pour autant, nous n'avons pas atteint tous nos objectifs dans la mesure où nos ressources sont limitées. Nous demandons le soutien de la communauté internationale. Mme Rana a exprimé son soutien au système des coordonnateurs résidents qui permet d'accroître l'efficacité des agences de développement des Nations Unies.

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Mme CECILIA REBONG (Philippines) a fait observer que les pays en développement ont souvent souligné l'importance qu'ils accordent à la question des ressources allouées aux activités opérationnelles en faveur du développement, non pas parce que c'est la seule chose qui les intéressent mais plutôt pour susciter un dialogue constructif et continu sur cette question. Elle s'est demandée pourquoi les activités liées au suivi donné aux résolutions relatives aux questions de développement n'ont pas un budget bien défini. Elles ne devraient pas être financées par le budget ordinaire des Nation Unies. Elle s'est demandée pourquoi des fonds devant servir aux activités opérationnelles devraient-ils servir à cela. Elle a suggéré que le Secrétaire général examine les mécanismes de financement et fasse rapport à la Commission.

M. ARAFAN KABINE KABA (Guinée) a noté que la forte diminution de l'APD et la stagnation ou la baisse en valeur réelle des ressources de base du PNUD ont eu des conséquences négatives pour nos états confrontés à des défis de tout genre. Dans cette difficile période où tous les prétextes et motifs sont invoqués pour conditionner l'APD, a-t-il observé, il est essentiel de tenir compte des difficultés du climat politique intérieur dans nos Etats tout en faisant preuve de rigueur et d'esprit d'initiative dans la gestion des ressources mises à leur disposition.

Ma délégation reste convaincue que l'impact et l'efficacité des activités opérationnelles peuvent être renforcés par l'harmonisation et la simplification des procédures et surtout la cohérence dans la définition des priorités nationales en relation avec la coordination sur le terrain des activités de toutes les agences du système des Nations Unies opérant dans nos Etats, a-t-il déclaré. Dans ce contexte, mon pays, en collaboration avec les agences du système des Nations Unies et les autres partenaires au développement de la Guinée vient de tenir au mois de mai, dans la ville de Dalaba son atelier national sur la stratégie de la mobilisation et la coordination des aides pour la période 1996-2001. La mise en oeuvre du Plan d'action de Dalaba requiert l'aide de la communauté internationale, a-t-il souligné.

Le représentant a indiqué que son pays attend beaucoup du nouvel ordre du jour des Nations Unies pour le développement de l'Afrique qu'il considère comme un test de solidarité de la part de la communauté internationale.

M. MYUNG-CHUL HAHM (République de Corée) a déclaré que le succès de la réalisation des objectifs en faveur des enfants aura un impact profond sur les autres activités opérationnelles des Nations Unies et sur le processus de suivi des grandes conférences internationales. La communauté internationale a donc toutes les raisons de déployer les efforts nécessaires pour atteindre ces objectifs. Aussi, a-t-il invité tous les Etats Membres à faire de leur mieux pour réaliser les objectifs déterminés par le Sommet mondial de l'enfance.

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Le représentant a insisté sur la nécessité persistante de renforcer davantage la coordination et la coopération d'une façon plus intégrée entre les différentes institutions des Nations Unies chargées du développement en vue de réaliser les objectifs fixés par le Sommet mondial de l'enfance et son Plan d'action.

Bien que l'UNICEF joue clairement un rôle central dans le processus de suivi, toutes les institutions des Nations Unies chargées du développement devraient intégrer la mise en oeuvre dans les objectifs de leurs propres activités la Déclaration et le Plan d'action du Sommet mondial de l'enfance. A cette fin, le système de coordonnateur-résident devrait être renforcé au niveau du terrain afin qu'il puisse mieux tenir compte des intérêts des enfants, dans la formulation et la mise en oeuvre de tous les projets et programmes de développement. Ma délégation estime que les Nations Unies devraient plaider davantage en faveur des enfants, a suggéré le représentant. L'UNICEF et les autres institutions des Nations Unies pour le développement devraient renforcer davantage leurs efforts visant la mobilisation sociale pour améliorer la situation des enfants. Notant avec satisfaction que 155 pays sur 193 ont élaboré des plans nationaux d'action, M. Hahm a estimé que ces programmes nationaux d'action contribuent considérablement à renforcer la capacité nationale des pays en développement en adaptant les objectifs en faveur des enfants aux circonstances propres à chaque pays. De même, si ces programmes nationaux d'action sont fondés sur les réalités locales et régionales comme les facteurs historiques et culturels, ainsi que sur les différences entre les niveaux de développement et de capacité, ils pourront également renforcer la propriété des objectifs fixés. En outre, les Notes de stratégie-pays, élaborés par les pays récipiendaires en consultation avec les coordonnateurs-résidents, pourraient également contribuer à la recherche de moyens visant l'optimalisation de l'efficacité des ressources humaines et financières restreintes. Le représentant a estimé qu'il faudrait augmenter considérablement les ressources pour les activités opérationnelles en faveur du développement sur une base prévisible, continue et sûre.

M. IBBA DEUGENE KA (Sénégal) a déclaré que le mandat des Nations Unies pour les activités opérationnelles de développement devait être mieux défini, alors que les ressources se font plus rares et qu'on assiste à une demande sans précédent des services demandés à l'Organisation. Il s'est réjoui des mesures préconisées par la résolution 50/227 de l'Assemblée générale pour restructurer et revitaliser l'ONU dans les domaines économique et social et les domaines connexes, ainsi que des efforts de décentralisation entrepris par le PNUD pour renforcer ses bureaux extérieurs.

Le représentant a demandé que soient prises des mesures novatrices pour éliminer les goulots d'étranglement et éviter les chevauchements et doubles emplois inutiles dans le déroulement des activités opérationnelles. Il est fondamental de veiller à un recours plus fréquent à l'expertise nationale. Beaucoup d'efforts restent aussi à faire pour réduire la prolifération des réunions des organes directeurs des programmes et fonds de développement.

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Tout en appuyant fermement le processus de la réforme, M. Ka a ajouté que celui-ci ne saurait se réduire à une logique de coupes sombres dans les budgets des Programmes et Fonds, ni à une dynamique de suppression pure et simple de certains organes. Un tel procédé porterait un grand tort à nos pays, en ce sens qu'il conduirait inévitablement au démantèlement du mécanisme de coopération multilatérale en faveur du développement. Quelle que soit sa pertinence, le processus de réforme restera vain sans une mobilisation des ressources financières adéquates. D'où l'impérieuse nécessité de mettre un terme au déclin préoccupant de l'aide publique au développement. Il faudrait également que la crise financière qui secoue gravement l'Organisation puisse rapidement trouver une solution satisfaisante.

M. MOHAMMAD-ALI ZARIE-ZARE (Iran) a estimé que malgré les nombreux efforts déployés par la communauté internationale, la situation actuelle des enfants est inquiétante. Des millions d'enfants dans le monde souffrent de la pauvreté, de la faim, des maladies, des conflits armés, de la violence et de la prostitution. Cette souffrance est infligée de façon discriminatoire et ce sont les petites filles qui en pâtissent le plus, a souligné le représentant. Il a insisté sur la nécessité de trouver des solutions efficaces au problème de la pauvreté dans les pays en développement. Dans le cas contraire, les efforts déployés pour promouvoir le bien-être des enfants sont voués à l'échec. En effet, les atrocités que subissent les enfants trouvent leur racine dans l'exploitation économique qui, elle-même, est due à la pauvreté extrême associée à l'instabilité des structures sociales. Le représentant, à cet égard, a plaidé en faveur du renforcement de l'unité familiale et de la promotion de l'éducation et des valeurs morales.

Faisant référence au rapport du Secrétaire général qui indique que la question de l'amélioration de la protection des enfants vivant dans des circonstances particulièrement difficiles n'avait pas été abordée, le représentant a souhaité que des actions soient entreprises par les organes et institutions des Nations Unies en faveur des enfants réfugiés et déplacés et que les ressources nécessaires soient mises à disposition. Il a demandé au Secrétaire général d'inclure les enfants réfugiés parmi les composantes clés de la Déclaration du sommet mondial et de son Plan d'action. Il a également demandé au Secrétaire général de renforcer la coopération entre les institutions des Nations Unies et de prendre les mesures nécessaires en vue de s'assurer que la question des enfants réfugiés et déplacés a été prise en compte par les différents programmes du système.

Mme NINA SIBAL, Directeur du Bureau de liaison de New York de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), a indiqué que la Réunion à mi-parcours du Forum consultatif sur l'éducation pour tous, organisée à Aman en juin dernier, a mis en lumière le soutien constant apporté à la Déclaration mondiale sur l'éducation pour tous. Elle a noté que les progrès en matière d'éducation primaire universelle ont été inégaux et que le fossé entre les sexes se réduit trop lentement.

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Elle a souligné cependant les résultats positifs enregistrés grâce à la coopération de l'UNESCO et de l'UNICEF, ce qui incite l'organisation à rechercher une synergie accrue au niveau des pays entre les bureaux respectifs travaillant à mettre en oeuvre les objectifs du Sommet mondial pour les enfants. L'UNESCO continue à plaider pour un accroissement des investissements dans le domaine de l'éducation. Six milliards de dollars par an seraient suffisants pour fournir à tous les enfants une place à l'école primaire d'ici à l'an 2000. Elle a rappelé que le monde dépasse encore chaque année 800 milliards de dollars en armement.

Mme Sibal s'est déclarée frappée par les convergences de vue qui se font jour sur le concept de culture de la paix. Ce concept exige de modifier les aspects de notre culture qui ont été façonnés par la guerre et la violence, a- t-elle fait observer. La promotion d'une culture pour la paix demande des actions à tous les niveaux. L'éducation est le moyen de promotion principal de ce concept. Promouvoir une culture de la paix permet d'éviter les conflits et ce faisant la lourde et coûteuse tâche du maintien de la paix.

Mme SWITLANA M. HOMANOVSKA (Ukraine) a estimé que le PNUD doit continuer d'être une organisation clef en ce qui concerne les activités opérationnelles de l'ONU. Elle a appuyé les efforts de réorientation de la politique du PNUD qui devront être plus axés sur l'élimination de la pauvreté, la condition de la femme et l'environnement durable. Elle a jugé peu raisonnable d'utiliser la parité du pouvoir d'achat comme paramètre pour analyser le PIB tel que cela apparaît dans le rapport du PNUD sur le développement humain 1996. Dans ce même rapport figurent des données sur l'Ukraine qui ne correspondent pas du tout aux statistiques officielles dans le pays ni à sa réalité, a fait remarquer Mme Homanovska qui a noté que ce n'est pas la première fois que l'Ukraine constate ces anomalies.

Elle a soutenu les efforts de décentralisation des organes de l'ONU et le renforcement du système des coordonnateurs-résident. Mme Homanovska a estimé qu'il était nécessaire d'adopter et d'optimiser les structures organisationnelles du personnel existant. Elle a invité les Etats membres à se préoccuper d'offrir un soutien financier plus adéquat aux activités opérationnelles de développement. La représentante de l'Ukraine a suggéré de trouver des appuis auprès du secteur privé.

M. HERIYANTO SOEPRAPTO (Indonésie) a estimé que la réalisation de nombreux objectifs que se sont fixés les Nations Unies en matière de développement n'a pas eu lieu en raison de la réduction importante des ressources financières. Dans la mise en oeuvre des programmes d'assistance technique des Nations Unies, le dilemme consiste à tenir compte à la fois de la diminution des ressources et de l'accroissement des besoins en matière d'assistance technique. De plus, la diminution importante de l'aide publique au développement qui a baissé de 25% au cours des quatre dernières années et le respect non satisfaisant des engagements relatifs à la dixième reconstitution des ressources de l'association internationale de développement constituent également des sources de préoccupation.

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Dans ce contexte, la capacité des pays en développement à réaliser leurs objectifs et celle du système des Nations Unies à remplir son mandat en matière de développement se voient fortement compromises. Il est à craindre que la mise en oeuvre des accords conclus dans le cadre des grandes Conférences et Sommets internationaux ne puisse se faire dans leur totalité.

Si la responsabilité de mobiliser des ressources à l'échelon national incombe aux gouvernements, il faut souligner la nécessité pour ces derniers de bénéficier d'une augmentation substantielle des ressources afin d'assurer une base solide aux activités opérationnelles de développement. Force est alors de réitérer l'appel aux pays donateurs pour qu'ils respectent leurs engagements non seulement dans un esprit de partenariat pour le développement mais également pour renforcer l'économie mondiale, la paix et la stabilité. A la lumière du déclin inquiétant des ressources financières, il convient de rechercher des financements novateurs. A cet égard, la collaboration et la coopération entre le système des Nations Unies et les institutions de Bretton Woods doivent être renforcées de façon à fournir des moyens supplémentaires propres à résoudre les problèmes liés au manque de ressources.

M. VICTOR MARRERO (Etats-Unis) a déclaré que la nécessité de renforcer le rôle des Nations Unies dans le domaine du développement économique et social a été soulignée au Sommet économique de Lyon, où les Etats-Unis et d'autres membres du Groupe des 7 pays les plus industrialisés (G7) ont appuyé plusieurs propositions pour améliorer le fonctionnement du système de l'ONU. Il a été recommandé que soient passées en revue les activités de développement des Nations Unies pour éliminer les doubles-emplois, améliorer la coordination et déterminer les activités à fusionner avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a-t-il précisé. Le représentant a passé en revue les améliorations faites dans plusieurs agences du système des Nations Unies, indiquant que sa délégation voyait des tendances encourageantes.

Le délégué a toutefois fait remarquer que beaucoup reste à faire, notamment pour parvenir à une plus grande coordination et pour préciser les objectifs. Les Etats-Unis recommandent fermement que les organisations de l'ONU spécialisées dans le développement s'efforcent ensemble de favoriser la communication et la coordination en leur sein, non seulement au niveau directorial mais aussi aux niveaux inférieurs. L'amélioration des performances des agences multilatérales de l'ONU spécialisées dans le développement généreraient des avantages immédiats pour ceux qui ont désespérément besoin de leur aide. Des résultats meilleurs et plus probants attireraient davantage de contributions pour les programmes fonctionnant correctement, a ajouté M. Marrero.

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M. GEORGE TALBOT (Guyana) a renouvelé son appui aux activités en faveur du développement et au travail du Programme des Nations Unies pour le développement et des autres fonds des Nations qui oeuvrent dans ce domaine. Le financement de ces activités devrait être fait sur une base prévisible et régulière. Il s'est félicité de l'utilisation des ressources au sein des programmes et fonds mentionnés. Il a invité la communauté internationale à déployer les efforts nécessaires pour mobiliser d'autres ressources. Les compétences et les expériences acquises par le système dans la mobilisation des ressources devraient servir à rechercher de nouvelles sources de financement et d'autres partenaires à l'intérieur et à l'extérieur du système. Le cycle des conférences et sommets mondiaux a donné un nouveau souffle aux activités opérationnelles pour le développement qui, de l'avis de M. Talbot, ont un rôle de catalyseur dans l'élaboration des plans de soutien à la politique et à l'action publiques en vue de l'application des décisions prises lors des conférences. L'axe des activités opérationnelles consisterait à renforcer les capacités nationales de traiter d'une manière intégrée la thématique interdisciplinaire qui a été l'objet de ce cycle de rencontres internationales. Ceci suppose une coordination accrue et une interaction des organisations du système tant au Siège que dans les bureaux régionaux, y compris le renforcement du système des coordonnateurs-résidents. Il a conclu en mettant l'accent sur le rôle unique des activités opérationnelles de développement en ce qu'elles permettent aux pays en développement de continuer à prendre en main et à être responsables de leur propre développement. A cet égard, le développement des ressources humaines et l'édification des capacités doivent continuer de constituer des priorités majeures de l'assistance opérationnelle des Nations Unies.

M. RENE SORIA GALVARRO (Bolivie), au nom des Etats membres du Groupe de Rio dont la Bolivie assure le Secrétariat a estimé que le thème des activités opérationnelles de développement revêt une importance particulière car celles-ci constituent un élément fondamental si l'on veut parfaire les efforts de développement des pays en développement et promouvoir la croissance économique mondiale. A cet égard, il a mis l'accent sur la nécessité d'augmenter les contributions aux fonds et programmes des nations Unies comme moyen de revitaliser la coopération internationale pour le développement. Les résolutions 47-199 de décembre 1992 et 50/120 de décembre 1995 montrent sans ambiguïté la volonté manifeste de l'Assemblée générale de mettre tout en oeuvre pour que ces objectifs soient atteints et réitèrent l'intérêt général pour cet important aspect. La coopération pour le développement a identifié tous les acteurs du développement et a scrupuleusement alloué un rôle à chacun d'entre eux tout comme elle a souligné l'obligation de respecter les engagements pris.

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Le représentant a souligné que les Etats membres du Groupe de Rio partagent l'avis du PNUD qui accorde la priorité aux quatre sphères du développement humain durable suivantes: l'élimination de la pauvreté, l'environnement, la condition de la femme, et la création d'emplois. Il a demandé que la capacité et le savoir des experts nationaux soient mis à profit, en l'associant à l'utilisation de la technologie. Il a ajouté que le développement industriel est un aspect central dans les pays membres du Groupe de Rio. Le développement industriel pourrait contribuer à la lutte contre la pauvreté et à la création de sources d'emplois productifs.

Par ailleurs, M. Soria Galvarro a jugé nécessaire la révision triennale de la politique relative aux activités opérationnelles du système des Nations Unies car ce n'est qu'à travers cette révision interne et périodique que l'on pourra rectifier les erreurs et améliorer l'efficacité du système. Dans ce cadre, il s'est prononcé en faveur de la décentralisation des organes de décision de tous les fonds, programmes et organismes spécialisés au profit des bureaux locaux.

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