AG/EF/179

LA DEUXIEME COMMISSION ENTAME L'EXAMEN DES POINTS A SON ORDRE DU JOUR

17 octobre 1996


Communiqué de Presse
AG/EF/179


LA DEUXIEME COMMISSION ENTAME L'EXAMEN DES POINTS A SON ORDRE DU JOUR

19961017 APRES-MIDI AG/EF/179 La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a commencé cet après-midi l'examen des points inscrits à son ordre du jour. Dans le cadre de l'examen du point intitulé Formation et Recherche : Université des Nations Unies, la Commission a entendu l'intervention du Recteur de l'UNU, M. Heitor Gurgulino de Souza, qui a présenté un document contenant le rapport du Conseil de l'UNU, ainsi que le rapport du Secrétaire général sur l'Université. M. de Souza, dont le mandat prendra fin en août 1997, a indiqué que l'UNU qui a débuté ses activités il y a près de 21 ans, a été établie par l'Assemblée générale pour traiter des problèmes mondiaux qui se posent à l'humanité et du développement grâce à la recherche et aux programmes ainsi qu'aux centres de recherche. Il a indiqué que le défi le plus urgent pour l'Université est actuellement le défi financier. Le nombre du personnel dans les centres de documentation a baissé et ce, en dépit de l'augmentation du nombre de ces centres. L'UNU a dû procéder à une restructuration drastique, a déclaré le Recteur.

Sont intervenus sur ce point les représentants des pays suivants : Irlande (au nom de l'Union européenne), Brésil, Finlande, Canada, Fédération de Russie, Jordanie, Chine, Inde et Japon.

Les intervenants ont dans leur ensemble exprimé leur soutien à l'Université des Nations Unies et souligné l'intérêt de ses travaux. Certains ont insisté sur la nécessité d'engager des recherches sur des phénomènes émergents comme les nouvelles technologies de l'information. L'UNU doit devenir un grand centre international de recherche, a déclaré un participant. La nécessité de mieux faire connaître ses travaux, en les diffusant largement, voire en prévoyant un site UNU sur INTERNET, a également été soulignée.

La Commission a également entamé l'étude du point intitulé Planification des programmes et a entendu dans ce cadre les intervenants suivants : Costa Rica (au nom du Groupe des 77 et la Chine), Irlande (au nom de l'Union européenne), Etats-Unis, Philippines, Cuba, Ouganda, Egypte, Tunisie, Brésil, Nigéria, Algérie, El Salvador, Fédération de Russie et Syrie.

(à suivre - 1a)

- 1a - AG/EF/179 17 octobre 1996

Avant d'ouvrir le débat, le Président de la Deuxième Commission a fait état d'une lettre datée du 26 septembre adressée par le Président de la Cinquième Commission au Président de la Commission économique et financière. Cette lettre en annexe au document A/C.2/51/3 a été distribuée.

Des intervenants ont estimé nécessaire d'améliorer le processus consultatif pour la formulation du plan à moyen terme, par le biais de consultations systématiques avec les organes des Nations Unies. La répartition des mandats respectifs de la Deuxième Commission et de la Cinquième Commission ont également été débattue. Certains pays ont levé des objections concernant le peu de temps dont la Deuxième Commission dispose pour étudier certaines questions. La planification des programmes doit refléter, de la meilleure manière possible, le rôle de l'Organisation dans le domaine du développement, en particulier dans la sphère de compétence de la Deuxième Commission, a estimé un intervenant qui s'est dit très préoccupé par la constante réduction des fonds consacrés aux programmes pour le développement, ce qui va à l'encontre des promesses faites par la communauté internationale. Le plan à moyen terme 1997-2002 a également fait l'objet de discussions.

Le troisième point à l'ordre du jour de la Deuxième Commission concernait les activités opérationnelles de développement. Dans son discours liminaire, M. Raffeiddim Ahmed, Administrateur adjoint du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a indiqué que le Conseil d'administration du PNUD a décidé de consacrer la majeure partie de ces fonds incompressibles aux pays ayant un PNB par habitant de 750 dollars ou moins. Dans le cadre de la planification du PNUD, a-t-il indiqué, le Conseil d'administration a estimé à 3,3 milliards de dollars les fonds incompressibles pour une période de trois ans, commençant en 1997. Cela signifie qu'une somme de 1,1 milliard de dollars doit être mobilisée chaque année, a-t-il fait observer. Il est important que les pays qui ont appuyé les changements radicaux faits au sein du Programme les renforcent en augmentant leur contribution.

Rendant compte des résultats des discussions relatives à l'UNIFEM qui se sont déroulées entre le PNUD et le FNUAP, en septembre dernier, le représentant a indiqué que le PNUD est en train d'étudier les modifications à apporter au système de financement partiel. Il faut que ce système reflète la situation de l'UNIFEM en termes de revenus, de la durée des projets et du niveau des annuités.

Les intervenants des pays suivants : Costa-Rica (au nom du Groupe des 77 et la Chine), Irlande (au nom de l'Union européenne), Tunisie et Fédération de Russie sont intervenus.

(à suivre - 1b)

- 1b - AG/EF/179 17 octobre 1996

La question des activités opérationnelles de développement est au coeur même du débat onusien relatif aux efforts de l'ONU pour assurer sa continuité ont fait remarquer plusieurs représentants. Certains d'entre eux ont identifié des progrès liés à la restructuration de système mais ont déploré qu'il n'y ait pas eu de consultation pour envisager de nouveaux modèles de financement des activités opérationnelles de développement. Ils ont mis l'accent sur la baisse de l'aide publique au développement et ont insisté sur le rôle central que joue le PNUD en faveur des pays en développement. Certains ont fait part de leur préoccupation face à la réduction imprévue et au caractère volontaire des contributions au PNUD. Il ne faudrait pas que la crise actuelle soit prise comme prétexte pour réduire davantage l'aide au développement, ont déclaré plusieurs pays. M. Stoby Miles, Directeur de la Division de la coordination des politiques et des affaires du Conseil économique et social a répondu aux questions des représentants.

La Deuxième Commission reprendra son débat demain, vendredi 18 octobre à 10 heures et poursuivra l'examen des points de son ordre du jour demain après- midi à 15 heures.

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Formation et recherche : Université des Nations Unies

Un Rapport du Conseil de l'Université des Nations Unies (Janvier-décembre 1995) (A/51/31) présente l'orientation générale de l'université dans le cadre de la deuxième perspective à moyen terme, qui a été placée sous la rubrique générale intitulée "Changements dans le monde et responsabilités à l'échelle mondiale".

Le Conseil de l'Université des Nations Unies (UNU), qui commémore cette année ses 20 ans d'existence, a tenu sa quarante-deuxième session au siège, à Tokyo, du 4 au 8 décembre 1995.

Le rapport contient une synthèse des activités de l'UNU au cours des six dernières années dans les cinq domaines de programme suivants: valeurs humaines universelles et responsabilités à l'échelle mondiale; nouvelles orientations de l'économie mondiale; systèmes mondiaux d'entretien de la vie; progrès scientifiques et techniques; et dynamique de la population et bien-être de l'humanité.

Le document décrit également les efforts de l'UNU, durant l'année écoulée pour ce qui est de la formation postuniversitaire, du développement institutionnel et de la diffusion des résultats de la recherche.

Le rapport offre un résumé des travaux effectués avec d'autres organismes des Nations Unies en 1995 dans différentes régions.

Le Conseil, qui a adopté le projet de programme académique et le budget de l'Université pour 1996-1997, tiendra sa quarante-troisième session en décembre 1996.

Figurent en annexe, le programme académique de l'Université pour 1996-1997; la liste des membres de son Conseil en 1995 présidé par Père Lucien Michaud (Université de Sudbury-Canada); une liste des titres publiés la même année, y compris les périodiques; ainsi que les décisions du Conseil concernant le budget biennal pour la période 1996-1997 (recettes et estimations des dépenses).

Un rapport du Secrétaire général intitulé "Formation et recherche: Université des Nations Unies" (A/51/324) concernant les moyens novateurs propres à permettre aux autres organismes des Nations Unies d'améliorer la communication et l'interaction avec l'Université et à tenir compte de ses travaux dans toutes leurs activités pertinentes.

Ce document que la Deuxième Commission considère en parallèle avec le rapport du Conseil de l'Université des Nations Unies (UNU) sur les activités de cette institution en 1995 (A/51/31)souligne que l'UNU et son Conseil se sont fixés pour ligne d'action essentielle de renforcer les relations avec les autres organismes du système tout en préservant l'autonomie dont jouit l'Université dans le cadre de l'ONU.

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Au cours de ces dernières années, l'UNU a activement pris part aux travaux de fond menés à l'appui des grandes conférences des Nations Unies dans les domaines économique, social, environnemental et humanitaire. Il a grandement contribué à des recherches, souvent parachevées par des publications, sur les aspects économiques du développement, sur les femmes et le développement, les problèmes des mégapoles, et les techniques de déminage entre autres.

Traitant des mécanismes permanents de l'ONU et l'Université des Nations Unies, le rapport indique que l'UNU se prépare à participer à la session extraordinaire de 1997 de l'Assemblée générale, au cours de laquelle seront examinés les progrès enregistrés dans l'application d'Action 21 issue de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (Rio, juin 1992). Elle prendra également part à la Conférence de Tokyo sur l'action internationale pour la protection de l'environnement prévue du 12 au 24 mars 1997.

Le rapport présente les programmes de recherche de l'UNU ainsi que l'interaction avec le Secrétariat de l'ONU, en particulier les réunions et les échanges avec de hauts fonctionnaires de l'Organisation dans les domaines économique et social, par le biais notamment d'un réseau d'information auquel est relié le recteur de l'UNU. Il décrit aussi l'interaction avec l'Unesco et avec le Comité administratif de coordination.

Déclaration liminaire

M. HEITOR GURGULINO DE SOUZA, Recteur de l'Université des Nations Unies (UNU), a présenté le document A/51/31 contenant le rapport du Conseil de l'UNU, ainsi que le rapport du Secrétaire général sur l'Université A/51/324. Il a fait la synthèse des mesures novatrices prises par le Secrétaire général en vue d'améliorer la communication et l'interaction entre l'Université et d'autres organismes du système des Nations Unies.

M. de Souza, dont le mandat prendra fin en août 1997, a indiqué que l'UNU qui a débuté ses activités il y a prés de 21 ans, a été établie par l'Assemblée générale pour traiter des problèmes mondiaux qui se posent à l'humanité et du développement grâce à la recherche et aux programmes ainsi qu'aux centres de recherche. Le défi le plus urgent est le défi financier. Au 1er octobre 1996, les annonces de contributions au Fonds de l'université ajoutées à des contributions spécifiques faites par 54 gouvernements et 109 autres sources s'élèvent à 318,52 millions de dollars dont 291,22 millions ont déjà été reçus. Il a remercié en particulier le gouvernement japonais, principal donateur, qui a permis de réaliser le rêve de l'un des anciens Secrétaires généraux des Nations Unies U Thant. Ces contributions démontrent que l'UNU jouit d'un soutien politique et financier. Le nombre du personnel dans les centres de documentation a baissé et ce, en dépit de l'augmentation du nombre de ces centres. L'UNU a dû procéder à une restructuration drastique. L'autre problème qui se pose à l'UNU est son manque de visibilité.

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Débat général

M. PHILIP GRANT (Irlande), s'exprimant au nom de l'Union européenne, a exprimé le soutien de l'Union à l'Université des Nations Unies et souligné l'importance qu'elle attache à ses travaux. Il a noté les progrès réalisés en matière d'interaction de l'université avec les organisations concernées du système des Nations Unies ainsi que les efforts du Recteur et du Conseil de l'UNU pour aligner ses activités académiques sur les préoccupations prioritaires du système. Il a estimé que dans ce domaine, l'UNU devrait renforcer ses relations avec le projet d'Université du personnel des Nations Unies de façon à contribuer aux efforts conjugués visant à développer des programmes de formation coordonnés spécialement dans le secteur de maintien de la paix et du développement durable.

M. Grant a déclaré que des efforts devraient être faits pour mieux faire connaître les travaux de l'UNU à l'intérieur du système des Nations Unies et auprès des Etats membres.

M. HENRIQUE VALLE (Brésil) a attiré l'attention sur le travail substantiel effectué par l'Université des Nations Unies dans un large éventail d'activités. L'UNU fournit ce faisant une contribution significative à la meilleure compréhension de chacun aux principaux thèmes inscrits au calendrier international, a-t-il noté. Les études réalisées par l'Université sur des sujets traités dans le cadre des grandes conférences des Nations Unies se sont avérées extrêmement utiles tout au long de la préparation et du suivi de ces conférences. Les recherches menées par l'UNU sur la croissance et le développement durable, les tendances démographiques et le développement social, la gestion des affaires mondiales et la sécurité, la résolution des conflits et l'ethnicité ont mis en lumière de nouveaux concepts dans le domaine de la coopération internationale. Le Brésil maintiendra sa coopération qu'il développera davantage avec l'UNU grâce aux différentes institutions brésiliennes telles que l'Institut de recherches appliquées en économie et le Conseil national scientifique.

M. FREDRIK WILHEIM BREITENSTEIN (Finlande) a réitéré le soutien continu de son pays à l'UNU ainsi qu'à l'Institut mondial de recherche sur le développement économique (UN/WIDER) qui se trouve à Helsinki. L'UNU devrait devenir un véritable centre international de recherche. Pour relever ce défi, l'UNU doit avoir un solide programme de recherche et de formation, une bonne relation de collaboration avec les autres institutions des Nations Unies, avoir des finances saines et établir une stratégie de collecte de fonds. La Finlande et quatre autres pays scandinaves ont présenté un candidat pour remplacer M. de Souza au poste de recteur de l'Université. Il s'agit du professeur Raimo Väyrynen, qui a été membre du Conseil de l'UNU entre 1989 et 1995.

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M. DENIS CHOUINARD (Canada) a attiré l'attention sur l'établissement d'un réseau international sur l'eau, l'environnement et la santé au Canada qui est un programme de recherche et de formation de l'Université des Nations Unies. Ce réseau aura son siège social à l'Université de McMasterm en Ontario et sera doté d'unités secondaires au Centre canadien des eaux intérieures. Le Canada consacrera 5,25 millions de dollars canadiens sur quatre ans à ce programme. Il s'agit, a déclaré M. Chouinard, d'une contribution concrète du Canada et de l'Université des Nations Unies à la mise en oeuvre d'Action 21 de la Conférence des Nations Unies sur le développement.

M. OLEG RUDENSKIY (Fédération de Russie) a estimé qu'il serait utile d'étudier et de définir les nouvelles tendances de l'économie mondiale et plus particulièrement les nouvelles technologies de l'information, compte tenu du fait que certaines agences des Nations Unies dont l'UNESCO, ont commencé à s'intéresser à ce domaine. Le représentant s'est déclaré favorable à la participation de l'UNU au mécanisme du Comité administratif de coordination (CAC) ainsi qu'à sa présence sur INTERNET ce qui permettrait un plus large accès à ses travaux.

M. BASHEER F. ZOUBI (Jordanie) a axé son intervention sur la création de "l'Académie internationale pour la formation des hauts responsables: étude de la résolution des conflits à travers la négociation, la démocratie, la justice et la solidarité".

L'objectif de cette académie est d'initier les hauts responsables de l'avenir aux responsabilités et aux problèmes que connaît le monde contemporain, afin de leur permettre d'éviter les idées fixes et statiques et d'avoir une vision souple. L'Académie se propose également de former ces cadres afin qu'ils puissent occuper des postes importants. Enfin, cette nouvelle institution de l'Université des Nations Unies aspire à devenir un centre de données et de recherche scientifique. M. Zoubi a informé que la 1ere réunion du comité de consultation tenue à Amman en juillet 1995 a été présidée par la reine Noor de Jordanie. Il a ajouté que lors de cette réunion, certains thèmes ont été dégagés tels que la paix et la culture, la religion, en particulier la régionalisation et le fondamentalisme religieux.

Il a indiqué que son pays avait d'ores et déjà versé un million de dollars pour démarrer le fonctionnement de cette Académie qui a son siège à l'Université d'Aman.

Mme DONG GUILAN (Chine) a indiqué que 1995 est l'année où l'UNU a réalisé de nombreux travaux en vue de faire mieux comprendre les problèmes qui se posent à l'humanité et dans le dessein de renforcer les capacités scientifiques et techniques des pays en développement. Elle a rappelé que l'UNU examine actuellement son plan à moyen terme 1997-2002, et que le gouvernement chinois ne manquera pas de poursuivre son appui à l'Université. La Chine a offert cinq millions de dollars en vue de la construction de l'Institute for Software Technology à l'Université de Macao.

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M. PRAKASH SHAH (Inde) a rappelé que son pays a généreusement contribué au Fonds de dotation pour l'Université des Nations Unies (UNU) ainsi qu'à l'Institut mondial de recherche sur les aspects économiques du développement d'Helsinki. L'UNU a un rôle important à jouer dans l'organisation et peut notamment former des décideurs politiques capables de comprendre un monde en mutation rapide et toujours plus global.

L'Inde apprécie le travail déjà accompli par l'UNU, a déclaré le représentant, qui a souhaité que l'Université développe ses travaux dans le domaine de la science et de la technologie. Elle pourrait notamment se concentrer sur les aspects scientifiques et techniques en rapport avec les engagements de la Conférence de Rio, afin d'étudier les recommandations concrètes d'Action 21. Elle pourrait ainsi apporter une contribution importante aux travaux de l'Assemblée générale. De plus, elle pourrait ainsi contribuer à relancer un effort concerté à long terme en faveur de la coopération scientifique et technique internationale.

M. HIROYASU KOBAYASHI (Japon) s'est félicité de la création de l'Institut des études approfondies à Tokyo, des progrès qui ont permis de mettre en place, à Amman, l'Académie pour le leadership international de l'Université des Nations Unies, ainsi que des mesures qui, avec la coopération du Gouvernement du Canada et de la Province de l'Ontario (Canada), ont fait démarrer les activités du Réseau international sur l'eau, l'environnement et la santé. Tout en se félicitant des efforts en cours déployés par l'administration de l'Université visant à renforcer les liens avec d'autres institutions du système des Nations Unies, la délégation japonaise estime qu'il reste beaucoup à faire. L'Université est une institution véritablement unique et importante qu'il faudrait davantage utiliser. A cette fin, il faudrait renforcer davantage les activités universitaires, en mettant l'accent sur la recherche; faire davantage de publicité sur ces activités dans le système des Nations Unies, notamment au Siège de l'Organisation, en organisant des conférences qui permettraient un échange de vues entre praticiens et chercheurs; et renforcer les liens entre l'Université et les autres institutions du système des Nations Unies. Le représentant a suggéré que l'Université explore de façon objective et sur une base scientifique les moyens efficaces permettant de mettre en oeuvre des accords conclus à l'issue de la récente série de conférences et sommets, ainsi que par d'autres initiatives mondiales en faveur du développement, et traduire ensuite ces idées par des recommandations concrètes de politique.

Planification des programmes

La Commission est saisi un projet de plan à moyen terme pour la période 1998-2001 (A/51/6) qui est conçu pour permettre à l'Organisation de faire face aux tendances et aux grandes problématiques mondiales qui se poursuivront dans le prochain millénaire. Etant donné qu'il est impossible de prédire avec précision l'avenir, l'ONU doit conserver la capacité de s'adapter aux exigences d'un monde en évolution rapide.

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Le programme 5 -Coordination des politiques et développement durable- a essentiellement pour objet de faciliter une intégration et une coordination plus poussée des travaux de l'Organisation dans les domaines économique et social en fournissant un appui aux organes directeurs et mécanismes de coordination centraux s'agissant des divers aspects du développement.

Le programme 6 -Afrique : nouvel Ordre du jour pour le développement- a été inspiré par l'inquiétude de la communauté internationale devant la terrible et persistante crise économique et sociale avec laquelle l'Afrique est aux prises depuis les années 80. Le programme sera placé sous la responsabilité conjointe du Département de la coordination des politiques et du développement durable, de la Commission économique pour l'Afrique (CEA) et du Département de l'information.

Le Programme 7 -Information économique et sociale et analyse des politiques- vise essentiellement à promouvoir une approche intégrée aux aspects économiques, sociaux et écologiques du développement, notamment en présentant les perspectives dans lesquelles on pourra réaliser un développement durable, équitable et participatif. A cette fin, les gouvernements, les organisations non gouvernementales, les organisations internationales et d'autres entités qui participent à la définition des priorités du développement aux niveaux international, national et local, seront aidées, et des politiques et mesures visant à les mettre en oeuvre seront élaborées.

Le Programme 8 -Services d'appui et de gestion pour le développement- tend à soutenir et à renforcer, par la coopération technique, les efforts déployés par les Etats Membres, en particulier les pays en développement et les pays les moins avancés, ainsi que les pays à économies en transition, en vue de développer leurs capacités humaines et institutionnelles et leurs infrastructures pour être en mesure de concevoir et d'appliquer des politiques économiques et sociales qui favorisent un développement durable et l'élimination de la pauvreté. A cette fin, le programme met à la disposition des pays en développement et des pays à économies en transition des connaissances techniques dans les domaines suivants : administration publique et finances, élaboration de politiques et planification économiques et sociales et planification et gestion des ressources naturelles et de l'énergie.

Les activités du Programme 9 -Commerce et développement- découlent du mandat donné au secrétariat de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) par l'Assemblée générale, la Conférence quadriennale des Nations Unies sur le commerce et le développement, le Conseil économique et social et ses organismes subsidiaires, notamment la Commission de la science et de la technique au service du développement, ainsi que le Conseil du commerce et du développement et ses organes subsidiaires.

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En accord avec "Un partenariat pour la croissance et le développement", il est prévu que, d'ici la fin de la période couverte par le plan, le programme aura permis : d'aider les pays en développement à développer et diversifier leur commerce, à honorer leurs obligations multilatérales, à mieux comprendre leurs droits et à les exploiter à leur profit, et à poursuivre les objectifs qu'ils se sont fixés en matière de développement; aider les pays en développement à attirer l'investissement étranger et à développer leurs entreprises et leur capacité technologique en vue d'accroître leur capacité de production et d'exportation; aider les pays en développement, en particulier les pays les moins avancés, à profiter des avantages de la mondialisation; mettre en place une infrastructure d'appui dans les pays en développement, en particulier dans les pays les moins avancés et les pays en transition, spécialement destinée aux secteurs informels et aux petites et moyennes entreprises; aider les entreprises à adapter leurs produits et leurs stratégies commerciales au cadre mis en place par les négociations d'Uruguay; participer, par la coopération et l'assistance technique, à la formulation de politiques, en mettant en place l'environnement voulu au niveau décisionnel et institutionnel dans les pays les moins avancés; contribuer au traitement intégré des questions de développement, et des questions interdépendantes dans les domaines du commerce et de la finance, de la technologie, de l'investissement et du développement durable, en se fondant sur la nouvelle conception du développement, considéré comme une entreprise multidimensionnelle.

Le Programme 10 -Environnement- qui relève du PNUE, tend d'une manière générale à orienter les efforts et à encourager la formation de partenariats aux fins de la protection de l'environnement en inspirant et en informant les nations et les peuples et en leur donnant la possibilité d'améliorer la qualité de leur existence sans compromettre celle des générations futures. L'approche générale suivie par le PNUE visera essentiellement à favoriser l'établissement d'évaluations, à analyser les choix politiques et à fournir des avis à ce sujet ainsi qu'à prêter son concours pour l'élaboration de stratégies de gestion.

Le Programme 11 -Etablissements humains- qui sera réalisé par le Centre des Nations Unies pour les établissements humains (CNUEH) est globalement conçu pour encourager les pouvoirs publics centraux et locaux à adopter et mettre en oeuvre des politiques de l'habitat collectif qui ne nuisent pas à l'environnement. Le programme devrait permettre aux pays de se doter d'ici à la fin de la période considérée d'un surcroît de moyens structurels, techniques et de gestion aux échelons central et local et d'élaborer et mettre en oeuvre à ces mêmes échelons des politiques inspirées du Programme pour l'habitat adopté par la Conférence Habitat II.

Le Programme 14 -Développement économique et social en l'Afrique- mis en place par la Commission économique pour l'Afrique, a pour objectifs de : faciliter l'analyse de la politique économique et sociale; assurer la sécurité alimentaire et le développement durable; renforcer la gestion du développement; exploiter l'information sur le développement; et promouvoir la coopération et l'intégration régionales.

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Le Programme 15 -Développement économique et social de l'Asie et du Pacifique- consiste à mieux faire prendre conscience de l'évolution en cours aux pays membres, aider ceux qui se développent rapidement à le faire d'une manière bénéfique, et aider les pays les plus pauvres à améliorer les possibilités d'emploi et la croissance économique afin que le progrès puisse être équitablement partagé par tous. Le programme dégagera également les principaux domaines dans lesquels chaque groupement sous-régional se heurte à des difficultés et élaborera et exécutera des programmes régionaux en coopération avec les organisations et institutions spécialisées des Nations Unies ainsi qu'avec les organisations régionales intergouvernementales pour apporter une aide concrète au développement économique et social des pays en développement.

Le Programme 16 -Développement économique de l'Europe- mis en oeuvre par la Commission économique pour l'Europe (CEE), a pour objectif de renforcer les relations économiques que les pays européens entretiennent entre eux et avec les autres pays du monde. Pour ce faire, la CEE s'attachera avant tout à encourager l'intégration des pays en transition dans l'économie européenne et mondiale. Par ailleurs, la CEE continuera à mettre à la disposition des pays des autres régions les résultats de ses travaux d'élaboration de normes, règles et directives.

Le Programme 17 -Développement économique et social en Amérique latine et dans les Caraïbes- vise essentiellement à contribuer au développement de la région grâce à une collaboration interactive avec les gouvernements des pays membres portant sur une analyse complète et approfondie des processus de développement et sur la prestation des services opérationnels découlant de cette analyse. Il est placé sous la responsabilité de la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC); les activités d'analyse sont axées sur l'élaboration des politiques des pouvoirs publics, et le programme facilite l'application de ces politiques en assurant des services opérationnels touchant essentiellement les domaines de l'information spécialisée, des services d'assistance consultative, de la formation et de l'appui à la coopération régionale et interrégionale.

Le Programme 18 -Développement économique et social en Asie occidentale- vise à renforcer le développement durable dans la région, à promouvoir la coopération régionale et la coordination des politiques et à mieux comprendre les dimensions économiques, sociales, culturelles, technologiques et environnementales du développement.

Débat général

Avant d'ouvrir le débat, le Président de la Deuxième Commission a fait état d'une lettre datée du 26 septembre adressée par le Président de la Cinquième Commission au Président de la Commission économique et financière. Cette lettre en annexe au document A/C.2/51/3 a été distribuée.

- 10 - AG/EF/179 17 octobre 1996

M. OSCAR ACUÑA (Costa Rica), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a déclaré qu'il fallait garder à l'esprit le règlement qui régit la planification des programmes, et particulier en ce qui concerne la nécessité d'améliorer le processus consultatif pour la formulation du plan à moyen terme, par le biais de consultations systématiques avec les organes des Nations Unies. Cette disposition établit clairement que chaque Commission doit examiner en détail la proposition des programmes qui relèvent de sa compétence. Cependant, un groupe de pays qui ont appuyé la résolution 41/213, et qui en laissent maintenant la responsabilité à la Cinquième Commission, font obstacle à cette procédure, attitude qui démontre une fois de plus le peu d'intérêt qu'ils portent à ces questions. A cet égard, le groupe des 77 et la Chine réitèrent la nécessité de faire tous les efforts possibles afin de répondre positivement à la demande de la Cinquième Commission, qui doit assumer la responsabilité de négocier les aspects techniques des programmes qui sont de la compétence d'autres Commissions. Ils réitèrent également l'importance qu'ils accordent à la définition de directives pour la planification des programmes sur lesquels l'Organisation va se concentrer pendant la période 1998-2001.

La Deuxième Commission doit consacrer le temps nécessaire à l'analyse des thèmes qui la concernent et donner une réponse claire qui définisse les grandes lignes sur lesquelles la Cinquième Commission travaille. Le Groupe des 77 et la Chine considèrent qu'il est fondamental que la planification des programmes reflète de la meilleure manière possible le rôle de l'Organisation dans le domaine du développement, en particulier dans la sphère de compétence de la Deuxième Commission. C'est pourquoi les délégations du Groupe des 77 et de la Chine sont très préoccupées par la constante réduction des fonds consacrés aux programmes pour le développement, qui vont à l'encontre des promesses faites par la communauté internationale. Par ailleurs, les délégations sont préoccupées par l'introduction dans le plan à moyen terme de nouveaux concepts qui n'ont pas encore été discutés ou qui sont en cours d'examen et sur lesquels existent des positions divergentes, et qui pourraient déterminer l'orientation des travaux de l'Organisation dans le futur. Le Groupe des 77 et la Chine espèrent que la Deuxième Commission mènera à bien ses travaux, ce qui garantira que les programmes recommandés par la Cinquième Commission répondront aux besoins identifiés par les Etats Membres et en particulier les pays en développement.

M. O'CONNEL (Irlande) s'est exprimé au nom de l'Union européenne pour dire que celle-ci reconnaît que la fixation des priorités pour les tâches des Nations Unies est d'une importance cruciale. Les délégués de l'Union européenne à la Deuxième Commission oeuvreront avec ceux de la Cinquième Commission pour formuler leurs positions sur la planification du programme.

Mme LESLIE LEBL (Etats-Unis) a déploré qu'un consensus n'ait pas été fait sur le Plan à moyen terme 1997-2002. Elle a insisté sur le fait que le plan du Comité du programme et de la coordination doit se situer dans le cadre des ressources et des activités de l'ONU. Elle a fait remarquer que les ressources financières de l'ONU sont limitées et qu'il est vital de les utiliser à bon escient. Elle a indiqué que sa délégation attend les conclusions de la Cinquième Commission.

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M. LIBRAN CABACTAN (Philippines) a souhaité que le projet du plan à moyen terme soit examiné par les principales commissions de l'Assemblée générale afin qu'il reflète véritablement les desiderata des pays membres. Il a souhaité que dans l'avenir un tel examen soit prévu comme un point spécifique de l'ordre du jour de ces commissions. La Malaisie est favorable à la procédure selon laquelle les programmes spécifiques et les sous-programmes du plan à moyen terme soient d'abord soumis aux commissions pertinentes avant la Cinquième Commission. Après tout, a poursuivi le représentant, ces programmes et sous-programmes témoignent des priorités, objectifs, programmes et activités sur lesquelles les commissions pertinentes seules peuvent porter un regard compétent. Le représentant a, par ailleurs, attiré l'attention sur le document intitulé "Perspective" qui doit être inclus dans le projet de plan à moyen terme pour la période 1998-2001. Tout en reconnaissant l'absence de consensus autour de ce document, le représentant s'est dit d'avis que l'inclusion de ce document, qui met en lumière différents domaines de priorités, est essentielle à l'adoption du plan dans son ensemble.

M. PEDRO PEDROSO (Cuba) s'est déclaré surpris de voir que la Commission examine ce point. Il a rappelé que la décision du Président de la Cinquième Commission d'envoyer des lettres à son homologue de la Deuxième Commission a été prise par la Cinquième Commission. Pourtant beaucoup de délégués étaient opposés à l'inclusion de ce thème à l'ordre du jour de notre commission. Il s'est réjoui de l'attention accordée au sous-programme 9.2 relatif aux investissements et aux entreprises. La proposition du Secrétariat vise à faire prendre en considération les vues des pays en développement. M. Pedroso a estimé qu'une autre question est la perte de l'appui systématique aux pays lourdement endettés. Ce point de vue coïncide avec celui des Philippines qui porte sur la nécessité de donner plus de place à la mise en oeuvre de la stratégie de l'UN-NADAF. Le représentant a expliqué qu'il reste à examiner les mécanismes de suivi et de mise en oeuvre de la Conférence sur les établissements humains qui n'ont pas été incorporés au programme de la Commission.

M. HAROLD ACEMAH, Directeur du Département des organisations multilatérales et des traités au Ministère des affaires étrangères de l'Ouganda, a jugé crucial, en vue de renforcer le suivi du nouvel Agenda pour le développement de l'Afrique dans les années 1990, que les ressources nécessaires soient allouées afin de mettre en oeuvre les activités prévues dans le cadre du Programme 6 du Plan à moyen terme. Il s'avère en outre de plus en plus nécessaire de mieux coordonner les travaux des trois unités identifiées dans la Stratégie, à savoir l'OSCAL, la Commission économique pour l'Afrique (CEA) et le Département de la coordination des politiques, ainsi que les activités au niveau des pays dans le cadre du système de coordination résident. Dans le même temps, une plus grande attention doit être consacrée aux aspects des travaux du Département de la coordination des politiques et du développement durable ciblés sur des groupes tels que les institutions financières multilatérales et commerciales et la communauté des pays contributeurs et qui donnent une importance particulière aux activités entreprises aux niveaux régional et surtout national en Afrique. Il est indispensable de mettre en place un mécanisme de rétroaction d'informations qui facilite le partage des expériences sur les activités entreprises dans la mise en place de l'Agenda.

- 12 - AG/EF/179 17 octobre 1996

L'Ouganda partage pleinement les vues exprimées dans le rapport du Comité du programme et de la coordination (CPC) selon lesquelles le projet de programme de la CEA devrait traiter de manière appropriée de certaines activités programmatiques importantes telles que celles liées au commerce, à la dette extérieure, la lutte contre les maladies animales et humaines, la prévention du crime et l'assistance internationale. La CEA a un rôle important à jouer dans la coordination de la mise en oeuvre des mesures adoptées dans le cadre de l'examen à moyen terme. L'Ouganda note également les recommandations du CPC, s'agissant de la nécessité de poursuivre le programme de restructuration interne de la CEA. Néanmoins, ceci ne devrait pas détourner l'attention du fait que les Commissions régionales doivent se voir allouer les ressources nécessaires pour mener à bien leurs mandats. L'Ouganda appuie également l'opinion du CPC selon laquelle les projets de programme 9 et 11 doivent être mis à jour conformément aux résultats de la CNUCED IX et d'HABITAT II. Les activités entreprises dans le cadre de ces programmes doivent mettre un accent particulier sur les besoins des pays en développement en général, et notamment sur les pays africains et les moins avancés.

M. ABDUL ABDELLATIF (Egypte) a attiré l'attention de la Commission sur la tendance qui consiste actuellement à restreindre le rôle des Nations Unies dans le domaine du développement. Il a rappelé le rapport de cause à effet entre le développement et la paix. Il jugé ambitieux le Plan à moyen terme 1997-2002. Les résultats fournis par le rapport du Secrétaire général montrent que le Plan à moyen terme 1992-1997 n'a été réalisé qu'à 66%. Comment dans ces conditions pouvons-nous espérer mener à bien le Plan suivant?

Se référant aux différents programmes à l'étude, il a estimé que le plan pour l'Afrique, figurant au programme V, ne reflète pas suffisamment les priorités pas plus qu'il ne rend compte des responsabilités de la communauté internationale.

M. ABDALLAH AZAIEZ (Tunisie) a exprimé la satisfaction de sa délégation pour l'initiative consistant à faire examiner au préalable les questions relevant des différentes commissions de l'Assemblée générale par les organes dont elles relèvent avant qu'elles ne soient étudiées par la Commission des questions administratives et budgétaires. Cette approche revêt un double mérite: d'une part, elle favorise la consultation, la concertation, la transparence et l'efficacité; d'autre part, elle associe les commissions appropriées aux prises de décisions.

Le représentant a affirmé que cette approche est présidée par des considérations politiques car, qu'il s'agisse de la lutte contre la pauvreté, de l'Agenda pour le développement, de l'agenda pour l'Afrique et des problèmes liés à l'environnement, la Commission économique et financière est chargée d'un développement éminemment politique. Il a jugé que les préoccupations qui doivent présider aux choix de cette Commission et à ceux de la Cinquième Commission ne peuvent se limiter à des considérations budgétaires.

- 13 - AG/EF/179 17 octobre 1996

M. SERGIO FLORENCIO (Brésil), au nom des pays du MERCOSUR, de la Bolivie et du Chili, a réitéré l'importance que ces pays accordent à la question en examen. Il a déploré que de nombreuses propositions de réforme au sein des Nations Unies soient exclusivement motivées par les coupures budgétaires. Il a insisté sur le renforcement de l'analyse et du débat sur les questions centrales liées au développement. Il a demandé que le programme à moyen terme reflète la priorité donnée à la nécessité de restructuration de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), de même que celle consistant à garantir des ressources en vue de la mise en oeuvre du programme de travail adopté par la CNUCED IX.

M. Florencio a plaidé en faveur des commissions régionales qui peuvent jouer un rôle clef dans l'intégration de la dimension régionale aux programmes et aux activités des Nations Unies. Il a souhaité que la CEPAL demeure un centre d'excellence, en poursuivant sa collaboration avec les gouvernements dans l'analyse des processus de développement et dans la formulation, le suivi et l'évaluation de politiques publiques, ainsi que dans l'aide technique aux secteurs de l'information spécialisée, la formation technique et le soutien à la coopération régionale.

M. AMBROSE OJIMBA (Nigéria) a indiqué que sa délégation souscrivait à la déclaration du Costa Rica au nom du Groupe des 77 et la Chine. Se référant à la lettre du Président de la Cinquième Commission, il a déclaré que sa délégation souhaitait pouvoir effectuer ses travaux dans de bonnes conditions.

A propos du Programme IV sur le nouvel ordre du jour des Nations Unies pour le développement de l'Afrique (UN-NADAF), il a fait remarquer que l'examen à mi-parcours venait d'être achevé, que le rapport n'était pas encore préparé et que l'on demandait déjà à la Deuxième Commission de donner ses conclusions à ce sujet. Il en va de même pour Habitat II. Il faut nous laisser le temps d'analyser les questions liées au développement, a déclaré le représentant. Nous sommes heureux de devenir membre du CPC en janvier 97 et nous aurons l'occasion d'y faire valoir notre point de vue.

M. ABDERRAHMANE MEROUANE (Algérie) a souligné l'extrême importance de la planification du programme. Il se réjouit de l'occasion qui est ainsi offerte à la Deuxième Commission de contribuer à l'amélioration de la planification du programme. Cela va dans le sens d'une plus grande efficience et d'une meilleure cohérence dans le travail de l'Organisation. Les mesures d'austérité qui découlent de la crise financière ne sauraient donner lieu à des suppressions de programmes jugés fondamentaux par certains Etats Membres. La Deuxième Commission devrait disposer du temps nécessaire pour étudier ce programme et y contribuer par la biais d'une préparation sérieuse. Les thèmes des programmes soumis à l'examen de la Deuxième Commission présentent chacun un thème prioritaire dans les questions du développement, déjà au programme de la Deuxième Commission

M. GARCIA-GONZALES (El Salvador) s'est référé à la résolution 41/213 pour indiquer que les pays de l'Amérique centrale appuient la proposition du G77 et la Chine de former un groupe de travail pour discuter des programmes qui pourraient disparaître du fait de l'actuelle formulation du programme.

- 14 - AG/EF/179 17 octobre 1996

M. NEBENZIA (Fédération de Russie) a estimé, compte tenu de la difficulté de la question abordée, qu'il est impossible de traiter le point de l'ordre du jour dans sa forme actuelle. Cette forme s'avère à l'évidence insuffisante dans la mesure où elle ne permet pas d'examiner à fond les programmes, a-t-il fait observer. Au Conseil économique et social, ces questions sont examinées de façon formelle ou renvoyées. Il a suggéré que l'activité du CPC soit réexaminées comme il est explicité dans la résolution 50/227. Nous ne voulons pas la disparition du CPC plutôt sa restructuration, a-t-il précisé. Il s'est interrogé sur le poids réel des décisions de la Deuxième Commission, se demandant si le pouvoir de prendre ces décisions n'était pas en réalité exercé par la Cinquième Commission.

M. HUSSAM A'ALA (République arabe syrienne) a réitéré l'appui de son pays au travail des différentes Commissions qui doivent exprimer leurs opinions sur le programme à moyen terme. Jugeant que cela contribuera à faciliter les travaux de la Cinquième Commission, M. A'Ala a estimé que cette initiative permettra de réaliser la transparence et de mieux négocier au sein de l'Organisation. Il a demandé que la Deuxième Commission consacre plus de temps au dialogue concernant les thèmes examinés par cet organe.

Activités opérationnelles de développement

Sur cette question, la Commission est saisie d'une note du Secrétaire générale sur la promotion de la femme (A/51/391) dans laquelle il transmet à l'Assemblée générale le rapport sur les activités du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme, établi en application de la résolution 39/125 de l'Assemblée du 14 décembre 1984.

Ce rapport dégage les premières mesures prises par UNIFEM pour donner suite aux recommandations de l'évaluation externe du Fonds ainsi que leurs incidences. Le rapport indique qu'à la suite de la quatrième Conférence sur les femmes, UNIFEM a axé son programme sur deux grands domaines : autonomisation économique et autonomisation politique des femmes. Dans chaque domaine, l'attention est centrée sur des thèmes tels que la mondialisation et la restructuration de l'économie, les moyens d'existence viables, la bonne conduite des affaires publiques, les droits de l'homme et al consolidation de la paix et le règlement des conflits.

UNIFEM privilégiera cinq stratégies qui consisteront à entreprendre des projets pilotes et de démonstration; à renforcer les organisations et réseaux féminins; à entreprendre des activités de plaidoyer et de démarginalisation; à jouer un rôle d'intermédiaire entre les gouvernements, les ONG et les institutions des Nations Unies pour mobiliser un appui politique et financier en faveur des femmes; et à réunir et à diffuser des informations sur ses propres expériences. UNIFEM continuera à s'employer à augmenter ses ressources générales pour accroître sa pénétration dans les pays en développement. Toutefois, il recherchera également des ressources supplémentaires affectées à des fins spéciales pour entreprendre des types particuliers de projets et de programmes dans des domaines revêtant une importance essentielle pour les femmes.

- 15 - AG/EF/179 17 octobre 1996

La Commission est également saisie de deux lettres adressées au Secrétaire général par les îles Marshall (A/51/357) et la Colombie (A/51/462) qui communiquent respectivement le texte final du communiqué du Forum du Pacifique Sud, adopté par le vingt-septième Forum tenu aux îles Marshall du 3 au 5 septembre 1996; le texte de la Déclaration adoptée par le Mouvement des pays non alignés lors de la réunion qu'il a tenue pour célébrer le trente-cinquième anniversaire de sa fondation, le 24 septembre dernier.

Débat

M. RAFEEUDDIN AHMED, Administrateur adjoint du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), s'exprimant sur la question des ressources, a indiqué que lors de sa session annuelle, le Conseil d'administration du PNUD a décidé de consacrer la majeure partie de ces fonds incompressibles aux pays ayant un PNB par habitant de 750 dollars ou moins. Dans le cadre de la planification du PNUD, le Conseil d'administration a estimé à 3,3 milliards de dollars les fonds incompressibles pour une période de trois ans, commençant en 1997. Cela signifie qu'une somme de 1,1 milliard de dollars doit être mobilisée chaque année. Si le Conseil a reconnu que la collecte des fonds supplémentaires incombe au PNUD, il a souligné qu'il revient aux donateurs d'augmenter les contributions volontaires. Il est important que les pays qui ont appuyé les changements radicaux faits au sein du Programme les renforcent en augmentant leur contribution.

Rendant compte des résultats des discussions relatives à l'UNIFEM qui se sont déroulées entre le PNUD et le FNUAP, en septembre dernier, le représentant a indiqué que le PNUD est en train d'étudier les modifications à apporter au système de financement partiel. Il faut que ce système reflète la situation de l'UNIFEM en termes de revenus, de la durée des projets et du niveau des annuités. Par ailleurs, le représentant a fait savoir que l'UNIFEM a rétabli sa réserve opérationnelle à un niveau de 3 millions de dollars, somme qui correspond aux estimations du PNUD. Rappelant que l'UNIFEM vient de faire l'objet d'une évaluation effectuée par une organisation externe, le représentant a indiqué qu'à la suite de cette opération, l'UNIFEM a décidé de prendre des mesures dans les domaines suivants : structure organisationnelle et besoins en ressources humaines; programme ciblé et stratégie; systèmes de gestion et d'information et technologie; et renforcement de la collaboration entre le PNUD et l'UNIFEM.

M. ACUÑA (Costa Rica) a déclaré, au nom du Groupe des 77 et la Chine, que même si des progrès significatifs ont été réalisés dans la restructuration, il n'y a pas eu de consultation pour envisager de nouveaux modèles de financement des activités opérationnelles de développement. L'aide publique au développement a enregistré son niveau le plus bas depuis 20 ans. Elle représente 9.8 pour cent en termes réels. Elle a été en fait réduite de 29 %. Le Groupe des 77 et la Chine attachent une importance aux activités du PNUD en faveur des pays en développement. Il a fait part de sa préoccupation face à la réduction imprévue et au caractère volontaire des contributions au PNUD.

- 16 - AG/EF/179 17 octobre 1996

Il a jugé crucial le rôle joué par le système des coordonnateurs- résidents pour répondre aux besoins en développement des pays récipiendaires. Un grand nombre de pays donateurs ont maintenu et même accru leur aide. Il a assuré ces pays de la poursuite d'une coopération étroite. L'environnement économique actuel ne favorise qu'une poignée de pays, donc il faut inverser la tendance actuelle de l'aide au développement. Le Groupe des 77 et la Chine ont été le fer de lance de la réforme, mais cet effort n'a pas répondu aux attentes et aux espoirs des pays en développement. Il ne faudrait pas que la crise actuelle soit prise comme prétexte pour réduire encore plus l'aide au développement, a indiqué M. Acuña qui a sollicité des ressources supplémentaires pour étayer les activités opérationnelles des Nations Unies en faveur du développement.

M. Acuña a posé un certain nombre de questions au Secrétariat. Il s'est demandé pourquoi il n'y a pas eu cette année un rapport spécifique pour ce qui touche aux activités opérationnelles de développement. Il a finalement souhaité savoir si le budget annuel des Nations Unies dispose de fonds pour l'élaboration d'un tel rapport.

Le Directeur de la Division de la coordination des politiques et des affaires du Conseil économique et social a confirmé qu'aucun rapport n'est prévu sur les activités opérationnelles. Concernant l'appui au Secrétariat, notamment pour la révision de la politique triennale, il a indiqué qu'au cours de ces dix dernières années, le travail du Secrétariat a bénéficié d'une aide extrabudgétaire et d'un Fonds d'affectation spécial pour les cas particuliers pour les activités de développement. Ce fonds a contribué à la préparation du document grâce aux apports financiers de la Suisse, du Japon, du Royaume-Uni et de la France et le Secrétariat est très reconnaissant à ces pays pour leur appui. Il s'agit en fait d'une pratique bien établie. Le Secrétariat aura besoin de l'appui de ce fonds pour pouvoir satisfaire les attentes des Etats membres et le Secrétariat l'a présenté d'une façon très détaillée dans les documents pertinents.

Mme HELEN BROWNE (Irlande), s'exprimant au nom de l'Union européenne, a demandé que soit mise en oeuvre la résolution 45/215 sur le Sommet mondial pour les enfants. Elle a insisté sur le fait que les actions dans un secteur où peu de progrès ont été réalisés doivent se concentrer sur l'avenir.

Concernant le Fonds des Nations Unies pour le développement des femmes (UNIFEM), elle s'est félicitée de sa réorganisation qui devrait permettre une meilleure transparence de ses activités.

M. ABDELLAH AZAIEZ (Tunisie) a estimé que la question examinée aujourd'hui par la Deuxième Commission est au coeur même du débat qui se déroule dans le cadre onusien quant à l'évolution et au sens qu'il faudrait donner à présent aux efforts pour améliorer la coopération internationale et lui assurer efficience et continuité au bénéfice des pays en développement.

- 17 - AG/EF/179 17 octobre 1996

S'agissant de la simplification et de l'harmonisation des règles et procédures régissant les activités opérationnelles, la Tunisie se félicite de la déclaration formulée en avril dernier par le Comité administratif de coordination (CAC) dans laquelle il est indiqué que les organismes des Nations Unies sont résolus à mettre en oeuvre de manière énergique et coordonnée les objectifs contenus dans le texte portant sur les activités opérationnelles de développement. Ainsi, le CAC reconnaît que le système onusien pourrait jouer un rôle décisif en appuyant les pays en développement dans leurs efforts pour prendre en main leur processus de développement.

La Tunisie, estimant que la note de stratégie peut constituer un moyen utile favorisant les échanges et la coordination entre les différents partenaires du développement, fait siennes les suggestions contenues dans le rapport du Secrétaire général en ce qui concerne les conditions pour l'amélioration du fonctionnement du système de note par pays. La Tunisie appuie la proposition contenue dans le même rapport qui invite les coordonnateurs résidents à favoriser l'échange effectif d'informations et l'utilisation de bases de données communes pour les activités de planification, d'établissement de rapports et de suivi. La Tunisie estime que pour évaluer l'impact des activités principales, il convient de retenir comme base les résultats de la mise en oeuvre des programmes d'action des grandes conférences internationales enregistrés dans les pays concernés. M. Azaiez a déploré que les ressources fournies pour 1996 aux institutions multilatérales de développement se soient faits rares.

M. RUDENSKIY (Fédération de Russie) a indiqué qu'aux yeux de sa délégation la réalisation des objectifs du Sommet mondial pour les enfants ne peut intervenir que dans un cadre interdisciplinaire à l'échelle du système des Nations Unies. Il a demandé que le système de l'ONU adopte une approche plus coordonnée et qu'il renforce également l'interaction entre l'UNICEF, l'Organisation mondiale de la santé et le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) dans les domaines de la santé, y compris dans le contexte du Comité des politiques sanitaires UNICEF/OMS et entre l'UNICEF et le Haut Commissariat pour les réfugiés. Il a aussi souhaité que la décision prise par le Conseil économique et social visant une meilleure collaboration entre les Nations Unies et les institutions de Bretton Woods soit effectivement appliquée d'une façon dynamique et satisfaisante aussi bien au siège que sur le terrain.

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