DEUXIEME COMMISSION : DES DELEGATIONS DENONCENT LES EFFETS PERVERS DE LA MONDIALISATION DE L'ECONOMIE
Communiqué de Presse
AG/EF/176
DEUXIEME COMMISSION : DES DELEGATIONS DENONCENT LES EFFETS PERVERS DE LA MONDIALISATION DE L'ECONOMIE
19961015 APRES-MIDI AG/EF/176 Des initiatives susceptibles de redresser les déséquilibres économiques dans le monde ont été proposéesLa Commission économique et financière (Deuxième Commission) a poursuivi son débat général cet après-midi et a entendu dans ce cadre les représentants de pays suivants : Ukraine, Fédération de Russie, Mexique, Japon, Pérou, Iran, Ghana, Tunisie, Ouganda, Equateur, Suède, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Liban et Oman.
Le représentant de l'Ukraine a proposé la création d'un Conseil de sécurité économique en tant que moyen de lutter contre la discrimination économique.
La Fédération de Russie a noté que les économies en transition se sont stabilisées en 1996 mais que leur développement est inégal. Il a suggéré d'intégrer les économies en transition à l'économie mondiale.
Le Mexique a indiqué que les événements économiques qu'il vient de vivre doivent conduire à la réflexion quant à la vulnérabilité de l'économie mondiale.
Le Japon a attiré l'attention sur la nouvelle stratégie de développement proposée par son Gouvernement qui consisterait à définir des objectifs que les pays en développement se chargeraient de mettre en oeuvre.
Le Pérou a suggéré un raffermissement des liens et une interaction entre les Nations Unies et les institutions de Bretton Woods.
L'Iran a dénoncé le recours à des mesures unilatérales "dont les effets extra-territoriaux affectent la souveraineté d'autres Etats et portent atteinte aux fondations mêmes des relations internationales".
Le Ghana a souligné que l'aide officielle au développement est à son niveau le plus bas depuis 20 ans et que ceci a eu des effets désastreux sur le développement, en particulier en Afrique.
(à suivre - 1a)
- 1a - AG/EF/176 15 octobre 1996
La Tunisie a réaffirmé son engagement à poursuivre ses efforts qui visent à concrétiser et à consolider sa coopération avec tous les pays du continent africain.
L'Ouganda est d'avis que l'intégration des PMA à l'économie mondiale et l'élimination de la pauvreté constituent des défis majeurs de notre temps.
L'Equateur a noté que les femmes constituent 70% des personnes vivant dans des conditions de pauvreté extrême dans le monde et que des mesures spécifiques doivent leur être accordées.
La Suède a attiré l'attention sur les effets pervers de la mondialisation de l'économie et a observé qu'il n'y aura pas de sécurité dans le Nord si le Sud n'accède pas à une vie décente.
La Papouasie-Nouvelle-Guinée a déploré le manque de volonté politique de mobiliser et d'accroître les fonds et les ressources en vue du suivi et de la mise en oeuvre des décisions des Conférences des Nations Unies.
Le Liban a noté que les économies d'un grand nombre de pays en développement sont marginalisées par la mondialisation.
Oman a invité le Groupe de travail chargé de la mise en oeuvre des dispositions de l'Agenda pour le développement à accélérer ses travaux.
La Commission économique et financière poursuivra son débat général demain mercredi 16 octobre à 15 heures. Elle entendra notamment, à cette occasion, des représentants de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international.
- 2 - AG/EF/176 15 octobre 1996 Suite du débat général
M. YURIY V. BOHAYEVSKIY (Ukraine) a regretté que les efforts de réforme effectués par les Etats Membres et le Secrétaire général pour restructurer et revitaliser le système de l'ONU n'aient pas été au-delà des transformations superficielles, au moment où les Nations Unies devraient être plus fortes que jamais afin de faire face aux tendances négatives de notre monde interdépendant. Il est grand temps de concentrer les efforts des Etats Membres sur la création d'une base juridique qui permettrait d'accroître le niveau de coordination dans les domaines de la sécurité économique de façon à prévenir la coercition et la discrimination économique, a-t-il suggéré. A notre avis, nous pourrions y parvenir en reprenant la proposition du Président de l'Ukraine qui vise la création d'un Conseil de sécurité économique susceptible de promouvoir un système économique international qui sera notamment doté de mécanismes de régulation démocratiques et universels.
Concernant la situation dans son pays, le représentant a indiqué que la réforme économique s'était traduite par des progrès significatifs l'an dernier. Pour la première fois, a-t-il indiqué, plus de la moitié du PNB a été le fait du secteur privé. Les résultats positifs du processus de privatisation économique, la réalisation d'une stabilisation financière primaire, la libéralisation graduelle du commerce intérieur et extérieur et l'introduction d'une nouvelle monnaie nationale ont créé un climat plus favorable pour les investisseurs nationaux et étrangers.
M. SERGEY V. LAVROV (Fédération de Russie) a expliqué que la mondialisation offre de grandes chances, en particulier dans les domaines du commerce et des investissements internationaux ainsi que dans celui de la technologie. Toutefois, cela comporte des risques et des conséquences. Le représentant a indiqué qu'après cinq années de déclin, les économies en transition se sont stabilisées en 1996 (avec une croissance de 2% du total de leur PBI). Mais ce développement reste inégal. Le volume des investissements directs des pays de ce groupe est en effet limité (environ 13 millions de dollars en 1995). Il a indiqué qu'il existe des obstacles à l'accès des exportations de ces pays aux marchés mondiaux. Ces statistiques confirment qu'il est indispensable d'intégrer les économies en transition à l'économie mondiale et qu'il faudrait que la communauté internationale poursuive son appui à ces pays dans leurs efforts de réformer leur marché, de la stabilisation macro-économique et d'un réajustement structurel. L'ONU a un rôle à jouer, a souligné M. Lavrov, qui a encouragé la poursuite des activités des Nations Unies en faveur des économies en transition, en particulier celles qui ont trait au renforcement et au développement d'infrastructures modernes de marché, au développement des entreprises, à l'apport des investissements étrangers directs, à la conversion militaire et à une meilleure protection sociale.
La Conférence sur le développement durable des économies en transition, prévue à Minsk (Bélarus) en 1997, devrait donner un nouveau souffle à ces efforts. La Russie se trouve à une étape critique de son développement, a ajouté M. Lavrov qui a indiqué que son pays attend d'être admis à l'Organisation du Commerce mondiale (OMC) dans les plus brefs délais.
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M. GERARDO LOZANO (Mexique) a indiqué que la coopération internationale en matière de développement doit viser à créer une atmosphère internationale plus propice à aider les pays en développement. Il est important, ce faisant, de mener à bien les travaux du Groupe de travail chargé d'élaborer un Agenda pour le développement. Les événements économiques récemment vécus par le Mexique et par d'autres parties du monde doivent nous conduire à la réflexion, en particulier, sur la vulnérabilité de l'économie mondiale. Ainsi, un réexamen de la structure du système des quotes-parts et de la prise de décision au sein du FMI et des autres institutions financières internationales s'impose. Il s'agit d'une tâche qui exige des efforts réels et continus de la part de la communauté internationale et qui doit occuper une place de choix dans l'ordre du jour des Nations Unies.
Il s'est félicité des résultats auxquels sont parvenus les travaux de la IX CNUCED. Ces résultats pourront conduire les pays en développement à demander un réexamen du système économique international. Appuyant le processus de restructuration interne de la CNUCED, M. Lozano s'est prononcé en faveur des propositions faite par M. Ricupero, Secrétaire général de la CNUCED. Il a déploré que les résultats du cycle de l'Uruguay n'aient pas répondu aux attentes des pays en développement. La prochaine conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) sera l'occasion de faire le bilan de l'état de l'application des accords du cycle de l'Uruguay et du système commercial multilatéral ainsi que de son objectif visant à établir un système commercial ouvert, équitable, sûr et réglementé. Il a souhaité que cette conférence se concentre sur l'identification de mesures supplémentaires en vue d'une application complète des accords du cycle de l'Uruguay, notamment en ce qui concerne les accords sur les tarifs et l'accès aux marchés.
Tout en condamnant les récentes mesures prises par le Sénat américain, contre Cuba, en particulier la Loi Helms-Burton, M. Lozano a réitéré la position de son pays contre la promulgation et l'application de lois et de dispositions affectant la souveraineté de pays tiers.
M. HISASHI OWADA (Japon) a exprimé la préoccupation de son pays face à l'affaiblissement du rôle de l'ONU au moment où le monde vit des changements qui semblent devoir s'installer de façon permanente. Il a lancé un appel aux Etats Membres pour qu'ils s'engagent dans la recherche d'une stratégie créative afin que les Nations Unies puissent continuer à promouvoir la coopération internationale dans le domaine du développement. Il a mis l'accent sur le fait que les Nations Unies devaient, de leur côté, mener à bien leur propre réforme de façon à pouvoir jouer pleinement le rôle que leur assigne la Charte. Il a estimé que l'Organisation devait notamment adopter une approche nouvelle et novatrice dans le domaine du développement. Il a rappelé que son Gouvernement défendait une nouvelle stratégie de développement selon laquelle la communauté internationale établirait un ensemble d'objectifs et les pays en développement détermineraient des plans de mise en application.
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Ma délégation a l'intention de contribuer tout particulièrement à la recherche de solutions aux questions touchant la coopération Sud-Sud et le développement de l'Afrique, a indiqué le représentant. Le Japon a affecté deux millions de dollars au Fonds pour le développement de ses ressources humaines. Il a insisté sur l'importance que revêtent la mise en oeuvre et le suivi du nouvel ordre du jour des Nations Unies pour le développement de l'Afrique dans les années 90. Il a demandé que la Commission réfléchisse aux moyens de contribuer à la Deuxième Conférence internationale de Tokyo sur le développement africain qui se réunira en 1998.
M. MIGUEL BARRETO (Pérou) a noté que les pays en développement ont connu une croissance économique inégale, ce qui réduit leurs efforts dans la lutte contre les fléaux qui sont la pauvreté, les maladies et les inégalités. Il a averti que le monde se trouvera dans une situation difficile si les Nations Unies n'aidaient pas à trouver une solution à ces problèmes. L'engagement de l'ONU, a-t-il indiqué, devra se faire notamment dans les domaines économique et social.
Au niveau international, il a suggéré un raffermissement des liens et une interaction entre les Nations Unies et les institutions de Bretton Woods. Il a souhaité que la Commission économique et financière réexamine son ordre du jour. Les ressources sont toujours assez rares alors que les besoins ne sont pas encore satisfaits, a noté le représentant. L'ONU et ses programmes ne pourront avoir un effet réel que dans la mesure où ses ressources sont suffisantes. Il a observé que les objectifs de nombreux programmes sont bien supérieurs aux possibilités réelles.
S'agissant de la dette extérieure des pays en développement, il a suggéré d'examiner les voies et moyens permettant de l'alléger.
M. MEHDI DANESH-YAZDI (Iran) a attiré l'attention sur la lenteur de la croissance mondiale qui, pour autant, n'a pas atteint le taux durable dont elle est capable, a-t-il observé. On s'attend à ce que la production brute mondiale des biens et des services atteigne 2,5% en 1996 pour la troisième année consécutive, a-t-il indiqué. Bien que ce taux représente une amélioration considérable par comparaison aux trois premières années de la décennie, il est inférieur à la moyenne mondiale dans les années 80. Dans ce contexte, il est particulièrement important, a déclaré M. Danesh-Yazdi, que les Etats respectent les normes et les principes du droit international en général et de la Charte des Nations Unies en particulier. Pourtant, certains Etats recourent encore à des mesures unilatérales, en particulier à la promulgation et l'application de lois nationales dont les effets extra-territoriaux affectent la souveraineté d'autres Etats et endommagent les fondations mêmes des relations internationales.
Alors que la coopération internationale constitue le pilier des efforts communs pour la promotion de la croissance économique et du développement durable, nous observons des signes de mauvaise volonté de la part de certains Etats en ce qui concerne l'application des décisions des grandes Conférences des Nations Unies, a-t-il observé. La coopération internationale est pourtant décisive, si l'on veut que le suivi de ces Conférences soit un succès.
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M. JACK B. WILMOT (Ghana) a indiqué que de récentes statistiques publiées dans la revue des Nations Unies "Etudes sur l'économie mondiale" font état de développements encourageants dans l'économie mondiale. Néanmoins, ces statistiques encourageantes à première vue occultent des réalités sociales et économiques troublantes. Le revenu réel par habitant dans la plupart des pays en développement en 1995 et en 1996 est inférieur à ce qu'il était en 1980. En Afrique, par exemple, le revenu par habitant en 1995 était de 657 dollars et il est prévu qu'il n'atteindra que 667 dollars en 1996 alors qu'en 1980 il était de 721 dollars. Cette détérioration correspond en partie à la contraction des efforts de coopération en faveur du développement international. En effet, l'aide officielle au développement est à son niveau le plus bas depuis 20 ans et ceci, a eu des effets désastreux sur le développement, en particulier en Afrique. Le commerce est un instrument essentiel du développement des pays en développement. Ce faisant, il faudrait éliminer les mesures protectionnistes qui parfois sont intractables, a souligné le représentant.
M. Wilmot a demandé la mise en oeuvre des Accords de l'OMC et a souhaité que cette organisation soit confirmée en tant qu'institution stable, prévisible et transparente du commerce mondial. Aucun prétexte ne peut être admis pour ne pas mettre en oeuvre l'initiative spéciale en faveur de l'Afrique.
M. SLAHEDDINE ABDELLAH (Tunisie) s'est félicité de la volonté commune manifestée par les Etats Membres d'introduire les réformes nécessaires à l'ONU. Il a rappelé que l'élimination de la pauvreté est l'objectif prioritaire de toutes les grandes Conférences des Nations Unies depuis 1990 et a déploré que parallèlement les contributions aux institutions multilatérales de développement n'aient cessé de diminuer au cours des dernières années.
M. Abdellah a réaffirmé l'engagement de son pays à poursuivre ses efforts qui visent à concrétiser et à consolider sa coopération avec tous les pays du continent africain. Il a fait observer, à cet égard, qu'il était illusoire de prétendre, alors que la globalisation est la caractéristique principale de l'économie mondiale, que l'Afrique puisse se développer sans la convergence de tous les efforts tant en Afrique que dans le monde pour l'aider à se relever. Il a mis en avant l'importance de trouver une solution au problème de l'endettement pour permettre aux pays en développement de retrouver le chemin de la croissance. Il a exprimé l'espoir que la première session ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce, qui se tiendra en décembre 1996 à Singapour, traite de deux questions cruciales : l'examen de la mise en oeuvre des Accords conclus dans le cadre du cycle de l'Uruguay et l'examen des accords de Marrakech.
M. HAROLD ACEMAH, Directeur du Département des organisations multilatérales et des accords au Ministère des affaires étrangères de l'Ouganda, a affirmé que les tendances actuelles de l'économie mondiale ont contribué au renforcement de l'intégration de l'économie mondiale qui s'est accompagné d'une marginalisation de certaines régions. Le Rapport sur le développement humain pour 1996 a confirmé la réalité selon laquelle l'économie mondiale s'est divisée en deux pôles, d'une part celui des pays riches, et d'autre part, celui des pays pauvres.
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La marginalisation des pays les moins avancés se traduit par le déclin croissant de leur part dans le commerce mondial, leur part négligeable des flux des capitaux privés et une détérioration des conditions économiques et sociales. L'intégration des PMA dans l'économie mondiale ainsi que l'élimination de la pauvreté sont par conséquent les défis majeurs de notre temps, a déclaré M. Acemah.
Pour sortir du cercle vicieux de la pauvreté et du sous-développement, un environnement économique mondial d'appui au développement est vital. Il faut trouver des solutions efficaces à la crise de l'endettement qui vont au-delà des mesures prises jusqu'ici. Le représentant a noté que le niveau de l'APD est au plus bas depuis 20 ans. Il a demandé la reconstitution à un niveau adéquat des fonds de financement tels que le FIDA ou le fonds Africain pour le développement.
La première Conférence ministérielle de l'OMC, qui se tiendra à Singapour, sera une occasion unique pour revoir l'application des accords du cycle d'Uruguay, en particulier en ce qui concerne le renforcement des capacités qu'ont les PMA de bénéficier pleinement du système commercial mondial. M. Acemah a déploré que le Fonds africain pour la diversification des produits de bases n'ait pas encore été créé.
L'Ouganda s'érige contre la pratique qui consiste à déverser dans les pays en développement les déchets dangereux et toxiques qu'engendre la société de consommation des pays développés. L'Ouganda rejette la vente dans les pays en développement de produits interdits en raison de leurs danger pour la santé, a déclaré le représentant.
Mme MARJORIE ULLOA (Equateur) a indiqué qu'en matière de commerce et de développement, il faudrait faire de sorte que les efforts macro-économiques, la modernisation de l'Etat, les ajustements et les réformes entreprises par les pays en développement soient en harmonie avec les efforts faits au plan international. Les conditions de pauvreté extrême et les inégalités entre les sexes ont des conséquences pour le développement global et ont des incidences néfastes sur le développement de la population. Près de 70 % des personnes vivant dans des conditions de pauvreté extrêmes dans le monde sont des femmes, a rappelé Mme Ulloa. Elle a indiqué que son pays, qui est conscient des responsabilités et des engagements pris lors de la Conférence internationale sur la population et le développement, a mis au point une stratégie des programmes et des activités qui visent à prendre en compte les données démographiques dans la planification du développement et à réaliser l'égalité entre les sexes. Aucun effort individuel ne sera utile sans la solidarité et l'entraide de la communauté internationale, a observé le représentant.
M. JAN ELIASSON (Suède) a indiqué que sa délégation s'associait à la déclaration faite par l'Irlande au nom de l'Union européenne. Il a fait observer que la mondialisation, en dépit de ses impacts positifs, a toutefois pour résultat une marginalisation accrue de pays comme de groupes humains. Cette marginalisation a exacerbé les problèmes posés par la baisse de la production, de l'emploi et des salaires et a débouché sur de nouvelles formes d'exclusion sociale, a-t-il noté.
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La pauvreté constitue une menace sérieuse pour le monde. C'est un terreau fertile pour le désespoir, la violence et la terreur. C'est la raison pour laquelle toute politique en matière de sécurité doit prendre en compte le fait qu'il n'y aura pas de sécurité dans le Nord si le Sud n'accède pas à une vie décente.
La mondialisation est irréversible, a-t-il fait observer. Seuls ses effets peuvent être analysés, compris et gérés. Pour cela nous devons agir à tous les niveaux et nous devons réfléchir en termes mondiaux. A cet effet, nous disposons d'un instrument : les Nations Unies; et d'une éthique : la Charte. Depuis un demi-siècle, la Suède se consacre au développement de la coopération multilatérale et au renforcement des Nations Unies. Elle travaille actuellement à la revitalisation de l'Organisation, au développement de la solidarité vis-à-vis des pays en développement et de la coopération multinationale. La réforme des Nations Unies a pour but premier, non d'effectuer des coupes budgétaires, mais de façonner l'ONU de telle sorte qu'elle puisse mieux remplir sa mission.
M. Eliasson a annoncé que le Gouvernement suédois a proposé dans sa loi de finances 1997 de maintenir ses contributions volontaires aux activités opérationnelles des Nations Unies à leur niveau actuel alors que tous les autres postes budgétaires ont été réduits.
M. ADAM VAL DELANEY (Papouasie-Nouvelle-Guinée) a indiqué que les déclarations politiques prennent tout leur sens lorsqu'elles créent des opportunités pour une meilleure participation des pays en développement. C'est un mythe que de dire que l'on manque de fonds. Ce qui manque, c'est plutôt la volonté politique de mobiliser et d'accroître les fonds et les ressources en vue du suivi et de la mise en oeuvre des décisions prises lors des Conférences des Nations Unies. La Papouasie-Nouvelle-Guinée appuie le système de prévention et de surveillance des grandes catastrophes. Elle s'est prononcée en faveur d'un système qui donne plus de possibilités aux pays en développement afin de leur permettre de devenir concurrentiels, a indiqué le représentant. Si comme les tendances le montrent, les mesures et les autres arrangements ne sont pas bénéfiques aux pays en développement, il faudrait procéder à une réévaluation et opérer les ajustements nécessaires. Les programmes de relance économique peuvent devenir des outils pour promouvoir des intérêts extérieurs. La Papouasie-Nouvelle-Guinée a dénoncé les tentatives faites par des institutions financières qui visent à influencer les politiques et les budgets nationaux.
M. HICHAM HAMDAN (Liban) a souligné la nécessité de créer des mécanismes appropriés pour l'application des Accords conclus à l'issue des Conférences des Nations Unies. Il a noté que les économies d'un grand nombre de pays en développement sont marginalisées par la mondialisation. Pourtant, ces pays rivalisent d'ingéniosité pour se débarrasser du fardeau de la dette et adopter des politiques en vue d'un développement harmonieux et durable. La stabilité mondiale n'est pas réalisée grâce seulement au règlement des conflits mais grâce aussi aux mesures stables de paix, de même que la construction de la paix après la guerre est une nécessité.
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Toutefois toutes les activités de la communauté internationale dans ce contexte restent très faibles et appellent à un choix. Les réparations des torts faits à l'environnement consistent à trouver des solutions justes pour tous les pays. Pourtant certains pays hésitent ou ne veulent pas inverser le processus de leur développement économique. D'autres pays pauvres appréhendent le problème mais sont impuissants à agir. La communauté internationale doit oeuvrer de concert pour résoudre les problèmes qui assaillent notre village global, puisque les frontières géographiques ne protègeront personne face à la détérioration de l'environnement.
M. SAID AL HARTHY (Oman) a noté que le monde d'aujourd'hui est turbulent et le fossé entre riches et pauvres s'approfondit alors que l'aide au développement est à son niveau le plus faible, ce qui n'augure pas bien de la stabilité du monde. Rappelant que le processus d'élaboration d'un Agenda pour le développement a été lancé depuis cinq ans par le Secrétaire général, M. Al Harthy a invité le Groupe de travail chargé de cet Agenda à accélérer ses travaux afin que des décisions puissent être prises sur la question. Oman s'est félicité de l'entrée en vigueur de la Convention sur la désertification. Il a également indiqué son adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). M. Al Harthy a indiqué en outre que son pays, dont l'économie dépend essentiellement de la production du pétrole, a fait des efforts considérables pour diversifier ses sources de revenus. Actuellement, 62% du PIB provient de secteurs autres que le pétrole et le gaz.
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