Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur le Soudan
On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par la Présidente du Conseil de sécurité pour le mois de juin, Mme Carolyn Rodrigues-Birkett (Guyana):
Les membres du Conseil de sécurité se sont déclarés vivement préoccupés par l’escalade de la violence dans différentes régions du pays, notamment à l’intérieur et autour d’El-Fasher, au Darfour septentrional. Rappelant la résolution 2736 (2024), ils ont exigé que les Forces d’appui rapide lèvent le siège d’El-Fasher et demandé l’arrêt immédiat des combats et la désescalade sur l’ensemble de la zone.
Les membres du Conseil ont fermement condamné l’attaque perpétrée le 2 juin 2025 près de Koma, dans le Darfour septentrional, contre un convoi humanitaire conjoint du Programme alimentaire mondial (PAM) et du Fonds des Nations Unies pour l’enfance. L’assaut a coûté la vie à cinq travailleurs humanitaires et fait plusieurs blessés, et des fournitures humanitaires vitales ont été endommagées et des camions incendiés. Les membres du Conseil ont adressé leurs condoléances les plus sincères et leur solidarité aux familles des victimes et au peuple soudanais, et ont souhaité un prompt et complet rétablissement aux blessés. Ils ont demandé, comme l’a déjà fait le Secrétaire général, qu’une enquête soit ouverte sans tarder, et que les auteurs de ces actes soient amenés à rendre des comptes.
Les membres du Conseil ont également condamné les bombardements répétés menés le 29 mai 2025 par les Forces d’appui rapide, qui ont endommagé une installation du PAM à El-Fasher.
Les membres du Conseil ont en outre exprimé leur profonde inquiétude quant aux répercussions du conflit et des attaques sur les opérations humanitaires. Sur ce point, il a notamment été question d’informations récentes faisant état de frappes aériennes effectuées par les Forces d’appui rapide, qui ont endommagé des infrastructures civiles critiques, principalement à Port-Soudan, à Kassala et à Khartoum.
Les membres du Conseil ont rappelé aux parties au conflit qu’elles devaient assurer la sûreté et la sécurité des membres du personnel de l’ONU et du personnel humanitaire, ainsi que de leurs locaux et de leurs biens, conformément au droit international et à la résolution 2730 (2024). Ils ont également rappelé que les attaques délibérées contre le personnel humanitaire, ses locaux et ses biens pouvaient constituer des crimes de guerre. Ils ont exhorté les parties à respecter les engagements pris dans le cadre de la Déclaration de Djedda ainsi que leurs obligations relevant du droit international, en particulier du droit international humanitaire et, selon le cas, du droit international des droits humains.
Enfin, les membres du Conseil ont réaffirmé leur ferme attachement à la souveraineté, à l’unité et à l’intégrité territoriale du Soudan.