En cours au Siège de l'ONU

9843e séance – matin
CS/15972

Colombie: les combats à Catatumbo soulignent l’urgence de mettre en œuvre l’Accord final, affirme le Représentant spécial devant le Conseil de sécurité

À l’occasion de sa réunion trimestrielle sur la situation en Colombie, le Conseil de sécurité a entendu, ce matin, le Représentant spécial du Secrétaire général dans ce pays plaider avec force pour une mise en œuvre effective de l’Accord final pour la fin du conflit et la construction d’une paix stable et durable, après les affrontements qui ont ensanglanté ces derniers jours la région reculée de Catatumbo, dans le nord-est.  M. Carlos Ruiz Massieu s’est toutefois réjoui de la présence à cette séance de représentants du Gouvernement colombien, dont le Ministre des affaires étrangères, et de représentants de ex-Forces armées révolutionnaires de Colombie-Armée populaire (FARC-EP), y voyant le reflet de leur engagement continu en faveur du processus de paix. 

Selon M. Massieu, le bain de sang survenu à Catatumbo est le résultat d’une attaque menée par l’Armée de libération nationale (ELN) –avec laquelle le Président Gustavo Petro a suspendu tous pourparlers– dans une zone tenue par un groupe armé rival se faisant appeler Estado Mayor de los Bloques y Frentes (« État-major général des blocs et des fronts »), anciennement État-major central des Forces armées révolutionnaires de Colombie-Armée populaire (EMC FARC-EP).  « C’est dans le vide de la présence de l’État que les groupes armés illégaux se battent pour le contrôle territorial et social », a expliqué le Représentant spécial, pour qui la mise en œuvre de l’Accord final n’en est que plus essentielle afin de trouver des solutions durables et de résoudre les causes du conflit armé. 

Saluant le ferme engagement pris par le Gouvernement colombien à cet égard, M. Massieu s’est réjoui de la détermination du Président Petro à protéger les budgets de l’Accord final, et ce, malgré les difficultés financières actuelles.  En ce qui concerne la réforme rurale, qui a connu des progrès significatifs au cours de l’année écoulée, le financement sera essentiel pour l’adjudication des terres et la formalisation des droits de propriété foncière, a-t-il ajouté.  Le Représentant spécial a également jugé crucial d’accélérer la mise en œuvre du chapitre ethnique de l’Accord final, qui met l’accent sur les besoins des communautés afro-colombiennes et autochtones de Colombie, notamment celui de protection. 

Accélérer la mise en œuvre du chapitre ethnique de l’Accord final 

Sur ce point, le Secrétaire général du Forum de haut niveau sur les populations autochtones de Colombie a regretté que, huit ans après le début de la mise en œuvre de l’Accord final, seulement 28% des dispositions du chapitre ethnique soient appliquées, alors même que le Gouvernement avait fixé en 2023 un objectif de 60% d’ici à la fin de son mandat.  M. Armando Wouriyu Valbuena a, par conséquent, exigé une accélération du processus, en particulier pour ce qui concerne la participation des populations autochtones dans les différents mécanismes prévus par l’Accord final.  Il a d’autre part prié le Gouvernement d’intégrer la perspective ethnique dans l’élaboration des plans nationaux de réforme rurale. 

À son tour, le représentant de la haute partie contractante à la Commission de suivi, de promotion et de vérification de l’Accord final a jugé inquiétant que le chapitre ethnique de l’accord de paix de 2016 soit l’un des domaines où les progrès sont « les moins visibles ».  M. Diego Tovar a rappelé que 60% de la population touchée aujourd’hui par la violence appartient à des peuples ethniques.  De plus, 25% des ex-combattants, soit près de 3 000 personnes, ont une « identité ethnique », a-t-il précisé, avant de constater que le plan d’action rapide du Gouvernement sur la réforme rurale intégrale n’a toujours pas été mis en œuvre, trois mois après son annonce.  La répartition inéquitable des terres est pourtant l’une des causes fondamentales du conflit, a fait valoir le représentant, selon lequel un financement adéquat est nécessaire de toute urgence pour atteindre les objectifs de l’Accord final sur cette question.

La réintégration des ex-combattants et la justice transitionnelle

Quant au processus de réintégration des ex-combattants, il reste « précaire », pas moins de 76% d’entre eux étant au chômage, s’est encore inquiété M. Tovar.  Le Représentant spécial a quant à lui qualifié cette réintégration d’« exemple inspirant de la manière dont la paix change la vie des anciens combattants et des communautés », affirmant l’avoir lui-même constaté il y a deux semaines, lors de sa visite du secteur territorial de formation et de réintégration de Tierra Grata, dans le département de Cesar.  Il a toutefois reconnu que, là où vivent les anciens combattants partout dans le pays, d’importants défis restent à relever pour garantir la durabilité des projets, l’amélioration des logements et la garantie de la sécurité. 

À propos du processus de justice transitionnelle, M. Massieu s’est félicité des progrès réalisés par la Juridiction spéciale pour la paix, notamment la mise en accusation sans précédent de 158 personnes considérées comme responsables de graves crimes commis au cours du conflit.  Il a dit attendre les premières sanctions cette année, appelant l’État colombien à les mettre en œuvre.  « Il en va du succès du processus de justice transitionnelle et de l’Accord final en général. »

Dialogue à poursuivre avec les acteurs armés

S’agissant enfin des différents processus de dialogue en cours dans le pays, le Représentant spécial a souhaité que le Gouvernement poursuive les échanges en ce sens, en tenant compte des appels lancés aux acteurs armés qui y participent pour qu’ils s’engagent à respecter le droit international humanitaire et en faisant en sorte que ces efforts soient accompagnés de stratégies de sécurité efficaces axées sur la prévention et la protection des communautés. 

Les membres du Conseil –à l’exception notable des délégations africaines, qui n’ont pas participé à la discussion– ont pris acte de ces évolutions, tout en exprimant leur inquiétude pour le processus de paix après les affrontements meurtriers de Catatumbo, qui ont fait plus de 100 victimes, dont des signataires de l’Accord final, et entraîné le déplacement de milliers de personnes. L’ELN et l’Estado Mayor de los Bloques y Frentes doivent mettre un terme à leurs actions violentes et exprimer leur engagement en faveur du dialogue pour donner au processus politique « une chance de succès », a plaidé le Royaume-Uni, rejoint par la France, qui a toutefois salué la volonté du Gouvernement de poursuivre le dialogue avec les groupes armés, avec le soutien de la mission de bons offices du Représentant spécial.

Voisin de la Colombie, le Panama a regretté, par la voix de son Vice-Ministre des affaires étrangères, « l’incident tragique » survenu à Catatumbo.  Tout en se joignant à l’appel en faveur d’un cessez-le-feu durable et vérifiable qui garantisse la protection intégrale des droits humains et de la vie des communautés et des signataires de l’accord de 2016, M. Carlos Ruíz-Hernández a reconnu les efforts déployés par le Gouvernement colombien pour consolider et mettre en œuvre le processus de paix.  De l’avis du Vice-Ministre, la Colombie est « un exemple qui montre que la volonté politique et un dialogue constructif avec toutes les parties sont essentiels pour guérir le tissu social d’un État ».

Une stratégie sécuritaire demandée

Indiquant pour leur part avoir alloué 2,1 milliards de dollars à la mise en œuvre de l’Accord final et 125 autres millions pour aider la Colombie à engager des plans de développement dans les communautés touchées par le conflit, les États-Unis ont condamné non seulement la violence qui a touché la région de Catatumbo mais aussi celle qui vise toujours les leaders sociaux et défenseurs des droits humains, avec « des effets glaçants sur les communautés ».  Face à ces agissements, ils ont prôné une stratégie sécuritaire pour pousser les groupes armés à négocier et lutter contre l’impunité. 

La Chine et la Fédération de Russie ont également appelé à une action rapide des autorités et des forces armées du pays pour rétablir l’ordre dans la région de Catatumbo.  La délégation russe a par ailleurs jugé qu’à bien des égards, la responsabilité du « dérapage » de la mise en œuvre de l’Accord final repose sur le précédent Gouvernement colombien, « qui a ouvertement torpillé et remplacé le processus de paix ».

La Colombie assure rejeter la violence et continuer de progresser

De son côté, le Ministre des affaires étrangères de la Colombie a déclaré rejeter la violence de l’ELN et des éléments dissidents de l’ex-Front 33 des FARC, assurant que son gouvernement ne baissera pas les bras tant que les auteurs de ces actes contre les signataires de l’accord de paix ne seront pas traduits en justice.  « C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de suspendre les pourparlers de paix avec l’ELN », a déclaré M. Luis Gilberto Murillo, avant d’exhorter la communauté internationale à exiger de cette organisation armée qu’elle renonce à la violence. 

En dépit de ces accrocs au processus, « la Colombie et les Colombiens n’ont pas renoncé à la paix », a assuré le Ministre, mettant en avant les avancées récentes, notamment le lancement du plan d’action rapide pour la mise en œuvre de l’Accord final.  Pour continuer de progresser, il importe selon lui que la Juridiction spéciale pour la paix s’associe aux efforts de l’État colombien et parvienne rapidement à définir le statut juridique des signataires de l’accord de paix.

Enfin, rappelant que la Colombie est candidate à un siège de membre non permanent du Conseil pour la période 2026-2027, il a affirmé que son pays entend mettre à la disposition de la communauté internationale toute son expérience en matière de consolidation de la paix et de réconciliation.  « Notre pays est la preuve qu’en dépit des blessures et des obstacles, l’humanité peut triompher », a-t-il conclu.

 

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LETTRES IDENTIQUES DATÉES DU 19 JANVIER 2016, ADRESSÉES AU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ET AU PRÉSIDENT DU CONSEIL DE SÉCURITÉ PAR LA REPRÉSENTANTE PERMANENTE DE LA COLOMBIE AUPRÈS DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES (S/2016/53)

Rapport du Secrétaire général sur la Mission de vérification des Nations Unies en Colombie (S/2024/968)

Exposés

M. CARLOS RUIZ MASSIEU, Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission de vérification des Nations Unies en Colombie, s’est dit honoré de s’exprimer devant le Conseil de sécurité en présence de représentants du Gouvernement colombien et des ex-Forces armées révolutionnaires de Colombie-Armée populaire (FARC-EP).  Il y a vu le reflet de leur engagement continu en faveur du processus de mise en œuvre qui nécessite leur coopération active.  Rappelant que les Colombiens ont célébré l’an dernier le huitième anniversaire de l’Accord final pour la fin du conflit et la construction d’une paix stable et durable, il s’est dit attristé par les actions qui ensanglantent la région reculée de Catatumbo, dans le nord-est de la Colombie, depuis la fin de la semaine dernière.  Parmi les dizaines de victimes figuraient d’anciens combattants, signataires de l’Accord final, ainsi que des dirigeants locaux et des membres des communautés. 

Ce bain de sang, a expliqué le Représentant spécial, est le résultat d’une attaque de l’Armée de libération nationale (ELN) dans une zone tenue par un groupe armé rival connu sous le nom d’Estado Mayor de los Bloques y Frentes (« État-major général des blocs et des fronts »).  Il s’inscrit dans le cadre de la confrontation en cours entre les groupes armés dans différentes zones du pays où la présence de l’État est limitée et où ils se disputent le contrôle des économies illégales. Appelant une nouvelle fois les groupes armés à cesser toute action mettant en danger la population civile et à permettre un accès sans entrave aux intervenants humanitaires, il a indiqué que les équipes locales de la Mission de vérification ont aidé à évacuer les personnes à risque, notamment des anciens combattants, des zones de conflit. 

Selon M. Massieu, « c’est dans le vide de la présence de l’État que les groupes armés illégaux se battent pour le contrôle territorial et social ». De fait, la mise en œuvre de l’Accord final est essentielle pour trouver des solutions durables afin de prévenir et de résoudre les causes du conflit armé.  Après avoir salué le ferme engagement du Gouvernement en faveur de la mise en œuvre de l’Accord final, il a estimé que tout progrès dépend non seulement d’une volonté politique continue, mais aussi de la définition d’objectifs et de priorités clairs, de la préservation des ressources et de la résolution des obstacles à la coordination.  À cet égard, il s’est réjoui que le Président Petro ait assuré que les budgets de l’Accord final seraient protégés malgré le climat financier complexe.  En ce qui concerne la réforme rurale, qui a connu des progrès significatifs au cours de l’année écoulée, le financement sera essentiel pour l’adjudication des terres et la formalisation des droits de propriété foncière, a-t-il ajouté. 

Pour le Représentant spécial, il est également crucial d’accélérer la mise en œuvre du chapitre ethnique de l’Accord final, qui met l’accent sur les besoins et les priorités des communautés afro-colombiennes et autochtones de Colombie, y compris leur protection.  Les Bari et les Yukpa font partie des populations touchées par les violences qui se déroulent dans le Catatumbo, a-t-il indiqué, avant de former le vœu que les dispositions de l’Accord final relatives au genre progresseront plus rapidement dans leur mise en œuvre, en synergie avec le nouveau plan d’action national pour les femmes et la paix et la sécurité.  Autre priorité, la réintégration continue d’être un exemple inspirant de la manière dont la paix change la vie des anciens combattants et des communautés, a souligné M. Massieu, qui a pu le constater il y a deux semaines lors de sa visite du secteur territorial de formation et de réintégration de Tierra Grata, dans le département de Cesar.  Il a toutefois reconnu que, dans les endroits où vivent les anciens combattants partout dans le pays, d’importants défis restent à relever pour garantir la durabilité des projets, l’amélioration des logements et la garantie de la sécurité. 

S’agissant du processus de justice transitionnelle, M. Massieu a évoqué les avancées réalisées par la Juridiction spéciale pour la paix, notamment la mise en accusation sans précédent de 158 personnes considérées comme responsables de graves crimes commis au cours du conflit, leurs aveux et leurs contributions à la vérité.  À ses yeux, il est fondamental de poursuivre un dialogue constructif pour trouver des solutions qui permettent de satisfaire les droits des victimes et de garantir la sécurité juridique des participants au processus.  De son côté, la Mission continuera de fournir ses bons offices aux parties, a-t-il assuré, rappelant que les justes demandes des victimes nécessitent une réponse qui englobe une large gamme d’instances qui ne se limitent pas à la seule Juridiction spéciale pour la paix, laquelle est appelée à remplir la fonction de « tribunal de transition » dont le succès sera déterminé par sa capacité à contribuer à la fois à la justice et à la paix. 

Le Représentant spécial s’est dit convaincu que les premières sanctions de la Juridiction spéciale seront émises cette année.  Elles nécessiteront la participation active des entités pertinentes de l’État, notamment les Ministères de la défense et de la justice, l’Agence pour la réintégration et l’Unité de mise en œuvre de l’Accord final, a-t-il dit, estimant que l’attribution des ressources nécessaires sera une condition indispensable pour y parvenir.  L’État doit démontrer sa capacité de mise en œuvre à partir des premières sanctions prises, « il en va du succès du processus de justice transitionnelle et de l’Accord final en général », a insisté M. Massieu.

Abordant enfin les différents processus de dialogue en cours en Colombie, le Représentant spécial a relevé que les temps de crise sont aussi des moments propices à la réflexion et aux ajustements.  Observant que des appels sont lancés pour que les acteurs armés participant au dialogue s’engagent à respecter le droit international humanitaire et, d’autre part, pour que ces efforts soient accompagnés de stratégies de sécurité efficaces axées sur la prévention et la protection des communautés, il s’est dit sûr que le Gouvernement prendra en compte ces mouvements tout en maintenant sa volonté de poursuivre les échanges.  En conclusion, il a invité le Conseil à maintenir son soutien unanime et sa solidarité à ce processus de paix historique. 

Le représentant de la haute partie contractante à la Commission de suivi, de promotion et de vérification de l’Accord final, M. DIEGO TOVAR, a rappelé que rien qu’au cours des six derniers jours, 1 000 personnes ont été tuées dans la région de Catatumbo.  Et cette violence menace de s’étendre à d’autres régions, a-t-il prévenu. L’impunité reste très élevée en ce qui concerne les meurtres d’ex-combattants - elle atteint 90% selon les Nations Unies, a-t-il relevé, tout en déplorant également les meurtres de dirigeants sociaux.  Si la manière de mettre en œuvre la politique de paix totale n’est pas corrigée, c’est l’accord de paix qui risque de dérailler, s’est-il inquiété. 

M. Tovar a jugé urgent de renforcer la coordination interinstitutionnelle dans la mise en œuvre de l’Accord et de renforcer la présence de l’État dans les régions.  Il a trouvé inquiétant que le chapitre ethnique de l’accord de paix soit l’un des domaines où les progrès sont les moins visibles.  Il a rappelé que 60% des personnes touchées par la violence appartiennent à des populations autochtones.  En outre, le processus de réintégration ne progresse pas pour 25% des ex-combattants d’identité ethnique, soit près de 3 000 personnes, a-t-il regretté.

Concernant la Juridiction spéciale pour la paix, M. Tovar a remarqué qu’elle n’a pas rendu une seule sentence.  Il a noté que chaque magistrat a une méthodologie différente et que la Juridiction n’a pas connaissance des critères de sélection tels qu’ils ont été définis.  De ce fait, de nombreux ex-combattants restent détenus, a constaté M. Tovar en remettant en question ce fonctionnement par rapport à la capacité de la Juridiction spéciale à juger et punir les principaux responsables du conflit armé.

En outre, a indiqué M. Tovar, huit ans après l’Accord final, le processus de réintégration reste précaire: aujourd’hui, 76% des ex-combattants sont au chômage.  Il a appelé le Gouvernement à remplir ses obligations envers les milliers d’anciens combattants qui avaient volontairement déposé les armes il y a 8 ans. 

Enfin, s’agissant de la réforme rurale intégrale, il a constaté que trois mois après son adoption, le plan d’action rapide du Gouvernement n’a toujours pas été mis en œuvre.  Il a rappelé que la répartition inéquitable des terres est l’une des causes fondamentales du conflit.  Selon lui, un financement adéquat est nécessaire de toute urgence pour atteindre les objectifs de l’Accord final sur cette question.

M. ARMANDO WOURIYU VALBUENA, du Forum de haut niveau sur les populations autochtones de Colombie, a rappelé que ces populations représentent un dixième des Colombiens et occupent un tiers du territoire.  Il a regretté que, huit ans après le début de la mise en œuvre de l’Accord final, seulement 28% de l’Accord soit mis en œuvre s’agissant des dispositions sur les populations autochtones.  Pourtant en 2023, a observé M. Wouriyu Valbuena, le Gouvernement avait fixé l’objectif d’atteindre 60% de mise en œuvre du chapitre ethnique de l’Accord d’ici à la fin de son mandat. 

Le représentant a dès lors demandé d’accélérer l’application de l’Accord, en particulier en ce qui concerne la participation des populations autochtones dans les différents mécanismes prévus par l’Accord.  Il a aussi appelé à activer la Commission de suivi, de promotion et de vérification de l’Accord final.  Il faut également, a-t-il insisté, reconnaître le Forum de haut niveau sur les populations autochtones comme un interlocuteur au niveau national et lui apporter un soutien approprié pour assumer son mandat. 

M. Wouriyu Valbuena a prié le Gouvernement colombien d’intégrer la perspective ethnique dans le processus de mise en œuvre de l’Accord, notamment dans l’élaboration des plans nationaux de réforme rurale.  Puis, il a dénoncé les déplacements forcés dont est victime le peuple autochtone Bari.  De plus, a-t-il encore noté, les communautés d’accueil commencent à subir des pénuries alimentaires.  Préoccupé par la situation des peuples et communautés autochtones face au conflit armé, l’intervenant a demandé au Groupe de haut niveau du Système général de sécurité pour l’exercice de la liberté politique de renforcer les mécanismes d’autoprotection des communautés ethniques prévus par l’Accord final.

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