En cours au Siège de l'ONU

Conf250303-CS

La Représentante permanente du Danemark promet une présidence du Conseil de sécurité pour le mois de mars « créative, cohérente et constructive »

Mme Christina Markus Lassen, Représentante permanente du Danemark et Présidente du Conseil de sécurité pour le mois de mars, a indiqué, cet après-midi, lors d’une conférence de presse donnée à l’occasion de la présentation du programme de travail, que son pays entend jouer, dans un contexte mondial « difficile », le rôle d’« honnête courtier ».  Notre présidence sera créative, cohérente et constructive, à la recherche du consensus et au service du multilatéralisme, a-t-elle assuré, en indiquant qu’il s’agit de la première présidence danoise du Conseil depuis une vingtaine d’années. 

Elle a détaillé ledit programme de travail en mentionnant l’un de ses temps forts, la séance du 11 mars sur la coopération entre l’ONU et l’Union européenne.  La nouvelle Haute Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Mme Kaja Kallas, devrait s’exprimer.  Le seul débat public du mois, le 24, portera sur l’adaptation des opérations de paix de l’ONU aux nouvelles réalités sur le terrain, a précisé Mme Lassen en espérant que le Conseil jettera un « regard lucide » sur ce dossier.  Le Ministre des affaires étrangères danois devrait présider cette séance. 

Le Moyen-Orient sera au cœur des travaux du Conseil avec, le 6, une séance sur le Yémen et, le 7, une réunion sur le programme d’armes chimiques de la Syrie.  Ce sera la première sur ce thème depuis la chute du « régime Assad », a précisé Mme Lassen.  Le Conseil se penchera le 25 sur les volets politique et humanitaire de la situation en Syrie et débattra des colonies de peuplement israéliennes le 21. La Représentante permanente a précisé que les droits des femmes seront au cœur de la réunion sur l’Afghanistan le 10.  La situation en République démocratique du Congo (RDC) sera, elle, examinée le 27, a déclaré Mme Lassen, en exhortant le M23 à se retirer de ce pays. « Le Conseil a été clair sur ce point. » 

« Nous continuerons à surveiller d’autres crises » telles que celle touchant la RDC, a assuré l’Ambassadrice, citant notamment les situations au Soudan, en Ukraine et en Haïti. 

La Représentante permanente a été longuement interrogée sur la situation en Ukraine, après les développements de la semaine dernière.  Un espoir de percée pour une cessation des hostilités existe, a-t-elle dit, avant d’ajouter que personne ne veut plus la paix que l’Ukraine.  Elle a estimé qu’une paix durable devra respecter la Charte des Nations Unies ainsi que la souveraineté ukrainienne et ne pas « récompenser l’agresseur ».  Les préoccupations sont réelles, a déclaré Mme Lassen, en notant les nombreuses discussions qui se poursuivent en public et en coulisses.  « Devant la menace posée par la Russie, certains pays européens se demandent s’ils ne seront pas les prochains. » 

La Représentante permanente a souligné l’importance que l’Europe et l’Ukraine soient associées à toute discussion sur leur sécurité.  Notant la mise à l’écart du Conseil sur le dossier ukrainien en raison du veto d’un membre permanent, elle a estimé que la résolution adoptée la semaine dernière sur ce sujet offre un cadre et une vision pour la paix en Ukraine.  Le respect des principes de la Charte reste néanmoins essentiel, a-t-elle insisté.  Tout en louant la solidité de l’alliance transatlantique, Mme Lassen a insisté sur la position forte que l’Europe doit avoir sur le dossier ukrainien.  Le Danemark est le premier soutien de l’Ukraine si l’on rapporte l’aide au PIB, a-t-elle ajouté. 

Mme Lassen a également évoqué les liens très étroits de son pays avec les États-Unis en ce qui concerne les questions sécuritaires en Arctique et au Groenland, qui fait partie du Danemark.  Le Groenland appartient au peuple du Groenland et c’est à lui de décider de son avenir, a déclaré la Représentante permanente, en reconnaissant que l’indépendance est possible dans le cadre du droit à l’autodétermination. « Ce n’est pas à nous de décider. » 

Enfin, la Représentante permanente a évoqué la solution des deux États, en estimant, à l’instar de la Coordonnatrice spéciale pour le processus de paix au Moyen-Orient par intérim, Mme Sigrid Kaag, qu’il existe une « dernière chance » qu’elle puisse voir le jour.  Elle a déploré qu’Israël ait bloqué l’aide humanitaire pour Gaza.  L’aide ne doit pas être politisée, a-t-elle souligné, avant d’appeler à la poursuite du cessez-le-feu.  Interrogée sur la non-reconnaissance par son pays de l’État de Palestine, à la différence d’autres pays européens, Mme Lassen a expliqué qu’il s’agit d’une carte à jouer à un « moment stratégique. » 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.