La question palestinienne et la lutte contre le terrorisme en Afrique au cœur de la présidence algérienne du Conseil de sécurité pour le mois de janvier
La situation en Palestine, la lutte antiterroriste en Afrique et la coopération entre l’ONU et la Ligue des États arabes seront les thématiques phares de la présidence de l’Algérie du Conseil de sécurité pour ce premier mois de l’année, a annoncé, cet après-midi, le Représentant permanent de ce pays, M. Amar Bendjama, lors d’une conférence de presse au Siège des Nations Unies à New York.
En préambule, M. Bendjama a formé le vœu que 2025 soit une année de paix et de prospérité, avant de saluer l’entrée au Conseil, en tant que membres non permanents, du Danemark, de la Grèce, du Pakistan, du Panama et de la Somalie*. « La présidence du Conseil est une responsabilité considérable », a déclaré M. Bendjama, en affichant sa détermination à l’assumer, avec l’aide de tous les membres du Conseil. « Nous voulons une présidence algérienne efficace et transparente. »
Faisant siens ces mots du Président algérien que « l’Algérie ne renoncera jamais à la Palestine », M. Bendjama a indiqué que la situation catastrophique à Gaza reste la priorité absolue de son pays. Il a précisé que les attaques israéliennes contre les établissements de santé à Gaza seront au cœur de la séance prévue le 3 janvier. Le 20 janvier, le Conseil tiendra sa réunion trimestrielle sur la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne. Elle sera présidée par le Ministre des affaires étrangères de l’Algérie.
Une séance sur l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) –« agence irremplaçable »– devrait également se tenir au cours de ce mois. L’adoption d’une éventuelle résolution sur la situation à Gaza dépendra des négociations, a-t-il ajouté, en appelant à un cessez-le-feu à Gaza et au respect du droit international.
Le représentant a par ailleurs indiqué que la position algérienne sur la Palestine bénéficie du soutien d’une majorité écrasante des Membres de l’Assemblée générale et de la majorité des membres du Conseil. L’Algérie, membre responsable, tentera de bâtir des ponts et de promouvoir la paix, a assuré le Représentant permanent, avant d’appeler à mettre un terme aux activités de colonisation en Cisjordanie.
Le débat public sur la lutte contre le terrorisme en Afrique, prévu le 21, sera également présidé par le Ministre des affaires étrangères de l’Algérie. M. Bendjama a rappelé que l’Algérie a vécu une « période dramatique » dans sa jeune histoire depuis son indépendance. « Nous avons vécu le pire terrorisme qui soit. » Affirmant que son pays a été l’un des rares à avoir vaincu le terrorisme, le représentant a indiqué que l’Algérie souhaite ainsi partager son « amère » expérience avec ses « pays frères africains » afin de les aider à vaincre le terrorisme dans le respect de leurs spécificités. Il a par ailleurs souhaité que les Nations Unies puissent discuter de la meilleure façon de lutter contre ce phénomène.
La coopération entre l’ONU et la Ligue des États arabes sera au menu de la réunion du 23 janvier. Une déclaration présidentielle devrait être adoptée, a précisé le Représentant permanent.
S’agissant de la situation politique et humanitaire en Syrie, qui sera débattue au Conseil le 8 janvier, M. Bendjama a convenu que la résolution 2254 (2017) pourrait paraître « quelque peu dépassée ». Elle contient néanmoins les principes sous-tendant l’édification d’un avenir meilleur pour les Syriens, au sein d’un pays qui aura fait la paix avec lui-même et sera doté d’une nouvelle gouvernance, a déclaré l’Ambassadeur, en rappelant la longue amitié entre la Syrie et l’Algérie. Il a également indiqué que le Conseil se penchera sur la radiation d’Hay’at Tahrir el-Cham (HTS) de la liste des sanctions après l’examen de toutes les informations pertinentes.
Sur la situation en Libye, objet d’une adoption le 15 janvier, le Représentant permanent s’est dit préoccupé par la durée de la crise, qu’il a imputée à des interférences étrangères « qui doivent cesser ». Il a plaidé pour une complémentarité des efforts régionaux et internationaux de stabilisation, avant de souligner l’importance d’un processus politique dirigé et contrôlé par les Libyens. M. Bendjama a aussi déclaré que le régime des sanctions en Libye ne doit pas être un outil punitif mais participer à la promotion de la paix.
L’efficacité de l’embargo sur les armes est une question cruciale, a-t-il tranché, en appelant à préserver la valeur des avoirs libyens gelés dans l’intérêt de la population.
Enfin, interrogé sur le Sahara occidental, le représentant a indiqué qu’il s’agissait d’une question de décolonisation importante pour l’Algérie et le monde. Elle ne sera pas remise à l’ordre du jour du Conseil ce mois-ci à moins qu’un évènement ne modifie la situation, a fait savoir le délégué, en rappelant l’importance de respecter les aspirations de la population du Sahara occidental.
* Ces États remplaceront les cinq membres non permanents dont le mandat a pris fin le 31 décembre 2024, à savoir l’Équateur, le Japon, Malte, le Mozambique et la Suisse.