En cours au Siège de l'ONU

Soixante-dix-neuvième session
57e séance – après-midi
AG/12674

L’Assemblée générale débat du Programme d’action en faveur des pays en développement sans littoral pour la décennie 2024-2034

Les cinq domaines d’action prioritaires contenus dans le Programme d’action en faveur des pays en développement sans littoral pour la décennie 2024-2034 devraient favoriser la transformation de ces pays, a espéré, cet après-midi, le Président de l’Assemblée générale alors que l’organe débattait de ce programme adopté le 24 décembre.  Celui-ci contient plusieurs innovations dont l’établissement de centres régionaux de recherche agricole, d’un groupe d’experts de haut niveau chargé de formuler des recommandations sur la liberté de transit ou encore d’un mécanisme de financement des investissements dans les infrastructures. 

M. Philémon Yang a indiqué que malgré un grave manque à gagner depuis 2020 du fait de la pandémie de COVID-19, les pays en développement sans littoral ont affiché une résilience exemplaire.  Pour les accompagner, il a plaidé pour le renforcement de la coopération entre ces pays et les pays de transit, tout en améliorant leur connectivité afin de leur permettre de mieux s’intégrer dans l’économie mondiale. 

Environ 570 millions de personnes vivent dans les 32 pays en développement sans littoral que compte le monde.  Ces derniers continuent de connaître des obstacles considérables sur la voie du développement durable. 

L’Assemblée générale constate que peu de progrès ont été accomplis pendant la période d’exécution du Programme d’action de Vienne en faveur des pays en développement sans littoral pour la décennie 2014-2024.  C’est pour rectifier le tir que le présent programme d’action s’articulera autour de cinq domaines d’action prioritaires assortis de cibles concrètes. 

1. Transformation structurelle et science, technologie et innovation

Les États s’engagent ici à soutenir la création de zones économiques spéciales, de parcs industriels, d’incubateurs technologiques, de pôles d’innovation ou d’autres initiatives novatrices dans les pays en développement sans littoral en mobilisant l’appui de multiples parties prenantes.  L’une des cibles est la création de centres régionaux de recherche agricole pour accompagner la promotion de secteurs agricoles durables qui seront financés exclusivement par des contributions volontaires. 

2. Commerce, facilitation du commerce et intégration régionale

Inquiets de voir que la part des pays en développement sans littoral dans les exportations mondiales de marchandises ne représentait que 1,1% du commerce mondial en 2022, alors que ces pays représentent 7% de la population mondiale, les États Membres envisagent, entre autres cibles, d’accélérer la mise en œuvre intégrale et effective de l’Accord, de l’Organisation mondiale du commerce, sur la facilitation des échanges dans tous les pays en développement sans littoral et dans les pays de transit.

3. Transit, transport et connectivité

L’Assemblée générale entend également œuvrer pour le développement des infrastructures de transport résilientes, durables, sûres et intelligentes. Pour ce faire, elle a établi des cibles spécifiques comme la création d’un groupe d’experts de haut niveau chargé de déterminer les moyens d’assurer aux pays en développement sans littoral un accès sans entrave à la mer et depuis la mer.  Elle entend aussi étudier la possibilité de mettre en place un mécanisme de financement des investissements dans les infrastructures au bénéfice des pays en développement sans littoral. 

4. Renforcement des capacités d’adaptation et de la résilience par rapport aux changements climatiques et aux catastrophes

Dans le cadre des changements climatiques, l’Assemblée envisage de mettre en place, dans les pays en développement sans littoral qui ne l’ont pas encore fait, des plans nationaux d’adaptation, des politiques et des processus de planification d’ici à 2025 et de progresser dans leur mise en œuvre d’ici à 2030. 

5. Moyens de mise en œuvre

L’Assemblée entend œuvrer pour que soit augmenté considérablement le volume du financement du développement à l’appui des pays en développement sans littoral au moyen de sources de financement traditionnelles et innovantes.  Elle suggère aussi le renforcement de la capacité de ces pays à élaborer des projets pouvant être financés et à obtenir des financements pour répondre efficacement à leurs besoins. 

En outre, le Programme d’action prévoit que d’ici à 2030, il faudrait faire baisser au-dessous de 3% les coûts de transaction des envois de fonds effectués par les migrants, et éliminer les circuits d’envoi de fonds dont les coûts sont supérieurs à 5%.  Il est également question de régler le problème de la dette des pays en développement sans littoral en situation de surendettement ou présentant un risque élevé de surendettement et maintenir la dette extérieure de tous les pays en développement sans littoral à un niveau tolérable. 

Ce programme doit « agir comme un catalyseur pour éliminer les obstacles structurels et garantir que ces pays puissent s’intégrer pleinement dans le système économique mondial », a plaidé la Bolivie, en tant que Président du Groupe des pays en développement sans littoral.  Pour y parvenir, le Groupe a plaidé pour des investissements substantiels dans les réseaux de transport résilients, afin non seulement d’améliorer la connectivité physique, mais de favoriser également l’intégration économique régionale.  Au vu de l’ampleur de la tâche, le Groupe a plaidé pour un engagement collectif et soutenu de la communauté internationale. 

À son tour, la Secrétaire générale de la troisième Conférence des Nations Unies sur les pays en développement sans littoral, Mme Rabab Fatima, a recommandé de miser sur l’agriculture et la connectivité numérique, notamment en améliorant l’accès aux larges bandes passantes tout en diminuant le fossé numérique entre les sexes.  Le renforcement des infrastructures routières et des financements venant de sources innovantes fait partie des actions également évoquées par Mme Rabab Fatima. 

S’exprimant au nom de l’Union européenne (UE), la Suède a salué le fait que le Programme intègre des éléments sur l’adaptation et l’atténuation aux changements climatiques.  Dans le cadre de l’amélioration de la connectivité, l’UE a engagé des investissements pour transformer le corridor de transport transcaspien en Asie centrale et travaille avec l’Union africaine sur 12 corridors prioritaires dans le cadre du paquet d’investissement Afrique-Europe de la passerelle mondiale. 

Face aux défis multiples, l’Australie qui s’exprimait au nom des délégations du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande (Groupe CANZ) a dit s’attendre à des résultats concrets s’agissant du financement climatique et du développement ainsi que du forum politique de haut niveau pour le développement durable pour appuyer les pays en développement sans littoral.

L’Iraq, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a noté que le Programme d’action fournit des nouvelles orientations qui permettraient aux pays en développement sans littoral de surmonter leurs limites et nouer des partenariats régionaux et internationaux afin qu’ils puissent réaliser les objectifs de développement durable et le Programme d’action.  De même, le Royaume-Uni a insisté sur l’importance d’unir les forces pour créer des partenariats efficaces pour les 10 prochaines années pour que le Programme d’action soit un succès.  Le Japon a invité la communauté internationale à prendre des actions concrètes pour mettre en œuvre ses actions concrètes vis-à-vis des pays en développement sans littoral. 

Adoption d’une résolution

L’Assemblée générale a ensuite adoptée par consensus une résolution intitulée « Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et la Communauté des pays de langue portugaise » (A/79/L.43).  Dans ce texte présenté par Cabo Verde, l’Assemblée souligne qu’il importe de renforcer la coopération entre la Communauté et les institutions spécialisées et autres entités et programmes des Nations Unies. 

Après l’adoption, l’Argentine s’est dissociée des paragraphes concernant le Pacte pour l’avenir et le Programme 2030. 

Nomination

Au cours de cette séance, l’Assemblée général a nommé Mme Alexandra Arias, de la République dominicaine, au Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires jusqu’au 31 décembre 2025.  Elle y remplacera son concitoyen M. Olivio Fermín dont la démission prendra effet le 31 janvier 2025.

L’Assemblée a également pris note du fait qu’Antigua-et-Barbuda a effectué les paiements nécessaires pour réduire ses arriérés en deçà du montant spécifié à l’Article 19 de la Charte des Nations Unies. 

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