En cours au Siège de l'ONU

SC/15957

Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur l’Afghanistan

On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par la Présidente du Conseil de sécurité pour le mois de décembre, Mme Linda Thomas-Greenfield (États-Unis):

Dans le cadre de la séance d’information du Conseil de sécurité sur la situation en Afghanistan, qui s’est tenue le 12 décembre 2024, les membres du Conseil de sécurité ont réaffirmé leur plein soutien à l’action menée par la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) et la Représentante spéciale du Secrétaire général.

Les membres du Conseil ont réaffirmé leur ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’intégrité territoriale et à l’unité nationale de l’Afghanistan, ainsi que leur soutien continu au peuple afghan, et constaté qu’il fallait continuer à régler les problèmes complexes auxquels se heurtait l’Afghanistan, notamment sur les plans humanitaire, économique et social, du développement, de la sécurité et du terrorisme, des stupéfiants, du dialogue et de la concertation, de la gouvernance et de l’état de droit, ainsi que des droits humains, particulièrement des droits des femmes et des filles, et des minorités religieuses et ethniques.

Les membres du Conseil sont profondément préoccupés par l’incidence négative que continuent d’avoir les politiques et pratiques des Taliban, qui restreignent l’exercice par les femmes et les filles de leurs droits humains et de leurs libertés fondamentales, sur la paix, la stabilité et le développement de l’Afghanistan et de son peuple. Rappelant la résolution 2681 (2023), ils ont souligné la nécessité d’assurer la participation pleine, égale, véritable et en toute sécurité des femmes et des filles en Afghanistan pour l’avenir et le développement à long terme du pays, et engagé vivement les Taliban à revenir rapidement sur ces politiques et pratiques, y compris la directive dite « de la vertu et de la prévention du vice », et sur la décision qu’ils ont récemment prise de suspendre l’accès des femmes et des filles à l’éducation dans les établissements médicaux privés et publics. Des évolutions positives dans ce domaine sont essentielles pour renforcer la confiance de la communauté internationale.

Les membres du Conseil se sont également déclarés profondément préoccupés par la situation économique et humanitaire désastreuse qui règne en Afghanistan, notamment par le déficit de financement pour les opérations humanitaires et les entraves persistantes à celles-ci, et conscients qu’il fallait contribuer à remédier aux problèmes considérables qui pèsent sur l’économie afghane, notamment en s’efforçant de rétablir les systèmes bancaire et financier et de permettre l’utilisation des actifs appartenant à la Banque centrale d’Afghanistan au profit du peuple afghan, et qu’il fallait que toutes les parties prenantes redoublent d’efforts pour fournir une aide humanitaire et mener d’autres activités visant à répondre aux besoins humains de base en Afghanistan.

Les membres du Conseil ont réaffirmé que le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations constituait l’une des menaces les plus graves contre la paix et la sécurité en Afghanistan, ainsi que dans le monde, et réaffirmé également qu’il fallait veiller à ce que le territoire de l’Afghanistan ne soit pas utilisé pour menacer ou attaquer tout autre pays, pour planifier ou financer des actes terroristes, ni pour abriter ou entraîner des terroristes, et à ce qu’aucun groupe ou individu afghan ne soutienne des terroristes opérant sur le territoire d’un pays.  Ils ont demandé aux Taliban de prendre activement des mesures pour renforcer leurs efforts de lutte contre le terrorisme, notamment contre les personnes, groupes, entreprises et entités désignés par le Comité du Conseil de sécurité faisant suite aux résolutions 1267 (1999), 1989 (2011) et 2253 (2015).

Les membres du Conseil ont réaffirmé leur soutien à la lutte contre la culture, la production, le commerce et le trafic de drogues illicites en provenance d’Afghanistan, et de précurseurs chimiques à destination de ce pays, constatant que le produit illicite du trafic de drogues en Afghanistan est un moyen de financement des groupes terroristes et des acteurs non étatiques qui menacent la sécurité régionale et internationale. À cet égard, ils ont souligné la nécessité de promouvoir d’autres moyens de subsistance pour maintenir la réduction de la production d’opium.

Les membres du Conseil ont insisté sur le rôle important que l’Organisation des Nations Unies continuera de jouer dans la promotion de la paix et de la stabilité en Afghanistan, et salué la détermination à aider le peuple afghan dont elle fait preuve depuis longtemps. Ils ont souligné que le dialogue, la consultation et la concertation entre toutes les parties prenantes afghanes, la région et la communauté internationale, y compris dans le cadre des réunions du processus de Doha organisées par l’ONU, sont essentiels en vue d’un règlement politique en Afghanistan, ainsi que pour la paix et la stabilité dans le pays, la région et au-delà.  À cet égard, rappelant la résolution 2721 (2023), ils ont indiqué que la situation en Afghanistan devait être examinée dans une optique d’ensemble. Ils ont également insisté sur le fait qu’il importait d’élaborer un plan d’action politique qui serait examiné par toutes les parties prenantes, afin de parvenir à un Afghanistan en paix avec lui-même et avec ses voisins, pleinement réintégré au sein de la communauté internationale et honorant ses obligations internationales.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.