Quatrième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement
7e séance plénière - Après-midi
DEV/3463

Conférence sur les PEID: l’adoption du Programme d’Antigua-et-Barbuda marque le début d’un « sprint de 10 ans » sur la voie de la résilience partagée

SAINT JOHN’S, ANTIGUA-ET-BARBUDA, 30 mai -- Des tonnerres d’applaudissements ont retenti cet après-midi, à la quatrième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement lors de l’adoption par acclamation de son document final, le Programme d’Antigua-et-Barbuda pour les PEID: une déclaration renouvelée en faveur d’une prospérité résiliente.

Après les Orientations de Samoa de 2014, le Programme d’Antigua-et-Barbuda définit pour les 10 prochaines années les objectifs de développement durable des PEID et l’appui que devra leur fournir la communauté internationale pour leur permettre de bâtir des économies résilientes et des sociétés sûres, saines et prospères.

Il s’agit notamment pour les PEID d’atteindre la sécurité hydrique, alimentaire et énergétique; de renforcer leurs systèmes de santé; et d’améliorer les transports et la connectivité pour relier les économies des PEID aux marchés régionaux et aux chaînes d’approvisionnement mondiales.

Le Programme appelle en outre à atténuer d’urgence les effets adverses des changements climatiques, à conserver la biodiversité, et à protéger les océans et assurer une utilisation durable des ressources marines. 

Pour atteindre ces ambitions, les PEID appellent notamment à la réforme de l’architecture financière internationale et à faciliter l’accès à des financements abordables et concessionnels en élargissant les prêts multilatéraux, et en intégrant la vulnérabilité dans l’allocation de financements concessionnels, accompagnés d’un soutien pour assurer une gestion durable de leur dette. 

Le Programme d’Antigua-et-Barbuda avertit en outre que les efforts des PEID seront vains sans une action urgente pour mettre en œuvre l’Accord de Paris et augmenter le financement climatique, conformément aux obligations et engagements existants.

Les États Membres ont également convenu de créer un Centre d’excellence pour les PEID à Antigua-et-Barbuda qui comprendra, entre autres, un centre de données sur les PEID et un forum d’investissement insulaire, de même qu’un service de soutien à la viabilité de la dette.

« C’est le début d’un sprint de 10 ans et nous espérons qu’il n’y aura pas de frein sur cette voie de la résilience partagée », a déclaré la Vice-Secrétaire générale, Mme Amina J. Mohammed, alertant que les perspectives de développement durable des PEID se sont détériorées ces quatre dernières années. 

Saluant un « nouveau départ » pour les PEID, le Premier Ministre d’Antigua-et-Barbuda, qui présidait la Conférence, a indiqué que le Centre d’excellence permettra d’exploiter des données précises et opportunes à des fins de planification efficace et stratégique, tandis que le mécanisme d’innovation et de technologie introduira des solutions innovantes, telles que l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) et d’autres technologies de l’information et des communications (TIC).  « Imaginez des projets pilotés par l’IA capables de prédire les modèles climatiques, d’optimiser l’utilisation des ressources et d’améliorer la réponse aux catastrophes, grâce à des systèmes d’alerte précoce », a-t-il lancé. 

Le Premier Ministre a également annoncé son intention d’organiser dans les 12 prochains mois le premier forum d’investissement insulaire, précisant que celui-ci se tiendra par la suite tous les deux ans.  Quant à l’initiative sur la viabilité de la dette des PEID, M. Gaston Browne est convaincu qu’elle changera la donne pour ces îles parce qu’« en nous attaquant à la dette insoutenable qui entrave nos progrès, nous créons une voie vers la stabilité financière et la durabilité ».  Bien que nous ayons accompli beaucoup de choses, notre voyage est loin d’être terminé, a poursuivi M. Browne, pour lequel « le vrai travail ne fait que commencer ». 

« La voie a été tracée, mais le succès n’est pas automatique », a déclaré de son côté la Vice-Secrétaire générale, qui a assuré que l’ONU s’engage à mettre en place un cadre de suivi et d’évaluation robuste et accessible aux PEID, afin de rendre compte efficacement des efforts pour mettre en œuvre le programme d’action. 

Pour la Nouvelle-Zélande et les Maldives, coprésidentes du Comité préparatoire de la Conférence, il faudra que la communauté internationale soutienne vraiment le Programme pour permettre sa mise en œuvre, « qui doit débuter dès maintenant ». Le système des Nations Unies aura un rôle important à jouer à cet égard, avec l’aide des partenaires de développement qui devront respecter les engagements contractés et faire preuve de souplesse en tenant compte des circonstances particulières des PEID, a ajouté la Nouvelle-Zélande.  « Loin d’être une fragilité, la situation des PEID est une force pour notre planète. »  La Barbade a insisté pour sa part sur l’importance pour les États Membres de se réunir régulièrement au cours des 10 prochaines années pour faire le point sur la mise en œuvre du Programme.

La quatrième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement a par ailleurs adopté son projet de rapport et approuvé celui de la Commission de vérification des pouvoirs.

Elle a également remercié le Gouvernement d’Antigua-et-Barbuda de son hospitalité et d’avoir mis à sa disposition des locaux, un personnel et des services « d’excellente qualité ». 

La cinquième Conférence internationale sur les PEID aura lieu à Cabo Verde.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.