Quatrième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement
5e & 6e séances plénières - Matin & après-midi
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Conférence sur les PEID: les appels se multiplient pour une « percée » dans le financement du développement

SAINT JOHN’S, ANTIGUA-ET-BARBUDA, 29 mai -- L’avant-dernier jour de la quatrième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement (PEID) a vu aujourd’hui défiler à la tribune États Membres, organisations de la société civile et organismes onusiens qui ont été majoritaires à réclamer une percée dans le financement du développement afin de placer ces pays sur la voie d’une « résilience partagée ». 

Les délégations ont également insisté sur l’importance des partenariats, notamment avec le secteur privé, à l’instar de l’engagement du Bezos Earth Fund à collecter 500 millions de dollars d’ici au mois d’août pour appuyer le financement du projet Unlocking Blue Pacific Prosperity, une initiative saluée ce matin par le Président des Palaos.

« Comme la pluie, ce n’est pas une seule goutte qui calme l’océan.  Ce sont de nombreuses gouttelettes, avec un effort soutenu, qui finissent par calmer les vagues », a-t-il déclaré, en lançant un appel au « Nord mondial » pour qu’il s’engage aux côtés des PEID en vue de parvenir à une prospérité partagée. 

Appuyées par le Nigéria, le Venezuela ou encore le Forum des îles du Pacifique, les Comores ont appelé à la restructuration de la dette des PEID et réclamé la création d’un siège permanent pour les PEID au sein de l’architecture financière internationale.  Tous soutiennent en outre l’adoption de l’indice de vulnérabilité multidimensionnelle, rejoignant ainsi les nombreux appels lancés en faveur de sa mise en œuvre depuis l’ouverture de la Conférence. 

« Sans percée dans le domaine du financement du développement, la vision d’économies résilientes, de transformations numériques, d’adaptation au climat et de réduction des risques de catastrophe est affaiblie », a martelé le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), évoquant un « test de résistance majeur » pour l’architecture financière internationale au cours des prochains mois. 

Tant que seulement 10% des financements pour la riposte climatique parviendront au niveau local, il sera difficile d’avoir un impact tangible à ce niveau, a prévenu pour sa part la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

De son côté, l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) a attiré l’attention sur l’importance du tourisme pour l’économie des PEID, qui ont accueilli 26 millions de touristes internationaux l’année dernière.  Ce chiffre montre qu’il faut transformer le relèvement rapide après la pandémie de COVID-19 en un modèle touristique durable et résilient qui place les populations en son centre, a estimé la délégation qui a précisé que le tourisme représente 30% à 85% des recettes fiscales des PEID et 11% de leur PIB.

Sur le plan de la sécurité humaine, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a appelé à réduire d’urgence la charge disproportionnée des maladies non transmissibles (MNT) et des problèmes de santé mentale qui frappent les PEID, évoquant un taux d’hypertension supérieur à 30% dans presque tous ces pays.  En outre, on estime que jusqu’à 15% de la population des Caraïbes et 11% de celle du Pacifique vivent avec un problème de santé mentale.  Comme solutions, l’OMS a indiqué que la fiscalité et la réglementation permettent de limiter l’impact des produits nocifs pour la santé, notamment les aliments hautement transformés qui ont entraîné des taux d’obésité très élevés chez les femmes et les hommes. 

Les délégations se retrouveront demain, jeudi 30 mai, à partir de 14 h 30, pour décider de l’adoption du programme d’Antigua-et-Barbuda, le document final de la quatrième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement. 

QUATRIÈME CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR LES PETITS ÉTATS INSULAIRES EN DÉVELOPPEMENT

Suite et fin du débat général

M. SURANGEL S. WHIPPS JR., Président des Palaos, a appuyé le programme d’Antigua-et-Aruba avant de s’enorgueillir d’avoir été le premier pays à ratifier l’Accord se rapportant à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer et portant sur la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale (traité « BBNJ »).  Après 20 ans d’efforts, nous disposons désormais d’un instrument permettant à la communauté mondiale de protéger la biodiversité en haute mer, s’est-il félicité, exhortant tous les pays à le ratifier afin d’atteindre le seuil des 60 pays pour assurer son entrée en vigueur.  Il a également plaidé pour un moratoire sur l’exploitation minière en eaux profondes jusqu’à ce qu’un cadre réglementaire soit établi sur la base de preuves scientifiques. 

Au niveau régional, les Palaos, avec leurs voisins des îles du Pacifique, ont également lancé le projet Unlocking Blue Pacific Prosperity lors de la COP 28.  Les 16 nations insulaires du Pacifique se sont mises d’accord pour conserver au moins 30% de leurs terres et de leurs mers, conformément au Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal, a-t-il expliqué.  Insistant sur l’importance des partenariats, il a remercié le Bezos Earth Fund pour son engagement rapide à faire de cette initiative une réalité.  Il a appelé à aider les nations insulaires du Pacifique à mettre en œuvre ce plan, dont l’objectif est de collecter 500 millions de dollars d’ici au mois d’août, date de la tenue du Forum des îles du Pacifique aux Tonga.  « L’inaction a un coût », a averti le Chef d’État en lançant un appel au Nord mondial pour qu’il s’engage aux côtés des PEID en vue de parvenir à une prospérité partagée.  « Comme la pluie, ce n’est pas une seule goutte qui calme l’océan.  Ce sont de nombreuses gouttelettes, avec un effort soutenu, qui finissent par calmer les vagues », a-t-il déclaré.

Le représentant de la Suède a souligné la nécessité de réduire drastiquement les émissions et de lutter contre les impacts dévastateurs des changements climatiques sur les moyens de subsistance et la sécurité des populations.  Aussi devons-nous accélérer la mise en œuvre des engagements communs passés et relever nos ambitions pour garantir une transition verte, permettre des efforts d’adaptation accrus et renforcer la résilience. Pour sa part, la Suède vise à devenir neutre sur le plan climatique d’ici à 2045 au plus tard, avec des émissions négatives au-delà, a annoncé le délégué.  Stockholm, a-t-il fait savoir, est l’un des principaux bailleurs de fonds climatiques et s’est engagé à accroître encore davantage son APD dans ce domaine, en renforçant les synergies avec l’innovation et le commerce. Cependant, pour atteindre l’ampleur du financement nécessaire à la transition verte, nous savons que notre coopération au développement doit être véritablement catalytique et mobiliser davantage de capitaux privés, a fait observer le Secrétaire d’État.

La représentante des Îles Salomon a dit être encouragée par les perspectives offertes par le programme d’action d’Antigua-et-Barbuda pour réaliser des changements transformateurs dans les PEID.  Elle a mis en avant la détermination des PEID à surmonter les défis, insistant en outre sur l’importance d’établir des partenariats durables et d’avoir des investissements ciblés et axés sur les résultats.  La Stratégie nationale de développement 2016-2035 des Îles Salomon, a-t-elle fait savoir, donne la priorité aux infrastructures, à la connectivité numérique, au transfert de technologies, à l’investissement, au commerce et aux réformes énergétiques. 

Poursuivant, la représentante a indiqué que les PEID sont les gardiens des ressources des 16% des zones économiques exclusives du monde.  Aussi, les Îles Salomon organiseront en 2025 à Honiara un sommet sur l’ODD no 14.4 qui mettra l’accent sur la gestion durable des ressources halieutiques.  Elle a ensuite appelé à la restructuration de la dette des PEID et appuyé la création d’un siège permanent pour les PEID au sein de l’architecture financière internationale.  De même, elle a soutenu l’adoption et la mise en œuvre effective de l’indice de vulnérabilité multidimensionnelle.  Le Fonds pour les pertes et les préjudices doit être doté de ressources et être moins restrictif quant aux conditions d’accès à ses financements, a-t-elle estimé.

Le représentant de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a mis en exergue le rôle de la Croix-Rouge dans les PEID, notamment à Vanuatu, au lendemain d’ouragans et de cyclones qui les frappent trop souvent. Face à la menace climatique et compte tenu de l’isolement et des vulnérabilités de PEID, il a estimé que le programme d’Antigua-et-Barbuda est un bon point de départ pour canaliser les financements et d’autres soutiens à ces nations.  Pour sa part, la Fédération internationale n’a pas attendu ce programme pour le faire, notamment à travers son fonds de réponse aux situations d’urgence qui permet des interventions rapides mais également préventives dans les domaines de l’alerte rapide aux catastrophes et de riposte climatique, a-t-il expliqué.  Aux Maldives et aux Comores, des ateliers de formation visant à augmenter la résilience de logements portent déjà leurs fruits, s’est-il félicité.  Mais tant que seulement 10% des financements pour la riposte climatique parviendront au niveau local il sera difficile d’avoir un impact tangible à ce niveau.

La représentante de l’Organisation internationale de police criminelle (INTERPOL) a déclaré que son agence a une vision ambitieuse pour les PEID, qui doivent disposer de solides capacités de maintien de l’ordre capables de contrer les menaces à la paix et à la sécurité et de bâtir des sociétés plus sûres, plus fortes, plus inclusives et plus résilientes.  Pour concrétiser cette vision et mener des actions concrètes en ce sens, INTERPOL a lancé le programme Lighthouse des petites îles, centré sur les PEID pour les aider à renforcer leur architecture sécuritaire.  Pour mettre en lumière les lacunes existantes et remédier aux principales vulnérabilités, les trois piliers de Lighthouse offriront une combinaison d’assistance technique, de renforcement des capacités et de soutien opérationnel, a précisé l’intervenante.

Le représentant de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) a indiqué que son agence entend aider les PEID à installer 10 gigawatts d’ici à 2030, précisant que 8 gigawatts pourront l’être dès 2025.  Il a appelé à davantage de soutien pour les PEID en matière d’énergie renouvelable.  À cet égard, il faut mobiliser le Fonds pour les pertes et les préjudices et le Fonds vert pour le climat ainsi que les autres engagements financiers.  L’IRENA continue d’accompagner les projets d’énergie renouvelable dans les PEID, a promis le représentant soulignant l’importance de la participation du secteur privé dans cette approche. 

Le représentant du Forum des îles du Pacifique a expliqué que par le biais de sa stratégie du Pacifique Bleu à l’horizon 2050, les membres du Forum se sont engagés à relier les PEID du Pacifique aux marchés mondiaux et à garantir leur développement résilient.  Il a appelé leurs partenaires à les soutenir sur cette voie grâce à l’allégement de la dette et l’amélioration des modalités de financement du développement.  Il a insisté sur le respect des engagements pris pour faire face à la menace climatique, citant notamment le fonds fiduciaire pour la résilience pacifique et le Fonds pour les pertes et les préjudices. Il a également exhorté tous les pays à ratifier sans tarder le traité « BBNJ » et à redoubler d’efforts dans la lutte contre la pollution plastique des mers.  En outre, les PEID ont besoin d’un appui technique pour la gestion des risques liés aux catastrophes naturelles, y compris des systèmes d’alerte rapide.  Le Pacifique, a-t-il ajouté, compte sur ses partenaires -publics et privés– pour l’accompagner et réaliser la stratégie 2050 du Pacifique Bleu.

La représentante du Commonwealth a déclaré que la confluence de crises que traversent les PEID est au cœur de sa motivation pour trouver de nouvelles façons de les soutenir.  Grâce à son Climate Finance Access Hub, qui a débloqué plus de 350 millions de dollars en ressources pour les plus vulnérables, et un demi-milliard supplémentaire prochainement, le Commonwealth s’est mobilisé en leur faveur.  Et s’agissant de la dette, le système de gestion Meridian est utilisé par 50 pays pour gérer un portefeuille combiné de 2 500 milliards de dollars de dette publique, s’est félicitée la représentante. Enfin, elle a plaidé pour une réforme radicale de l’architecture financière mondiale, axée sur l’indice de vulnérabilité multidimensionnelle. 

Le représentant de l’Union internationale des télécommunications (UIT) a indiqué que depuis les Orientations de Samoa, le nombre des usagers d’Internet dans les PEID est passé de 33% à 67%.  Dans le domaine de la réduction de l’écart numérique entre les genres, les PEID se sont imposés comme des leaders mondiaux et ont presque atteint la parité numérique entre les genres, s’est-il félicité.  Il reste néanmoins que seulement 44% des ruraux sont connectés tandis que 63% des citoyens sont abonnés à la large bande mobile et 10% à la large bande fixe.  Cette situation est inquiétante dans la mesure où une augmentation de 10% de la pénétration du haut débit fixe permet de faire augmenter la croissance économique de 1,47%.

Face aux changements climatiques et aux catastrophes naturelles, l’UIT s’efforce de déployer des systèmes d’alerte précoce et d’intégrer le numérique dans la gestion des catastrophes, en utilisant la technologie satellitaire pour l’atténuation et l’adaptation.  Les partenariats fonctionnent, a assuré le représentant rappelant qu’en 2022, le lancement de la coalition numérique Partner2Connect a attiré des engagements d’une valeur de plus de 46 milliards de dollars dont 25 milliards de dollars à l’intention des PEID. 

Le représentant des Comores a appelé à prendre en compte tous les paramètres de développement des PEID, afin d’ouvrir en leur sein les portes d’un présent et d’un avenir possibles, réels et tangibles.  Il faut leur donner les moyens de tracer cette voie vers une prospérité résiliente, en investissant dans de nouveaux partenariats et en veillant à ce que les engagements soient irréversibles.  Il a plaidé pour une prise en compte de leur fragilité et de la dépendance de leurs économies, en définissant les moyens leur permettant de construire des économies durables, et de mieux faire face aux défis, tels que les changements climatiques ou les conflits géopolitiques.  Le rôle des Nations Unies et des partenariats public-privé est essentiel pour réaliser et renforcer cette résilience économique, a-t-il fait valoir, insistant sur le renforcement des capacités, la résilience climatique, l’énergie durable et l’économie bleue. 

De même, il a appelé à accorder une attention particulière à la protection et à la valorisation des écosystèmes naturels, tels que les récifs coraliens et les mangroves, qui sont essentiels pour préserver la biodiversité et protéger contre les catastrophes naturelles.  Le développement d’une infrastructure résiliente au climat, en particulier pour les transports maritimes et aériens, est primordial, a-t-il dit.  Ces efforts doivent être accompagnés de partenariats internationaux solides et de stratégies adaptées aux réalités spécifiques de chaque PEID.

Le représentant de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a appelé à réduire d’urgence la charge disproportionnée des maladies non transmissibles (MNT) et des problèmes de santé mentale qui frappent les PEID, et à les intégrer dans les soins de santé primaires, par lesquels jusqu’à 90% des services de santé pourraient être fournis.  Cela est d’autant plus important que le taux d’hypertension est supérieur à 30% dans presque tous les PEID, et que l’on estime que jusqu’à 15% de la population des Caraïbes et 11% de celle du Pacifique vivent avec un problème de santé mentale. 

Il a indiqué que la fiscalité et la réglementation permettent de limiter l’impact des produits nocifs pour la santé, notamment les aliments hautement transformés, qui sont denses en énergie, riches en graisses saturées, en sucres libres ou en sel.  La dépendance à l’égard de ces aliments a entraîné des taux d’obésité très élevés chez les femmes et les hommes.  Dans certains PEID, jusqu’à 90% des denrées alimentaires sont importées, a-t-il noté avant d’appeler à investir dans de meilleures pratiques et des changements de marché pour accroître la consommation d’aliments, de légumes et de volaille. 

Il faut également se pencher sur les effets des changements climatiques sur la santé, a-t-il souhaité estimant qu’il est impératif d’améliorer la préparation aux urgences sanitaires et de renforcer la résilience du secteur de la santé dans les PEID afin de mieux faire face aux épidémies, aux pandémies et aux urgences d’origine climatique.  De même, il faut relever les défis urgents liés à la fidélisation des travailleurs de la santé, a-t-il ajouté notant que jusqu’à 15% du personnel de santé des PEID partent à la recherche d’opportunités dans les pays développés.

Le représentant de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a indiqué que l’AIEA a fourni un appui à 26 PEID en exploitant les applications pacifiques de la science et de la technologie nucléaires pour les aider à atteindre les ODD. L’AIEA s’engage aussi à verser 13,7 millions d’euros sur la période 2024-2025 pour des projets de coopération technique visant à renforcer les services de télémédecine, la lutte contre l’obésité infantile, de même que la surveillance et l’atténuation de l’impact des changements climatiques sur les écosystèmes marins, l’agriculture, l’eau et la gestion des sols dans les PEID.  Ces projets, a-t-il précisé, seront mis en œuvre dans le cadre d’initiatives pour relever le défi mondial de la pollution plastique, et soutenir les capacités et la préparation aux épidémies et aux pandémies.  Ils visent aussi à développer les capacités de soins contre le cancer et le renforcement de la sécurité sanitaire des aliments.

Le représentant de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) a indiqué que celle-ci a aidé les PEID à renforcer leurs « écosystèmes d’innovation et de créativité » axés sur la propriété intellectuelle.  Par exemple, un projet récent en Jamaïque a permis de former 30 entrepreneuses à tirer parti de la propriété intellectuelle dans le cadre de leurs projets respectifs dans des secteurs comme l’agroalimentaire et les cosmétiques, entre autres.  Forts du succès de ce projet pilote, nous étendons désormais ce projet à Sainte-Lucie, et Saint-Vincent-et-les Grenadines, a précisé l’intervenant.  En outre, l’OMPI lancera bientôt un programme visant à autonomiser les cheffes d’entreprise des communautés autochtones et locales des pays insulaires du Pacifique, en leur fournissant une fois de plus une formation et un encadrement afin qu’elles puissent utiliser la propriété intellectuelle dans leurs activités.  Le représentant a également cité en exemple l’expertise accordée à la République dominicaine pour l’aider à identifier les possibilités d’utilisation de la propriété intellectuelle pour promouvoir ses traditions culinaires et, partant, le tourisme gastronomique. 

Le représentant du Secrétariat des Conventions de Bâle, de Rotterdam et de Stockholm a informé que 4,2 millions de décès surviennent chaque année en raison de l’exposition à la pollution atmosphérique ambiante, aux métaux lourds et aux déchets plastiques.  Les mesures visant à lutter contre la pollution, telles que la gestion appropriée des produits chimiques dangereux et des déchets, peuvent contribuer de manière significative aux efforts pour lutter contre les changements climatiques, a-t-il signalé, notant que les PEID sont particulièrement vulnérables à ces impacts. De plus, il ne faut pas négliger l’impact moins visible mais dévastateur de la pollution sur la résilience de ces pays. 

Il a ensuite rappelé que les Conventions de Bâle, Rotterdam et Stockholm sont trois accords multilatéraux qui partagent l’objectif commun de protéger l’environnement et la santé humaine des effets néfastes des produits chimiques dangereux et des déchets.  Leur mise en œuvre contribue à lutter contre la pollution, les changements climatiques, la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique ainsi qu’à soutenir la mise en œuvre du Programme 2030. 

Le représentant de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a déclaré que le patrimoine historique et culturel des PEID illustre la résilience de ces nations.  Il a expliqué que les PEID représentent un groupe prioritaire pour l’UNESCO depuis 2008, et qu’une stratégie consacrée à ce groupe de pays a été lancée l’an dernier pour appuyer l’éducation, y compris l’éducation environnementale.  Il a cité l’exemple des Maldives, où différentes initiatives ont vu le jour dans ce cadre.  L’UNESCO appuie aussi les efforts des PEID dans la lutte contre les catastrophes naturelles, notamment à travers son programme sur les tsunamis qui a été mis en place dans 12 États insulaires à ce jour.  La résilience climatique des PEID doit être partagée avec le monde, et l’UNESCO donne de la visibilité à ces pratiques et savoirs, a précisé le représentant qui a appelé à travailler pour et avec ces pays.

Le représentant de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques a déclaré qu’il faut « suspendre, restructurer voire annuler » la dette des PEID et faciliter les flux de financement notamment sous la forme de dons.  Il a également appelé à mieux les répartir par le biais du Fonds vert pour le climat, ce qui nécessite de trouver des sources de financement plus innovantes. Un financement plus juste de l’action climatique est la seule voie pour permettre à cette catégorie de pays de se développer dans la résilience et la prospérité, a assuré le représentant. 

La représentante de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) a appelé la communauté internationale à aider Haïti et le peuple haïtien.  Elle a ensuite attiré l’attention sur les répercussions négatives des catastrophes naturelles sur les membres de la CARICOM, précisant que le passage des deux derniers cyclones dans la région avait provoqué des pertes équivalant à 200% du PIB des pays membres.  Elle a avoué être « surprise » par le refus de certains pays de respecter l’engagement de maintenir à 1,5 °C le réchauffement climatique auquel les pays de la CARICOM n’ont pas contribué.  Elle s’est ensuite réjouie de l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) établissant une obligation juridique de protéger l’environnement marin.  Elle a appuyé l’Initiative de Bridgetown, exhortant à la réforme de l’infrastructure financière internationale pour assurer un meilleur accès des PEID aux financements.  La CARICOM reste mobilisée pour la mise en œuvre du programme d’Antigua-et-Barbuda pour lequel le soutien international est crucial.  On ne peut plus attendre.  Il faut régler dans les 10 ans à venir le problème d’accès aux ressources, a plaidé la représentante. 

La représentante du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) a fait valoir que le portefeuille d’adaptation aux changements climatiques du PNUE investit plus de 150 millions de dollars, notamment dans 14 PEID.  Ses actions se concentrent sur des solutions respectueuses de la nature pour s’adapter aux températures élevées, à l’élévation du niveau de la mer et aux inondations côtières, a-t-elle précisé.  En outre, les systèmes d’alerte précoce sont essentiels, a relevé l’intervenant, raison pour laquelle le PNUE travaille avec des partenaires du Mécanisme de financement des observations systématiques (SOFF) pour combler les lacunes en matière de données.  Son portfolio couvre cinq PEID du Pacifique, a-t-elle précisé, en soulignant également que les conventions et plans d’action pour les mers régionales administrés par le PNUE, qui couvrent 22 PEID, soutiennent les mesures d’adaptation et l’accès au financement pour ce type de mesures. 

Le représentant de l’Organisation internationale du Travail (OIT) a détaillé les efforts de son organisation pour aider les PEID à surmonter leurs défis, insistant notamment sur l’importance de tirer parti du financement privé.  L’OIT coopère avec les gouvernements, le secteur privé et les partenaires sociaux pour permettre une transition juste en créant des emplois et du travail décent.  Une répartition plus équitable des revenus est essentielle, a-t-il déclaré.  Il a souligné l’importance de la justice sociale, notamment un accès à l’alimentation, l’éducation et la santé.  La Coalition mondiale pour la justice sociale qui favorise la coopération multilatérale peut contribuer de manière significative à accélérer les progrès vers les ODD dans les PEID, a-t-il estimé.

Le représentant du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) a indiqué que plus de 50% de la population de nombreux PEID est âgée de moins de 25 ans, et que des progrès louables ont été accomplis en ce qui concerne la parité hommes-femmes, l’éducation et la participation accrue des femmes à la prise de décisions.  Toutefois, la fuite des cerveaux, le vieillissement de la population, les changements climatiques, les taux élevés de grossesse chez les adolescentes, les décès maternels, le chômage des jeunes, la criminalité et la violence sexiste demeurent des obstacles au développement durable dans les PEID.

Pour faire face au vieillissement des populations dans les PEID, il a appelé à une approche globale du cycle de vie, ce qui implique, a-t-il expliqué, d’investir dans l’apprentissage tout au long de la vie et le développement des compétences. Il est également primordial d’améliorer et d’intégrer les systèmes de santé, afin de garantir l’accès aux services de santé essentiels à tous les stades de la vie.  En alignant les données démographiques sur la formulation des politiques, il sera possible d’aborder de manière proactive les changements démographiques, tels que le vieillissement de la population ou l’émigration, qui posent des défis importants en matière de développement. Le représentant a par ailleurs souligné que l’analyse des données démographiques géoréférencées est un outil efficace pour informer les efforts de préparation et de réponse aux catastrophes naturelles. 

Le représentant du Groupe de la Banque mondiale a indiqué que celui-ci a débloqué 38 milliards de dollars en financement climatique au cours de la dernière année fiscale, en faisant le plus important fournisseur pour les pays en développement. Il a précisé que les financements du Groupe sont alignés sur les objectifs de l’Accord de Paris et que l’Association internationale de développement permet aux PEID d’accéder aux fonds les plus abordables.  Il a estimé que les institutions financières internationales peuvent en faire davantage, mettant en avant la boîte à outil du Groupe qui offre aux PEID un meilleur accès au « financement catastrophe ».

La représentante de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) a souligné l’importance du tourisme pour l’économie des PEID qui ont accueilli 26 millions de touristes internationaux l’année dernière.  Ce chiffre montre qu’il faut transformer le relèvement rapide après la pandémie en un modèle touristique durable et résilient plaçant les populations en son centre.  Le tourisme représente 30% à 85% des recettes fiscales de ces pays et 11% de leur PIB, a-t-elle ajouté.  Elle a appelé les PEID à augmenter la valeur ajoutée du tourisme, renforcer la rétention des recettes et favoriser la diversification.  Ils doivent être capables d’absorber les chocs et faire en sorte que la croissance du secteur aille au-delà de la circularité. L’économie touristique doit aussi adopter une bonne gestion des déchets, limiter les gaspillages alimentaires et les plastiques.  Le secteur doit « décarboniser » et participer à l’économie bleue.  Cette transformation doit se faire rapidement, a encore exhorté l’oratrice.

Le représentant de l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR) a expliqué que des programmes spécifiques seront développés par l’UNITAR pour donner aux communautés des États insulaires les connaissances requises, notamment pour la mise en place de systèmes d’alerte rapide, mais aussi en matière d’assainissement, de bonne gestion de l’eau et de réponse aux catastrophes.  Plus de 500 femmes des îles du Pacifique ont d’ores et déjà participé à des formations de l’UNITAR pour apprendre à se protéger des catastrophes naturelles, a-t-il indiqué.  En outre, l’Institut a un programme de formation sur les changements climatiques qui fait autorité, et prévoit de lancer un programme annuel sur la prévention des conflits pour les PEID.  Des programmes de l’UNITAR portant sur le financement du développement ont été offerts dans certaines nations insulaires comme les Fidji et les Îles Salomon qui, grâce à ces formations, ont réussi à débloquer de nouveaux financements.  Il a indiqué que l’UNITAR travaillera avec le Centre d’excellence sur les PEID d’Antigua-et-Barbuda dans le domaine du partage des applications et données géospatiales.  L’UNITAR est également disposé à apporter plus d’aide aux PEID qui en ont besoin pour développer leurs propres capacités statistiques. 

La Directrice du Bureau des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud, a expliqué que ce bureau fournit une orientation politique aux entités onusiennes afin de garantir une approche cohérente des politiques et des programmes Sud-Sud. Dans ce cadre, il a été un soutien essentiel aux PEID, à travers des initiatives alignées sur les ODD.  Ce sont notamment les PEID qui ont le plus bénéficié du Fonds Inde, Brésil et Afrique du Sud et du Fonds de partenariat pour le développement Inde-ONU, gérés par le Bureau, s’est enorgueillie la haute fonctionnaire.  Ces initiatives ont canalisé plus de 55,5 millions de dollars vers 63 projets dans plus de 30 PEID, soutenant le développement durable à différents niveaux. En outre, les plateformes numériques et les capacités analytiques hébergées au sein du Bureau permettent de fournir aux pays du Sud plus de 950 solutions, dont plus de 220 rien que pour les PEID.

Pour le représentant du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la mise en œuvre du programme d’Antigua-et-Barbuda pour les PEID est un défi pour le système multilatéral, qui doit apporter des solutions urgentes à des problèmes qui perdurent depuis trop longtemps.  Si nous ne sommes pas en mesure d’apporter des réponses en matière de diversification économique, de climat, de numérique et de finances dans les PEID, nous ne pourrons les apporter nulle part ailleurs, a-t-il argué.  Il a indiqué que les PEID subissent une perte de 2,1% de leur PIB en raison des risques naturels -un chiffre quatre fois supérieur aux pertes subies par les grandes nations– et qu’ils reçoivent sept fois moins de financements que les pays les moins avancés.  « Cette équation n’est pas équilibrée ». 

Précisant que la proposition renouvelée du PNUD pour les PEID, « SIDS Rising 2.0 », reflète le programme d’Antigua-et-Barbuda, il a indiqué que le PNUD déploie un soutien pour faire avancer les économies bleues et vertes, axé sur des solutions basées sur la nature dans le tourisme, le secteur alimentaire et le développement urbain, en collaboration avec des partenaires clefs. Le PNUD étendra son engagement dans le renforcement des capacités numériques à l’ensemble des PEID.  Sans percées dans le domaine du financement du développement, la vision d’économies résilientes, de transformations numériques, d’adaptation au climat et de réduction des risques de catastrophe est affaiblie, a-t-il martelé, disant qu’il s’agira d’un « test de résistance » majeur pour l’architecture financière internationale au cours des prochains mois.

Le représentant du Centre du commerce international (ITC) a déclaré que pour survivre, les PEID doivent s’inventer, s’adapter et devenir résilients. Cela commence par une aide aux petites entreprises car leur réussite sera celle des familles et des communautés. Pour ce faire, le délégué a suggéré une stratégie de développement qui donne la priorité aux petites entreprises. Il a appelé à promouvoir des marchés régionaux forts pour les petites entreprises et la collecte de données qui sont nécessaires pour accroître leur compétitivité.  Il a par ailleurs plaidé pour la transformation des systèmes alimentaires dans les PEID en promouvant une agriculture et une pêche durables. On ne prédit pas l’avenir mais on le prépare, a-t-il souligné. 

La représentante de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a déclaré que celle-ci continue d’appuyer et de promouvoir l’échange de connaissances et l’apprentissage au travers de ses plateformes en mettant l’accent sur les PEID et en essayant de faciliter leur accès au financement climatique.  La FAO, a-t-elle ajouté, appuie 12 d’entre eux pour accélérer la transformation de leurs systèmes agroalimentaires grâce à la modélisation géospatiale, l’élaboration de plans d’investissement robustes et le recensement de partenaires stratégiques, comme c’est par exemple le cas pour plusieurs nations des Caraïbes.

Le représentant du Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques des catastrophes, a rappelé que les PEID sont deux fois plus exposés aux risques de catastrophe, en appelant à intégrer la gestion de ces risques et les mesures de prévention dans les politiques nationales.  L’appel à l’action figurant dans le Cadre de Sendai est essentiel à cet égard, a-t-il souligné, se félicitant que le programme d’Antigua-et-Barbuda établit clairement que la réduction des risques de catastrophe est essentielle pour le développement résilient des îles.  Il a indiqué que son Bureau a d’ores et déjà préparé une offre d’appui aux PEID notamment pour tester la résilience de leurs infrastructures. Évoquant l’expérience mitigée du Cadre de Sendai, il a regretté que trop souvent on met l’accent sur la réponse après une catastrophe plutôt que sur la prévention, en demandant la création d’un mécanisme de surveillance robuste du programme d’Antigua-et-Barbuda.

M. BALARABE ABBAS LAWAL, Ministre de l’environnement du Nigéria, a indiqué que son Gouvernement coopère avec les PEID en procédant à des investissements dans des infrastructures résilientes face au climat et dans des systèmes d’alerte précoce.  Il a souligné la nécessité de mettre en place des mécanismes financiers adaptés qui tiennent compte des circonstances uniques des PEID et leur fournissent les marges de manœuvre budgétaires nécessaires pour investir dans leur développement durable. Dans ce contexte, le renforcement de la coopération régionale entre PEID et la création de partenariats avec des économies plus vastes peuvent permettre d’aboutir à des solutions innovantes de partage des pratiques optimales, a suggéré le Ministre.

M. RAUL LI CAUSI, Vice-Ministre pour les Caraïbes du Venezuela, a appelé à renforcer la coopération internationale dans les pays des Caraïbes pour qu’ils puissent faire face aux sécheresses, aux inondations, aux changements climatiques, aux variations des températures et à la destruction des espèces marines.  Les pays développés doivent respecter leurs engagements en matière de financement du Fonds pour les pertes et les préjudices. Le délégué a appelé à la levée immédiate et sans conditions des sanctions qui visent Cuba et le Venezuela. De même, il a appelé à renforcer la coopération entre les États des Caraïbes et le reste du monde en faveur du développement ainsi que pour sauvegarder l’intégrité de leurs ressources et garantir l’avenir de leurs populations. 

La représentante du Brésil a appelé la communauté internationale à intensifier ses efforts pour aider les PEID à atteindre les ODD en tandem avec d’autres pays en développement.  Elle a indiqué que les priorités définies par la présidence brésilienne du G20 sont la transition énergétique juste, l’éradication de la pauvreté et de la faim et la réforme de la gouvernance mondiale, et que celles-ci sont pleinement conformes au programme d’Antigua-et-Barbuda.  Elle a donc espéré que les PEID s’engageront sans réserve dans les initiatives qui seront lancées par le Brésil dans le cadre du G20, en particulier l’Alliance mondiale contre la faim et la pauvreté et l’Appel à l’action sur la réforme de la gouvernance mondiale. 

La représentante a mentionné les discussions en cours sur l’exploitation minière en eaux profondes, un autre domaine clef dans lequel les PEID et le Brésil devraient, selon elle, renforcer le dialogue et la coopération.  En outre, dans le cadre de l’accord de coopération technique entre le Brésil et la Communauté des Caraïbes, signé en 2010, des négociations sur d’éventuelles initiatives dans les domaines de la gestion des ressources en eau, de la santé, de l’alimentation scolaire et du travail, ainsi que des formations à la gestion des risques de catastrophe sont en cours.  Ces propositions devraient permettre de relever les défis communs auxquels sont confrontés les États des Caraïbes, notamment en ce qui concerne l’insécurité alimentaire et les changements climatiques.

La représentante de la Suisse a affirmé que son pays est déterminé à renforcer la résilience des PEID, notamment par le biais d’une initiative destinée à développer leurs capacités humaines pour identifier les risques climatiques et météorologiques.  La représentante a invité les PEID à participer activement, lors de la huitième session de la Plateforme mondiale pour la réduction des risques de catastrophe, qui se tiendra à Genève en juin, aux discussions en vue d’accélérer la mise en œuvre du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe 2015-2030. Cette manifestation sera également l’occasion de partager les pratiques optimales pour mettre en œuvre des appels à l’action, a précisé la déléguée. 

La représentante de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a indiqué que face aux défis, les PEID doivent intégrer l’action climatique, la conservation de la biodiversité et la restauration des écosystèmes insulaires dans leur panoplie de solutions.  Toujours est-il que le développement social accéléré et durable et la croissance économique inclusive doivent rester notre objectif principal. Pour l’atteindre, il faut une réforme des infrastructures financières mondiales et des partenariats durables qui s’alignent sur les priorités des PEID en respectant leur autonomie, et qui impliquent les gouvernements locaux, le secteur privé, la société civile ainsi que les « gardiens du savoir traditionnel ».  Ces pays détiennent les clefs de l’innovation, de la créativité et des pratiques qui fournissent des solutions locales aux problèmes mondiaux. Elle a par ailleurs indiqué que l’UICN vise à restaurer les écosystèmes insulaires au cours des 10 prochaines années. 

Le représentant de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) a souligné la responsabilité collective de construire des économies prospères et résilientes dans les PEID, grâce à des investissements se chiffrant en milliards de dollars dans les énergies renouvelables et les économies vertes et bleues.  Pour cela, les pays développés et industrialisés doivent respecter les engagements pris en termes de financement du développement et de l’action climatique, a-t-il martelé, déplorant que seul 1,5% de l’APD mondiale est consacré aux PEID. Il a appuyé le Centre d’excellence pour les PEID d’Antigua-et-Barbuda, et mis en exergue le fait que les solutions et les technologies existent pour réaliser les objectifs du programme d’Antigua-et-Barbuda.  Concrètement, la solidarité mondiale avec ces pays doit passer par une volonté politique forte de les soutenir et l’allégement de la dette, a-t-il souligné. 

Le représentant du Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS) a jugé nécessaire de redoubler d’efforts pour aider les PEID à bâtir un avenir plus résilient et durable, avec des financements prévisibles pour leur développement climatique.  Il a également appelé à soutenir les activités de renforcement des capacités dans ces pays dans le cadre de partenariats, avec des systèmes de collecte de données robustes.

Le représentant du Programme alimentaire mondial (PAM) a estimé que les PEID sont exposés à des risques climatiques qui justifient de les aider à faire face à la saison des ouragans, qui sera vraisemblablement la pire jamais enregistrée en 2024.  Le PAM, a-t-il expliqué, a ouvert un centre logistique à la Barbade pour répondre plus rapidement aux besoins suscités par les catastrophes naturelles dans la sous-région.  Des Caraïbes à l’océan Pacifique, nous fournissons une assistance technique aux gouvernements dans le domaine de la protection sociale, de la gestion des risques de catastrophe et du financement innovant, a précisé le délégué.

Le représentant de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a axé son intervention sur l’intégration des PEID dans l’économie et le commerce mondiaux, évoquant les défis liés à la vulnérabilité des petites économies.  Il a indiqué qu’en dépit des mesures pour aider les PEID à sortir de la catégorie des PMA, les États insulaires font face à des contraintes, comme l’éloignement géographique, qui entravent leur participation au commerce mondial.  Il a encouragé à la diversification de leurs économies, les engageant en outre à préciser leurs besoins aux pays partenaires.  Notant que l’économie numérique offre de nombreux avantages, il a expliqué que des discussions sur le commerce électronique sont en cours au sein de l’OMC qui, a-t-il ajouté, peut contribuer à mobiliser le financement en faveur du programme d’Antigua-et-Barbuda.  Il a précisé que son organisation encourage également le tourisme durable et une économie des océans durables.

La représentante du Fonds d’équipement des Nations Unies a indiqué que cet organe propose des prêts adaptés aux priorités des pays les plus vulnérables, l’objectif étant de mettre en commun les différentes sources de financement pour la réalisation des ODD.  À cette fin, les gouvernements des PEID et les pays partenaires doivent continuer d’élaborer et mettre en œuvre des solutions innovantes de financement, à la fois public et privé, pour réaliser leur prospérité, a-t-elle ajouté.

Le représentant du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a indiqué que les enfants et les jeunes sont les plus touchés par les défis que connaissent les PEID que ce soit l’impact des changements climatiques, le manque d’accès à l’éducation et la santé, ou encore la violence.  Il a néanmoins mis en avant la résilience des jeunes de nombreux PEID en précisant que la vision sur 10 ans de l’UNICEF fait écho au programme d’Antigua-et-Barbuda.  Il a encouragé l’inclusion des jeunes dans les travaux du nouveau Centre d’excellence d’Antigua-et-Barbuda.  De manière générale, il faut les impliquer à tous les niveaux dans les politiques, dialogues, et stratégies et leur assurer les services essentiels, même à la suite de catastrophes, a-t-il dit.  Le capital humain est le moteur du développement durable et cela commence avec les enfants et les jeunes, a-t-il conclu.

La représentante du Conseil international pour la science a expliqué que les PEID doivent exploiter les données et les technologies numériques pour renforcer leur résilience, surmonter les barrières géographiques, améliorer l’accès aux informations critiques et faciliter la collaboration.  En exploitant les opportunités numériques, les PEID peuvent mieux gérer et analyser les données liées aux impacts des changements climatiques, tels que l’élévation du niveau de la mer, les événements météorologiques extrêmes et l’érosion côtière, a-t-elle expliqué.  Il apparaît donc nécessaire de renforcer les institutions scientifiques des PEID afin de fournir l’infrastructure et l’expertise nécessaires pour collecter, analyser et diffuser ces mêmes données.  La création d’institutions scientifiques nationales et régionales solides, telles que l’Académie des sciences des Caraïbes et la future Académie des sciences du Pacifique, toutes deux soutenues par le Conseil international pour la science, garantit que les PEID peuvent coordonner et prioriser la recherche et le développement scientifiques, obtenir des financements et partager leurs résultats à l’échelle mondiale, a précisé la représentante.

Le représentant du Pacific Disability Forum a déclaré que, selon l’OMS, environ 1,3 milliard de personnes, soit 16% de la population mondiale, souffrent d’un handicap.  Les 10 prochaines années seront cruciales pour les PEID, a-t-il indiqué, soulignant qu’il n’existe pas d’approche unique.  Notant que les personnes handicapées font partie des groupes les plus marginalisés, il a appelé à un financement accru et à des données ventilées pour ce groupe.  « Nous ne pouvons plus travailler en vase clos », a-t-il déclaré.

Le représentant de l’Institut Caraïbe des ressources naturelles (CANARI) a souligné la nécessité d’optimiser la contribution de la société civile pour parvenir au développement durable.  Il a également plaidé pour un soutien accru aux entreprises locales qui contribuent à la réduction de la pauvreté et à la protection de l’environnement, ce qui suppose, a-t-il ajouté, de concevoir des législations et réglementations qui soutiennent ces entreprises. 

La représentante de l’Association des organisations non gouvernementales des îles du Pacifique a demandé que la mise en œuvre du programme d’Antigua-et-Barbuda s’appuie sur une implication réelle de la société civile des PEID qui sont des partenaires essentiels.  Pour cela il faut créer des espaces inclusifs pour la société civile afin qu’elle puisse participer aux décisions politiques et économiques.  De même, il faut étendre les partenariats entre la société civile, le monde universitaire et les gouvernements dans les PEID, a-t-elle souhaité en faisant valoir le potentiel non exploité de la société civile dans ces pays et dans leur développement.

La représentante du International Programme on the State of the Ocean a souligné que le Traité de la haute mer offre aux gouvernements des PEID une opportunité « historique » de forger des partenariats encore plus significatifs et productifs avec des organisations non gouvernementales, des organisations communautaires, des entreprises privées, les peuples autochtones, les communautés locales et d’autres éléments importants de la société civile pour contribuer à promouvoir le développement durable de l’économie bleue, à améliorer la protection de la biodiversité marine et à contribuer à l’action climatique.

La représentante du Stockholm Environment Institute (SEI) a appelé à reconnaître le besoin urgent de changer la donne par rapport aux infrastructures critiques. Elle-même chercheuse, l’intervenante a expliqué que le travail du SEI est mondial.  Prenant l’exemple de l’impact de l’ouragan Irma sur les infrastructures critiques, elle a insisté sur l’impératif de les rendre plus résilientes au climat et plus adaptées aux spécificités et besoins des PEID.  Pour cela, elle a défendu les mérites et le potentiel d’infrastructures multifonctionnelles qui, a-t-elle ajouté, sont une nécessité pour les PEID, notamment pour la gestion des industries marines et l’optimisation de la gestion côtière.

Le représentant de l’Institut international pour l’environnement et le développement s’est dit heureux que l’organisation au nom de laquelle il s’est exprimé ait dirigé la conception du service mondial de soutien à la viabilité de la dette des PEID, qui fait partie du programme d’Antigua-et-Barbuda.  Ce service repose sur quatre piliers interconnectés qui, ensemble, favorisent un nouveau pacte financier pour les PEID, essentiel pour échapper à la spirale « infernale » de l’endettement et accroître leur latitude budgétaire.  Il inclut des mécanismes globaux innovants pour explorer les mécanismes mondiaux de rachat de dette, de dotation ou de restructuration, a précisé l’intervenant.

La représentante de Overseas Development Institute a espéré que cette conférence marquera un début et non pas une fin, en martelant qu’il n’y a pas une minute à perdre pour mettre en œuvre le programme d’Antigua-et-Barbuda pour les PEID. Pour cela, elle a appelé à une institutionnalisation du Forum pour le développement des PEID tous les deux ans, ainsi qu’à la création d’un réseau de recherche et de collecte de données pour accompagner un processus de bilan mondial sur l’état des PEID. 

La représentante de Integrated Health Outreach a souligné que la société civile a toujours été et reste prête à être partenaire de la mise en œuvre du programme d’Antigua-et-Barbuda.  Elle a donc appelé les gouvernements des PEID, la société civile locale et les autres parties prenantes à collaborer autour d’initiatives qui soient également accessibles et bénéfiques pour les filles, les jeunes, les personnes handicapées et la communauté LGBTQIA.

Le représentant de Foundation for Development Planning, Inc. a souligné le potentiel non utilisé de la société civile des Caraïbes pour réaliser une prospérité résiliente, en regrettant que cela ne figure pas dans le programme d’Antigua-et-Barbuda.  Plaidant pour un cadre économique et social solidaire qui repose sur la mise en commun des ressources pour les PEID, il a fait valoir que dans le cadre de ce processus, la société civile doit être un partenaire de choix.

La représentante du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a préconisé de débloquer des fonds pour financer la préparation des PEID aux catastrophes naturelles, afin de permettre de préserver les acquis du développement dans ces pays.  Elle a cité en exemple un projet d’un montant de 120 millions de dollars dans une dizaine de pays du Pacifique pour répondre aux tempêtes et aux inondations et un autre cadre en Haïti que l’OCHA est en train de finaliser. 

La Directrice exécutive du Fonds vert pour le climat a appelé à construire une architecture du financement climatique adaptée aux besoins des PEID.  Elle a précisé que la moitié des ressources du Fonds sont allouées à l’adaptation climatique -avec une priorité pour les PEID et l’Afrique- et l’autre moitié à l’atténuation.  Le programme « Readiness » du Fonds s’adresse notamment aux PEID pour qu’ils puissent avoir accès au financement climatique.  D’ailleurs, la performance des investissements dans ces pays est bien meilleure qu’ailleurs, a expliqué la représentante qui a précisé que le Fonds travaille avec les institutions nationales et contribue à la création de nouvelles institutions comme la Banque bleu-vert de la Barbade. Il faut cependant aller plus loin et répondre aux demandes de simplification d’accès aux ressources, a concédé la Directrice exécutive du Fonds qui envisage des partenariats ambitieux plutôt que de travailler projet par projet à l’avenir.  Le système financier mondial doit répondre à l’urgence de la crise climatique et il faut envisager une réforme des banques régionales de développement, a-t-elle insisté en appelant à faire preuve de plus d’ambition collective.

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