L’épineuse question du financement du développement mobilise l’attention de la Conférence sur les PEID
SAINT JOHN’S, ANTIGUA-ET-BARBUDA, 28 mai -- Le deuxième jour de travaux de la quatrième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement a été marquée par l’intervention de la Première Ministre de la Barbade, figure de proue du financement climatique et de la justice économique des PEID.
C’est en effet Mme Mia Mottley qui, en 2023, avait annoncé l’Initiative de Bridgetown, un programme politique de réforme de l’architecture financière mondiale et du financement du développement dans le contexte de l’interconnexion des crises de la dette, du climat et de l’inflation, des thématiques qui n’ont cessé d’être évoquées par plus d’une cinquantaine de délégations depuis Antigua-et-Barbuda qui accueille la Conférence.
Comme l’ont souligné la plupart des intervenants, les PEID ont besoin d’un financement adéquat pour l’action climatique, mais également pour d’autres domaines connexes. Mais le financement, aussi important soit-il, n’est pas une fin en soi, simplement un mécanisme pour initier des projets qui nous permettent de renforcer notre résilience et au bout du compte d’être prospères, a expliqué la Cheffe du Gouvernement de la Barbade qui a aussi proposé une assemblée annuelle des PEID et la création d’une structure pour suivre la mise en œuvre du programme d’Antigua-et-Barbuda au lieu de « se rencontrer tous les 5 à 10 ans ».
Saint-Vincent-et-les Grenadines a dénoncé pour sa part la lourdeur et la complexité de l’accès aux financements internationaux pour le développement, plaidant à son tour pour une réforme de l’architecture financière internationale, a insisté son ministre. Les PEID ne doivent pas être laissés pour compte, notamment en cas de reclassement économique, ce qui pourrait exposer indûment certains d’entre eux à des vulnérabilités et à des chocs critiques, a prévenu Kiribati, évoquant les défis sans précédent auxquels ils sont confrontés.
Ce deuxième jour du débat général a également été l’occasion d’entendre les voix des partenaires de développement des PEID, à l’instar de l’Allemagne qui a concédé que la communauté internationale n’a pas tenu ses engagements pour faire face à la menace que représentent les changements climatiques, exhortant les pays du G7 et du G20 à intensifier leurs actions et réduire leurs émissions.
Appuyée par la Lettonie, le Danemark, la Chine ou encore l’Arménie, la Nouvelle-Zélande a réclamé l’application de l’indice de vulnérabilité multidimensionnelle afin de permettre aux PEID de construire des économies plus résilientes pour soutenir l’amélioration du bien-être de leurs populations.
L’accès aux financements concessionnels doit être facilité afin de permettre un allégement des contraintes budgétaires et une réduction de l’endettement afin de s’assurer que les gains de développement acquis depuis 2015 ne soient pas perdus, a renchéri le Luxembourg.
Le Saint-Siège a estimé pour sa part que l’allégement ou, « mieux encore », l’annulation de la dette, permettra de donner aux PEID l’espace fiscal dont ils ont besoin pour investir dans des programmes capables de répondre aux besoins de leur peuple. « L’annulation de la dette n’est pas seulement une question de politique économique ou de développement, mais un impératif moral ancré dans les principes de justice et de solidarité », a-t-il souligné, exhortant à considérer l’annulation de la dette comme un catalyseur d’une prospérité résiliente.
En tant que bailleurs de fonds, l’Autriche et la Finlande ont également mentionné des projets bilatéraux que ce soit pour accélérer la transition énergétique, soutenir la lutte contre la pollution marine et les déchets plastiques ou mettre en place des systèmes d’alerte rapide pour les catastrophes naturelles. La France, qui a annoncé son intention de réintégrer la Banque de développement des Caraïbes, a fait savoir que les priorités des PEID seront placées au cœur de la Conférence des Nations Unies sur les océans, qui se tiendra en juin 2025 à Nice car « nous n’avons pas le luxe d’attendre la montée des eaux ».
La quatrième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement poursuivra ses travaux demain, mercredi 29 mai, à partir de 9 heures.
QUATRIÈME CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR LES PETITS ÉTATS INSULAIRES EN DÉVELOPPEMENT
Suite du débat général
S’exprimant au nom du Groupe des pays les moins avancés (PMA), Mme SEWA LAMSAL, Secrétaire aux affaires étrangères du Népal, a déclaré que ces États soutiennent sans réserve la cause des PEID, soulignant le lien organique entre l’élévation du niveau de la mer et la fonte des glaciers. Alors que nous préparons le Sommet de l’avenir et la quatrième Conférence internationale sur le financement du développement, il est impératif que les besoins et les priorités des PEID soient pris en compte de manière appropriée. Le programme d’Antigua-et-Barbuda constitue une nouvelle opportunité non seulement pour cette catégorie de pays, mais aussi pour l’ensemble de la communauté internationale, de répondre aux vulnérabilités multidimensionnelles et aux défis auxquels ils sont confrontés. La ministre népalaise a assuré que les PMA avancent main dans la main avec les PEID dans un partenariat pour concrétiser ce nouveau programme d’action.
M. KUIKE NUMOI, Secrétaire d’État adjoint aux affaires étrangères de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, a tout d’abord remercié les nombreuses délégations qui ont exprimé leurs condoléances et leur solidarité avec son pays à la suite du glissement de terrain dévastateur de vendredi dernier, provoqué par un tremblement de terre. Cette tragique catastrophe naturelle est un rappel des vulnérabilités et des défis auxquels sont confrontés les PEID, a-t-il regretté, et elle souligne l’importance d’investir davantage dans des mesures de renforcement des capacités nationales de résilience face à des calamités de plus en plus nombreuses et de plus en plus graves. Dans cet esprit, il a applaudi le programme d’Antigua-et-Barbuda qui donne à juste titre la priorité à l’intégration de la réduction des risques de catastrophe et souligne l’importance cruciale du renforcement de la préparation aux catastrophes, y compris des systèmes d’alerte précoce multirisques. Mais, a-t-il souligné, il faut veiller à sa mise en œuvre effective.
Le Secrétaire d’État a insisté sur le besoin pressant et urgent pour ces pays d’accéder à un financement adéquat, prévisible et durable, et à des taux abordables, pour répondre à leurs besoins de développement. Il a réclamé une réforme urgente du système financier international. Il a ensuite brossé un tableau des initiatives, stratégies et mesures prises au niveau national, notamment pour faire passer l’économie de 28 milliards de dollars par an actuellement à environ 57 milliards d’ici à 2030, et de créer un million d’emplois supplémentaires dans tout le pays. Cela passe, entre autres, par des réformes fiscales et l’amélioration de la collecte des recettes internes; la révision des lois et politiques nationales pour que l’exploitation des ressources naturelles dans l’industrie extractive se fasse dans des conditions justes, équitables et loyales; des incitations aux partenariats public-privé; la lutte contre les flux financiers illicites; et le traitement des problèmes systémiques liés aux devises étrangères, a expliqué le haut responsable.
M. VIRIATO LUÍS SOARES CASSAMÁ, Ministre de l’environnement, de la biodiversité et de l’action climatique de la Guinée-Bissau, a déclaré que son gouvernement s’efforce de garantir une croissance économique inclusive et durable, en alignant ses actions avec les Orientations de Samoa pour renforcer la résilience des communautés. La vision d’une Afrique prospère et intégrée guide nos initiatives en investissant dans des infrastructures résilientes et le développement communautaire, en promouvant l’amélioration des conditions de vie et un développement économique durable.
Des projets axés sur le renforcement des capacités des communautés côtières et insulaires et la gestion des déchets plastiques sont en cours, visant à accroître la résilience face aux défis climatiques et à protéger les écosystèmes. Bien que notre contribution aux émissions mondiales de gaz à effet de serre soit minime, la Guinée-Bissau est disproportionnellement affectée par les impacts des changements climatiques, a déploré le Ministre, qui a appelé à une plus grande solidarité et à un soutien international. Il a ensuite annoncé la candidature de l’archipel des Bijagós à la Liste du patrimoine naturel mondial de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). Cette initiative protégera la biodiversité menacée, a-t-il précisé. Le Ministre a par ailleurs réitéré l’urgence d’un mécanisme de financement efficace pour les pertes et préjudices dans le cadre des négociations de la Convention-cadre sur les changements climatiques (CCNUCC).
M. ANDERS ADLERCREUTZ, Ministre des affaires européennes et de la participation de l’État dans les entreprises de la Finlande, a déclaré que, plus que jamais, le multilatéralisme est nécessaire pour aider les PEID à faire face aux défis considérables qui se posent face à l’accélération des effets des changements climatiques. Pour sa part, le Gouvernement finlandais est prêt à appuyer les PEID pour faire face aux défis climatiques auxquels ils sont confrontés, en particulier en matière de systèmes d’alerte rapide. En outre, en tant que bailleur de fonds, l’Union européenne et ses États membres établissent des partenariats avec les PEID par le biais d’investissements dans les secteurs du numérique, de l’environnement, de l’énergie, des transports, de la santé, de l’éducation ou encore de la recherche, a encore fait valoir le Ministre.
M.LASHA DARSALIA, Ministre adjoint des affaires étrangères de la Géorgie, a estimé que le programme d’Antigua-et-Barbuda devrait guider les efforts de la communauté internationale tout en traçant la voie d’un changement substantiel dans les PEID et au-delà. La Géorgie est prête à s’unir à la communauté internationale pour remédier aux vulnérabilités inhérentes aux PEID, et à partager ses expériences et ses réformes novatrices avec les pays intéressés, a annoncé le haut responsable, évoquant notamment la réforme de l’administration publique, la lutte contre la corruption, la prestation de services publics, la réforme de la police, les élections, la création d’un environnement favorable aux entreprises et à l’innovation, les impôts et les douanes. La Géorgie poursuit également son engagement à faciliter les possibilités d’éducation pour les PEID par le biais de ses programmes de bourses. Il a fait savoir que la Géorgie est devenue le premier pays d’Europe orientale à contribuer financièrement au soutien de la participation significative des PMA et des PEID aux travaux cruciaux du Conseil des droits de l’homme. Avant de conclure, il a pointé la menace posée par les changements climatiques, tant pour les PEID que pour la Géorgie en détaillant les mesures prises au niveau national dans le cadre de l’Accord de Paris.
M. MOHAMMAD HASAN MAHMUD, Ministre des affaires étrangères de Bangladesh, a dit que son gouvernement vient en aide aux PEID dans sa région en leur proposant des solutions pour faire face aux défis climatiques, son pays étant également touché par les répercussions négatives des changements climatiques. Le Bangladesh a notamment développé des politiques d’inclusion, de limitation des émissions, de renforcement des capacités et de financement de l’action climatique. Le Ministre a demandé l’accessibilité du Fonds pour les pertes et les préjudices. Il a également appelé à résoudre les problèmes provoqués par la montée du niveau de la mer, expliquant qu’en raison de la salinisation des eaux, le Bangladesh fait face à des migrations venant des îles. Il a souligné l’importance des données et de l’innovation en vue de créer et de renforcer l’économie bleue. Le Gouvernement a lancé des bourses pour les ressortissants des PEID dans ce domaine. Il a par ailleurs estimé que les PMA et les PEID doivent bénéficier de traitement favorisé dans le secteur de la pêche maritime.
M. LOVEMORE MATUKE, Ministre des affaires présidentielles du Zimbabwe, a exhorté les institutions financières internationales et tous les autres partenaires de développement à allouer des ressources adéquates afin de prendre en compte les besoins spécifiques des PEID et de renforcer leur résilience dans le cadre du développement durable. L’architecture financière internationale, a-t-il préconisé, doit donc être réformée, et cette catégorie de pays avoir accès à des aides pour des projet de développement durable, de développement des infrastructures, d’adaptation aux changements climatiques et d’initiatives de préparation aux catastrophes.
M. NIKOLAUS MARSCHIK, Vice-Ministre des affaires étrangères de l’Autriche, a constaté que la multiplication des crises ainsi que la pandémie de COVID-19 et ses répercussions sur les chaînes d’approvisionnement et l’inflation frappent de manière disproportionnée les économies vulnérables comme celles des PEID. Il a souligné l’impératif pour ces pays de divertir leurs économies et d’investir dans leur résilience. Le Vice-Ministre a également plaidé pour un engagement collectif afin de veiller au respect du droit international pour tous et de ne pas céder à la loi du plus fort. En ces temps tumultueux, il faut plus de multilatéralisme et de dialogue, a-t-il plaidé, en rappelant la candidature de l’Autriche à un siège au Conseil de sécurité pour 2028. Passant aux effets ravageurs des catastrophes naturelles et des changements climatiques, il a fait état des partenariats de l’Autriche, notamment un réseau mondial afin d’accélérer la transition énergétique et la création de projets de lutte contre la pollution maritime et les déchets plastiques.
Mme MINNA-LIINA LIND, Vice-Secrétaire aux affaires internationales de l’Estonie, a dit que son pays qui est aussi composé de plus d’un millier d’îles, est prêt à aider les PEID à faire face à leurs défis et à atteindre les ODD. Elle a plaidé pour l’adoption d’un instrument international juridiquement contraignant afin de limiter l’utilisation des gaz à effet de serre, avant de faire savoir que l’Estonie participe au Fonds vert pour le climat et au Fonds pour les pertes et les préjudices. La responsable a insisté sur l’importance de la numérisation pour appuyer le développement, améliorer la performance du secteur privé de même que l’administration publique. Au prochain Sommet de l’avenir, il faudra réitérer les engagements existants notamment en matière de financement, a-t-elle ajouté. Elle a terminé en appelant au respect de la Charte des Nations Unies pour tous les États, grands et petits en particulier en ce qui concerne le principe de souveraineté et d’intégrité du territoire.
Mme JENNIFER LEE MORGAN, Secrétaire d’État et Envoyée spéciale pour l’action internationale en faveur du climat de l’Allemagne, a déclaré que la communauté internationale n’a pas tenu ses engagements pour faire face à la menace que représentent les changements climatiques pour les PEID, exhortant les pays du G7 et du G20 à intensifier leurs actions et réduire leurs émissions. Pour sa part, l’Allemagne est en passe de réduire ses émissions de 65%, d’atteindre 80% en matière d’énergie durable et d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2045. Elle a ensuite annoncé de nouveaux projets bilatéraux, notamment un programme d’appui pour l’économie bleue du Pacifique doté de 5 millions d’euros, la création du premier recueil en ligne du patrimoine culturel et une contribution au Centre d’excellence des PEID. Les 10 prochaines années seront les plus importantes que nous ayons jamais connues pour inverser la tendance, a-t-elle déclaré, notant que les décisions prises aujourd’hui et demain auront un impact sur des milliers d’années.
M. ANDREAS MOTZFELDT KRAVIK, Secrétaire d’État aux affaires étrangère de la Norvège, a déclaré que son pays, lié aux PEID par la problématique des océans, salue le langage ambitieux du document final sur la perte de biodiversité, la pollution marine et la pêche illégale, non déclarée et non réglementée. Par ailleurs, il est impératif que les membres de l’OMC conviennent de mesures efficaces pour lutter contre les subventions qui contribuent à la surcapacité et à la surpêche. Il a indiqué que son gouvernement a lancé il y a cinq ans l’initiative Justice bleue, mettant à disposition une infrastructure numérique pour aider les États océaniques à améliorer leurs capacités de surveillance des eaux. Il a appelé à poursuivre les efforts en cours lors de la réunion de haut niveau sur l’élévation du niveau de la mer qui se tiendra pendant la prochaine Assemblée générale de l’ONU, ainsi que lors de la troisième Conférence des Nations Unies sur les océans, à Nice en juin prochain. « Un domaine crucial d’amélioration est le renforcement de la coopération scientifique, ainsi qu’un meilleur accès et un meilleur partage des données océaniques, ce dont les PEID en particulier peuvent bénéficier », a-t-il estimé.
Mme DACE MELBARDE, Secrétaire parlementaire du Ministère des affaires étrangères de la Lettonie et Coprésidente de la Conférence, a souligné l’impact disproportionné de la crise environnementale sur les PEID, avant de mettre en exergue leur rôle de chef de file dans la lutte climatique. Elle a appuyé l’initiative de Vanuatu qui a débouché sur la résolution de la CIJ sur les obligations des États en termes de pollution maritime plastique. Saluant les travaux du Groupe de haut niveau sur l’indice de vulnérabilité multidimensionnelle, elle a appelé les institutions internationales à faire fond sur cet instrument. Pour sa part, la Lettonie envisage une contribution volontaire au Fonds pour les pertes et les préjudices « qui doit être renforcé avant la COP 29 ». Elle a également soutenu une action climatique s’appuyant sur des technologies numériques y voyant « la clef de la résilience à l’avenir ». Appelant à combler le fossé numérique sans tarder, la haute responsable a salué le Centre d’excellence pour les meilleures pratiques qui a été mis en place à Antigua-et-Barbuda et qui comprendra un centre de données. Elle a donné rendez-vous au Sommet de l’avenir en septembre pour faire avancer la voie tracée pour les PEID vers un développement durable résilient.
M. CARLOS JAMES, Ministre du tourisme, de l’aviation civile, du développement durable et de la culture de Saint-Vincent-et-les Grenadines, a regretté l’absence de solutions concrètes aux problèmes climatiques qui assaillent les PEID 10 ans après les Orientations de Samoa. Cette conférence d’Antigua-et-Barbuda doit être un appel à l’action et la communauté internationale doit s’engager totalement pour tenir compte de la situation de ces pays. Le Ministre a dit être préoccupé par l’intention de l’Association internationale de développement (IDA) de réduire ses interventions alors que son gouvernement comptait sur cette aide pour certains de ses projets de développement. Cette année, a-t-il ajouté, le Gouvernement investit 92 millions de dollars dans l’environnement. Le Ministre a dénoncé la lourdeur et la complexité de l’accès aux financements internationaux avant d’appeler à améliorer le financement du développement. Celui-ci doit tenir compte de l’indice multidimensionnel de développement et de l’Initiative de Bridgetown sur la réforme de l’architecture financière internationale. De même, il a souligné l’importance des données dans la mise en œuvre du programme d’Antigua-et-Barbuda, des projets à résultats rapides, de la science et des technologies pour les PEID. « Il faut accélérer maintenant l’action pour sauver la planète et les populations. »
M. TRAIAN-LAURENTIUS HRISTEA, Vice-Ministre des affaires étrangères de la Roumanie, a reconnu le caractère obsolète de la plupart des cadres multilatéraux en vigueur « si nous souhaitons bâtir un avenir commun marqué par la prospérité et la résilience ». Il faut tenir compte des circonstances particulières de chaque pays et forger des partenariats en tirant les enseignements du passé dans le cadre de la mise en œuvre du programme d’Antigua-et-Barbuda, a-t-il dit. Les institutions financières internationales et tous les autres partenaires de développement doivent donc adapter leurs interventions et allouer les ressources adéquates pour permettre aux PEID, mais aussi aux pays sans littoral, de financer des initiatives de préparation aux catastrophes, a indiqué le Vice-Ministre.
M. PAVAN KAPOOR, Secrétaire au Ministère des affaires étrangères de l’Inde, a salué le haut niveau d’ambition dont la communauté internationale a fait preuve pour appuyer le développement durable des PEID. Il a fait savoir que l’Inde soutiendra la mise en œuvre du programme d’Antigua-et-Barbuda grâce à ses partenariats bilatéraux en matière de développement, qui comprennent des financements à des conditions préférentielles, des aides non remboursables et des programmes de renforcement des capacités et de formation. Dans le cadre du programme de coopération économique et technique indien, au cours des 10 dernières années, près de 6 000 personnes originaires de PEID ont suivi des cours de formation en Inde, et l’objectif est de doubler ce chiffre dans les années à venir. Depuis 2017, le Fonds de partenariat pour le développement Inde-ONU, soutient 82 projets dans 57 pays, dont la moitié sont des PEID. Le représentant a également mentionné le soutien de son pays aux efforts de résilience aux catastrophes dans les PEID par le biais de la Coalition pour une infrastructure résiliente face aux catastrophes que l’Inde a contribué à lancer en 2019. Il a annoncé qu’un deuxième appel à propositions de la Coalition a été lancé hier (27 mai) en marge de cette conférence.
« Nous n’avons pas le luxe d’attendre la montée des eaux, a déclaré Mme CHRYSOULA ZACHAROPOULOU, Secrétaire d’État chargée du développement et des partenariats internationaux de la France, qui a indiqué que depuis 2018, son pays a investi plus d’un milliard d’euros d’aide publique au développement auprès des petits États insulaires. J’ai également plaisir à vous annoncer que la France réintègre la Banque de développement des Caraïbes, a-t-elle ajouté. Elle a aussi évoqué le lancement d’initiatives régionales pour répondre aux besoins spécifiques des îles, telles que le programme « Kiwa » qui allie protection de la nature et adaptation aux changements climatiques dans le Pacifique.
L’intervenante a ensuite souligné que la question du système financier international doit être au cœur du partenariat entre les petites îles et l’Europe pour la décennie à venir. Au côté de l’Agenda de Bridgetown, la France a donc proposé de bâtir le Pacte de Paris pour la planète et les peuples. Soutenu par près de 60 États, ce pacte vise à refonder un système financier international adapté au défi du XXIe siècle, a-t-elle détaillé, appelant les États Membres à le rejoindre. De même, elle a fait savoir que la France et le Costa Rica souhaitent mettre les priorités des PEID au cœur de la Conférence des Nations Unies sur les océans, qui se tiendra en juin 2025 à Nice. L’élévation du niveau de la mer fera l’objet d’un sommet dédié en marge de la Conférence.
M. IGOR ZHOVKVA, Envoyé spécial du Président de l’Ukraine et Directeur adjoint du Cabinet du Président de l’Ukraine, a déclaré qu’étant promoteur d’actions concertées pour faire face aux changements climatiques, l’Ukraine est un contributeur majeur à la sécurité alimentaire dans le monde. Malgré l’agression militaire russe, l’Ukraine a réussi à récolter 81 millions de tonnes de graines et d’oléagineux en 2023, dont 50 millions de tonnes ont été écoulées sur les marchés extérieurs. Après le retrait de la Russie de l’Initiative de la mer Noire en juillet 2023, l’Ukraine et ses partenaires internationaux ont établi des itinéraires alternatifs pour les navires à destination et en provenance des ports ukrainiens de la mer Noire. Selon lui, la fin de l’occupation russe et de la terreur des missiles sur les ports et les infrastructures ukrainiennes augmenterait encore l’approvisionnement en nourriture ukrainienne sur le marché mondial, contribuant ainsi à la sécurité alimentaire mondiale. Il a ensuite invité les « nations éprises de paix » à participer au premier Sommet sur la paix en Ukraine, qui se tiendra les 15 et 16 juin 2024 en Suisse.
Mme MIA AMOR MOTTLEY, Première Ministre de la Barbade, a déclaré que les PEID ont besoin d’un financement adéquat pour l’action climatique, mais également pour d’autres domaines connexes qui nécessitent une approche holistique. Mais le financement, aussi important soit-il, n’est pas une fin en soi, simplement un mécanisme pour initier des projets qui nous permettent de renforcer notre résilience et au bout du compte d’être prospères, a-t-elle expliqué. Pour sa part, la Barbade est sur le point de créer une banque bleue et verte, avec une capitalisation initiale de 77 millions de dollars, pour promouvoir les investissements dans les PEID. La Cheffe de gouvernement a ensuite proposé une assemblée annuelle des PEID et la création d’une structure pour suivre la mise en œuvre du programme d’Antigua-et-Barbuda au lieu de « se rencontrer tous les 5 à 10 ans ». La mise à disposition de financements prévisibles et durables est absolument nécessaire pour nos pays qui sont victimes des changements climatiques, a-t-elle réitéré, en assurant que leur survie en dépend. Mme Mottley a mis en cause le manque de volonté politique, que ce soit au niveau national ou international, pour expliquer la lenteur des progrès, jugeant indispensable à ce stade de donner un « coup d’accélérateur ».
M. NUNO SAMPAIO, Secrétaire d’État aux affaires étrangères et à la coopération du Portugal, a reconnu la vulnérabilité unique et exacerbée des PEID qui compromet leur capacité à atteindre les ODD. En tant que partenaires, nous sommes ici pour honorer notre engagement, a-t-il déclaré, et le programme d’Antigua-et-Barbuda pour les PEID est notre feuille de route. « Les petits États insulaires en développement montreront la voie chez eux, et nous devons les soutenir sur la scène internationale. » L’approche ciblée du programme d’Antigua-et-Barbuda peut, selon lui, renforcer cet effort, notamment grâce à des réalisations clefs telles que l’initiative de soutien à la viabilité de la dette. Le représentant a assuré que le soutien du Portugal à la mise en œuvre du programme d’Antigua-et-Barbuda est une priorité essentielle de sa stratégie de coopération pour 2030. Il a également plaidé en faveur de la réforme de l’architecture financière internationale dans l’intérêt des pays en développement. De l’Initiative de Bridgetown au Pacte de Paris sur le climat en passant par les Nations Unies et au-delà, le Portugal continuera à soutenir le leadership des PEID, a-t-il affirmé.
M. EDUARD HULICIUS, Vice-Ministre des affaires étrangères de la Tchéquie, a indiqué que son gouvernement se focalise, dans sa coopération avec les PEID, sur l’éducation, la santé, la réduction des risques de catastrophe, l’autonomisation des femmes, la sécurité climatique, le renforcement de la résilience et la mise en place de systèmes d’alerte précoce dans divers pays d’Afrique et du Pacifique. Il a souligné l’importance de la cyber-résilience numérique et des bases de données pour faire face aux chocs exogènes ainsi que de l’accès au financement et d’une approche inclusive du développement. Il a plaidé pour un système des Nations Unies efficace.
Le représentant de l’Italie a annoncé l’intention de son gouvernement de contribuer à la mise en œuvre du programme d’Antigua-et-Barbuda, à travers une coopération dans ses domaines prioritaires. Dans le cadre de sa coopération bilatérale avec les PEID et la CARICOM, elle a concentré ses efforts sur des projets liés à la transition énergétique, à l’adaptation aux changements climatiques, à la protection des océans et des mers, à la pollution plastique marine, à la préparation aux catastrophes et à l’autonomisation des femmes. Des domaines qui correspondent parfaitement aux questions les plus urgentes mises en évidence par le nouveau programme d’Antigua-et-Barbuda, s’est félicité le délégué. Depuis 2007, a-t-il fait valoir, l’Italie a financé des projets pour un montant de plus de 37 millions d’euros dans les domaines de l’environnement, de l’adaptation et de l’atténuation des changements climatiques. Et en 2022, Rome a finalisé un partenariat de prêts concessionnels pour un total de 50 millions d’euros, auxquels s’ajoutent plus de 2,5 millions de subventions dédiées à des projets de développement durable dans les pays de la CARICOM, qui seront mis en œuvre via la Banque de développement des Caraïbes, dans le respect de l’appropriation nationale des pays récipiendaires.
M. KEEYONG CHUNG, Représentant spécial de la République de Corée pour la région Indopacifique, a indiqué que les PEID sont confrontés à une multitude de défis, en raison de leur vulnérabilité aux changements climatiques, leurs ressources naturelles limitées et leur fragilité économique. Il a appelé à combler le fossé climatique et aider les PEID à faire face aux dommages et aux pertes causés par le climat. Il a également recommandé une meilleure compréhension des vulnérabilités des PEID dans les domaines économique, social et environnemental. Se félicitant de l’établissement du Centre d’excellence pour les PEID à Antigua-et-Barbuda, le représentant a estimé que le programme d’Antigua-et-Barbuda constitue un modèle pour la construction d’une prospérité résiliente. Préoccupé par le déficit de financement important pour la réalisation des ODD, il a encouragé la diversification du financement du développement, notamment à travers des partenariats innovants avec le secteur privé pour attirer les investissements et tirer parti de l’expertise et de la technologie. La réforme de l’architecture financière internationale est également nécessaire, a-t-il soutenu. En termes d’action climatique, la République de Corée s’efforcera de construire des échelles vertes en soutenant les efforts d’adaptation et d’atténuation. Le représentant a également annoncé l’augmentation de l’APD verte et des contributions de son pays au Fonds vert pour le climat et à l’Institut mondial pour la croissance verte.
M. KARMENU VELLA, Envoyé spécial du Ministre des affaires étrangères, européennes et du commerce de Malte, a appelé à renforcer le potentiel des jeunes en tant qu’agents essentiels du changement dans la réalisation d’un avenir durable grâce à une éducation de qualité, des bourses dans les domaines du développement durable, des subventions pour soutenir des projets novateurs dirigés par des jeunes et une meilleure assistance aux jeunes autochtones. À cet effet, Malte poursuivra son programme de bourses pour les PEID au niveau de la maîtrise et du doctorat au cours de la prochaine période de programmation. Ces bourses sont ouvertes aux citoyens des PEID éligibles à l’aide publique au développement (APD) afin d’accroître leurs capacités en développement et de renforcer leur résilience.
Tracer la voie vers une prospérité résiliente face aux défis mondiaux nécessite une action collective et une coopération multilatérale pour favoriser des solutions durables, a estimé l’Envoyé spécial qui a annoncé que son gouvernement a travaillé sur un indice de vulnérabilité et de résilience au climat. En outre, le Centre d’excellence des petits États, basé à Malte, servira de centre de données pour l’indice de vulnérabilité et de résilience aux changements climatiques. Il a aussi plaidé pour l’amélioration des financements et de l’aide par le dialogue et la coopération afin d’ouvrir la voie à un monde plus inclusif, équitable et durable. Le programme d’Antigua-et-Barbuda présente un plan crucial sur 10 ans à venir visant à fournir des solutions pratiques et efficaces pour aider les PEID sur la voie d’un futur durable.
M. RICHARD BENYON, Ministre d’État chargé du climat, de l’environnement et de l’énergie du Royaume-Uni, a rappelé que l’an dernier, le Gouvernement britannique avait annoncé 1,6 milliard de livres supplémentaires en faveur du Fonds vert pour le climat, ce qu’il a qualifié de « plus grand engagement en matière d’aide pour lutter contre les changements climatiques ». Et plus tôt ce mois-ci, il a annoncé que 25 millions de livres du nouveau fonds de soutien à la résistance aux antimicrobiens seraient destinés à financer des activités dans la région des Caraïbes. Enfin, la semaine dernière, 200 millions de livres supplémentaires ont été promises pour renforcer le fonds historique pour les infrastructures des Caraïbes, s’est encore enorgueilli le Ministre. Et nous continuons, a-t-il ajouté, de faire pression sur les institutions financières internationales pour qu’elles optimisent leurs bilans, afin que l’aide des bailleurs de fonds ait un impact réel lorsqu’elle arrive.
La représentante de l’Indonésie a indiqué que son pays accorde une priorité particulière aux PEID dans le cadre de ses partenariats pour le développement, notamment lors de sa présidence du G20, de l’ASEAN et du Forum des États archipélagiques et insulaires. Appelant à veiller à ce que le programme de développement durable continue d’appartenir aux PEID et d’être mené par eux, elle a salué le programme d’Antigua-et-Barbuda qui trace une voie claire pour les PEID vers une prospérité résiliente au cours de la prochaine décennie. À cet égard, l’Indonésie est heureuse de soutenir les programmes de suivi de la Conférence par l’intermédiaire du Fonds d’affectation spéciale du Département des affaires économiques et sociales de l’ONU, a-t-elle fait savoir. Elle a appelé à renforcer le partenariat entre les PEID et le Forum des États archipélagiques et insulaires, estimant que les synergies dégagées permettront d’élaborer un partenariat interrégional capable d’appuyer l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques; l’économie bleue; la pollution marine; et la gouvernance maritime.
La représentante du Danemark a déclaré que le programme d’action d’Antigua-et-Barbuda devrait marquer une étape importante dans l’accélération du développement durable des PEID. Elle s’est réjouie du fait que c’est la première fois que le lien entre les changements climatiques et la sécurité est reconnu dans un texte adopté à l’ONU. Elle a soutenu l’appel des PEID pour mettre en œuvre les engagements afin de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, avant de saluer la création du Centre d’excellence et le Service d’appui à la viabilité de la dette ainsi que le nouvel accord de partenariat entre l’AOSIS et le Centre de collecte de données (DAC). Si cet accord ne résout pas tous les problèmes, il montre la voie vers une nouvelle forme de coopération et présente un partenariat nouveau et plus fort entre les membres du DAC et les PEID.
Elle a appelé à une action immédiate pour atteindre les résultats de la COP 28, y compris l’abandon des combustibles fossiles, le triplement de la capacité d’énergie renouvelable, le doublement de l’efficacité énergétique et l’arrêt de la déforestation. En ce qui concerne l’atténuation, le Danemark soutient la création du poste de commissaire à l’énergie dans le Pacifique. S’agissant du Fonds pour les pertes et les préjudices, le Danemark s’engage à verser 25 millions de dollars. Le pays a également doublé sa contribution au Fonds vert pour le climat à 250 millions de dollars. La représentante s’est également dite favorable à la proposition d’indice de vulnérabilité multidimensionnelle et a appelé à son adoption.
M. MA ZHAOXU, Représentant spécial du Gouvernement de la Chine, a exhorté à rester engagé en faveur d’un multilatéralisme qui donne sa pleine place aux pays du Sud, « membres à part égale de la communauté internationale ». Il a insisté sur l’impératif d’une adaptation à leurs besoins des partenariats mondiaux pour le développement tout en prônant une amélioration de la gouvernance mondiale. Le délégué a par ailleurs appuyé l’indice de vulnérabilité multidimensionnelle, encourageant les institutions financières internationales à mobiliser davantage de ressources pour les PEID en s’appuyant sur leurs avantages comparatifs.
Le représentant de l’Espagne a rappelé que son pays est le principal contributeur au fonds pour les ODD de l’ONU dont 20% sont consacrés aux PEID. Il a également fait savoir que l’enveloppe de l’APD de l’Espagne allouée à ces pays au cours des 10 dernières années s’élève à 240 millions d’euros. Il a espéré que l’année prochaine, lors de la quatrième Conférence sur le financement du développement qui se tiendra à Madrid, il sera possible d’aller de l’avant et de parvenir à un consensus. Pour sa part, l’Espagne souhaite consacrer 0.7% de son PIB à l’APD d’ici à 2030. Le représentant a plaidé pour une redistribution des droits de tirage spéciaux pour les pays en développement, et soutenu la suspension du remboursement de la dette en cas de crise ou de catastrophe naturelle. Il a encouragé la réforme de l’architecture financière internationale pour ce qui est de la dette souveraine, ainsi que la coopération en matière fiscale. Ces mesures et d’autres doivent être intégrées dans un programme pour le financement du développement consensuel, a insisté le représentant en donnant rendez-vous en 2025 à Madrid pour cela.
M. PAISAN RUPANICHKIJ (Thaïlande) a proposé l’aide de son pays aux PEID sous la forme notamment de formations sur les changements climatiques et l’écotourisme. Il a appelé les pays développés à respecter leurs engagements de 100 milliards de dollars découlant de l’Accord de Paris. Il a indiqué que son gouvernement a écrit à la Cour internationale de Justice (CIJ) demandant son avis sur la nécessité d’une protection juridique du système climatique. L’avis de la CIJ serait déterminant dans la lutte contre les changements climatiques, a-t-il estimé. Il a appelé à la réforme des infrastructures financières internationales pour combler le manque de financement des pays en développement. Il a ensuite souligné le rôle clef de la science, des technologies et de l’information, des transferts de technologies et du renforcement des capacités pour relever les défis du développement et résorber le fossé numérique.
Le représentant de la Fédération de Russie a déclaré que son gouvernement apporte traditionnellement son soutien aux PEID. « Rien qu’en 2022, son volume total d’aide a dépassé 360 millions de dollars, ce qui représente un quart de notre aide totale au développement », s’est-il enorgueilli, en soulignant qu’il faut garantir dans ces pays la sécurité alimentaire, le renforcement des soins de santé et de l’éducation, les interventions d’urgence, la numérisation, le règlement de la dette, la protection de l’environnement et la lutte contre les changements climatiques. Le délégué a cité en exemple le cas de Cuba, « frappée par un embargo économique illégal », l’un des principaux partenaires de la Russie dans le domaine du développement international. Depuis 2018, l’assistance russe aux Cubains, par le biais du Programme alimentaire mondial (PAM), s’élève à 14 millions de dollars. En collaboration avec le PNUD, a poursuivi le représentant, Moscou a mis en œuvre à Cuba des projets dans les domaines de l’adaptation aux changements climatiques, du développement du secteur agricole et de l’emploi, pour un budget total de 4 millions de dollars. Enfin, avec la participation de l’Organisation internationale de protection civile, la Russie coopère avec La Havane dans la formation de spécialistes en incendie et sauvetage.
M. HOSAKA YASUSHI, Vice-Ministre parlementaire des affaires étrangères du Japon, a indiqué que son pays, qui est un archipel composé de plus de 14 000 îles grandes et petites, a une longue histoire de coopération avec les PEID. Dans le cadre de sa coopération internationale pour le développement, le Gouvernement vise à débourser quelque 250 milliards de dollars d’aide d’ici à 2030, ainsi que 100 milliards de yen au Fonds vert pour le climat. Le pays promeut une coopération multidimensionnelle pour protéger les océans, renforcer les capacités en gestion des pêches, appuyer le retrait des algues sargasses qui entravent l’industrie maritime et le tourisme dans la région des Caraïbes, et lutter contre la pollution plastique.
Le Vice-Ministre a ensuite informé que les eaux provenant de la centrale nucléaire de Fukushima Daoshi sont traitées avant d’être jetées en mer en respectant les normes internationales en vigueur en collaboration avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Il a insisté sur l’importance de renforcer les partenariats. À titre d’exemple, il a fait savoir que son gouvernement soutient un programme de recyclage des eaux à petite échelle à Antigua-et-Barbuda en coopération avec une banque. Le Japon continuera sa coopération internationale de développement en s’inspirant du programme d’action d’Antigua-et-Barbuda, a promis M. Hosaka.
Le représentant du Maroc a préconisé d’adopter des mesures concrètes collectives afin de soutenir les petits États insulaires dans leur développement tout en les aidant à atténuer les risques de catastrophes naturelles et l’impact des crises internationales. Des résultats ne pourront être atteints sans une volonté politique réelle, une mobilisation des ressources et des partenariats plus innovants, a observé le délégué, avant de citer son pays en exemple pour sa « politique visionnaire » dans le domaine de la coopération Sud-Sud, « levier stratégique de notre politique extérieure ». C’est ainsi que le Royaume du Maroc a renforcé sa coopération avec les PEID, notamment en Afrique, et ce, au travers d’une série de projets et d’initiatives pionnières. Le représentant a ainsi fait valoir la création d’un centre des compétences en changements climatiques, qui permet au Maroc d’échanger ses expériences et de renforcer la coopération avec les États africains qui en font la demande. Rabat poursuit par ailleurs ses efforts aux plans international, régional et national visant à la neutralité carbone ainsi qu’à la réduction des émissions de gaz à effet de serre en vertu de l’Accord de Paris.
Le représentant du Pakistan a déclaré qu’une action climatique urgente est nécessaire, conformément au principe des responsabilités communes mais différenciées, exhortant la communauté internationale à répondre aux besoins des PEID en fournissant des ressources financières nouvelles et prévisibles. À la COP 28, a-t-il rappelé, les pays s’étaient mis d’accord sur un nouvel objectif de financement de la lutte contre les changements climatiques qui reflétait les besoins et les priorités des pays en développement. Il a appelé à rendre opérationnel le Fonds pour les pertes et les préjudices ainsi qu’à des engagements supplémentaires pour le financer. Parallèlement, il est important de poursuivre la réforme de l’architecture financière internationale dans les différents processus à venir, afin de la rendre plus équitable, plus juste et plus adaptée aux besoins des pays en développement. Le programme d’action d’Antigua-et-Barbuda décrit des actions concrètes à cet égard. Il faut les mettre en œuvre, a-t-il insisté.
Le représentant de l’Arménie a dit soutenir le processus intergouvernemental en cours visant à élaborer un indice de vulnérabilité multidimensionnelle. Alors que le déficit de financement continue d’être un obstacle majeur à la réalisation des ODD par la majorité des pays, a-t-il observé, nous continuons de plaider en faveur d’une coopération accrue en faveur de la mobilisation des ressources et d’un paysage plus équitable et adéquat du financement du développement durable. En tant que pays en développement sans littoral, l’Arménie reconnaît pleinement et partage bon nombre des défis auxquels sont confrontés les PEID, notamment dans le contexte des changements climatiques, de la détérioration de l’environnement et des catastrophes naturelles. Explorer le potentiel inexploité de leurs synergies pourrait ouvrir la voie à la résolution de nombreux défis communs liés aux obstacles au commerce, à la connectivité numérique et au développement durable, a estimé le délégué. C’est dans le cadre de cette approche que, sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), l’Arménie a co-initié la création du Groupe des Amis des petits États insulaires en développement, en tant que plateforme pour promouvoir l’ordre du jour des PEID au sein de l’UNESCO et le dialogue, les échanges et la coopération.
Le représentant du Luxembourg a noté que des négociations cruciales pour les PEID sont en cours aux Nations Unies, notamment au sujet de l’élévation du niveau de la mer, l’indice de vulnérabilité multidimensionnelle et la restructuration de l’architecture financière internationale. Le Luxembourg s’engage à aider les PEID à renforcer leur résilience pour la prospérité, à soutenir les mesures d’atténuation et d’adaptation par le biais de sa stratégie internationale de financement climatique. Cette stratégie représente une complémentarité à son aide publique au développement, qui constitue elle-même 1% du revenu national brut. Sur près de 10 ans, de 2014 à 2025, le Luxembourg s’est engagé à fournir un total de 340 millions d’euros en financement de l’action climatique, a-t-il précisé.
Le représentant a également évoqué des projets avec Cabo Verde, les Fidji, les Palaos et Vanuatu sur la transition énergétique, la gestion de l’eau et les programmes d’action climatique pour atteindre les objectifs d’atténuation et d’adaptation fixés dans l’Accord de Paris. En outre, un nouveau partenariat stratégique de 5 millions d’euros avec des pays du Pacifique et des Caraïbes a été signé en 2023. Il a souligné que l’accès aux financements concessionnels doit être facilité pour les PEID afin de permettre un allégement des contraintes budgétaires et une réduction de l’endettement afin de s’assurer que les gains de développement acquis depuis 2015 ne soient pas perdus.
La représentant de Monaco s’est dite persuadée que l’indice de vulnérabilité multidimensionnelle sera un outil indispensable pour mieux prendre en compte les circonstances spéciales des petits États insulaires en développement et les défis auxquels ils font face. Pour elle, le soutien de la communauté internationale doit se manifester par le renforcement des capacités, l’accès à la finance internationale ainsi que la coopération scientifique et technique et l’innovation. Le potentiel de l’économie bleue doit aussi être saisi. Elle a fait savoir qu’en marge de la troisième conférence sur l’objectif de développement durable (ODD) no 14 qui se tiendra à Nice l’an prochain, Monaco organisera un forum sur l’économie bleue et la finance. Elle s’est félicitée qu’un PEID ait été le premier pays à ratifier l’Accord sur la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale (BBNJ), précisant que Monaco l’a également ratifié ce mois-ci.
Le représentant du Qatar a dit que son pays aide à l’allégement des charges des PEID dans leur lutte contre les répercussions négatives des changements climatiques. Citant diverses initiatives, il a cité un projet visant à bâtir la résilience alimentaire dans les PEID et d’autres pays en développement. Cette coopération se déploie aussi à travers les agences des Nations Unies. Le Gouvernement qatari vient ainsi de conclure un cadre de partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pour la période 2024-2028. En 2019, a-t-il rappelé, l’Émir du Qatar a annoncé une somme de 100 millions de dollars pour faire face aux impacts des changements climatiques et aux catastrophes naturelles dans les PEID. Le Fonds du Qatar pour le développement apporte également son écot pour supporter les efforts de développement des PEID.
Le représentant de Kiribati a déclaré que le reclassement de la catégorie des PMA pose la question cruciale de savoir « où nous en serons à l’avenir », compte tenu des défis sans précédent auxquels ils sont confrontés. Les PEID et les PMA méritent une plus grande attention et ne doivent pas être laissés pour compte, notamment en cas de reclassement économique, ce qui pourrait exposer indûment certains d’entre eux à des vulnérabilités et à des chocs critiques, a-t-il prévenu. Son gouvernement a donc investi de manière significative dans les services de transport aérien et les infrastructures de connectivité numérique à travers tout le pays, en subventionnant la création d’infrastructures mobiles sur tout l’archipel de Kiribati, qui se place sur une voie innovante vers la résilience et la prospérité à long terme. Par ailleurs, il est engagé en faveur d’une protection marine plus vigoureuse associée à des stratégies de planification de l’espace marin, à des accords de coopération plus vigoureux contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, à une diversification des ressources fiscales et à une expansion de sa base de revenus, conformément à la feuille de route KV20 visant à transformer Kiribati en une nation et un peuple riches, sains, pacifiques et prospères d’ici à 2036.
Le représentant de la Micronésie a mis l’accent sur les menaces que représente pour les PEID l’élévation du niveau des mers causée par la crise climatique. Nos récifs coralliens, qui constituent des barrières naturelles contre les tempêtes catastrophiques, s’étiolent à cause de l’acidification et sont détruits par le réchauffement des océans, a-t-il souligné en notant que le document final d’Antigua-et-Barbuda y fait référence à juste titre comme étant « la plus grave des menaces » pour la survie et la viabilité des PEID. Il a appelé les gouvernements et la communauté internationale à renforcer et intégrer, en priorité, les principes des droits humains dans l’adaptation, l’atténuation et la résilience aux changements climatiques, en accordant une attention particulière aux personnes les plus touchées mais les moins capables de s’adapter aux effets du climat.
Notant que le document final appelle à l’élimination progressive des subventions inefficaces aux combustibles fossiles, il a dit avoir été consterné par le fait que, malgré l’insistance des PEID, certains aient bloqué toute référence au bilan mondial en la matière. Il a appelé l’élaboration d’un nouvel accord sur le méthane, exhortant les pays à éliminer leurs émissions de méthane, d’hydrofluorocarbones et d’autres polluants climatiques à courte durée, se disant encouragé par le fait que le document final fasse référence aux émissions de méthane.
La représentante de la Nouvelle-Zélande a déclaré que la promotion des intérêts des PEID est une priorité de la politique étrangère de son pays. Elle a jugé essentiel d’intensifier l’action climatique au cours de cette décennie et de limiter le réchauffement à 1,5 °C pour réduire la gravité des impacts climatiques sur les PEID. Pour ce faire, il faudra investir dans des solutions innovantes comme les financements flexibles pour les priorités climatiques. Un programme de renforcement de capacités régionales et nationales dans le Pacifique pour planifier et traiter les pertes et préjudices est également nécessaire. La Nouvelle-Zélande a d’ailleurs appuyé un programme de 160 millions de dollars mené et dirigé par le Pacifique, pour permettre aux PEID du Pacifique de mieux anticiper et répondre aux phénomènes météorologiques extrêmes.
Elle a réclamé l’application de l’indice de vulnérabilité multidimensionnelle: il faut permettre aux PEID de construire des économies plus résilientes pour soutenir l’amélioration de la sécurité de leurs populations. Davantage de connectivité, des systèmes de protection sociale renforcés et des programmes de santé, d’éducation et de sécurité alimentaire renforcés permettront d’améliorer le bien-être des PEID. Soulignant l’importance des données produites par les PEID, la représentante a salué le Centre d’excellence créé à Antigua-et-Barbuda avant d’appeler à l’élaboration d’une feuille de route pour faire face aux menaces des changements climatiques et assurer un avenir durable et résilient aux PEID.
Le représentant du Canada a plaidé en faveur d’un monde multipolaire, y compris sur le plan économique, les pays du Sud devant être aidés dans la mise en œuvre du Programme 2030. Il faut mettre l’accent sur l’indice de vulnérabilité multidimensionnelle, a-t-il exhorté, et les institutions financières internationales doivent mobiliser davantage de ressources pour les PEID. Le délégué a évoqué une initiative canadienne présidentielle qui a pour objectif d’exhorter la communauté internationale à mettre de nouveau l’accent sur le développement, avant de souligner la nécessité de parvenir à de bons résultats au terme de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 29).
La représentante de Chypre a estimé que les changements climatiques sont le plus grand défi auquel les PEID sont confrontés, les petites îles étant exposées à des phénomènes météorologiques extrêmes de plus en plus fréquents et à l’élévation du niveau de la mer. Cette identité commune favorise la solidarité et la coopération entre Chypre et les PEID, a-t-elle argué, jetant les bases d’une relation de soutien mutuel. Chypre a démontré cet engagement en défendant leurs intérêts sur la scène internationale, en particulier dans les forums axés sur le développement durable, l’atténuation des changements climatiques et la réduction des risques de catastrophe. De plus, par le biais de canaux diplomatiques et de partenariats bilatéraux, Chypre cherche à amplifier la voix des PEID et à s’assurer que leurs préoccupations sont entendues et prises en compte dans les processus décisionnels mondiaux. En outre, Chypre apporte un soutien pratique aux PEID par le biais de programmes de renforcement des capacités, d’une assistance technique et d’initiatives de partage des connaissances, a indiqué la représentante.
Le représentant de la Pologne a appelé à la mise en œuvre du programme d’action d’Antigua-et-Barbuda, précisant que son pays mettra l’accent sur les partenariats dans les domaines de l’accès à une éducation de qualité, la transformation numérique, l’économie bleue et l’action climatique. Depuis de nombreuses années, la Pologne contribue financièrement à la participation de ces pays aux travaux de la Commission des droits de l’homme. Le renforcement de la résilience et l’investissement dans les ressources humaines et les solutions intelligentes, le développement du tourisme durable et la protection de la vie marine, sont cruciaux pour les PEID, a-t-il ajouté. L’action pour le climat est en outre une priorité transversale du programme pluriannuel polonais de coopération au développement 2021-2030. Jugeant nécessaire de regarder au-delà des indicateurs de revenu pour évaluer les besoins des PEID, le représentant a estimé que l’utilisation du nouvel indice de vulnérabilité multidimensionnelle permettra d’estimer les besoins des PEID en matière de réduction des risques de catastrophe liés au climat et d’adaptation au climat.
Le représentant de l’Arabie saoudite a déclaré que son pays attache une grande importance au renforcement des relations avec les PEID dans le cadre de sa politique étrangère, comme en témoigne la mission du Fonds saoudien de promotion du développement durable, qui a permis d’y financer plus de 800 projets d’un montant de plus de 21 milliards de dollars. Ainsi, des projets d’un montant de 63 millions de dollars ont été financés en appui aux PME qui travaillent dans les secteurs des infrastructures et de l’énergie d’un certain nombre de PEID, notamment aux Caraïbes. Et l’an dernier, a fait valoir le délégué, l’Arabie saoudite a accueilli la réunion sur la coordination entre les pays arabes et les PEID du Pacifique, dont les résultats ont permis d’établir des partenariats dans les domaines des énergies renouvelables, du tourisme, des transports, de la protection de l’environnement, de la préservation des zones marines, de la biodiversité, de la météorologie, de la réponse aux catastrophes naturelles, des sciences et des technologies, et des communications.
La représentante du Bahreïn s’est dite consciente de la situation particulièrement vulnérable des PEID, en appelant la communauté internationale à faire preuve de solidarité. Pour sa part, le Bahreïn s’est engagé à créer un environnement propice au développement durable à travers plusieurs initiatives dans différentes régions, a-t-elle expliqué mais également par la réduction de ses propres émissions de gaz à effet de 50%. La COP 28 fut l’occasion d’annoncer le modèle du Bahreïn pour parvenir à la neutralité carbone, a-t-elle précisé, en évoquant notamment le Fonds climatique de 700 millions de dollars qui a été mis en place pour financer des projets régionaux internationaux dans ce domaine. En outre, le Bahreïn souhaite miser sur des partenariats efficaces avec les PEID à l’avenir.
L’observateur du Saint-Siège a appelé à la mise en œuvre de l’indice de vulnérabilité multidimensionnelle afin de renforcer l’action vers un avenir durable pour tous. Il a estimé que l’allégement de la dette ou, mieux encore, l’annulation de la dette, peut donner aux PEID l’espace fiscal dont ils ont besoin pour investir dans des programmes transformateurs qui répondent aux besoins de leur peuple. En allégeant la charge de la dette, les PEID pourront retrouver la liberté de poursuivre des voies de développement durable qui respectent la dignité de toutes les personnes, a estimé l’intervenant. L’annulation de la dette n’est pas seulement une question de politique économique ou de développement, mais un impératif moral ancré dans les principes de justice et de solidarité. Alors que nous entrons dans une nouvelle ère pour le développement des PEID, nous exhortons les États développés à considérer l’annulation de la dette comme un catalyseur d’une prospérité résiliente.
Le représentant de l’Irlande a rappelé qu’en 2019, son pays avait accueilli des représentants de toutes les régions des PEID pour lancer sa première stratégie nationale de partenariat avec eux. « Nous avons été l’un des premiers pays au monde à élaborer une stratégie nationale sur mesure pour les PEID, un catalyseur pour la transformation de notre coopération de longue date en un partenariat holistique et inclusif, motivé par notre engagement à réaliser les ODD et notre action internationale en faveur du climat », s’est enorgueilli le délégué. En outre, en décembre dernier, lors de la COP 28, Dublin a lancé la deuxième Stratégie nationale irlandaise de partenariat avec les PEID. Elle comprend 57 engagements répartis entre quatre piliers interdépendants –renforcer notre partenariat; climat et océans; capacités; et plaidoyer– qui s’alignent sur les priorités du programme d’Antigua-et-Barbuda, a précisé le représentant.
La représentante de la Türkiye a expliqué que son pays a toujours été un partenaire de développement fiable des PEID et des PMA. Ce sont les pays les plus vulnérables qui portent le plus lourd fardeau de la crise climatique alors qu’ils y ont le moins contribué, s’est-elle indignée avant d’appeler à une riposte collective coordonnée pour la lutte climatique. Elle a appelé à une gestion durable des ressources océanique et l’économie bleue durable, soulignant que les problèmes complexes d’aujourd’hui exigent une nouvelle approche et de nouveaux instruments, y compris des capitaux privés pour financer le développement. Utiliser efficacement la science, la technologie et l’innovation est un autre aspect essentiel pour la promotion du développement durable des PEID, a-t-elle fait valoir en mettant en exergue le rôle que peut jouer la Banque technologique basée en Türkiye à cet égard.
La représentante de la Belgique a appelé à relever les défis uniques auxquels sont confrontés les PEID et à poursuivre le travail permettant aux PEID de jouir de la prospérité, de l’interconnectivité et de la pleine réalisation des ODD à long terme. Les PEID doivent aussi pouvoir déployer pleinement leur potentiel et jouer le rôle qui leur revient dans la protection des océans, a-t-elle ajouté, déplorant que ces États subissent de plein fouet la pollution plastique, la dégradation de l’environnement et les menaces qui pèsent sur la biodiversité.
Elle a indiqué que l’année dernière, son pays a contribué à hauteur de 6,68 millions d’euros et, très récemment, à hauteur de 4,2 millions d’euros supplémentaires, au Mécanisme de financement des observations systématiques, conçu pour combler les principales lacunes en matière d’observations météorologiques et climatiques, en mettant l’accent sur les PEID et les pays les moins avancés. La Belgique est également activement engagée dans la lutte contre la pollution des océans par les plastiques et dans la répression de la pêche illégale.
Le représentant de l’Australie a déclaré que grâce au leadership des PEID, le monde s’efforce de maintenir en vie l’objectif de 1,5 °C, mettre en place un Fonds pour les pertes et les préjudices et entreprend des initiatives juridiques innovantes à travers les avis consultatifs du Tribunal international du droit de la mer et de la CIJ. Il a indiqué que son pays, qui a rejoint le Fonds vert pour le climat, fera un investissement initial de 100 millions de dollars dans le Fonds de résilience du Pacifique initiée par les Îles Cook et les Tonga.
Plaidant pour une meilleure compréhension de la vulnérabilité, il a soutenu l’indice de vulnérabilité multidimensionnelle de même que le programme d’action d’Antigua-et-Barbuda, « notre plan pour transformer les engagements politiques en action pour les PEID et avec les PEID ». L’action climatique et la résilience, la conservation de la biodiversité, la gouvernance économique durable, les données et les statistiques, et les partenariats mondiaux doivent être intégrés à notre travail et réalisés dans le respect continu des droits humains et de l’égalité des genres. Combler l’écart entre les sexes ajoutera au moins 12 000 milliards de dollars par an au PIB mondial et générerait trois fois plus d’argent que le montant nécessaire pour atteindre les ODD, a comptabilisé le délégué.
Le représentant de la Mauritanie s’est déclaré favorable à la réforme du système financier international, où les flux de fonds des marchés obligataires et des banques vers les pays en développement restent faibles, coûteux et instables pour les emprunteurs. À cela s’ajoute le fardeau de la dette et l’incapacité de nombreux pays en développement à la rembourser, a fait observer le délégué. Le financement, a-t-il rappelé, est une condition préalable aux investissements dans le capital humain (santé et éducation) et dans les infrastructures (énergie, transformation numérique, transports et infrastructures urbaines). Ce soutien doit être mobilisé et orienté vers les pays insulaires en développement en priorité, car ils sont en première ligne de la menace climatique, a précisé le délégué.
Le représentant de la Malaisie a dit que son gouvernement a appuyé les Orientations de Samoa et qu’il agira de la même manière avec le programme d’action d’Antigua-et-Barbuda durant la prochaine décennie. La Malaisie, a rappelé le délégué, a consacré 1 million de dollars à des programmes de renforcement de capacités bénéficiant à plus 1 000 participants depuis 1994 dans les domaines prévus par les Orientations de Samoa. Elle poursuivra sur cette voie et doublera sa contribution durant la décennie à venir dans le cadre du programme d’action d’Antigua-et-Barbuda. L’objectif de la Malaisie est de créer des économies résilientes et des capacités humaines afin de mettre en œuvre des politiques de développement efficaces. Le représentant a aussi appelé à tirer parti des technologies en adaptant les programmes de coopération en conséquence.
Le représentant de la Grèce a rappelé que son pays se compose de plus de 29 000 îles et îlots. Nous comprenons donc très bien les défis auxquels sont confrontés les PEID en termes de développement durable, de leur propension aux chocs climatiques et de risques naturels, a-t-il assuré. Dans la perspective de la candidature de la Grèce à un siège de membre non permanent du Conseil de sécurité dans les deux années à venir, le lien entre climat et sécurité sera l’une de ses priorités, a-t-il fait savoir, assurant que la Grèce reste engagée dans les efforts collectifs pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris. Il a cité l’exemple de l’initiative « GR-Eco Islands Initiative » qui vise à promouvoir le développement durable, l’économie verte, l’autonomie énergétique, la décarbonisation et l’innovation numérique dans les îles grecques d’ici à 2030. Cette approche politique innovante peut être reproduite dans des contextes similaires à travers le monde, et certainement dans les PEID, a-t-il estimé. Il a ajouté que la Grèce s’est engagée à renforcer son partenariat avec les PEID en s’appuyant sur les accords conclus lors du Sommet 2023 sur les ODD et de la Conférence sur les PEID pour assurer le succès du Sommet de l’avenir en septembre 2024.
Le représentant des Philippines a indiqué que, en tant que nation archipélagique et maritime, son pays est solidaire des PEID dans leurs efforts pour faire valoir la primauté de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer et plaider en faveur d’une action climatique résolue. Il a indiqué que les Philippines se sont jointes aux demandes formulées par la Commission des petits États insulaires sur le changements climatiques et le droit international et l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS) pour obtenir des avis consultatifs du Tribunal international du droit de la mer et du Cour internationale de Justice (CIJ) sur les obligations juridiques des États face aux changements climatiques. Il a dit soutenir les appels en faveur d’une réforme de l’architecture financière internationale, ainsi que d’un financement concessionnel et d’un allégement de la dette des PEID, y compris ceux à revenu intermédiaire.
La représentante de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a informé que 37 PEID sont membres de l’OIM qui a par ailleurs investi 300 millions de dollars dans 34 initiatives dans les PEID des Caraïbes, l’Atlantique et le Pacifique. Elle a indiqué que les PEID envoient quelque 10 millions de migrants partout dans le monde et que l’OIM a fait de la recherche de solutions aux déplacements climatiques sa priorité dans ces régions. Cela nécessite des données pour identifier les populations à risque de déplacés, a-t-elle indiqué, ajoutant que les programmes reposent sur le renforcement de la résilience et la réduction des vulnérabilités. L’OIM s’appuie aussi sur les connaissances traditionnelles et autochtones et accompagne les accords de migration bilatéraux comme celui entre les Tuvalu et l’Australie. Elle a préconisé des voies de migration régulières associant les PEID et a plaidé pour des solutions innovantes pour permettre aux membres des diasporas de participer au développement dont celui des pays d’origine.
Le représentant de l’Organisation internationale de droit du développement (IDLO) a salué la réaffirmation par le programme d’Antigua-et-Barbuda de l’importance de l’état de droit et de l’accès à la justice, ainsi que l’accent placé sur la mise en place d’institutions solides et l’égalité des sexes. Il a souligné que les questions de justice, d’équité et d’impartialité sont inextricablement liées aux causes et aux effets des crises multiples et croisées auxquelles les petits États insulaires sont confrontés. Il a expliqué que le renforcement de l’état de droit peut créer les bases d’un développement résilient au climat. Des lois justes et efficaces, ainsi que des institutions responsables et centrées sur les personnes, favorisent la confiance nécessaire pour mobiliser le financement climatique et traiter équitablement les pertes et les dommages, a-t-il argué. En outre, un meilleur accès à la justice et des communautés responsabilisées favorisent une prise de décisions inclusive sur le climat et aident à construire une société résiliente aux chocs et stress externes. L’état de droit peut aussi être un puissant catalyseur de l’autonomisation des femmes dans les PEID et favoriser une croissance économique inclusive et durable, a-t-il ajouté. Le renforcement de la gouvernance, l’amélioration des cadres réglementaires dans les domaines économiques clefs et la promotion de la transparence peuvent aussi attirer les investissements directs étrangers, renforcer l’autonomie économique des groupes historiquement marginalisés et sortir les gens de la pauvreté.