Le Conseil de sécurité débat de la coopération en matière de sécurité entre l’ONU et trois organisations proches de la Fédération de Russie
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À l’initiative de la Fédération de Russie, Présidente en juillet, le Conseil de sécurité a débattu, ce matin, de la coopération entre l’ONU et trois organisations intergouvernementales de la région eurasiatique –l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC), la Communauté d’États indépendants (CEI) et l’Organisation de Shanghai pour la coopération– ainsi que du rôle de ces dernières dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales. Un rôle salué avec insistance par le Vice-Ministre russe des affaires étrangères, qui a plaidé pour une nouvelle architecture de sécurité « plus juste et plus équilibrée » à l’échelle du continent.
Quatrième réunion organisée par la Fédération de Russie sur ce sujet et première depuis son invasion de l’Ukraine en février 2022, le débat de ce matin visait, selon ses concepteurs, à permettre un échange de points de vue sur le renforcement de la sécurité en Eurasie « grâce aux mécanismes régionaux existants ». Il avait pour autre objectif de montrer la progression de la coopération entre l’ONU et ces trois organisations, notamment dans la lutte contre le terrorisme, le trafic de stupéfiants et la criminalité organisée.
La Sous-Secrétaire générale chargée du Bureau d’appui à la consolidation de la paix a confirmé l’importance de cette coopération, telle que consacrée au Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies, singulièrement en ce qui concerne le maintien de la paix et de la sécurité. C’est pourquoi, « aujourd’hui plus que jamais », une ONU plus efficace repose sur une coopération plus forte et approfondie avec l’OTSC, la CEI et l’Organisation de Shanghai pour la coopération, a affirmé Mme Elizabeth Spehar, faisant état d’un renforcement, au fil des ans, du partenariat et des consultations avec ces trois organisations.
Face aux tensions croissantes et aux menaces émergentes que connaît la région eurasiatique, Mme Spehar a mis l’accent sur les échanges entre le Centre régional des Nations Unies pour la diplomatie préventive en Asie centrale et les trois organisations, qui portent tant sur la lutte antiterroriste que sur l’impact de la situation en Afghanistan sur la stabilité régionale. Selon elle, le renforcement des cadres régionaux de dialogue et de coopération est primordial dans les régions où l’architecture et les mécanismes de sécurité de longue date s’effondrent ou sont dans une impasse.
« Nous voulons un monde multipolaire, juste et démocratique, qui permette de repenser les relations internationales dans le respect mutuel et pour le bénéfice de tous », lui a indirectement répondu le Secrétaire général de l’Organisation de Shanghai pour la coopération, tout en faisant observer que ces principes sont dans le droit fil de la Charte des Nations Unies. Pour M. Zhang Ming, la coopération avec l’ONU et ses agences doit permettre à cette organisation de faire face au large éventail des défis sécuritaires, à commencer par l’extrémisme violent, le terrorisme et le séparatisme. Mais elle doit se faire en évitant le « deux poids, deux mesures », a-t-il dit, avant de réitérer le soutien de l’Organisation de Shanghai pour la coopération à l’élaboration d’une convention internationale de lutte contre le terrorisme.
Favorable lui aussi à la formation d’un « ordre mondial multipolaire et juste », fondé sur un « équilibre des forces et des intérêts de tous les participants aux relations internationales », y compris les États en développement, son homologue de la Communauté d’États indépendants (CEI) a néanmoins applaudi la coopération fructueuse entre son organisation et l’ONU afin de maintenir la paix et la sécurité internationales, protéger les droits humains et promouvoir le progrès économique et social. M. Sergey Lebedev s’est dit convaincu que des perspectives d’interaction élargie existent avec l’ONU, conformément aux principes de la Charte et en complément des actions menées conjointement avec les autres structures de l’espace eurasiatique, à savoir l’OTSC, l’Organisation de Shanghai pour la coopération et l’Union économique eurasiatique.
Plus proches des sources des problèmes, les organisations régionales peuvent constituer une alternative aux modèles de relations inefficaces ou dépassés et créer de nouveaux mécanismes de sécurité plus efficients, a fait valoir le Secrétaire général de l’OTSC, soulignant à son tour l’importance d’une « interaction internationale mutuellement bénéfique et égale dans le monde multipolaire émergent ». À cette aune, M. Imangali Nurgaliyevich Tasmagambetov a indiqué que l’OTSC soutient l’initiative russe visant à former une nouvelle architecture d’interaction continentale dans les domaines de la sécurité, de l’économie et de l’humanitaire.
Il importe selon lui d’utiliser un « potentiel encore inexploité » en combinant les efforts de l’OTSC, d’autres entités spécialisées des organisations régionales en Eurasie et des structures de sécurité de l’ONU. À cette fin, l’OTSC est ouverte à des actions conjointes pour former une « architecture de sécurité eurasiatique » avec tous les États et associations interétatiques intéressés, a-t-il affirmé. À plus long terme, il a dit envisager l’intégration du potentiel de maintien de la paix des États membres de l’OTSC dans les activités de maintien de la paix de l’ONU, assurant que son organisation dispose des ressources nécessaires pour participer efficacement à de telles missions.
Sur la même longueur d’ondes, le Vice-Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, qui présidait la séance, s’est félicité des progrès enregistrés dans la coopération entre l’ONU et ces trois organisations -dont son pays est membre fondateur-, principalement en matière de lutte contre les fléaux de la drogue, du terrorisme, de l’extrémisme et de la criminalité organisée. Dénonçant au passage l’attitude de l’Occident, qui « ignore les intérêts stratégiques de la Russie et d’autres États » et provoque des conflits internationaux et régionaux en Europe, en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie, M. Sergey Vershinin a rappelé que, le 14 juin dernier, le Président Putin a proposé de créer un « système de sécurité égale et indivisible » à l’échelle du continent, dans lequel « il n’y aurait pas de place pour les jeux à somme nulle et les tentatives d’assurer sa propre sécurité aux dépens des autres ».
Ce nouveau système, « plus juste et plus équilibré », pourrait devenir le « prototype d’une nouvelle architecture de sécurité à l’échelle mondiale », a fait miroiter le Vice-Ministre, avant d’inviter les États et les organisations intéressés à adhérer à cette initiative qui prévoit des garanties de sécurité mutuelles et collectives, le règlement des conflits au niveau continental et l’exclusion des acteurs extrarégionaux sur les questions portant sur la situation en Eurasie.
Dans le même esprit, la Chine a mis en avant le document final du récent sommet de l’Organisation de Shanghai pour la coopération à Astana, au Kazakhstan, qui souligne l’obligation de « répondre ensemble aux défis sécuritaires » dans une perspective de développement. Appelant à rejeter la logique des blocs et de l’affrontement au profit du multilatéralisme « réel » et de la coopération, elle a appuyé le concept de « sécurité durable » de cette organisation et souhaité qu’elle coopère avec la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) pour renouer le dialogue avec le Gouvernement afghan, rétablir la stabilité dans la région et lutter plus efficacement contre le trafic de stupéfiants et le terrorisme.
Si les pays de la région, Kazakhstan en tête, en sa qualité de Président cette année de plusieurs organisations intergouvernementales, dont l’OTSC et l’Organisation de Shanghai pour la coopération, ont plaidé pour une refonte du système international de sécurité pour construire un avenir plus pacifique, plus stable et plus sûr, plusieurs membres du Conseil ont émis un avis plus nuancé. Pour la France, la Fédération de Russie « ne peut omettre que la coopération entre l’ONU et les organisations régionales doit s’inscrire dans le respect de la Charte des Nations Unies ». Or elle occupe de manière illégale une partie de la Géorgie, maintient un contingent militaire sur le territoire de la République de Moldova et mène depuis deux ans une guerre d’agression en Ukraine, s’est-elle indignée, appelant les pays membres de l’OTSC, « dont beaucoup sont attachés à la stabilité et à la sécurité internationales », à porter ce message.
La France a été rejointe par le Japon et la Suisse, tandis que le Royaume-Uni rappelait que la Géorgie et l’Ukraine se sont retirées de la CEI en raison des violations de leur souveraineté par la Fédération de Russie. Les États-Unis ont quant à eux dénoncé les tentatives destinées à légitimer la guerre de la Russie en Ukraine par de prétendues « préoccupations sécuritaires légitimes ». La délégation a déploré l’instrumentalisation de certaines organisations régionales à cet effet et reproché au Kremlin d’accuser l’OTAN de tous les maux, alors même que cette organisation « est la pierre angulaire de notre sécurité et défend nos valeurs communes de démocratie et de droits humains ».
COOPÉRATION ENTRE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES ET LES ORGANISATIONS RÉGIONALES ET SOUS-RÉGIONALES AUX FINS DU MAINTIEN DE LA PAIX ET DE LA SÉCURITÉ INTERNATIONALES
L’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC), la Communauté d’États indépendants (CEI), l’Organisation de Shanghai pour la coopération (S/2024/538)
Exposés
Mme ELIZABETH SPEHAR, Sous-Secrétaire générale chargée du Bureau d’appui à la consolidation de la paix au Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix, a rappelé que la coopération avec les organisations régionales et sous-régionales, telle qu’elle est consacrée au Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies, est au cœur du travail de l’ONU, notamment en ce qui concerne le maintien de la paix et de la sécurité. C’est pourquoi, aujourd’hui plus que jamais, une ONU plus efficace repose sur une coopération plus forte et approfondie avec l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC), la Communauté d’États indépendants (CEI) et l’Organisation de Shanghai pour la coopération, a-t-elle estimé, faisant état d’un renforcement, au fil des années, du partenariat et des consultations avec ces trois organisations. Dans ce cadre, les engagements directs du Secrétaire général avec ses homologues de l’OTSC, de la CEI et de l’Organisation de Shanghai pour la coopération sont soutenus par des interactions continues des bureaux régionaux des Nations Unies et du personnel de liaison, a relevé la haute fonctionnaire. Elle a ajouté que l’ONU entend renforcer davantage cette coopération dans des domaines de priorité mutuelle, notamment en matière de paix et de sécurité, en se concentrant sur l’alerte rapide, la diplomatie préventive, le maintien de la paix, ainsi que sur la mise en œuvre des programmes pour les femmes et la paix et la sécurité et pour les jeunes et la paix et la sécurité.
Mme Spehar a observé que cette réunion se tient alors que la région eurasiatique est confrontée à des tensions croissantes et à des menaces émergentes qui nécessitent une action commune urgente. Ces défis vont de la prévention de l'extrémisme violent à la lutte contre le terrorisme et le trafic de drogues, en passant par les problèmes frontaliers non résolus, sans oublier les défis liés à l’impact des changements climatiques. Pour coordonner les efforts de prévention, a-t-elle précisé, le Centre régional des Nations Unies pour la diplomatie préventive en Asie centrale s’engage activement avec les dirigeants de l’OTSC, de la CEI et de l’Organisation de Shanghai pour la coopération, ce qui inclut des actions en faveur de la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies dans la région. Cette coopération porte aussi sur l'impact de la situation en Afghanistan sur la stabilité régionale et la recherche d’un engagement international plus cohérent. Quant à l’Ukraine, l’heure est à une paix juste fondée sur la Charte des Nations Unies, le droit international et les résolutions de l’Assemblée générale, a souligné la Sous-Secrétaire générale, assurant que l’ONU est prête à soutenir tous les efforts significatifs allant dans ce sens.
Avant de conclure, Mme Spehar a souligné le rôle essentiel que doivent jouer les organisations régionales et sous-régionales dans la promotion de la diplomatie pour la paix, la reconstruction de la confiance et l’adhésion aux principes de la Charte. Le renforcement des cadres régionaux de dialogue et de coopération est primordial dans les régions où l’architecture et les mécanismes de sécurité de longue date s’effondrent ou sont dans une impasse, a-t-elle soutenu. Comme le reconnaît le Nouvel Agenda pour la paix, les États Membres ont la responsabilité de remplir les obligations qui leur sont confiées par la Charte. Le prochain Sommet de l’avenir représente donc, selon elle, une occasion importante de relever les défis fondamentaux du multilatéralisme. Elle a dit compter sur l’OTSC, la CEI et l’Organisation de Shanghai pour la coopération à ce sommet crucial.
M. ZHANG MING, Secrétaire général de l’Organisation de Shanghai pour la coopération, a constaté que les enjeux géopolitiques et les dynamiques internationales connaissent actuellement de profondes mutations. Les tensions et les conflits augmentent, la croissance économique est toujours plus ralentie et de nouvelles menaces émergent, avec pour conséquence une déstabilisation de la paix. Aucun pays au monde n’est épargné, a-t-il souligné, appelant à promouvoir la coopération internationale, avec l’ONU dans un rôle de coordination centrale. Depuis sa création, il y a 23 ans, l’Organisation a toujours considéré le maintien de la paix et le développement collectif comme prioritaires, a rappelé l’intervenant, pour qui les différends doivent être réglés par le dialogue et la négociation, et les défis par la coopération. « Nous voulons un monde multipolaire, juste et démocratique, qui permette de repenser les relations internationales dans le respect mutuel et pour le bénéfice de tous », a-t-il plaidé, non sans faire observer que ces principes sont dans le droit fil de la Charte des Nations Unies.
Dans ce contexte, a poursuivi M. Zhang, l’Organisation de Shanghai pour la coopération travaille étroitement avec l’ONU et ses agences pour faire face au large éventail de défis sécuritaires, à commencer par l’extrémisme violent, le terrorisme et le séparatisme. Appelant à éviter dans ce cadre le « deux poids, deux mesures », il a réitéré le soutien de son organisation à la négociation d’une convention internationale de lutte contre le terrorisme. En ce qui concerne le terrorisme intérieur et la lutte contre le trafic de stupéfiant, il a indiqué que l’Organisation est en contact régulier avec l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC). À ses yeux, le prochain Sommet de l’avenir sera l’occasion de réfléchir au lien existant entre les trafics de stupéfiants et d’armes, qui sont des facteurs d’insécurité majeurs.
Ces questions sont d’ores et déjà traitées conjointement par l’Organisation de Shanghai pour la coopération, l’OTSC et la CEI, a-t-il précisé, faisant état de partages d’expérience et de renseignements entre les structures antiterroristes des trois organisations, en particulier sur le financement de ce fléau et le blanchiment des capitaux. Face à la détérioration de la situation régionale et internationale, M. Zhang a appelé à la coexistence pacifique pour que le monde puisse vivre dans la prospérité et le développement. « La sécurité est la condition sine qua non du développement, et vice versa », a-t-il fait valoir, avant de plaider pour des partenariats avec l’ONU et ses agences pour générer des synergies en faveur de la sécurité alimentaire, de l’environnement et de la lutte contre les changements climatiques. « Nous sommes entre amis mais il nous faut travailler de manière constructive au maintien de la paix et de la sécurité à court et moyen termes », a-t-il conclu.
M. IMANGALI NURGALIYEVICH TASMAGAMBETOV, Secrétaire général de l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC), a plaidé pour le développement de la coopération entre l’ONU et l’OTSC sur la base du Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies. Il a rappelé que, dans sa contribution au débat sur le Nouvel Agenda pour la paix proposé par le Secrétaire général de l’ONU, l’OTSC a souscrit à l’évaluation selon laquelle les organisations de sécurité régionales ont un rôle central à jouer dans le maintien de la paix et dans la prévention et la lutte contre l’instabilité. Plus proches des sources des problèmes, les organisations régionales sont en mesure de constituer une alternative aux modèles de relations inefficaces ou dépassés et de créer de nouveaux mécanismes de sécurité plus efficients, a-t-il fait valoir, soulignant l’importance d’une interaction internationale mutuellement bénéfique et égale dans le monde multipolaire émergent. À cette aune, il a indiqué que l’OTSC soutient l’initiative russe visant à former une nouvelle architecture d’interaction à l’échelle du continent dans les domaines de la sécurité, de l’économie et de l’humanitaire.
Évoquant les 30 ans d’existence de l’OTSC, M. Tasmagambetov a jugé que l’organisation s’est imposée comme un système complet et efficace de sécurité collective, notamment grâce à ses capacités militaires et dans le domaine de l’information et de l’analyse. L’OTSC a ainsi réussi à prévenir ou à atténuer un certain nombre de crises dans l’espace eurasien, s’est-il enorgueilli, avant de mentionner les efforts que l’organisation continue de déployer dans le Caucase du Sud, en particulier les résultats positifs de la rencontre de mai dernier à Astana entre les Ministres des affaires étrangères de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan, initiée par le Président du Kazakhstan en sa qualité de Président de l’OTSC.
À propos de l’Afghanistan, principale source d’instabilité en Asie centrale, l’intervenant a loué le travail du groupe de travail créé sous l’égide du Conseil des Ministres des affaires étrangères de l’OTSC et auquel participent des représentants de l’ONU, de la CEI, de l’Organisation de Shanghai pour la coopération, de l’ambassade afghane et des pays tiers intéressés. Après s’est félicité de ces échanges de vue, qui servent notamment à l’action préventive, il a dit envisager l’intégration du potentiel de maintien de la paix des États membres de l’OTSC dans les activités de maintien de la paix de l’ONU. L’Organisation dispose en effet des ressources nécessaires pour participer efficacement aux missions de paix de l’ONU et a d’ores et déjà institué un État coordinateur ainsi qu’un poste de représentant spécial du Secrétaire général de l’OTSC pour les questions de maintien de la paix.
En ce qui concerne la lutte antiterroriste, priorité de l’OTSC, M. Tasmagambetov s’est prononcé pour un élargissement de la coopération avec le Bureau de lutte contre le terrorisme et le Directeur exécutif du Comité contre le terrorisme du Conseil de sécurité, ainsi qu’avec l’ONUDC. Il a mis en avant l’expérience de l’OTSC dans la lutte systématique contre le trafic de drogue, la réduction de l’immigration clandestine, le contrôle des technologies de l’information et de la communication dont se sert le terrorisme international, le blocage des canaux de recrutement et la neutralisation des sources de financement des organisations terroristes. Alors que la gravité des conflits régionaux ne diminue pas et constitue même une menace permanente pour la paix internationale, il importe selon lui d’utiliser un potentiel encore inexploité en combinant les efforts de l’OTSC, d’autres structures spécialisées des organisations régionales en Eurasie et des structures de sécurité de l’ONU. L’OTSC est ouverte à des actions conjointes pour former une architecture de sécurité eurasienne avec tous les États et associations interétatiques intéressés, conformément aux objectifs et principes de la Charte des Nations Unies, a-t-il assuré.
M. SERGEY LEBEDEV, Secrétaire général de la Communauté d’États indépendants (CEI), a tout d’abord assuré que la coopération avec les agences, programmes et fonds des Nations Unies a toujours été et reste un vecteur prioritaire de l’activité internationale des pays membres de la CEI. Selon lui, la nécessité de poursuivre la coopération et la coordination des activités de la CEI avec l’ONU, ainsi que l’engagement envers les objectifs, principes et normes consacrés dans la Charte des Nations Unies ont été confirmés dans le concept pour le développement ultérieur de la CEI adopté en décembre 2020. Dans ce cadre, priorité est donnée au maintien des relations avec l’ONU sur les questions internationales d’actualité, conformément aux dispositions de la résolution de l’Assemblée générale sur la « Coopération entre la CEI et l’ONU », comme l’a confirmé en avril dernier la déclaration des ministres des affaires étrangères des pays de la Communauté à l’occasion du trentième anniversaire de l’octroi à la CEI du statut d’observateur auprès de l’Assemblée générale.
Sur les sujets internationaux les plus importants discutés à l’ONU, les points de vue des pays membres de la CEI coïncident ou sont très proches, a indiqué M. Lebedev. Outre des échanges réguliers de la CEI avec des experts onusiens, des représentants du Comité exécutif et des organes de la Communauté participent également à des événements à l’invitation du Comité contre le terrorisme du Conseil de sécurité, du Bureau de lutte contre le terrorisme, de la Commission économique pour l’Europe (CEE), de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP) et de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC). Dans le cadre de l’échange d’informations, a-t-il précisé, le Comité exécutif de la CEI fournit aux structures de l’ONU des documents pertinents sur les mesures prises par les organes de la Communauté dans la lutte contre le terrorisme international, la prolifération des armes de destruction massive et le trafic de drogue.
Selon M. Lebedev, les pays de la CEI souhaitent approfondir leur coopération et coordonner leurs efforts avec les structures de l’ONU et leurs organes exécutifs et sont prêts à élargir leur interaction fructueuse afin de maintenir la paix et la sécurité internationales, protéger les droits humains et promouvoir le progrès économique et social. Dans le même temps, a-t-il ajouté, les dirigeants des pays de la CEI ont souligné à plusieurs reprises la nécessité croissante de former un « ordre mondial multipolaire et juste », excluant le recours au « deux poids, deux mesures » et fondé sur un équilibre des forces et des intérêts de tous les participants aux relations internationales, y compris les États en développement. À ces fins, la CEI interagit activement avec les structures situées dans l’espace eurasien, à savoir l’OTSC, l’Union économique eurasiatique et l’Organisation de Shanghai pour la coopération, a expliqué l’intervenant, notant que les efforts de la présidence russe de la CEI cette année vont dans cette direction. Il s’est cependant dit convaincu que des perspectives d’interaction élargie existent avec l’ONU, notamment pour renforcer la sécurité internationale, conformément aux principes de la Charte des Nations Unies et aux normes reconnues du droit international.