9550e séance, après-midi
CS/15593

Conseil de sécurité: affaibli, Daech conserve une force de nuisance qui exige des « efforts multilatéraux décisifs », selon le Bureau de lutte contre le terrorisme

Malgré les progrès significatifs réalisés par les États Membres, Daech et les groupes qui lui sont affiliés continuent de poser une menace sérieuse pour la paix et la sécurité internationales, notamment dans les zones de conflit.  Telle est la principale conclusion du dix-huitième rapport du Secrétaire général sur l’action menée par l’ONU pour aider ses États Membres à contrer cette menace, que le Chef du Bureau de lutte contre le terrorisme (BLT) des Nations Unies était venu présenter aujourd’hui.

Plus que jamais, des efforts multilatéraux décisifs sont nécessaires pour consolider ces progrès, a plaidé M. Vladimir Voronkov, en faisant état de faiblesses opérationnelles de l’État islamique liées à l’absence de leadership depuis que son dirigeant a été tué en 2023 et l’amenuisement de son butin de guerre, passé en quelques années de centaines de millions de dollars à une somme comprise entre 10 et 25 millions.  Les actions entreprises au niveau national n’ont pas été non plus sans effet sur la force de nuisance de Daech, comme c’est le cas par exemple en Afghanistan, où les autorités de facto auraient eu un impact sur la capacité de la franchise locale, l’État islamique d’Iraq et du Levant-Khorassan (EIIL-K), à mener des attaques à l’intérieur du pays. 

Malgré ces avancées importantes, le risque de résurgence demeure, comme on l’a vu depuis novembre en Iraq et en Syrie, où des attentats ont été revendiqués par le groupe, attestant de sa résilience et de sa capacité d’adaptation, a mis en garde M. Voronkov.  C’est que Daech excelle à exploiter toute faiblesse ou lacune du paysage sécuritaire, a alerté M. Jürgen Stock, Secrétaire général de l’Organisation internationale de police criminelle (INTERPOL), sans parler de l’emprise de son storytelling, qui lui permet de manipuler les récits et d’exercer une séduction sur les plus jeunes, grâce à son aisance avec les technologies émergentes.

Raison pour laquelle INTERPOL travaille en étroite collaboration avec le BLT sur le projet CT-TECH, qui vise à aider les forces de l’ordre à identifier et prévenir l’exploitation à des fins terroristes de moyens tels que les services de cryptage, les outils de distribution vidéo et les nouvelles plateformes de propagande.  Autre motif d’inquiétude selon le haut fonctionnaire: l’alignement de Daech sur les activités de la criminalité transnationale organisée.  Pour y faire face, INTERPOL met en place des unités d’analyse qui collectent des données, par exemple sur le trafic de cocaïne à travers l’Afrique du Nord et de l’Ouest, principalement par voie maritime et le long de la route sahélienne.  Les informations recueillies font apparaître que les interactions entre les groupes terroristes et les organisations criminelles, là où leurs intérêts et domaines d’opération convergent, profitent aux deux parties, a observé M. Stock. 

Le caractère transnational et décentralisé de la menace posée par Daech exige donc une stratégie internationale souple axée sur le multilatéralisme, le partage d’informations et la coopération transfrontalière, en a déduit Mme Natalia Gherman, la Sous-Secrétaire générale et Directrice exécutive de la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme (DECT).  C’est tout particulièrement vrai pour le continent africain, aujourd’hui le théâtre d’environ la moitié des actes terroristes dans le monde, le Sahel concentrant environ 25% de ces attaques.

Dans ce contexte, la DECT reste déterminée à aider tous les États Membres à endiguer la menace que représentent Daech et ses affiliés, y compris leurs tentatives de regroupement, en fournissant une assistance technique pour la mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité.  Plusieurs initiatives ont été ainsi mises en œuvre par les entités du Pacte mondial de coordination contre le terrorisme, notamment le soutien à la poursuite, à la réhabilitation et à la réinsertion sociale en tenant compte des droits humains, du genre et de l’âge, a souligné Mme Gherman.  Et dans le cadre du Programme des Nations Unies de lutte contre les déplacements des terroristes, l’ONU s’emploie à renforcer la capacité des États à empêcher les terroristes d’acquérir des armes, à protéger les cibles vulnérables et à stopper les déplacements des terroristes.

Pour le Secrétaire général adjoint, M Voronkov, la solution au problème Daech tient à trois aspects: les mesures antiterroristes doivent se fonder sur le respect du droit international, y compris les droits humains et le droit humanitaire international; des approches multidimensionnelles dépassant le simple recours à la force sont nécessaires pour lutter contre le terrorisme et ses causes profondes; et « mieux vaut prévenir que guérir ». 

La plupart des membres du Conseil de sécurité ont abondé dans le sens de ces recommandations, de la République de Corée à la Suisse en passant par les États-Unis, lesquels se sont félicités, comme la France, du lancement du Mécanisme intégré de stabilité des frontières en Afrique de l’Ouest pour aider les pays de la région à renforcer leur gouvernance frontalière et leur coopération sécuritaire tout en respectant les droits humains. 

La Fédération de Russie s’est toutefois dite convaincue qu’il ne sera pas possible d’éradiquer le problème mondial du terrorisme tant que les terroristes et les extrémistes seront utilisés par les États occidentaux pour renverser des « régimes indésirables », dans le cadre de « guerres par procuration » ou pour atteindre des objectifs géopolitiques.  Selon cette délégation, la menace posée par Daech, Al-Qaida et leurs affiliés se propage au Moyen-Orient, dans certaines parties de l’Afrique et en Afghanistan, parce que ces régions continuent de subir une ingérence étrangère importante, notamment sous prétexte d’y mener des opérations antiterroristes au mépris de la souveraineté des nations.

 

MENACES CONTRE LA PAIX ET LA SÉCURITÉ INTERNATIONALES RÉSULTANT D’ACTES DE TERRORISME S/2024/117

Déclarations

Le Secrétaire général adjoint chargé du Bureau de lutte contre le terrorisme, M. VLADIMIR VORONKOV, qui dirige le Bureau de lutte contre le terrorisme (BLT), a indiqué que le rapport à l’examen confirme la tendance principale observée au cours des dernières années: Daech continue de poser une menace sérieuse pour la paix et la sécurité internationales, notamment dans les zones de conflit, malgré les progrès significatifs réalisés par les États Membres.  Ces progrès se sont traduits par une réduction importante des capacités opérationnelles de l’organisation terroriste dans certaines régions.  Le retard observé dans l’annonce d’un nouveau dirigeant de Daech après l’assassinat de son prédécesseur en 2023 reflète les défis internes et les difficultés rencontrées pour assurer la sécurité du nouveau leader, a analysé le haut fonctionnaire.  En outre, les efforts déployés par les États Membres pour lutter contre le financement du terrorisme continuent de produire des résultats tangibles: les réserves financières de Daech sont actuellement estimées entre 10 et 25 millions de dollars, contre des centaines de millions il y a quelques années, s’est-il félicité.

Au-delà de la « maison mère », d’importants progrès ont également été réalisés pour contrer les capacités de ses affiliés.  Dans des pays comme l’Indonésie et la Malaisie, ainsi qu’en Égypte et au Mozambique, l’activité terroriste de ces organisations satellites a été réduite grâce aux efforts antiterroristes efficaces des États Membres. En Afghanistan, les efforts déployés par les autorités de facto auraient eu un impact sur la capacité de la franchise locale, l’État islamique d’Iraq et du Levant-Khorassan (EIIL-K), à lancer des attaques à l’intérieur du pays, même si elle maintient son intention de mener des attaques à l’étranger.  Malgré ces avancées importantes, le risque d’une résurgence de Daech demeure.  Depuis novembre, le noyau dur de Daech a multiplié ses attaques en Iraq et en Syrie, attestant de sa résilience et de sa capacité d’adaptation, a mis en garde M. Voronkov. 

Dans d’autres régions du monde, les niveaux de menace ont été accrus dans plusieurs États Membres européens, tandis qu’en Asie du Sud-Est, les Philippines ont été confrontées à une multiplication des attaques terroristes, a-t-il poursuivi. Mais ce sont certaines parties de l’Afrique, notamment l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, qui restent les plus touchées par les activités de Daech et les groupes qui lui sont affiliés.  « La situation dans cette région s’est détériorée au cours de la période considérée et devient de plus en plus complexe, les conflits ethniques et régionaux locaux se confondant avec l’ordre du jour et les opérations de ces groupes », a précisé le Secrétaire général adjoint. 

Si cette tendance à une plus grande autonomie des groupes qui sont affiliés à Daech persiste, le rapport alerte sur le risque qu’une vaste zone d’instabilité puisse émerger du Mali jusqu’aux frontières du Nigéria.  Les évolutions décrites dans le rapport sont certes préoccupantes, mais elles appellent également une réflexion et une action sur au moins trois fronts.  Tout d’abord, M. Voronkov a dit avoir constaté à maintes reprises que les mesures antiterroristes ont été utilisées à mauvais escient ou ont entraîné des conséquences inattendues.  Pour les éviter, il reste crucial de veiller à ce que les mesures antiterroristes soient fondées sur le droit international, y compris les droits humains et le droit humanitaire international, a rappelé M. Voronkov.  Il a évoqué la situation désastreuse des femmes et des enfants toujours bloqués dans des camps de réfugiés dans le nord-est de la Syrie.  Des progrès importants ont été réalisés dans le rapatriement de ces personnes par quelques pays au cours de la période considérée, mais leur rythme reste trop lent.

Par ailleurs, il a pointé les limites des opérations antiterroristes axées sur la force.  La menace persistante que représente Daech, malgré des pertes importantes, rappelle opportunément que des approches multidimensionnelles sont nécessaires pour lutter contre le terrorisme et ses moteurs.  « Des réponses globales, fondées sur des stratégies politiques, ancrées dans le droit international et des approches pangouvernementales et pansociétales, sont indispensables », a estimé le Chef du BLT.  Même si les États Membres restent les premiers responsables de la lutte antiterroriste, il y a beaucoup à gagner d’un engagement multipartite dans la conception et la mise en œuvre des réponses antiterroristes, a-t-il suggéré.  Le BLT continue de jouer à cet égard un rôle de premier plan dans l’exécution des mandats antiterroristes confiés par l’Assemblée générale au Secrétaire général dans l’ensemble du système des Nations Unies, tandis que le Pacte mondial de coordination contre le terrorisme de l’ONU garantit la cohérence et la coordination des efforts entre ses 46 entités. 

Enfin, le haut fonctionnaire a attiré l’attention sur la prévention: « empêcher le terrorisme de se matérialiser est toujours plus efficace que remédier à ses effets, notamment sur les vies humaines.  C’est également plus rentable ».  C’est tout particulièrement vrai des contextes où les groupes terroristes exploitent la dynamique des conflits.  À cette fin, il a fait valoir des outils tels que le nouveau Mécanisme intégré de stabilité des frontières, qui fournit une plateforme de coordination entre les entités onusiennes et Interpol en Afrique de l’Ouest.  De plus, le Programme mondial sur les cellules de fusion propose une assistance à plus de 20 États Membres pour renforcer l’échange et l’analyse d’informations en lien avec la lutte antiterroriste.  Et nous augmentons également notre soutien pour relever les défis et tirer parti des opportunités offertes par les nouvelles technologies, notamment les systèmes aériens sans pilote, a encore fait valoir le Secrétaire général adjoint. 

Aussi a-t-il appelé les États Membres à considérer favorablement la proposition du Secrétaire général exposée dans sa note d’orientation sur Un Nouvel Agenda pour la paix, à savoir que les États Membres élaborent des stratégies de prévention nationales et régionales pour lutter contre toutes les formes de violence, y compris le terrorisme: « le terrorisme est une menace à multiples facettes.  Pour y remédier, il faut des efforts multilatéraux et décisifs », a conclu le Chef du BLT.

Mme NATALIA GHERMAN, Sous-Secrétaire générale, Directrice exécutive de la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme (DECT), a informé le Conseil de sécurité du contenu du dix-huitième rapport du Secrétaire général sur la menace posée par Daech et des efforts déployés par l’ONU pour aider les États Membres à faire face à cette menace.  Elle a déclaré que le caractère transnational et décentralisé de la menace posée par Daech exige une stratégie internationale souple axée sur le multilatéralisme, le partage d’informations et la coopération transfrontalière.

Daech est de plus en plus présent sur le continent africain qui est le théâtre aujourd’hui d’environ la moitié des actes terroristes dans le monde.  Le Sahel représente environ 25% de ces attaques.  Pendant ce temps, des défis récurrents persistent au Moyen-Orient, en Asie du Sud-Est et en Asie centrale où Daech tente de reprendre du poil de la bête, a résumé la Sous-Secrétaire générale. 

Elle a assuré que la DECT reste déterminée à aider tous les États Membres à endiguer la menace que représentent Daech et ses affiliés, y compris leurs tentatives de regroupement, en fournissant une assistance technique pour la mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité sur la lutte contre le terrorisme.  Plusieurs initiatives ont été mises en œuvre par les entités du Pacte mondial de coordination contre le terrorisme pour faire face à la menace posée par Daech et ses affiliés, a-t-elle ajouté.

Ces initiatives comprennent le soutien à la poursuite, à la réhabilitation et à la réinsertion sociale tenant compte des droits humains, du genre et de l’âge.  Au Bénin, l’on a élaboré des plans d’assistance technique à l’appui des efforts déployés par le Gouvernement pour prévenir et contrer le terrorisme.  L’ONU s’emploie à renforcer la capacité des États à empêcher les terroristes d’acquérir des armes, à protéger les cibles vulnérables et à stopper les déplacements des terroristes dans le cadre du Programme des Nations Unies de lutte contre les déplacements des terroristes.

L’ONU et ses partenaires s’efforcent de tarir le financement du terrorisme et l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) par Daech, a poursuivi Mme Gherman en expliquant développer des discours antiterroristes et soutenir la résilience des sociétés ainsi que la reconstruction des sites du patrimoine culturel détruits par les terroristes.  Elle a mis l’accent sur les deux priorités de la DECT, la première étant la lutte contre l’utilisation des technologies nouvelles et émergentes à des fins terroristes. 

Le Comité contre le terrorisme (CCT) a adopté en décembre les Principes directeurs d’Abou Dhabi qui, bien que non contraignants, devraient guider les États Membres dans leurs réponses aux menaces posées par l’utilisation des drones à des fins terroristes.  Cette année, le CCT prévoit également d’adopter des principes directeurs non contraignants sur la prévention, la détection et la perturbation de l’utilisation à des fins terroristes des technologies financières nouvelles et émergentes, ainsi que des TIC.  Les partenariats public-privé sont essentiels pour contrer l’utilisation des technologies à des fins terroristes, a noté Mme Gherman. 

Elle a ensuite exposé la deuxième priorité, qui est d’assurer la responsabilité et la justice.  C’est un engagement important de tous les partenaires des Nations Unies, a-t-elle dit en assurant qu’ils continuent à soutenir les efforts en ce sens pour punir les auteurs des crimes commis par Daech en Iraq et en Syrie, ainsi qu’au Sahel, au Maghreb et en Europe.  Le taux de poursuites pour les crimes de violence sexuelle et sexiste reste faible, bien que ces types de crimes soient une tactique récurrente des groupes terroristes, y compris Daech et ses affiliés, comme en Iraq, en Syrie et au Nigéria, a rappelé la Directrice exécutive.  Elle a promis la coopération de la DECT avec les États Membres tant que la menace posée par Daech persiste.

M. JÜRGEN STOCK, Secrétaire général de l’Organisation internationale de police criminelle (INTERPOL), a qualifié de préoccupantes les tendances que met en lumière le dix-huitième rapport du Secrétaire général de l’ONU sur la menace posée par Daech.  La première, a-t-il expliqué, est l’exploitation opportuniste de toute faiblesse ou lacune du paysage sécuritaire, Daech et ses associés étant prompts à manipuler les récits, à étendre leur présence et à consolider leur contrôle territorial.  Dans ce contexte, les jeunes sont particulièrement vulnérables au recrutement et à l’exploitation; et les femmes et les filles sont victimes de violences sexuelles et sexistes.  Pour M. Stock, le deuxième motif d’inquiétude est l’amélioration des capacités de Daech, notamment grâce à l’exploitation des technologies émergentes.  Dans ce domaine, a-t-il précisé, INTERPOL travaille en étroite collaboration avec le Bureau de lutte contre le terrorisme sur le projet CT-TECH, qui vise à aider les forces de l’ordre à identifier et à prévenir l’exploitation à des fins terroristes de moyens tels que les services de cryptage, les outils de distribution vidéo et les nouvelles plateformes de propagande.  La troisième grande menace est, selon lui, l’alignement sur la criminalité transnationale organisée. Pour y faire face, INTERPOL met en place des unités d’analyse qui collectent des données, par exemple sur le trafic de cocaïne à travers l’Afrique du Nord et de l’Ouest, principalement par voie maritime et le long de la route sahélienne.  Les informations glanées font apparaître que les interactions entre les groupes terroristes et les organisations criminelles, là où leurs intérêts et domaines d’opération convergent, profitent aux deux parties, a indiqué l’intervenant. 

Grâce aux efforts colossaux déployés par la communauté internationale pour lutter contre le phénomène et mettre en œuvre les résolutions 2178 (2014), 2253 (2015) et 2396 (2017) du Conseil de sécurité, Daech a été considérablement diminué, a souligné M. Stock.  Nombre de ses cellules ont été démantelées, ses attaques ont été interrompues et ses sources de revenu coupées.  L’organisation n’a toutefois pas été éradiquée et ses objectifs restent ambitieux, a-t-il reconnu, rappelant que Daech a su profiter du chaos de la guerre pour capturer et contrôler de vastes zones de la Syrie et de l’Iraq en 2014.  Il ne faut donc pas se laisser bercer par un faux sentiment de sécurité, a-t-il mis en garde, précisant que les forces de l’ordre s’emploient à détecter, suivre et arrêter ceux qui remplissent les rangs de Daech.  Elles bénéficient pour cela du soutien opérationnel d’INTERPOL, qui se concentre sur trois axes: la biométrie, la sécurité des frontières et les informations collectées sur le champ de bataille.  Ces trois éléments peuvent être réunis dans une seule opération, comme en novembre dernier, lorsque 10 pays d’Asie centrale, du Sud et de l’Est ont coordonné plus de 1 700 arrestations, tout en interrompant un trafic illicite d’armes et de munitions. 

À cette aune, le Secrétaire général d’INTERPOL a exhorté la communauté internationale à partager des informations via son organisation afin que celle-ci dresse un tableau précis de la menace interrégionale grâce à ses fichiers d’analyse criminelle, sa plateforme de prévention du bioterrorisme et les notices spéciales Conseil de sécurité-INTERPOL.  Il a d’autre part invité les États à effectuer des contrôles systématiques des bases de données d’INTERPOL à leurs frontières pour contribuer à la traque et à l’arrestation des membres de Daech.  Il leur a enfin demandé d’assurer la durabilité des opérations antiterroristes et des initiatives de renforcement des capacités d’INTERPOL, en particulier en Afrique et en Asie centrale, théâtres de la résurgence de Daech.  Il a salué à cet égard le soutien des États-Unis au projet GEMINI d’INTERPOL, qui permet d’étendre la connectivité jusqu’aux frontières de pays membres comme l’Iraq. 

Le représentant des États-Unis a indiqué que la menace terroriste continue de prendre de l’ampleur en Afrique de l’Ouest et au Sahel et a fait savoir que son gouvernement fournit une aide vitale à ses partenaires africains pour lutter contre Daech et les groupes qui y sont associés, conformément au droit international.  Le représentant s’est félicité du lancement du Mécanisme intégré de stabilité des frontières en Afrique de l’Ouest pour aider les pays de la région à renforcer leur gouvernance frontalière et leur coopération sécuritaire tout en respectant les droits humains.  Les rapports de la DECT constituent à cet égard un outil essentiel pour orienter les entités concernées.  À ce sujet, le représentant a encouragé les États Membres à jouer un rôle actif pour actualiser et appliquer les sanctions contre Daech et Al-Qaida. 

Toutefois, les attaques menées contre la coalition internationale par des milices affiliées à l’Iran, dont 170 attaques contre les forces des États-Unis, sapent la capacité de la communauté internationale à empêcher Daech de se reconstituer.  Les États-Unis entendent donc continuer de travailler avec les forces de sécurité iraquiennes pour éviter un tel scénario et renforcer leurs capacités.  Le rapatriement des personnes déplacées dans les camps de Hol et Roj est une autre priorité des autorités américaines. 

S’agissant de l’Afghanistan, le représentant a jugé essentiel que les engagements pris en termes de lutte antiterroriste soient appliqués au-delà des approches centrées sur la sécurité. 

Le représentant de la Chine a constaté que le terrorisme reste une menace grave, qui est loin d’être éliminée, notant en outre que Daech reste « très actif ».  Il a estimé que la guerre à Gaza a accru le risque terroriste et réclamé un cessez-le-feu. Il a demandé une approche internationale renforcée face au terrorisme, les pays ne pouvant espérer le vaincre en agissant seuls.  Rappelant qu’il n’y a pas de « bons ou de mauvais terroristes », il a souligné le danger d’une approche deux poids deux mesures dans le domaine de l’action antiterroriste.  Il a souligné le danger posé par le Mouvement islamique du Turkestan oriental.  Enfin, il a rejeté la thèse d’un conflit des civilisations et appelé à lutter contre la pauvreté qui fait le lit du terrorisme. 

Le représentant de la République de Corée a jugé préoccupant que Daech puisse exporter les menaces terroristes qu’il pose au-delà des zones où ce groupe opérait traditionnellement par le passé.  Pour contrer cette menace, il a appelé à investir dans le développement et les capacités sécuritaires, renforcer l’état de droit et le respect des droits humains, et mettre en place une approche intégrant la dimension de genre.  De son côté, le Gouvernement de la République de Corée a contribué à plus de 18 millions de dollars au cours des 10 dernières années aux activités de lutte antiterroriste et 20 millions de dollars seront dédiés à l’aide au Sahel entre 2022 et 2026, s’est enorgueilli le délégué. 

La représentante du Japon a appelé à s’attaquer aux causes profondes du terrorisme et de l’extrémisme violent par le biais d’une approche globale et à long terme.  À ses yeux, une approche centrée sur la sécurité ne suffit pas à elle seule à contrer cette menace.  Soulignant l’importance d’une approche holistique, placée sous l’angle de la sécurité humaine et promouvant le lien entre l’humanitaire, le développement et la paix, elle a indiqué que son pays soutient les efforts de renforcement des capacités dans ce domaine, en coopération avec les États Membres et les entités des Nations Unies.  La représentante a également plaidé pour une approche pansociétale, afin de garantir que toutes les parties prenantes, y compris la société civile, participent à une réponse cohérente et coordonnée.  Constatant par ailleurs que les femmes et les filles sont les premières victimes des violences sexuelles et sexistes commises par Daech, la représentante a jugé crucial d’intégrer les considérations relatives aux femmes, à la paix et à la sécurité dans les efforts de lutte contre le terrorisme.  Enfin, elle s’est prononcée pour une utilisation plus efficace du régime de sanctions afin de perturber les réseaux financiers qui soutiennent les opérations terroristes. 

Le représentant du Mozambique a déclaré que Daech reste un adversaire redoutable en dépit de la destruction de ses capacités militaires en Iraq et en Syrie, l’instabilité et les conflits au Moyen-Orient, en l’Afrique de l’Ouest et au Sahel lui ayant donné l’occasion de se propager davantage.  Il a appelé la communauté internationale à s’adapter et à faire front commun face à l’évolution des tactiques et aux menaces asymétriques posées par les groupes terroristes.  Il faut aussi se montrer vigilant quant à l’utilisation des cryptomonnaies et des médias sociaux par Daech.  La protection des femmes et des filles qui ont subi des violences sexuelles et sexistes de la part de Daech doit rester une priorité, a encore plaidé le délégué. 

En ce qui le concerne, a-t-il poursuivi, le Mozambique a adopté un cadre juridique et des mesures de prévention et de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.  Les forces de défense mozambicaines, en partenariat avec la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et les forces de défense rwandaises, poursuivent leur lutte acharnée contre la menace terroriste, qui a culminé avec l’élimination du chef opérationnel de Daech dans le pays en août 2023.

La représentante de la Fédération de Russie s’est dite convaincue qu’il ne sera pas possible d’éradiquer le problème mondial du terrorisme tant que les terroristes et les extrémistes seront utilisés par les États occidentaux pour renverser des « régimes indésirables », dans le cadre de « guerres par procuration » ou pour atteindre des objectifs géopolitiques. Selon elle, la menace terroriste de Daech, d’Al-Qaida et de leurs affiliés se propage au Moyen-Orient, dans certaines parties de l’Afrique et en Afghanistan, parce que ces régions continuent de subir une ingérence étrangère importante, notamment sous prétexte de mener des opérations antiterroristes.  « Un tel mépris de la souveraineté conduit invariablement à la destruction de l’État, à une criminalité endémique, au terrorisme, à l’extrémisme et à la mort massive de civils », a-t-elle constaté, dénonçant les « jeux de l’Occident collectif » dans la « guerre contre le terrorisme ».  La représentante a cependant convenu que d’autres problèmes connexes entrent en ligne de compte.  Elle a ainsi rappelé qu’en fuyant l’Afghanistan, les Américains et leurs alliés de l’OTAN ont abandonné d’énormes quantités d’armes, qui se sont retrouvées entre les mains de Daech, d’Al-Qaida et d’autres terroristes.  Regrettant que l’expérience afghane n’ait rien appris à ceux qui fournissent des armes à l’Ukraine, elle a estimé que ces détournements ajoutent de l’instabilité à des régions déjà en difficulté. 

Pour la représentante, il est important de ne pas oublier les violations flagrantes des droits humains commises par les Occidentaux lorsqu’ils menaient des opérations sous prétexte de lutte contre le terrorisme en Afghanistan, en Libye, en Iraq, en Syrie, ainsi que lors de la présence prolongée des militaires français au Sahel.  Dénonçant le terme de « dommages collatéraux », que les « gardiens des droits de l’homme » utilisent pour camoufler les nombreuses victimes civiles de leurs bombardements aveugles, elle a aussi rappelé que la CIA a des prisons secrètes, y compris dans les pays de l’Union européenne, et que la « prison spéciale » de Guantanamo Bay n’a pas encore été fermée. Avant de conclure, la représentante a évoqué les efforts « prétendument réussis » de l’Équipe d’enquêteurs des Nations Unies chargée de concourir à amener Daech/État islamique d’Iraq et du Levant à répondre de ses crimes (UNITAD), regrettant que les preuves collectées n’aient pas été transmises à l’Iraq.  Cela non seulement retarde les procès de sept membres de Daech mais permet aussi à d’autres de fuir l’Iraq, s’est-elle indignée, jugeant qu’il reste moins de neuf mois à l’UNITAD pour éviter que sa mission ne débouche sur un « échec retentissant ».

Le représentant de l’Algérie a rappelé que la force militaire n’est pas suffisante pour vaincre le terrorisme.  Nous devons donner la priorité au maintien de la paix, à la diplomatie, au développement, à l’éducation et aux réseaux sociaux en vue de résoudre les conflits qui font le lit de ces groupes, a dit le délégué.  Il a appelé à une synergie entre tous les efforts déployés pour la lutte antiterroriste, l’ONU devant jouer un rôle de coordination.  Il a également souligné la nécessité de remédier aux causes profondes de ce fléau, notamment la pauvreté, les retards de développement et les conflits régionaux.  Le représentant s’est dit très préoccupé par l’emploi des nouvelles technologies par les terroristes.  Enfin, il a souhaité la poursuite des efforts en vue de la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.

La représentante de la Suisse a rappelé que les approches purement sécuritaires contre les menaces posées par Daech se sont souvent révélées inefficaces. L’action gouvernementale, accompagnée de violations des droits humains, peut favoriser le recrutement par des organisations terroristes, a-t-elle mis en garde.  Cela s’applique notamment aux contextes déjà marqués par des conflits et un manque d’inclusion et de gouvernance.  D’où l’importance d’adopter des stratégies holistiques et inclusives pour nous attaquer aux causes profondes du terrorisme et de l’extrémisme violent, a-t-elle souligné.

Par ailleurs, la responsabilité première de la prévention et de la lutte contre le terrorisme incombe aux États, a-t-elle rappelé, ce qui implique aussi pour la Suisse la responsabilité de respecter pleinement toutes les obligations du droit international, en particulier du droit international humanitaire et des droits de l’homme.  Il ne s’agit pas seulement de garantir la reddition de comptes, mais aussi de se prémunir contre tout nouveau grief de nature à être exploité par des acteurs terroristes.  Enfin, la déléguée a recommandé une approche inclusive et sensible à la dimension de genre, de même qu’un partenariat solide avec la société civile.  L’approche nationale de la Suisse s’appuie sur la collaboration interdisciplinaire à tous les niveaux de gouvernement et avec les acteurs de la société civile, a-t-elle fait valoir.  Afin de s’adapter aux évolutions, son pays évalue régulièrement son plan d’action national de lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent.  La dernière édition –entrée en vigueur en 2023– met désormais l’accent sur les jeunes et l’utilisation responsable d’Internet, s’est-elle félicitée.

La représentante de la Slovénie s’est inquiétée de la menace persistante que constitue l’adaptabilité de Daech en Afrique de l’Ouest, au Sahel et en Afghanistan, malgré la réduction de son leadership et de ses ressources financières. Ce groupe s’efforce aujourd’hui d’exploiter la situation à Gaza avec des communications publiques visant à exacerber l’intolérance religieuse pour commettre des attaques à l’échelle mondiale. De même, la facilité d’accès des groupes terroristes aux armes modernes, telles que des drones, est particulièrement inquiétante.  À cet égard, le financement du terrorisme et son lien avec la criminalité transnationale organisée nécessitent une plus grande coopération, a-t-elle estimé.  Selon la représentante, la violence sexuelle et sexiste doit être traitée avec la même priorité que les formes conventionnelles du terrorisme.  Néanmoins, a-t-elle insisté, la lutte contre le terrorisme doit être menée conformément au droit international et s’appuyer sur la participation significative de la société civile.  Les juridictions nationales doivent en outre développer des cadres juridiques appropriés pour prévenir l’impunité.

Le représentant de la Sierra Leone a déploré la recrudescence des activités de Daech en Afrique, notamment en Afrique de l’Ouest et au Sahel. Les changements anticonstitutionnels de gouvernement et la rupture entre la CEDEAO, d’un côté, le Burkina Faso, le Mali et le Niger, de l’autre, vont rendre plus complexe encore la lutte antiterroriste au Sahel, s’est-il inquiété.  Il a ensuite déploré la lenteur des rapatriements depuis les camps du nord-est de la Syrie.  Il a également souligné la nécessité de remédier aux causes profondes du terrorisme, y compris la marginalisation, la pauvreté ou bien encore l’intolérance.  Enfin, il a plaidé pour une approche antiterroriste holistique engageant toute la société. 

La représentante de Malte a relevé que Daech a profité des événements survenus en Israël et à Gaza depuis le 7 octobre pour exacerber l’intolérance religieuse au détriment des efforts déployés par le Conseil de sécurité pour parvenir à une paix durable dans la région.  Elle s’est également inquiétée des efforts de recrutement des Chabab en Somalie ainsi que de la propagation du terrorisme au Sahel, et dans le golfe de Guinée.  La forte concentration de groupes terroristes en Afghanistan est également préoccupante, de même que la prolifération d’armes en circulation provenant des stocks laissés en Afghanistan après la prise de pouvoir des Taliban. 

Pour faire face à la menace terroriste, la représentante a appelé à une réponse globale ancrée dans les droits humains et l’état de droit.  Il faut aussi renforcer les éléments de protection de l’enfance dans les politiques nationales de lutte contre le terrorisme, a-t-elle ajouté, soulignant que les enfants recrutés par des groupes terroristes doivent être traités comme des victimes et des mineurs. Elle a également insisté sur l’importance d’intégrer une perspective de genre, et de renforcer les capacités des femmes et de la société civile en matière de prévention. 

La représentante de la France a appelé à une réponse forte et commune face au terrorisme, rappelant que Daech, Al-Qaida et leurs affiliés font preuve de résilience, aussi bien au Levant, en Afrique qu’en Afghanistan et en Asie centrale, et représentent une menace croissante au Sahel et autour du golfe de Guinée.  Selon la représentante, cette réponse doit être sécuritaire et militaire, tout en s’inscrivant dans le respect de l’état de droit et des droits de l’homme, « aux antipodes des agissements du Groupe Wagner ou de ses émanations, qui érigent les exactions massives et la prédation économique en principes cardinaux de leur action ».  Elle a indiqué que la France demeure engagée tant dans le domaine militaire que civil au sein de la coalition contre Daech et a également procédé à de nombreuses opérations de rapatriement de mineurs français, ainsi que de leurs mères, lorsque cela conditionnait le retour des enfants.   

Qualifiant de priorité la lutte contre le financement du terrorisme, la représentante s’est félicitée du fait que la communauté internationale adapte ses outils à l’utilisation par les groupes terroristes des nouvelles technologies. Elle a aussi jugé essentiel de coopérer en matière de sécurité aux frontières, saluant la mise en place du Mécanisme intégré de stabilité des frontières par INTERPOL.  Il importe aussi, selon elle, de lutter contre l’impunité des crimes commis par les groupes terroristes, et notamment les violences sexuelles.  À cet égard, a-t-elle relevé, la France soutient le travail de l’UNITAD sur les crimes commis par Daech en Iraq et s’est engagée à enquêter sur les crimes commis contre la communauté yézidie.  Enfin, après avoir fait état de la création par son pays d’une juridiction spécialisée, le parquet national antiterroriste, elle a assuré que Paris continuera à apporter sa contribution au Fonds mondial pour les survivants et survivantes de violences sexuelles liées aux conflits. 

Le représentant de l’Équateur a constaté que Daech demeure une menace pour la paix et la sécurité internationales en dépit de la réduction de ses capacités opérationnelles et la perte de son leadership.  Comme l’ont démontré les attaques meurtrières enregistrées en Afrique de l’Ouest, au Sahel et au Moyen-Orient, les zones de conflit sont particulièrement vulnérables aux activités de ce groupe, du fait notamment de la faiblesse institutionnelle et de l’absence d’état de droit.  Selon le représentant, le risque de voir s’établir une « zone d’instabilité » s’étendant du Mali au Nigéria démontre la nécessité « d’unir nos forces » pour contrer Daech et renforcer la coopération antiterroriste mondiale.  Considérant que la lutte contre le financement du terrorisme doit être une composante essentielle de ces efforts, le représentant a exprimé son appui aux travaux menés par le Groupe d’action financière, au renforcement des capacités de lutte contre le terrorisme ainsi qu’à l’échange d’informations entre les États. En complément de ces mesures, il faut également bâtir des sociétés plus justes et égalitaires, à même de fournir des services de base à leurs populations. 

La représentante du Royaume-Uni a exprimé sa profonde préoccupation face à la possible résurgence de Daech au Moyen-Orient, notamment en Iraq et en Syrie où des milices alignées sur l’Iran continuent d’attaquer les forces de la coalition qui s’efforce d’éliminer « l’influence maligne » de Daech dans la région.  Dans ce contexte, elle a appelé l’Iran à user de son influence pour mettre fin à ces attaques et faire baisser les tensions régionales.  « Il est dans notre intérêt à tous d’empêcher Daech de projeter son idéologie empoisonnée et d’infliger la mort et la destruction dans toute la région », a-t-elle ajouté. 

Également préoccupée par la présence croissante de Daech en Afrique, la représentante a appelé à renforcer la coopération régionale, avec la collaboration de l’ONU et de l’Union africaine.  Elle a encouragé à cet effet la coopération entre les membres du Pacte mondial des Nations Unies de coordination contre le terrorisme, avec l’appui d’INTERPOL.  À l’approche du dixième anniversaire des atrocités commises contre le peuple yézidi, l’impact disproportionné du terrorisme sur les femmes et les filles ne doit pas être ignoré, a-t-elle ajouté.  Dans la mesure où Daech prospère dans des environnements divisés, fragiles et instables, il nous incombe en outre de contrer son idéologie en offrant un avenir alternatif.

La représentante du Guyana s’est déclarée préoccupée par l’escalade terroriste en Afrique de l’Ouest et au Sahel et les niveaux de menace croissants en Europe, de même que par la militarisation de la technologie des systèmes aériens sans pilote, la prolifération et le trafic illicite d’armes légères et de petit calibre et l’utilisation accrue des cryptomonnaies pour financer les activités terroristes.  Elle a appelé à des efforts concertés et collaboratifs pour lutter contre le terrorisme et ses effets pervers sur la paix et la sécurité mondiales.  De même, elle a plaidé pour une représentation accrue des femmes dans les processus décisionnels concernant les lois et politiques antiterroristes et pour la création d’unités spécialisées au sein des forces de sécurité et des systèmes judiciaires pour enquêter sur les violences sexuelles en tant que tactique terroriste. 

De l’avis de la représentante, combattre ce fléau impose également d’adopter des mesures préventives qui s’attaquent aux causes profondes, notamment la pauvreté, la marginalisation et le manque d’accès à l’éducation et aux opportunités économiques. Saluant le rôle central des agences et organes des Nations Unies ainsi que d’INTERPOL dans la lutte contre le terrorisme et dans la promotion d’une réponse coordonnée et multilatérale, elle a soutenu toutes les initiatives visant à renforcer la capacité des États Membres et à promouvoir des partenariats stratégiques pour contrer globalement cette menace. 

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