Conseil de sécurité: la Suisse présente son programme pour le mois d’octobre dans un contexte géopolitique très tendu

Dans un contexte géopolitique particulièrement tendu, la Suisse, qui assume la présidence du Conseil de sécurité pour le mois d’octobre, suit de très près et avec « une grande préoccupation » les récents développements au Moyen-Orient, au Soudan et en Ukraine, a annoncé la représentante helvétique, Mme Pascale Christine Baeriswyl, soulignant qu’ils figureront en tête de son programme mensuel. 

Lors d’une conférence de presse au Siège de l’Organisation, en début d’après-midi, à New York, la représentante a dit s’attendre, au regard de l’évolution rapide de la situation au Moyen-Orient, à une réunion « tôt ou tard », précisant être en contact avec l’ensemble des États Membres et « travailler activement » avec ses pairs pour la mise en œuvre et le respect des résolutions du Conseil sur le Liban, notamment les textes 1701 (2006) et 1559 (2004).  Un débat public sur le Moyen-Orient est déjà prévu le 29 octobre mais d’autres dates seront ajoutées au programme en fonction de l’évolution de la situation, a-t-elle encore informé. 

Dans une déclaration liminaire, Mme Baeriswyl a dévoilé le programme du mois qui sera marqué par deux grands débats, à commencer par une réunion d’information, le 21 octobre, axée sur les moyens d’anticiper « l’impact des avancées scientifiques sur la paix et la sécurité internationales ».  Cette séance sera présidée par le Chef du Département fédéral helvétique des affaires étrangères, M. Ignazio Cassis. 

Autre temps fort pour la Suisse, dont c’est la deuxième présidence de l’organe exécutif depuis son élection pour la période 2024-2025, le débat public sur « les femmes et la paix et la sécurité » avec un accent particulier mis sur les moyens d’améliorer la contribution des femmes à la médiation et au processus de paix.  Ce débat, programmé le 24 octobre, sera mené sous la houlette de la Présidente de la Confédération suisse, Mme Viola Amherd, en présence notamment de hauts fonctionnaires de l’ONU et de personnalités de la société civile. 

Lors de ce mois « très chargé », la Suisse prévoit de donner le coup d’envoi de sa présidence, le 2 octobre, avec l’organisation d’une réunion sur la coopération entre l’ONU et les organisations régionales, notamment l’Union africaine. 

Parmi les autres questions à l’ordre du jour du Conseil, la représentante a cité la réunion privée annuelle avec le Président de la Cour internationale de Justice (CIJ), M. Nawaf Salam, le 22 octobre. À ce sujet, la Suisse a toujours défendu l’indépendance de la Cour afin qu’elle puisse remplir pleinement son mandat loin de « toute intimidation », a tenu à rappeler la diplomate. 

Le Conseil tiendra des séances d’information sur les efforts de l’ONU pour soutenir le Soudan, le 28 octobre, et sur la Somalie, le 3 octobre.  La région des Grands Lacs et la République centrafricaine sont aussi inscrites à l’ordre du jour, de même que le renouvellement du régime de sanctions en Haïti et le Kosovo. 

Cinq renouvellements de mandats sont également inscrits au programme, dont celui de la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (MANUSOM), de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL), de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) et de la Mission de vérification des Nations Unies en Colombie, dont les mandats expirent à la fin du mois. 

Lors de sa présidence, Mme Baeriswyl a promis de mettre en avant la société civile et les femmes.  Enfin, elle a annoncé l’organisation d’une exposition le 14 octobre intitulée « Deepfake and you: êtes-vous vraiment celui que vous pensez être? » l’objectif étant de sensibiliser sur le danger de la manipulation d’images.