En cours au Siège de l'ONU

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La représentation équitable de l’Afrique figurera au cœur de la présidence du Conseil de sécurité par la Sierra Leone pour le mois d’août

La prévention des conflits, le rôle des femmes dans le retrait des missions de l’ONU et la correction de l’injustice historique faite à l’Afrique quant à sa représentation au sein Conseil de sécurité seront les principales thématiques de la présidence de la Sierra Leone du Conseil pour le mois d’août, a annoncé cet après-midi, lors d’une conférence de presse donnée au Siège de l’ONU, le Représentant permanent de ce pays, M. Michael Imran Kanu.

Avant de détailler le programme mensuel, M. Kanu a rappelé que la dernière présidence de l’organe chargé du maintien de la paix et de la sécurité internationales par la Sierra Leone remonte à 1971.  Il a également évoqué la remarquable transformation accomplie par son pays depuis la fin, en 2002, du conflit qui l’avait déchiré pendant une dizaine d’années.  Après deux décennies de consolidation de la paix, la Sierra Leone est une réussite du partenariat avec l’ONU, s’est enorgueilli le délégué. 

Le représentant a indiqué que la diplomatie de son pays veille, depuis, à être raisonnable et impartiale, en mettant notamment l’accent sur l’établissement des responsabilités et la protection des civils.  Il a assuré que sa présidence sera inclusive, transparente et efficiente.  Son temps fort sera incontestablement le débat du 12 août consacré au renforcement d’une représentation effective de l’Afrique au sein du Conseil et qui sera présidé par le Président de la Sierra Leone. 

« Il s’agit du premier débat de ce genre au Conseil de sécurité », s’est félicité le représentant, en rappelant que les négociations intergouvernementales sur la réforme de cet organe se déroulent sous les auspices de l’Assemblée générale.  Si cette réunion de haut niveau ne devrait pas aboutir à une adoption, M. Kanu a indiqué qu’elle devrait générer un élan en prévision du Sommet de l’avenir où devrait être adoptée une déclaration reflétant la position africaine en faveur d’une représentation permanente de l’Afrique au Conseil. 

Le Président de l’Assemblée générale et le Secrétaire général devraient s’exprimer lors de cette réunion qui sera, selon le représentant de la Sierra Leone, l’occasion pour les membres du Conseil de réaffirmer leur soutien à ladite position africaine.  Un autre temps fort sera la tenue le 7 août d’un débat sur le programme pour les femmes et la paix et la sécurité dans le contexte du retrait accéléré des opérations de paix de l’ONU.  La Directrice exécutive d’ONU Femmes devrait s’exprimer lors de cette séance. 

En outre, un débat public sur le Nouvel Agenda pour la paix est prévu le 21 août, avec un accent mis sur les aspects internationaux, régionaux et nationaux de la prévention des conflits.  Le Moyen-Orient sera naturellement au cœur des travaux du Conseil.  Les situations au Yémen et en Syrie seront débattues, respectivement, les 15 et 28 août, tandis que la question palestinienne sera examinée lors de la séance du 22. 

L’action de la Cour pénale internationale au Soudan sera l’objet de la séance du 5 août au matin, avec une intervention de son Procureur.  Interrogé sur situation au Soudan et le parallèle qui pourrait être dressé avec le conflit qu’a connu son pays, le représentant de la Sierra Leone a souligné l’importance du rôle des dirigeants dans le choix du dialogue.  Il a ensuite évoqué la résolution 2719 (2023) sur le financement onusien des opérations de paix africaines.  Une adoption sur la Mission de transition de l’Union africaine en Somalie est prévue le 8 août. 

Si aucune réunion sur le sujet n’est pour l’heure prévue, le représentant a déclaré que le Conseil pourrait se réunir sur la situation en Haïti, alors que le premier contingent de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) est arrivé dans le pays.  Interrogé sur la situation à Gaza, il a souligné l’importance de protéger les civils, les journalistes et les travailleurs humanitaires. 

L’ambassadeur a rappelé la possibilité d’user de mesures contre un pays qui bafouerait le droit international: « Ces sanctions sont prévues par la Charte. »  M. Kanu a également indiqué qu’il revient au Conseil et à l’Assemblée générale de donner suite au récent avis consultatif de la Cour international de justice (CIJ) sur les politiques et pratiques d’Israël dans le Territoire palestinien occupé. 

Enfin, invité à s’exprimer sur le fonctionnement du Conseil, le représentant a voulu, en dépit des critiques, insister sur les accomplissements de ce dernier.  Il a ainsi évoqué l’adoption de la résolution 2728 (2024) sur un cessez-le-feu à Gaza pendant le mois de ramadan, que les 10 membres élus du Conseil avaient parrainée.  Au sein d’un Conseil marqué par les différences d’opinion, nous essayons de bâtir des ponts, a assuré en conclusion le représentant de la Sierra Leone. 

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