L’Assemblée générale adopte plusieurs résolutions dont une sur la proclamation du 21 décembre comme Journée mondiale de la méditation
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La méditation pouvant contribuer à la santé et au bien-être et une plus large diffusion d’informations sur ses bienfaits pouvant être bénéfique pour la santé des populations dans le monde entier, l’Assemblée générale a décidé de proclamer le 21 décembre Journée mondiale de la méditation (A/79/L.27).
Après le désistement du Rwanda d’abord puis du Botswana, comme pays hôtes, l’Assemblée a aussi décidé de reporter à une date ultérieure la troisième Conférence des Nations Unies sur les pays en développement sans littoral, qui se tiendra en un lieu à déterminer. Elle convoquera « à titre exceptionnel », une réunion en décembre 2024 afin d’examiner le nouveau projet de Programme d’action de Gaborone en faveur des pays en développement sans littoral pour la décennie 2024-2034 (A/79/L.20).
Dans un tout autre registre, l’Assemblée a recommandé à tous les États Membres d’encourager les musées, les sociétés de vente aux enchères, les marchands d’art, les collectionneurs d’art et les institutions scientifiques à se montrer proactifs en améliorant leurs procédures liées à la légalité de la provenance lors de l’acquisition ou de la vente de biens culturels, notamment en mettant en œuvre des procédures de vérification rigoureuses et des pratiques de documentation complètes, tout en donnant la priorité à la transparence et à la collaboration avec les organisations internationales et les institutions chargées de l’application de la loi afin de prévenir le trafic d’objets volés ou obtenus illicitement (A/79/L.16).
Tour à tour, les pays lusophones, par la voix de Sao Tomé-et-Principe, l’Afrique du Sud, l’Égypte, l’Algérie, la Türkiye, le Yémen, Chypre, l’Azerbaïdjan et le Brésil ont défendu la restitution des biens culturels comme étant un acte fondamental qui dépasse la simple logique de retour matériel. Il s’agit d’une reconnaissance du droit des peuples à préserver et à transmettre leur héritage culturel aux générations futures, a souligné le Burundi. À travers l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), les Nations Unies doivent continuer à jouer un rôle central pour la préservation du patrimoine culturel mondial et le renforcement de la coopération internationale afin d’éradiquer le trafic de biens culturels et de garantir leur restitution aux pays d’origine.
Cette résolution marque une étape cruciale pour corriger les injustices historiques et garantir le droit inaliénable des peuples à recouvrer les biens culturels volés pendant les périodes de colonisation et d’exploitation, a souligné le Brésil alors que l’Afrique du Sud a appelé à la « justice culturelle » pour mettre fin à un legs colonial qui remonte à avant 1970, date d’entrée en vigueur de la Convention de 1970 de l’UNESCO. Alors que la Türkiye a appelé à prendre soin des situations de conflit qui aggravent la destruction des biens culturels, l’Algérie a soutenu les mesures de protections des 64 sites archéologiques à Gaza prises par l’UNESCO.
La France a également salué cette résolution « équilibrée » qui marque l’engagement de tous en faveur de la restitution des biens culturels. Son représentant a expliqué que la France est pleinement engagée sur ce sujet depuis 2017 et que des restitutions importantes ont d’ores et déjà été faites alors que d’autres sont envisagées. En tant que Coprésident du Groupe des Amis de la protection du patrimoine culturel avec l’Italie, Chypre a annoncé son intention de relancer ce Groupe dans un avenir très proche, afin de placer la protection du patrimoine culturel au cœur du système des Nations Unies.
L’Assemblée a également adopté aux termes d’un vote une résolution sur la coopération de l’ONU avec l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (A/79/L.31). À la demande de la Fédération de Russie, ce projet de résolution a fait l’objet de votes séparés sur les paragraphes 6, 7, 8, 9, 10, 11 et 12 de son dispositif qui parle du travail sur les allégations d’emploi d’armes chimiques en Syrie, y compris celui de l’Équipe d’enquête et d’identification chargée d’identifier les auteurs de l’emploi d’armes chimiques dans le pays. Le projet a finalement été adopté par 132 voix pour, 9 voix contre et 13 abstentions.
La Fédération de Russie, l’Iran et la Syrie ont dénoncé un texte « hautement politisé » qui ne prend pas en compte les points de vue exprimés par certaines délégations, sapant ainsi sa nature consensuelle. Cela crée une atmosphère toxique, et nuit à l’autorité de l’Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), a estimé la Chine.
La Fédération de Russie a reproché aux Pays-Bas, facilitateurs des négociations, de n’avoir même pas fait semblant de travailler honnêtement et d’avoir distribué des documents « biaisés ». Ce projet se concentre sur la Syrie, a relevé la Fédération de Russie, mais il ne mentionne nulle part la coopération continue entre Damas et l’OIAC, ni les risques liés à l’utilisation d’armes chimiques par les groupes terroristes en Syrie. Un certain nombre de passages relèvent de la « provocation pure », s’est indignée la Fédération de Russie qui a accusé « l’Occident collectif » d’avoir l’intention d’utiliser une organisation purement technique, l’OIAC, pour ses campagnes antirusse et antisyrienne.
Appuyant la position de la Fédération de Russie, la Syrie a reproché au texte de contenir des références à des résolutions et des décisions « controversées et polémiques ». Les Pays-Bas ont privilégié leur intérêt politique au détriment d’un texte technique et non biaisé qui aurait reflété un aperçu réel de la coopération entre l’ONU et l’OIAC.
Ce projet de résolution devrait viser le renforcement de la coopération entre l’ONU et l’OIAC ont fait valoir le Mexique, la Chine et l’Iran. Les questions techniques doivent être traitées dans la collaboration au sein des organes techniques parce que la politisation mine la crédibilité et l’intégrité du processus de désarmement. Un point de vue partagé par Cuba qui a argué que le texte dénature le mandat de l’OIAC. Relevant une autre anomalie, le Mexique a fait observer que la question de l’Ukraine est reprise dans le texte alors qu’elle n’est pas couverte par la coopération entre l’ONU et l’OIAC.
La Chine a invité l’Assemblée générale à se pencher sur les retards dans la destruction d’armes chimiques « abandonnées », ce qui lui a valu un droit de réponse du Japon qui a dit déployer tous les efforts possibles pour achever le plan signé avec la Chine laquelle a exigé une application rigoureuse dudit plan d’ici la fin de l’année 2027. « Elle ne doit pas être retardée une cinquième fois. »
S’agissant de la résolution sur l’Initiative de l’Europe centrale (A/79/L.22), la Fédération de Russie a, là aussi, demandé des votes séparés sur certains paragraphes et sur l’ensemble du texte au prétexte de « ne pas laisser l’Assemblée générale se transformer en une arène de règlements de comptes politiques ».
La Chine, la Nicaragua, l’Inde et l’Égypte ont également émis des réserves face à la politisation de ce texte, alors que le Brésil a estimé que la mention de la guerre en Ukraine ne contribue en rien à mettre fin aux hostilités.
L’Albanie, qui a présenté ce projet de résolution, a rejeté la motion de non-division de la Fédération de Russie et appelé les États Membres à voter contre, appuyée par les États-Unis. La motion a été rejetée par 67 voix contre, 12 voix et 52 abstentions, alors que l’ensemble du texte a été adopté par 114 voix pour, 10 voix contre et 26 abstentions.
Le Venezuela, qui s’exprimait au nom du Groupe des Amis de la Charte des Nations Unies, a fait valoir que la coopération entre l’ONU et les organisations régionales devrait être axée sur le renforcement du multilatéralisme. Il a constaté à regret la tendance à la politisation de ces textes, en espérant qu’à l’avenir l’on rectifiera le tir pour le retour du consensus.
L’Assemblée a également adopté sans mise aux voix une résolution relative à l’Organisation internationale de police criminelle (INTERPOL) (A/79/L.17). Elle n’a pas été en mesure de se prononcer à ce stade sur le projet de résolution relatif à l’Enquête sur les conditions et les circonstances de la mort tragique de Dag Hammarskjöld et des personnes qui l’accompagnaient. Elle le fera dès qu’elle aura reçu le rapport de la Cinquième Commission sur les incidences financières de ce texte qu’a néanmoins présenté la Suède (A/79/L.26).
L’Assemblée a nommé par acclamation M. Guillermo Rodolico, de l’Argentine, au Comité des pensions du personnel de l’Organisation des Nations Unies pour un mandat de quatre ans à partir du 1er janvier 2025 (A/79/536/Add.1).
Enfin, l’Assemblée a adopté le rapport de la Commission de vérification des pouvoirs (A/79/613) dans lequel les questions liées à la représentation du Myanmar et de l’Afghanistan sont abordées. L’Argentine s’est dissociée de tous les textes adoptés aujourd’hui dont certains paragraphes font allusion au Pacte pour l’avenir et le Programme de développement durable à l’horizon 2030 en estimant que leurs dispositions ne sont pas contraignantes.
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