Soixante-dix-neuvième session
30e & 31e séances plénières - matin & après-midi
AG/12650

Après l’intervention du Ministre cubain des affaires étrangères, l’Assemblée générale adopte par 187 voix la résolution sur la levée du blocus américain à Cuba

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Sous des applaudissements nourris, l’Assemblée générale a adopté aujourd’hui par 187 voix pour, l’opposition des États-Unis et d’Israël et l’abstention de la République de Moldova, sa résolution annuelle sur la nécessité de lever le blocus économique, commercial et financier imposé à Cuba depuis 1962 par les États-Unis.

Dans sa longue intervention qu’il a conclue, ici aussi, sous des applaudissements nourris, le Ministre des affaires étrangères de Cuba a rappelé que du 18 au 23 octobre, les familles cubaines ont subi une panne d’électricité qui a touché tous les secteurs d’activité.  Cette panne due au manque de carburant et à la vétusté des centrales électriques, a dit M. Rodríguez Parilla, est une conséquence directe de la guerre économique sauvage lancée par les États-Unis qui veulent interdire toute exportation à Cuba.  En un an, 53 navires et 27 entreprises ont été frappés de sanctions pour avoir travaillé avec mon pays, a alerté le Ministre.  Le message des États-Unis est clair: quiconque sera contre nous sera puni.

Le Gouvernement américain sait qu’il viole la Charte des Nations Unies et le droit international par son agression impitoyable.  Servie par la Loi Helms-Burton, le blocus économique, financier et commercial est un crime de génocide et une violation massive des droits des Cubains.  C’est le système unilatéral de coercition le plus long de l’histoire moderne.  Si Cuba avait eu les 164 milliards de dollars dont le blocus l’a privé que serait-elle aujourd’hui?

En 2017, l’ancien Gouvernement américain a ajouté d’autres mesures unilatérales pour renforcer le blocus, atteignant une perversité scandaleuse, comme on l’a vu pendant la pandémie de COVID-19.  Or dans un mimétisme surprenant, le Président Joe Biden a gardé l’ensemble du régime coercitif de son prédécesseur.

Pendant sa présidence, les pertes causées par le blocus atteignent la somme de 16 milliards de dollars, soit une perte de 14 millions par jour.  Le rapport du Secrétaire général montre d’ailleurs très clairement les conséquences terribles du blocus et de ses effets extraterritoriaux.

Quatre mois de blocus, c’est une perte de 1,6 milliard de dollars, soit suffisamment pour garantir pendant un an le panier de la ménagère à toutes les familles cubaines.  Vingt-cinq jours de blocus, c’est 339  millions de dollars qui suffiraient pour distribuer pendant un an des médicaments de première nécessité dont ont besoin les enfants, les personnes âgées, les femmes enceintes ou encore les diabétiques.  Neuf jours de blocus, c’est 129 millions de dollars nécessaires à l’importation de matériel médical fongible, comme le coton, les seringues, les réactifs.  Quinze minutes de blocus, c’est 144 000 dollars, assez pour acquérir les prothèses nécessaires aux malentendants.

Aucun gouvernement, s’est indigné le Ministre, ne devrait avoir pour politique d’appauvrir d’autres pays et d’y provoquer des pénuries.  C’est un châtiment collectif proscrit par le droit international humanitaire. r

L’inscription de Cuba sur la liste des parrains du terrorisme est un autre scandale, alors que les États-Unis ne font rien pour stopper les actes terroristes contre Cuba.  Le 30 avril 2020, une personne a ouvert le feu et tiré 32 fois sur l’ambassade de Cuba à Washington, a dit le Ministre.  Cette liste est un instrument de pression politique servi par des mesures de punition économique qui vient s’ajouter au blocus.  Plus de 1 000 banques ont refusé de travailler avec Cuba par crainte des mesures coercitives des États-Unis.  Ce pays s’en prend même au secteur du tourisme très porteur pour l’économie cubaine.  Les 300 000 Européens qui ont visité l’île sont tous fichés par les services américains.  La communauté internationale sait la vérité.  Quelque 123 pays ont signé une déclaration au Conseil des droits de l’homme.

Les mesures prétendument palliatives du Gouvernement américain sont une manœuvre trompeuse car aucune d’elles n’est applicable.  Ces supposées opportunités se heurtent à des interdictions et des réglementations conçues pour paralyser l’économie cubaine.

Les États-Unis ont mis en marche une machine de guerre non conventionnelle, de mésinformation et d’incitation à la violence, grâce à laquelle ils comptent favoriser un changement de régime, imposer leur domination, provoquer un effondrement économique et une explosion sociale.  Laissez Cuba vivre dans la paix, s’est exclamé le Ministre en appelant le parti qui remportera l’élection présidentielle américaine à renoncer à une approche qui a échoué et écouter son peuple et l’immense majorité de la communauté internationale.

Cuba restera déterminée à défendre son droit souverain à construire son avenir indépendant, socialiste, sans ingérence étrangère et ancré dans la justice sociale et la solidarité.  Nous sommes prêts à mener un dialogue sérieux et responsable pour une solution basée sur l’égalité souveraine et les intérêts des deux peuples, a conclu le Ministre.

Après que l’Union européenne et le Timor-Leste ont expliqué leur vote, le représentant des États-Unis a répondu, en confirmant la solidarité de son pays avec le peuple cubain et l’appui à leur aspiration à un monde où les droits de l’homme sont respectés.  Il a parlé des prisonniers politiques et des détentions liées aux manifestations historiques du mois de juillet 2021.  Alors qu’il est membre du Conseil des droits de l’homme, a dit le représentant, le Gouvernement cubain ne daigne même pas répondre aux demandes des titulaires de mandat.  Certaines demandes sont en souffrance depuis de 10 ans.

Les sanctions, a expliqué le représentant, sont un moyen de faire pression pour obtenir le respect des droits de l’homme à Cuba.  Mais conscient de leur impact, les États-Unis ont prévu des dérogations et sont d’ailleurs le plus grand exportateur vers Cuba.  Il est temps, a conclu le représentant américain, que le Gouvernement cubain écoute sa population et tienne compte de son aspiration à déterminer son propre avenir.

Votre cynisme n’a pas de limite, a répondu le représentant de Cuba.  Vous n’avez rien dit sur la liste des parrains du terrorisme et vous donnez de fausses données sur les exportations et l’aide humanitaire à Cuba.  Les États-Unis, s’est-il agacé, essayent toujours de se présenter en bienfaiteurs et en partenaire économique de Cuba alors que c’est faux.  Ils n’ont aucune autorité morale pour donner des leçons des droits qu’ils manipulent à leur guise pour servir leurs intérêts.  Que dire des droits de l’homme, lorsque l’on voit le traitement réservé aux prisonniers de Guantanamo, la situation des noirs aux États-Unis ou encore la criminalité?

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