L’Assemblée générale adopte des textes liés aux réunions de haut niveau sur l’élévation du niveau de la mer et la résistance aux agents microbiens
Examinant plusieurs points à son ordre du jour, l’Assemblée générale a débattu, ce matin, du deuxième rapport du Secrétaire général sur le Bureau des Nations Unies pour la jeunesse, après avoir fait siens trois textes, dont une résolution relative à la réunion plénière de haut niveau sur les menaces existentielles liées à l’élévation du niveau de la mer.
Prévue le 25 septembre prochain à New York, pendant la semaine de haut niveau de la soixante-dix-neuvième session de l’Assemblée générale, cette réunion portera sur « la lutte contre les menaces que représente l’élévation du niveau de la mer », selon la résolution (A/78/L.100), qui en définit également la portée, les modalités, le format et l’organisation. Ce texte, présenté par le Président de l’Assemblée et adopté par consensus, permettra d’intensifier les efforts « pour honorer nos engagements et atténuer les inquiétudes des millions de personnes » vivant dans les petits États insulaires en développement (PEID) et les zones côtières de faible altitude du monde entier, pour qui l’élévation du niveau de la mer est une menace immédiate, a souligné M. Francis Dennis, de la Trinité-et-Tobago, pays insulaire.
Dans le cadre de ce même point de l’ordre du jour, les délégations ont adopté sans vote un projet de décision (A/78/L.101), tel qu’oralement révisé, intitulé « Intensifier l’action face à l’élévation du niveau de la mer ». Selon le Secrétariat, cette décision entraînera une incidence budgétaire d’un montant de 43 200 dollars pour 2025 et de 38 900 dollars pour 2026, en raison d’une charge de travail supplémentaire.
En vertu de ce texte, l’Assemblée générale décide de prier le Secrétaire général d’établir un rapport qui lui sera soumis vers la fin de sa soixante-dix-neuvième session ou au début de sa quatre-vingtième session et qui comportera des informations sur les défis liés à l’élévation du niveau de la mer et sur les moyens et stratégies permettant d’y faire face. Elle prie, en outre, sa présidence d’organiser une réunion plénière de haut niveau d’une journée, au plus tard le dernier jour du débat général de sa quatre-vingt-unième session, en vue de poursuivre l’examen de cette question.
Ces deux textes, bien que « loin d’être parfaits », ont le potentiel de donner une visibilité politique à cette question et un élan à tous les processus qui en discutent déjà, ont fait remarquer les Samoa, au nom de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS). Lui emboîtant le pas, le Timor-Leste a appelé à une action collective pour s’attaquer aux causes mondiales de l’élévation du niveau de la mer et soutenir les efforts d’adaptation aux changements climatiques dans les pays les plus touchés.
Reste que, comme l’a relevé l’Allemagne, au nom de la coalition pour la lutte contre l’élévation du niveau de la mer et la menace existentielle qu’elle représente, les résultats restent limités face aux ambitions nécessaires et aux besoins des populations et communautés touchées. Si la majeure partie des délégations ont salué les efforts déployés par les cofacilitateurs, le Costa Rica et la Nouvelle-Zélande, pour parvenir à un consensus, ont, en revanche, regretté que l’accent n’ait pas été mis davantage sur l’action. Un point de vue partagé par le Forum des îles du Pacifique, qui, par la voix des Fidji, a saisi cette occasion pour annoncer une réunion au cours de ce mois aux Tonga sur le thème « Un Pacifique résilient ».
Appelant également à l’action, l’Union européenne (UE) s’est félicitée de la nature ouverte, inclusive et transparente des modalités de la réunion plénière de haut niveau de septembre. De fait, la résolution encourage d’y inviter à s’exprimer des chefs ou représentants de haut niveau d’États Membres, des parlementaires ou des représentants des autorités locales, des entités compétentes des Nations Unies et des représentants de la société civile, d’organisations régionales et sous-régionales, d’ONG, des peuples autochtones, des collectivités locales, du secteur privé, du milieu universitaire et du monde des sciences, ainsi que d’organisations dirigées par des jeunes.
La Fédération de Russie a, pour sa part, émis un avis discordant en estimant que cette réunion n’apportera pas de « valeur ajoutée » car la problématique de l’élévation du niveau de la mer est déjà traitée dans le cadre d’une série de processus, notamment dans les conférences internationales consacrées au PEID.
L’Assemblée générale a ensuite entériné par consensus un projet de décision (A/78/L.97), tel qu’amendé, portant sur la « participation d’organisations non gouvernementales, d’organisations de la société civile, d’établissements universitaires et du secteur privé à la réunion de haut niveau sur la résistance aux agents antimicrobiens », par lequel elle décide d’approuver la participation de celles et ceux qui figurent dans la liste en annexe de ce texte.
Un projet d’amendement (A/78/L.103), présenté par les États-Unis, avait auparavant été adopté par 70 voix pour, 6 voix contre (Bélarus, Fédération de Russie, Inde, Nicaragua, République arabe syrienne et République populaire démocratique de Corée) et 45 abstentions, demandant l’ajout de sept organisations à la liste figurant en annexe du projet de décision.
Avant le vote sur ce projet d’amendement, qu’elle a soutenu, l’UE a regretté que certaines délégations continuent d’utiliser la procédure d’approbation tacite pour tenter de bloquer des ONG sur la base de considérations politiques sans rapport avec l’objectif de la réunion de haut niveau sur la résistance antimicrobienne. Une position également défendue par le Royaume-Uni, qui y a vu un moyen de miner les efforts de lutte contre les défis sanitaires mondiaux auxquels la société civile doit pouvoir apporter son expertise. Lui aussi favorable à cet amendement, le Mexique a mis en avant les avantages potentiels que représente la participation d’ONG pour le système des Nations Unies.
Justifiant son vote contre, la Fédération de Russie a dit être contrainte, une fois de plus, de prendre des mesures visant à empêcher certaines ONG de participer aux travaux de l’Assemblée générale. Pour la délégation russe, l’amendement dresse une liste d’organisations dont les activités sont davantage axées sur des sujets politiques que sur des questions fondamentales. Même son de cloche de la part de Cuba, pour qui ce texte « politique » a pour but de miner le principe d’approbation tacite, notamment d’ONG qui n’ont pas de statut consultatif auprès du Conseil économique et social (ECOSOC).
Le Brésil, qui a soutenu l’amendement, a toutefois fait observer que la liste des ONG qui y figurent ne comprend que des organisations de pays développés alors même que la question de la lutte contre les agents antimicrobiens touche de manière disproportionnée les pays en développement. De son côté, l’Indonésie a appelé à respecter le consensus trouvé lors de l’adoption de la décision, non sans déplorer que certains pays ne l’aient pas fait aujourd’hui. « Cela mine la confiance et l’unité », a-t-elle déclaré après s’être abstenue lors du vote sur le projet d’amendement.
En fin de séance, l’Assemblée générale a débattu du deuxième rapport (A/78/949) du Secrétaire général sur le nouveau Bureau des Nations Unies pour la jeunesse, structure créée en 2022 par la résolution 76/306. Cet échange a été l’occasion pour des pays comme le Portugal de souligner le rôle des jeunes en tant qu’« agents de changement positif ». Beaucoup ont vu dans la création de ce Bureau un premier résultat attendu de « Notre Programme commun ».
Le rapport note que des progrès significatifs ont été réalisés depuis juillet 2023 pour faire avancer le processus de transition tout en s’acquittant des mandats de fond du Bureau pour la jeunesse tels qu’ils ont été énoncés dans la résolution. Il met également en avant les avancées réalisées dans la mise en œuvre de la Stratégie pour la jeunesse dans tout le système des Nations Unies, ajoutant que le Bureau pour la jeunesse a commandé un premier bilan intermédiaire des cinq premières années de cette stratégie, qui sera publié sur son site Web.
Encourageant le Bureau à être ambitieux dans la mise en œuvre de son mandat, l’UE a affirmé avoir contribué à son fonctionnement à hauteur d’un million d’euros. D’autres intervenants, comme le Guyana, ont souligné le rôle essentiel des jeunes dans la consolidation de la paix, y compris dans les efforts de médiation et les processus de paix. Sur la même ligne, Malte s’est néanmoins alarmée du fait que le nombre de jeunes invités à s’exprimer au Conseil de sécurité et à la Commission de consolidation de la paix (CCP) a diminué au cours des dernières années. En tant que membre de la CCP, l’Afrique du Sud s’est, elle, déclarée encouragée par les efforts du Bureau en faveur de la participation des jeunes dans les domaines de la paix et de la sécurité.
Quant à la Fédération de Russie, elle a fait valoir que l’élément central du travail du Bureau doit être le renforcement de la participation significative des jeunes « quasi exclusivement dans les processus décisionnels et le développement des politiques des États ». Selon elle, les jeunes peuvent en effet être manipulés par des forces destructrices et subir des idées extrémistes, des tendances contre lesquelles elle a appelé à lutter.