L’Assemblée générale exhorte à faire de la sécurité routière une priorité politique dans le cadre de la Décennie d’action 2021-2030
Alors que les accidents de la route dans le monde continuent de faire près de 1,2 million de décès évitables et environ 50 millions de blessés chaque année, l’Assemblée générale a adopté ce matin par consensus une résolution* sur l’« amélioration de la sécurité routière dans le monde ».
Ce texte, douzième du genre depuis 2003, exhorte notamment les États Membres et les acteurs concernés à accélérer et à intensifier les efforts déployés pour mettre en œuvre le Plan mondial pour la Décennie d’action pour la sécurité routière 2021-2030, en faisant de la sécurité routière une priorité politique et en veillant à ce qu’elle s’inscrive dans le cadre plus large du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Elle se félicite également de l’offre du Royaume du Maroc, lequel a présenté le texte, d’accueillir la quatrième Conférence ministérielle sur la sécurité routière qui se tiendra du 18 au 20 février 2025 à Marrakech.
L’Assemblée invite en outre les États Membres et les parties prenantes concernées à tirer parti de la Décennie des Nations Unies pour le transport durable, qui débutera en 2026, pour faire de la sécurité routière une partie intégrante du programme de transport durable.
Avant l’adoption du texte, l’Angola a souligné que la sécurité routière est une question de développement qui doit être abordée de manière globale. Le Gouvernement de l’Angola a approuvé le Programme national de sécurité routière et le Plan de prévention 2023-2027, en adéquation avec les orientations régionales et continentales. Le pays envisage d’atteindre les objectifs fixés par la Décennie d’action pour la sécurité routière 2021-2030 qui a pour objectif de prévenir au moins 50% des morts et blessés sur les routes d’ici à 2030.
La Fédération de Russie a rappelé, pour sa part, que c’est à Moscou, en 2009, qu’a eu lieu la première Conférence ministérielle mondiale sur la sécurité routière, laquelle avait donné lieu à la Déclaration de Moscou et la recommandation faite à l’Assemblée générale des Nations Unies de proclamer une décennie d’action sur la sécurité routière 2011-2020. La délégation a appelé à des efforts supplémentaires pour réduire les morts sur les routes, ce qui aura un impact sur le développement socioéconomique durable dans le monde.
L’Ukraine a ensuite signalé que la mise en œuvre de sa stratégie nationale d’amélioration de la sécurité routière adoptée en 2020 a été gravement compromise par la destruction de ses routes et infrastructures par les troupes russes. Comment parler de sécurité routière dans des villes sans routes? a lancé le délégué ukrainien qui a précisé qu’à la suite des hostilités, le pays a vu 25 000 kilomètres de routes et 344 ponts détruits par de l’artillerie lourde, des mines, des drones ou des missiles.
Exerçant son droit de réponse, la Fédération de Russie a dénoncé le fait que l’Ukraine ait utilisé ce point de l’ordre du jour pour politiser les débats de l’Assemblée générale. Les autorités ukrainiennes ont engagé une guerre contre leur propre peuple depuis 2014, a-t-elle noté, avançant que ce conflit a conduit à la destruction d’infrastructures routières dans les régions où des citoyens du pays réclamaient le droit de parler la langue russe.