L’Assemblée générale proclame la Journée mondiale du football, « une langue universelle », et entend le vibrant plaidoyer du Président de l’Italie en faveur du multilatéralisme
L’Assemblée générale a décidé aujourd’hui de proclamer le 25 mai Journée mondiale du football en adoptant sans vote la résolution* intitulée: « Le sport au service du développement et de la paix: édification d’un monde pacifique et meilleur grâce au sport et à l’idéal olympique. » Dans ce texte, l’Assemblée note que l’année 2024 marque le centième anniversaire du premier tournoi international de football de l’histoire avec la représentation de toutes les régions dans le cadre des Jeux olympiques d’été de 1924, organisés à Paris.
Après avoir déposé un ballon de football sur le pupitre de l’Assemblée, le représentant de la Libye, qui a présenté le texte, a salué une « résolution historique », affirmant que le football joue un rôle clef pour la paix et le développement durable. « Le football a un rôle à part, il est une langue universelle, une passion partagée qui unit les peuples. » C’est également un catalyseur d’intégration, a déclaré le délégué libyen.
Avant l’adoption de ce texte, la déléguée d’Israël a présenté une motion d’ordre, estimant qu’en vertu de l’annexe de la résolution 52/250 (1998), l’État de Palestine ne peut se porter coauteur, et appelant au respect des règles en la matière.
L’Assemblée a également décidé** de reporter la troisième Conférence des Nations Unies sur les pays en développement sans littoral à une date ultérieure. Celle-ci aurait dû se tenir à Kigali, au Rwanda, du 18 au 21 juin 2024.
L’Assemblée a ensuite entendu une allocution du Président de l’Italie, M. Sergio Mattarella, qui assume la présidence du G7. Avant que le Président ne prenne la parole, le Secrétaire général de l’ONU a loué les priorités de l’Italie pour sa présidence du G7: défense d’un système international fondé sur des règles, dialogue avec le Sud global et gouvernance de l’intelligence artificielle fondée sur l’humain. « Le G7 a une responsabilité éminente d’être aux avant-postes des efforts de réforme afin de bâtir un multilatéralisme plus équitable et efficace », a souligné M. António Guterres, qui a par ailleurs estimé qu’alors que les discussions en vue du Sommet de l’avenir sont en cours, « la voix de l’Italie est plus nécessaire que jamais pour surmonter les divisions, bâtir la confiance et trouver des solutions ».
L’engagement du Président Mattarella en faveur du multilatéralisme est exemplaire, a appuyé le Président de l’Assemblée, en notant la « myriade » de défis auxquels le multilatéralisme est en butte. « Aujourd’hui, plus que jamais, nous avons besoin d’un système multilatéral emmené par l’ONU qui soit robuste et capable de répondre aux défis mondiaux, tels que les changements climatiques, l’éradication de la pauvreté, la prévention des violations des droits humains et la prolifération d’armes », a indiqué M. Dennis Francis, qui a vu dans le Sommet de l’avenir une « chance unique » de revitaliser le multilatéralisme et « de réimaginer notre avenir collectif » pour les décennies à venir. « Ce Sommet est notre chance de répondre aux crises du multilatéralisme, en modernisant une architecture internationale dépassée, ainsi que la gouvernance mondiale. »
Évoquant tour à tour le conflit en Ukraine et la question palestinienne, le Président de l’Italie a indiqué que l’intensification des efforts pour garantir la désescalade est l’un des objectifs de la présidence italienne du G7. La concurrence, plutôt que la coopération entre grandes puissances compromet aujourd’hui la paix, a-t-il déploré, affirmant notamment que la Fédération de Russie a une responsabilité historique pour avoir ramené la guerre au cœur de l’Europe.
Tout en reconnaissant que le fonctionnement de l’ONU est critiqué, « et à juste titre parfois », le Président Mattarella n’en a pas moins estimé que l’Organisation reste la seule instance capable de faire face aux menaces pesant sur la paix et la sécurité internationales. Si nous voulons que la paix soit juste et pérenne, elle doit reposer sur les principes du droit international et la Charte des Nations Unies, a souligné le Président italien.
Aussi a-t-il plaidé pour une ONU plus représentative et plus efficace, par le biais d’une réforme qui lui permettrait d’être à la hauteur des défis qui l’attendent et de s’adapter à l’évolution du monde. En l’absence d’une telle réforme et des relations internationales de manière générale, le Sommet de l’avenir n’apportera pas les solutions que nous attendons, a-t-il prévenu.
L’Assemblée générale se réunira de nouveau vendredi 10 mai à partir de 10 heures.